Maguy Marin

Saison 15 16 du ballet de l’Opéra de Paris

Très attendue, Benjamin Millepied a dévoilée cette toute nouvelle saison le 04 février. Nouveau site internet, vidéos de présentation des étoiles, une communication ultra efficace, Millepied a décidé de changer de vitesse. Il présente une saison quelque peu surprenante, qui lui ressemble, entre classique et nouveaux chorégraphes en vogue. Mais aussi de belles initiatives émanent de ce projet comme l’association de William Forsythe comme chorégraphe résident, ou encore l’Académie, cette nouvelle institution qui aura pour entre autres buts de permettre à de jeunes chorégraphes de se lancer, mais aussi d’apprendre à construire une chorégraphie. Millepied a su convier des invités d’exceptions pour cette première saison : Anne Teresa de Keersmaeker, Maguy Marin, la Batsheva Dance Company. On ne peut que s’en féliciter. Beaucoup de soirées mixtes, ce qui est un risque quand on sait que ces soirées parfois déçoivent et ne font pas le plein ; c’est aussi une manière pour Millepied de faire découvrir sa culture très américaine au public français, avec de nombreux Balanchine mais aussi les chorégraphes à la mode comme Justin Peck , Christopher Wheeldon ou Liam Scarlett.

10891434_1054273971253051_9047198820140581255_n

Regardons cette saison, qui comme chaque année fera des heureux et des malheureux !

  • Gala d’ouverture de saison, 24 septembre 2015

Millepied l’américain ! Et oui c’est comme ça que le voient les balletomanes les plus conservateurs. En effet, comme dans les compagnies américaines, Millepied a choisi de démarrer la saison avec un Gala, qui ne peut pas se prendre dans un abonnement. Un soirée spéciale réservée aux privilégiés, ambiance tapis rouge et glamour garantie ! Sauf que c’est la seule soirée où il y aura le défilé du ballet et là, les amoureux du ballet et de cette tradition font grise mine. D’autant que (ô sacrilège !!) Millepied a décidé d’en change la musique : la compagnie ne défilera pas sur La marche troyenne mais sur du Wagner… Une décisison qui fait jaser !

défilé

Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h40 avec entracte

  • Jérome Robbins, George Balanchine, Benjamin Millepied 22 sept au 11 octobre 2015

Première soirée de l’année qui donne le ton pour la suite, une soirée mixte, très NYC Ballet, avec l’ Opus 19/ The dreamer (musique : Prokofiev concerto pour violon n°1 en ré majeur), qui fait son entrée au répertoire. Millepied donnera une création sur une musique de Nico Muhly qui ne manquera pas de se fondre dans cette soirée néoclassique. Pour terminer en beauté, le très beau Thèmes et Variations de Balanchine. Un classique à voir et à revoir.

6-ThemeAndVariations-Gallery_Largest_816x450

Lieu : Palais Garnier
Durée 2h00
Extrait vidéo 1, clic
Extrait vidéo 2, clic
Réservation hors abonnement le 26 mai

  • 20 danseurs pour le XXème siècle Boris Charmatz

Millepied l’avait promis, il l’a fait. Il voulait que la danse se diffuse partout, pas forcément dans les salles de spectacle. Il convie donc Boris Charmatz à venir faire une création qui sera visible dans les espaces publics de Garnier. Passé le côté amusant de la chose, on se demande comment cela va-t-il se passer. Est-ce que ce sera une balade dans le Palais Garnier ou est-ce qu’il va utiliser l’espace du grand escalier comme l’a déjà fait José Martinez dans son ballet Les enfants du Paradis ? A voir.

01-hd (1)

Lieu : dans les espaces publics de Garnier
Durée : 2h
Réservation hors abonnement le 26 mai

  • Anne Teresa de Keersmaecker du 21 octobre au 8 novembre

Excellente idée que de convier Anne Teresa de Keersmaecker qui a défaut de ne plus avoir sa place à la Monnaie (ndrl : l’Opéra belge a décidé qu’il n’y aurait plus de programmation danse la saison prochaine) pourra confier ses œuvres au ballet de l’Opéra de Paris. On sait la joie que ce fut pour nombreux danseurs de danser Rain. C’est avec 3 œuvres et non des moindres que la chorégraphe vient présenter son travail : Quatuor n°4 (Bartok)/ Die grosse Fugue (Beethoven) / La nuit transfigurée (Schönberg).

02-hd (1)

Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h45
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 9 juin

  • La Bayadère du 17 novembre au 31 décembre 

Sans nul doute, le plus beau et majestueux ballet de Rudolph Noureev. L’histoire de Nikiya et de Solor qui tombent amoureux dans un temple sous l’œil d’un Brahmane jaloux. Cet amour est contrarié par le Rajah qui a choisi Solor pour sa fille Gamzatti. S’ensuivent jalousie, revanche, meurtre, pardon, mort, résurrection. Bref c’est mieux qu’un film ! Entre l’Inde fantasmée du XIXème siècle et la descente des ombres en tutu blanc, on ne peut qu’être émerveillé. A voir et à revoir.

jm-la-bayadere-corps-line_500

Lieu : Opéra Bastille
Durée : 2h50
En vidéo, clic
Lire une ancienne chronique, clic
Réservation hors abonnement le 8 septembre

  • Christopher Wheeldon / Wayne Mc Gregor / Pina Bausch du 1er au 31 décembre

La soirée mixte à ne pas manquer, pour le Sacre du printemps de Pina Bausch. Pour moi c’est la plus oeuvre du répertoire. La soirée commencera avec Polyphonia de Christopher Wheeldon et une création de Mc Gregor sur une musique de Pierre Boulez.

422094_10150587037701738_1817819915_n

Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h10
Le sacre extrait vidéo, clic
Lire une ancienne chronique, clic
Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Démonstrations de l’école de danse du 5 au 20 décembre

Comme tous les ans, les petits rats viennent sur la scène de Garnier présenter leur travail. On assiste à plusieurs cours de danse, impeccablement réglés. C’est toujours plaisant à voir. On peut même déceler des futurs talents !

Lieu : Opéra Garnier
Durée : 2h
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Batsheva Dance Company du 5 au 9 janvier

Voilà qu’après Chaillot, la Batsheva s’invite à l’Opéra de Paris. L’occasion de découvrir une nouvelle pièce du répertoire de cette compagnie si géniale ! Danseurs fabuleux, une énergie incroyable, l’assurance d’une bonne soirée !

ThreeDagon

Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 6 septembre

  • Jérome Bel Jérome Robbins, du 5 au 20 février 

Jérôme Bel est de retour à l’Opéra de Paris après le solo qu’il avait fait pour Véronique Doisneau. Il sera accompagné des variations de Goldberg de Jerome Robbins. Les pièces néoclassiques se suivent et ne se ressemblent pas…

GoldbergVariations_thumb

Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h avec 1 entracte
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 6 octobre

  • Rosas compagnie invitée  du 26 février au 6 mars

L’invitation d’Anne Teresa de Keersmaeker s’est aussi faite avec sa compagnie. Elle dansera ua Centre Pompidou cette pièce mystérieuse Work / Travail / Arbeid qui dure plus de 10 heures et qui peut donc se vivre d’une seule traite ou en plusieurs fois.

Arbeid

Lieu : Centre Pompidou
Durée : 11h
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement en septembre

  • Soirée Iolanta / Casse Noisette

Une soirée mixte au sens propre du terme : de l’opéra et du ballet réunis pour cette soirée Tchaikovsky. Côté ballet, un Casse Noisette chorégraphié à 5 : Sidi Larbi Cherkaoui, Édouard Lock, Benjamin Millepied, Arthur Pita, et Liam Scarlett. Cinq écritures, cinq artistes, qui peuvent donner une pièce qui promet le meilleur comme le pire.

Tchaikovsky_1906_Evans

Lieu : Palais Garnier
Durée : /
Réservation hors abonnement le 6 novembre

  • Roméo & Juliette du 19 mars au 16 avril 2016 

 

Tout le monde connaît l’histoire et pourtant on ne s’en lasse pas. Sur la musique très narrative de Prokofiev, Noureev signe sans aucun doute son ballet le plus cinématographique. Un chef-d’oeuvre !

apo0790072

Lieu : Opéra Bastille
Durée : 3h
Extrait vidéo, clic
Lire une ancienne chronique, clic
Réservation hors abonnement le 17 novembre

  • Ratmansky / Balanchine / Robbins / Peck du 22 mars au 5 avril 2016.

Encore une soirée mixte qui réunira Ratmansky et son Seven Sonotas (musique de Scarlatti). Ceux qui me lisent savent que je n’ai pas encore adopté le #Ratmanskyness… Mais je n’attends que d’être convaincue. Encore un Balanchine qui fait son entrée au répertoire, Duo concertant, sur une musique de Stravinsky. Puis le très beau Other Dances de Jerome Robbins et In Creases de Justin Peck sur une musique de Philip Glass (décidément!)

Léonore Baulac concours de promotion

Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h45
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 17 novembre

  • Spectacle de l’école de danse du 14 au 18 avril 2016.

Toujours d’une grande qualité, le spectacle de l’école est l’occasion de découvrir un peu mieux les personnalités de l’école de danse. Cette année, ils danseront Les forains de Roland Petit et Piège de lumière de John Taras.

02-hd (2)

Lieu : Palais Garnier
Durée : /
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Maguy Marin du 25 avril au 3 mai 2016

Les applaudissements ne se mangent pas, musique de Denis Mariotte : avec un tel titre, on a déjà une folle envie de découvrir cette pièce, si on ne l’avait pas déjà vue (Biennale de Lyon 2002). La pièce traite des rapports de force entre les êtres, en s’appuyant sur les cultures d’Amérique latine. On connaît le talent de Maguy Marin, pour faire avec juste un regard ou un geste, quelque chose de grandiose. Donner cette pièce à l’Opéra de Paris, c’est faire entrer les danseurs dans une autre dimension que la simple exécution de mouvements. Quand on connaît la force des pièces de Maguy Marin, on a très envie de voir les danseurs de l’Opéra de Paris s’en emparer.

Lieu :  Palais Garnier
Durée : 1h
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 17 novembre.

  • Giselle du 27 mai au 14 juin 2016

C’est avec grande joie que l’on va revoir Giselle au Palais Garnier. En effet, le ballet romantique n’avait pas été donné depuis bien longtemps. Sur un argument de Théophile Gauthier, le ballet raconte l’amour trahi d’une jeune paysanne. Elle en mourra de folie et entrera au pays des Willis, créatures de la forêt qui se vengent des hommes. Giselle est un bijou dont on ne saurait trouver meilleur écrin que la scène de Garnier. On espère qu’on y verra de jeunes danseuses s’y révéler dans le rôle titre et de beaux princes. Un rêve à vivre plusieurs fois.

01-hd

Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h05
Extrait vidéo, clic
Lire une ancienne chronique, clic
Réservation hors abonnement le 12 janvier 2016

  • Compagnie invitée : English National Ballet du 21 au 25 juin 2016

A défaut d’avoir de Royal Ballet, Millepied a convié sa petite sœur dirigé par Tamara Rojo. La compagnie vient danser Le Corsaire, ballet de plus de deux heures.

Le-Corsaire-ENB-083-700x483

Lieu : Garnier
Durée : 2h20 avec entracte
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 12 janvier 2016

  • Soirée Peck / Balanchine du 2 au 15 juillet 2016

Une soirée composée d’une création de Justin Peck sur le concerto pour pianos et orchestre en ré mineur de Poulenc et le Brahms-Schönberg Quartet de Balanchine. Encore une entrée au répertoire de Balanchine ! Un petit goût de nostalgie du NYCB M. Millepied ? Benjmain Millepied adore Justin Peck, il veut donc faire découvrir ce chorégraphe au public français. On en avait eu un aperçu lors de la venue du L.A. Dance Project. Personnellement, cela ne m’avait pas emballée.

01-hd (2)

Lieu : Bastille
Durée : 1h30 avec entracte
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 28 janvier 2016

  • Soirée William Forsythe du 4 au 16 juillet 2016

Quel honneur d’avoir le génial William Forsythe à résidence à Paris ! Il ne faut pas manquer cette soirée qui réunira Approximate Sonata dans une nouvelle version, une création sur une musique de James Blake, et Of any if end. D’habitude les fins de saison ont plutôt un goût fade, avec des ballets mièvres ou des spectacles peu attirants. Là on se précipitera pour voir cette soirée (avant de filer à Avignon?).

02-hd

Lieu : Garnier
Durée : 1h50 avec 2 entractes
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 28 janvier 2016

Une saison 15/16 riche tant en chorégraphes invités qu’en tant  qu’artistes. Millepied a choisi de montrer deux siècles de danse en partant de Giselle, en passant par les ballets du XIXème récrits par Noureev, les néoclassiques du XXème que sont Balanchine et Robbins pour arriver à montrer les nouvelles écritures de Wheeldon, Peck, Ratmansky, mais aussi celles de Maguy Marin, ATDK et Forsythe. Il y a forcément des absents, les chorégraphes français Béjart et Petit (exception faite du spectacle de l’EDD). Millepied a promis qu’on les verrai dans de prochaines saisons. Comme il l’a répété de nombreuses fois, dans les dizaines d’interviews qu’il a données ça et là, il donne beaucoup d’importance à la musique, source d’inspiration infinie pour la danse.

Pour vous abonner vous pouvez le faire en ligne ou par correspondance. J’ai une préférence pour le papier car avec un petit courrier on peut émettre des préférences de placement. L’abonnement à l’Opéra n’offre pas de réduction du prix contrairement à d’autres théâtres. Il garantit d’avoir une place et offre une priorité de réservation pour prendre des places supplémentaires. En champ libre, vous devez prendre au moins quatre spectacles.

Si il ne fallait en choisir que 4 :

  • Vous n’aimez que la danse classique : Bayadère, Roméo et Juliette, Giselle et English National Ballet.
  • Vous vous sentez l’âme d’un New-Yorkais : Soirée Balanchine/Millepied/Robbins, soirée Peck/Balanchine, soirée Ratmansky/Balanchine/Robbins/Peck, soirée Bel/Robbins. Du néoclassique en veux-tu, en voilà !
  • Vous aimez découvrir des compagnies étrangères : Rosas au Centre Pompidou, English National Ballet, Batsheva Dance compagnie + soirée Forsythe (et oui il en faut 4 !)
  • Vous aimez les salades composées : Bayadère, Wheldoon/Mac Gregor / Bausch, Ratmansky/Balanchine/Robbins/Peck et soirée Forsythe.
  • Vous n’aimez que la danse contemporaine : Soirée ATDK, Maguy Marin, soirée Christopher Wheeldon / Wayne Mc Gregor / Pina Bausch et journée Rosas au Centre Pompidou ou la Batsheva Dance Company.

Si vous êtes jeune (- de 30 ans) ou étudiant je vous conseille vivement de regarder l’abonnement AROP. Les dates sont certes fixées mais la réduction vous fera vite changer d’avis ! -50% pour les étudiants et -25% pour les jeunes ! Alors ? Qu’est-ce qu’on attend ? A ce prix là vous pouvez en prendre 8 ! Le site de l’Arop, clic

Qu’irez-vous donc voir la prochaine saison ?

Bilan de la saison 2012 2013

Le temps laisse place aux souvenirs, voilà que je me remets à penser à tout ce que j’ai vu, ce qui m’a touchée, parfois bouleversée, souvent émue et changé mon regard.

Les dix spectacles qui ont retenu mon attention, et auxquels je repense souvent, sont :

  1. Desh d’Akram Khan, vu au Théâtre de la Ville le 29 décembre 2012. Incontestablement celui qui m’a le plus touchée, en alliant la beauté la beauté de la danse et la justesse du propos. La question des origines y est traitée avec beaucoup d’humilité et d’émotion. Relire ma chronique, clic
  2. Medea de Pascal Dusapin, chorégraphie de Sasha Waltz, vu au T.C.E. le 10 novembre 2012. Force, élégance du geste, puissance narrative sur la très belle musique de Dusapin, cette pièce m’a marquée par sa richesse chorégraphique, dont certains passages continuent d’aller et venir dans mon esprit. Relire ma chronique, clic
  3. Kontakthof de Pina Bausch, vu au Théâtre de la Ville les 11 et 21 juin 2013. On se passerait presque de commentaires tant le chef d’œuvre parle de lui-même. Un très grand moment d’émotion, les mots m’ont manqué pour en parler. Non chroniqué.
  4. May B de Maguy Marin, vu au Théâtre du Rond-Point le 1er décembre 2012. Je crois que ce soir là je n’ai pas décollé mon dos de mon siège et mes yeux n’ont pas cligné, tant j’étais absorbée par l’univers beckettien de cette pièce remarquable. Les mouvements et les intentions peignent avec beaucoup de véracité la complexité de la nature humaine. Relire ma chronique, clic
  5. Désordres de Samuel Murez, vu au Théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison le 8 juin 2013. La belle surprise de l’année. Un spectacle brillant, moderne où la forte théâtralité met toujours en valeur la danse, très virtuose, servie par des interprètes comme on ne les voit nulle part ailleurs. Relire ma chronique, clic
  6. Soirée Forsythe/Brown, vu à l’Opéra de Paris, les 3 et 31 décembre 2013. Meilleur programme pour moi de la saison à l’Opéra, j’en garde un excellent souvenir. Le très beau Pas./Parts emportait définitivement le public, avec des danseurs très engagés et lumineux. Aurélia Bellet signait quant à elle une belle performance dans In the middle. Je n’ai pas encore enlevé la musique de Thom Willem dans mon ipod. Relire ma chronique, clic
  7. Soirée Roland Petit, vu à l’Opéra de Paris, vu les 26 et 27 mars 2013. La danse narrative et sensuelle de Roland Petit me fascine. Revoir Carmen était un vrai délice, la nomination d’Eleonora Abbagnato, la cerise sur le gâteau. Le genre de soirée dont je ne saurais me lasser. Relire ma chronique, clic
  8. Brilliant Corners d’Emanuel Gat, vu au Théâtre de la Ville le 6 avril 2013. Très belle chorégraphie, dans cette pièce les corps s’emmêlaient et se démêlaient. Un véritable kaléidoscope. L’exigence et la lisibilité de l’écriture rappellent qu’Emanuel Gat fait partie des chorégraphes inventifs et modernes. Non chroniqué.
  9. Elena’s Aria d’Anne Teresa de Keersmaeker, vu au Théâtre de la Ville le 15 mai 2013. Le silence que sait imposer la chorégraphe belge m’a amené dans une lente contemplation. Une phrase, rien qu’une phrase, qui se construit à travers un dédale de chaises. Une épreuve pour certains, un ravissement pour d’autres. Relire ma chronique, clic
  10. Hasta Donde de Sharon Fridman, vu le 21 novembre 2012 au Silencio. Petite madeleine, qui me fait immédiatement remonter les émotions en tête. Le lieu, l’ambiance, la danse, la fluidité des corps, une soirée remarquable avec A***. Non chroniqué.

Akram Khan Desh

Pour mes grosses déceptions, je dirai dans le désordre, Ballet am Rhein vu au théâtre de la Ville, Israël Galvan (je n’aime toujours pas le flamenco…), le Gala Noureev à l’Opéra de Paris, et Tabac Rouge de James Thiérrée dont j’attendais sans doute trop.

Côté théâtre et « autres spectacles » mes coups de cœur de la saison vont à Nouveau Roman de Christophe Honoré (vu le 24 novembre au théâtre de la Colline), Grandeur et misère du IIIème Reich par le Berliner Ensemble (vu le 25 septembre au Théâtre de la Ville), Fin de partie, mise en scène d’Alain Françon (vu au Théâtre de l’Odéon le 16 janvier 2013), Mahabharata, vu au musée du Quai Branly le 8 février 2013.

Et vous, après ce bel été, que retenez-vous de la saison dernière ?

Nouvelles du 03 décembre

Il serait bon que les journées durent plus longtemps, pour que j’ai le temps enfin de rédiger les chroniques en retard… Le mois de novembre était donc décidément bien chargé, mais que de belles choses découvertes.

La semaine dernière, j’ai vu la compagnie Circa à la Villette pour sa pièce Wunderkammer. Cette chambre des merveilles n’a pas tenu toutes ses promesses. On assiste à un spectacle avec de beaux interprètes, des acrobates assez géniaux, mais la mise en scène et la composition restent un peu pauvres et manquent cruellement de sens. Un peu décevant donc, même si très impressionnant.

La pièce de ma semaine fut sans aucun doute May B de Maguy Marin. Le souvenir de samedi est encore vibrant dans mon esprit, tant l’intelligence de cette oeuvre m’a parlé. Les personnages de Beckett incarné par ces danseurs complètement hallucinants, la construction de la pièce, tout m’a plu, tout m’a touché, c’était un moment très fort et on sentait le public entier vibrer au moindre mouvement de ces personnages de fin de monde.

La générale de la soirée Forsythe Brown vendredi remplit ses promesses. Une soirée pleine de peps, qui vous donne une énergie folle, avec sa touche de tendresse et de poésie avec O Zlozony/O Composite.  J’écoute Tom Willems en boucle depuis vendredi…

  • Les sorties de la semaine 
 La soirée magique à ne pas manquer c’est la soirée Forsythe/Brown à l’Opéra de Paris. Deux grands chorégraphes américains, quatre pièces dont trois de William Forsythe.
La soirée s’ouvre avec In The Middle, somewhat elevated, qui n’a pas pris une ride pour moi et qui au contraire a beaucoup changé. Forsythe n’a pas voulu refaire ce qu’il avait crée en 1987, mais bien retravailler l’oeuvre avec les danseurs actuels. vous y découvrirez (entre autres) Vincent Chaillet, dominant la scène, accompagné d’Aurélia Bellet, fascinante dans ce répertoire et Alice Renavand, toujours juste dans le sens de sa danse. Laurène Lévy y est elle aussi captivante. On entre ensuite dans un moment de poésies avec la pièce de Trisha Brown qui a beaucoup évolué aussi. O Zlozony/O Composite est une parenthèse onirique, dansée par deux hommes et une femme. Le Riche Bélingard Dupont, avouez que ça fait rêver.
Woundwork 1 est une pièce pour 4 danseurs qui dansent sans se voir deux pas de deux. Le regard du spectateur voyage de l’un à l’autre, comme dans un dialogue.
Pas./Parts clôture la soirée en beauté par une suite de solo, duo, trio, septuor, où on voit passer, Sébastien Bertaud, Jérémie Bélingard, Eleonora Abbagnato, Marie-Agnès Gillot, Yannick Bittencourt et d’autres qui vous saisissent du début à la fin. Le tout sur la musique de Tom Willems… J’adore !
A voir Ailleurs, toujours Cendrillon de Maguy Marin, mais cette fois ci il faut aller à la MAC de Créteil. Plus d’info et réservations, clic.
Pendant ce temps, au Théâtre de la ville ont lieu les dernières représentations de Ballet am Rhein. Je vais les voir mardi soir, malgré des critiques mitigées.
A Chaillot, Decouflé et Nosfell reviennent pour Octopus. Pour relire ma chronique c’est ici, clic.
Réservations, clic 
Au CND, le Ballet de Lyon se produit avec entre autres la pièce de Millepied, This part of Darkness. Plus d’infos et réservations, clic. Relire ma chronique sur ce pièce, clic.
Et toujours Don Quichotte à Bastille.
  • Le film de la semaine

Le grand saut réalisé par Virginie Kahn sera diffusé dimanche 9 décembre à 16h50 sur ARTE. Ce film raconte l’histoire de 12 enfants du CRR de Paris. J’ai déjà vu le film, c’est un très joli portrait de l’enfance et de la danse. J’ai aussi rencontré sa réalisatrice, passionnée et passionnante. Relire ma chronique, clic.

  • En vrac
Agathe Poupeney  exposera à Viry Chatillon du 19 janvier au 2 février.
A lire Don Quichotte et Carmen, deux grands d’Espagne, par Ariane Bavelier, clic.
 Danil Simkin a été nommé « principal » à l’ABT.
Charles Picq, fondateur de Numéridanse est décédé la semaine dernière.
La danse classique thérapie contre la morosité de l’adolescence? A lire ici, clic.
  • La vidéo de la semaine
In the Middle  by Sylvie… indémodable.

May B de Maguy Marin

Fini… c’est fini…ça va finir… ça va peut être finir… 

Les mots de Fin de partie résonnent après une introduction des personnages. Sur scène, une dizaines de personnages caverneux. Maquillés d’une terre blanche, qui  donne l’aspect d’un masque, ils avancent en groupe en marmonnant des paroles incompréhensibles. Les pantoufles qu’ils ont aux pieds scandent le rythme de groupe. L’un s’essouffle, le groupe reste uni et attend pour repartir. Ils avancent au rythme du sifflet, comme dans la pièce de Beckett où le sifflet de Hamm retentit pour appeler Clov son valet. Ils sont assujettis à un maître invisible, qui ordonne le mouvement qui semble presque douloureux tant les corps semblent endoloris. La caverne dont ils sortent est sombre et toutes les sensations sont associés à une violence sur le corps.

Sur une musique de cirque, les corps commencent à se délier, ils répètent les mêmes mouvements, les mêmes enchaînements. Ainsi, comme dans le texte de Beckett « Toute la vie les mêmes questions, les mêmes réponses« . Les évènements se répètent et ne font qu’une boucle. Les chemins du groupe sont d’ailleurs circulaires, chacun revient toujours à sa place d’origine.

On retrouve tout le théâtre de Beckett, les phrases obsédantes de Hamm comme « ça gratte » ou « Si elle se tenait coïte, nous serions baisés » , reviennent dans la danse  et se matérialisent par une chorégraphie répétitive. La danse traduit la poésie du dramaturge.

Les personnages vont sembler gagner en humanité. Ils se vêtissent, rajoute une couche ; vestes, chapeaux, lunettes. Là encore tout le théâtre de Beckett est là. Hamm et ses lunettes blanches, derrière lesquelles se cachent probablement deux billes blanches, que personne n’ose aller regarder. Ce même personnage pourrait être Godot qui attend qu’on lui souffle ses bougies d’anniversaire. Le gâteau d’anniversaire est la marque du temps qui passe, mais dans cet intérieur sans meuble et sans lumière, les personnages ne semblent pas bien savoir combien de temps s’est écoulé. Les rapports entre eux sont confus ; maître/valet, père/enfant, est-ce une famille ? chacun sert de père à un autre à un moment. Le combat entre les deux femmes rappellent indéniablement les querelles de Nell et Nagg. On lit sur les mouvements les lignes du texte de théâtre sans jamais tomber dans une illustration futile d’un texte qui en aurait besoin. Maguy Marin atteint une forme de théâtre sublime où les corps nous jettent les mots. Tout y est, le biscuit, la peur du manque, l’horloge sans heure, le mouchoir que l’on garde (« le vieux linge »), les jambes douloureuses de certains protagonistes, leur enlisements sans mourir, parce que ça va peut être finir, mais quand ?

La comédie du quotidien peut être morose mais la réalité rattrape le spectateur. Les personnages partent avec des valises mais pour aller où ? Ils reviennent inlassablement sur la scène, en boucle, si bien que le spectateur peut lui aussi parfois se demander, « Vous n’allez donc jamais finir ? Mais cela ne va donc jamais finir?« . Maguy Marin montre à sa manière que l’espoir est pour les dupes, que l’homme vit dans une obscurité qu’il croit lumineuse, mais que peut-il encore attendre de ce monde? Même la mort ne vient pas. Les personnages s’effacent peu à peu comme un texte qu’on effacerait avec clavier, pour qu’il n’en reste qu’un.  Saisissant…

Fini… c’est fini…ça va finir… ça va peut être finir… 

 

dans le cadre de Festival d’Automne à Paris

chorégraphie Maguy Marin
 danseurs Ulises Alvarez, Romain Bertet, Kaïs Chouibi, Laura Frigato, Françoise Leick, Mayalen Otondo, Lia Rodrigues, Ennio Sammarco, Jeanne Vallauri, Adolfo Vargas
musiques originales Franz Schubert, Gilles de Binche, Gavin Bryars
costumes Louise Marin

durée 1h30

Plus de photos d’Agathe Poupeney, clic.

Nouvelles du 19 novembre

La semaine dernière, pas de nouvelles de la semaine. Trop de travail, pas assez de sommeil, en somme pas le courage d’écrire. J’ai vu beaucoup de choses, des bonnes et des moins bonnes.

Côté danse, j’ai assisté au concours de promotion de l’Opéra de Paris qui a fait bien des remous comme tous les ans. Relire mes impressions, clic et clic. Je suis allée à la séance de travail de Don Quichotte, où Ludmila Pagliero m’a bluffée. Séance rythmée par Clothilde Vayer qui fait reprendre les variations. Le chef met une bonne ambiance et s’assure que les tempi conviennent aux danseurs. La soirée qui a fait mon bonheur fut Medea de Dusapin chorégraphié par Sasha Waltz. Spectacle fascinant, tout en tension, chorégraphie et chant se rejoignent pour émouvoir le spectateur et toucher ce qu’il a de plus caché dans notre âme. A relire, ici.

Côté théâtre, j’ai vu une pièce bien connue, mais dans une mise en scène originale. Übü Kiraly au théâtre de l’Athénée a été montée par Alain Timar et jouée par la troupe d’acteurs du théâtre hongrois de Cluj. L’inventivité de la pièce réside dans un rouleau de papier. A chaque scène, le papier prend forme. Il devient décor, une table, un tapis, accessoires, des chapeaux, des armes, costumes, robes en tous genre et surtout, le papier permet de transformer les corps. Ainsi chaque femme, avec une implantation mammaire en papier devient Mère Übü et chaque homme avec de l’embonpoint en papier devient père Übü. Le tout sur des sons de fanfare et dans la bonne humeur. Un régal.

Côté lyrique, hormis le Medea de Dusapin, qui vous l’aurez compris m’a beaucoup touchée, je suis allée à la remise des prix lyriques de l’AROP. Ce qui fut fort agréable car nous étions cette année reçus à l’Opéra et le récital était réjouissant. Parmi les airs qui m’ont touchés, on retiendra Andriy Gnatiuk qui a emmené le public avec La Calunnia, extrait du Barbier de Séville. Olga Seliverstova montre de belles qualités et un joli timbre de voix dans l’air de Lucia, mais le meilleur de la soirée fut pour moi le duo entre la gagnante du prix cette année, Ilona Krzywicka et Michal Partyka qui ont chanté la scène finale d’Onéguine, accompagnés par la délicieuse pianiste Alissa Zoubritski dont les mains filaient avec grâce sur le piano.

Côté cinéma, j’ai d’abord été très déçue par le film de Sandrine Bonnaire, J’enrage de son absence, qui m’a semblé brasser beaucoup d’air pour au final laisser le spectateur dans le vide, sans vraiment trouver du sens à toute cette histoire. J’ai été enthousiasmée par le dernier James Bond, Skyfall, de Sam Mendes. C’est beau, bien écrit, bien mené, superbement joué entre Javier Bardem et Daniel Craig. Je me suis laissée charmée par Rengaine, de Rachid Djaïdani. La petite rengaine du racisme qui frappe tous ceux qui ont des préjugés, la rengaine de ce frère obsédé par le fait que sa sœur se marie, le film est souvent criant de vérité, montrant les contradictions de chacun, les doutes pour mettre l’amour en condition suprême de la paix. La réalisation caméra à l’épaule m’a gênée, sans doute parce que pas habituée à ce que cela bouge tout le temps.

Côté expos, j’ai un peu traîné dans le marais pour le mois de la photographie. Il y a beaucoup d’expositions à voir, gratuites pour la plupart, fouillez et faîtes votre choix, clic. J’ai fait aussi un petit séjour en Espagne pendant lequel je suis allée découvrir la maison de Dali à Port Lligat et le musée théâtre à Figueres. Je me suis régalée entre les peintures, les objets, les sculptures, les bijoux. J’ai maintenant hâte de voir l’exposition qui aura lieu en 2013 à Beaubourg.

  • Les sorties de la semaine

Don Quichotte a commencé depuis la semaine dernière à l’Opéra Bastille. Ce grand ballet classique, chorégraphié par Marius Petipa, remonté par Rudolf Noureev, est immanquable. Entre le piquant de l’Espagne, la douceur des rêves de Don Quichotte, vous passerez assurément un moment inoubliable. Il y a de nombreuses distributions, une bonne occasion de découvrir les artistes de la compagnie et leur façon d’interpréter les personnages de cette fresque théâtrale.

Plus d’infos et réservations, clic.

Le Junior Ballet classique présente son spectacle au CNSMDP. Le junior Ballet présente cette année une création de Marie-Claude Pietragalla, commandée pour le junior Ballet, Le chant du compagnon errant, de Jiri Kylian, et Plainspoken de Benjamin Millepied. C’est une manifestation gratuite, il suffit de réserver par mail ou de venir le jour même un peu en avance. Plus d’infos et réservations, clic.

Mathilde Monnier investit Chaillot du 21 au 24 novembre avec Soapéra. Elle s’est associé au plasticien Figarella, qui a mis sur scène une sorte de mousse dans laquelle les danseurs vont se frayer un chemin, se cacher pour mieux en ressortir.
Plus d’infos et réservations, clic.

Pierre Rigal continue son cycle de spectacles au Rond-Point. Cette semaine c’est avec Le Théâtre des opérations. « Cette guerre est violente, elle est enivrée de plaisir et de drôlerie.
« Neuf créatures à poils longs et soyeux, et aux yeux rouges, évoluent dans une rêverie lunaire. Distorsion du temps et de l’espace. Des êtres hybrides s’y déplacent. Robots, pompiers, monstres élégants ou animaux d’un conte atmosphérique, ils avancent, explorent le monde.  »
Plus d’infos et réservations, clic.

Toujours au Théâtre du Rond Point, May B est le chef d’oeuvre de la chorégraphe Maguy Marin.

« Clodos célestes ou fées embourbées, dix corps aux visages blafards dansent. Ils racontent la drôlerie de l’impossibilité d’être ensemble. Ils se meuvent dans l’incapacité tragique à rester seul. Le quotidien, sublimé, fait se heurter des corps abîmés dans le clair-obscur étrange d’une vie qui tient et persiste avant la fin. Dix humains en bande, en meute, se heurtent, circulent, se cognent. Quelques mots seulement, gueulés, chantés : « Fini, c’est fini. Ça va finir, ça va peut-être finir. »  »
Plus d’infos et réservations, clic.

  • La remise de prix de la semaine

Le Prix Arop sera remis vendredi dans le foyer de la danse à Charlotte Ranson et François Alu. Le Prix de l’AROP est une reconnaissance des membres de l’association, du travail et du talent d’un danseur. Il fait suite à un vote; où chaque membre a une voix pour une danseuse et une voix pour un danseur. Les membres votent à partir d’une liste préétablie.


©
 Alta Musica

  • En vrac

Repetto se lance dans le prêt-à-porter. Photos et teasers vidéo à voir ici.

Clairemarie Osta est devenue officiellement directrice des études chorégraphiques au CNSMDP.

Allister Madin a mis sa vidéo du concours en ligne, AREPO, clic.

Le magazine Danser cherche un repreneur. La nouvelle version n’a pas suffit à relancer le magazine. La presse écrite vit décidément des heures bien sombres.

  • La vidéo de la semaine

Sarah Kora Dayanova dans la reine des Dyades, Don Quichotte.