Vincent Chaillet

Convergences Sous Apparence, Marie-Agnès Gillot

Samedi pluvieux, l’amphithéâtre est presque plein pour assister à ce premier rendez-vous de l’année pour les convergences « danse ». Cette année, la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot crée une pièce pour les danseurs de l’Opéra de Paris. Beaucoup de mystères autour de cette création, qui se dévoilent peu à peu, mais il ne fallait pas attendre à ce que Marie-Agnès Gillot nous en dise plus.

Brigitte Lefèvre nous accueille avec des nouvelles du ballet. Elle nous raconte en quelques mots la tournée du Ballet aux États-Unis, que nombreux ont qualifié d’historique. Le ballet cette année fait honneur au tricentenaire de l’école française. La saison actuelle va montrer la vivacité de la technique classique. Le tricentenaire c’est montrer à quel point la danse classique est vivante.

Marie-Agnès Gillot entre en scène, pantalon de chauffe multicolore, pointe du Fils Prodigue aux pieds, on distingue encore les traits noirs sur le chausson. Elle est suivie de près par Aurélia Bellet, Alice Renavand, Vincent Chaillet. Caroline Beaugrand se charge de la musique.

La répétition commence, Marie-Agnès Gillot est en création. Elle lâche assez vite le micro pour pouvoir corriger ses artistes. Les filles commencent par répéter une chorégraphie déjà apprise. Elles sont face à face, elle dansent en miroir. Tout de suite, la chorégraphie est assez ondulatoire. Les pointes dessinent des grandes formes au sol ou en l’air. Les regards sont perçants. C’est doux, ça ondule, les jambes sortent des hanches pour paraître encore plus grandes. La danseuse-chorégraphe conseille ses danseurs « C’est bien les filles, je voudrais encore plus de lâché ». Après une petite correction, Vincent Chaillet entre en scène, pointes aux pieds. L’audience est plutôt surprise, on n’a pas l’habitude de voir un garçon les pointes aux pieds. Marie-Agnès Gillot a voulu jouer sur le côté androgyne des individus. Elle se joue de cet accessoire dont elle a une maîtrise si particulière. Le solo de Vincent Chaillet est très technique, on restera bouche bée devant une arabesque superbe, qui s’allongeait à l’infini. Il tourne sur pointes, la force qu’ont les garçons amène une aisance sur les pointes. Ensemble, ils réécrivent une partie du solo, car Vincent Chaillet trouve que « cela se ressemble trop la deuxième fois ». MAG travaille avec une assistante chorégraphe, au premier rang dans le public, et la caméra est l’autre aide-mémoire. « Je croyais que j’avais coupé ça », Marie-Agnès Gillot a la matière dans les mains et elle la modèle. Sous nos yeux, elle a écrire un trio où les bras de Vincent Chaillet sont fortement sollicités. Les corps des filles s’emmêlent et se démêlent autour des bras du garçon. MAG se lève, essaye à son tour, change les paramètres, corrige. Elle n’a pas de glace, ce qui la perturbe un peu, elle ne peut pas voir tout. Elle s’en réfère au public. « C’est mieux comme ça ? « . Vincent Chaillet est debout en seconde, les bras en T. Les filles sont dos au public. Leurs mains caressent le buste de Vincent, puis, elles les replacent devant elle, pour les onduler au dessus de la tête. Elles s’accrochent au T et font un zig-zag avec leur corps. Marie-Agnès Gillot continue cette valse à trois, où les bras s’enroulent. « Allez, un peu d’Apollon Musagète ». Tout ondule, MAG veut « plus de wave dans la cage thoracique ». Les artistes s’amusent des propositions de leur camarade chorégraphe, qui leur fait faire des choses assez acrobatiques, où il faut tout calculer au cm près pour que les danseurs ne se donnent pas de coups. « T’en as d’autres des comme ça ? ». L’ambiance est à l’humour, mais avant tout au travail. Les danseurs refont des petits morceaux en musique, Marie-Agnès Gillot est à genoux et les regarde comme une enfant. Son regard est tendre sur ses artistes, elle veut voir ressortir les formes qu’elle met dans l’espace. La reprise de tout le morceau créé, en musique, est magique, tout fonctionne, les pas et les tours s’enchaînent. On se laisse emmener dans cette vague avec assez de facilité.

 « Les apparences sont innocentes de nos erreurs »… Phrase de départ de la création, ce ballet se donnera du 31 octobre au 10 novembre. A priori, une seule distribution, avec en solistes Laëtitia Pujol, Alice Renavand et Vincent Chaillet.  La pièce est encore bien en création, on en saura plus d’ici une semaine ou deux.

Les prochaines convergences seront consacrées à Don Quichotte le samedi 27 octobre, à 16h.

Plus d’infos et réservations, clic.
Plus de photos des convergences, sur la page facebook, clic.

A lire ailleurs : Danses avec la plume, Blog à petits pas, Impressions danse

Nouvelles du 8 octobre

De la semaine passée je retiendrais l’exposition de Pascale Marthine Tayou, qui m’a émerveillée… bon je vous raconte quand même le reste de ma semaine, car j’ai aussi vu d’autres choses qui m’ont interpellée.

Lundi, j’ai commencé ma semaine comme si elle finissait, alors j’ai préféré ma couette et mes livres.

Mardi, je suis allée à l’inauguration de l’exposition Pascale Marthine-Tayou. Cet artiste camerounais propose une réflexion sur ce qui restera de notre époque dans 1000, 2000 ans. Son travail est fait de diverses installations. A chaque fois, plusieurs matériaux sont mêlés, à la fois naturels et récupération d’objets humains. On se retrouve projeté dans son univers, qui est aussi bien visuel que sonore. Certaines installations sont très grandes, regorgeant de détails. Collection privée est en accès libre jusqu’au 30 décembre et je vous la conseille vivement. J’ai mis un peu plus de photos sur ma page Facebook.

Mercredi c’est vers le 104 que je suis allée. Cela faisait bien longtemps que je n’y étais pas allée. J’avais peur de trouver une structure un peu délaissée par les habitants du quartier et occupée par les bobos du quartiers. Et bien je me suis trompée. Le lieu est vivant, les jeunes du quartier viennent pour y danser, les bobos traînent dans la boutique Emmaüs et devant les diverses galeries d’art. Derrière la grande halle principale, on trouve l’exposition Par nature. Cette exposition collective propose un parcours à travers des œuvres monumentales. Des artistes contemporains en quête de nature dans un décor urbain et des œuvres qui interpellent, fascinent. Des œuvres avec lesquelles on vit une expérience, on touche, on écoute, on sent. A faire avec les enfants assurément. Parmi celles-ci, une m’a le plus touchée que les autres, c’est celle de Céleste Bousier-Mougenot, qui a un mis des mandarins diamants dans un espace de 50m². Les oiseaux ont pour seuls perchoirs des guitares et des basses amplifiées (des Gibsons) et cela va produire des sons. Envoutant. J’ai fait quelques photos, que j’ai mises sur ma page Facebook.

Mercredi soir, direction la Villette, sous la pluie (grrrr la pluie) pour voir Géométrie de Caoutchouc d’Aurélien Bory et la Compagnie 111. J’y retrouve Danses avec la plume et nous passons un bon moment devant ce spectacle de cirque original, avec de belles idées. Pour lire la chronique sur le spectacle, clic.

Jeudi, trop de travail, je dois renoncer à un concert proposé par un ami à la Fondation Singer -Polignac. Ce sera donc une journée métro-boulot-dodo…. Je déteste ce genre de journée.

Vendredi, besoin d’air, balade en forêt de Fontainebleau. Poumons rechargés, pour le week-end. Cela tombe bien, samedi matin les pilates me font office d’échauffement pour les Danses partagées qui ont lieu au Centre National de la Danse. Cours de danse classique avec Jérémie Bélingard, rencontre formidable (le contraire vous aurait étonné non?), un très bon moment de partage. Pour revivre ce cours, c’est par ici. Samedi soir, la pluie finit de m’achever. Mes pieds sont trempés (je ne regarde que rarement la météo et les Repetto dans la pluie c’est pas terrible), j’ai froid et je préfère la chaleur des cinémas. Mon amie F*** semble dans les mêmes dispositions que moi et nous renonçons à notre balade nocturne pour aller voir Alyah. J’ai beaucoup aimé ce film qui raconte la préparation d’un jeune juif français au départ vers Israël. Sa vie n’a pas trop de sens entre un frère envahissant, une ex encore trop présente dans son cœur, un père indifférent et ses petits trafics. Les personnages sont dépeints avec une certaine finesse, sans complaisance mais aussi sans jugement sur leurs parcours de vie.

Dimanche, c’est jour du cinéma encore une fois. Cette fois, un peu plus de détente avec Pauline détective. C’est vraiment très bête…

  • Les sorties de la semaine

La sortie de la semaine « danse » est sans aucun doute la pièce Faces de Maguy Marin au Théâtre de la Ville du 13 au 21 octobre 2012. C’est une pièce pour 28 danseurs. Le ballet de Lyon viendrait interpréter cette pièce qui est déjà culte dans l’histoire de Maguy Marin.
Plus d’infos sur le site du Théâtre de la ville, clic.
A réécouter sur le site de France info, clic.

Plus que quinze jours pour découvrir 30×30, le solo de Paul-André Fortier sur l’esplanade de Chaillot. Quel courage d’affronter la pluie qui va tomber cette semaine. C’est tous les jours à 18h, clic.

Amis Marseillais, avant Marseille 2013, capitale de la culture Européenne, certains artistes proposent de découvrir leur travail dans différents lieux. C’est le cas du photographe Eric Boudet qui expose aux Studios Decanis, avec son travail sur la danse contemporaine. Contemporary Dance photography, à voir et revoir.

  • Les rencontres de la semaine

Le vendredi 12 octobre, 18H, rendez vous à la FNAC étoile, pour une rencontre avec Philippe Noisette, Brigitte Lefèvre, Marie-Agnès Gillot et Laurence Equilbey.

Les Aropiens juniors ont rendez-vous à l’école de danse de Nanterre le mercredi 10 octobre à 14h pour une petite visite qui promet d’être passionnante.

La rencontre autour de En apparence, la création de Marie-Agnès Gillot, aura lieu samedi 13 octobre à l’amphithéâtre Bastille à 16h. Vincent Chaillet, Laëtitia Pujol et Alice Renavand seront les danseurs que nous verront répéter.

  • Infos en vrac

La dernière pièce de Pina Bausch Como el musguito, en la piedra, ay si si si …, se joue à New-York. Elle résonne comme le chant d’un cygne. Critique du NYTimes à lire ici.

Si vous voulez revoir la pièce de Jérémie Bélingard Bye Bye Vénus ou la découvrir, cela se passe le 19 octobre au Théâtre de Maison Alfort. Elle sera précédée de la pièce Royaume-Uni d’Angelin Peljocaj. Pour d’infos et réservations, clic.

Le journal La Terrasse s’interroge sur ces danseurs de l’Opéra de Paris qui deviennent chorégraphes. Comment dépasser la peur de montrer son travail quand on a travaillé avec de grands maîtres, comment cultiver son esprit créatif? Marie-Agnès Gillot, Kader Bélarbi, Bruno Bouché ou Nicolas Paul font partie de ceux-là. A lire ici.
Brigitte Lefèvre est elle aussi dans La Terrasse pour une interview sur le Tricentenaire de l’école de danse, c’est ici, clic. Moi je crois que malgré tout, elle va nous manquer notre chère Brigitte…

Nicolas Joël ne renouvelle finalement pas sa candidature à la tête de l’Opéra de Paris. Baisse des subventions et nouvelles orientations politiques ne semblent pas être de son goût. A lire dans le JDD, clic. Le Nouvel Obs parle aussi de cette grogne à l’Opéra de Paris, suite à la réduction des budgets, c’est à lire ici.

Jérémie Bélingard un jour, Jérémie Bélingard toujours… Le danseur étoile est aussi musicien (il était même passé dans Taratata avec son cousin). Il parle de la musique et de ses goût musicaux dans l’émission Dans les oreilles de … sur Nova. A réécouter ici.

Mon ami Youssef Bouchikhi a maintenant une page Facebook consacré à sa chronique. et voilà par là sa dernière chronique.

A voir, une vidéo recommandée par Impressions danse qui parle de l’évolution technique de la danse classique depuis Degas. C’est par ici, clic.

  • Bonus vidéo

Très jolie vidéo du Bolchoï où se donne Apollon Musagète de Balanchine avec Semyon Chudin et Olga Smirnova.

Nouvelles du 1er octobre

La semaine dernière a débuté avec l’ouverture de la saison à Garnier. Les balletomanes étaient au rendez-vous, sauf moi, mais comme j’avais vu la générale, je me consolais largement avec une soirée canapé.

Mardi, direction le Théâtre de la Ville pour voir La Résistible Ascension d’Arturo Ui, pièce de Bertolt Brecht, mise en scène mythique d’Heiner Müller. Soirée magnifique, j’ai adoré la mise en scène, un pur moment de théâtre. Génial ! Martin Wuttke m’a complètement subjuguée, je crois que je n’avais jamais vu un tel jeu, une telle implication dans un rôle. Le travail sur le corps, sur la voix est hallucinant, on est fasciné par ce comédien. Compte-rendu à venir dans la semaine (je l’espère!).

Mercredi, détour par le musée Rodin pour une conférence présentée par la commissaire de l’exposition Rodin, la chair, le marbre. L’expo présente un parcours chronologique autour de cette thématique. On y voit l’évolution du sculpteur, qui commence par des bustes très traditionnels, qui vont peu à peu s’agrémenter de la technique du « non finito » où les visages semblent surgir du marbre, pour donner une autre illusion de la chair. L’expo a lieu dans la chapelle pendant que l’hôtel Biron refait peau neuve. Vous pouvez aussi aller faire un tour à Meudon, où se situe la maison de Rodin, qui fait aussi partie du musée.
Mercredi soir, retour à Garnier, où je retrouve Elendae, Aymeric et Laura Cappelle pour une deuxième soirée Balanchine. Je n’ai pas passé une aussi bonne soirée que lors de la générale. Agon est définitivement le ballet à voir dans cette soirée, car c’est celui qui a le plus de force chorégraphique.

Jeudi, je rejoins un ami pour aller voir le dernier film d’Alain Resnais, Vous n’avez encore rien vu. J’en ressors très mitigée, partagée entre l’objet cinématographique qu’il produit, qui n’est pas inintéressant, et certains ressorts, qui m’exaspèrent assez. La présence de Sabine Azéma m’est insupportable, elle surjoue, elle efface le rôle d’Eurydice pour en faire une femme hystérique. Je me serais concentrée avec bonheur sur le couple Anne de Consigny/Lambert Wilson. Ce que j’ai préféré c’est le film de Bruno Podalydès inséré dans le film de Resnais.

Vendredi, RAS. boulot, repos.

Samedi, journée sportive, pilates, danse classique. Puis je me dirige vers le théâtre de la colline pour voir la pièce d’Anna Rozière La Petite. Mon dieu que c’était mauvais. Nous avons tenu 40 minutes, moi et les copains collinards… Quelle angoisse ! Un texte dit par une voix off, répété par les comédiens. Un texte assez creux, sur cette petite, dont la mère est morte en couches, et elle, enceinte, dont le bébé ne grandit plus depuis le 5ème mois. Les comédiens hurlent, le texte aligne les clichés « oh je me souviens des cerisiers en fleurs »… N’est pas Tchekov qui veut ! Je vous la déconseille donc fortement !

  • Les sorties de la semaine

Direction Chaillot, pour découvrir Système Castafiore. J’avais manqué cette compagnie l’an passé qui était venu jouer un spectacle au Théâtre Sylvia-Monfort. Vous plongerez dans un univers complètement fantastique, aux lumières et à la mise en scène virtuelle, au milieu de laquelle Marcia Barcellos danse. Disciple d’Alwin Nikolais, on retrouve ces gestes, ces mouvements qui vous emmènent vers un instant de poésie. Les Chant de l’Umaï sera vous charmer. Trois dates, 4, 5, 6 octobre, à ne pas manquer donc.

Plus d’infos et réservations sur le site du Théâtre de Chaillot, clic.

Samedi soir, c’est la nuit Blanche à Paris. Cette nuit faire de nombreuses manifestations un peu partout dans la capitale, est souvent victime de son succès, et il y a beaucoup de monde, parfois trop. Allez, on prend son courage à deux mains, il y a souvent des choses agréables à faire. Déjà les quais de Seine sont piétons et on nous promet un éclairage des berges. Julie Desprairies propose une performance avec 200 volontaires le long des berges. C’est une chorégraphe qui s’interroge sur les liens entre danse et architecture. Le travail sera performé 10 minutes toutes les heures.
Pour rire un peu direction le Théâtre du Rond-Point où on vous proposera des séances de psy éclair, 2 minutes pour résoudre vos problématiques !
A Chaillot, il faut découvrir The Clock, Lion d’or à Venise, horloge de 24h qui montre des extraits de films, pour nous faire prendre conscience de l’illusion de la réalité et du temps. Sur l’esplanade, Paul-André Fortier dansera son solo 30×30.
Profitez de la vue du Belvédère au musée du quai Branly pour admirer la ville Lumière, puis filez voir des films d’animations de Motochimi Nakamura à la maison de la culture du Japon.
Quoi de mieux qu’un peu de lecture, allez donc écouter Proust au Musée d’art moderne de la ville de Paris. Véronique Aubouy a filmé des lecteurs lisant Proust. 105 heures de vidéos pour réentendre La Recherche.
Ensuite filez voir l’installation lumineuse Et Op ! au Palais Royal. cette installation gigantesque propose un parcours au cœur de l’œuvre. Cette œuvre ravira petits et grands. Toujours dans la lumière, ne manquez pas l’installation lumineuse Du Soleil dans la nuit, qui se trouvera sur le toit de la Samaritaine. Au théâtre du Châtelet, ne manquez pas le Light Movie, sorte de ballet de la lumière. On est dans de la peinture dansante, dans une réflexion sur le geste. A voir, cela doit être très beau, et captivant.
A la mairie du 4ème, Michel Blazy, présente une installation avec une mousse blanche. J’avais adoré ses caniches, je ne manquerai pas ce nouveau dispositif, car j’apprécie beaucoup sa réflexion sur la matière.
Pendant ce temps à l’amphi Bastille, on diffuse Die Nacht, puis le pianiste Jonas Vitaud proposera un récital de piano.
Il y tellement de choses à voir et à faire qu’on s’y perdrait. je vous conseille de faire une sélection et de vous y tenir, sinon, vous ne verrez rien. Tous les musées sont ouverts gratuitement à cette occasion. Cependant, je pense qu’il vaut mieux consacrer sa soirée à voir des installations, des projets ‘nuit blanche’, qui sont éphémères.
Pour vous aider à faire votre choix, voici le dossier de presse, clic

  • Le cours de danse de la semaine

Les danses partagées ont lieu ce week end au CND et comme toujours une étoile est l’invitée de ces deux jours. Jérémie Bélingard proposera donc un cours précédé d’un échauffement. Vous pourrez aussi vous initiez à d’autres styles de danse, avec Michel Kelemenis, Yuval Pick, Béatrice Massion ; l’occasion est de partager et d’échanger. Le soir, un petit spectacle présentera les créations des intervenants. Plus d’infos sur le site du CND, clic

  • News en vrac

C’est le magazine japonais Shinshokan Dance Magazine qui nous l’apprend et c’est la twitteuse Naomip qui nous relaie l’information, Aurélie Dupont fera ses adieux en janvier 2015 dans L’histoire de Manon. 

Dans la presse, Philippe Noisette consacre un article sur les pointes, toujours en vogue chez les chorégraphes, Marie-Agnès Gillot va beaucoup les utiliser dans sa création pour l’Opéra de Paris. Découvrez aussi la vidéo-interview de Marie-Agnès Gillot à propos de sa création sur le site de l’Opéra de Paris.

Fanny Gorse est en interview dans la fameuse rubrique Cupcakes and Conversation du site Ballet News.

Le Figaro s’interroge sur la succession de Brigitte Lefèvre. Entre anciennes étoiles ou chorégraphes venus d’ailleurs, le doute reste entier. Clic

Amis de l’AROP, il est temps de voter pour le prix de l’AROP.

Le Miami City Ballet a un nouveau directeur, Daniel Hagerty. A lire ici.

Ludmila Pagliero est l’étoile à suivre pour cette rentrée. Culturebox lui consacre un sujet ici, mais aussi Téléobs .

Réécouter la très bonne émission de France Culture consacrée à Dominique Bagouet, chorégraphe, c’est par ici.

Le 02 octobre la billetterie aux guichets ouvre pour la soirée Gillot/Cunningham. Sur internet, c’est pour Don Quichotte. Il risque d’y avoir la queue ! Prenez votre mal en patience.

  • Bonus vidéo

Vous reprendrez bien un peu de défilé ?

Droits photos : JMC, Karl Biscuit, CND, Capucine Bailly

Waltz avec Vincent Chaillet et Mélanie Hurel

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© Laurent Philippe

Puisque tout le monde y va de son petit jeu de mots, alors moi aussi !  Le contemporain a parfois du mal à se vendre à l’Opéra alors qu’il s’arrache ailleurs… Essayez donc d’aller voir un spectacle de Sasha Waltz au Théâtre de la Ville, je vous souhaite bien du courage.. Problème de communication ou public réfractaire, les prix élevés n’aidant pas un public jeune intéressé, mais souvent fauché, l’Opéra a eu du mal à remplir son spectacle, alors ils ont proposé une jolie réduction. Acheter un pass jeune en avance, sur le net, voilà une bonne idée. Les rangs 16 et 17 étaient donc pleins de jeunes, juste derrière les places protocolaires où on retrouvait entre autres Brigitte Lefèvre, Jean-Yves Kaced ou encore Béatrice Martel. Après Ségolène Royal dimanche aux adieux de Clairemarie Osta, voilà qu’on aperçoit Martine Aubry, en plein centre du parterre.

Point people-politique terminé, après avoir vu trois fois Aurélie Dupont et Hervé Moreau, j’étais ravie de voir la prise de rôle par Mélanie Hurel et Vincent Chaillet, qui allaient forcément proposer quelque chose de très différent. La chorégraphie avait été faite sur mesure pour Aurélie Dupont et Hervé Moreau, en partie créée par eux après plusieurs ateliers de danse-contact. La tâche ne devait donc pas être aisée d’apprendre et surtout de s’approprier une oeuvre finalement très personnelle. Pari réussi pour ce couple qui n’a malheureusement eu que deux dates et mal placées (adieux de Clairemarie Osta et veille de week-end prolongé).

C’était la première fois que j’étais placée à cour et j’ai trouvé la scénographie encore plus belle. J’avais l’impression d’être du bon côté de la plate-forme, que les effets de lumière mettaient encore plus en valeur la chorégraphie.

J’ai passé une très belle soirée, Roméo et Juliette est un ballet qui gagne à être vu plusieurs fois. J’avais la sensation de découvrir la chorégraphie, je l’ai vécu complètement différemment, avec moins d’ennui dans les danses de groupe.

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© JMC

Mélanie Hurel est une Juliette très heureuse, très enfantine. Elle danse avec un certain relâchement, avec un naturel qui laisse entrevoir de belles courbes et lignes, notamment dans les portés. Ce que j’ai beaucoup apprécié dans son interprétation choisie avec Chaillet, c’est la lisibilité de leur histoire. On ressent beaucoup de joie, un vrai bonheur partagé de découvrir ce sentiment qu’est l’amour. Il y a beaucoup de pudeur entre les deux êtres qui rappellent profondément l’enfance. Dans le pas de deux, cette pudeur se transforme petit à petit, à mesure que le couple se découvre. La sensualité naît entre les deux protagonistes. Chaque danse, chaque porté promet une avancée dans cette relation passionelle. La différence de taille des deux danseurs renforce cet aspect enfantin. Mélanie Hurel est une femme enfant face à un jeune homme sorti de l’enfance. Les regards sont à la fois complices et comme gênés. Le plus beau moment de sensualité est celui où Roméo est au sol, et Juliette joue avec ses bas de jambes. L’émerveillement sur le visage de Vincent Chaillet scelle les sentiments de son personnage. Le relâchement de son dos et de sa nuque montre l’assurance que Roméo prend peu à peu dans cette relation amoureuse. Juliette vole ensuite dans de nombreux portés fougueux. L’émotion est au rendez-vous car on est entré dans un espace très intime, plein de tendresse et de sensualité.

Solo de Roméo dans le silence, Vincent Chaillet montre une danse teintée d’attente et de désespoir. Le souffle de plus en plus fort, le mouvement est amené comme par un fil dans la cage thoracique. Le regard loin, Chaillet campe un Roméo très contemporain, avec de beaux mouvements de tête. Il marque le rôle de sa patte, proposant quelque chose de bien différent de Moreau, mais non moins intéressant. La tristesse qu’il montre à voir Juliette au tombeau est terrible et il parvient à communiquer ce sentiment tragique au public. Le dernier pas de deux est émouvant, je trouve que les deux danseurs ont réussi leur pari, ce qui n’est pas facile en deux soirs de représentations.Vincent Cordier montre aussi de belles choses dans la variation de Père Laurence, c’est déjà un danseur que j’avais beaucoup aimé cette saison dans une des têtes de Cerbère dans Orphée et Eurydice de Pina Bausch, l’autre opéra-ballet de
la saison.

Une belle soirée où j’ai été touchée par la chorégraphie alors que la fois précédente la musique l’avait, parfois, un peu plus emporté, notamment dans les danses de groupe.

Pas de photos des saluts, je suis souvent distraite et j’avais oublié mon appareil photo. Vincent Chaillet donne un baiser sur la main de Mélanie Hurel, qui lui répond d’un grand sourire complice. Ensemble ils applaudissent le corps de ballet, le choeur et les musiciens. Les applaudissements du public ont été chaleureux et nombreux.

 

  • Distribution du 16 mai 2012 19h30

 

Juliette Mélanie Hurel
Roméo Vincent Chaillet
Père Laurence Vincent Cordier

 

Nouvelles du 16 avril

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Chers amis lecteurs, je suis en vacances et c’est un grand bonheur, malgré le froid glacial qui est revenu sur la capitale. La semaine dernière, je suis allée voir ma dernière
Bayadère
avec Myriam Ould Braham et ce fut un très beau spectacle (CR à venir cette semaine ! si si !). Trop de travail tue et je n’ai pas pu aller au Palais de Tokyo comme je l’aurai souhaité.

J’ai assisté à la répétition publique de Roméo et Juliette qui fut vraiment passionnante. J’ai hâte de revoir le ballet.

Dimanche, après visionnage des discours politiques, je suis allée au cinéma voir Les Adieux à la Reine, mais j’ai été quelque peu déçue par ce film. La musique de Bruno
Coualis m’a horripilée pendant tout le film et j’ai trouvé que le scénario avait de vraies faiblesses. Les personnages ne sont pas très aboutis. La perception du temps et de l’information sont en revanche intéressante. Cela m’a donné envie de relire le livre de Zweig.

Cette semaine, L’histoire de Manon commence pour ma plus grande joie ! Entre temps je me suis fait un programme d’expos et de cinéma. Au programme, Beauté Animale, Helmut Newton, le musée de l’IMA, l’expo sur Vinci… Ah qu’il est doux d’être en vacances !

  • La sortie de la semaine

L’histoire de Manon commence cette semaine. Ce ballet inspiré du roman de l’Abbé Prévost (à relire impérativement !). Le ballet a été chorégraphié par Kenneth
MacMillan en 1974 pour le Royal Ballet. Il était alors directeur du Royal Opéra House. Sur la musique de Jules Massenet, l’argument se divise en trois actes. Au premier, Manon est en route avec son frère Lescaut qui veut la placer dans un couvent. Ils s’arrêtent dans une auberge et elle rencontre Des Grieux. Après avoir volé un vieux monsieur, Manon propose à Des Grieux de s’enfuir. Ils se retrouvent dans l’appartement de Des Grieux. Lors d’un absence de ce dernier, Manon reçoit M. de G.M. C’est son frère Lescaut qui l’a amené. Des Grieux est trahi. A l’acte II, Manon est à une fête chez Monsieur de G.M. mais reste tiraillée entre l’amour pour Des Grieux et l’argent. Pendant une partie de cartes, Des Grieux est pris en train de tricher, il s’enfuit avec Manon. La police arrive chez lui, et arrête Manon pour prostitution. Dans la course qui les a mené là, Lescaut, le frère de Manon, a été tué. A l’acte III, Manon a été expulsée en Amérique, pour prostitution. Le gouverneur de la colonie s’éprend d’elle et la veut pour lui. Il provoque Des Grieux en duel, et meurt. Manon et Des Grieux s’enfuient dans les marécages de Louisianne et Manon meurt d’épuisement dans les bras de Des Grieux. Il y a des places au guichet, n’hésitez donc pas à vous déplacer pour avoir des places. Pour ma part, j’irai voir cette semaine la séance de travail (mercredi), puis j’essayerai d’aller à la première, puis le 13, le 16 et le 13 mai pour les adieux de la danseuse étoile Clairemarie Osta.

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© Marco Brescla

Les 21, 24 avril, 10 et 13 mai.

Manon Clairemarie Osta
DesGrieux Nicolas Le Riche
Lescaut Stéphane Bullion/Benjamin Pech (les 2 dates de mai)
La Maîtresse de Lescaut Alice Renavand/Nolween Daniel
Monsieur de G. M. Stéphane Phavorin
Madame Viviane Descoutures

Les 23, 25, 28 avril, 2 mai

Manon Aurélie Dupont
DesGrieux Josua Hoffalt
Lescaut Jérémie Bélingard
La Maîtresse de Lescaut Muriel Zusperreguy
Monsieur de G. M. Aurélien Houette
Madame Viviane Descoutures

Les 26, 30 avril, 4 et 8 mai

Manon Isabelle Ciaravola
DesGrieux Mathieu Ganio
Lescaut Benjamin Pech, Alessio Carbone, Yann Saïz
La Maîtresse de Lescaut Nolwenn Daniel
Monsieur de G. M. Guillaume Charlot
Madame Amélie Lamoureux

Les 3 et 7 mai

Manon Agnès Letestu
DesGrieux Florian Magnenet
Lescaut Stéphane Bullion/Yann Saiz/Audric Bézard
La Maîtresse de Lescaut Alice Renavand/Aurélia Bellet
Monsieur de G. M. Stéphane Phavorin
Madame Viviane Descoutures

Les 9 et 11 mai

Manon Ludmila Pagliero
DesGrieux Christophe Duquenne
Lescaut Alessio Carbone
La Maîtresse de Lescaut Eve Grinsztajn
Monsieur de G. M. Arnaud Dreyfus
Madame Amélie Lamoureux
  • La directrice de la semaine : Tamara Rojo

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©Johan Persson

La soliste du Royal Ballet a pris la succession de Wayne Eagling. C’est un souhait qu’elle avait déjà formulé auparavant, en disant que après sa vie de danseuse, elle souhaitait prendre la direction d’une compagnie. A 37 ans elle va apporter un souffle nouveau, un répertoire et une vision de la danse à la compagnie.

A lire

The Telegraph Tamara Rojo named ENB’s new artistic director

Photos de Tamara Rojo dans ses principaux rôles.

London Dance Tamara Rojo Director in waiting

The Guardian Tamara Rojo to be artistic director of ENB

Ballet News ENB announces Tamara Rojo as its new Artistic Director

The Art Desk Tamara Rojo, prima ballerina, become ENB’s director

The Guardian Where will Tamara Rojo take ENB ?

BBC Tamara Rojo appointed to English National Ballet role

Dance Tabs Interview de Tamara Rojo

Site officiel de Tamara Rojo

  • En vrac

Réécouter L’air des lieux consacré à l’école de danse de l’Opéra de Paris diffusé hier à 16h.

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L’Arop a désormais une page Facebook ! On peut pour l’instant y trouver les photos de soirées de présentations, ainsi que les infos pratiques.

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Laurence Gallois pour Télé 2 semaines a rencontré Marie Agnès Gillot à l’occasion de l’émission La Meilleure Danse. Danses avec la plume aussi et c’est par ici.

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Dominique Hervieu chorégraphiera la prochaine comédie musicale de Sylvain Chomet.

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Pour voir le programme du défilé de la Biennale de la danse de Lyon, dirigée par Dominque Hervieu, c’est target= »_blank »>par ici.

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Le Figaro s’est intéressé à la nouvelle formule de Danser. On apprend que dans le prochain numéro de mai, il y aura une interview fleuve de Forsythe !

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French Morning s’intéresse quant à lui à la tournée de l’Opéra de Paris aux Etats
Unis
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  • Le bonus vidéo

Si vous avez raté la performance de Vincent Chaillet, Signe blanc, de Noé Soulier,  pour la pré ouverture du Palais de Tokyo, merci à Elendae de l’avoir filmée ! Voilà un joli dictionnaire de pantomime pour ceux qui ont encore du mal à suivre les gestes dans les ballets classiques !