Paul Taylor

Miami City Ballet programme Balanchine/Taylor

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© Les étés de la danse

Décidément cette compagnie me charme. J’avais hâte de voir Les quatre Tempéraments, j’en gardais un très bon souvenir à l’Opéra de Paris, en 2003, avec Dupont et Romoli dans « sanguin » et Le Riche dans « flegmatique ». Par cette compagnie qui a Balanchine dans la peau, cela ne pouvait être que bien. Les Quatre Tempéraments, c’est un bijou chorégraphique, quelque chose de très singulier. Quatre Tempéraments, mélancolique, sanguin, flegmatique et colérique. Quatre styles, quatre langages. Le tout en justaucorps noirs et blancs. La musique très jazzy, est parfois à contresens de la chorégraphie. Le tempérament est toujours mis en valeur, par des danseurs qui entrent en étoile pour laisser le soliste au centre. On navigue entre différents styles. J’adore les grands battements qui imposent tout de suite un groupe de danseuses, les courses avec les genoux qui montent, les bras à la seconde avec les poignets cassés. Le travail de pointes est incroyablement précis. On ne peut pas tricoter avec les jambes. C’est tellement bien réglé sur la musique, que dès que le ballet n’est pas ensemble, cela devient désagréable. Dans l’ensemble, le Miami city Ballet, s’en sort bien, et on peut dire que leur danse est propre. je passe un très bon moment à revoir ce ballet, c’est bien dansé, enjoué, et une fois encore je suis conquise par cette compagnie.

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© Les étés de la danse

Je n’avais pas lu le propos du ballet suivant, Promethean Fire, et cela m’a bien plu. Paul Taylor fait partie de l’école de la post modern dance, dans le style de
Martha Graham pour la faire courte. De ce que j’avais vu de Paul Taylor dansé par les élèves du CNSMDP ou en vidéo au CND, le style ne m’avais jamais charmée. Bien au contraire, ce sont plutôt des souvenirs ennuyeux. Je m’attendais donc à souffrir pendant la durée de ce ballet. Ce ne fut pas le cas. Rien d’original, toujours ce style taylorien très année 70. Tous en académique noir (j’adore ! )sur fond noir. Taylor utilise beaucoup les mouvements circulaires, des lignes qui s’enroulent et se déroulent pour former ensuite des formes qui imposent quelque chose de puissant dans l’espace, comme des triangles. Le pas de deux qui commence dans la lumière rouge comporte de très beaux portés. Les lignes des corps noirs dans cette demi obscurité laissent des pointillés et des flous dans l’espace. L’amoncellement des corps les uns sur les autres rappellent à l’évidence la catastrophe (et oui maintenant que je sais de quoi il s’agit, je fais des liens!). De toute évidence, on est dans le style fin de monde, grande messe and cie. Pour moi qui m’attendait à un ennui profond et à un désintérêt chorégraphique, ce ne fut pas le cas. Seul point ultra négatif : la musique enregistrée d’une piètre qualité…. une horreur !

 

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© Les étés de la danse

Je savais que Thèmes et Variations était une sorte d’hommage au ballet classique. Un hommage à l’américaine ! Bonjour carton pâte, tiares shiny, shiny, tutus aux
couleurs tout droit sorties de Disneyland, et les indispensables faux lustres à pampilles ! Avec autant de paillettes, plus une musique de Tchaïkovsky qui ne m’enthousiasme pas plus que ça, j’ai eu du mal à me concentrer sur la chorégraphie qui pourtant recèle de trésors tant dans sa construction que dans les mouvements. 12 variations qui se succèdent avec un couple de solistes au milieu. Toujours impressionnant techniquement, cela va très vite, et les variations s’enchaînent, sans parfois me laisser le temps de les découvrir. Il y a encore cette structure de concerto, où le couple de solistes répond et s’enrichit des variations du corps de ballet, contrairement aux grands ballets classiques où la ballerine se multiplie à l’infini sur le corps de ballet.

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© Les étés de la danse

Encore une très belle soirée. Je remercie Amélie pour la place. Il vous reste encore une semaine pour aller voir cette compagnie. Courez-y !

 

  • Distribution du mardi 12 juillet

 

The Four Temperaments

First Theme

Katia Carranza        Michael Sean Breeden

Second Theme

Tricia Albertson        Didier Bramaz

Third Theme

Amanda Weingarten        Carlos Miguel Guerra

Melancholic

Kleber Rebello

Zoe Zien        Ashley Knox

Helen Ruiz      Cindy Huang        Rebecca King        Nicole Stalker

Sanguinic

Patricia Delgado    Renan Cerdeiro

Jennifer Lauren    Leigh-Ann Esty       Sara Esty       Nathalia Arja

Phlegmatic

Isanusi Garcia-Rodriguez

Christie Sciturro     Elizabeth Smedley      Suzanne Limbrunner     Callie Manning

Choleric

Adrienne Carter

Promethean Fire

Tricia Albertson        Yann Trividic


Theme and Variations

Jeanette Delgado        Renato Penteado

 

  • Bonus vidéo : thèmes & variations

 

 

Gala du Miami City Ballet

Le miami city ballet aux étés de la danse

© Les étés de la danse

Quelle soirée ! Après la générale prometteuse d’hier soir, c’est pleine de joie que je rejoins Ariane D*** pour aller à la soirée de Gala du Miami City Ballet. Devant le Châtelet, je m’amuse des tenues des américaines, sooooo chic pour cette soirée. J’aime bien quand ça joue le jeu à fond et là on peut dire que je suis servie.

La soirée s’ouvre avec Symphony in Three Movements et dès que le rideau s’ouvre, la diagonale de jeunes femmes en justaucorps blanc en impose. J’entre tout de suite dans
cette chorégraphie où les bras et les jambes sont tout de suite mis dans un répertoire jazz. La musique de Stravinsky permet aux danseurs d’attaquer dans une énergie forte, qui me cloue tout de suite au fond de mon siège. Là encore, comme hier, j’ai le souffle coupé sur des ensembles parfaitement réglés. Les diagonales et les lignes se multiplient à mesure des tableaux qui se succèdent. Ce que j’apprécie c’est qu’on est complètement embarqué dans un délire chorégraphique. Pas d’histoire, juste de la danse. Les justaucorps mettent en valeur les danseuses, pas moyen de tricher, il faut que ce soit impeccable. Et ça l’est je peux vous le dire ! Au milieu de chorégraphies très géométriques, viennent danser des couples avec une aisance et une énergie différente. Des ondulations viennent se glisser dans les corps, les dos se placent différemment. Les bras tranchent l’espace, les mouvements s’animalisent, tout s’éveille comme les instruments d’un orchestre symphonique. C’est très impressionnant de voir l’énergie engagée par la troupe à la fin du ballet. Conquise je le suis et les applaudissements généreux sont bien mérités.

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© Les étés de la danse

J’attendais beaucoup d’Afternoon of a Faun. J’adore cette pièce. Robbins a l’intelligence de prendre un danseur à la place de l’animal. Les gens qui ne connaissent rien à la danse et qui sont plein de clichés quant au monde du ballet, ne savent pas à quel point un danseur peut être sensuel. La scène est simple, une salle de danse. Au sol, un danseur se repose, replié sur lui même tel un chat. Il s’éveille. La tenue met en valeur ce corps athlétique et musclé. Une danseuse arrive dans la salle. Entre eux il se passe quelque chose de chimique, une tension, une attraction très forte. Bon le problème c’est que ce soir là, je reste un peu sur ma faim de ce côté là. C’est très propre, trop? Cela manque cruellement de sensualité et de passion à mon goût. J’ai un souvenir Le Riche Abbagnato, complètement géniaux, qui a eu du mal à être effacé par la performance de ce soir. C’est bien dansé, c’est très bien dansé, mais c’est un peu fade, cela n’a pas beaucoup de goût.

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© Les étés de la danse

Une fois encore ce soir, la Tarentelle remplit ses promesses ! Explosif, plein de sourires, plein de coup de tambourins, en l’espace de 7 minutes on est plongé au
coeur de Napoli. Les deux interprètes sont encore plus en forme qu’à la générale d’hier. Les sauts sont amples et retombent à merveille en cinquième. Le couple semble complice. Leur musicalité est vraiment éblouissante et ce genre de musique ne vous laisse pas la possibilité de faire une erreur. Il faut taper sur le temps dans le tambourin, sauter sur l’accent pour retomber pile sur la note. Il faut danser sur la partition, jouer de malice, amuser le public. Hier le public applaudissait entre les variations. Ce soir le couple ne lui laisse même pas le temps de respirer, il le happe, moi la première, et ne le lâche pas jusqu’à la fin. Un pur moment de joie…

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© Les étés de la danse

Le Ballet Imperial m’avait un peu laissée sur ma faim hier, dans le sens où je n’avais pas été convaincue par Mary Carmen Catoya qui m’avait glacée pendant tout le long
du ballet. Chacune de ses apparitions sur scène était assez désagréables. Aujourd’hui il faut oublier tout cela, la belle est en grande forme, affiche un sourire à toute épreuve et devient une vraie impératrice balanchinienne. J’apprécie d’autant plus la chorégraphie que je l’ai bien en tête d’hier, elle est pleine de subtilités, de petits pas sautés, glissés, de regards appuyés, de piqués suspendus, suivis de petits sauts battus qui font toujours leur effet. Je prends encore beaucoup de plaisir à voir ce ballet.

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© Les étés de la danse

La soirée se termine sur la terrasse du Châtelet autour d’un repas et de discussions de balletomanes avec A*** et D***. Gros débat sur Guillem, j’attends avec impatience le mail de D*** qui va la voir à Londres prochainement et qui doit me donner ses impressions. En tous les cas, c’est bien ici la plus belle loge de Paris !

  • Distribution du 06 juillet

Symphony in Three Movements

Katia Carranza   Carlos Guerra

Tricia Albertson    Daniel Baker                    Patricia Delgado    Renan Cerdeiro

 

Afternoon of a Faun

Jennifer Carlynn Kronenberg        Carlos Miguel Guerra

 

Tarantella

Jeanette Delgado    Kleber Rebello

 

Ballet Imperial

Mary Carmen Catoya        Renato Penteado

Patricia Delgado

Renan Cerdeiro        Didier Bramaz

 

  • Thème et variations en extrait vidéo

 

  • Ballet Impérial extrait vidéo

 

Nouvelles de la semaine du 14 mars

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Et j’ai décidé de faire mes infos cette semaine sous forme de palmarès! Allez c’est parti !

  • Le ballet de la semaine : Coppélia

 La répétition générale a lieu le mardi 15 mars et la première jeudi 17 mars. J’ai assisté au Convergences, ainsi qu’à la séance de travail, menée d’une main de fer par un Patrice Bart survolté. Voilà les distributions à jour que vous pouvez retrouver sur le site de
l’Opéra de Paris :

Les 17, 22, 24, 28 et 30 mars : Dorothée Gilbert, Mathias Heyman, José Martinez et Fabrice Bourgeois.

Les 18, 19, 26 (14h30) mars : Nolwenn Daniel, Karl Paquette, Benjamin Pech et Aurélien Houette

Les 19, 20, 26 mars : Mélanie Hurel, Christophe Duquenne, Benjamin Pech et Fabrice Bourgeois

Le 27 mars : Myriam Ould-Braham, Josua Hoffalt, Yann Saïz (tout va bien en fait j’ai fabulé) et Aurélien Houette

  • La folie de la semaine : la nouvelle boutique Repetto

Ahhh folie dans deux sens, leur devanture et folie d’avoir une boutique Repetto à deux pas de chez moi. D’ordinaire on a juste un panneau blanc avec écrit « prochainement blablabla… ». Repetto voit les choses en grand et c’est assez chic de revêtir sa devanture de travaux avec des pointes. Résultat l’hystérie générale (y compris moi derrière mon ordinateur me demandant si il reste une paire de 37) et quand je suis passée à 20h30 en sortant du boulot, il ne restait que trois paires de pointes haut perchées. Un charmant monsieur a accepté de me porter (oh c’était pas du Don Quichotte mais presque!) et j’en ai récupéré une paire… elles sont trop chous c’est du 32 ! Folle idée tout de même chez Repetto, mais trop classe.

La boutique ouvrira ses portes le 18 avril et elle se trouve au 51 rue des Francs-Bourgeois.

Boutique Repetto du marais

  • Le site internet de la semaine : Ludmila Pagliero version 2.0

La belle première danseuse s’est offert un très joli site, in english of course. Très beau, de jolies photos, des infos, une partie blog, à suivre donc.

Ludmila Pagliero (c) Ludmila Pagliero

  • L’égérie de la semaine : Peggy Dursort pour le site Dansea

Le site Dansea.fr qui a ouvert depuis quelques mois maintenant a choisi la jolie quadrille pour prendre la pose.

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  • Le départ de la semaine : Hervé Moreau quitte le ballet de l’ONP

Annoncé entre tout autre sujet, la journaliste Ariane Bavelier annonce dans Le Figaro
qu’Hervé Moreau prend sa retraite : « Hervé Moreau, Roméo idéal, arrête la danse » . Je suis très triste car j’adore ce danseur, il m’a transportée dans de belles émotions chaque fois que je l’ai vu danser. Bien sûr, pas d’info de la part de l’Opéra… silence radio…

Hervé Moreau et Aurélie Dupont dans les saluts de R&J de Sasha Waltz

  • Le coup de gueule de la semaine : l’Opéra de Paris et sa nouvelle politique de tarifs

Bon alors voilà, on nous en fait des articles sur l’Opéra et son taux de remplissage, son succès dû à la qualité de sa programmation tant en lyrique qu’en danse. Et voilà la nouvelle saison annoncée, l’excitation des nouveaux spectacles, et là c’est le moment de s’abonner et là c’est le drame. Augmentation de toutes les catégories. En danse on est moins touché que pour le lyrique
mais tout de même. Suppression des places debout à 5€ à Bastille, des tarifs différents en veux tu en voilà selon les spectacles… bref un peu dégoûtée de voir cela, moi qui militait ardemment auprès de tous mes collègues et amis en disant que l’Opéra c’est pas cher, c’est mieux que d’aller voir un film au ciné ça vaut plus le coup, blablabla… Exaspération générale donc dont parle plus longuement que moi Amélie, Palpatine et Musica sola.

  • Le casting de la semaine : Paul Taylor

« Afin d’offrir une chance à tous les danseurs qui rêvent de devenir danseurs professionnels, Paul Taylor, légende incontestée de la danse moderne américaine, a décidé d’ouvrir les portes de sa prestigieuse école à deux danseurs. Cette action appelée « Une chance pour tous » a pour but d’aider les danseurs qui n’ont pas les ressources pour accomplir leur rêve. »

Plus d’infos en suivant ce lien

  • La vidéo de la semaine : La Dame aux Camélias

Oui je sais aucun lien avec l’actualité mais j’ai beaucoup regardé cette vidéo cette semaine, en pensant à une personne en particulier. La musique de Chopin est définitivement très forte et le couple Dupont/Legris m’émeut même à travers le filtre de la vidéo tant leur interprétation est forte. A vos mouchoirs, donc !