TCE

LAAC de Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta au TCE

Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta étoiles retraitées de l’Opéra de Paris, commencent une nouvelle aventure au Théâtre des Champs Elysées. Dès la rentrée, ils seront en résidence au TCE et vont animer L’Atelier d’Art Chorégraphique, un nouveau projet en plus de la danse et la chorégraphie, la transmission.

 

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Pour ce nouveau projet, les deux danseurs ont décidé de créer un espace ouvert aux enfants dès 8 ans, aux amateurs, mais aussi à ceux qui se destinent à une carrière professionnelle. Leur envie de transmettre prendra la forme de cours dispensés au Théâtre des Champs Elysées dans le studio Coupole.

Le LAAC commencera dès le 15 septembre, mais il vous sera possible d’essayer les ateliers le mercredi 1er juillet. En plus de ces deux artistes prestigieux, les artistes de la saison Transcendance et d’autres partenaires seront conviés pour mener des ateliers. Ainsi l’association Les maîtres à Danser ou la fondation Cynthia Harvey feront aussi partie de l’aventure. Une création publique clôturera l’année.

Découvrez le site internet lelaac.fr et inscrivez-vous dès le 15 juin pour la journée du 1er juillet (Le matin : adultes niveau moyen/avancé et  l’après-midi pour les enfants).

Alors envie de danser avec deux étoiles ?

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Still Current Russell Maliphant

Le chorégraphe britannique est à Paris pour deux soirées, où il présente Still Current. Composé de plusieurs petites pièces, la soirée était une bonne manière de découvrir le style de Russell Maliphant, pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Une soirée aux lumières mystérieuses, aux musiques rythmées, où les corps évoluent de manière fluide, tout en maintenant une tension. Retour sur la soirée du 19 mai.

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Still ouvre la soirée avec force. Au centre d’une douche de lumière, un homme au corps noir finement dessiné, se meut lentement, sous le rythme du stroboscope et des tambours de la musique. La danse se déploie, elle se fait multiple. L’espace s’agrandit, la danse prend des tonalités hip-hop ou plus tribales. Le rythme accélère, la danse se fait toujours plus fluide, les bras toujours plus grand. Une femme entre, les deux corps entrent en totale fusion. Les bras forment des images douces, envoûtent le regard. Somptueux.

Dans Afterlight, Thomasin Gülgec est lui aussi placé au centre d’une douche de lumière. Comme une poupée sur une boîte à musique, il tourne. Lentement. Très lentement, il déploie des bras courbes. Son corps monte et descend sur son axe sans que l’on voit les pieds bouger. La danse se fait séductrice, ronde, toujours avec ses bras merveilleux. On dirait un dervish tourneur, la danse devient mystique. Elle s’agrandit comme la lumière. Les rotations prennent de l’ampleur, en harmonie avec les notes de la partition de Satie. Puis, tout ce qui s’était déployé va se rétrécir et tout finit par s’absorber dans le noir.

Two est un solo qui avait été crée pour Sylvie Guillem. Two, c’est avant tout une affaire de bras, qui s’emmêlent et se démêlent. On ne voit qu’eux au début de la pièce. Ils se plient, se déplient, se déploient, prennent de la vitesse et dessinent des flous. Bientôt les longues jambes aiguisées de la danseuse viennent les rejoindre. C’est complètement hypnotique et cette danse me fascine totalement.

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Après l’entracte, Critical Mass nous replonge vite dans cet univers fantasmagorique. Un duo d’hommes, qui tantôt sont en osmose, tantôt en décalage. Toujours cette forte douceur, avec cette matière invisible créée avec les bras. L’espace obéit à la lumière. Le style est clair, mais il se réinvente dans les formes. Tout est d’une clarté incroyable malgré la pénombre des jeux de lumière. C’est très beau.

La dernière pièce, Still Current, est un pas de deux avec Carys Staton et Alexander Verona. On commence là encore dans une douche de lumière, sorte de contrainte de création mais terriblement efficace, car elle offre là encore une variation sur le thème très intéressante. La lumière va s’éteindre et se rallumer pour faire découvrir toujours plus de formes entre ces deux corps. Jeux d’opposition, de magnétisme. La musique se fait mélodique grâce aux rythmes qui résonnent. Le corps de la femme s’envole sur le dos de l’homme. Il se rigidifie, puis se glisse dans les bras de l’autre. Une merveille.

Je suis sortie très enthousiaste de cette soirée, qui concentre beaucoup de ce que j’aime dans la danse : des corps somptueux, un travail de la lumière passionnant, une chorégraphie riche par ses formes et sa construction dans l’espace, une danse pleine de poésie. 

 

Les photos viennent du site de Russell Maliphant, clic
L
e site du TCE avec la page de l’évènement, clic
A venir sur le blog du TCE, ma rencontre avec Russell Maliphant.

 

Bal du Centenaire au T.C.E.

Bal de Centenaire

 

Le Théâtre des Champs-Elysées n’en finit pas de fêter son Centenaire mais on ne s’en lasse pas ! Que de belles manifestations proposées tout au long de l’année. Danse, musique, flashmob, artistes de prestiges, objets souvenirs très beaux comme le timbre ou de superbes cartes postales, le T.C.E a su proposer à tout son public une vraie fête.

Ce soir on clôture la fête avec un Bal années 20 en deux partie et de ce que je sais, le déplacement vaut vraiment le détour !!

Pour rendre hommage à la première apparition parisienne de Joséphine Baker en octobre 1925 au Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre se transformera en salle de danse, dans l’esprit des années 20 de Joséphine Baker, Sidney Bechet et du Théâtre des Champs-Élysées Music-Hall.

VENDREDI 5 JUILLET 21 HEURES
Première danse en compagnie du big band Tous dehors
Tarif : 50 € / – 26 ans : 25 €
> VENDREDI 5 JUILLET 23 HEURES 55
Deuxième danse avec les DJ Bart & Baker (commande du Théâtre des Champs-Elysées)
Tarif unique : 15 €

Je serai présente à la deuxième partie, alors qui sera là pour swinguer ?

Bal du TCE 5 juillet

Nouvelles de 2013 n°14

Cette soirée au T.C.E. fut sans doute la plus belle depuis plusieurs mois. Quels sacres ! Voir celui de Nijinsky, a provoqué une émotion particulière, qui n’était rien face à celle ressentie devant le Sacre de Sasha Waltz… Relire ma chronique, clic

Ma semaine fut plutôt studieuse, et j’ai fui les salles de théâtre (si, si c’est possible). Je voulais aller au cinéma, je n’ai pas pris ce temps j’espère en avoir le temps cette semaine. Allez cette semaine va être explosive, voilà trois spectacles que je vais découvrir, faîtes en donc de même !

  • Les sorties de la semaine

On poursuit le Centenaire du TCE  avec la venue à Paris du Tanztheater wuppertal de Pina Bausch, qui vient danser le Sacre du printemps. Sans doute une des plus belles chorégraphies sur cette musique, celle en tous les cas qui ne peut vous laisser indifférent. Au sol, de la terre noire, sur laquelle la danse devient transformée. Les corps semblent sortir de terre, elle leur colle à la peau. On est emporté jusqu’à une danse de l’élue qui vous prend au coeur.
Relire ma chronique sur le ballet donné à Garnier, clic
Infos, tarifs, et réservations, clic

Sacre Pina

Dans un tout autre genre, on va à la Villette pour découvrir un spectacle tout à fait original, We were horses de Carolyn Carlson et Bartabas. Pendant un mois et pour fêter le 10ème anniversaire de l’académie équestre de Versailles, Bartabas s’installe à la Grande Halle de La Villette pour un mois du 7 au 30 juin. Le spectacle est né de la rencontre des deux artistes. 16 danseurs, 9 écuyers pour vous emmener dans une féerie toute particulière. Autour du spectacle, des matinées sont organisées pour découvrir le travail des écuyers, qui comme celui des danseurs, est une discipline quotidienne. Des ateliers pour les enfants et des soirées sont organisés. Les cinéma MK2 Seine et Loire organisent eux aussi des séances autour du travail du plus célèbre des écuyers.
A noter, sur Twitter, vous pouvez gagner 2×2 places en « retweetant » le tweet du concours. Tirage au sort, mercredi.
Plus d’infos et réservations, clic

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Enfin direction Rueil Malmaison pour découvrir ou redécouvrir la compagnie 3ème étage de Samuel Murez, danseur de l’Opéra de Paris. Il a eu ce besoin vital de créer cette troupe pour prendre le temps de chorégraphier, de faire des choses différentes du travail à l’Opéra. Entouré de danseurs de l’Opéra, Ludmila Pagliero, Josua Hoffalt, Jérémy Loup Quer, Takeru Coste, François Alu, Laura Hecquet, Léonore Baulac, Lydie Vareilhes, Hugo Vigliotti, Fabien Révillion. Le spectacle Désordres est donné au théâtre André Malraux du 8 au 12 juin. On y découvrira des pièces déjà dansées par la compagnie et de nouvelles créations. A noter, cet été la compagnie participera au très prestigieux Jacob’s Pillow Festival.
Réservations www.3e-etage.com/tam ou 01.47.3.24.42.

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  • La photo de la semaine : Aurélie Dupont et Jérémie Bélingard par Christian Lartillot

Aurélie Dupont et Jérémie Bélingard par Christian Lartillot

  • La vidéo de la semaine

Digression toute personnelle, un très bel anniversaire cette semaine, à la femme que j’aime le plus au monde, ma maman.

 

Sacre(s) du Printemps au T.C.E.

Quand le TCE organise son centenaire, il ne le fait pas à moitié et le résultat est une belle réussite. Deux sacres dans une soirée, comme un pont dans l’histoire de la danse, celle du théâtre et des corps des danseurs qui ont foulé son sol. Pour cela, le théâtre a invité le théâtre du Mariinsky à venir danser la version chorégraphiée en 1913 par Nijinsky et celle de 2013 chorégraphiée par Sasha Waltz.

Sacre du printemps Nijinsky

La soirée commençait donc avec le Sacre de Nijinsky. Après le scandale du faune en 1912, à cause de la scène finale du ballet, voilà que Nijinsky récidive en 1913 avec Le Sacre du printemps. Le ballet choque, on parle dans les journaux du « massacre du printemps ». Ce qui choque cette fois-ci c’est ce qui ravit les yeux aujourd’hui. Les pas scandés sur le sol, les rythmes de la danse qui viennent s’ajouter à la musique, les sauts comme démoniaques, les groupes qui se forment, sans que tout de suite un soliste sorte du groupe. La musique devient obsédante, les couleurs des costumes se mêlent.
Le découpage en deux parties est très clair. Changement de toile de fond, lumière plus tamisée. Les femmes se regroupent, le cercle est formé. Un nouveau rythme se crée, tout aussi virevoltant que le premier mais différent. Chaque note de musique résonne sur les corps des danseurs qui semblent totalement vibrer. Chaque note engendre un geste, un pas frappé dans le sol qui saisit le cœur du spectateur. L’histoire se déroule sous ns yeux, jusqu’à la scène du sacrifice finale, admirablement dansée.
On en ressort avec l’impression d’avoir vécu quelque chose d’important. Liesse du public, aussi forte peut-être qu’a pu être les huées il y a cent ans. Ce qu’a fait Nijinsky a révolutionné le ballet tel qu’il existait, pour donner naissance au ballet moderne, que nous apprécions aujourd’hui. La chorégraphie n’a rien perdu de sa modernité, et fait frissonner le public tout entier.

Sacre Nijinsky c natasha Razina

En deuxième partie, nous avons assisté au Sacre du Printemps chorégraphiée par Sasha Waltz. Ce fut très fort. D’abord d’entendre une deuxième fois la musique. Le rideau de fer se lève lentement et laisse place à une épaisse fumée. On distingue à peine les corps dans ce brouillard. On pense vite aux steppes russes. Au sol deux personnes sont enlacées. Au centre, il y a un monticule de terre grise. On pense immédiatement à Pina, à ce rapport très terrien, aux pieds qui vont fouler cette matière et qui va donner un autre rapport au sol. Des groupes de danseurs entrent. Le centre semble un point d’attraction répulsion. Les corps sont comme endormis, les bras vers l’avant on dirait presque des morts-vivants. Ils avancent en petits sauts scandés. Ils semblent revenir d’un long hiver, glacial. Les corps sont hantés par la musique, qui provoquent comme des tensions ça et là en eux. Ils sont comme guidés, tout en restant encore habités dans le regard par quelque chose d’autre. On retrouve une opposition homme femmes, comme chez Pina Bausch. L’hommage est assumé, et Sasha Waltz en fait quelque chose de tout aussi intéressant. Une violence nait là aussi entre les groupes. Elle est sexuelle, parfois presque cannibale, si bien qu’on est déjà dans l’interrogation de la forme que va prendre le sacrifice.
La terre commence à se répartir au sol, et du ciel glisse un pieu, un peu comme un stalactite or. Les corps s’arrondissent, des courbes se dessinent, les bras des danseuses aussi, tout comme le son du violon. La danse de Sasha Waltz s’intensifie avec la musique et sur les notes de flûte, les corps s’affolent. Tous rentrent dans une grande course, même des enfants. Sasha Waltz s’est autorisée une pause musicale, au centre là au Nijinsky faisait son changement de décor. Les souffles des danseurs résonnent dans la salle, le public fait un silence pour écouter cette chorégraphie qui se poursuit, avec la tension de l’attente pour la reprise. Quand la musique redémarre, une intimité se crée, encore plus forte. La danse ne fait qu’un tourbillon. La richesse de la chorégraphie qui s’éparpille dans des solistes, des duos des trios, éclate aux yeux. Puis tout se rassemble dans un groupe et de là, à nouveau quelque chose jaillit. On sent toute la naissance de quelque chose de vital. La musique se ralentit, la danse aussi. Le pieu descend un peu plus, se rapprochant du sol. L’élue va être choisie. Elle enfile un vêtement pour le sacrifice. Violet. Couleur froide, mais tranchant avec le grisâtre des autres costumes. La danse du sacrifice commence, le pieu s’avance un peu plus vers le sol, sans qu’on ait eu le temps de le voir bouger. C’est une longue lame qui va s’enfoncer dans la terre. A jardin, ils sont tous rassemblés et ils l’observent. Elle s’épuise, elle va bientôt lâcher. Elle chute, se relève, court, ne cherche pas le regard des autres, le sien est déjà vide, habité par la mort prochaine. Elle se suspend et chute. Superbe.

Sasha Waltz signe une grande version du Sacre, que j’espère revoir. La richesse de son langage, les niveaux de lecture de l’œuvre en font une très grande chorégraphie. Déjà soufflée par la beauté de son Médée au début de la saison du TCE, c’est de nouveau une grande extase de voir le travail de cette chorégraphe, qui a une vision de la musique très juste et une qualité du geste, qu’on ne voit pas si souvent.

Le centenaire du TCE se poursuit la semaine prochaine, avec la venue du Tanztheater de Pina Bausch… Plus d’infos et réservations, clic

Sacre Sasha c Jean Phulippe Raibaud

  • A lire

La Croix, Le Sacre du printemps au TCE, clic
Le Figaro, Deux « Sacre » pour un centenaire, A. Bavelier, clic
Le Figaro, Foire d’empoigne autour du Sacre du Printemps, A. Bavelier, clic
Le Figaro, Les 100 ans du Théâtre des Champs Elysées, A. Bavelier, clic
Culturebox, Centenaire du Sacre du printemps: deux pour le prix d’un ! , clic
Le Monde, Soirée Sacre du printemps, clic
Le Monde, Le Sacre reste un moteur à fantasmes, clic
Le Monde, Une lettre de Tamara Nijinsky, clic
Le Point, Le deuxième scandale du Sacre du Printemps, celui des droits d’auteur, clic
Le Figaro TV, Le choc intact du Sacre du printemps, clic

  • Revoir cette soirée sur Arte Live Web