Sasha Waltz

Nouvelles du 5 novembre

Pas grand chose à vous raconter de ma semaine, celle à venir sera plus riche en termes de sorties. Le mois de novembre en général d’ailleurs, je crois que le nombre de soirées sans théâtre ou danse se compte sur les doigts d’une main ! Parmi ces sorties, de la danse bien sûr, à l’Opéra évidemment, avec les soirées,  Don Quichotte et Forsythe/Brown, à Chaillot Peau d’âne, au CNSMDP avec le spectacle du Junior Ballet mais surtout beaucoup de théâtre, au Rond Point avec Le Théâtre des Opérations, Martin Wuttke dans une pièce qui promet d’être excellente, Nouveau Roman de Christophe Honoré, sans oublier May B, toujours au théâtre du Rond-Point. Un mois de novembre chargé donc avec les remises des Prix de l’Arop en danse et en lyrique (j’attends encore un peu avant de vous donner les noms…même si il y a peu de suspense ), le concours interne de l’Opéra de Paris, que de choses trépidantes !

  • La sortie de la semaine

Le chorégraphe Emilio Calcagno présente Peau d’âne à Chaillot. Après avoir réécrit le livret, pour une lecture plus psychologisante, Emilio Calcagno place au centre de son histoire la rivalité prince-roi. Le langage est facile à appréhender, très Preljocaj, néoclassique. Plus d’infos et réservations, clic.

Au Théâtre des Champs-Elysées, on continue la trilogie Médée, avec Medea de Pascal Dusapin, chorégraphié par Sasha Waltz, d’après le texte d’Heiner Müller. Quoi de mieux qu’une femme chorégraphe pour traduire en mouvement ce personnage

Voir un extrait vidéo, clic.
Plus d’infos et réservations, clic.

Et toujours à l’Opéra de Paris, jusqu’à samedi, la soirée Gillot-Cunningham.

Tour du net sur la soirée Gillot/Cunningham :

Presse :
NYTimes IHT, Roslyn Sulcas, Recreating Merce Cunningham, Frame by Frame, clic.
Le JDD, Marie-Agnès Gillot met les garçons sur pointes, clic.
Paris Match, Portfolio de Philippe Petit, Sous Apparence non trompeuse, clic
Paris Match, Les secrets de la création de Sous-Apparence, clic.
NYT, A shining star at the Paris Opera Ballet, clic.
Financial Times, Laura Capelle , clic.
NYTimes Blog, Men in Pointes Shoes, clic.

Radios/TV :
France Info, Première chorégraphie de MAG pour le ballet de l’ONP, clic.
Culturebox, Gillot/Cunningham épure et austérité, clic.
Canalplus La Shortlist du Grand Journal, clic.
France Culture, La grande table avec Marie-Agnès Gillot, clic.
France Musiques, La matinale, entretien avec Brigitte Lefèvre, clic.
D8, l’invitée du Grand 8, clic.
TV5 Monde, invitée de Y’a du monde à Paris, clic.

Blogs :
Les balletonautes, Le plafond de l’Opéra Garnier, clic.
Le destin d’une princesse à Paris, clic.
Impression danse, Cinquante nuances de Cunningham, clic.
Danses avec la plume, rencontre avec Jean Guizérix, Wilfride Piollet, et Bénédicte Pesle, clic. La surprise n’est pas là on l’attend, clic.

Les photos d’Agathe Poupeney, clic.

  • L’évènement de la semaine

Le concours interne de l’Opéra de Paris a lieu cette semaine. C’est un évènements clos, uniquement sur invitation mais à voir si vous en avez un jour l’occasion. C’est aussi un moment où les langues se délient, où les passions font rage. Entre injustices, rumeurs et autres, il y a les mécontents, les ravis, les grognons, les tristes, bref pour moi c’est surtout et avant tout le bonheur de voir les danseurs du corps de ballet danser en solistes. Plaisir aussi de voir des variations peu dansées, des ballets oubliés. Évidemment comme tout le monde, j’ai des espérances pour plusieurs danseurs, mais ce n’est pas ce qui compte !

Petite explication pour ceux qui ne connaissent pas ce monde merveilleux de l’Opéra de Paris. Quand on est embauché dans le corps de ballet de l’Opéra, vers 16, 17 ans, après avoir fait l’école de danse de l’Opéra de Paris (pour plus de 90% des danseurs de la compagnie), on entre avec le titre de quadrille. Rang le plus bas, il faut ensuite passer un concours interne pour changer de grade. Coryphée, sujet, puis premier danseur. Le titre d’étoile est une nomination par la direction. Tous les danseurs du corps de ballet ou presque passent le concours. Pour cela, une variation leur est imposée, une par grade, puis ils choisissent une variation libre dans le répertoire de l’Opéra de Paris. Il y a des variations qui reviennent beaucoup, Esmeralda, Arepo, Carmen, James… Que nous réservent les danseurs cette année ?

Pour les demoiselles, il y aura 3 postes de coryphées, 3 postes de sujets et un seul petit poste de première danseuse. Les variations

Pour ces messieurs, il y aura 2 postes de coryphées, 2 postes de sujets et là aussi un seul poste de premier danseur.

Les variations imposées des femmes sont :

  • La Bayadère chorégraphie Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte III, variation de la Première Ombre, montrée par Clothilde Vayer
  • Don Quichotte chorégraphie Rudolph Noureev d’après Marius Petipa Acte II, scène 2, variation de Dulcinée, montrée par Aurélie Dupont
  • Le Lac des cygnes chorégraphie de Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte II, variation d’Odette, montrée par Agnès Letestu

Les variations imposées des hommes sont :

  • La Sylphide, chorégraphie de Pierre Lacotte d’après Taglioni
    Acte II, 1ère variation de James, montrée par Gil Isoart
  • Etudes, chorégraphie de Harald Lander, Mazurka, montrée par Nicolas Le Riche
  • La Belle au bois dormant, chorégraphie de Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte II, 3ème variation du Prince, montrée par Laurent Hilaire

Bon courage et bonne chance à tous !

  • Le beau gosse de la semaine

  • En vrac

Sarah Kora Dayanova est l’invitée de Cupcakes and Conversations. A lire ici.

Dada Masilo devrait revenir l’an prochain à Paris avec son Swan Lake. Elle travaille actuellement sur Carmen.

La Galerie de l’Opéra de Paris a d’ores et déjà revêtu ses habits de Noël. Le shopping peut commencer ! Voir les photos sur la page Facebook, clic.

Revoir le petit reportage sur Bill T. Jones dans Entrée libre sur France 5, clic, à 7’30.

Vendredi 9 novembre, pensez à réserver le Junior Ballet du CNSMDP via mail, reservation@cnsmdp.fr. Clic.

  • Bonus vidéo

Jérémie Bélingard, encore et encore… Solo Aphex du journal de bord # 2 “The Dance diary” (a journey through the inner)… et à lire aussi, un joli billet plein de poésie, clic.

Waltz avec Vincent Chaillet et Mélanie Hurel

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© Laurent Philippe

Puisque tout le monde y va de son petit jeu de mots, alors moi aussi !  Le contemporain a parfois du mal à se vendre à l’Opéra alors qu’il s’arrache ailleurs… Essayez donc d’aller voir un spectacle de Sasha Waltz au Théâtre de la Ville, je vous souhaite bien du courage.. Problème de communication ou public réfractaire, les prix élevés n’aidant pas un public jeune intéressé, mais souvent fauché, l’Opéra a eu du mal à remplir son spectacle, alors ils ont proposé une jolie réduction. Acheter un pass jeune en avance, sur le net, voilà une bonne idée. Les rangs 16 et 17 étaient donc pleins de jeunes, juste derrière les places protocolaires où on retrouvait entre autres Brigitte Lefèvre, Jean-Yves Kaced ou encore Béatrice Martel. Après Ségolène Royal dimanche aux adieux de Clairemarie Osta, voilà qu’on aperçoit Martine Aubry, en plein centre du parterre.

Point people-politique terminé, après avoir vu trois fois Aurélie Dupont et Hervé Moreau, j’étais ravie de voir la prise de rôle par Mélanie Hurel et Vincent Chaillet, qui allaient forcément proposer quelque chose de très différent. La chorégraphie avait été faite sur mesure pour Aurélie Dupont et Hervé Moreau, en partie créée par eux après plusieurs ateliers de danse-contact. La tâche ne devait donc pas être aisée d’apprendre et surtout de s’approprier une oeuvre finalement très personnelle. Pari réussi pour ce couple qui n’a malheureusement eu que deux dates et mal placées (adieux de Clairemarie Osta et veille de week-end prolongé).

C’était la première fois que j’étais placée à cour et j’ai trouvé la scénographie encore plus belle. J’avais l’impression d’être du bon côté de la plate-forme, que les effets de lumière mettaient encore plus en valeur la chorégraphie.

J’ai passé une très belle soirée, Roméo et Juliette est un ballet qui gagne à être vu plusieurs fois. J’avais la sensation de découvrir la chorégraphie, je l’ai vécu complètement différemment, avec moins d’ennui dans les danses de groupe.

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© JMC

Mélanie Hurel est une Juliette très heureuse, très enfantine. Elle danse avec un certain relâchement, avec un naturel qui laisse entrevoir de belles courbes et lignes, notamment dans les portés. Ce que j’ai beaucoup apprécié dans son interprétation choisie avec Chaillet, c’est la lisibilité de leur histoire. On ressent beaucoup de joie, un vrai bonheur partagé de découvrir ce sentiment qu’est l’amour. Il y a beaucoup de pudeur entre les deux êtres qui rappellent profondément l’enfance. Dans le pas de deux, cette pudeur se transforme petit à petit, à mesure que le couple se découvre. La sensualité naît entre les deux protagonistes. Chaque danse, chaque porté promet une avancée dans cette relation passionelle. La différence de taille des deux danseurs renforce cet aspect enfantin. Mélanie Hurel est une femme enfant face à un jeune homme sorti de l’enfance. Les regards sont à la fois complices et comme gênés. Le plus beau moment de sensualité est celui où Roméo est au sol, et Juliette joue avec ses bas de jambes. L’émerveillement sur le visage de Vincent Chaillet scelle les sentiments de son personnage. Le relâchement de son dos et de sa nuque montre l’assurance que Roméo prend peu à peu dans cette relation amoureuse. Juliette vole ensuite dans de nombreux portés fougueux. L’émotion est au rendez-vous car on est entré dans un espace très intime, plein de tendresse et de sensualité.

Solo de Roméo dans le silence, Vincent Chaillet montre une danse teintée d’attente et de désespoir. Le souffle de plus en plus fort, le mouvement est amené comme par un fil dans la cage thoracique. Le regard loin, Chaillet campe un Roméo très contemporain, avec de beaux mouvements de tête. Il marque le rôle de sa patte, proposant quelque chose de bien différent de Moreau, mais non moins intéressant. La tristesse qu’il montre à voir Juliette au tombeau est terrible et il parvient à communiquer ce sentiment tragique au public. Le dernier pas de deux est émouvant, je trouve que les deux danseurs ont réussi leur pari, ce qui n’est pas facile en deux soirs de représentations.Vincent Cordier montre aussi de belles choses dans la variation de Père Laurence, c’est déjà un danseur que j’avais beaucoup aimé cette saison dans une des têtes de Cerbère dans Orphée et Eurydice de Pina Bausch, l’autre opéra-ballet de
la saison.

Une belle soirée où j’ai été touchée par la chorégraphie alors que la fois précédente la musique l’avait, parfois, un peu plus emporté, notamment dans les danses de groupe.

Pas de photos des saluts, je suis souvent distraite et j’avais oublié mon appareil photo. Vincent Chaillet donne un baiser sur la main de Mélanie Hurel, qui lui répond d’un grand sourire complice. Ensemble ils applaudissent le corps de ballet, le choeur et les musiciens. Les applaudissements du public ont été chaleureux et nombreux.

 

  • Distribution du 16 mai 2012 19h30

 

Juliette Mélanie Hurel
Roméo Vincent Chaillet
Père Laurence Vincent Cordier

 

Roméo et Juliette de Sasha Waltz, première !

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© JMC

Lundi soir, retour à Bastille, pour assister à la première de Roméo et Juliette de Sasha Waltz. Ayant vu la séance de travail et la générale, ce n’est pas avec un regard complètement neuf que j’assiste à cette représentation.

J’avais gardé un souvenir très mitigé à la création, et à vrai dire, je ne me souvenais pas de grand chose, hormis cette scénographie superbe, fait avec deux plate-formes qui se soulèvent, se détachent, transforment l’espace scénique dans lequel évoluent les danseurs.

On est plongé dans le conflit entre les deux familles. Les danseurs entrent en courant, blancs contre noirs comme dans un jeu d’échecs. La double plate forme est éclairée avec des lumières rasantes. La musique a un côté très solennel, très guerrier. Le choeur commence à chanter.

« D’anciennes haines endormies,

Ont surgi comme de l’enfer ;

Capulet, Montaigu, deux maisons ennemies,

Dans Vérone ont croisé le fer. »

Les corps, se posent, les uns contre les autres, comme des cathédrales vivantes. Cela crée une belle unité, une matière nouvelle. Les corps se collent les uns aux autres, les poids des corps sont interdépendants. C’est très graphique, les plates-formes créent des lignes, les assemblages des corps en créent d’autres.

Après cette entrée, on assiste à une danse très joyeuse. Les filles sont portées et courent à l’envers, en l’air. Les prises des portés sont surprenantes, souvent très naturelles et visibles, contrairement à d’autres. Déjà on aperçoit la silhouette de Juliette, dont le regard est différent des autres. Un regard enfantin, avec un sourire innocent, un état de grâce avant la tragédie. Roméo, de dos, en chemise, semble plus grave.

« Le jeune Roméo, plaignant sa destinée,

Vient tristement errer à l’entour du palais ;

Car il aime d’amour, Juliette…. la fille

Des ennemis de sa famille ! « 

Les jeunes femmes sont traînées, s’accrochant au cou des hommes. Les lumières sont douces, presque dorées. On distinguent les deux amants, qui sont chacun sur un praticable, comme pour marquer le rideau de fer qui existe entre les deux familles. Les lumières sont douces et dorées. On joue entre deux énergies, celle du poids du corps dans le sol ou des portés très suspendus. Les contrastes sont forts et marqués. Les corps sont dans une matière très élastique, très étirable.Les suspensions sont très belles, comme si les danseurs étaient eux aussi maintenus en l’air par des câbles.

Le son de la harpe, très douce coïncide avec Roméo qui se couche en forme foetale. Tout est fait pour rappeler l’âge des deux protagonistes, ce monde de l’enfance sacrifié pour une guerre. Roméo commence un solo très vif, dans lequel c’est l’occasion d’admirer Hervé Moreau de retour sur cette pièce. Il propose un Roméo fou d’amour, mené par ce sentiment dans ses actions. On admirera la fluidité de ses bras et de son buste qui emmènent toujours le mouvement. La douceur qui s’installe dans cette variation reflète le caractère bon et tendre du personnage de Sasha Waltz.

« Premiers transports que nul n’oublie !

Premiers aveux, premiers serments

De deux amants

Sous les étoiles d’Italie »

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© JMC

Deux amis de Roméo apparaissent et dansent en dehors des plates-formes. Ils se préparent à entrer au bal des Capulets.  Le tambourin annonce le début des festivités. On fait semblant de manger, on joue à avoir faim à se gaver, mais à la vue de Roméo, Juliette sort de cette tablée, attirée par la beauté du jeune homme. Aurélie Dupont parvient à rendre ce transport très fort, le mouvement part de sa poitrine, son regard malgré le masque semble troublé. Lui, reste assez statique, déjà gêné par le fait d’être l’imposteur au milieu de cette tablée. Elle l’emmène alors danser. Le bal peut commencer.

« Bal divin ! Quel festin !

Que de folles paroles !

Belles Véronaises

Sous les grands mélèzes

Allez rêver de bal et d’amour, 

Allez rêver d’amour

Jusqu’au jour »

 

 Le bal est une chorégraphie qui se moque des danses traditionnelles, non sans humour. J’apprécie particulièrement la musique de ce passage. Les tutus aux épaisseurs
excessives sont mis en valeur dans des petits bonds. On se moque des codes, jusqu’à ce que tout ce petit monde soit ivre et décide de rentrer chez soi. Les rires résonnent, tandis qu’au fond de la plate-forme, on aperçoit Juliette chez elle, déjà rêveuse, qui se déshabille. De son côté, Roméo rêve aussi. Il rejoint sa belle, et ils dansent ensemble le fameux pas de deux.

Cela commence par un jeu de miroir, comme pour se deviner dans le noir. Il tente de s’approcher, puis il arrive par derrière en lui cachant les yeux. La variation commence et s’enchaîne avec une très belle fluidité. On a l’impression que les deux danseurs sont reliés par un fil invisible. Le jeu est omniprésent, avec des éloignements pour se rapprocher dans une certaine exaltation. C’est un des plus beaux passages du ballet, finement chorégraphié pour dépeindre la palette des sentiments qui traversent les coeurs des jeunes amants.

La plateforme monte, Roméo et Juliette se quittent. Juliette est à son balcon, un dernier baiser sur son pied et Roméo va se réfugier dans les songes. Le mariage secret va avoir
lieu, mais pendant ce temps, la vie de Vérone continue. Sasha Waltz explore l’utilisation de l’ouverture de la plate-forme supérieure. Les femmes et les hommes se glissent dessous, dansent, avec des gestes répétitifs qui reviennent. Au dessus, Père Laurence marie les deux enfants. Ils les portent, un dans chaque bras pour sceller leur union.

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© JMC

 

La plate-forme continue de s’ouvrir, un jet de peinture noire coule. Juliette boit le poison qui fera croire qu’elle sera morte. Roméo en exil ne le sait pas. Le plus beau passage arrive à ce moment là, Roméo est seul et sans musique il tente de gravir le mur qui le sépare de Juliette.Il monte, puis se laisse glisser pour montrer son désespoir et le tragique de cette situation. Son souffle résonne, il semble comprimé, comme manquer d’air. Il résiste à sa douleur, saute, court. Un silence religieux dans la salle admire le danseur qui à lui seul parvient à occuper l’espace avec un charisme naturel.

Juliette est mise au tombeau par sa famille et Père Laurence. Aurélie Dupont montre un véritable relâchement, et se laisse complètement emmenée. Les costumes sont très beaux dans cette pièce, il y a une belle réflexion sur les matières. Juliette en robe blanche est evanescente, son âme flotte déjà dans les coeurs de son clan. On la dépose dans un lit de pierre.

« Des fleurs ! jetez des fleurs sur la vierge expirée !…

Suivez jusqu’au tombeau notre soeur adorée !… »

Roméo, sorti de l’exil, accourt. Il découvre le corps froid de Juliette. Il pleure sur le corps de sa femme, après avoir bu un poison, quand la main de Juliette sort de son
engourdissement. Un silence se fait dans la musique, une pause, comme si ce geste n’était pas certain. Roméo découvre les mouvements de Juliette et la sort du tombeau. De nouveau on assiste à un joli pas de deux, avec beaucoup de portés qui sont repris. Aurélie Dupont et Hervé Moreau sont vraiment en osmose, c’est un superbe partenariat. Juliette rayonne, mais Roméo se raidit. Il tombe et meurt. Juliette par un baiser comprend qu’il a bu du poison. Elle se poignarde et meurt sur le corps de son amant.

« Je vais dévoiler le mystère

Ce cadavre, c’était l’époux

De Juliette ! Voyez-vous

Ce corps étendu sur la terre ?

C’était la femme hélas ! de Roméo ! C’est moi

Qui les ai mariés ! »

Pas le temps de se laisser aller à l’émotion, les deux familles arrivent en courant. Père Laurence va raconter l’histoire d’amour des deux amants. Hormis la double variation chant/danse du prêtre qui fonctionne bien, parce qu’elle a une vraie force, tant d’un point de vue lyrique que chorégraphique. Nicolas Paul est excellent et s’impose de façon autoritaire au milieu de ces hostilités familiales. La fin est la réconciliation des familles, on retrouve les « cathédrales » humaines, comme une sorte d’harmonie, de paix retrouvée. Au centre, les deux corps gisants avec une certaine beauté cadavérique. Sasha Waltz a la maîtrise de la composition scénographique.

Applaudissements très chaleureux et émotions du couple principal. Joie pour Aurélie Dupont de retrouver son partenaire, émotion non dissimulée d’Hervé Moreau de retrouver
la scène. Pour ma part, j’ai adoré la scénographie, les pas de deux et la variation solo de Roméo. Les danses de groupe m’ont plutôt ennuyées, même si la musique à ces moments là prend le relais et apporte une force à la pièce. Il manque encore un petit quelque chose pour me faire basculer dans une émotion complète.

Très belle soirée qui se termine par le cocktail de première au foyer panoramique. Sasha Waltz, pétillante, et très chic (point mode : superbes escarpins…) évoque son bonheur de revenir monter cette pièce, car elle représente pour elle l’idéal à atteindre, d’ouvrir les portes entre les arts, et de les lier ensemble dans une oeuvre. Brigitte Lefèvre dans un court discours partage elle aussi son goût pour l’oeuvre et remercie un à un les acteurs qui ont permis cette reprise. Elle finit par un touchant « Hervé, on t’aime », que toute l’assemblée applaudit chaleureusement.

Encore merci à JMC pour la place.

Le livret de l’Opéra de Berlioz

Roméo et Juliette sur le site de l’Opéra

Les photos d’Agathe Poupeney

A lire dans la presse

Le Point Roméo et Juliette, l’amour Waltz à Bastille

Le Figaro Sasha Waltz à Vérone

Notulus Roméo et Juliette, version Sasha Waltz

Newspress Trois questions à Aurélie Dupont et Hervé Moreau

Res Musica Le Roméo et Juliette épuré de Sasha Waltz

Opéra de Paris, En Scène Trois questions à Sasha Waltz
Les Echos Le ballet de Berlioz sur un air de Waltz

TF1 reportage dans le JT sur le ballet Roméo et Juliette

Le Canard Enchaîné Une grande Waltz


A lire sur les autres blogs

Danses avec la plume

Blog à petits pas

Joël Riou

  • Distribution du 07 mai 2012

 

Juliette Aurélie Dupont
Roméo Hervé Moreau
Père Laurence Nicolas Paul

 

Nouvelles du 30 avril

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© Laurent Philippe/Fedephoto.com

La semaine dernière, je n’ai pas fait tout ce que j’aurais voulu. Le temps n’aidant pas à sortir (non mais franchement Monsieur le Soleil, vous êtes parti combien de temps en vacances ?), j’ai fait des travaux dans ma cuisine. J’ai vu L’histoire de Manon deux fois, avec des impressions différentes à chaque fois. Vendredi, mon ami Youssef Bouchikhi m’a proposé de venir assister à la mise en place du JT de 13h de France 2. J’ai passé une matinée formidable. La conférence de rédaction à 9h permet de déterminer les sujets qui seront traités. Je descends en salle de montage avec Youssef qui a déjà rédigé sa chronique. Vendredi, il a proposé deux spectacles vivants. Le premier Cerise Noire est une pièce de théâtre qui se déplace. Le plateau se monte sur un énorme camion. Au dessus, il y a un écran géant. Le public assiste en fait au tournage d’un film, polar américain des années 50. C’est assez bien fait. Le camion est en tournée en France, il était samedi soir à Pantin. On regarde les images en accéléré, Youssef a déjà les images en tête qu’il veut monter. Reste à décider si il les mets en off (on voit l’image à la télévision avec peu de sons pendant qu’il parle) ou en in. Une fois le montage achevé, on redit le texte par dessus, pour voir ce que ça donne, on modifie le texte, sur le logiciel du prompteur. Puis on passe au deuxième spectacle, Même si tu m’aimes, une pièce de Julien Boisselier qui traite des problèmes de couple. Les images sont amusantes, de même, on coupe, on colle, on monte. Ensuite, Youssef monte les images des Cinq dernières minutes, la séquence dont il s’occupe toute la semaine. L’invité est Pascal Elbé pour le dernier film de Laura Morante. Les différentes séquences montées et envoyées à l’ordinateur central, nous remontons pour la répétition. N’importe quel petit problème enraye la machine et le temps passe vite, alors quand le prompteur ne marche pas, l’informatique doit rappliquer vite ! Prompteur en marche, Youssef répète sa chronique plusieurs fois, pour filer ensuite au maquillage, dernier havre de calme avant la tempête. Il y a un monde fou sur le plateau, techniciens, maquilleuses, peu de journalistes, qui regardent plutôt le JT dans leurs bureaux. Je regarde un peu du plateau, et rejoins Youssef en loge qui répète de nouveau pour que le texte soit fluide et qu’il n’y ait pas d’accrochage. Il court sur le plateau, fait sa chronique, rigole avec Elise, et hop c’est déjà fini. Tout file à toute allure, voilà que le JT est déjà fini, tout le monde monte d’un étage en conférence de débriefing. Là, les rédacteurs passent en revue les sujets réussis, les accros, les sujets zappés par manque de temps. Il est 14h, je vois Youssef qui va bientôt s’écrouler de fatigue sur son bureau, alors on file manger. C’est le week-end et pourtant sur son bureau, il y a encore 20 livres, des invitations pour des spectacles à voir (notamment Mlle Julie à l’Odéon, tiens je n’ai pas de places pour ça…), une boite mail qui va imploser. Dernière question en partant « Tu vas voir quoi ce week-end?_ Pina à la Ville _ Oh tu as de la chance! » Oh oui Youssef, j’ai eu beaucoup de chance. Merci à Musica Sola pour la place. J’ai passé un moment inoubliable, je vous raconte ça vite !

Cette semaine, on va voir la répétition de Roméo et Juliette de Sasha Waltz, on peut aller prendre une bonne dose de bonne humeur en allant voir Lalala Gershwin de Montalvo-Hervieu, ou encore faire un tour à la colline pour voir Dans la jungle des villes, une création de Roger Votonbel. Et mardi on n’oublie pas d’offrir un petit brin de muguet.

  • Les sorties de la semaine

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A l’Opéra va débuter Roméo et Juliette de Sasha Waltz. Oubliez la musique de Prokofiev si vous avez vu la version de Noureev, plus classique. Ici il ‘agit de l’Opéra de
Berlioz. Comme  Orphée et Eurydice, Sasha Waltz propose ici un opéra dansé, crée pour l’Opéra de Paris, en 2007. L’histoire est toujours la même, si ce n’est qu’on plonge dans ne univers plus enfantin, il me semble. Côté chorégraphie, contemporain pur (allergiques s’abstenir), j’en garde un souvenir mitigé, je ne saurai vous dire pourquoi, il faut donc vite que je revois ce ballet.

Il reste des places (horriblement chères, soit dit en passant), presque pour toutes les dates.

Site de l’Opéra pour réserver, lire plus d’infos, interview d’Hervé Moreau et Aurélie
Dupont.

Distribution des 7, 9, 10, 12, 15 17 et 20 mai

Juliette Aurélie Dupont
Roméo Hervé Moreau
Père Laurence Nicolas Paul

Distribution des 13 et 16 mai

Juliette Mélanie Hurel
Roméo Vincent Chaillet
Père Laurence Vincent Cordier

France 3 réalisera une captation du ballet les 5, 10 et 15 mai.

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© Laurent Phillipe

Du 2 au 19 mai, on file à Chaillot voir Lalala Gershwin de Montalvo Hervieu. J’avais vu Good Morning Mr. Gershwin, spectacle plutôt réjouissant à la MAC de Créteil,
celui ci est dans la même veine. On retrouve évidemment la musique de Gerswhin, les montages vidéos rigolos des chorégraphes, des danseurs venants d’horizons divers. 50 minutes de bonne humeur qui réjouiront petits et grands.

Pour réserver et plus d’infos suivez le lien.

Un cours-atelier sera donné les dimanches 6 et 13 mai (n’oubliez pas pour autant d’aller voter!) pour les enfants.

Le 19 mai, il y aura un bal Gershwin. PAF 6€.

  • La presse de la semaine

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Au sommaire de Danse magazine ce mois-ci, retours sur La Bayadère par l’ONP, le spectacle de l’école de danse de l’ONP, le Béjart Ballet Lausanne. Des portraits de l’Opéra de Rome, de l’école de La Scala. En couverture, Héloïse Jocqueviel, Mathieu Rouaux et Clémence Gross.

Le magazine Danser quand à lui met à l’honneur le festival Montpellier Danse. Il sort aujourd’hui en kiosque.

  • L’histoire de Manon dans la presse

Ariane Bavelier pour le Figaro Aurélie Dupont porte Manon au Zénith

Interview d’Aurélie Dupont dans Tanznetz.de

ResMusica Manon à l’Opéra de Paris, une certaine idée du répertoire

Et sur les blogs : Danses avec la plume, Blog à petits pas, Impressions londonniennes, Les balletonautes, target= »_blank »>Le Klariscope, Le Blog de Joël Riou, Palpatine, Les
grignotages de Mimy la souris
, Danse-Opéra,Une saison à l’Opéra,  etc..

  • 1980, une pièce de Pina Bausch dans la presse

Le Figaro Les éclats lumineux de Pina Bausch

Mondomix L’enfance vue par Pina Bausch

Le Monde 1980, année charnière pour Pina Bausch

Blog Le Monde Le vert paradis de Pina Bausch

France Info 1980, une pièce majeure de Pina Bausch

20 minutes La pièce qui a donné naissance au style de Pina Bausch

Toute la culture 1980, La danse est dans le pré

  • Presse en vrac

La jeune génération à l’honneur du prochain festival de Marseille

Emannuel Gat crée une pièce pour le ballet de Marseille dans le cadre d’un festival suisse.
Repetto L’art du Made in France La croix

  • En vrac

Le journaliste Jean-Marc Proust (Slate.fr et Opéra Magazine) cherche des témoignages de gens qui trouvent les places à l’Opéra trop chères. Pour le contacter ça se passe sur
twitter @JeanMarcProust.

***

Revoir Ma vie d’artiste sur France 5 consacré aux CNSMDP, c’est par ici.

***

Elle court la rumeur, Hervé Moreau ne quitterait plus l’Opéra de Paris #youpi.

***

  • Bonus vidéo de la semaine

Roméo et Juliette de Sasha Waltz pour donner envie…

Rencontre autour de Roméo et Juliette, Sasha Waltz

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Pour un premier jour de vacances, quoi de mieux que d’assister à une répétition à l’amphi Bastille ? Et bien rien alors après un petit verre avec V***, rencontrée par Danse en Seine,  avec qui on papote de danse, d’abonnements, et d’Arop, direction l’amphi.

Installée au premier rang, avec Elendae et Fab, j’ai une place idéale pour apprécier la répétition. Brigitte Lefèvre présente la répétition. Roméo et Juliette de Sasha Waltz succède à La Bayadère à Bastille. Cette pièce est un opéra dansé. Elle permet de réunir différents artistes qui trouvent plaisir à travailler ensemble. C’est une très belle oeuvre. Gérard Mortier a pensé à mettre une chorégraphie sur cette musique et Brigitte Lefèvre a pensé à Sasha Waltz. Cette dernière a accepté assez facilement. Quand elle était à l’Opéra, le temps était différent, car c’était un temps de création et donc d’émulation. Sasha Waltz a la même devise que Picasso « Je ne cherche pas, je trouve ». Elle a su trouver une osmose entre elle et les danseurs.

Elle avait deux assistants à l’époque qui sont venus remonter la pièce : Luc Dunberry et Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola (que pour des commodités on appellera Juan!). C’est ce dernier qui va conduire la répétition.

Ce sont Mélanie Hurel et Vincent Chaillet qui vont danser les rôles de Juliette et Roméo. Ils nous montrent la répétition du premier pas de deux, celui de l’amour. Ils se sont vus, ils se sont plus, maintenant ils vont danser ensemble.

La répétition fut passionnante, menée par Juan, qui aiguise au millimètre les intentions de la chorégraphe. Il rappelle d’emblée la spontanéité du mouvement, il ne doit pas être
dirigé, ni anticipé. si un choix se fait avec le corps, il faut que ce soit au dernier moment, pour garder le plus de naturel possible. D’autre part, il faut les deux danseurs se rappellent, qu’ils sont au tout début de leur amour. si Roméo sait que c’est elle qui le touche, c’est la première fois que Juliette l’approche de si près, c’est donc une étape importante dans leur relation. Roméo et Juliette sont presque des enfants, ils découvrent cette sensation de l’amour « Ne sois pas convaincu, ne te dis pas elle est à moi ». Chaque petit pas doit être un frisson, car c’est une étape de plus dans cet amour naissant. Les mouvements doivent être exécutés avec cette idée « j’ose ou je n’ose pas ». Il y a besoin de pudeur dans cette relation et par conséquent dans l’intention des gestes. En même temps, c’est une relation où on doit s’assurer de certaines choses, c’est pour cela que souvent Juliette doit se laisser aller dans les bras de Roméo. « Mélanie, assure-toi que c’est lui qui te porte ». Le porté où Juliette est contre le buste de Roméo et monte sa jambe pour être en planche, est très délicat et on sent l’harmonie des corps entre les deux danseurs.

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La relation progresse à mesure que le pas de deux avance. Si il y a toujours de la pudeur entre les deux amants, mais Juliette émet le désir d’être caressée par Roméo quand elle prend ses bras s’enlace avec. Roméo doit montrer ce désir en ne la quittant jamais des yeux. Ainsi Vincent Chaillet doit se tordre le cou dans de nombreuses rotations. Ils doivent le moins possible lâcher le contact entre eux. Les jambes doivent avoir la même sensualité que les jambes. D’ailleurs, le moment où Roméo est au sol et Juliette joue de ses jambes autour de lui, est applaudi par la salle absorbée par ce moment de sensualité.

Juan insiste sur la légèreté du corps, et le placement du poids du corps, pour ne pas perdre d’énergie. Le pas de deux dure douze minutes, il faut donc faire attention à garder
la même énergie et pour cela, pour à la fois être juste dans le mouvement et dans les intentions, il faut laisser aller son corps dans certaines inerties. Mélanie Hurel doit étirer sa planche à son maximum sans cambrer, pour gagner en légèreté et ainsi soulager Vincent Chaillet. En outre, en s’étirant, le visuel sera plus beau. On aura cette sensation de plénitude. « Le plus vous vous laissez aller l’un à l’autre, le moins vous aurez à vous reposer sur votre propre corps. » Mélanie Hurel doit se laisser emmener dans un porté « Reste derrière, attend qu’il t’amène. » Il faut laisser les lois physiques travailler par elles mêmes. Les chutes doivent continuer, il faut laisser le mouvement continuer. De même, la tête doit être relâchée et suivre le mouvement. Juan corrige la puissance dans les jambes. Si la technique est là, il faut plus dépendre de l’autre. Quand Juliette est en arabesque contre son corps, il faut qu’elle dépendent de lui. Si il n’est pas là, elle doit tomber. Le regard doit être attiré par cela, pas par l’arabesque.

Il faut voir la jeunesse de Roméo et Juliette, le public doit comprendre cela. Dans la chorégraphie il y a des moments ludiques, presque comme un jeu. Par exemple, les
tourbillons dans lesquels ils se cherchent du regard, les petits sauts. Il faut garder cet esprit ludique plutôt que d’essayer de bien danser, il faut donc se débarrasser de tout les habitudes qu’on peut avoir avec les danse classique. Relâcher la tête, avoir une course naturelle.

La chorégraphie jongle entre ces moments de jeu et des moments d’amour et de sensualité. Juliette tombe sur le buste de Roméo, il la caresse de sa main et choisit le visage. Ce moment est comme un chantage émotionnel. Juliette doit s’assurer de nouveau qu’elle ne se trompe pas. « Est-ce que tu m’aimes ? Tu m’aimes vraiment ? Montre moi que tu m’aimes. «  Là encore Juliette émet un désir, elle poursuit cette caresse autour de son cou et de sa poitrine. Il faut qu’on voit la continuité entre la main de Roméo et la sienne. C’est ce qu’elle aurait aimé qu’il fasse.

Après une heure de répétition, elle se termine. Nous n’avons pas pu revoir tout le travail du début faute de temps, ni le pas de deux en entier. J’aurai pu rester des heures à voir Juan corriger, affiner, conseiller, faire sentir expliquer chaque pas. C’était une fois de plus très intéressant. Rendez-vous l’an prochain pour les prochaines répétitions publiques. Au programme, on verra Sous Apparence de MAG, Don Quichotte, Kaguyahime, un extrait de la soirée mixte, et La Sylphide.

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Les distributions de Roméo et Juliette :

Les 7, 9, 10, 12, 15, 17, 20 mai

Juliette Aurélie Dupont
Roméo Hervé Moreau
Père Laurence Nicolas Paul

Les 13 et 16 mai

Juliette Mélanie Hurel
Roméo Vincent Chaillet
Père Laurence Vincent Cordier

 

Hector Berlioz Musique
Sasha Waltz Chorégraphie (Opéra national de Paris, 2007)
Pia Maier-Schriever, Thomas Schenk et Sasha Waltz Décors
Bernd Skodzig Costumes
David Finn Lumières

Il y a des places pour toutes les dates. Pour réserver, suivez le lien.