Myriam Ould-Braham

Nouvelles de 2013 n°9

Quinze jours sans nouvelles, vite un récapitulatif !

Après la plage du sud, j’ai atterri il y a quinze jours, à Bruxelles, sous la neige, pour le plaisir des yeux, mais pas celui du reste de mon corps. Cela ne m’a pas empêché pour autant de me balader partout dans la ville. Pas de spectacle, mais de belles découvertes, à commencer par mon coup de cœur pour la maison de Victor Horta. Cette maison, entièrement dessinée par son propriétaire, regorge de trésors. On s’émerveille pour les lustres, en tulipes, délicats et très élégants ; ou encore pour le magnifique escalier de marbre qui rétrécit à mesure qu’on monte dans les étages. Mon coup de cœur va à la chambre de sa fille, petit havre de paix et de lumière, avec un très joli jardin d’hiver. Un chef d’œuvre. Je suis retournée au musée Magritte, qui reste un vrai plaisir, tant les œuvres sont bien mises en valeur. J’ai pris le temps aussi de découvrir le musée des instruments de musique. Le bâtiment vaut à lui seul le détour. A l’intérieur on découvre une collection magnifique d’instruments venant du monde entier. On les écoute grâce à un casque. J’ai été éblouie par la collection de piano et clavecins, tous plus beaux les uns que les autres. Balade au Parc du Cinquantenaire, au Parlement Européen, parcours BD, parcours art nouveau, je n’ai pas chômé et j’ai été charmée par cette ville, très agréable et aux visages multiples.

Première de la soirée Roland Petit, j’ai espéré avoir une place, j’étais bien optimiste ! Samedi soir j’ai vu le ballet Eifman danser Rodin et son éternelle idole, j’ai passé une excellente soirée. Je repense encore à ces lignes et ses courbes que le chorégraphe a gravé dans l’espace. Un spectacle plein de beauté. Le reste de mon week-end était fait de répétitions de danse, assez intense, mais qu’il est bon de danser…

La semaine a été ensuite chargée du côté de mon travail, j’ai tout de même trouvé le temps, mercredi, d’aller voir l’exposition Noëlla Pontois à Elephant Paname. J’ai été très émue lors de cette visite, il y avait tant d’objets personnels, tant de photos émouvantes, les costumes la faisait redanser sous nos yeux. J’ai passé un très bon moment, la scénographie était vraiment très agréable. Relire ma chronique, clic.

Mercredi soir, on se pressait à l’entrée de la Briqueterie et pour cause, ce nouveau lieu de création chorégraphique fêtait son ouverture. On assiste à une première performance en plein, danse contact, que j’ai beaucoup apprécié. Simple, contemporain, efficace, cela a mis tout de suite le public dans l’ambiance du lieu. Parlons-en du lieu, qui est tout simplement magnifique. C’est une belle réhabilitation, avec un très beau studio de danse et un studio scène qui saura accueillir des performances nouvelles, à la manière de ce qui se fait au CND. Après les discours politiques, un peu longs surtout quand c’est dehors, on discute autour d’un buffet sympa. Des danseurs circulent autour de nous, dansent au milieu des conversations dansantes. C’est un lieu à découvrir. Plus d’infos sur leur site internet, clic

Studio de la Briqueterie

Vendredi soir, je file à la Colline pour voir Solness le constructeur d’Ibsen mis en scène par Alain Françon. Solness n’est pas le texte qui me touche le plus chez Ibsen , mais en voyant cette pièce, je me suis rendue compte qu’elle était plein de subtilités. La mise en scène de Françon est sobre, mettant le texte en valeur. Les comédiens sont très bons.J’ai passé une bonne soirée dans les méandres de l’esprit de Solness. j’essaierai de revenir dessus cette semaine.

Samedi soir, après une longue répétition de danse, je n’étais qu’à demi motivée pour accompagner Youssef voir Roméo et Juliette. Je n’ai pas regretté mon élan de motivation, car ce fut une très jolie découverte. Relire ma chronique, clic.

tour vagabonde Roméo et Juliette

Dimanche, après la danse, le cinéma semblait le meilleur endroit au monde. The place beyond the pines, ne m’a pourtant pas emballée et je me suis ennuyée. C’est très bien joué, le début du film est plutôt prometteur, mais très vite, j’ai trouvé le temps long.

Cette semaine, je vais enfin voir la soirée Roland Petit par deux fois.

  • Les sorties de la semaine

Solness le constructeur, d’Henrik Ibsen, mise en scène d’Alain Françon, du 23 mars au 25 avril 2013, au théâtre de la Colline. La pièce d’Ibsen est remarquablement jouée. La mise en scène est sobre, élégante. Sollness raconte l’histoire d’un constructeur, qui par le passé a brillé, par la construction de grandes églises. Après un drame dans sa vie personnelle, il a construit des foyers pour des ménages heureux. Suite à la rencontre d’Hilde, il lui pousse des ailes, comme si la vie pouvait être comme avant et se remet à construire une tour grandiose. La pièce est concentrée autour de son personnage principal qui fait son introspection grâce à Hilde. Il se confronte à la vérité, jusqu’à en avoir le vertige. Wladimir Yordanoff y est excellent, chaque mot est finement dit et prend sens dans l’action de la pièce.

avec Gérard Chaillou, Adrien Gamba-Gontard, Adeline D’Hermy de la Comédie-Française, Agathe L’Huillier, Michel Robin, Dominique Valadié, Wladimir Yordanoff

Infos et réservations, clic

Solness

Évidemment je vous recommande vivement le Roméo et Juliette que j’ai vu samedi soir. J’espère que ma chronique saura vous convaincre, clic.

Et toujours, la soirée Roland Petit à l’Opéra de Paris, qui est donnée encore pour quelques représentations. A noter que la soirée de Gala Arop a lieu le mardi 26 mars 2013. Infos et réservations, clic

  • Le shopping de la semaine

La semaine dernière, la boutique Repetto de la rue de la Paix a fait peau neuve ! Un joli petit clip a été réalisé pour l’occasion par Jérôme Cassou. L’occasion d’aller refaire un petit tour dans cette jolie boutique où on trouvera désormais chaussons, vêtements de danse, mais aussi leurs jolies ballerines et leur nouvelle garde robe.

  • L’égérie de la semaine

Myriam Ould-Braham est la nouvelle égérie de la marque Bloch.

Myriam Ould-Braham pour Bloch

  • En vrac

Indiscrétion sur Twitter, Julien Meyzindi travaille déjà à une nouvelle chorégraphie. La soirée danseurs chorégraphes lui a donné des idées ? Si c’est aussi bien que sa première création, on en redemande !

Evgenia Obraztsova viendra danser La Sylphide en juin à Garnier avec Mathias Heymann.

Dimanche 31 mars, est retransmis dans les cinémas Pathé et Gaumont Esméralda, dansé par le ballet du Bolshoï. Plus d’infos, clic

  • La vidéo de la semaine

Voici un petit court-métrage de Frédéric Leschallier qui est une balade urbaine dansée.

Sans gravité from Leschallier on Vimeo.

Nouvelles du 29 octobre

Lundi, il faisait encore beau et on n’était pas à l’heure d’hiver, c’est sous un soleil radieux que je me suis rendue à la rencontre Arop avec Marie-Agnès Gillot. Artiste décidément fascinante, on a passé un très bon moment. A relire ici.

Mardi, l’angine m’attaque et conclusion mercredi, j’annule Hopper avec A*** et je reste au lit. Je finis Oh…! de Philippe Djian dont j’adore l’écriture, mais dont les thème glauques me clouent au lit.

Jeudi, motivation, direction le bois de Vincennes pour voir Deux Labiches de moins mis en scène par Nicolas Bouchaud. J’ai passé une excellente soirée. Deux pièces sont mises en scène à la suite. Du vaudeville au texte fin, une façon de dire le texte très intelligente, el tout coupé par des chansons. Une mise en scène avec un décor en carton qui se démonte au gré des besoin, c’était très intelligent. Les jeunes comédiens étaient fabuleux, j’ai ri de bon cœur, c’était une très bonne soirée.

Vendredi, motivation et puis non. J’ai loupé Miss Knife chante Olivier Py.

Samedi, journée danse danse danse. Enfin à regarder, je sèche et les pilates et la danse classique. Quand mes pieds vont de nouveau entrer dans les pointes, ils ne vont pas comprendre. Je suis allée voir la répétition publique de Don Quichotte. D’un opéra à une autre, il n’y a que quelques arrêt de métro. Le soir j’ai découvert la soirée Gillot/Cunningham, qu’il faut aller voir cette semaine.

Vacances pour moi cette semaine, un petit compte rendu peut être rapide de la soirée Gillot/Cunningham,  je reviendrai la semaine prochaine avec le concours interne de l’Opéra de Paris, Peau d’âne à Chaillot, Médée au TCE…

  • La sortie de la semaine

Cette semaine à l’Opéra de Paris débute la soirée mixte Gillot/Cunningham. Marie-Agnès Gillot a été choisie par Brigitte Lefèvre pour écrire une pièce pour la compagnie. Ne cherchez pas d’histoire, cela commence avec un rideau jaune et noir, comme du scotch de chantier. Sous-apparence est un voyage au milieu d’une maison. Une cour, un jardin, des fenêtres derrière lesquelles on peut se cacher. Au sol un lino miroir qui reflète les danseurs et les décors. Projeté sur le fond de scène, des radios de colonne vertébrale, celle de la double scoliose de la chorégraphe. Cette création est à l’image de la danseuse-chorégraphe, colorée, très influencée par Pina Bausch (vous verrez le très beau passage sur l’Agnus Dei), très perchée sur les pointes. Un peu court pour moi, 30 petites minutes, mais on passe un très bon moment.

Anton Bruckner, Morton Feldman, György Ligeti Musique
Marie-Agnès Gillot Chorégraphie
Olivier Mosset Décors
Walter Van Beirendonck Costumes
Madjid Hakimi Lumières
Laurence Équilbey Dramaturgie musicale

Les distributions sont ici, clic.  Un peu incomplètes, ils auraient pu mettre le corps de ballet. Dans Sous apparence, on retrouve Amandine Albisson, Laurène Lévy, Letizia Galloni, Caroline Bance, Maxime Thomas, Audric Bézard.
A revoir pendant une semaine, Marie-Agnès Gillot était l’invitée du magazine de la santé pour parler de ses problèmes de dos et de sa création. Clic. A 13 minutes.
A relire, ma chronique sur la répétition publique, clic.
A relire, la rencontre AROP avec Marie-Agnès Gillot, clic.
Ecouter les interviews des différents intervenants sur la création, clic.

La deuxième pièce présentée est celle de Merce Cunningham Un jour ou deux. Cette pièce créée pour l’Opéra de Paris il y a trente ans est construite de la même façon que les autres pièces de Cunningham. Les danseurs ont travaillé dans le silence. La musique de John Cage n’est jouée que lors du spectacle (ou répétitions scène orchestre). On retrouve le langage de Cunningham que je trouve très envoûtant pour ma part. Académiques délavés qui vont du vert au noir. Les rythmes des danseurs, chacun avec son métronome dans la tête. La musique de Cage peut peut-être faire fuir le spectateur, car les percussions ne sont pas toujours agréables à l’oreille. Laissez-vous envouter par la danse, moi j’adore….

Renseignements et réservations, clic.

Autres sorties à faire : West Side Story au Théâtre du Châtelet, clic. Mais vous avez le temps, c’est jusqu’au 1er janvier. C’est la comédie musicale à voir, si vous ne l’avez pas déjà vue il y a trois ans.

La danse contemporaine est aussi à l’honneur au Théâtre de la Ville. Gallotta avec Racheter la mort des gestes propose un parcours à travers un carnet chorégraphique. Raconter la danse avec ceux qui la font, ce qui l’ont fait, ceux qui voudraient la faire.
Plus d’infos et réservations, clic.

  • La beauté de la semaine

  • En vrac

Portrait de Myriam Ould-Braham sur le site de l’Opéra de Paris, clic.

Brigitte Lefèvre parle d’Eric Vu-An après une visite au ballet de Nice, à regarder en vidéo, clic.

`Voir et revoir Swan Lake de Dada Masilo, c’est sur ARTE Live Web, clic.

Don Quichotte sera diffusé sur ARTE le 4 janvier à 20h50.

La presse américaine continue de parler des projets de Benjamin Millepied, clic.

  • La vidéo de la semaine

La marque de vernis O.P.I. a réalisé un petit clip. C’est une battle cheval contre danseuses… Qui gagnera ?

Soirées Balanchine

La soirée d’ouverture de la saison de ballets est un moment particulier. Il faut que tout le monde s’y retrouve, habitués, abonnés, touristes de passage et nouveaux arrivés. Proposer une soirée mixte est un compromis qui permet de contenter tout le monde. Si la soirée Roland Petit faisait l’unanimité, la soirée de l’an passé avait beaucoup déçu. L’opéra a fait le choix cette année du chorégraphe Balanchine, avec trois pièces très différentes des unes des autres. On ne peut pas ne pas aimer son écriture, crime de lèse-majesté dans le monde de la danse, et, pourtant, nombreux sont les balletomanes qui résistent à son charme. 3 ballets, 3 époques, 3 écritures car l’étendue de Balanchine ne s’arrête pas à un genre.

La mise en bouche du défilé réjouit la salle qui peut ensuite se plonger dans la vague bleue de Sérénade. Œuvre de jeunesse, sans cesse remaniée par le maître, j’en ai parfois ressenti les longueurs. La première partie, faite d’ensembles, est pour moi la plus belle. Les 19 filles volent sur scène, alternant les rythmes en suivant la musique de Tchaïkowsky. On retrouve les constructions chorégraphiques de Balanchine avec ces lignes qui se croisent et se décroisent, s’emmêlent et se démêlent. Le duo Pagliero/Moreau offre un doux moment de poésie. Mathilde Froustey rayonne sur scène, et s’amuse des difficultés techniques ; Laëtitia Pujol et Eleonora Abbagnato incarnent une féminité à la fois romantique et sensuelle.

On change d’univers dès la levée du rideau d’Agon. Regards perçants vers le public, quatre garçons alignés en fond de scène. Tuniques noires et blanches, et musique de Stravinsky aux rythmes irréguliers. Fini le romantisme, la délicatesse féminine exacerbée dans Sérénade, on assiste plutôt ici à un échange de joutes dansantes. La première distribution était fabuleuse. Myriam Ould-Braham est d’une sensualité sans pareille. Ses lignes sont d’une rare précision ; ses battements à la seconde sont impressionnants. Le duo Aurélie Dupont Nicolas Le Riche fait ma soirée ! C’est LE moment que je retiens de ces soirées. Le Riche est à son habitude merveilleux mais il a le don de vous surprendre en permanence. On imagine ce qu’il va être sur scène et puis il vous époustoufle encore ! J’aime ce ballet pour ces extravagances, ses décalés sur pointes qui casse le rectangle « épaules-hanches », ses larges attitudes et les regards complices entre les danseurs comme s’il se passait une électricité entre chacun d’entre eux. J’ai retrouvé l’électricité mercredi mais j’ai été moins emballée, le temps m’a paru bien long.

Troisième pièce, troisième ambiance… et quelle ambiance ! Je crois que je n’aime pas ce ballet. Et pourtant, il y a des variations qui me plaisent. J’aime beaucoup le pas de deux entre la sirène et le fils. Le duo des deux compagnons du fils ne me déplait pas non plus surtout dansé par Takeru Coste et François Alu. La musique est formidable. Il y a des passages qui durent, qui durent, qui durent… 20 minutes pour retourner chez son père et pour se faire bercer comme un bébé… c’est long, on gigote sur sa chaise. Voir Jérémie Bélingard presque nu a, certes raccourci, mon ennui, mais tout de même ! Les deux distributions sont bien équilibrées, proposant chacune des personnages différents. Bélingard campe un jeune homme fougueux, rebelle, plutôt positif dans cette envie d’ailleurs, alors que la fuite d’Emmanuel Thibaut apparaît plus comme une nécessité. Quand à nos grandes sirènes, Letestu et Marie-Agnès Gillot, elles sont séduisantes chacune à leur façon. Agnès Letestu est plus fourbe, plus ronde dans ses gestes au début de la rencontre, pour mieux tromper le naïf. Marie-Agnès Gillot est plus agressive, plus envahissante dans l’espace de l’autre, comme une mante-religieuse.

La soirée Balanchine continue à l’Opéra de Paris jusqu’au 18 octobre. Plus d’infos et réservations sur le site de l’Opéra de Paris, clic.

A lire ailleurs : Danses avec la plume, Blog à petits pas, Danse Opéra, Palpatine, La loge d’Aymeric.

Le JDD, Balanchine, créateur de stars, clic
Le Huffington Post, clic
Le Financial Time, clic
Alta Musica, clic

Copyright photo : Le petit rat, Laurent Philippe/Fedephoto, Blog à petits pas.

1ère distribution (22/09/2012)

Sérénade
Ludmila Pagliero, Laëtitia Pujol, Eleonora Abbagnato
Hervé Moreau, Pierre Arthur Raveau
Agon
Pas de 2 Aurélie Dupont
Pas de 2 Nicolas Le Riche
1er Pas de 3 Muriel Zusperreguy, Nolwenn Daniel
1er Pas de 3 Mathieu Ganio
2ème Pas de 3 Myriam Ould Braham
2ème Pas de 3 Alessio Carbone, Christophe Duquenne
Fils prodigue (Le)
Le Fils Jérémie Bélingard
La Courtisane Marie-Agnès Gillot

 

2ème distributioN (26/09/2012)

 

Sérénade
Eleonora Abbagnato, Myriam Ould Braham, Mathilde Froustey
Florian Magnenet, Pierre Arthur Raveau
Agon
Pas de 2 Eve Grinsztajn
Pas de 2 Stéphane Bullion
1er Pas de 3 Muriel Zusperreguy, Mélanie Hurel
1er Pas de 3 Karl Paquette
2ème Pas de 3 Nolwenn Daniel
2ème Pas de 3 Christophe Duquenne, Stéphane Phavorin
Fils prodigue (Le)
Le Fils Emmanuel Thibault
La Courtisane Agnès Letestu

 

Séance de travail Balanchine

Retour à Garnier pour la première fois de la saison, cela ne pouvait pas se passer facilement ! Outre le défilé des Galeries Lafayettes qui occupait le quartier, mes lunettes sans qui je suis complètement dans le flou, avaient décidé de divorcer. Chouette, aller voir un spectacle sans lunettes…. Certes, il n’y a pas de sur-titres, et je connais les chorégraphies, mais quand même ! Bref, j’ai passé une soirée dans le flou ou les yeux collés à mes jumelles seul moyen pour moi de voir la danse ! Chers danseurs, hier dans mes yeux vous étiez tous doublés, ce qui avait un effet grandiloquent. Parlons plutôt des ballets que vous pourrez voir à partir de lundi prochain au Palais Garnier.

Le programme est composé de trois ballets, tous trois très différents.

Le premier est Sérénade. C’est un ballet qui a été créé en 1934. C’est une des premières créations « outre-atlantique », peu de temps avant la fondation du NYC Ballet. Pas d’argument dans cette petite pièce sur une musique de Tchaïkowsky. Balanchine a fait avec les moyens du bord. Premier jour de répétition, il y avait une vingtaine de filles, le surlendemain, plus que six. Qu’à cela ne tienne, il écrit la chorégraphie, le mouvement doit continuer. Une fille entre en pleurant dans le studio ? On conserve alors cette entrée. C’est cela qui fait la douceur de pièce. Elle regorge de petites pépites, d’intentions dissimulées ça et là. Balanchine n’a eu de cesse de modifier cette pièce, en ajoutant ou retirant des détails, des regards, parfois même des gestes entiers. On peut s’inventer une histoire alors qu’il n’y en a pas. Les longs tulles bleus renforcent cette idée romantique, peut être d’une passion entre un danseur et cette jolie blonde qui arrive au cours en retard. Il n’en est rien, mais rien ne vous empêche de laisser aller votre imagination.

Extrait vidéo clic

Dans mes jumelles, j’ai tout de même aperçu Eleonora Abbagnato, pour ma plus grande joie. Mathilde Froustey et Myriam Ould Braham ont aussi déjà offert du spectacle !

Le deuxième ballet proposé est de loin mon préféré. Il s’agit d’Agon, ballet de 1957. Sur une musique de Stravinsky, qui peut vous sembler sans mélodie, Balanchine construit une chorégraphie qui ne manque pas d’innovation. Ce « combat » est plus une « battle » entre la danse et la musique, car il ne faut jamais en perdre le rythme. La virtuosité technique exigée par Balanchine rappelle la complexité de la partition et il se construit un dialogue entre les deux qui m’emmène dans un imaginaire fabuleux. On peut dire qu’Agon fait partie des ballets en noir et blanc au même titre que Les 4 Tempéraments (que j’adore!), où les pas de deux succèdent aux pas de quatre, sans transition et pourtant on n’en perd pas pour autant le fil.

Extrait vidéo clic

Le dernier ballet est Le Fils Prodigue. Il a été écrit pour Serge Lifar, dans Les Ballets Russes de Diaghilev, en 1929. La version présentée date de 1957, Balanchine avait l’habitude de remanier ses ballets. L’argument est fort simple. Un fils veut plus de liberté, et quitte le foyer familial. Il se fait voler par ses deux compères, puis il rencontre un bande de lutins, qui le mettent dans les bras d’une femme envoutante et dominatrice qui finit de le ruiner. Il se retrouve seul et en guenilles. Il rentre alors chez son père, qui est heureux d’enfin le retrouver. La chorégraphie ressemble beaucoup à du Roland Petit et on ne peut pas s’empêcher de penser au Jeune Homme et la Mort. On est dans une écriture assez fine, résolument contemporaine avec un langage néoclassique. La musique de Prokofiev sert la narration, car elle l’accompagne et insiste sur les moments forts de la vie de ce jeune homme. En même temps, cette musique offre au chorégraphe des changements de rythme fabuleux pour monter une chorégraphie d’une grande modernité. Hier soir, Je n’ai pas quitté des yeux, des jumelles Agnès Letestu… Quelles jambes !

Extrait vidéo clic.

Les distributions sur le site de l’Opéra de Paris

Allez je m’en vais me racheter des yeux pour y voir quelque chose à la première de lundi !

Nouvelles du 19 juin

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© Elendae

Quelle semaine ! Fini la grisaille le week end dernier, direction Marseille. L’Arop nous avait concocté un week end soleil et culture. Au programme, La Flûte enchantée dans une mise en scène de Jean-Paul Scarpitta. Nous avions visité dans l’après midi
la maison « municipale » de la ville. Avec le soleil plus chaud que jamais, la balade dans les calanques du dimanche avait un avant-goût de vacances.

Retour dimanche soir tard, dans le froid (mais c’est quand le soleil???) et du coup pas de nouvelles lundi matin (le petit rat dort des fois…). Lundi matin, je me dis, tiens ce soir, je vais aller à l’Opéra, et puis la journée de travail épuisante m’a conduit directement au lit. Même Palpatine s’étonna que je ne sois pas là. J’étais un peu dégoûtée de ne pas assister
à  la nomination de Myriam Ould-Braham quand j’ai reçu un coup de fil de D*** m’annonçant la nouvelle depuis les coulisses.

Jeudi dernier j’ai assisté à une partie de la séance de travail de La Fille Mal Gardée avec la distribution Muriel Zusperreguy, Florian Magnenet, Aurélien Houette, Allister Madin. Ce fut
ma foi fort sympathique même si ce ballet n’est pas un de ceux qui m’enchantent le plus.

Cette semaine, vous avez le choix pour vos sorties. Pour ma part, ce sera encore une semaine sans, je ne pense même pas aller voir La Fille Mal gardée avec ma place de jeudi… A bon entendeur…

Toujours autant de retard, un des plus vieux billet non publié est celui de ma Bayadère avec MOB justement ! On ne sait jamais ce qu’il peut se passer, affaire à suivre!

  • Les sorties de la semaine

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© Agathe Poupeney

 

A l’Opéra de Paris, La Fille Mal Gardée commence donc cette semaine et vous pourrez voir ce ballet jusqu’au 15 juillet. La Fille Mal Gardée est le plus vieux
ballet qui nous soit parvenu, puisqu’il a été crée avant la Révolution Française par Dauberval au Ballet de Bordeaux. Pour plus d’infos sur l’historique de ce ballet, c’est sur Danses avec la
plume, qui nous a retranscrit la
conférence de Sylvie Jacq-Mioche.

Mais ça parle de quoi au fond La Fille Mal Gardée ? Ce n’est pas bien passionnant. L’histoire banale d’une paysanne amoureuse d’un paysan beau et plein de qualité. La mère de la jeune
femme se mêle de cela, et ne veut pas que sa fille fricote avec le beau jeune homme. Elle la destine à un fils de riche propriétaire mais un peu gauche. Après de multiples tours, elle arrive à
ses fins, et épouse son beau paysan. Personnellement, ce ballet n’est pas ma tasse de thé. Si il y a certes des variations plutôt intéressantes dans la chorégraphie, l’ensemble kitch me déplait
beaucoup. Et la musique… bref, j’irai y faire un tour, mais sans conviction.

 

Les distributions

 

Les 18, 21, 25 juin 2012

 

Lise Myriam Ould Braham
Colas Josua Hoffalt
Widow Simone Stéphane Phavorin
Alain Simon Valastro

 

Les 20, 23, 26, 30 juin et 5 juillet 2012

Lise Muriel Zusperreguy
Colas Florian Magnenet
Widow Simone Aurélien Houette
Alain Allister Madin

 Les 28 juin, 6, 10, 12 juillet 2012

Lise Mélanie Hurel
Colas Alessio Carbone
Widow Simone Eric Monin
Alain Adrien Couvez

Les 3, 11 et 14 juillet 2012

Lise Myriam Ould Braham
Colas Emmanuel Thibault
Widow Simone Stéphane Phavorin
Alain Simon Valastro

 

 

Les 13 et 15 juillet 2012

Lise Mathilde Froustey
Colas Pierre Arthur Raveau
Widow Simone Stéphane Phavorin
Alain François Alu

***

logo été danse

 

Les étés de la danse commence aujourd’hui. Je n’ai pas du tout eu le temps de me pencher sur le programme (malgré les attentes de certains..). Deux compagnies viennent
s’installer à Paris. Alvin Aley Dance Theater qui revient pour la deuxième fois dans le cadre de ce festival d’été, ainsi que la Paul Taylor Dance Company. Deux compagnies au langage très
différent. A découvrir ou à revoir sans modération !

 

Les 13 ballets de la Paul Taylor Dance Company : Aureole (1962), Big Bertha (1970), Esplanade (1975), Cloven Kingdom (1976), Mercuric Tidings (1982), Roses (1985), Syzygy (1987),
Brandenburgs (1988), Company B (1991), Piazzolla Caldera (1997), Beloved Renegade (2008), The Uncommitted (2011), Gossamer Gallants (2011).

 

Les 15 ballets de la Alvin Aley Dance Theater :

•    3 ballets d’Alvin Ailey : Night Creature, Revelations, Streams

•    3 ballets de Robert Battle : In/Side, Takademe, The Hunt

•    1 ballet de Judith Jamison : Love Stories avec Robert Battle et Rennie Harris

•    3 ballets d’Ulysses Dove : Episodes, Urban Folk Dance, Vespers

•    1 ballet de Camille A. Brown : The Evolution of a Secured Feminine

•    1 ballet de Rennie Harris : Home

•    1 ballet de Ohad Naharin : Minus 16

•    1 ballet de Paul Taylor : Arden Court

•    1 ballet de Joyce Trisler : Journey

Vous pourrez aussi découvrir les compagnies au travail les mercredi 27 juin, 4 juillet, 11 juillet
et 18 juillet.

Le stage en revanche qui devait avoir lieu à Elephant Paname est annulé.

Plus d’infos et réservations, suivez le lien.

A lire : L’express target= »_blank »>Révolution de ballets

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Ulyana Lopatkina par Anne Deniau

© Anne Deniau

 

Ouliana Loptkina vient présenter un gala au Théâtre Montansier à Versailles. Deux dates, vendredi et samedi 20h30.

Pour plus d’infos et réserver, suivez le lien.

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Et aussi, La Création du Monde de Faustin Linyekula
par le Ballet de Lorraine au Théâtre de la Ville.

  • Le ciné de la semaine

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Raymonda en direct du Bolshoï c’est dimanche après midi, dans les cinémas Pathé, Gaumont et associés.

Vous ne verrez pas danser Zakharova comme prévu initialement, mais elle est remplacée au pied levé par Maria Alexandrova, qui sera accompagnée par Ruslan Skvortsov.

  • En vrac

Le concours interne de l’Opéra de Paris a eu lieu la semaine dernière. Alice Cantonnet et Antonio Conforti ont été engagés.

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Le concours externe a eu ensuite lieu. Sae Eun Park et Antonin Monié-Cesse ont été engagés.

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Philippe Découflé continue de faire parler de lui dans les médias. a lire et voir sur CultureBox.

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Vous allez à Avignon cet été ? Voici la sélection danse à lire dans Le Figaro.

  • Bonus vidéo

Allez, parce que ça fait trop plaisir… Myriaaaaammmm !