Mathilde Froustey

Nouvelles de 2013 n°15

Beaucoup de temps a passé depuis ma dernière chronique, je renonce à la régularité, mon emploi du temps étant trop fluctuant !

Beaucoup de beaux spectacles vus ces trois dernières semaines, dont le très émouvant Kontakthof de Pina Bausch. Tout est dit sur les relations humaines avec si peu de mots. Les danseurs de la compagnie sont beaux, font passer des émotions comme personne.

L’autre très beau spectacle que j’ai vu ces dernières semaines est Désordres de la compagnie 3ème étage menée par l’ingénieux Samuel Murez. Un spectacle euphorisant, plein de bonnes idées, qui vous capte du début à la fin. La danse est virtuose, on rit, on est touché, on est impressionné, on est baladé aux quatre coins de la scène par des chorégraphies inventives et intelligentes.

La dernière de la soirée mixte Nijinsky/Béjart/Robins/Cherkaoui/Jalet, fut belle mais sans grandes sensations fortes. Le Boléro avait pris de la fluidité en comparaison de la générale. Un faune très sexuel de Jérémie Bélingard, un beau duo, entre Myriam Ould Braham et Mathias Heymann, lequel avait déjà brillé lors de l’oiseau de feu.

Je crois que je suis passée à côté de Light de Béjart. De la belle danse, de beaux danseurs, mais la chorégraphie m’a laissée de marbre.

Petit rappel, les réservations pour la Dame aux camélias ont ouvert aujourd’hui sur le net, pensez à réserver, surtout pour le 10 octobre, les adieux de Letestu.

  • Les sorties de la semaine

La Sylphide de Pierre Lacotte est au palais Garnier depuis samedi soir. La Sylphide raconte l’histoire du jeune James, fiancée à la jolie Effie. Cette idylle amoureuse se rompt quand James tombe amoureux d’une charmante Sylphide, sorte d’être féérique. James voudra garder la sylphide près de lui, mais c’est un lourd prix à payer.
La Sylphide est un ballet romantique qui exige de belles exigences techniques comme artistiques. Les garçons devront montrer toute leur belle technique de saut tout en ne perdant jamais de vue leur rôle. Pour les filles, il faudra montrer de la légèreté, de l’évanescence, qeulque chose de vaporeux dans les bras et dans les jambes. Pour cela, il ne faut pas manquer la venue de la belle Obraztsova les 24 juin, 28 juin, 2 et 8 juillet.
Voir toute la distribution, clic
Plus d’infos et réservations, clic

Dorothée Gilbert dans La sylphide

 Tabac rouge de James Thierrée s’installe au théâtre de la ville. Les premières critiques ne sont pas très bonnes, mais si vous souhaitez découvrir ce que peut faire le talentueux danseur magicien comme chorégraphe, cela se passe du 25 juin au 8 juillet.
Plus d’infos et réservations, clic

Tabac Rouge de James Thiérrée

  • La nouvelle de la semaine

Mathilde Froustey l’a annoncée cette semaine : elle a pris la décision de partir au San Francisco Ballet, dirigé par le chorégraphe Helgi Tomasson. Grande compagnie, au répertoire très riche, elle y entre directement comme « principal », équivalent de nos étoiles. Elle pourra y danser Ratmansky, Mc Gregor, Possokhov, Christopher Wheeldon, Morris, Lifar, Liam Scarlett, Balanchine, Robbins… Bravo à elle et on lui souhaite beaucoup de bonheur dans cette nouvelle aventure ! Peut-être reviendra-t-elle danser en France quand Millepied prendra la direction….

« Il est grand temps de vous annoncer qu’à partir du 1er juillet je deviendrai « Principal dancer » au San Francisco Ballet pour la saison 2013/2014 !
Merci encore à vous tous pour votre soutien et votre amitié, merci au public parisien pour toute l’énergie et l’amour que vous m’avez offert, ce fut un immense plaisir de danser pour vous !
Merci enfin à cette magnifique compagnie du Ballet de l’Opéra de Paris pour ces 11ans passés aux cotés d’êtres et de danseurs exceptionnels que je continuerai à admirer toujours. »

Mathilde Froustey en Amérique

  • La vidéo de la semaine

Allez encore un peu de Mathilde Froustey !

Nouvelles de 2013 n°2

La semaine dernière fut agitée. Le monde de la danse a été bouleversé par un attentat terrible contre le directeur artistique du Bolchoï Sergeï Filin. Jeudi soir, tard, un homme masqué a aspergé le visage du danseur d’acide. Son visage est brûlé et il y a un grand risque qu’il perde la vue. L’homme avait déjà reçu des menaces car sa gestion et ses choix artistiques ne plaisent pas à tout le monde. Alexei Ratmansky, qui a eu le même poste par le passé, a témoigné que l’ambiance dans le théâtre n’était pas toujours bonne. De nombreux danseurs ont témoigné de leur soutien, dont Svetlana Zakharova. Brigitte Lefèvre a aussi donné son soutien, à titre personnel et de tout l’Opéra de Paris. Plus d’infos sur le sujet, dans Le Huffington Post, Le Guardian, Euronews, Le New-York Times et Le Monde.

Je n’ai pas vu beaucoup de danse ces derniers jours. Je suis allée au théâtre voir des bonnes choses, comme Tristesse animal noir, au théâtre de la Colline. La pièce d’Anja Hilling, mise en scène par Stanislas Nordey, traite de la catastrophe. Comment vivre quand on a vécu un tel traumatisme ? Que faire de sa culpabilité quand on est responsable ? Le texte est dur, mais criant de vérité. Les comédiens sont vraiment excellents, et moi qui ne suis pas toujours enthousiaste du style Nordey, j’ai été plutôt conquise cette fois là. Ma chronique à relire, clic. La purge que je me suis tapée était Nouvelle comédie fluviale qui se joue en ce moment au Théâtre du Rond-Point. Humour gras, blagues à tiroirs, décor en carton pâte, sketch qui font des flops, j’ai trouvé la pièce très ringarde, et j’ai vraiment souffert devant tant de niaiseries… Heureusement, ma joie est revenue quand je suis allée voir Fin de partie à l’Odéon. Chef d’œuvre littéraire, la pièce de Beckett est jouée avec brio et intelligence. Cela fait du bien de voir ces grands textes, mis en scène avec tant de justesse. Relire ma chronique, clic.

Décor de fin de partie, en ce moment à l'Odéon, photo d'Agathe Poupeney

J’ai aussi assisté à la rencontre AROP avec Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt, dont je vous ferai un petit compte rendu dans la semaine.

Pas vu grand chose au cinéma, si ce n’est Tabou, film de Miguel Gomes, qui raconte en noir et blanc et sur un discours narratif la vie d’une femme, qui a eu une grande histoire d’amour cachée, lors de sa vie en Afrique. Le film ne m’a pas emballée alors que les critiques sont dithyrambiques. Je suis restée un peu à côté du film, pas assez touchée sans doute par cette histoire d’amour, qui arrive après une première partie, qui se passe à Lisbonne et qui est bien longue. Voir la bande annonce, clic. J’ai hâte d’aller voir le dernier Tarentino.

Ce week-end j’ai été enchantée par la neige, j’ai longtemps marché dans Paris, Garnier étant à deux pas de chez moi, je me suis laissée aller à faire ma touriste.

Garnier sous la neige @lepetitrat sous Instagram

  • Les sorties de la semaine

A Chaillot, il faut foncer voir Don Quichotte du Trocadéro. Presse, bloggeurs et spectateurs sont très enthousiastes devant ce spectacle plein de vie, drôle et bien chorégraphié.
Plus d’infos et réservations, clic.
A lire :
Le blog de la blonde, clic
Culturebox, José Montalvo invente Don Quichotte, clic
Le Figaro, Don Quichotte revient dans la danse, clic
Les Balletonautes, clic

Au Théâtre de la Ville, la compagnie Ultima Vez vient avec Œdipus/bêt noir, chorégraphié par Wim Vandekeybus. Cette chorégraphie reprend le mythe d’Oedipe par le biais du livre de Jan Decorte. Dans un atmosphère très sombre, 16 danseurs et comédiens racontent le mythe grec. Voir un extrait vidéo, clic.
Plus d’infos et réservations, clic

Côté théâtre, vous l’aurez compris, je vous conseille fortement Fin de Partie, à l’Odéon, mis en scène par Alain Françon. Joël Pommerat propose une pièce aux ateliers Berthier, La réunification des deux Corées, qui m’a déjà mis l’eau à la bouche, le rendez-vous est pris.

  • La beauté de la semaine : Mathilde, again ! Par Julien Benhamou.

Mathilde Froustey par Julien Benhamou

  • En vrac

La collection Ballet Rosa dessinée par Isabelle Ciaravola est disponible chez Cas danse ! Personnellement, je vais aller y faire un tour dès la semaine prochaine, ce petit justaucorps grenat en velours et dentelle me fait bien envie.

L’exposition Noëlla Pontois débutera le 1er février à Elephant Paname. La danseuse étoile fera une séance de dédicace les 2 et 14février ainsi que  les 2, 21 et 24 mars. On sait déjà que sa loge sera reproduite à l’identique avec des objets personnels.

L’Opéra de Paris est encore montré du doigt pour « harcèlement moral ». Cette fois ci, le dossier concerne les hôtes de caisse de l’Opéra Bastille. Décryptage par L’Express, clic.

Revoir Tam Taï de Karine Saporta sur ARTE Live Web, spectacle du festival Suresnes Cité Danse, clic.

Blanca Li devrait réitérer sa fête de la danse au Grand Palais en septembre.

Agathe Poupeney expose ses photographies du 19 janvier au 2 février à Viry-Châtillon dans le cadre du festival de danse Les envolées. Plus d’infos, clic.

A lire, un portait d’Aurélie Dupont qui dansera Giselle lors de la tournée en Australie, clic.

Sharon Fridman a un nouveau site internet, clic

  • La vidéo de la semaine

Maria Alexandrova et Sergei Filin dans la Fille du Pharaon.

Nouvelles du 17 décembre

Voilà la fin de l’année qui pointe son nez et le retard s’accumule. Il est temps que je prenne des vacances pour me consacrer un peu à l’écriture, car cela me manque ! J’ai en revanche vu des choses belles, très belles.

La soirée Forsythe /Brown a rempli ses promesses. A la première, j’ai revu la distribution de la générale et j’ai de nouveau passé une très belle soirée. Je ne désespère pas de vous publier le compte rendu cette semaine.

J’ai passé une soirée horrible devant Ballet am Rhein. Martin Schlöpfer est le nouveau chorégraphe encensé un peu partout. J’ai passé une soirée atroce. La première pièce était hideuse dans l’esthétique, chorégraphiquement creuse… La deuxième se voulait dans la lignée de Cunningham, mais manquait cruellement de sens et de beauté. Les corps étaient écartelés, la chorégraphie générale ne parvenait pas à trouver du contenu. J’ai trouvé tout cela bien prétentieux et j’ai regretté ma soirée.

La soirée du lendemain fut plus pétillante, Mathilde Froustey a réveillé Bastille et réchauffé les cœurs. Ce fut une très jolie soirée. Relire ma chronique, clic.

Le week-end dernier, je me suis exilée en Belgique (c’est à la mode en ce moment!) et j’ai passé un très bon moment entre la Cendrillon de Pommerat, La Traviata, les amies, la bonne bouffe, le joli musée Magritte.

Cette semaine fut plutôt calme, j’ai eu juste le temps d’aller au cinéma voir Les invisibles, documentaire délicieux sur le parcours d’homosexuels âgés entre 60 et 80 printemps. Le film parle d’amour, de plaisir, de tendresse, de luttes sociales. Il parle aussi du temps qui passe, de la vieillesse et c’est avec un regard tendre sur cette dernière période de la vie que le réalisateur a filmé ces personnages. J’ai beaucoup aimé ce film et je vous le conseille.

Côté théâtre je me suis aventurée avec Youssef au théâtre Montansier à Versailles. Nous sommes allés voir L’annonce faite à Marie de Paul Claudel et ce fut un massacre. Le texte était très mal dit, le jeu atroce, la mise en scène à pleurer. Le metteur en scène est tombé dans un prêche de la foi sans rien comprendre finalement de la dimension spirituelle du texte, à son humanisme. avec la pluie qui tombait, nous sommes sortis rincés.

Cette semaine, je retourne voir Don Quichotte, et le NDT en live au cinéma. Ensuite, ce sera les fêtes. Je reviendrai à Paris pour la semaine du Nouvel An.

  • Les sorties de la semaine

Akram Kahn s’installe au Théâtre de la Ville avec un solo DESH. Il faut aller voir Akram Kahn parce qu’il est fascinant, parce que sa gestuelle est unique, son corps est captivant. Le voir en solo est une occasion unique de découvrir son univers.
Infos et réservations, clic

Jeudi soir, il faut aller voir la soirée Paul Lightfoot et Sol Léon.  en direct du NDT, diffusé dans les cinémas Pathé Gaumont. La compagnie du NDT est une des plus belles d’Europe et le travail de Paul Lighfoot qui a repris la compagnie depuis Kylian est magistral. Voilà un chorégraphe qu’il faut découvrir, le programme est très alléchant :
SH-BOOM / SOL LEÓN & PAUL LIGHTFOOT, 1994.
SHOOT THE MOON / SOL LEÓN & PAUL LIGHTFOOT, 2005
SAME DIFFERENCE / SOL LEÓN & PAUL LIGHTFOOT, 2007.
Plus d’infos et réservations, clic.

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Toujours à l’Opéra de Paris, Don Quichotte dont les distributions sont une surprise chaque jour ! Allez-y et vous aurez de belles surprises !

A Garnier, c’est la soirée Forsythe Brown qui occupent les lieux. Je n’y retournerai qu’au 31 décembre pour ma part.

A lire sur le ballet :
Le Monde, Les Ballets décapants de Forsythe/Brown, clic.
ResMusica, Le ballet de l’Opéra éblouissant dans Forsythe, clic.
Le Figaro, William Forsythe, « je travaille comme une compositeur », clic.
Financial Times, Forsythe/Brown programm, clic.
Les Echos, Fort de Forsythe, clic.

Et aussi  dans les suggestions de sorties :
Coppélia à Versailles, clic du 18 au 21 décembre.
Jusqu’à demain Octopus de Decouflé à Chaillet, clic et ma chronique, clic
Plan B d’Aurélien Bory au Théâtre du Rond-Point, clic

  • Les films de la semaine

Le concours de danse est sorti depuis la semaine dernière. Ce documentaire raconte l’histoire de jeunes danseurs qui passent le YAGP. J’avais apprécié le film même si je trouve qu’il réduit la danse à quelque chose qui me touche peu. Le film n’en est pas pour autant inintéressant et je vous conseille vivement de le voir, car il permet de saisir la volonté du danseur, de réussir à tout prix.
Ma chronique est à relire ici, clic.

Affiche le concours de danse

Un autre très joli film est à voir vite avant qu’il ne disparaisse des écrans : Anna Halprin, le souffle de la danse. Ce film revient sur le parcours de la danseuse et chorégraphe qui a fait ses premiers pas avec Isadora Duncan. Peu connue du public, elle est pourtant un des piliers de la danse contemporaine, au même titre que Graham, Cunningham ou Brown.
Voir la bande annonce, clic.
La critique des Inrocks, clic.
La critique du Monde, clic.

Anna Halprin, le souffle de la danse

Dernier film en lien avec la danse, c’est ce mercredi que sort le film de Valérie Donzelli, Main dans la main, qui a été tourné à l’Opéra Garnier. Voir la bande annonce clic.

  • En vrac

Isabelle Ciaravola a crée une ligne de vêtements de danse. Elle a fait des photos amateurs à Elephant Paname, en attendant des plus belles. Celles là nous donnent déjà envie. Personnellement je craque pour ce petit justaucorps aux bretelles cachées.

Au festival d’automne 2013 on aura la chance de voir Anna Teresa de Keersmaecker, Boris Charmatz, Trisha Brown…

Lundi dernier, Stéphane Lissner, futur directeur de l’Opéra de Paris était l’invité de France inter. A réécouter, clic.

  • La vidéo de la semaine

François Alu et Mathilde Froustey dans Don Quichotte !

Don Quichotte avec Mathilde Froustey et Pierre-Arthur Raveau

La salle n’était pas pleine hier soir à Bastille. Pourtant les balletomanes ne s’y sont pas trompés en venant assister à la première représentation de Mathilde Froustey en Kitri. On peut dire qu’hier soir Mathilde Froustey a eu sa revanche sur le concours. Le public a été conquis par sa technique, brillante, et son interprétation, intelligente. Ce que Froustey a et qui charme tout le monde, c’est son amour du partage en scène. Elle donne sans relâche. La soirée fut en crescendo et la belle danseuse m’a eue là où je ne l’attendais pas.

L’acte I est sans doute un des plus difficiles du répertoire car il nécessite une bonne endurance. On a senti les deux protagonistes un peu stressés, notamment dans les portés. L’entrée en scène de Kitri est réussie, le premier temps levé est puissant, imposant, et la place entière de Barcelone ne peut que la suivre des yeux.

L’espièglerie de Froustey n’est plus à démontrer. Elle joue à merveille cette chipie amoureuse et séductrice. Les passages vifs sont piquants et enlevés. Le couple formé par Pierre-Arthur Raveau apporte beaucoup de fraîcheur à ce ballet.

J’ai beaucoup ri de voir Takeru Coste en Sancho Pança. Il avait une pantomime claire et semblait bien s’amuser à jouer ce personnage gourmand et ivrogne.

Époustouflante, Kora Dayanova en danseuse de rue, qui de ses yeux de biche, séduit tous les toréros. Elle a vraiment un style plein d’élégance et de finesse qui s’accordait à merveille avec Christophe Duquenne, débordant de virilité.

Au deuxième acte, la première scène est l’occasion d’admirer une fois de plus les talents d’Allister Madin. Son chef gitan est un régal. Il mange la scène et s’impose avec beaucoup de facilité.

Je suis en revanche toujours perturbée par ce début de deuxième acte qui est sur la même musique que le premier acte de Bayadère, mais ce passage avait le mérite de revoir le couple Kitri Basilio dans un adage bien mené et plein de tendresse.

La surprise et l’émotion sont venues pour moi à la scène du rêve de Don Quichotte. Au milieu des dryades, Kitri devient Dulcinée et c’est avec une grande élégance que Mathilde Froustey est passée de l’une à l’autre. Je n’aime pas trop ce passage chorégraphique, je préfère de loin la version Bolchoï qui est plus lisible pour le spectateur. Chez Noureev, on se perd un peu entre Cupidon, la reine des Dryades et Dulcinée. Mathilde Froustey a réussi à être au-dessus avec beaucoup de grâce. Ainsi, Don Quichotte ne pouvait voir qu’elle. Sa variation est un délice, elle est très musicale et enchaîne de très beaux équilibres. Le chef d’orchestre la suit, leur complicité est rare en danse et nous avons eu le droit à une très belle interprétation musicale. Cet acte II devient magique, quand il a d’ordinaire l’habitude de m’ennuyer.

Au troisième acte, on atteint des sommets. Froustey est déchaînée, elle profite de toute la scène et domine la chorégraphie. Elle offre au public de la danse et non un simple enchaînement de variations vues et revues. Elle nous donne à voir un équilibre arabesque magnifique qui dure, qui dure, qui dure… Le public en devient fou ! Le chef d’orchestre ne la quitte pas des yeux pour relancer la note suivante. Battement de cils de la belle et l’audience crie bravo ! Elle risque des fouettés difficiles ( 4-3-4) et se joue des ratés, enchaîne les tours. Elle danse, danse, danse encore et garde cette audace de la scène.

Le public est aux anges, moi la première. Ovation et pluie de bravos pour la belle danseuse. De ma place je la vois remercier chaleureusement chef d’orchestre et musiciens. Une très belle soirée.

NB : ne plus accepter le premier rang de Bastille. Contrairement à Garnier, on ne voit pas les pieds.

Distribution du 5 décembre

Kitri Mathilde Froustey
Basilio Pierre Arthur Raveau
La Reine des Dryades Héloïse Bourdon
Espada Christophe Duquenne
La Danseuse de rue Sarah Kora Dayanova
Cupidon Marine Ganio
Le Gitan Allister Madin

Nouvelles du 29 octobre

Lundi, il faisait encore beau et on n’était pas à l’heure d’hiver, c’est sous un soleil radieux que je me suis rendue à la rencontre Arop avec Marie-Agnès Gillot. Artiste décidément fascinante, on a passé un très bon moment. A relire ici.

Mardi, l’angine m’attaque et conclusion mercredi, j’annule Hopper avec A*** et je reste au lit. Je finis Oh…! de Philippe Djian dont j’adore l’écriture, mais dont les thème glauques me clouent au lit.

Jeudi, motivation, direction le bois de Vincennes pour voir Deux Labiches de moins mis en scène par Nicolas Bouchaud. J’ai passé une excellente soirée. Deux pièces sont mises en scène à la suite. Du vaudeville au texte fin, une façon de dire le texte très intelligente, el tout coupé par des chansons. Une mise en scène avec un décor en carton qui se démonte au gré des besoin, c’était très intelligent. Les jeunes comédiens étaient fabuleux, j’ai ri de bon cœur, c’était une très bonne soirée.

Vendredi, motivation et puis non. J’ai loupé Miss Knife chante Olivier Py.

Samedi, journée danse danse danse. Enfin à regarder, je sèche et les pilates et la danse classique. Quand mes pieds vont de nouveau entrer dans les pointes, ils ne vont pas comprendre. Je suis allée voir la répétition publique de Don Quichotte. D’un opéra à une autre, il n’y a que quelques arrêt de métro. Le soir j’ai découvert la soirée Gillot/Cunningham, qu’il faut aller voir cette semaine.

Vacances pour moi cette semaine, un petit compte rendu peut être rapide de la soirée Gillot/Cunningham,  je reviendrai la semaine prochaine avec le concours interne de l’Opéra de Paris, Peau d’âne à Chaillot, Médée au TCE…

  • La sortie de la semaine

Cette semaine à l’Opéra de Paris débute la soirée mixte Gillot/Cunningham. Marie-Agnès Gillot a été choisie par Brigitte Lefèvre pour écrire une pièce pour la compagnie. Ne cherchez pas d’histoire, cela commence avec un rideau jaune et noir, comme du scotch de chantier. Sous-apparence est un voyage au milieu d’une maison. Une cour, un jardin, des fenêtres derrière lesquelles on peut se cacher. Au sol un lino miroir qui reflète les danseurs et les décors. Projeté sur le fond de scène, des radios de colonne vertébrale, celle de la double scoliose de la chorégraphe. Cette création est à l’image de la danseuse-chorégraphe, colorée, très influencée par Pina Bausch (vous verrez le très beau passage sur l’Agnus Dei), très perchée sur les pointes. Un peu court pour moi, 30 petites minutes, mais on passe un très bon moment.

Anton Bruckner, Morton Feldman, György Ligeti Musique
Marie-Agnès Gillot Chorégraphie
Olivier Mosset Décors
Walter Van Beirendonck Costumes
Madjid Hakimi Lumières
Laurence Équilbey Dramaturgie musicale

Les distributions sont ici, clic.  Un peu incomplètes, ils auraient pu mettre le corps de ballet. Dans Sous apparence, on retrouve Amandine Albisson, Laurène Lévy, Letizia Galloni, Caroline Bance, Maxime Thomas, Audric Bézard.
A revoir pendant une semaine, Marie-Agnès Gillot était l’invitée du magazine de la santé pour parler de ses problèmes de dos et de sa création. Clic. A 13 minutes.
A relire, ma chronique sur la répétition publique, clic.
A relire, la rencontre AROP avec Marie-Agnès Gillot, clic.
Ecouter les interviews des différents intervenants sur la création, clic.

La deuxième pièce présentée est celle de Merce Cunningham Un jour ou deux. Cette pièce créée pour l’Opéra de Paris il y a trente ans est construite de la même façon que les autres pièces de Cunningham. Les danseurs ont travaillé dans le silence. La musique de John Cage n’est jouée que lors du spectacle (ou répétitions scène orchestre). On retrouve le langage de Cunningham que je trouve très envoûtant pour ma part. Académiques délavés qui vont du vert au noir. Les rythmes des danseurs, chacun avec son métronome dans la tête. La musique de Cage peut peut-être faire fuir le spectateur, car les percussions ne sont pas toujours agréables à l’oreille. Laissez-vous envouter par la danse, moi j’adore….

Renseignements et réservations, clic.

Autres sorties à faire : West Side Story au Théâtre du Châtelet, clic. Mais vous avez le temps, c’est jusqu’au 1er janvier. C’est la comédie musicale à voir, si vous ne l’avez pas déjà vue il y a trois ans.

La danse contemporaine est aussi à l’honneur au Théâtre de la Ville. Gallotta avec Racheter la mort des gestes propose un parcours à travers un carnet chorégraphique. Raconter la danse avec ceux qui la font, ce qui l’ont fait, ceux qui voudraient la faire.
Plus d’infos et réservations, clic.

  • La beauté de la semaine

  • En vrac

Portrait de Myriam Ould-Braham sur le site de l’Opéra de Paris, clic.

Brigitte Lefèvre parle d’Eric Vu-An après une visite au ballet de Nice, à regarder en vidéo, clic.

`Voir et revoir Swan Lake de Dada Masilo, c’est sur ARTE Live Web, clic.

Don Quichotte sera diffusé sur ARTE le 4 janvier à 20h50.

La presse américaine continue de parler des projets de Benjamin Millepied, clic.

  • La vidéo de la semaine

La marque de vernis O.P.I. a réalisé un petit clip. C’est une battle cheval contre danseuses… Qui gagnera ?