Julien Benhamou

Nouvelles de 2013 n°13

Les deux dernières semaines furent chargées et pleines de bonnes surprises. Pour une fois je fais le bilan à l’envers. Ce week-end, entre deux répétitions de théâtre (j’aime la scène sous toutes ses formes…), j’ai filé à la Colline pour découvrir une pièce d’une très bonne qualité. Dénommé Gosdopin est une fable moderne qui raconte comment un homme qui heureux d’être dépossédé de tout se retrouve avec une demi million d’euro. Il essaye de s’en débarrasser, en vain. Pleine d’humour, la pièce traite de la manière de vivre dans nos sociétés occidentales. Est-il possible de vivre autrement, en faisant fi du libéralisme ? La pièce fait rire, le personnage de Gosdopin est très émouvant, avec une vérité qui résonne qui trouve un écho forcément différent chez chaque spectateur. A voir, d’autant que c’est Benoit Lambert qui a aussi mis en scène l’excellent Que faire ? bientôt à la Colline.

Vendredi soir, j’ai découvert la compagnie de Benjamin Millepied le L.A. Dance Project. Après quarante minutes de profond ennui devant Reflections, une pièce de Benjamin Millepied, qui m’a semblée plutôt fade, je me suis régalée devant Winterbranch de Merce Cunningham. Si la pièce a été huée, je suis restée complètement dedans, tant la chorégraphie était fascinante. La troupe de Millepied est très belle, les danseurs sont vraiment excellents. Enfin pour finir, ce petit bijou de Forsythe, Quintett, dont on sort avec un large sourire tant cette pièce est émouvante et pleine de poésies et de subtilités.

Jeudi soir, Drumming d’Anne Teresa de Keersmaecker tranchait complètement avec le programme de la semaine précédente, Elena’s Aria. Sur la musique de Steeve Reich, le rythme des percussions emmenait une danse fluide. j’ai passé une bonne soirée même si j’avais la chorégraphie de Rain qui me revenait toujours en tête. Moins puissant que Rain, Drumming a tout de même convaincu le public et moi avec , car il se passe tout de même toujours quelque chose dans les pièces d’ATDK.

Mardi soir, j’ai vu Le Cirque invisible au Théâtre du Rond Point. Si le spectacle est remplie d’une belle humanité et de beaucoup de poésie, je m’y suis parfois ennuyée. Les numéros de magie de Jean-Baptiste Thierrée ne sont pas tous réussis. Victoria Chaplin est toujours aussi surprenante et époustouflante, sa tonicité et sa souplesse sont vraiment incroyables.

  • Les sorties de la semaine

L’évènement à ne pas manquer de la semaine, c’est le Sacre du printemps au Théâtre des Champs-Elysées. La soirée sera retransmise mercredi soir en direct sur ARTE Live web. La soirée sera composée de la reprise du Sacre d’après Nijinsky, puis une nouvelle version signée Sasha Waltz.

Sacre TCE
A lire une lettre de Tamara Nijinski, à propos des droits d’auteur de la pièce originelle, clic.
Cette première série de « Sacre » sera suivie la semaine prochaine de la venue du Tanztheater Wuppertal qui viendra bien sûr danser le Sacre de Pina. Puis, ce sera au tour d’Akram Kahn, de venir proposer sa vision de cette œuvre. Plus d’infos et réservations, clic.
A noter aussi, que deux grandes journées de rencontres sont organisées autour de ce grand évènement les 30 & 31 mai. Plus d’infos, détails, et réservations, clic

Si le Sacre ce n’est pas votre truc, rendez-vous au Palais des Congrès pour voir le Gala Noureev & Friends les 31 mai et 1er juin. Au programme de très grands artistes invités, Tamara Rojo, Aurélie Dupont, Evgenia Obratzova, Mathias Heymann et bien d’autres. Tout le programme détaillé est .
Réservations, clic

  • Le cinéma de la semaine

Pour la dernière fois de la saison, jeudi 30 mai à 20h, Pathé du très brillant Neaderlands Tanz Theater. Au programme, de très belles choses :

MAYBE TWO | ALEXANDER EKMAN – Nouvelle création
SARA | SHARON EYAL & GAI BEHAR – Nouvelle création
STUDIO 2 | SOL LEÓN & PAUL LIGHTFOOT
DREAM PLAY | JOHAN INGER

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Deux créations et deux pièces « hommage », une aux 50 ans du ballet NDT et l’autre, qui est une sorte d’hommage au Sacre du Printemps.
Voir un extrait vidéo, clic.

  • La photo de la semaine

Eve par Julien

  • La vidéo de la semaine

Nouvelles du 22 octobre

Cette semaine fut associée pour moi à pluie et travail… rien de bien passionnant, semaine studieuse, pluvieuse… Seule douceur de ma semaine, la projection du film Les Adieux au Studio Bastille mercredi. Ce film qui parle du dernier ballet de Clairemarie Osta nous a, je crois, tous beaucoup émus. Revoir les passage sur scène, découvrir les coulisses et la préparation, écouter Clairemarie Osta parler, avec son intelligence de la danse, des personnages, sa façon humble de vivre les choses. Une très belle soirée, une pause enchantée. Ma chronique est là, clic.

Samedi soir, je suis allée en compagnie de mon amie H*** voir Tosca à l’Opéra Bastille. J’avais beaucoup d’attentes. H*** chanteuse lyrique, adore cet opéra et je lui fais confiance pour mon « éducation lyrique ». J’ai été quelque peu déçue par cette production. Je n’ai pas apprécié la mise en scène très statique. Quand à la musique, je n’ai pas été emmenée. L’orchestre jouait plus fort que les chanteurs qui hurlaient. Le tenor (Marco Berti) qui chante le rôle de Mario me faisait plus penser à un bûcheron qu’à un peintre romantique. Même H*** était très déçue de sa soirée, c’est vous dire ! Si je vous conseille d’aller voir The Rake’s Progress ou même La fille du régiment, cette Tosca ne vaut pas le déplacement.

Dimanche matin,  je me suis regardé First Position, le documentaire sur le YGPA. On suit six danseurs, qui vont participer à ce grand concours et qui vont espérer gagner un prix, un poste dans une compagnie. Je vous fait un petit compte-rendu bientôt.

Cette semaine, rencontre AROP avec Marie-Agnès Gillot, l’expo Hopper, un petit tour du côté du Théâtre de l’Aquarium pour voir Deux Labiche de moins, les convergences autour de Don Quichotte, la séance de travail de la soirée Gillot/Cunningham !

  • La sortie de la semaine

A Chaillot , 3 représentation seulement de Folks de Yuval Pick. Cette pièce courte montre la puissance de la danse du chorégraphe et de ses influences, Carolyn Carlson, Russel Maliphant. C’est un chorégraphe que j’avais pour ma part découvert lors d’un spectacle du Junior Ballet. Ma chronique à relire ici.

« Pour moi, la danse est avant tout une manière d’être au monde. À travers elle, je tente de préserver quelque chose d’essentiel. J’entends autour de moi beaucoup de discours qui dénoncent. Cela peut avoir son utilité mais je ressens aujourd’hui la nécessité de proposer autre chose pour pouvoir continuer à être là. Sans naïveté et sans désespoir. En résistance. Je voudrais que cette pièce soit comme un diamant brut dont émane une lumière. »

  •  La répétition de la semaine

Samedi après midi ont lieux les convergences à 16h autour de Don Quichotte. Ballet fleuve (mais moins que le roman tout de même) qui raconte les aventures de Don Quichotte et de son fidèle Sancho. Les deux compères rencontrent Kitri, fille d’aubergiste, amoureuse du beau Basilio, mais que son père veut marier à un riche notable du village. Don Quichotte prend la défense de la jeune femme car elle lui fait penser à son amour, Dulcinée, qu’on voit apparaître à l’acte 2. Après moultes péripéties, Kitri et Basilio se marient. Si vous voulez découvrir un extrait de ce ballet rendez-vous samedi à l’amphithéâtre Bastille, un peu en avance, c’est gratuit, mais il faut qu’il reste des places.

Par ailleurs, les distributions sont en ligne sur le site de l’Opéra de Paris, clic.

  • Le site internet de la semaine

Le site Gallica a mis en ligne Le journal de l’Opéra. Ce journal est une mine d’informations, car il y était noté tout. Le nom des représentations, ce que cela avait coûté, les recettes d’un spectacle.

A lire sur le site de l’Opéra de Paris, l’article consacré à cette mise en ligne, clic.
Le journal de l’Opéra de 1680 à 1981 est accessible ici, clic.
Le blog Gallica, clic.

  • En vrac

Dans le ELLE de cette semaine, publication de photos de Julien Benhamou. Le photographe avait fait avant l’été, une série de photos avec Marie-Agnès Gillot. Ne manquez pas aussi le 3 novembre, dans Libération, un article sur MAG accompagné de photos de Julien Benhamou. Pour avoir entre-aperçu, c’est très beau.

Ghislaine Franchetti donnera un stage de danse classique pendant les vacances de la Toussaint à Marseille. Envie de voir le soleil et de danser ? Cela se passe aux Studios Decanis du lundi 29 octobre au jeudi 1 novembre. Renseignements et inscriptions 06 62 38 73 33.

Incidence chorégraphique a donné un spectacle la semaine dernière à Fontainebleau. vous pouvez en lire une critique ici. D’autre part le groupe sera à Senlis le 17 novembre.

  • Bonus vidéo de la semaine

Valérie Donzelli a choisi le palais Garnier comme décor de son nouveau film Main dans la main, qui sortira le 19 décembre. Voici la bande annonce. Alors, ce film vous tente ?

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

 

 

Exposition « L’étoffe de la modernité  » Palais Garnier

Vendredi dernier, direction la Bibliothèque-Musée de l’Opéra Garnier pour voir l’exposition « L’étoffe de la modernité, costumes du XXème siècle à l’Opéra de Paris. » L’exposition présente l’évolution du métier de costumier à travers le XXème siècle. L’exposition se divise en quatre grandes périodes.

  • 1900-1914

Dans cette période, il y a un costumier officiel à l’Opéra de Paris. On découvre les dessins de Pichon (vous savez, celui qui a inventé Bécassine). Un seul costumes en exemple, très luxieux, qui montre le faste de l’Opéra de Paris. Quelques dessins sont montrés en parallèle des dessins de Bakst, peintre des Ballets Russes. Cela montre déjà l’influence que Les ballets russes vont avoir ensuite.

  • 1914 – 1945

L’Opéra change de directeur. A sa tête, Jacques Rouché. Fasciné par les Ballets Russes, il va utiliser un peu le même procédé. L’artiste va mener un projet jusqu’au bout, décors, costumes, lumières. Jacques Rouché fait appel aux même artistes que ceux des Ballets Russes. Souvent il les « récupère » quand Diaghilev les a mis à la porte. Ainsi, on a dans cette partie de l’exposition de nombreuses estampes de Léon Bakst, Fernand Léger, de Chirico, de Paul Colin. Jean Cocteau fait aussi partie des noms qui ont travaillé pour Rouché, notamment dans la création d’Antigone. On découvre de beaux costumes, issus des Ballets Russes, rachetés par l’Opéra et réutilisés dans diverses productions. Par contre je n’ai pas trop compris pourquoi on les avait mis derrière un grillage. C’était assez sombre et cela les mettait peu en valeur. Les vieux costumes du XIXème eux aussi réutilisés dans diverses productions sont bien mieux mis en valeur alors qu’ils présentent un moindre intérêt.

  •  1945-1972

J’ai sérieusement commencé à décrocher à ce moment là. Il faut dire que le guide avait une voix bien monocorde, qui me berçait debout. Ce que j’en ai retenu, c’est que Liebermann arrive et fait appelle à divers artistes, dont ceux de l’école italienne. On retiendra aussi l’arrivée de grands couturiers dans la maison de l’Opéra. C’est ainsi qu’Yves-Saint Laurent crée les costumes pour Notre-Dame de Paris, de Roland Petit. Cela lui donnera l’idée de la robe Mondrian ensuite.

  • 1973-2000

Notre guide désespère visiblement de la situation actuelle… Pourtant on trouve de très jolis dessins. Parmi eux, coup de cœur pour ceux de Kenzo Takada dans La Flûte enchantée de Bob Wilson. Les tutus de Christian Lacroix sont magnifiques.
De cette période, c’est l’ouverture à l’international. Les productions étant mondiales, le métier de costumier est en train de disparaître. Les dessins sont numériques pour plus de facilité, pour les refaire dans les autres théâtres.

L’exposition dure jusqu’au 14 octobre et de nombreux costumes sont visibles au rez-de-chaussée à Garnier.

Le site de la BNF clic

Le site de l’exposition clic

A lire, et à revoir sur Culture Box, clic.

Droits photos : ©Julien Benhamou, ©ONP, ©BNF

La Source première !

Mathias Heymann en Zaël

© Julien Benhamou

Quand la rumeur court, elle est tenace. Des tweets, des posts sur Facebook, tout le monde disait que ce soir là, Ludmila Pagliero serait nommée étoile. N’ayant jamais vu de nomination, je ne voulais manquer cela sous aucun prétexte. Je revends mes places de la soirée Découvertes des danses partagées, qui me permettra de m’offrir un billet pour la première de La Source. Dans ma tête la soirée est à 20h, je ne me presse pas et prends le bus vers 19h10. Les textos arrivent de Pink Lady, de Fab, « alors tu as eu une place? »… euh ben je suis dans le bus.. Ah c’est à 19h30, il serait temps que le petit rat mette le turbo sous ses pattes pour arriver à l’heure. Je cours, je cours, j’arrive dans le hall à 19h28, « plus de pass jeunes? » Siiiiiiiii! Moi! 19h29 obtention d’un pass jeune et direction le dixième rang d’orchestre.

Mon souvenir tout frais de la soirée de vendredi, va me permettre d’apprécier
encore plus ce ballet. Quoique les « officiels » derrière moi n’ont cessé de bavarder, je vous fais un résumé « Oh c’est Matthias! il est bien Matthias, il saute haut! oh c’est Vincent! Ah il est très bien aussi. Oh c’est Alexis [ah non… c’est Christophe Duquenne…] ».

Ce soir là je suis plus rentrée encore dans la musique. Les bruits des appareils photo en moins m’aident aussi. Le premier acte est vraiment l’acte le plus prenant, tant par les
danses de groupes que par les variations de solistes. Matthias Heymann est la superstar incontestée de ce ballet. Ses sauts vertigineux, plein d’amplitude émerveillent l’audience. Il éxécute tout avec une facilité insolente et pas un bruit sur le plancher n’ose retentir, tant ses pliés sont moelleux. Enfin un rôle qui lui va à merveille, dans lequel il peut s’épanouir complètement. On retrouve l’étoile tel qu’il l’était à ses débuts. C’est avec une joie non dissimulée que le public l’applaudit et cri bravo, sans même attendre les saluts. On en
redemanderait ! A côté Karl Paquette a bien du mal à convaincre, même si il sait jouer de son expérience pour donner à Djémil un caractère intrépide et curieux. J’apprécie la
couleur qu’il donne à son personnage. Il faut aussi saluer nos quatre elfes et amis de Zaël qui une fois encore, sont absolument fabuleux.

Cette distribution m’a plus plu que celle de la veille, car elle me semble plus équilibrée, les rôles ayant été mieux distribués. Vincent Chaillet offre un spectacle viril. Son Mozdock est violent, terrien, et sans demi mesure. C’est avec intensité qu’il réalise chaque variation. On sent la tension qu’il exerce sur son peuple jusqu’au bout de ses doigts. Il est un chef
au physique noble dont le rythme entraîne ses camarades. La relation qu’il a avec Nourreda est très protectrice. Isabelle Ciaravola est une Nourreda fragile, et lunaire. A mon sens, son caractère est parfois un peu trop proche de ce que devrait être Naïla. Les jambes de Ciaravola, c’est tout de même quelque chose ! Telles des fils infinis, elle s’étendent et charment tout le monde.

Si la rumeur court, en tous les cas, elle booste Ludmila Pagliero. On apprécie sa maîtrise technique de la chorégraphie et son implication dans le rôle. Si elle manque parfois
d’évanescence, elle charme Djémil avec ardeur. Très souriante, elle est une Naïla joyeuse et enthousiaste, après passée l’appréhension de ce chasseur inconnu.

Vincent Chaillet en Mozdock

© Julien Benhamou

Le premier acte me laisse une meilleure impression que la veille. Le rythme est soutenu, un véritable enthousiasme émane des danseurs malgré les difficultés techniques de la chorégraphie.

A l’entracte, l’euphorie se retrouve sur les visages de Pink Lady, Fab et moi. Pink Lady qui a déjà assisté à deux nominations (Paquette et Bullion, si je ne l’aimais pas je
serai jalouse..) nous explique comment cela se passe. Après les saluts, le grand lustre reste éteint. Puis le rideau se soulève à nouveau et Brigitte Lefèvre arrive sur scène. Fab s’intéresse aux problèmes techniques du genre « Aura-t-on le temps de twitter? » et moi à la position de Bri-bri dans la salle.

Retour à l’orchestre pour le 2ème acte. Si le rythme ralentit et que l’action a des longueurs, la chorégraphie n’en est pas moins travaillée. La forme circulaire (ou l’arc de
cercle) reste la plus employée. Les variations s’enchaînent au milieu des autres personnages. Pas sûre que ce soit très agréable quand on est placé sur un côté de la scène.

Nolwenn Daniel est une Dadje colérique et entêtée dont la danse est électrique. Elle en fait des tonnes en matière de jalousie et cela permet de donner un peu de vie à ce
deuxième acte. Jean Guillaume Bart a utilisé peu de pantomime dans tout son ballet, et parfois, il est vrai que pour lire l’action cela peut manquer un peu. En même temps, il est aussi joli de voir la danse parler d’elle même sans un code pré-établi. Vincent Chaillet montre de nouveau de très belles qualités dans son rôle de Mozdock. Sa danse devient encore plus imposante. Sa prestation est quelque chose de fort, qui vous reste dans la tête longtemps après le spectacle. Les variations que Jean Guillaume Bart a écrites pour Ciaravola la mettent en valeur. Son port de tête est imposant et le pas de deux avec Christophe Duquenne montre un jeu de séduction intéressant. Mais bien vite, quand Naïla arrive avec sa bande de joyeux elfes trouble-fête, c’est dans les yeux de cette dernière que le Khan va plonger les siens et la belle Nourreda n’a que les bras de son frère pour pleurer. L’humiliation suprême vient quand elle doit dévêtir la robe de favorite.
Je trouve que ce passage aurait du être plus lent, parce que là, cela fait limite, on n’a plus de place en coulisses pour changer Nourreda. Ralenti, on sentirait encore mieux l’humiliation de cette femme, qui n’osait pas se dévoiler devant un incoonu, et qui se voit là, nue, forcée de repartir dans ses contrées caucasiennes.

Le passage qui suit divise. J’aime beaucoup pour ma part la scénographie sombre, sans décor, on est comme plongé dans l’esprit de Nourreda. On est dans un rêve. A partir de ce moment là, on ne sait plus si tout cela est réel. Il y a un côté aparté qui me plaît. Et le pas de deux entre Nourreda et Djémil est celui que je préfère de tout le ballet. Il y a quelque chose de tragique dans cette danse, bien plus que dans le sacrifice de Naïla qui suit. Ici, toute la tragédie est dans le rejet de Nourreda des hommes, d’où ce décor vide. Rejet de son frère protecteur et dominant, rejet de l’amour de cet homme dont elle ne sait rien. C’est par l’usage des dons de Naïla que Djémil peut conquérir le coeur de Nourreda, je vois là dedans un leurre. Jusqu’au dernier moment Nourreda n’aime pas Djémil. Les charmes de Naïla n’agissent qu’à sa mort, que seul Zaël pleure. Je trouve que Ludmila Pagliero rentre bien dans le tragique de la dernière scène, elle tient le rôle de bout en bout. Si elle avait du être nommée ce soir cela aurait été amplement mérité. Belle prestation et grande générosité. Malheureusement pour elle, ce ne sera pas ce soir. Si j’ai l’impression que nous sommes nombreux à attendre, je me trompe car le lustre se rallume après des applaudissements très très chaleureux, des spectateurs debout et des bravos nombreux. C’est un succès !

Djémil et Naïla au premier acte

© Julien Benhamou

  • A lire dans la presse

Essayages dans la garde-robe du ballet La Source La Croix

La source réinvente le romantisme Le JDD

La surprise de la Source au palais Garnier Le figaro, Ariane Bavelier

La Source rejaillit à L’Opéra de Paris, La Croix

  • Distribution du 22 octobre 19h30
Naila Ludmila Pagliéro
Djemil Karl Paquette
Nourreda Isabelle Ciaravola
Mozdock Vincent Chaillet
Zael Mathias Heymann
Dadje Nolwenn Daniel
Le Khan Christophe Duquenne
  • Bonus vidéo

Je préfère tout de même le redire, ce n’est pas moi qui ai filmé. C’est un extrait visiblement filmé à la générale, avec la deuxième distribution. A voir sur le site de l’opéra de Paris, les vidéos des coulisses et de nombreuses interviews.

 

Nouvelles de la semaine du 27 juin

 

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Il fait chaud, très chaud en cette fin de mois de juin. Chaude aussi l’ambiance à l’Opéra de Paris, puisque les deux premières représentations respectives des ballets de Mc Gregor et de José Martinez sont annulées pour cause de grève des machinistes et moi pendant ce temps là je file au Théâtre de la Colline. Pas de décors, pas de ballets. Pas de lumières, pas de ballets. J’ai vu jeudi dernier la séance de travail dans ces conditions, ce n’était pas génant, enfin pour une répétition. Les machinistes font partie du ballet de José Martinez, ils sont sur scène tout le temps, difficile de faire sans eux.

  • Le ballet de la semaine : Les enfants du Paradis de José Martinez

J’espère que les machinistes vont parvenir à trouver un arrangement et que les choses vont rentrer dans l’ordre.

C’est une reprise pour ce ballet qui avait été donné pour la première fois en 2008. Adapté de façon intelligente du film de Marcel Carné, le ballet de José Martinez fonctionne à merveille. J’ai donc vu la séance de travail jeudi dernier , et la générale lundi. Je gardais un très bon souvenir de ce ballet qui m’avait enchantée la première fois que je l’avais vu. Je retrouvais l’ambiance du film et d’un plateau de cinéma dans le premier acte, des superbes ensembles dans le deuxième. Le ballet est efficace, fonctionne bien et on passe un très bon moment, où l’on retrouve des
émotions du film. Plusieurs distributions, à mon sens il faut voir Ciaravola/Ganio en priorité.

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© JMC

Distribution du 29 juin :

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Isabelle Ciaravola
Nathalie Muriel Zusperreguy
Lacenaire Benjamin Pech
La Ballerine Nolwenn Daniel
Le Comte Christophe Duquenne
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution des 3, 6, et 9 juillet (Le 9 diffusion en direct au cinéma)

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Alessio Carbone
Garance Isabelle Ciaravola
Nathalie Muriel Zusperreguy
Lacenaire Benjamin Pech
La Ballerine Nolwenn Daniel
Le Comte Christophe Duquenne
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution du 30 juin, 5 et 8 juillet

Baptiste Stéphane Bullion
Frederick Lemaitre Florian Magnenet
Garance Agnès Letestu
Nathalie Clairemarie Osta
Lacenaire Vincent Chaillet
La Ballerine Laura Hecquet
Le Comte Yann Saïz
Madame Hermine Ghyslaine Reichert
Desdemone Pauline Verdusen/Charlotte Ranson

Distribution du 1er juillet et 11 juillet

Baptiste Bruno Bouché
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Eve Grinsztajn
Nathalie Mélanie Hurel
Lacenaire Stéphane Phavorin
La Ballerine Aurélia Bellet
Le Comte Aurélien Houette
Madame Hermine Caroline Robert
Desdemone Nolwenn Daniel

 

Distribution du 12 juillet

Baptiste Stéphane Bullion
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Ludmila Pagliéro
Nathalie Mélanie Hurel
Lacenaire Stéphane Phavorin
La Ballerine Charline Giezendanner
Le Comte Alexis Renaud
Madame Hermine Valentine Colasante
Desdemone Nolwenn Daniel

Distribution du 14 juillet (représentation gratuite + adieux de Miteki Kudo dans le grand escalier)

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Ludmila Pagliéro
Nathalie Christelle Granier
Lacenaire Sébastien Bertaud
La Ballerine Charline Giezendanner
Le Comte Alexis Renaud
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution du 15 juillet (adieux de José Martinez)

Baptiste José Martinez
Frederick Lemaitre Florian Magnenet
Garance Agnès Letestu
Nathalie Clairemarie Osta
Lacenaire Vincent Chaillet
La Ballerine Sarah Kora Dayanova
Le Comte Yann Saïz
Madame Hermine Caroline Robert
Desdemone Charlotte Ranson

 

Beaucoup de distributions donc je pense que beaucoup de danseurs voulaient être sur la production. Personnellement, je vous l’ai dit plus haut, je trouve que Ganio/Ciaravola sont le plus beau couple. Pour le rôle de Frédéric j’ai hâte de voir Carbone, Magnenet m’a fait une forte impression lundi. J’ai adoré Vincent Chaillet en Lacenaire, Berthaud sera à mon avis aussi très bien. Yann Saïz en comte est très bien, quant à Nathalie j’ai bien aimé ce que propose Muriel Zusperreguy.

La presse à propos du ballet des Enfants du Paradis

« José Martinez fait ses adieux » Le Figaro

« J’ai dépassé mes rêves de danseurs «  Concert classique

« Les coulisses de l’Opéra » Télématin

 

Autre sortie de la semaine Graham Memorias les 1er et 2 juillet au théâtre de la
Porte Saint-Martin.

  • La fausse soirée mondaine de la semaine : inauguration du restaurant de Garnier

Inaugurer un restaurant dans un lieu de danse et d’Opéra et n’y inviter personne??? Oui hormis les étoiles aucun danseur n’y était convié. Les peoples qui n’ont sans doute jamais mis les pieds à Garnier,  ont par contre été conviés pour faire de jolies photos, coupe de champagne à la main !

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Le restaurant n’est en tous les cas pas prêt d’ouvrir puisque les pompiers ont déclaré qu’il n’était pas aux normes de sécurité requises…Ils ont beau en faire tout un foin dans la presse, tant qu’on ne peut pas y manger, et bien on ne peut pas y manger ! « Chez Brigitte » (ce nom va rester, puisque visiblement elle n’est pas prêt de partir non plus..) ça faisait bien la fête. Ma fin de soirée de lundi n’était pas mal non plus ceci dit, à l’Entracte.

  • La party de la semaine : English National Ballet ‘s Summer Party !

Un jour je reçois dans ma boîte aux lettres une petite enveloppe rose. Cela ne pouvait être que Pink lady ! Bingo et dedans un carton pour la Summer Party ! Ah si j’étais riche comme disait la chanson, je me serais bien rendue à l’Orangerie de Kensington Palace pour voir des démonstrations de Strictly Gershwin et voir la vente aux enchères de tutus désignés par des créateurs et de ces Louboutins, quelque peu extraordinaires!

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Vous pouvez voir une danseuse qui s’amuse à les essayer ici.

Pour voir tout le catalogue de la vente, suivez ce lien. link

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© English National Ballet / Pink Lady

  • Le stage de la semaine : Allister Madin à Châtillon

 

Il remplace Gil Isoart pour donner un satge qui aura lieu à Châtillon les dimanches 3 et 10 juillet.

Plus d’infos sur le forum Danser en France

Stage de danse classique Paris-Ile de France 1ère quinzaine de juillet

Allister MADIN sujet au ballet de l’Opéra de Paris,
les dimanches 3 et 10 juillet de 15 H à 17 H.
Prix : 17 € le cours de 2 heures (les deux cours : 30€)
Il sera accompagné au piano par Josyane MALMEJAT pianiste titulaire à l’Opéra de Paris.

Josyane PELLETIER ex-soliste du Capitole de Toulouse
les vendredi 1er juillet , lundi 4, mercredi 6, vendredi 8, lundi 11 et mercredi 13 juillet de 19 H. à 20 H. 30
Prix : 14 € le cours de 1 H 30 ou forfait pour les six cours : 70 € (stage de Josyane gratuit pour ceux qui sont abonnés ou qui s’abonneront pour la saison 2011/2012 à l’école des Amis de la Danse Classique.

Autres renseignements rentrée 2011 :
Stage de septembre avec Eléonore Guérineau et Josyane Pelletier-Malmejat
Cours Particuliers de Danse Classique pour la préparation de tous concours et à l’entrée aux grandes écoles avec Josyane Pelletier ou des professeurs de
l’Opéra de Paris.
Cours collectifs de Danse Classique, enfants, adolescents, adultes tous les jours.
Cours de piano, chant etc…

J’en profite en passant, il n’y a pas que mon ami Deyan qui fait des photos du bel Allister. Julien Benhamou a fait une série en studio dont voilà un extrait. Je l’ai vu lundi en bas des marches photographier le passage Othello dans les Enfants du Paradis, il va avoir de jolies prise de vues. J’attends avec impatience qu’il les publie.

 

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© Julien Benhamou

  • En vrac

Marie-Agnès Gillot est dans la presse cette semaine : Elle, L’express et La règle du jeu.

Les résultats des examens des petits rats sont sur le forum Danser en France.

Pina Bausch dans la presse, beaucoup d’ethousiasme : La Croix,
Resmusica, Le Monde, Nouvel Obs, Danses avec la plume.

A suivre impérativement le blog du Miami City Ballet.

  • La vidéo de la semaine : l’univers de Wayne Mc Gregor

Je n’ai pas eu le temps de regarder le documentaire diffusé lundi sur Arte, mais la VOD est une belle invention. Pour ceux qui comme moi l’aurait manqué, le voici le voilà !