Jiri Kylian

Rentrée 2015

Voilà, il y a une semaine c’était la rentrée. Qui dit rentrée dit reprise des hostilités, mais aussi de la saison théâtrale et dansante. Ce qui me met en joie. J’ai essayé aussi de mettre en action mes résolutions : faire du yoga, reprendre la danse, se lancer dans de nouveaux projets, et aussi, écrire plus régulièrement.

Pointes chez Bloch !

Nouvelle boutique Bloch Paris photo @BlochParis

L’an dernier, faute de temps, j’ai quelque peu délaissé mon blog. J’y écrivais de temps à autre, mais cela prend tellement de temps parfois. Quand on est fatigué, les phrases ne viennent pas, on a toujours l’impression d’écrire la même chose. J’ai vu des spectacles que j’ai adorés, d’autres que j’ai détestés, sans vous en faire mention. L’écriture m’a vite manqué. C’est un exercice qui oblige à une certaine rigueur, qui oblige aussi à se poser, à ne pas avoir l’esprit qui divague. Cet été, j’ai rempli 6 carnets (oui oui j’écris toujours à la main). J’ai eu besoin de raconter l’aventure que j’ai vécue l’année dernière. Pour le moment, ce sont des bribes, des souvenirs, mais c’est là et un jour je voudrais le mettre en forme. Peut-être le partager ici.

L’an dernier, j’ai été assistante chorégraphe de Bruno Bouché. Il avait vu mon travail et il a fait le choix de travailler avec moi. J’ai vécu une expérience folle, complètement enivrante. Ce fut une aventure artistique géniale, aussi géniale que l’aventure humaine. Nous avons vécu des moments très forts, entourés de cette bande de gamins.

J’ai aussi travaillé sur le dernier film de Christophe Honoré et ce fut une autre aventure ! D’abord parce que je n’avais jamais mis les pieds sur un tournage et ensuite, parce que j’aime beaucoup le travail de ce réalisateur. J’ai fait danser 4 petites têtes blondes sous la pluie et je suis très excitée de voir bientôt le résultat. Affaire à suivre en 2016…

Cette année, c’est reprise de la danse et écriture plus fréquente sur mon blog !  Mais avant, quelques pensées à propos de la saison dernière.

J’ai adoré : voir trois Pina dans la même saison, rencontrer Russell Maliphant et voir sa soirée au TCE, les ballet party, la nouvelle boutique Bloch (je vous en parle dès cette semaine!), le groupe Grenade de Josette Baiz, la CND de José Martinez au TCE, lire les remarques des balletomanes sur Twitter, le Lac toujours le Lac encore le Lac, la soirée Kylian au TCE, commencer à apprendre le tango, Casse-Noisette toujours aussi magique, aller jusqu’à Copenhague pour voir Paquita, aller jusqu’au Japon pour voir Hervé Moreau (bon d’accord je n’y suis pas allée pour ça), les adieux de Brigitte Lefèvre, Angelica Liddell déjanté à l’Odéon, Yoann Bourgeois à Montmartre dans Paris Quartier d’été, les étés de la danse toujours aussi agréable, les débats enflammés autour des futures intentions de Benji Millepied, Jone San Martin expliquant Forsythe, et aussi tout le programme Forsythe au Festival d’Automne.

Je n’ai pas aimé : être trop fatiguée et rater près de 10 spectacles de mes abonnements, voir Pietragalla en comédienne, le Eifman Ballet au TCE, les adieux d’Aurélie Dupont, le Lied Ballet de Thomas Lebrun une impression de « déjà-vu », la dernière création d’Anne Teresa de Keersmaeker, ne pas pouvoir aller à Avignon.

Voilà, vous savez tout ou presque ! Pour mon programme à venir ce mois-ci, il y aura la soirée mixte Robbins/Balanchine/Millepied, le Pirandello mis en scène par Braunschweig à la Colline, Robert Lepage au Théâtre de la Ville.

Saison 2013-2014 à l’Opéra de Paris (ballets)

Voici la nouvelle saison 2013-2014. Elle fera comme tous les ans des heureux et des malheureux. Trop de contemporains, pas assez de classiques, trop de ci ou trop de ça. Personnellement, je suis ravie de revoir Doux Mensonges de Jiri Kylian, de découvrir le Bolchoï dans un ballet que je n’ai jamais vu, Lost Illusions. 3 soirée mixtes permettent de découvrir ou de revoir de jolis ballets contemporains. L’année sera chargée en émotions avec le départ d’Agnès Letestu, d’Isabelle Ciaravola, de Nicolas Le Riche, et de Brigitte Lefèvre. C’est une génération, une façon de danser, de concevoir la danse et ce ballet. L’année sera donc sous le symbole de la transmission. C’est aussi l’occasion pour le ballet de l’Opéra de Paris de rentrer dans une nouvelle ère.

  • Tournée russe à Moscou du 15 au 27 septembre 2013

La troupe ira danser Paquita de Pierre Lacotte.

tournee-paquita source image : Opéra de Paris

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  • La Dame aux Camélias de John Neumeier du 21 septembre au 10 octobre 2013 *

La dame aux Camélias c’est un des ballets les plus romantiques qu’il soit, qu’il faut voir car on ne reverra pas le ballet d’ici quelques années. Le ballet à la trame narrative, presque cinématographique, avec des flashbacks, fait entrer le spectateur dans la romance de Marguerite et Armand, le tout sur les Préludes de Chopin. Même si on l’a vu de nombreuses fois, c’est un ballet dont on ne saurait se lasser. On aimerait aussi y voir ou revoir des artistes invités. Je garde un très bon souvenirs de Jiri Bubenicek dansant avec Aurélie Dupont. L’évènement sera bien sûr les adieux d’Agnès Letestu, qui excelle dans le rôle. Cette soirée d’exception aura lieu le 10 octobre.

Agnès Letestu photo de Syltren blog Rêves Impromptus

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  • Soirée Mixte : Kylian / Teshigarawa / Brown  23 octobre au 14 novembre 2013 *

Doux mensonge est un ballet que Kylian a crée pour l’Opéra de Paris, dans lequel il a utilisé les dessous de la scène, qui sont filmés et projetés sur scène. Les cabestans deviennent un terrain de jeu dans lequel les danseurs peuvent se cacher, se charmer. Les chanteurs sont sur scène, et évoluent entre la scène et les dessous. Je garde un excellent souvenir de ce ballet.
Teshigarawa viendra pour une création. Il avait déjà surpris le public de l’Opéra avec Air, que j’avais beaucoup apprécié. Cette nouvelle création s’appellera : Darkness Is Hiding Black Horses.
Glacial Decoy est une pièce qui saura en surprendre plus d’un. Peu voire pas de musique, un langage chorégraphique que l’on a peu l’habitude de voir à l’Opéra, cette pièce vous charmera ou vous fera fuir !

Glacial Decoy de Trisha Brown

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  • Les démonstrations de l’école de danse *

Ecole de danse de l'Opéra de Paris

3 week-ends pour les découvrir en cours de danse : les dimanche 8, 15 et 21 décembre 2013.
Les démonstrations en vidéo ça ressemble à ça, clic

  • Le Parc d’Angelin Preljocaj du 7 au 31 décembre 2013 *

Démocratisé par la pub Air France, Le Parc c’est bien plus qu’un baiser qui vole. C’est un ballet crée pour le ballet de l’Opéra en 1994, que j’avais vu à Bastille (j’étais bien jeune mais j’en garde un excellent souvenir, très claire, avec chaque détail du ballet) et qui raconte la carte de Tendre. Jeux amoureux, séduction, souffrance, désamour, tous les sentiments sont dansés, explorés, cultivés. Un joli voyage et une belle entrée dans la danse si vous n’en avez jamais vue. La musique de Mozart vous transportera dans ce voyage amoureux.

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Tournée à Créteil avec le Parc les 6 et 7 janvier 2014

  • La belle au bois dormant de Rudolf Noureev du 4 décembre au 4 janvier 2014 **

C’est la tradition, ballet classique à Bastille en face d’un plus contemporain à Garnier. La Belle c’est le grand classique, musique de Tchaïkowsky, chorégraphie de Noureev d’après Petipa. Je ne saurai vous en parler correctement parce que ce ballet n’est pas du tout ma tasse de thé. Certes il permettra sans doute à plein de jeunes de prendre des rôles, car il y en a à foison dans ce ballet. J’adore le prologue, avec les variations des 7 fées, mais le reste me semble toujours trop long. Si vous aimez le classique, si tutu, fleurs, rose, conte de fées et que tout cela vous parle, foncez. Je sais je caricature, mais la Belle ce n’est pas ma tasse de thé.

La belle au bois dormant

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  • Compagnie invitée : Le Bolchoï du 4 au 10 janvier 2014 *

La compagnie viendra avec le ballet Lost Illusions de Ratmansky. Un petit Don Quichotte en supplément m’aurait bien plu aussi, mais c’est bien de découvrir aussi quelque chose que je n’ai jamais vu. On reste dans la continuité des ballets romantiques narratifs, basé sur des classiques littéraires.

Lost Illusions de Ratmansky

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Lire la critique de Laura Cappelle dans le Financial Times, clic

  • Onéguine de John Cranko du 4 février au 14 mars 2014 *

Reprise d’Onéguine, ballet romantique, qui vous fait frissonner dans ses pas de deux étirés, aux portés sublimes. Nombreux balletomanes espèrent revoir Evan Mc Kie redanser, moi aussi, je ne l’avais vu qu’à la générale. Mais ce qui nous fera pleurer assurément c’est les adieux d’Isabelle Ciaravola qui auront lieu le 7 mars. L’étoile qui a été nommée dans ce rôle montrera une dernière fois ses talents de danseuse tragédienne. J’ai à la fois hâte et une grande tristesse de la voir dans ce rôle pour la dernière fois.

Ciaravola Ganio dans Onéguine photo Michel Lidvac

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  • Soirée mixte 2 : Mlle Julie de Birgit Cullberg/ Fall River Legend d’Agnès de Mille du 21 février au 12 mars 2014 *

Soirée de femmes ! Brigitte Lefèvre a de l’audace ! Soirée un peu mystérieuse, Mlle Julie étant un ballet d’après la pièce de Strinberg, Fall River Legend n’a été donné que deux fois (en 91 et en 96), Agnès de Mille est peu connue du public français. C’est une soirée qui promet une grande découverte. J’adore la pièce de Strinberg, c’est vraiment un répertoire théâtral que j’affectionne tout particulièrement car les personnages ont des caractères finement décrits, avec plein de finesse, j’espère que la pièce saura faire ressortir cela.

  • Tournée au Japon avec Don Quichotte et La Dame aux Camélias du 9 au 23 mars 2014

Mathilde Froustey et Pierre-Arthur Raveau dans Don Quichotte, photo Julien Benhamou

Relire ma chronique sur Don Quichotte vu en 2012 , clic
Relire ma chronique sur La Dame aux Camélias, vu en 2009, clic
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  •  Spectacle de l’école de danse du 5 au 10 avril 2014*

Concerto en Ré de Claude Bessy
Napoli, de Bourbonville
Scaramouche de José Martinez
Yondering de John Neumeier

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  • Jeunes danseurs du 18 au 22 avril 2014*

 

  • Orphée et Eurydice du 3 au 21 mai 2014 du 3 au 21 mai 2014 *

Chef d’œuvre à voir sans modération….

Alice Renavand dans Orphée et Eurydice photo d'Agathe Poupeney

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  • Soirée mixte 3 : Daphnis et Chloé de Benjamin Millepied/ Palais de Cristal de Georges Balanchine du 10 mai au 8 juin **

Le ballet de Georges Balanchine sera revu par Christian Lacroix pour les costumes. Benjamin Millepied contribuera une fois de plus à enrichir le répertoire avec une nouvelle création.

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  • Notre-Dame de Paris de Roland Petit du 20 juin au 16 juillet 2014 **

J’adore ce ballet. La musique, les costumes, la chorégraphie, les danses de groupes, les solos, les personnages si bien définis, la trame narrative si bien montée par Roland Petit. Nicolas Le Riche retrouvera son rôle fétiche, dans lequel il fera une première partie de ses adieux.

Nicolas Le Riche lors du défilé 2012

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  • Soirée mixte 4 : Psyché de Ratmansky/ Dance at the gathering de Jerome Robbins du 19 juin au 7 juillet 2014 *

Psyché avait fait l’ouverture de la saison il y a deux ans et m’avait laissé un souvenir assez désagréable. Je m’étais profondément ennuyée, et malgré la musique envoutante de César Franck. Dance at the gathering m’avait plutôt ennuyée lors de sa reprise avec le pétillant Apartement de Mats Ek.

Aurélie Dupont dans Psyché

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  • Gala Nicolas Le Riche le 9 juillet 2014

Après avoir dansé dans Notre-Dame de Paris, Nicolas Le Riche fera définitivement ses adieux à la scène lors d’un gala. Il y dansera entre autres Le jeune homme et la mort, on aimerait aussi le Boléro. Une chose est sûre, on peut préparer le stock de mouchoirs.

Nicolas Le Riche photo Syltren Rêves impromptus

Alors que pensez-vous de cette nouvelle saison ? Quels ballets avez-vous envie de voir ou revoir ?

Info en plus, la saison 2014-2015 s’ouvrira avec la venue du Tanztheater Wuppertal qui viendra entre autre danser 2 cigarettes in the dark.

Les abonnements sont ouverts dès le mercredi 27 février.

* Garnier
** Bastille

Nouvelles de 2013 n°6

Je n’ai pas fait grand chose cette semaine, je devais aller au Théâtre du Rond-Point voir Le théâtre sans animaux, de Jean-Michel Ribes et je me suis rendue compte que la date était déjà passée… Selon mon ami Youssef Bouchikhi, je n’ai pas manqué grand chose, et le spectacle que nous avons vu ensemble jeudi était bien plus réjouissant. La belle et la bête de Pilon Lemieux fut un spectacle dont les images me restent encore en tête. D’une belle qualité visuelle, le texte et la mise en scène ne sont pas en reste, on passe vraiment un très bon moment. Relire ma chronique, clic.

Cette semaine, quelques sorties sympathiques en perspective, du côté de Bastille et surtout l’effervescence de l’annonce de la nouvelle saison. De mon côté, j’irai aussi faire un tour du côté du théâtre du Rond-Point ( sans me tromper de date cette fois-ci !) pour voir Tout est normal mon cœur scintille, repris cette année, que je vous conseille vivement, si vous l’avez manqué l’année dernière.

  • Les sorties de la semaine

Les danseurs chorégraphes s’installent à l’amphithéâtre Bastille pour 3 jours. Le principe ? Des danseurs de l’Opéra qui font une pause dans leur rôle d’interprète pour pour s’emparer d’une scène et d’y mettre leur langage et leurs idées. 25€ pour la place pour découvrir une autre facette de ces artistes. Voilà le programme :

Premier cauchemar (Prologue extrait du Rêveur) Chorégraphe et livret : Samuel Murez
Deux à deux Chorégraphie et costumes : Maxime Thomas
En attendant l’année dernière Chorégraphie : Grégory Gaillard
Kaléidoscope Chorégraphie : Allister Madin
Smoke Alarm Chorégraphie : Julien Meyzindi
Songes du douanier Chorégraphie : Alexandre Carniato avec Morgane Dragon
Stratégie de l’hippocampe Chorégraphie : Simon Valastro

Pour réserver, c’est par ici.

Amphithéâtre Bastille

A Chaillot, vous pouvez découvrir en famille le conte Babayaga inspiré de l’album de jeunesse de Rebecca Dautremer et dansé par la compagnie TPO. Le spectacle est interactif, chaque spectateur reçoit au début un petit boitier, qui va permettre de faire évoluer le personnage de Michette. La danse se mêlent aux images de l’illustratrice, dont je suis assez fan. Après La belle et la bête, la semaine dernière on reste dans cette continuité de spectacles où l’image prend une nouvelle place, devient un élément chorégraphique à part entière.
Plus d’infos et réservations, clic

tpo1

A voir aussi, si vous avez des places parce que c’est bien complet, Ce que j’appelle oubli, d’Angelin Preljocaj, jusqu’au 5 mars au Théâtre de la Ville, puis jusqu’au 10 mars au Centquatre. Plus d’informations, clic.

  • L’évènement de la semaine : la nouvelle saison de l’Opéra de Paris.

Elle sera dévoilée demain, les abonnements seront ouverts mercredi. Saison riche par ses émotions, puisque 3 étoiles quitteront la compagnie et pas des moindres. Agnès Letestu partira en début de saison avec La Dame aux camélias, puis ce sera le tour d’Isabelle Ciaravola dans Onéguine et enfin Nicolas Le Riche qui fera ses adieux lors d’une soirée spéciale, en juillet.

Brigitte Lefèvre fera elle aussi en quelque sorte ses adieux, puisque c’est la dernière saison où elle sera présente toute l’année. A son image, entre tradition et modernité, elle a programmé des grands noms de la danse contemporaine que l’on pourra voir dans 3 soirée mixtes, et d’autre part, des grands classiques, comme la Belle au bois dormant qui sera donnée à Bastille à Noël.Parmi ces chorégraphes, on retrouvera Trisha Brown, Jiri Kylian, Saburo Teshigarawa, Agnès de Mille, Birgit Cullberg, Preljocaj.

Comme promis par Lissner, le ballet va commencer des tournées en France. Dès janvier, un ballet tournera en région parisienne, pour permettre aux Franciliens de découvrir de façon peut être plus accessible cette compagnie.

Plafond de l'Opéra Garnier

Une seule compagnie invitée, mais de très grande qualité, puisque le Bolchoï viendra danser en janvier à Paris avec un ballet de Ratmansky.

Je ne vous en dis pas plus, vous découvrirez tout demain, chacun ira de son petit commentaire ! Personnellement, la saison 2013-2014 me plaît plutôt, hormis le programme de Noël.

  • En vrac

A lire et à voir, Noëlla Pontois, invitée de Telematin, revient sur son parcours, à l’occasion de l’exposition qui lui est consacrée à Elephant Paname, clic

A lire, un petit article sur ces garçons amateurs qui font de la danse classique, clic

Danses avec la plume a mis à jour son site, est passé sous WordPress, avec un joli thème. Il serait temps pour moi que j’en fasse de même, il est vrai qu’une fois passée sous WordPress j’ai eu la flemme de fouiller pour un thème. Bravo Amélie pour ce joli travail !

Camille de Bellefon quitte Paris pour Vienne. La jolie danseuse a été embauchée chez Manuel Legris.

Caroline Carlson créera un spectacle pour le ballet de Bordeaux en 2014 et devrait travailler avec Chaillot.

Plus que trois jours pour soutenir un joli projet de film documentaire, Comme ils respirent. Claire Orantin a suivi 5 danseurs pour faire un film différent. L’objectif de 7000€ est presque atteint, mais n’hésitons pas à lui donner un coup de pouce. Pour plus d’infos et contribuer au projet, clic.

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  • La vidéo de la semaine

Kaguyahime, première avec Alice Renavand

Le ballet de Kylian inspiré du conte Japonais de la princesse Kaguyahimé m’avait fait une forte impression quand il avait été présenté à Bastille il y a trois ans. A Garnier, le ballet a pris une âme plus particulière, car il se déploie avec beaucoup plus de beauté dans ce lieu. Après avoir vu la séance de travail, retour sur la première du spectacle.

Kaguyahimé photographie d'Agathe Poupeney

Ce qui fut génial à Garnier, c’est le son des tambours qui résonnait dans toute la salle. Dès le début, les bâtons de pluie, les fracas métalliques, on se plonge dans la dualité du monde terrestre et du monde lunaire de la princesse. C’est le ballet des balançoires, qui laisse entrevoir au fond sur une plate-forme un ombre de lumière. Alice Renavand est d’emblée lumineuse. Le halo blanc s’agrandit, les cinq hommes traversent la scène au ralenti. Le ballet joue avec les contrastes de suspension et d’accélération, entre le monde des hommes et celui de la Lune, le monde occidental et le monde japonais, entre la danse et la musique. La musique siffle pour annoncer l’arrivée sur terre. Les danseurs sont tous sur-investis par cette chorégraphie qui semble les transporter. Vincent Chaillet est puissant et généreux dans sa danse. Il montre de nouveaux de belles qualités avec des arabesques et un dos solide qui emmène le reste du corps. Adrien Couvez est impressionnant par sa façon d’entrer dans le sol et dans l’air. Il déploie une énergie incroyable. Yvon Demol et Alessio Carbone sont eux aussi très engagés dans leurs solos (j’aurai bien aimé revoir Jérémie Bélingard vu en séance de travail qui était lui aussi très beau dans ce répertoire), Aurélien Houette maîtrise à la perfection le sujet, c’est un reptile dansant, il rampe dans l’air, et se saisit de Kaguyahimé impassible.

Les marches sont l’autre force de ce ballet. Elles sont très marquées dans le sol. Chez Kylian, ce sont souvent les pas les plus simples qui sont déclinés à l’infini avec une intelligence dans la construction du ballet. Et si Kaguyahimé n’est pas son ballet le plus déroutant en terme de chorégraphie, il est remarquablement construit.

Allister Madin dans Kaguyahimé de Jiri Kylian photographie de Julien Benhamou

Les passages avec les villageoises accélèrent le rythme. Laurène Lévy est radieuse, c’est un vrai plaisir de voir cette ballerine s’épanouir dans ces langages contemporains (dans Forsythe, elle avait déjà un charisme incroyable). L’affrontement entre villageois et citadins vous prend au vif, vous colle au fond du siège. C’est frénétique. L’espace semble immense, on a du mal à tout voir, cela bouge, les musiciens s’affrontent eux aussi, blancs contre noirs, tout cela pète comme de l’orage, quand le rideau noir s’abaisse, comme si Kaguyahimé en avait assez vu de ce monde terrestre. Solo lent, Alice Renavand est étonnante. Elle oscille entre sensualité et froideur lunaire. Chaque pas est exécuté avec beaucoup de matière. Elle perce l’espace avec son corps, comme la lumière dans l’obscurité. Les cambrures montrent comme une souffrance de cet être lumineux face à la noirceur de la guerre. Tout s’éteint en elle. Seul le Kodo résonne, comme une petite voix intérieure. L’ondulation du rideau noir est le souffle de la princesse qui va disparaître à la rencontre du prince Mikado.

Ébloui par sa beauté, il l’invite à venir à son palais et tente de la capturer. Malgré ses plaintes, marquées par de grands étirements qui se contractent ensuite, Il tente de la retenir. L’éblouissement de la pleine Lune qui arrive, réalisée avec les miroirs, est fabuleuse. Les scénographies de Kylian sont soignées, prennent sens à chaque instant, et il n’y a pas de décor « accessoire » comme on peut le voir chez tant d’autres chorégraphes.
Mikado ne voit donc pas Kaguyahimé partir, qui remonte sur sa Lune, avec sa lenteur.

Vincent Chaillet dans Kaguyahimé de Jiri Kylian photo de Julien Benhamou

Très belle soirée, mon impression première s’est vérifiée, un ballet c’est toujours mieux à Garnier, c’est comme un bijou dans l’écrin. Avec cette musique puissante, on a voyagé à travers ce conte d’orient. Alice Renavand y est divine.
Petit plus de ma soirée, j’avais emmené un ami d’enfance qui n’avait jamais mis les pieds à Garnier. C’est toujours fascinant de voir l’émerveillement dans les yeux de quelqu’un. Des fois on aimerait retrouver cette première émotion.

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  • Distribution du 1er février 2013
Kaguyahime Alice Renavand
Mikado Hervé Moreau
Muriel Zusperreguy, Amandine Albisson, Laurène Lévy, Charlotte Ranson, Caroline Robert
Yvon Demol, Vincent Chaillet, Alessio Carbone, Adrien Couvez, Aurélien Houette
Maki Ishii Musique
Jirí Kylián Chorégraphie
Michael Simon Décors et lumières
Ferial Simon, Joke Visser Costumes

Convergences Kaguyahimé Jiri Kylian

Si Paris prend des allures lunaires, c’est du côté de Bastille que l’on pouvait voir le début de la descente sur Terre de la princesse de la Lune, Kaguyahimé. Une heure de répétition avec Alice Renavand, Caroline Bance et Adrien Couvez, coachés par Elke Schepers et Patrick Delcroix.

On commence par le solo d’Adrien Couvez. Au début du ballet, les hommes du village tombent amoureux de Kaguyahimé et tente de la séduire par des danses. Kaguyahime est côté jardin, les solos partent de cour et sont construits de profil. Les corrections vont vite, Patrick Delcroix demande à Adrien Couvez  de rester plus longtemps en arabesque ou encore de donner un peu plus de hanches dans les déplacements latéraux. Il affirme au bout de cinq minutes « très bien, moi je suis content ».

Affiche Kaguyahime par Anne Deniau

On passe ensuite au dernier solo de Kaguyahimé. Elle a décidé de quitter la Terre et de retourner sur la Lune. Ce solo, ce sont ses adieux. Elle va du devant de la scène au fond, comme pour dire au revoir à la Terre. Elle bouge de façon très lente et est tout le temps en équilibre sur une jambe. C’est là que réside la difficulté de ce passage. Alice Renavand danse avec beaucoup d’implication. Son visage se transforme, devient grave. Dès la fin, Elke déclare « J’ai un problème, parce qu’Alice est déjà très bonne et très au point ! « . Elle la corrige sur quelques points, notamment des conseils pour être plus à l’aise « appuie toi vraiment sur cette hanche, tu peux exagérer cela, tu seras plus stable ». A propos d’un grand battement attitude, elle lui dit qu’il faut « emmener tout le corps, pas seulement la hanche ». Elle la corrige sur ses mains « il faut que tu aies plus d’énergie dans les mains, quand tu fais la lune va jusqu’au bout, avant de refermer tes poings ». Quand elle amrche de dos pour partir vers la Lune, elle lui conseille de ne pas aller trop vite, de contrôler l’arrivée des pieds sur le sol.

On continue avec le duo entre Caroline Bance et Adrien Couvez, qui dansent dans la confrontation des villageois et des citadins. Les costumes sont noirs et blancs, les musiques occidentales et japonaises s’affrontent. C’est très énergique, c’est un passage du ballet que j’apprécie beaucoup. Là il faut corriger certains portés, trouver ses marques. « Adrien aide là, il faut que tu la tires plus vers le haut ». Caroline Bance, recommence essaie, toujours avec un grand sourire, et une belle énergie. On sent qu’elle s’éclate dans ce langage chorégraphique. Ils doivent faire attention à la musique, qui est aussi rapide que la danse et ne pas courir derrière.

Il reste du temps, alors Elke décide de finir sur le premier solo de Kaguyahimé. Alice Renavand danse sur une plate-forme à 2m du sol. Tout est très lent, avec encore beaucoup d’équilibres, très lunaire en somme. Là encore, Alice Renavand connaît déjà bien son rôle et les corrections sont rapides. Les compliments pleuvent « quand tu danses le début, c’est magnifique ! ». Les applaudissements aussi.

Fin de répétition Kaguyahime Amphi Bastille 19/01/2013

Répétition intéressante, même si les interprètes étaient déjà très au point, ce qui est moins passionnant que lorsque qu’un rôle s’apprivoise, qu’un ballet se construit. C’est toujours une mise en bouche alléchante, avant d’aller revoir le ballet.

Relire ma chronique sur le ballet, vu en 2010, clic
Kaguyahimé de Jiri Kylian, du 1er au 17 février. Plus d’infos et réservations, clic.