Sae Eun Park

Don Quichotte pour la première fois !

Evidemment je suis taquine. Je ne vois pas Don Quichotte pour la première fois. Je ne me souvenais plus de la première fois que je l’avais vu, alors je suis allée dans ma bibliothèque ou plutôt l’un de mes étagères – mon appartement est un petit cafarnaüm où les livres ont plus de place que le reste – pour chercher programme et anciennes distributions de Don Quichotte. Voilà la première fois que j’ai vu Don Quichotte c’était en 1998.

La première fois que j’ai été confrontée à Don Quichotte c’était surtout en le dansant. J’ai une professeure de danse qui est une personne formidable. On s’est toujours éclaté sur scène grâce à elle car elle n’avait jamais peur de nous faire danser des ballets énormes. J’ai donc découvert les variations de Don Quichotte en les dansant. J’ai dansé la variation Kitri acte I (castagnettes), appris la reine des dryades (pas dansé, ce n’est pas mon truc), l’adage et la variation de la demoiselle d’honneur à l’acte trois, plus toutes les parties collectives. Don Quichotte c’est long et c’est difficile.

Je ne suis pas une grande fan de ce ballet, qui passe parfois pour une suite de prouesses techniques et ce n’est pas franchement ce qui me touche dans la danse. Je suis touchée par l’âme que mettent les danseurs en scène, ce avec quoi ils viennent sur le plateau, ce qu’ils décident de donner ou non au public.

Jeudi 14 décembre, 4 h de sommeil la nuit d’avant, la journée de boulot dans les pattes. J’en suis sortie complètement émerveillée. C’est la force du classique magnifiquement dansé. A l’instar de certaines musiques tonales, la danse classique, quand on la connaît bien, n’apporte pas de surprises. Elle est bien ordonnée, on sait parfaitement ce qui vient après. C’est comme un gâteau bien ordonné. Adage, variation du garçon, variation de la fille, coda. Divertissement, pantomime, variation soliste, pantomime, etc. Passage en tutus où la ballerine principale est multipliée par le corps de ballet, souvent dans une forme féérique. Bref, à moins qu’on ne découvre le ballet classique dans sa forme du XIXème, on sait parfaitement comment va se dérouler le ballet quelque soit l’histoire. On ne fait donc pas beaucoup d’efforts d’attention, il y a une forme de confort en tant que spectateur dans cette forme classique.

C’est là que viennent vous réveiller Mathias Heymann et Ludmila Pagliero. Leur maitrise technique incroyable de la danse parfois si difficile de Noureev, leur laisse une liberté d’interprétation des personnages. Ils proposent un couple complice à la fois drôliques et élégants. Ludmila Pagliero montre de grandes qualités : elle sait jouer de la séduction jusque dans la fermeture de ses 5ème. Les fouettés faits avec l’éventail captent le public que cette belle Kitri ne quitte pas du regard. Mathias Heymann est à son plus haut niveau : il brille à tous les moments. Le public ne s’y trompe pas et s’enthousiasme pour ce couple de toutes beauté. Une représentation qui atteint son apogée grâce aux rôles secondaires exéctués sur la même longueur d’ondes. Amandine Albisson est une reine des Dryades impériales (quelle musicalité !) et Dorothée Gilbert n’a plus à démontrer sa finesse en Cupidon.

J’ai été éblouie ce soir là. J’ai ressenti ce que j’avais ressenti les premières fois, quand j’ai vu les classiques comme Don Quichotte. De la féérie et du rêve à Noël, quoi de mieux ?

Concours de promotion femmes 2016

Les 4 et 5 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé d’Aurélie Dupont (directrice de la danse), Clotilde Vayer (Maître de ballet associé à la direction de la Danse), Ghislaine Thesmar (Danseuse étoile et pédagogue), Ana Lagune (Danseuse, chorégraphe et pédagogue), Fabrice Bourgeois (maître de ballet – suppléant), Amandine Albisson (danseuse étoile), Josua Hoffalt (danseur étoile), Charline Giezendanner (sujet), Aurélia Bellet (sujet), Alexandre Labrot  (quadrille). Retour sur le concours hommes. La chronique ne reflète que mon avis personnel.

  • 10h Quadrilles femmes 

1 poste de coryphée. Classement :

  1. Camille Bon, promue
  2. Claire Gandolfi
  3. Ambre Chiarcosso
  4. Caroline Osmont
  5. Camille de Bellefon
  6. Amélie Joannidès

Variation imposée : La Belle au bois dormant, prologue, variation de la 6ème fée, Rudolf Noureev

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Les variations libres des candidats :

Sofia Rosolini : In the middle somewhat elevated, William Forsythe
Victoire Anquetil : Don Quichotte, acte II, variation de Dulcinée/Kitri, scène de la vision, Rudolf Noureev
Camille Bon : Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Ambre Chiarcosso : Raymonda, acte II, variation d’Henriette, Rudolf Noureev
Julia Cogan : The Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins
Camille de Bellefon : Suite en blanc, la cigarette, Serge Lifar
Eugénie Drion : Suite en blanc, pas de cinq, Serge Lifar
Lucie Fenwick : Vertiginous Thrill of Exactitude, William Forsythe
Claire Gandolfi : La nuit de Walpurgis, George Balanchine
Marion Gautier de Charnacé : Grand Pas, Twyla Tharp
Clémence Gross : Diane et Acteon, Agrippina Vaganova
Awa Joannais : Le Sacre du printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Amélie Joannidès : Sylvia, pas de deux, George Balanchine
Héloïse JocquevielVertiginous Thrill of Exactitude, William Forsythe
Caroline OsmontIn the middle somewhat elevated, William Forsythe

Mes impressions : La variation de la 6ème fée a plutôt convenu à cette classe de danseuses. Quelques tremblements dans la diagonale qui remonte avec les piqués et le tour en dedans, mais dans l’ensemble, les danseuses s’en sont bien sorties. Parmi les candidates solides, on aura remarqué Victoire Anquetil (une belle interprétation, de magnifiques ports de bras), Eugénie Drion (elle aussi de beaux bras, elle respire jusqu’au bout des poignets, c’est très élégant), Claire Gandolfi, très à l’aise dans l’exercice, et Amélie Joannidès, toujours aussi pétillante en scène. Camille Bon était la plus solide ce jour là techniquement. On sent un gros travail de préparation, qui a payé. Si jeune et déjà si assurée, avec un port de tête altier… A suivre !
Elle a voulu d’ailleurs confirmer ses qualités techniques avec son choix de variation libre : c’est propre, bien éxécuté et cela lui va bien. Victoire Anquetil passe à côté de Dulcinée, et c’est dommage, car son imposée était vraiment bien. J’ai trouvé Eugénie Drion très belle dans le Lifar, elle n’est pas classée, bon… Un peu comme si le jury l’avait oubliée. Nombreuses sont les candidates à avoir choisi Forsythe. Celle qui brille le plus dans le « style » Forsythe fut Lucie Fenwick. J’ai aussi apprécié la prestation d’Héloïse Jocqueviel ; un peu verte, mais cette fille a quelque chose de touchant, une espèce de délicatesse hors du temps.

Un poste de coryphée, cela doit être très dur pour bon nombre de danseuses qui commencent à avoir de l’ancienneté dans cette classe.

  • 11h40 Coryphées femmes

1 poste de sujet. Classement :

  1. Alice Catonnet, promue
  2. Letizia Galloni
  3. Roxane Stojanov
  4. Sophie Mayoux
  5. Jennifer Visocchi
  6. Juliette Hilaire

Variation imposéeLa Belle au bois dormant, acte I variation d’Aurore, Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa.

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Les variations libres des candidates :

Aubane Philbert : Roméo et Juliette, Acte I, variation du bal, Rudolf Noureev
Charlotte Ranson : La maison de Bernarda, variation de la soeur bossue, Mats Ek
Roxane Stojanov : Bhakti III, Maurice Béjart
Jennifer Visocchi : Carmen, variation de la Chambre, Roland Petit
Laure-Adélaïde Boucaud : Dances at a gathering, variation de la danseuse en vert, Jerome Robbins
Alice Catonnet : Emeraudes/Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Letizia Galloni : La nuit de Walpurgis, George Balanchine
Emilie Hasboun : Les mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Juliette HilaireLes mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Sophie Mayoux : La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev

Mes impressions : Le frisson a traversé la salle quand Letizia Galloni est tombée. Oui sur le papier, au vu de ses distributions, de son talent, c’était son année. A part sa chute, on peut tout de même dire que sa variation d’Aurore était parfaite. Quelle délicatesse ! Quelle personnalité ! Sa nuit de Walpurgis était aussi de toute beauté, quel dommage.

Alice Catonnet n’a pas démérité. Son concours était lui aussi très réussi. C’est une Aurore délicate, avec des qualités de ballerine indéniables. Dans Emeraudes, elle a proposé quelque chose de vraiment très intéressant. C’était précis, élégant et très agréable à regarder. C’est une jolie promotion.

Le reste de la classe a proposé des prestations intéressantes. Jennifer Visocchi danse une Carmen très autoritaire qui ne manque pas de sensualité. Roxane Stojanov est sublime dans Bhakti III (absolument sublime). Charlotte Ranson offre un beau moment de Mats Ek : c’est un répertoire qu’elle a beaucoup dansé et elle y est très à l’aise. Juliette Hilaire est émouvante et intrigante dans Les mirages.

  • 14h30 Sujet femmes

1 poste de première danseuse. Classement :

  1. Sae Eun Park, promue
  2. Marion Barbeau
  3. Eléonore Guérineau

Variation imposée : Don Quichotte, Acte II, scène de la vision, variation de Dulcinée/Kitri, Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa.
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Variations libres des candidates :

Sae Eun Park : Paquita, acte II, variation du Grand Pas, Pierre Lacotte
Silvia Saint Martin : Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Ida Viikinkoski : Notre-Dame de Paris, acte I, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Séverine Westermann : La bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev
Marion BarbeauOther Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Héloïse Bourdon : La Maison de Bernarda, variation de la servante, Mats Ek
Fanny GorseOther Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Eléonore GuérineauOther Dances, 1ère variation, Jerome Robbins

Mes impressions : Un certain nombre de passionnés atttendaient la promotion d’Héloïse Bourdon. Mais c’était sans compter sur la prestation techniquement brillante de Sae Eun Park, qui un peu à la manière d’Alice Renavand, a voulu montré ce qu’elle avait dans le ventre.
Héloïse Bourdon est descendu de pointes pendant la diagonale, ce qui lui coûte une éventuelle promotion. D’autres diront que c’est sa variation libre. Je ne crois pas à cette hypothèse, dans la mesure où elle a fait un vrai choix, a voulu montrer qu’elle savait faire plusieurs choses.
Pour ma part, j’ai adoré le concours d’Eleonore Guérineau : je trouve cette danseuse passionnante. Elle dégage quelque chose qui me plait beaucoup, elle a un regard qui capte le public et son travail technique est impressionnant. Toute la classe a signé de belles variations : les Robbins étaient bien éxécutés. Marion Barbeau montre une nouvelle fois son charisme en scène et ses belles lignes. Fanny Gorse est aussi à l’aise dans l’exercice, je trouve étonnant qu’elle n’ait pas été classée.

Bravo à toutes les artistes, promues ou non, qui font la beauté et la grandeur de cette compagnie !

Au pays du Lego, Le Ballet de l’Opéra de Paris casse des briques

Le Ballet de l’Opéra de Paris s’est offert un véritable City Break les 27, 28 et 29 mai dernier à Copenhague. Tournée express sur les chapeaux de roues avec 4 Paquita en 3 jours à L’Opéra Royal. Retour sur cette tournée, racontée par Ploutim.

Copenhague

Il est assez magique d’arriver dans un aéroport nickel et surtout lorsqu’il permet de rejoindre le centre de la ville en 10 minutes. Copenhague est une ville à taille humaine et lorsque l’on arrive en ce vendredi soir, un crachin du style breton plonge cette cité nordique dans une atmosphère de vacances de la toussaint. Crachin qui ne décourage pas les Copenhagois pour sortir et boire des tonneaux de bière. Les Danois savent faire la fête sans oublier les braillements éthyliques de l’aurore perceptibles depuis la chambre de l’hôtel. Ambiance digne d’un port des Antilles peuplé de pirates.

Le ballet est logé dans un hôtel du centre au style léché et très classique. Seul un ridicule petit canard en plastique jaune posé discrètement sur la fontaine du lobby ouvre la porte à une tentative d’humour. Confortable et bien situé, il permettra aux danseurs et danseuses de profiter du Nyhavn pendant leur intense et courte escale. Le Nyhavn est un vieux port entourée de bars surmontés de charmantes maisons aux multiples couleurs. Il y fait bon déambuler le soir à l’heure de l’apéro.

La journée de samedi s’annonce radieuse, la ville n’est pas trop chargée de touristes et les monuments sont facilement accessibles. L’un d’eux, le « Louisiana », est un musée d’art contemporain très réussi qui vaut largement le détour. Celui-ci se situe au nord de la ville, offrant de belles œuvres au bord du détroit séparant le Danemark de la Suède. Une bonne journée de visite s’achève avec des jambes bien éprouvées, tout comme les danseurs et danseuses qui après le cours du matin, auront déroulés une Paquita dans l’après midi. Une courte pause et la représentation du soir se profile.

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Le soir arrive, un très beau ciel bleu parsemé de jeunes cumulonimbus digne d’une peinture de Bruegel termine le tableau d’un bon début de soirée. Car ce samedi soir, la « Haute » de Copenhague vient admirer Paquita par l’Opéra de Paris. L’opéra est construit sur la berge du port en face de la « Royale place ». Comble du chic, c’est par bateau que l’on vient à l’opéra. Des chaloupes débordantes de couples en tenue de soirée convergent vers le « grille pain » (surnom donné au bâtiment). C’est follement amusant. La «  Royale Barge » en bois, elle, se fait discrète en venant de la rive opposé et gardée par deux officiers de marine au garde à vous, aviron à la main.

Cet Opéra est un véritable vaisseau très astucieusement conçu et accueille le public de manière naturelle. Son gigantesque auvent en porte-à-faux couve les balletomanes en faisant disparaitre petit à petit le ciel pour laisser place au foyer. Ceinturé de verre et de bois noble, ce foyer vertigineux donne une impression de légèreté. Le public y circule telle des notes de musiques qui virevoltent. La salle est très récente mais garde une conception à l’italienne avec ses charmants angles-morts.

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Le noir se fait, Faycal Karoui au pupitre lance cette Paquita interprétée dans le rôle éponyme par Laura Hecquet. Cette dernière avait déjà fait ses preuves à Montréal en octobre dernier. Son interprétation lui avait permise de poser de solides arguments pour sa promotion au grade de premières danseuses, couronnée par une nomination d’étoile quelque mois plus tard. Le Pas de 3 du premier acte lance sérieusement cette Paquita, le trio Philbert-Park- Louvet s’avérera réussi et fera naitre les premiers papillons dans le cœur du public. L’efficacité de Paquita se vérifie sur l’assistance ; les assiettes cassées de la scène de la paella sortent les danois de leur habituel sérieux. Josua Hoffalt (Lucien d’Hervilly) livrera un solide partenariat à une Laura Hecquet en réussite sur tous les plans du rôle.

L’entracte permet d’admirer une très belle lumière rasante qui inonde le foyer ainsi que la salle grâce à un astucieux dispositif ouvrant la paroi séparant cette dernière de que celui-ci. Un peu comme si vous supprimiez les murs au fond de la salle de l’opéra bastille.

Le spectacle reprend, et toute la salle se met debout pour saluer Son Altesse La Reine du Danemark : Margareth II. Une charmante femme blonde avec des lunettes, s’incline également pour autoriser ses sujets à s’assoir. Cette dernière est francophile comme en témoigne la nationalité française de son époux.

Lors du deuxième acte on remarquera le touchant engagement des élèves de l’école de danse de Nanterre qui participaient à la tournée. Petite mention personnelle à la Féline électrique amie, Fanny Gorse pour sa belle interprétation de Dona Serafina.

Applaudissements nourris au final et Dieu sait que les Danois sont honnêtes comme le témoigne l’absence de tourniquets ou moindre contrôle pour accéder au métro.

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A l’issue du spectacle, les danseurs du Royal Danish Ballet ont eu l’agréable idée d’inviter nos artistes à faire la bamboula dans les murs du Det Kongelige Teater. Cet ancien opéra est l’équivalent de leur Palais Garnier à eux où ont généralement lieux les ballets de la compagnie locale. Carlsberg et musique auront réussi à faire danser nos parisiens y compris la nuit. Sage entretien de l’échauffement pour la dernière Paquita du lendemain.

Dimanche enfin, tandis que le directeur de la Danse de l’Opéra de Paris allait visiter ce charmant musée  « Louisiana » avec « Madame », les danseurs bouclaient la représentation finale quelques heures avant de grimper dans l’avion qui les ramenaient à Orly en début de soirée.

Ce dernier jour permettra de découvrir enfin la « Petite sirène » qui n’est en faite qu’une ridicule coulée de bronze cernée de touristes. Heureusement à Copenhague, les « canons » ne sont pas que dans les forteresses. Le quartier « Christiania », sorte de territoire indépendantiste mêlant art de rue et festival de rock montre une vision très contrasté avec le peuple et les autres quartiers de Copenhague. Une dernière Carlsberg et il est déjà temps de repartir.

Weekend riche et sportif en somme. Le Ballet de l’Opéra avait au final toute sa place au Danemark, pays de cocagne ou la perfection frôle l’indécence.

Où aller ?

Musée le « Louisiana »

Cadre de rêve pour des œuvres exceptionnelles. Muséologie très efficace mettant en valeurs Giacometti, Calder et autres célèbres artistes danois dans une quiétude absolue. N’oubliez pas la pause café avec un cake aux carottes sur la pelouse avec vue sur la mer.

Gl Strandvej 13, 3050 Humlebæk, Danemark (25minutes en train depuis le centre de CPH)

Designmuseum (Musée du Design)

Etonnant musée dans lequel on peut s’imprégner de la culture créative danoise.

Bredgade 68, 1260 København, Danemark

Le Château Christianborg Slot

Visite incontournable, ce palais vous offrira de multiples couleurs en traversant : bibliothèque, salle du trône ou la salle de Bal. Sensations garanties pour les amoureux de « Borgen ». La vue depuis le campanile, « Tårnet » , permettra un point de vue utile de la ville.

Prins Jørgens Gård 1, 1218 København, Danemark

 Christiania (Fristaden Christiania)

Quartier de Copenhague au Danemark, autoproclamé « ville libre de Christiania »

 

Où déjeuner ?

Slotskælderen Hos Gitte Kik

Lieu parfait pour déguster les fameux Smørrebrød. Etape culinaire idéale et chaleureuse après la visite du Palais Christianborg Slot. Je vous conseil le hareng mariné avec une bonne bière.

 Fortunstræde 4, 1065 København K, Danemark

 Big Apple ApS

Excellente pause déjeuner. Cuisine légère à base de savoureux sandwiches et cocktail de fruits. Je vous conseil la table devant la vitre au ras de la chaussée, cette dernière offre une vue imprenable sur les charmantes danoises.

Kronprinsessegade 2, 1306 København, Danemark

 

Convergences Lac des cygnes

Du 11 mars au 9 avril 2015, l’Opéra de Paris présentera le Lac des cygnes dans la version de Rudolf Noureev. La première sera assurée par Emilie Cozette, Stéphane Bullion et Karl Paquette. Ludmila Pagliero dansera aussi ce rôle ainsi qu’Héloïse Bourdon. Ces grands ballets classiques sont l’occasion de donner la chance à des jeunes de danser, le temps d’une soirée ou deux le rôle de l’étoile. Ce sera le cas pour Sae Eun Park (distribuée le 9 avril) qui est sujet dans la compagnie. Yannick Bittencourt et Jérémy Loup Quer apprennent respectivement les rôles de Siegfried et de Rothbart. Hier à l’amphithéâtre, Elisabeth Maurin, menait la répétition du Lac des cygnes. L’ancienne étoile connaît bien le style Noureev (elle fut nommée étoile dans le rôle de Clara et dansa le Lac de nombreuses fois) et ce fut un délice de la voir expliquer et transmettre tout son art avec un large sourire.

Lac des cygnes

 

Benjamin Millepied arrive à 15h50, traverse la foule qui fait la queue pour assister à la répétition publique. Il présente la répétition, avec son style décontracté. Les danseurs entrent, ainsi que le pianiste et Elisabeth Maurin. La répétition du Lac des cygnes peut commencer. Les danseurs vont répéter le pas de 3 de l’acte III. La répétition commence et très vite, Benjamin Millepied intervient pour corriger les jeunes danseurs . Ce sont les prises dans le pas de deux qui intéressent particulièrement le chorégraphe. Pour lui « il faut toujours se mettre à la place de la fille ». Les mains doivent être élégantes, glisser dans celles du partenaire. Le placement semble aussi très important pour le chorégraphe. Il faut laisser de la place à la fille pour lui laisser l’occasion de s’envoler dans les sauts. Bref, il faut lui faciliter la vie pour la mettre en valeur. Benjamin Millepied se montre très investi, il est enthousiaste et veut tout corriger. Il prend la place du danseur pour montrer, n’hésite pas à refaire lui-même les pas. Dans une de ces interviews, il avait déclaré ne plus vouloir danser ; vraiment M. Millepied ? Il encourage ses danseurs et les félicite avec des petits mots en anglais qui font sourire l’audience.

Yannick Bittencourt et Sae Eun Park par Isabelle  Aubert

De son côté, Elisabeth Maurin transmet le style Noureev. Elle qui a travaillé au côté du maître explique le sens de la danse de celui-ci. Ainsi les bras de l’arabesque doivent exprimer une direction, vers Rothbart, ou vers Siegfried. Elle rappelle les intentions du chorégraphe, « Il faut que tu arrives comme une image » ainsi que sa chorégraphie « là c’est arabesque, puis fermer 5ème, il faut la marquer ». Avec beaucoup d’humour, elle règle les petites difficultés de chacun : « Dans ce pas de trois, on est 4 avec la cape ! ».

Après le pas de trois, on passe à l’entrée du cygne à l’acte II. C’est un passage délicat, car il faut maîtriser la pantomime qui raconte l’histoire de cette princesse prisonnière dans le corps d’un cygne. Quelques années auparavant, le public s’était délecté des explications de Patrice Bart, dans ce même amphithéâtre. Noureev a fait de la pantomime une danse raffinée, pleine de finesse. Qu’on comprenne ou non la pantomime, cette première rencontre doit être magique, électrique entre les deux danseurs. Sae Eun Park et Yannick Bittencourt dansaient pour la première fois ce passage et ils n’ont pas démérité.

Répétition Lac

 

Concours interne ONP 2013 Femmes

Retour sur le concours de promotion femmes qui a eu lieu samedi 9 novembre. Les promues entreront dans leur nouveau grade au 1er janvier. Le jury était composé de Brigitte Lefèvre, Laurent Hilaire, Clotilde Vayer, Benjamin Millepied, John Neumeier, Lionel Delanöé (suppléant), Eleonora Abbagnato, Josua Hoffalt, Alessio Carbone, Lucie Clément, Pascal Aubin et Benjamin Pech (suppléant).

  • Quadrilles

Variation imposée : Célébration de Pierre Lacotte. En vidéo, clic.

Nombre de poste à pourvoir : 2

Résultats :

1. Hannah O’Neill, promue
2. Léonore Baulac, promue
3. Leïla Dilhac
4. Laura Bachman
5. Jennifer Vissochi
6. Alice Cantonnet

Camille de Bellefon, Les Noces fantastiques, variation de l’Océanide, Serge Lifar
Emma D’Humieres, Don Quichotte, Acte I, 2ème variation de Kitri, Rudolph Noureev
Leila Dilhac, L’histoire de Manon, acte II, variation de Manon, Kenneth Mac Millan
Peggy Dursort, La belle au bois dormant, acte III variation d’Aurore, Rudolph Noureev
Lucie Fenwick, Pas.Parts, William Forsythe
Miho Fujii, Raymonda, acte II, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Claire Gandolfi, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Amélie Joannides, Les quatre saisons, variation de l’été Kenneth Mac Millan
Lucie Mateci, In the Middle somewhat elevated, William Forsythe
Sophie Mayoux, Delibes suite, José Martinez
Hannah O’Neill, La Bayadère, acte II, variation de Gamzatti, Rudolph Noureev
Caroline Osmont, Suite en blanc, variation de la Cigarette, Serge Lifar
Ninon Raux, Vaslaw, John Neumeier
Gwenaëlle Vauthier, AREPO, Béjart
Jennifer Visocchi, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Laura Bachman, Coppélia, Acte II, Danse espagnole, variation de Swanilda, Patrice Bart
Léonore Baulac, In the Middle somewhat elevated, William Forsythe
Alice Catonnet, Don Quichotte, Acte II, variation de Dulcinée, Rudolph Noureev

Léonore Baulac

Mes impressions : 16 Célébrations, et bien c’est trop ! A la fin on ne regarde plus bien… C’était tout de même réjouissant de voir cette classe de quadrilles, toutes très douées, pleines de qualité, avec un niveau assez élevé et une grande diversité artistique.
La variation imposée était pleine de subtilités. Les bras varient beaucoup, il faut passer de choses très académiques à d’autres plus délicates. La difficulté résidait surtout dans la descente de scène de fin, avec des développés seconde en tournant qui devaient s’enchaîner sur un joli tour sans se désaxer. Dans cet exercice, Léonore Baulac s’en sort mieux que tout le monde, avec une assurance évidente. La jeune quadrille a déjà eu des rôles de solistes (Olympia récemment dans La Dame aux Camélias) et cette expérience est lisible dès son entrée en scène. Hannah O’Neill, que j’avais trouvé brillante lors de son passage à Lausanne, montre aussi une grande maîtrise. La variation est impeccable. Camille de Bellefon a une jolie présence sur scène. Claire Gandolfi réussit à merveille la fameuse descente de fin, avec des tours plein de légèreté, qui se terminent dans de belles 5ème. Gwenaëlle Vauthier signe elle aussi une belle imposée, tout comme Miho Fuhji, encore oubliée du classement, alors qu’elle a des atouts techniques indéniables. Emma D’humières a de belles qualités, notamment un en dehors remarquables, une technique de pointe délicate et elle suspend et nuance la chorégraphie de façon élégante.

Hannah O'Neill

Après 16 Célébrations, c’est un soulagement de passer aux variations libres ! La plupart des quadrilles font le choix d’une deuxième variation classique, car il leur faut montrer toute l’étendue de leur technique, dans la mesure où, comme coryphées elles continueront de danser dans le corps de ballet, mais pourront accéder à des petits rôles. C’est ainsi que l’on voit défiler Kitri, Nikiya, Gamzatti, Esmeralda, Raymonda et Manon. Parmi ces héroïnes on remarquera la très jolie Nikiya de Claire Gandolfi (je m’étonne qu’elle ne soit pas classée), à laquelle répondait à merveille, l’imposante Gamzatti d’Hannah O’Neill. Emma D’Humières est piquante en Kitri et se donne à fond. Alice Cantonnet est une charmante Dulcinée, bien qu’on ne puisse pas encore compter les 5 temps d’équilibre sur le début de la variation, elle sait y mettre au chose qui est très séduisant pour un premier concours. Amélie Joannidès est comme on l’a découverte l’an dernière, pleine de vie et étincelle le public. On remarquera le retour de Peggy Dusort après une grosse blessure qui s’en sort très bien dans sa variation d’Aurore. Forsythe était à l’honneur avec trois variations. Léonore Baulac se montre au dessus du lot avec In the Middle très réussi ! Quelle présence. On aurait voulu que ça continue ! Lucie Fenwick avait quant à elle choisi Pas./Parts qui fut aussi un bon choix et une belle réussite.
Dans mes « pronostics » sur Twitter j’avais mis Baulac, Gandolfi, O’Neill.

  • Coryphées :

Variation imposée : Suite en blanc, la flûte, Serge Lifar. En vidéo, clic

Nombres de postes : 2

Résultats :

1. Sae Eun Park, promue
Aucune majorité n’étant dégagée à l’issue du 4ème tour de vote pour la deuxième place, le classement n’est pas effectué au delà de la première place.

Letizia Galloni, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Fanny Gorse, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Emilie Hasboun, L’histoire de Manon, acte II, variation de Manon, Kenneth Mac Millan
Juliette Hilaire, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Laurène Levy, Don Quichotte, Acte I, 2ème variation de Kitri, Rudolph Noureev
Juliane Mathis, Raymonda, acte III, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Sae Eun Park, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Aubane Philbert, Clavigo, variation de Marie, Roland Petit
Charlotte Ranson, Le Sacre du Printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Marion Barbeau, Grand Pas Classique, Victor Gsovsky
Laure-Adélaïde Boucaud, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar

Sae Eun Park

Mes impressions : La variation imposée comportait des difficultés techniques qui permettaient d’éliminer plus facilement des danseuses. Encore une fois le niveau était assez élevé et ce n’était pas évident de choisir. Il faut briller dans cette variation ; être légère, suspendre ses équilibres, laisser le dos bailler dans les grands développés. A ce jeu là, Letizia Galloni est brillante. Elle ouvre le bal avec beaucoup d’élégance et impose son style. Fanny Gorse propose aussi quelque chose de solide avec de très beaux équilibres. Sae Eun Park danse avec beaucoup d’aisance et de légèreté. Elle glisse comme les notes sur la partition sans accroc. Charlotte Ranson et Lydie Vareilhes dansent elles aussi cette variation avec du style et de la personnalité.

Les variations libres étaient un vrai moment de réjouissance. Letizia Galloni rate la fin de sa variation en se plaçant mal et c’est dommage, car définitivement cette danseuse a quelque chose de fort dans la danse et dans sa personnalité que j’apprécie beaucoup. Charlotte Ranson a fait la plus belle variation libre du concours, toutes classes confondues. Son Elue du Sacre du Printemps de Béjart était remarquable, à couper le souffle. Elle montre une fois de plus une vraie personnalité, qui danse le contemporain comme peu. Lydie Vareilhes est parfaite dans le Grand Pas de Twyla Tharp. Plus les variations passent, plus on a la sensation que cette classe présente des artistes qui ont un style à défendre. Sae Eun Park montre de nouveau qu’elle a toutes les qualités pour être sujet. Grande maîtrise technique et une personnalité qui a un éventail très large. j’ai hâte de la voir dans des propositions contemporaines. Fanny Gorse est une jolie Esmeralda ; sensualité, domination et ses jolies jambes qui se déploient comme un sort jeté. Julianne Mathis manque un peu de balancé dans le dos dans sa variation de la claque. C’est un peu trop lisse, cela manque de caractère, mais on y entrevoit de belles qualités. Aubane Philbert propose une Marie admirable. Elle a ce quelque chose de très juste dans le regard qui est touchant.
Vu la qualité de la classe, on comprend la difficulté à délibérer. Je vous fais part de mon jugement tout personnel, à chaud, après le concours :
1. Park 2. Galloni 3. Vareihles 4. Ranson 5. Gorse

  • Sujets

Variation imposée : Raymonda, acte I, valse fantastique, Noureev. En vidéo, clic

Nombre de postes : 1

Résultats :

1. Amandine Albisson, promue
2. Laura Hecquet
3. Aurélia Bellet
4. Charline Giezendanner
5. Héloïse Bourdon
6. Sabrina Mallem

Sarah Kora Dayanova,  Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Charline Giezendanner, The Four Seasons, variation du Printemps, Jerome Robbins
Christelle Granier, Raymonda, acte III, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Laura Hecquet,  Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Sabrina Mallem, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Caroline Robert, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Séverine Westermann, Paquita, variation de Paquita, d’après Marius Petipa
Amandine Albisson-Pivat, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Aurélia Bellet, Carmen, variation de la chambre, Roland Petit
Héloïse Bourdon, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins.

amandine-albisson par Agathe Poupeney

Mes impressions :  On pouvait déjà noter l’absence des « nouvelles » sujets, pour d’heureuses raisons. Pauline Verdusen, Eléonore Guérineau n’étaient pas de la partie. La classe des sujets est celle qui pose le plus de tensions. Une place pour beaucoup de talents. Amandine Albisson était pressentie pour le poste, elle l’a eue. Je n’ai pas trouvé, que ce jour là, juste pendant ce concours ce soit elle qui a brillé le plus. Elle sera une très belle première danseuse et elle a montré sa capacité à tenir des rôles avec brio (sa Sylphide, notamment). Dans la variation imposée, il m’a semblé que Sarah Kora Dayanova était celle qui avait les plus belles suspensions en équilibre. Toujours expressive, transmettant une émotion au public, elle a ouvert le bal des Raymondas avec brio. Son ombre était là aussi d’un très haut niveau ; elle racontait une histoire. Aurélia Bellet continue bien son ascension. On l’a vue très à l’aise dans la variation imposée et sa Carmen montrait une technique solide, doublée d’une interprétation sans fioriture, une belle gitane. Amandine Albisson était superbe dans sa Nikiya, j’ai plus de réserves sur ce qu’elle a proposé dans l’imposée, où j’y ai vu des petites erreurs techniques et des tremblements. Laura Hecquet est très musicale dans son imposée, son ombre me touche moins que celle de sa camarade Dayanova. Séverine Westermann se montre toujours aussi à l’aise techniquement, dans son imposée, comme dans sa libre. Sabrina Mallem est une belle Esmeralda. Héloïse Bourdon fait un joli concours avec une libre très romantique.
Mon classement tout personnel : 1. Dayanova 2. Bellet 3. Albisson 4. Bourdon 5. Hecquet