La Source

Rencontre avec Christian Lacroix et Jean-Guillaume Bart

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Rencontre AROP au salon Florence Gould, où je retrouve Palpatine et Amélie. Jean-Yves Kaced présente la rencontre en lisant la lettre d’une membre de l’Arop. Extrait de la lettre
de Catherine Corman Delagrange (aucune idée de l’orthographe…) :

 

« Par la grâce de Jean-Guillaume Bart, par la grâce de Christian Lacroix, par la grâce de Clément Hervieu-Léger, par la grâce d’Eric Ruf, par les grâce de tous les danseurs, nous avons assisté hier à un spectacle sublime, unique, magnifique. La Source est une révélation, qui nous transporte au coeur des plus fortes émotions, authentiques et parfois enfouies comme celles de votre enfance. Un moment de grâce inoubliable, de magnificence, éblouissant, féérique, incroyable. C’est le souffle coupé et des étoiles dans les yeux que nous quittons à regret Garnier. Non ce n’est pas beau c’est très au delà, mais les mots me manquent. « 

Jean-Yves Kaced plaisante sur le fait que si l’Opéra manque d’une attaché de presse, cette membre de l’Arop en serait une excellente. Voilà la suite de l’entretien.

Brigitte Lefèvre : Bonsoir à tous. J’ai un grand plaisir à être là ce soir. Alors vous savez que j’ai une voix très grave, mais j’ai un inconvénient supplémentaire, on m’a dit que c’était « L’après-midi d’aphone » (rires). Je n’ai pas compris quand on me l’a dit, après c’est monté au cerveau !

J’avais presque envie de dire, parce qu’on ne prépare jamais ces rencontres avec vous, parce que c’est une rencontre, on n’a pas envie d’imaginer comment les choses peuvent se passer.

Jean-Guillaume, je n’aime pas te rappeler cela, mais en même temps c’est formidable, dans la vie il n’y a rien de plus merveilleux que de transformer des évènements malheureux en évènements heureux. L’évènement heureux c’est que c’était un danseur magnifique, vraiment, avec un caractère très affirmé (rires), toujours juste, en tous cas par rapport à lui même, par rapport à sa pensée, à sa vision artistique, toujours intéressante pour sa directrice artistique, le grand plaisir d’avoir pu faire en sorte qu’il soit nommé étoile, un homme très joyeux, très travailleur. Moins joyeux le moment où Jean Guillaume a dit stop, il n’en parlera pas. J’avais été très triste, quand une année, au moment où nous présentions la saison, devant le public attentif et je me souviens d’une question qui m’avait été posée « Pourquoi il n’y a pas eu d’adieux pour Jean-Guillaume Bart ? ». Je ne vous dirai pas pourquoi, il y avait une véritable raison, qui n’était pas artistique. J’ai eu le plaisir de pouvoir lui confier le rôle de pédagogue à l’Opéra, qu’il a tenu avec beaucoup de passion, sans la moindre compromission par rapport à ce qu’un maître doit pouvoir apporter à des danseurs qui sont dans l’espace de la classe, des élèves. Ce n’est pas toujours facile à faire comprendre, à nos grands fauves que sont les danseurs de l’Opéra.

Et puis, il y a eu ce moment, il y a plusieurs années, je lui avais demandé si il avait des projets. Jean-Guillaume avait fait un ballet Le Corsaire, que j’ai vaguement vu, je n’avais
pas pu y aller à l’époque. Je lui demande donc si il a des projets et il me dit « La Source ». Il m’aurait dit le torrent ça aurait été pareil. Bon La Source, on connaît le tableau de
Degas, on connaît des musiques extraites de La Source, notamment Soir de fête. On a laissé un peu de temps, on a laissé la source couler – faut qu’on arrête les jeux de mots,
parce qu’avec le mot source c’est incroyable tout ce qu’il y a. On se regardait pour savoir quand est ce qu’on allait se décider et puis je pensais, bon on va voir. Et puis il y a deux
personnalités très fortes qui m’ont beaucoup accompagné dans ma décision, c’est d’abord Martine Kahane, femme absolument magnifique, à qui j’ai dit « tu sais que Jean-Guillaume a proposé ce ballet » on parle du tableau de Degas mais je vois que ce n’est pas là dedans qu’elle veut m’emmener. Et puis la deuxième c’est Chritian Lacroix, à qui j’ai voulu proposé tout de suite d’examiner cette possibilité là. Et je dois dire qu’il a été déterminant, il a participé à ma détermination, car il a trouvé ça formidable. Il a beaucoup aimé la personne de Jean-Guillaume, sa raison passionnée. Il a trouvé que c’était une idée magnifique que celle de Jean Guillaume.

Et voilà, on en est à la douzième représentation de La source. J’en suis très fière. Des fois on est trop pudique, on n’ose pas le dire. C’est prendre des risques que de proposer
des artistes aussi importants que Clément Hervieu-Léger pour la dramaturgie, qu’Eric Ruf pour la scénographie, que Chrisitan, le parrain de ce ballet et Dominique Bruger pour les éclairages. J’ai eu le plaisir de proposer à JG et de voir à quel point chaque personnalité a eu du plaisir à rencontrer JG, à travailler avec lui et comment chacun arrivait à apporter quelque chose d’essentiel.

J’ai envie de demander, pourquoi La source ?

Jean-Guillaume Bart : Tout vient de mon goût pour l’histoire du ballet. Quand j’étais adolescent je passais pas mal de mes week ends à la bibliothèque de l’Opéra. Au fil de mes recherches et lectures de livrets du 19 ème je suis tombé sur la source, par hasard, en sachant que une partie de la musique est connue grâce à Soir de Fête. On l’entend beaucoup dans les classes de ballet. Et puis dans les années 90 est paru un enregistrement complet. J’ai trouvé que la partition de Minkus, qui était jusque là
murée,  n’est pas si mauvaise, que l’on peut le prétendre (on peut avoir des appréhensions ! ).  J’ai trouvé que c’était une musique extrêmement narrative où il y avait beaucoup de poésie. Ce que j’aime avant tout dans le ballet classique c’est la poésie que cela génère, au delà des choses acrobatiques qui maintenant ne me font plus grand effet. Les choses qui perdurent dans le temps,  les plus belles  sont les plus poétiques. Quand je vois Ulyana Lopatkina danser, hier, aujourd’hui c’est quelque chose qui me nourrit au quotidien. Je nomme Ulyana, parce que j’ai dansé avec elle, je pense aussi à Baryshnikov ou des danseurs de la maison, je ne vais pas tous les citer. C’était important pour moi que ce soir un ballet à la fois festif et poétique et aussi dramatique. Je pensais que dans ce livret là, à la fois conte de fée improbable, qu’on puisse avoir des thèmes qui soient un peu intemporels et qui puisse amener une humanité importante.

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© Opéra de Paris

Brigitte Lefèvre : Tu parles de conte de fées. Ce n’est pas un conte de fée ?

Jean-Guillaume Bart : Ce n’est pas un conte de fée, mais quand je le raconte aux enfants, c’est « alors et la princesse? Et pourquoi la fée elle meurt?  » ils en parlent comme d’un conte. Je pense que tout le monde a envie qu’on lui raconte encore des histoires aujourd’hui. On a besoin d’histoires pour se nourrir. aujourd’hui, pour traverser le quotidien. Dans cette histoire, il y a des choses proches du quotidien. Je trouve que Djémil est un personnage assez attachant, parce qu’il  se trouve pris entre deux femmes et que tout à coup l’une lui dit « mais je t’aime », finalement il extrêmement mal, il ne sait pas quoi choisir. Je pense que c’est des choses qui arrivent encore aujourd’hui. C’est tout ces choses là, à côté des paillettes qu’on peut me reprocher, je pense qu’il y a aussi des des choses intemporelles. On peut mettre des choses profondes dans des choses légères.

Brigitte Lefèvre : C’est plutôt à Christian qu’on peut reprocher les paillettes (rires). Alors précisément, quand tu as commencé à travailler, tu avais imaginé les costumes ?

Jean-Guillaume Bart : pas du tout, mais j’avais un parfum, un canevas dans la tête et puis c’est vrai que moi j’ai des références traditionnelles. Ce qui était extraordinaire avec Christian c’est qu’il état à l’écoute de ça et en même temps  il a apporté tout son imaginaire, son goût pour le faste. J’ai laissé une porte ouverte à chacun. L’important, c’est que la source prenne. C’est un peu comme en cuisine. On avait le même projet de faire un beau spectacle.

Christian Lacroix : J’avais rencontré Jean-Guillaume pour la première fois dans Joyaux. C’est quelqu’un avec un profil très dessiné, quelqu’un d’énigmatique, avec beaucoup de charme. C’était le plus drôle, le plus caustique, celui qui avait le plus d’esprit. Il avait de l’intérêt pour les costumes.

A un déjeuner, avec Brigitte Lefèvre (c’est une femme formidable !) j’ai trouvé la proposition audacieuse. J’admire cela dans son travail, elle pourrait se contenter de transmettre la bonne parole, de faire des choix, de diriger avec une main de fer (ou non) cette maison, avec tout ce que cela comporte. Brigitte Lefèvre était l’alchimiste en générant des projets comme celui là. Et avant celui là c’était la carte blanche donnée à Jérôme Bel.

Brigitte Lefèvre : Je m’étais beaucoup fait critiquée là dessus.

Christian Lacroix : Oui mais c’était un soir d’Arop, la première était juste après le défilé. J’avais un peu mal au coeur, j’étais membre de l’Arop, je ne le suis plus par manque de temps. Je connaissais le plublic et je trouvais assez téméraire de mettre Jérôme Bel juste après le défilé. Et finalement on a tous applaudi.

Le jour où on s’est retrouvé pour parles des prémices du projet de la source, Jean Guillaume était très timide. Il me dit qu’il n’avait pas d’idée de costumes, le premier mot  prononcé était le mot « nervures ». Cela m’était resté dans la tête, ce qui fait que nous avons fait ces corselets. Avec un mot, un seul cela avait déjà fait beaucoup.

Jean-Guillaume Bart : J’avais envie que tout le monde de l’invisible soit une représentation de la nature. A travers ses costumes, héritages du tutu romantique, on puisse avoir des feuilles, des nervures. Il fallait que ce soit en relation avec la nature, cela me tenait à coeur.

Christian Lacroix : Oui il voulait du végétal. J’ai aimé travailler avec Jean-Guillaume. Au début j’avais peur que le choix de Brigitte ne soit pas le choix de Jean-Guillaume. Je pensais que Jean-Guillaume voudrait aller dans un classicisme et comme je suis le roi du kitch et de l’espagnolade (rires). J’aime bien être entre deux univers, minimal et maximal. J’étais un peu angoissé. Autant quand j’étais couturier, j’étais le seul écrivain du défilé, le seul maître, le seul chorégraphe, autant là, je suis au service de quelqu’un. Pour moi c’est un rêve d’enfant. Je suis là presque tous les soirs, je suis sur un nuage. J’espère que ce ballet sera repris. J’ai l’impression d’avoir accompli mon rêve d’enfant.

Je reviens à Jean-Guillaume, j’aime sa précision. Je déteste quand un metteur en scène ou un chorégraphe me dit « fais ce que tu veux, tu es libre ». J’aime qu’on me dise non et il
sait très joliment dire non. Au moins, on avance. J’ai eu l’expérience, cet hiver à Cologne pour un Aïda, où le metteur en scène me disait « tu fais ce que tu veux », il n’assistait d’ailleurs jamais aux essayages. Il était heureux à la fin, mais moi je n’étais pas satisfait.

Alors que là, je suis parti, sur l’idée du contes de fée. Cela m’a fait penser à une expo à Londres qui s’appelait « Fayries » sur toute la peinture du 18ème. La source s’inscrivait dans cette mode. Il y avait cet univers de la nature.

Brigitte Lefèvre :  Le résultat est vraiment beau, puisqu’il y a même des gens qui aiment et qui ont l’air embêté d’aimer…

Christian Lacroix : Tu parles du Monde… (rires) qui a écrit « A quoi bon? »

Brigitte Lefèvre : Je ne sais plus qui a dit ça mais « L’art est absolument inutile et c’est pour cela qu’il est indispensable ». Je crois que c’est vrai.

Christian Lacroix : Ça me fait penser à cette citation « L’art c’est ce qui rend la vie plus belle que l’art ». C’est une pirouette qui ne veut rien dire, mais je l’apprécie.

Ciaravola et Chaillet à l'acte II La Source

© Opéra de Paris

 

Brigitte Lefèvre :  Il y a eu plusieurs documentaires, et ce qui est formidable c’est la présence de JG tout le temps. Et cela c’est possible parce que cela se passe ici. C’est une justification extraordinaire pour dire ce qu’est l’opéra.

J’ai choisi les personnalités pour travailler avec Jean-Guillaume en fonction du lui, de sa personnalité.

Jean-Guillaume Bart : J’ai eu une équipe formidable qui avait le souci de travailler sur le même projet. Marc-Olivier Dupin m’a aidé à moderniser la musique, à ajouter à couper, à créer les passages pour les nymphes, mais aussi pour les hommes. Si j’avais fait une reconstitution, cela voulait dire pas de danse pour les hommes, beaucoup de pantomime, qui n’en finissait plus, cela voulait dire un espace pour danser extrêmement réduit, car il y avait de l’eau en scène qui coulait.

Brigitte Lefèvre : On est très fiers aussi quand on voit le travail des ateliers de couture, de décors qui appartiennent à cet opéra. Il faut défendre cela. On est moins retenu par le passé qu’on ne le croit. On a un socle. Regardez les décors de La Source. On a les racines, le tronc, puis à un moment cela s’élève. C’est très représentatif de l’Opéra et de la Comédie Française.

C’est un ballet incroyablement cinématographique. Je l’ai vu au cinéma. C’est digne des grands ballets d’Hollywood.

Jean-Guillaume Bart : Je suis un grand fan du cinéma américain des années 50. J’avais effectivement des plans de cinéma dans la tête quand j’imaginais à la fin tout le huit-clos, Zaël qui traverse toute l’oeuvre comme un spectateur. Il est possible que mon goût pour le cinéma transparaisse à travers l’oeuvre.

Christian Lacroix : Je découvre qu’on a les mêmes goûts en matière de cinéma !

Quand on crée des costumes, les choses changent vite, les matières changent. Dans ce ballet j’ai essayé d’être intemporel. Il y avait bien sûr en filigrane, ces films là, ces costumes là, que l’on voyait dans la années 50. C’est important qu’on voit la poésie. Pour moi, ce mot n’est pas de l’eau sucrée. C’est quelque chose dont on a tous besoin. C’est de la dentelle, le travail de Jean-Guillaume,  ce n’est pas terrible de dire cela pour un couturier. En lisant les documents autour de l’oeuvre, j’ai lu un critique de l’époque, peut être pas Théophile Gautier, a dit en sortant de La source que c’était de la dentelle.

Brigitte Lefèvre : J’aime beaucoup le ballet Emeraudes de Balanchine. Tu m’avais dit que tu partirais de cela. J’ai trouvé cela intéressant, car on sait qu’il y a Petipa, Balanchine, Forsythe et qu’au lieu de redémarrer à Petipa, on prend Balanchine pour socle. J’aurais aimé que tu nous parles de cela.

Jean-Guillaume Bart : Il y a très peu de ballet concret chez Balanchine. Il y a surtout une relation avec la musique. Je voulais que cela soit important, cette relation avec la musique. Je m’en suis beaucoup inspiré pour certains tableaux de La Source. J’ai eu aussi en tête des ballets de Fokine.

Question du public : J’avais une question sur le personnage du chasseur, du point de vue du costume comme de la danse. Par rapport à Zaël, qui a un costume luxuriant, lui il a vraiment un costume fade.J’ai pas eu la sensation que le rôle permettait de se faire remarquer. Tous les applaudissements sont pour l’elfe.

Jean-Guillaume Bart : Déjà vous avez vu Matthias Heymann, qui est formidable. Djémil est un hermite. Il est asocial, il n’ a pas besoin d’avoir un beau costume. C’est pour cela que son costume est sale. Il n’y a pas le côté paillette, mais d’un point de vue dramaturgique cela n’avait aucun sens de mettre un beau costume. C’est un personnage humain, terrestre, donc il n’est pas aussi bondissant que l’elfe. Il a quand même dans ses variations plus ahtlétiques. Il danse sur des trois temps alors que Zaël danse sur
des deux temps. Ce sont deux personnages diamétralement opposés. Pour moi c’est important d’avoir une dramaturgie cohérente au delà du numéro de danse.

Un hermite n’est pas habillé en Christian Lacroix ! (rires). On a eu beaucoup de plaisir avec Clément Hervieu-Léger à créer des personnages. Ces deux personnages ne racontent pas du tout la même chose.

La première variation de Djémil est une ode à la nature. Il a cru voir un elfe. C’est comme quand on est dans la forêt qu’on croit voir une biche. Zaël c’est le côté champagne, il vient d’un autre monde.

Brigitte Lefèvre : Je voulais aussi rendre un hommage à Swarovsky qui nous a accompagné pendant cette aventure.

Les nouvelles du 17 octobre

 

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© Anne Deniau/ONP

Dans une semaine le petit rat sera en vacances et espère bien rattraper son retard en matière de blog. Et oui, fraichement installé dans un nouvel appartement, le rongeur n’a pas encore eu le temps de taper tous ses comptes rendus. Pas de temps pour soir, pas de temps pour écrire… C’est le drame ! Non le drame est survenu samedi matin quand en voulant finir de ranger mes derniers cartons, je me suis presque ôté un orteil… et oui sur sol, un objet métallique qui s’est révélé bien tranchant. Maintenant j’ai un pouce à la place du troisième orteil et j’ai du mal à marcher.. je ne vous parle pas de danser. Je vais donc préférer m’assoir et regarder de la danse, plutôt que danser. Cette semaine, je vais voir un ami qui joue dans une pièce qui s’appelle Cash Cache, à Montparnasse, Claire Denamur en concert, et puis bien sûr La Source, dont la séance de travail a lieu mardi et la répétition générale vendredi.

  • Le ballet de la semaine : La Source remontée par JG Bart.

C’est l’histoire de Djémil, un jeune chasseur qui vient chaque jour se désaltérer et se reposer dans une source. Un jour une sorcière vient pour y mettre des herbes vénéneuses, il s’y oppose et l’esprit de la source Naïla lui apparait pour le remercier. Un jour, une caravane débarque dans laquelle il y a une belle femme voilée. Nouredda, cette jeune femme est fiancée à un grand seigneur. Elle repère une fleur près de la source qui brille plus que les autres. Elle la veut, mais aucun des hommes qui l’entourent ne parvient à la décrocher. Seul Djémil y parvient, mais il souhaite en récompense voir le visage de Nouredda. Cela énerve les frères de Nouredda qui enchaînent Djémil pour qu’il meurre. Naïla délivre Djémil et tombe amoureuse de lui. Le chasseur obsédé par Nouredda se rend avec l’aide de Naïla au palais dans lequel Nouredda doit se marier. Naïla détourne l’attention du maître des lieux. Djémil peut séduire Nouredda. Naïla donne son âme à
Nouredda qui tombe amoureuse de Djémil. Ils retournent ensemble près de la source, mais celle ci est morte.

Un grand classique du 19ème siècle remonté, c’est vraiment la pièce très attendue. A voir les croquis de Christian Lacroix, qui a fait les costumes. A lire un article dans Classiquenews.

Voici les distributions que vous pouvez aussi voir sur le site de
l’Opéra :

Distribution du 22 octobre, 27 octobre, 29 octobre, 31 octobre, 2 novembre, 4 novembre, 7 novembre, 10 novembre

Naila Ludmila Pagliéro
Djemil Karl Paquette
Nourreda Isabelle Ciaravola
Mozdock Vincent Chaillet
Zael Mathias Heymann
Dadje Nolwenn Daniel
Le Khan Christophe Duquenne

 

Distribution du 25 octobre, 26 octobre, 5 novembre

Naila Myriam Ould Braham
Djemil Josua Hoffalt
Nourreda Muriel Zusperreguy
Mozdock Christophe Duquenne
Zael Alessio Carbone
Dadje Charline Giezendanner
Le Khan Alexis Renaud

 

Distribution du 28 octobre, 1er novembre,

Naila Charline Giezendanner
Djemil Florian Magnenet
Nourreda Laura Hecquet
Mozdock Stéphane Phavorin
Zael Emmanuel Thibault
Dadje Aurélia Bellet
Le Khan Emmanuel Hoff

 

Distribution du 3 novembre, 9 novembre, 11 novembre

Naila Myriam Ould Braham
Djemil Florian Magnenet
Nourreda Laura Hecquet
Mozdock Stéphane Phavorin
Zael Emmanuel Thibault
Dadje Aurélia Bellet
Le Khan Emmanuel Hoff

 

Distribution du 8 novembre, 12 novembre

Naila Laëtitia Pujol
Djemil Josua Hoffalt
Nourreda Muriel Zusperreguy
Mozdock Christophe Duquenne
Zael Alessio Carbone
Dadje Charline Giezendanner
Le Khan Emmanuel Hoff
  • Le cours de danse de la semaine : Danses partagées au CND.

 

Ça se passe ce week end au CND de Pantin. Après, Nicolas Le Riche, Marie Agnès Gillot et Vincent Chaillet, voilà que l’étoile espagnole José Martinez vient participer à l’évènement. Allez voilà le programme, venez nombreux ! SI mon pied me le permet, j’assisterai à l’échauffement, puis au cours de danse classique et enfin à la soirée découverte, samedi.

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© CND

Échauffement samedi à 13h30, 14h et 14h30, dimanche à 14h et 14h30
José Martinez, danseur étoile au Ballet de l’Opéra national de Paris, et depuis peu directeur de la Compagnie nationale de danse de Madrid, ouvre ce week-end de danses avec un grand échauffement pour tous et vous prépare à passer de studio en studio.

Ateliers de 15h30 à 17h et de 17h30 à 19h  (détails : voir ci-dessous)
Entrez dans la danse : faites votre choix parmi des ateliers de danse classique, contemporaine, afro-caribéenne, jazz, hip-hop, flamenco-contemporain, tango-contemporain, danses de couples ou parents-enfants (à partir de 6 ans).

Soirée « découvertes » samedi à 19h30
Un avant-goût de la saison : à l’issue des ateliers du samedi, Joanne Leighton, José Martinez, Claudia Miazzo, Jean-Paul Padovani et Hervé Robbe, Julia Cima et les Vagabonds Crew vous proposent des « Découvertes », composées d’inédits et de fragments de leurs créations en cours. À vous de choisir parmi les deux programmes proposés :

Porgramme 1 – Grand studio
– José Martinez : étoile et chorégraphe, José Martinez a fait ses adieux officiels au Ballet de l’Opéra national de Paris en juillet dernier avant de prendre la direction de la
Compagnie nationale de danse à Madrid. Venez découvrir cet artiste virtuose, reconnu dans le monde entier, qui dansera en toute intimité, pour la première fois au CND, avec la vitalité qui le caractérise.
– Hervé Robbe (Un terrain encore vague – extrait) : une danse suspendue, sorte de parenthèse spatiale et temporelle qui dessine à la marge de nouveaux territoires
imaginaires.
– Les Vagabonds Crew (Alien – extrait) : une pièce nourrie de poésie et science-fiction, d’émotions et prouesses techniques, dans laquelle les cinq danseurs se dévoilent
et analysent leurs propres métamorphoses tel un Alien…

Porgramme 2 – Studio 3
Julia Cima (La danse balinaise – extrait de Danse Hors-Cadre) : Danse Hors-Cadre propose un parcours à travers le patrimoine mondial de la danse.
Julia Cima présentera à cette occasion un extrait, le Baris Tunggal, danse traditionnelle guerrière balinaise.
Joanne Leighton (Solo – improvisation) : conçue spécialement pour le CND, l’improvisation présentée ici mettra en exergue les rapports entre espace et temps. Un tissu
de mouvements ouvrant la voie à de multiples combinaisons.
Claudia Miazzo et Jean-Paul Padovani (Ostinato – extrait) : entre élan et abandon, une exploration de l’univers du tango argentin dans son évolution contemporaine.

Plus d’infos en suivant ce lien.

  • En vrac

A lire dans Les échos, un article de Phillipe Noisette sur les nouvelles
créations de Benjamin Millepied, « chorégraphe pop ».A voir, Millepied fait le mannequin ici.

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Le gala des étoiles pour le Japon a rapporté 35 223,92€.

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Rencontre autour de La Source

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La saison des rencontres convergens à l’amphi Bastille reprend enfin avec une répétition publique de La Source. Je n’avais pas de place, inscription tardive à l’Arop dont le contingent de places pour ce genre d’évènement a été réduit, mais je rentre et retrouve quelques balletomanes. Je m’installe avec AS*** mon amie de khâgne, cela faisait longtemps qu’on ne s’était pas vues, mais la classe prépa, ça crée des liens indestructibles (il fallait bien l’être…).

Brigitte Lefèvre entre et nous parle bien sûr de l’actualité. Elle nous donne des nouvelles de ses danseurs qui trouvent très agréable de danser Phèdre. Pour elle, cette saison est sous le signe du merveilleux, cela se poursuit avec la Source.

Puis elle revient sur Roland Petit, en disant qu’il nous a quitté en faisant cette mauvaise plaisanterie. Elle évoque la difficulté à rendre hommage à un grand chorégraphe. C’était très compliqué d’organiser un gala, elle a donc opté pour une soirée cinéma avec la projection du  Rendez-vous et de Proust car Roland Petit aimait la façon dont ils avaient été filmés.

Jean Guillaume Bart fait son entrée et Brigitte Lefèvre revient sur leurs premières discussions autour de ce ballet. La première évocation date de 1997. Brigitte ne manque pas de rappeler les qualités de Bart, comme danseur et grand pédagogue. La dernière fois que La Source a été dansée en France, c’était lors de l’inauguration du Palais Garnier, on en a dansé un extrait.

Myriam Ould Braham, Florian Magnenet ainsi qu’Eléna Bonnay, la pianiste, entrent sur le plateau. Myriam est l’esprit de la Source, Florian est Djémil, le jeune chasseur qui vient se reposer tous les jours près de cette source. On va nous montrer un extrait du premier acte où Djémil a été laissé comme mort. Pour plus de précisions sur l’histoire, j’ai fait un résumé plus complet .

La scène qui est présentée est celle où Naïla rencontre Djémil. Il faut bien comprendre qu’elle n’est qu’une petite chose fragile, une enfant, qui va tomber amoureuse de ce beau
jeune homme. Lui est intrigué par ce personnage merveilleux, il veut la connaître sans lui faire de mal. Elle est douce, délicate, il a arraché sa fleur magique. Quand elle apparaît, elle est un peu comme une bête effarouchée. Jean Guillaume Bart insiste beaucoup sur le travail des extrémités. Il montre, il est minutieux, il corrige. Un élève de mon cours de danse avait eu la chance de prendre un cours avec lui, et je savais qu’il était un pédagogue merveilleux. On aurait dit un sculpteur qui avait de la terre dans les mains. Il la manie, la transforme avec tant de délicatesse. Il utilise plein d’images, car il pense qu’elles sont parfois bien plus efficaces que de grand discours. Il évoque Fred Astaire, compare Naïla à un ruisseau qui doit onduler, tant il est insaisissable. Il revient sur la difficulté de cette scène. Il n’y a pas beaucoup de danse, d’un point de vue technique. Il y a du vide et c’est dur de combler  le vide. Il se rappelle avec émotion la variation d’Albrecht, où il n’y a rien à faire à part remplir le vide, remplir la musique et l’espace, avec une intention. Cela s’acquiert avec la maturité, mais une fois qu’on y parvient c’est un bonheur immense. C’est cela qu’il faut chercher dans cette première scène, en se laissant porter par la musique. Jean-Guillaume Bart a d’ailleurs l’oreille fine et est très exigeant. Il ne tolère pas un retard d’un quart de temps. Parlons de la musique du ballet d’ailleurs, c’est un « mix » entre Delibes et Minkus. C’est la seule chose que je redoute un peu dans ce
ballet. Minkus mélangé à Delibes… bon je verrai bien.

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Dans cette première scène, Myriam Ould Braham dévoile son personnage avec tendresse. Elle est délicieuse et correspond complètement à ce rôle. Délicatesse et douceur sont les mots qui s’accordent avec sa danse et la personnalité de Naïla. Florian Magnenet est toujours en pleine ascension, donc au top.

Jean-Guillaume Bart décide de nous présenter une autre scène. C’est un pas de deux dont il a fait l’ajout. Dans la création originelle, il y avait très peu de pas pour les hommes, et très peu de pas de deux. Il a donc procédé à des ajouts pour que ces messieurs aient un peu de matière (pour ma plus grande joie!). La salle est comblée et c’est avec de grands applaudissements que la salle les remercie.

Prochain rendez vous le 12 novembre avec Cendrillon. En passant je remercie chaleureusement J*** pour la place qu’elle m’a réservée pour le 12.

Les distributions de la source sont là.

A voir le superbe diaporama d’Anne Deniau avec les photos des coulisses

La Source, du 22 octobre au 12 novembre, séance de travail AROP le 18 octobre, répétition générale le 21 octobre.

Léo Delibes, Ludwig Minkus Musique
Marc-Olivier Dupin Réalisation
Jean-Guillaume Bart Chorégraphie
Eric Ruf Décors
Christian Lacroix Costumes
Dominique Bruguière Lumières
Clément Hervieu-Léger, Jean-Guillaume Bart Dramaturgie

Nouvelles chaudes du 3 octobre

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Ah cette chaleur m’a fait tourner la tête. Eh oui le petit rat n’est pas un rat des villes pour rien, il n’a pas supporté cet été indien. Allez hop un petit malaise, un coup de chaud et voilà le petit rat par terre.

Heureusement vite remis sur pattes, direction le théâtre de l’Odéon pour voir  Roméo
et Juliette
, traduit et mis en scène par Olivier Py. Superbe pièce, super comédiens, vraiment courez y, vous aurez de belles émotions.

Pour moi cette semaine, ce sera Tannhäuser, à Bastille et Les vagues à La Colline. Et mercredi, un petit tour au Grand Palais, pour voir l’expo Manet, Cézanne.

  • La sortie ballet de la semaine : Trisha Brown à Chaillot

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© Van Meer

Une soirée, quatre ballets, que demander de mieux ? Il vous suffit d’aller au théâtre de Chaillot pour découvrir la danse de Trisha Brown, cette post modern dance, basée sur l’improvisation qui donne une chorégraphie toujours plus riche de mouvements. Une création, une première européenne et deux reprises, un joli medley pour découvrir la chorégraphe si vous ne la connaissez pas.

Les Yeux et l’âme (2011 – Première européenne)

Chorégraphie, scénographie Trisha Brown
Lumière Jennifer Tipton
Musique Extraits de Pygmalion de Jean-Philippe Rameau
Enregistrement William Christie et Les Arts Florissants pour Harmonia Mundi
Costumes Elizabeth Cannon
Avec Neal Beasley, Elena Demyanenko, Dai Jian, Tara Lorenzen, Diane Madden, Leah Morrison Tamara Riewe, Nicholas Strafaccia, Laurel Jenkins Tentindo, Katrina Thompson Warren, Samuel Wentz

 

Opal Loop/Cloud installation #72503 (1980)

Chorégraphie Trisha Brown
Scénographie Fujiko Nakaya
Costumes Judith Shea
Lumière Beverly Emmons
Environnement sculptural, réalisation Julie Martin
Avec (en alternance) : les 5, 6, 7 et 8 octobre : Elena Demyanenko, Tamara Riewe, Nicholas Strafaccia, Samuel Wentz
Les 11, 12, 13 et 14 octobre : Elena Demyanenko, Dai Jian, Leah Morrison, Nicholas Strafaccia

La reprise d’Opal Loop / Cloud Installation #72503 bénéficie du soutien de l’Université de Washington (UW World Series) et du National Endowment for the Arts (American Masterpieces :
Three Centuries of Artistic Genius)

Watermotor (1978)

Chorégraphie Trisha Brown
Costumes Deanna Berg MacLean
Lumière Jennifer Tipton
Avec Neal Beasley

Cette pièce a été réalisée par le National Endowment for the Arts

I’m going to toss my arms – if you catch them they’re yours (Création à Chaillot)

Chorégraphie Trisha Brown
Scénographie Burt Barr
Musique Alvin Curran
Costumes Kaye Voyce
Lumière John Torres
Assistante chorégraphique Carolyn Lucas
Arrangement sonore Luca Spagnoletti
Avec Neal Beasley, Elena Demyanenko, Dai Jian, Tara Lorenzen, Leah Morrison, Tamara Riewe, Nicholas Strafaccia, Laurel Jenkins Tentindo, Samuel Wentz

 

  • La sortie cinéma de la semaine : Crazy Horse de Frederick Wiseman

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Tout comme pour le film sur l’Opéra de Paris, La Danse, Wiseman s’est glissé dans les coulisses du Crazy Horse sur la saison de Découflé. Il a comme dans tous ses reportages essayer de comprendre la logique de cette maison, de cet art. A voir assurément…

  • L’avant goût de la semaine : répétition de La source aux convergences

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La jolie Laëtitia Pujol fait la couverture du ballet le plus attendu de la saison. Cette re-création montée par Jean-Guillaume Bart commencera à partir du 22 octobre. Pour ma part j’y vais le 10 novembre. En attendant, samedi aura lieu une rencontre répétition à l’amphithéâtre Bastille à 16h00. GRRRR contre l’Arop, je n’ai pas de places. Pas de panique, on peut toujours rentrer, donc venez nombreux !

  • La presse de la semaine : Zoom sur l’Opéra de Paris

 

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Comme vous pouvez le voir, Danse magazine fait sa couverture sur Psyché de Ratmansky avec le duo Aurélie Dupont et Stéphane Bullion. Au sommaire : 2 portraits, Miteki Kudo et Nolwenn Daniel, retour sur Psyché et Phèdre, plein de bons plans de stages en province,

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Danser anticipe la création de La Source avec un dossier sur le ballet et bien sûr comment la danse influence la mode et inversement. Christian Lacroix est l’occasion d’amener ce sujet. Bien sûr un peu de Trisha Brown, qui ouvre le festival d’automne en danse.