Hervé Moreau

Soirées Balanchine

La soirée d’ouverture de la saison de ballets est un moment particulier. Il faut que tout le monde s’y retrouve, habitués, abonnés, touristes de passage et nouveaux arrivés. Proposer une soirée mixte est un compromis qui permet de contenter tout le monde. Si la soirée Roland Petit faisait l’unanimité, la soirée de l’an passé avait beaucoup déçu. L’opéra a fait le choix cette année du chorégraphe Balanchine, avec trois pièces très différentes des unes des autres. On ne peut pas ne pas aimer son écriture, crime de lèse-majesté dans le monde de la danse, et, pourtant, nombreux sont les balletomanes qui résistent à son charme. 3 ballets, 3 époques, 3 écritures car l’étendue de Balanchine ne s’arrête pas à un genre.

La mise en bouche du défilé réjouit la salle qui peut ensuite se plonger dans la vague bleue de Sérénade. Œuvre de jeunesse, sans cesse remaniée par le maître, j’en ai parfois ressenti les longueurs. La première partie, faite d’ensembles, est pour moi la plus belle. Les 19 filles volent sur scène, alternant les rythmes en suivant la musique de Tchaïkowsky. On retrouve les constructions chorégraphiques de Balanchine avec ces lignes qui se croisent et se décroisent, s’emmêlent et se démêlent. Le duo Pagliero/Moreau offre un doux moment de poésie. Mathilde Froustey rayonne sur scène, et s’amuse des difficultés techniques ; Laëtitia Pujol et Eleonora Abbagnato incarnent une féminité à la fois romantique et sensuelle.

On change d’univers dès la levée du rideau d’Agon. Regards perçants vers le public, quatre garçons alignés en fond de scène. Tuniques noires et blanches, et musique de Stravinsky aux rythmes irréguliers. Fini le romantisme, la délicatesse féminine exacerbée dans Sérénade, on assiste plutôt ici à un échange de joutes dansantes. La première distribution était fabuleuse. Myriam Ould-Braham est d’une sensualité sans pareille. Ses lignes sont d’une rare précision ; ses battements à la seconde sont impressionnants. Le duo Aurélie Dupont Nicolas Le Riche fait ma soirée ! C’est LE moment que je retiens de ces soirées. Le Riche est à son habitude merveilleux mais il a le don de vous surprendre en permanence. On imagine ce qu’il va être sur scène et puis il vous époustoufle encore ! J’aime ce ballet pour ces extravagances, ses décalés sur pointes qui casse le rectangle « épaules-hanches », ses larges attitudes et les regards complices entre les danseurs comme s’il se passait une électricité entre chacun d’entre eux. J’ai retrouvé l’électricité mercredi mais j’ai été moins emballée, le temps m’a paru bien long.

Troisième pièce, troisième ambiance… et quelle ambiance ! Je crois que je n’aime pas ce ballet. Et pourtant, il y a des variations qui me plaisent. J’aime beaucoup le pas de deux entre la sirène et le fils. Le duo des deux compagnons du fils ne me déplait pas non plus surtout dansé par Takeru Coste et François Alu. La musique est formidable. Il y a des passages qui durent, qui durent, qui durent… 20 minutes pour retourner chez son père et pour se faire bercer comme un bébé… c’est long, on gigote sur sa chaise. Voir Jérémie Bélingard presque nu a, certes raccourci, mon ennui, mais tout de même ! Les deux distributions sont bien équilibrées, proposant chacune des personnages différents. Bélingard campe un jeune homme fougueux, rebelle, plutôt positif dans cette envie d’ailleurs, alors que la fuite d’Emmanuel Thibaut apparaît plus comme une nécessité. Quand à nos grandes sirènes, Letestu et Marie-Agnès Gillot, elles sont séduisantes chacune à leur façon. Agnès Letestu est plus fourbe, plus ronde dans ses gestes au début de la rencontre, pour mieux tromper le naïf. Marie-Agnès Gillot est plus agressive, plus envahissante dans l’espace de l’autre, comme une mante-religieuse.

La soirée Balanchine continue à l’Opéra de Paris jusqu’au 18 octobre. Plus d’infos et réservations sur le site de l’Opéra de Paris, clic.

A lire ailleurs : Danses avec la plume, Blog à petits pas, Danse Opéra, Palpatine, La loge d’Aymeric.

Le JDD, Balanchine, créateur de stars, clic
Le Huffington Post, clic
Le Financial Time, clic
Alta Musica, clic

Copyright photo : Le petit rat, Laurent Philippe/Fedephoto, Blog à petits pas.

1ère distribution (22/09/2012)

Sérénade
Ludmila Pagliero, Laëtitia Pujol, Eleonora Abbagnato
Hervé Moreau, Pierre Arthur Raveau
Agon
Pas de 2 Aurélie Dupont
Pas de 2 Nicolas Le Riche
1er Pas de 3 Muriel Zusperreguy, Nolwenn Daniel
1er Pas de 3 Mathieu Ganio
2ème Pas de 3 Myriam Ould Braham
2ème Pas de 3 Alessio Carbone, Christophe Duquenne
Fils prodigue (Le)
Le Fils Jérémie Bélingard
La Courtisane Marie-Agnès Gillot

 

2ème distributioN (26/09/2012)

 

Sérénade
Eleonora Abbagnato, Myriam Ould Braham, Mathilde Froustey
Florian Magnenet, Pierre Arthur Raveau
Agon
Pas de 2 Eve Grinsztajn
Pas de 2 Stéphane Bullion
1er Pas de 3 Muriel Zusperreguy, Mélanie Hurel
1er Pas de 3 Karl Paquette
2ème Pas de 3 Nolwenn Daniel
2ème Pas de 3 Christophe Duquenne, Stéphane Phavorin
Fils prodigue (Le)
Le Fils Emmanuel Thibault
La Courtisane Agnès Letestu

 

Roméo et Juliette de Sasha Waltz, première !

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© JMC

Lundi soir, retour à Bastille, pour assister à la première de Roméo et Juliette de Sasha Waltz. Ayant vu la séance de travail et la générale, ce n’est pas avec un regard complètement neuf que j’assiste à cette représentation.

J’avais gardé un souvenir très mitigé à la création, et à vrai dire, je ne me souvenais pas de grand chose, hormis cette scénographie superbe, fait avec deux plate-formes qui se soulèvent, se détachent, transforment l’espace scénique dans lequel évoluent les danseurs.

On est plongé dans le conflit entre les deux familles. Les danseurs entrent en courant, blancs contre noirs comme dans un jeu d’échecs. La double plate forme est éclairée avec des lumières rasantes. La musique a un côté très solennel, très guerrier. Le choeur commence à chanter.

« D’anciennes haines endormies,

Ont surgi comme de l’enfer ;

Capulet, Montaigu, deux maisons ennemies,

Dans Vérone ont croisé le fer. »

Les corps, se posent, les uns contre les autres, comme des cathédrales vivantes. Cela crée une belle unité, une matière nouvelle. Les corps se collent les uns aux autres, les poids des corps sont interdépendants. C’est très graphique, les plates-formes créent des lignes, les assemblages des corps en créent d’autres.

Après cette entrée, on assiste à une danse très joyeuse. Les filles sont portées et courent à l’envers, en l’air. Les prises des portés sont surprenantes, souvent très naturelles et visibles, contrairement à d’autres. Déjà on aperçoit la silhouette de Juliette, dont le regard est différent des autres. Un regard enfantin, avec un sourire innocent, un état de grâce avant la tragédie. Roméo, de dos, en chemise, semble plus grave.

« Le jeune Roméo, plaignant sa destinée,

Vient tristement errer à l’entour du palais ;

Car il aime d’amour, Juliette…. la fille

Des ennemis de sa famille ! « 

Les jeunes femmes sont traînées, s’accrochant au cou des hommes. Les lumières sont douces, presque dorées. On distinguent les deux amants, qui sont chacun sur un praticable, comme pour marquer le rideau de fer qui existe entre les deux familles. Les lumières sont douces et dorées. On joue entre deux énergies, celle du poids du corps dans le sol ou des portés très suspendus. Les contrastes sont forts et marqués. Les corps sont dans une matière très élastique, très étirable.Les suspensions sont très belles, comme si les danseurs étaient eux aussi maintenus en l’air par des câbles.

Le son de la harpe, très douce coïncide avec Roméo qui se couche en forme foetale. Tout est fait pour rappeler l’âge des deux protagonistes, ce monde de l’enfance sacrifié pour une guerre. Roméo commence un solo très vif, dans lequel c’est l’occasion d’admirer Hervé Moreau de retour sur cette pièce. Il propose un Roméo fou d’amour, mené par ce sentiment dans ses actions. On admirera la fluidité de ses bras et de son buste qui emmènent toujours le mouvement. La douceur qui s’installe dans cette variation reflète le caractère bon et tendre du personnage de Sasha Waltz.

« Premiers transports que nul n’oublie !

Premiers aveux, premiers serments

De deux amants

Sous les étoiles d’Italie »

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© JMC

Deux amis de Roméo apparaissent et dansent en dehors des plates-formes. Ils se préparent à entrer au bal des Capulets.  Le tambourin annonce le début des festivités. On fait semblant de manger, on joue à avoir faim à se gaver, mais à la vue de Roméo, Juliette sort de cette tablée, attirée par la beauté du jeune homme. Aurélie Dupont parvient à rendre ce transport très fort, le mouvement part de sa poitrine, son regard malgré le masque semble troublé. Lui, reste assez statique, déjà gêné par le fait d’être l’imposteur au milieu de cette tablée. Elle l’emmène alors danser. Le bal peut commencer.

« Bal divin ! Quel festin !

Que de folles paroles !

Belles Véronaises

Sous les grands mélèzes

Allez rêver de bal et d’amour, 

Allez rêver d’amour

Jusqu’au jour »

 

 Le bal est une chorégraphie qui se moque des danses traditionnelles, non sans humour. J’apprécie particulièrement la musique de ce passage. Les tutus aux épaisseurs
excessives sont mis en valeur dans des petits bonds. On se moque des codes, jusqu’à ce que tout ce petit monde soit ivre et décide de rentrer chez soi. Les rires résonnent, tandis qu’au fond de la plate-forme, on aperçoit Juliette chez elle, déjà rêveuse, qui se déshabille. De son côté, Roméo rêve aussi. Il rejoint sa belle, et ils dansent ensemble le fameux pas de deux.

Cela commence par un jeu de miroir, comme pour se deviner dans le noir. Il tente de s’approcher, puis il arrive par derrière en lui cachant les yeux. La variation commence et s’enchaîne avec une très belle fluidité. On a l’impression que les deux danseurs sont reliés par un fil invisible. Le jeu est omniprésent, avec des éloignements pour se rapprocher dans une certaine exaltation. C’est un des plus beaux passages du ballet, finement chorégraphié pour dépeindre la palette des sentiments qui traversent les coeurs des jeunes amants.

La plateforme monte, Roméo et Juliette se quittent. Juliette est à son balcon, un dernier baiser sur son pied et Roméo va se réfugier dans les songes. Le mariage secret va avoir
lieu, mais pendant ce temps, la vie de Vérone continue. Sasha Waltz explore l’utilisation de l’ouverture de la plate-forme supérieure. Les femmes et les hommes se glissent dessous, dansent, avec des gestes répétitifs qui reviennent. Au dessus, Père Laurence marie les deux enfants. Ils les portent, un dans chaque bras pour sceller leur union.

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© JMC

 

La plate-forme continue de s’ouvrir, un jet de peinture noire coule. Juliette boit le poison qui fera croire qu’elle sera morte. Roméo en exil ne le sait pas. Le plus beau passage arrive à ce moment là, Roméo est seul et sans musique il tente de gravir le mur qui le sépare de Juliette.Il monte, puis se laisse glisser pour montrer son désespoir et le tragique de cette situation. Son souffle résonne, il semble comprimé, comme manquer d’air. Il résiste à sa douleur, saute, court. Un silence religieux dans la salle admire le danseur qui à lui seul parvient à occuper l’espace avec un charisme naturel.

Juliette est mise au tombeau par sa famille et Père Laurence. Aurélie Dupont montre un véritable relâchement, et se laisse complètement emmenée. Les costumes sont très beaux dans cette pièce, il y a une belle réflexion sur les matières. Juliette en robe blanche est evanescente, son âme flotte déjà dans les coeurs de son clan. On la dépose dans un lit de pierre.

« Des fleurs ! jetez des fleurs sur la vierge expirée !…

Suivez jusqu’au tombeau notre soeur adorée !… »

Roméo, sorti de l’exil, accourt. Il découvre le corps froid de Juliette. Il pleure sur le corps de sa femme, après avoir bu un poison, quand la main de Juliette sort de son
engourdissement. Un silence se fait dans la musique, une pause, comme si ce geste n’était pas certain. Roméo découvre les mouvements de Juliette et la sort du tombeau. De nouveau on assiste à un joli pas de deux, avec beaucoup de portés qui sont repris. Aurélie Dupont et Hervé Moreau sont vraiment en osmose, c’est un superbe partenariat. Juliette rayonne, mais Roméo se raidit. Il tombe et meurt. Juliette par un baiser comprend qu’il a bu du poison. Elle se poignarde et meurt sur le corps de son amant.

« Je vais dévoiler le mystère

Ce cadavre, c’était l’époux

De Juliette ! Voyez-vous

Ce corps étendu sur la terre ?

C’était la femme hélas ! de Roméo ! C’est moi

Qui les ai mariés ! »

Pas le temps de se laisser aller à l’émotion, les deux familles arrivent en courant. Père Laurence va raconter l’histoire d’amour des deux amants. Hormis la double variation chant/danse du prêtre qui fonctionne bien, parce qu’elle a une vraie force, tant d’un point de vue lyrique que chorégraphique. Nicolas Paul est excellent et s’impose de façon autoritaire au milieu de ces hostilités familiales. La fin est la réconciliation des familles, on retrouve les « cathédrales » humaines, comme une sorte d’harmonie, de paix retrouvée. Au centre, les deux corps gisants avec une certaine beauté cadavérique. Sasha Waltz a la maîtrise de la composition scénographique.

Applaudissements très chaleureux et émotions du couple principal. Joie pour Aurélie Dupont de retrouver son partenaire, émotion non dissimulée d’Hervé Moreau de retrouver
la scène. Pour ma part, j’ai adoré la scénographie, les pas de deux et la variation solo de Roméo. Les danses de groupe m’ont plutôt ennuyées, même si la musique à ces moments là prend le relais et apporte une force à la pièce. Il manque encore un petit quelque chose pour me faire basculer dans une émotion complète.

Très belle soirée qui se termine par le cocktail de première au foyer panoramique. Sasha Waltz, pétillante, et très chic (point mode : superbes escarpins…) évoque son bonheur de revenir monter cette pièce, car elle représente pour elle l’idéal à atteindre, d’ouvrir les portes entre les arts, et de les lier ensemble dans une oeuvre. Brigitte Lefèvre dans un court discours partage elle aussi son goût pour l’oeuvre et remercie un à un les acteurs qui ont permis cette reprise. Elle finit par un touchant « Hervé, on t’aime », que toute l’assemblée applaudit chaleureusement.

Encore merci à JMC pour la place.

Le livret de l’Opéra de Berlioz

Roméo et Juliette sur le site de l’Opéra

Les photos d’Agathe Poupeney

A lire dans la presse

Le Point Roméo et Juliette, l’amour Waltz à Bastille

Le Figaro Sasha Waltz à Vérone

Notulus Roméo et Juliette, version Sasha Waltz

Newspress Trois questions à Aurélie Dupont et Hervé Moreau

Res Musica Le Roméo et Juliette épuré de Sasha Waltz

Opéra de Paris, En Scène Trois questions à Sasha Waltz
Les Echos Le ballet de Berlioz sur un air de Waltz

TF1 reportage dans le JT sur le ballet Roméo et Juliette

Le Canard Enchaîné Une grande Waltz


A lire sur les autres blogs

Danses avec la plume

Blog à petits pas

Joël Riou

  • Distribution du 07 mai 2012

 

Juliette Aurélie Dupont
Roméo Hervé Moreau
Père Laurence Nicolas Paul

 

Nouvelles de Noël

Sapin de Noël Repetto

 

Après ce superbe week-end AROP à Lyon, me voilà quelques jours à Marseille où j’ai eu la chance de prendre un cours avec Mme Franchetti. Si ce nom ne vous dit rien, il faut revoir votre histoire de l’Opéra. M. Franchetti a été le directeur de l’Opéra de Paris. C’est le père du danseur étoile Jean-Pierre Franchetti. C’est lui qui a placé Claude Bessy à l’école de danse de l’Opéra de Paris. Ce fut un cours très agréable avec des élèves appliqués de l’école Nationale supérieure de danse de Marseille. Mme Franchetti est douce et à l’écoute de chacun. Elle est bienveillante avec tous, explique avec précision, et disperse ses conseils et corrections. Elle glisse aussi des souvenirs de petite fille, à l’école de danse, ou à ses débuts à l’opéra. Toujours le sourire aux lèvres, c’est un vrai bonheur de suivre son cours de danse.

Cette semaine place au floklore russe, à la magie de Noël, et ce week end l’ouverture des cadeaux du Père Noël.

  • Le ballet de la semaine : Igor Moisseiev

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© V. Vyatkin

Igor Moisseiev a monté une grande école de danse en 1943, sur le modèle des grandes écoles classiques, mais pour la danse folklorique. Malgré le rideau de fer, Igor Moisseiev fit tourner sa troupe dans le monde entier. Au milieu des danses du folklore russe, on trouve des danses espagnoles, hongroises, etc. Igor Moisseiev est mort en 2007, mais la troupe a survécu et revient à Paris après 10 ans d’absence.

Ce ballet est l’occasion de découvrir les vraies danses traditionnelles russes, un patrimoine immense qui va vous en mettre plein les yeux pour les fêtes de Noël et qui raviront petits et grands.

Pour réserver suivez le lien.

Du 20 décembre au 1er janvier.

PREMIERE PARTIE

Danses Russes « Eté » – Extrait de la suite « Les Saisons »

Danse Kalmouke

Danse des Tatars de Crimée

Khoroumi – Danse Guerrière Adjare

Suite Moldave

Vieux Quadrille Citadin – Extrait du cycle « Tableaux du passé
»

Tableau chorégraphique « Les Partisans »

SECONDE PARTIE

Un jour sur un navire – Extrait de « Suite Navale »

Boulba

Danse Tzigane

Jota Aragonaise

Gaucho

La lutte des deux gamins

Gopak

  • La sortie féerique de la semaine : ID Cirque Eloize

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© 2009 Théâtre T & Cie / Albert Rudnicki

Prononcez « éloise » et non comme le prénom, cette compagnie de cirque crée sa septième création avec pour partenaire le talentueux chorégraphe hip-hop  Mourad Merzouki. Le cirque Eloize c’est un mélange d’acrobaties, de danse, de VTT, de rollers, de jonglage ; c’est du spectacle vivant qui vous en met plein les yeux. Magique emmenez y vos enfants qui découvriront un cirque pas comme les autres, qui les enchantera.

Pour réserver, ou pour plus de renseignements, suivez le lien.

Du 24 décembre au 20 janvier.

 

Et oui après des retours annoncés, puis des désistements, Hervé Moreau a fini par donner sa démission de l’Opéra de Paris. Bien triste nouvelle, pour ce jeune homme qui brillait dans la plupart de ses rôles sur scène. Les blessures ont eu raison de sa carrière de danseur, on lui souhaite donc une belle reconversion et du bonheur ailleurs que sur scène.

  • En vrac

Revoir Casse-Noisette par le ballet de Dresde, c’est possible jusqu’à lundi prochain en suivant ce lien.Sinon ce sera le lundi 7 janvier à 01h15.

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Justement aux Etats-Unis c’est la folie Casse-Noisette…  A lire une dépêche AFP sur le sujet.

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Envie d’un week end en province ? Allez justement voir le Casse-Noisette chorégraphié par Michel Rahn à Toulouse. Plus d’information en suivant ce lien.

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A Bordeaux aussi on danse Casse-Noisette. Décidément !

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L’opéra de Paris, toujours un peu à la bourre dans ses actus… voilà une vidéo d’Agnès Letestu dans sa loge avant Cendrillon, suivez le lien.

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Mathilde Froustey a désormais un compte sur Twitter. Bienvenue !

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Repetto se lance dans le parfum et dans une école de danse
(qui ouvrira en avril 2012).

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Le ballet de Nice recrute un soliste et un danseur pour le corps de ballet. Les CV sont à déposer avant le 23/12.

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A voir une petite interview de Millepied dans le foyer de l’Opéra de Lyon. A lire, une dépêche AFP sur la venue de Millepied à Lyon (et Natalie
Portman…)

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A lire l’article de Rosita Boisseau sur l’hommage à Merce
Cunningham.

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  • La vidéo de la semaine :  Onéguine

Sans commentaires… juste très beau…

 

Balanchine in Paris par Dominique Delouche

GEORGE BALANCHINE

Mon dilemne d’hier soir s’est finalement conclu en allant à la cinémathèque pour y rejoindre Fab et autres balletomanes. On y présentait donc le dernier film de Dominique Delouche, cinéaste désormais consacré à la danse.

Balanchine in Paris est construit de la manière suivante ; Ghyslaine Thesmar est interviewée par le réalisateur et elle fait le lien entre les différents extraits. L’idée est de montrer comment se fait la transmission d’un ballet, d’un pas de deux, et surtout ce qu’était la danse de Balanchine. Une danse tournée et centrée sur les femmes, sur ces bijoux, ces parfums que Balanchine mettait dans des écrins, pour qui il écrivait de superbes chorégraphies.

Avant la projection, Brigitte Lefèvre dit quelques mots et Dominique Delouche qui nous lit une lettre de Ghyslaine Thesmar qui ne peut pas être là ce soir.

On commence avec Le Palais de Cristal. On va voir Isabelle Ciaravola et Hervé Moreau en répétition avec Ghyslaine Thesmar dans le grand adage du 2ème mouvement, le tout
superposé avec Ghyslaine Thesmar et Mickaël Denard dansant la même chose dans le Grand Escalier de Garnier. Les corrections de Thesmar portent beaucoup sur des ports de têtes ou des ports de bras qui doivent être plus grands, plus intense qu’en danse classique. L’adage est très beau, même si il vrai que le danseur n’y fait pas grand chose. On voit d’ailleurs un extrait où Balanchine retenait le garçon en coulisses pour que seule la ballerine ait les applaudissements et ovation du public.

On continue avec Le Chant du Rossignol où Myriam Ould-Braham prend un cours avec Alicia Markova qui lui transmet tout ce qu’elle a appris de Mister B. La danseuse avait
14 ans en 1925 quand elle a dansé cette variation pour la première fois. C’est le début de l’apprentissage et Markova corrige avec rigueur la jolie première danseuse. Les jambes doivent être moins hautes, les mouvements plus à l’écoute de la musique. Elle partage avec Ould-Braham et Platel qui assiste à la répétition, sa relation avec Balanchine, ses cours, tout ce qui lui a transmis. C’est un des moments les plus intéressants du film, car se pose la question de l’interprétation. Jusqu’à quel point un danseur a t-il la liberté de mettre sa touche de couleur ? A partir de quel point on change la chorégraphie ?

Ensuite Delouche nous colle un extrait qu’on connaît déjà, entre Violette Verdy et Monique Lourdières travaillant sur Sonatine. Sur grand écran ce n’est pas top, car la qualité de l’image est vraiment mauvaise. L’enthousiasme débordant de Verdy, ses petites phrases si propres à elle, et la danse de Loudières en font quand même un bon extrait sur la transmission mais une restauration n’aurait pas fait de mal.

On continue avec La Somnambule dansée par Muriel Hallé et Valéry Collin. Ici Nina Vyroubova et Milorad Miskovitch transmettent d’une façon différente. Ils dansent avec
eux. puis ils échangent de partenaires pour apprendre à l’un et à l’autre son rôle. La leçon se finit par la variation complète filmé dans une obscurité douce qui sublime la danse.

La dernière leçon est d’une beauté toute particulière puisqu’elle met en scène Violette Verdy transmettant à Lucia Lacarra et Cyrille Pierre une valse. La scène se passe dans le petit foyer de la danse à Garnier.C’est le plus beau moment du film, Lacarra prend la lumière d’une façon merveilleuse, sa danse est impeccable, Violette Verdy s’éblouit devant tant de beauté. Ses métaphores autour du chat font une fois de plus rire l’assemblée, mais de voir toute la tendresse avec laquelle elle donne son savoir est un vrai bonheur.

Le film est bien rôdé, rien d’original ni dans la construction ni dans les extraits choisis mais il a le mérite de présenter au public le travail de Balanchine pour la Ballerine dans les pas de deux. Il est maintenant disponible en DVD.

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Les cinq leçons du film :

  • Le Palais de Cristal/Symphony in C
    Musique de Georges Bizet, chorégraphie Balanchine (1947/1949)
    Ghislaine Thesmar transmet à Isabelle Ciaravola et Hervé Moreau, étoiles de l’Opéra de Paris
  • Le Rossignol
    Musique Igor Stravinski, chorégraphie Balanchine (1929)
    Dame Alicia Markova transmet à Myriam Ould Braham, première danseuse de l’Opéra de Paris
  • La Somnambule
    Musique Bellini, chorégraphie Balanchine (1960)
    Nina Vyroubova et Milorad Miskovitch transmettent à Muriel Hallé et Valery Colin, sujets à l’Opéra de Paris
  • Liebeslieder Walzer
    Musique Brahms, chorégraphie Balanchine (1960)
    Violette Verdy transmet à Lucia Lacarra et Cyrille Pierre, étoiles au Bayerisches Staatsballett
  • Sonatine
    Musique Ravel, chorégraphie Balanchine (1975)
    Violette Verdy transmet à Monique Loudières, étoile de l’Opéra de Paris

 

« Balanchine disparu, il nous reste des ballets qui ne survivent que grâce au geste et au dire des danseurs, ceux-là mêmes sur qui Mr B. a sculpté de première main sa chorégraphie. Ce sont ces figures historiques, ses muses que j’ai convoquées afin qu’elles déposent, tel un pollen, leur héritage balanchinien auprès de nouvelles générations de danseurs. Alicia Markova avec le concours d’Élisabeth Platel, Nina Vyroubova et surtout Violette Verdy et Ghislaine Thesmar m’ont livré les bribes d’un patrimoine génétique, alimentant chez moi cette lente poursuite d’une anamnèse, c’est-à-dire d’une mainmise sur le temps qui passe » – Dominique Delouche

A voir cette vidéo extraite de Violette Verdy et Mr. B.

Nouvelles de la semaine du 14 mars

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Et j’ai décidé de faire mes infos cette semaine sous forme de palmarès! Allez c’est parti !

  • Le ballet de la semaine : Coppélia

 La répétition générale a lieu le mardi 15 mars et la première jeudi 17 mars. J’ai assisté au Convergences, ainsi qu’à la séance de travail, menée d’une main de fer par un Patrice Bart survolté. Voilà les distributions à jour que vous pouvez retrouver sur le site de
l’Opéra de Paris :

Les 17, 22, 24, 28 et 30 mars : Dorothée Gilbert, Mathias Heyman, José Martinez et Fabrice Bourgeois.

Les 18, 19, 26 (14h30) mars : Nolwenn Daniel, Karl Paquette, Benjamin Pech et Aurélien Houette

Les 19, 20, 26 mars : Mélanie Hurel, Christophe Duquenne, Benjamin Pech et Fabrice Bourgeois

Le 27 mars : Myriam Ould-Braham, Josua Hoffalt, Yann Saïz (tout va bien en fait j’ai fabulé) et Aurélien Houette

  • La folie de la semaine : la nouvelle boutique Repetto

Ahhh folie dans deux sens, leur devanture et folie d’avoir une boutique Repetto à deux pas de chez moi. D’ordinaire on a juste un panneau blanc avec écrit « prochainement blablabla… ». Repetto voit les choses en grand et c’est assez chic de revêtir sa devanture de travaux avec des pointes. Résultat l’hystérie générale (y compris moi derrière mon ordinateur me demandant si il reste une paire de 37) et quand je suis passée à 20h30 en sortant du boulot, il ne restait que trois paires de pointes haut perchées. Un charmant monsieur a accepté de me porter (oh c’était pas du Don Quichotte mais presque!) et j’en ai récupéré une paire… elles sont trop chous c’est du 32 ! Folle idée tout de même chez Repetto, mais trop classe.

La boutique ouvrira ses portes le 18 avril et elle se trouve au 51 rue des Francs-Bourgeois.

Boutique Repetto du marais

  • Le site internet de la semaine : Ludmila Pagliero version 2.0

La belle première danseuse s’est offert un très joli site, in english of course. Très beau, de jolies photos, des infos, une partie blog, à suivre donc.

Ludmila Pagliero (c) Ludmila Pagliero

  • L’égérie de la semaine : Peggy Dursort pour le site Dansea

Le site Dansea.fr qui a ouvert depuis quelques mois maintenant a choisi la jolie quadrille pour prendre la pose.

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  • Le départ de la semaine : Hervé Moreau quitte le ballet de l’ONP

Annoncé entre tout autre sujet, la journaliste Ariane Bavelier annonce dans Le Figaro
qu’Hervé Moreau prend sa retraite : « Hervé Moreau, Roméo idéal, arrête la danse » . Je suis très triste car j’adore ce danseur, il m’a transportée dans de belles émotions chaque fois que je l’ai vu danser. Bien sûr, pas d’info de la part de l’Opéra… silence radio…

Hervé Moreau et Aurélie Dupont dans les saluts de R&J de Sasha Waltz

  • Le coup de gueule de la semaine : l’Opéra de Paris et sa nouvelle politique de tarifs

Bon alors voilà, on nous en fait des articles sur l’Opéra et son taux de remplissage, son succès dû à la qualité de sa programmation tant en lyrique qu’en danse. Et voilà la nouvelle saison annoncée, l’excitation des nouveaux spectacles, et là c’est le moment de s’abonner et là c’est le drame. Augmentation de toutes les catégories. En danse on est moins touché que pour le lyrique
mais tout de même. Suppression des places debout à 5€ à Bastille, des tarifs différents en veux tu en voilà selon les spectacles… bref un peu dégoûtée de voir cela, moi qui militait ardemment auprès de tous mes collègues et amis en disant que l’Opéra c’est pas cher, c’est mieux que d’aller voir un film au ciné ça vaut plus le coup, blablabla… Exaspération générale donc dont parle plus longuement que moi Amélie, Palpatine et Musica sola.

  • Le casting de la semaine : Paul Taylor

« Afin d’offrir une chance à tous les danseurs qui rêvent de devenir danseurs professionnels, Paul Taylor, légende incontestée de la danse moderne américaine, a décidé d’ouvrir les portes de sa prestigieuse école à deux danseurs. Cette action appelée « Une chance pour tous » a pour but d’aider les danseurs qui n’ont pas les ressources pour accomplir leur rêve. »

Plus d’infos en suivant ce lien

  • La vidéo de la semaine : La Dame aux Camélias

Oui je sais aucun lien avec l’actualité mais j’ai beaucoup regardé cette vidéo cette semaine, en pensant à une personne en particulier. La musique de Chopin est définitivement très forte et le couple Dupont/Legris m’émeut même à travers le filtre de la vidéo tant leur interprétation est forte. A vos mouchoirs, donc !