Elisabeth Platel

Les enfants de Scaramouche, un film de François Roussillon

Ce soir à 18h45 sur Arte, vous pourrez découvrir Les enfants de Scaramouche, un film de François Roussillon librement inspiré du ballet de José Martinez, créé pour les élèves de l’école de danse. Vu la semaine dernière, je vous livre quelques impressions sur ce film qui ravira petits et grands à Noël.

Scaramouche, les petites souris

 

Le film commence avec Jade et Enzo, deux élèves de l’école de danse. Jade est à l’école et attend Enzo qui est externe. Aujourd’hui, il y a le grand José Martinez, danseur étoile, qui va faire une audition pour son ballet. Enzo ne se réveille pas, alors qu’il est le favori pour le rôle du danseur. Jade, affolée, tente de le réveiller. Il part en catastrophe de chez lui et faute de bus, il erre dans Paris, danse avec un violoniste, dévale les quais de Seine, poursuit sa course vers Nanterre. Enzo arrive enfin à l’école, mais ne parvient pas à accéder au studio. Fuyant sa directrice de la danse, il se réfugie dans un studio plus haut, où un rideau rouge est installé. Ce rideau est en fait une porte secrète vers l’Opéra Garnier. Fasciné par les petites souris, Enzo va les suivre dans les moindres recoins de l’Opéra Garnier tandis que Scaramouche et sa bande de la commedia dell arte vont petit à petit envahir l’Opéra. Poussé par Scaramouche, il attendra enfin l’audition pour son rôle. On entre alors dans une autre atmosphère, celle des ballets romantiques, où les petits rat se transforment peu à peu en danseurs étoiles (magnifique passage dansé par Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio). Puis, après ce passage qui nous fait verser une larme, on replonge dans la grande fête, avec tous les petits rats, qui dansent la grande farandole de Scaramouche. Poursuivis par l’homme de la sécurité, ils disparaissent par le même rideau magique qui mène à l’école de danse.

Scaramouche scène finale

 

Les scènes dansées du film sont très belles, notamment celles sur la scène de Garnier. Il y a moments d’humour charmants ; la scène du marché de Nanterre (Allister Madin, Takeru Coste et Alice Cantonnet en guests, spécialistes du passage de balai), ou celle des petits rats dansant sous la neige. Dans l’ensemble, la réalisation du film n’est pas à la hauteur du ballet de José Martinez. Les envois de sms qui apparaissent sur l’écran, une photographie presque proche de certaines séries télévisées, des regards un peu clichés, loin du talent des interprètes font le film dénature un peu l’esprit si génial du ballet de José Martinez. Une réalisation qui pêche un peu, mais qui n’enlève pas tout le talent des petits rats et qui donne très envie de revoir Scaramouche, un ballet qui pour une fois, n’est pas plein de sucre et de niaiseries pour enfants, mais qui voit juste et montre le monde des enfants avec poésie, humour, beauté et fantaisies. Un film à regarder en famille pendant ces fêtes de fin d’année.

A voir jusqu’en mars sur ARTE concert, clic

Nouvelles de 2013 n°11

Cette semaine, je suis allée voir la troisième Symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier à l’Opéra Bastille. Cette semaine, j’essayerai de vous expliquer pourquoi j’ai vécu un grand moment mystiques en voyant ce ballet. L’atmosphère des différents tableaux donnait à voir des éléments très différents : minéral, végétal, aérien, le tout avec de beaux ensembles et un ballet engagé dans ce langage chorégraphique. Le tableau de l’ange m’a beaucoup émue. Isabelle Ciaravola y est impériale.

Le problème de faire son agenda spectacles à l’avance avec les abonnements et les propositions de dernière minutes, c’est qu’on de retrouve avec deux voire trois spectacles le même soir. Entre Ganesh contre le IIIème Reich et Change or Die au Monfort, je n’ai pas pu choisir. Il faut parfois préférer un bon livre. J’ai commencé à me plonger dans La vérité sur l’affaire Harry Québert et c’est une agréable découverte. Je le finis et je vous raconterais.

Vendredi j’allais avec beaucoup d’enthousiasme à Challot avec Youssef pour voir Système Castafiore, un duo poétique qu’il m’avait fait découvrir il y a un an. Renée en botaniste dans les plans hyperboles porte bien son titre. Beaucoup de mots pour ne pas dire grand chose. La danse est belle, l’idée est bonne, mais la mise en scène perde le spectateur et l’emporte dans quelque chose qui manque franchement de lisibilité.

Dimanche, le soleil est revenu et avec lui les sourires sur les visages. J’ai délaissé mes salles de théâtre pour buller et bavarder avec des amis au soleil.

  • L’évènement de la semaine. 

Cette semaine, on fête le Tricentenaire de l’école de danse, fondée il y a 300 ans par Louis XIV. Petit tour des festivités de la semaine…

Cela commence ce soir, par un gala majestueux. Il y aura le traditionnel défilé, puis deux créations, celle de Béatrice Massin et Nicolas Paul, D’ores et déjà, sur la musique des Indes galantes, et celle de Pierre Lacotte, Célébration. Les autres pièces présentées sont La nuit de Walpurgis de Claude Bessy, Péchés de jeunesse de Jean-Guillaume Bart, Aunis de Jacques Garnier.
Plus d’infos sur la page de l’Opéra de Paris, clic

Ce gala sera filmé par Arte Live Web ce soir et sera retransmis sur Arte le 28 avril à 20h45, puis il sera disponible au visionnage pendant des mois sur leur site web. Un bonne consolation pour ceux qui ne pourront y assister. Le gala sera aussi donné à Versailles le 25 avril à 20h, clic.

Les 17 et 18 avril a lieu le spectacle de l’école de danse, avec le même programme que lors du Gala sans la pièce de Lacotte.
Plus d’infos sur le site de l’Opéra, clic.

Le 20 avril a lieu le Gala des écoles. Plusieurs écoles sont invités à venir danser sur la scène de Garnier ; la Royal Ballet School, l’école de Toronto, l’école royale du Danemark, l’école de Hambourg, l’école de Stuttgart, l’école du Bolchoï.
Plus d’infos sur la page de l’Opéra, clic

Photo du tricentenaire par Agathe Poupeney

Arte se mobilise pour cet évènement et diffuse un documentaire monté en 6 épisodes, Graines d’étoiles réalisé par Françoise Marie. Le film raconte à travers un parcours thématique et chronologique la vie à l’école de danse. Les enfants se dévoilent, avec beaucoup d’humilité, mais conscients de leurs dons et de leur chance de vivre cette enfance si particulière. Touchant, souvent drôle, c’est à ne pas manquer. A voir les dimanches 21 et 28 avril à 15h sur Arte. Ou pour ceux qui ne peuvent pas attendre, le DVD est disponible à la boutique de l’Opéra de Paris.
Arte fera un mini site pour l’évènement du tricentenaire.

Pour ceux qui aime les gadgets, on trouvera à la boutique de l’Opéra toutes sortes de gadgets allant du mug au marque-pages en passant par le stylo.

A lire dans la presse :

Les Echos, Eh bien dansez maintenant ! clic
Direct Matin, Ce que l’on fête c’est l’évolution constante de la danse, clic
Le Figaro, Les 300 ans de l’Opéra de Paris, clic
Le parisien, Photos de l’école de danse, clic
Culturebox, 300 ans de l’école française, clic
1001 actus, Les petits rats, exigence, mais pas souffrance, clic

Ecole de danse de l'Opéra de Paris

 

  •  Les sorties de la semaine

Une très jolie comédie musicale est à découvrir au Théâtre du Chatelet. Sunday in the park with George, raconte la difficile oeuvre du peintre. Son pointillisme l’amène à délaisser sa maîtresse. En parallèle le second acte montre la difficile vie d’artiste de son arrière petit-fils. Si vous avez aimé Sweeney Todd, vous adorerez cette comédie musicale.
Plus d’infos et réservations, clic
Le JDD, Seurat s’enchaîne en tableaux, 
clic
Première, Sunday in the park, clic

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Le festival Sur les frontières s’installe à Chaillot dès demain. A voir et si il ne fallait ne choisir qu’une pièce, ce serait sans aucun doute celle d’Abou Lagraa.
Plus d’infos et réservations, clic.

Toujours à l’Opéra Bastille, La 3ème Symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier.
Infos et réservations, clic

Le festival Hautes Tensions commence à La Villette. Entre danse et cirque, de nombreux spectacles sauront vous enchanter. Pour vous faire une idée, rendez-vous sur le site, clic.

  • L’hommage de la semaine

Une grande dame de la danse s’est éteinte la semaine dernière, Maria Tallchief, qui était une des muses de Balanchine.

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A lire dans la presse :
Culturebox, clic
RTBF, clic
Washington Post, clic
T
he Telegraph, clic

  • La vidéo de la semaine

Rudolph Noureev et Maria Tallchief…

Nouvelles du 15 octobre

Ce ne fut pas une semaine très dansante pour moi ! Lundi, je sèche mon cours de danse classique mais je ne peux résister à l’appel de D*** qui me propose d’aller à la générale de The Rake’s progress de Stravinsky, mise en scène d’Olivier Py. Désolée si j’en déçois certains par mon conformisme mais moi j’aime beaucoup Olivier Py. Oui les relations sexuelles l’obsèdent, oui il utilise souvent les mêmes procédés (quel artiste ne le fait pas) mais quel spectacle ! J’ai adoré la mise en scène de cet opéra, moderne, utilisant le livret dans toutes ses subtilités. Les chanteurs étaient avant tout des comédiens, ce qui a le don de me plaire particulièrement. Le statique et moi… bref, je préfère le mouvement ! La musique est formidable et j’ai été complètement entrainée dans ce Faust moderne. J’ai vraiment passée une excellente soirée avec deux formidables dames de compagnies et j’ai été charmée par la voix de Ekaterina Siurina. Plus d’infos et réservations, clic.

Mardi, j’opère une transformation en marmotte… J’ai de grandes ambitions. Surtout que j’ai appris dans la journée que la visite de l’école de l’Opéra de Paris Nanterre est annulée. A défaut de Nanterre, mercredi devient une journée studieuse… Jeudi, je continue mon avancée dans l’hiver, j’opte à nouveau pour l’hibernation.

Vendredi j’avais prévu d’aller à la FNAC étoile pour la rencontre autour de la création de Marie-Agnès Gillot et puis hop, je récupère deux places pour la générale de La Fille du Régiment (ma parole je vois plus d’opéras que de spectacle de danse, que se passe t-il ?). Pour la rencontre à la Fnac, Danses avec la plume nous a fait un petit compte-rendu. J’ai passé une soirée formidable devant cette pièce. C’est drôle, Nathalie Dessay est une comédienne formidable, qui a un ressort comique assez incroyable, Juan Diego Lopez recueille quant à lui une ovation du public qui demande un bis. Je sors de ce spectacle avec un large sourire et je vous conseille d’aller voir cette pièce qui vous fera oublier la pluie… (oui je suis toujours fâchée avec la météo…)

Samedi, direction l’amphi Bastille, pour assister à la répétition publique de la pièce de Marie-Agnès Gillot avec Vincent Chaillet, Alice Renavand et Aurélia Bellet. Mon compte-rendu de cette répétition est à lire .

Dimanche, c’est cinéma. Cette semaine je suis allée voir Dans la maison de François Ozon et je n’ai pas été très emballée. Le film appuie sur des symboles bien téléphonés (Luchini qui se fait assommer par Voyage au bout de la Nuit), la fin est ouverte, le rythme est lent sans raison, l’écriture du jeune garçon est particulièrement mauvaise. Bref, bien déçue par ce film, j’espère que dimanche prochaine m’offrira de meilleurs moments de cinéma !

Cette semaine, je suis débordée au boulot, mais je vais quand même aller voir le film Les Adieux, consacré à Clairemarie Osta. Et puis qui sait, peut être que ma route m’emmènera voir la générale de Tosca samedi.

  • Les sorties de la semaine

Dernière semaine pour voir la soirée Balanchine à l’Opéra de Paris. Vite si vous n’y êtes pas encore allés !

Dernière semaine pour découvrir 30×30, le solo de Paul-André Fortier sur l’esplanade de Chaillot. C’est tous les jours à 18h, clic.

Direction Chaillot pour découvrir Quiet, pièce  du chorégraphe israëlien Arkadi Zaides. Ce jeune garçon interroge les tensions de son pays. Dans Quiet, quatre garçons dansent. Deux sont israëliens, les deux autres sont palestiniens. L’intensité physique et la tension dans les corps sont les maîtres mots de cette création farouchement masculine.Cela a lieu du 17 au 26 octobre. Plus d’infos et réservations, clic.

Une pièce de théâtre à vous conseiller cette semaine ? Modèles de Pauline Bureau dont l’écriture fine et féministe vous fera rire. Cela se passe au Théâtre du Rond-Point et c’est jusqu’au 10 novembre. Plus d’infos et réservations, clic.

Côté opéra, on file voir La Fille du régiment pour retrouver le sourire ou The Rake’s Progress pour voir une œuvre magistrale. Plus d’infos et réservations, clic.

  • Le danseur 2.0 de la semaine

Jérémie Bélingard s’est mis à la page du net cette semaine. Une petite interview a été donnée à Canal plus, où il revient sur ses débuts, l’école de danse, la nomination d’étoile, la passion de la musique, Bye-Bye Vénus. A revoir ici.

Jérémie Bélingard a désormais une page Facebook et un compte Twitter. Abonnez-vous !

Le danseur a aussi monté un site/blog : jeremiebelingard.com. Les premiers posts sont un hommage à Roland Petit.

Enfin, sur son compte Youtube, le danseur a posté une vidéo d’un solo fait dans le petit foyer de la danse. Sur la musique de David Bowie, We can be heroes, le danseur se lasse aller à son imagination.

  • La nomination de la semaine 

C’est bien entendu Stéphane Lissner. Lundi dernier, nomination de l’intendant du Théâtre de la Scala par la ministre de la Culture pour prendre la succession en 2015 de Nicolas Joël. Chez les balletomanes, nous attendons avec impatience. Nicolas Joël nommera t-il quelqu’un avec qui il ne travaillera pas ? On sait d’ores et déjà que le choix se restreint. Affaire à suivre…

A lire dans la presse :
Libération, Stéphane Lissner, prochain patron de l’Opéra de Paris, clic.
Le Monde, Stéphane Lissner, nouveau directeur de l’Opéra de Paris, clic.
Le Nouvel Observateur, Stéphane Lissner et le chien de sa chienne, clic.
Slate, Stéphane Lissner pour cinq ans, l’Opéra ne prend pas assez son temps, clic.
Culturebox, Stéphane Lissner à la tête de l’Opéra de Paris en 2015, clic.
Métro, Opéra de Paris, un nouveau directeur nommé pour 2015, clic.
France Info, Stéphane Lissner prendra la tête de l’Opéra, clic.

  • En vrac

Marie-Agnès Gillot est dans Pointe Magazine pour sa nouvelle création, Sous apparence,  qui va débuter le 31 octobre à l’Opéra de Paris. A lire ici.

Philippe Noisette consacre un article à Aurélie Dupont dans Les Echos. Retour sur sa carrière, confidences sur comment elle envisage l’après Opéra, Aurélie Dupont est une des reines de la maison : La danse majuscule, clic. Aurélie Dupont va aussi au défilé Chanel et elle est très chic. A voir dans l’Officiel, clic.

Maguy Marin est la reine du Festival d’automne. Faces est toujours au Théâtre de la Ville, MayB arrivera au Rond-Point en novembre, Cendrillon passe à la MAC et à Chaillot. La presse le lui rend bien. A lire :
Le nouvel Obs, Faces, ouvrage spectaculaire de Maguy Marin, clic.
Les Echos, Marin d’automne, clic.
Le Figaro, Maguy Marin, 30 ans de règne, clic.
Libération, Maguy Marin à bon port, clic.

Benjamin Millepied sait-il ou peut-il tout faire ? C’est la question que s’est posé The Independant. Lord of the dance: Benjamin Millepied on ballet companies and tabloid intrusions, clic.

  • Le pied de la semaine

C’est Allister Madin, qui était l’invité d’Allo Docteurs, l’émission de France 5 pour parler de ses pieds. Tendinopathie d’Achille, fracture de fatigue, hallux valgus des filles, douleurs, etc…

Pour revoir l’émission c’est jusqu’à mardi en suivant ce lien.

  • La vidéo de la semaine

Elisabeth Platel dans le solo d’Aurore dans La Belle au Bois Dormant.

Gala des étoiles pour le Japon

Les étoiles pour le Japon

 

La soirée ne commence pas forcément bien car les organisateurs nous imposent une queue dans un couloir surchauffé, et un retard de 40 minutes. du beau monde se ballade dans ce couloir, Wayne McGregor, Laurent Hilaire, Alessio Carbone, Francesca Zumbo, Sarah Kora Dayanova, Héloïse Bourdon, Fanny Gorse, Elisabeth Platel, j’en passe, et plein de bloggeuses.

Je retrouve B***, nous nous installons au 9ème rang, bizarre Pink Lady est devant nous et mieux placée avec une place moins chère.. mal organisé leur truc. La salle n’est pas pleine d’ailleurs.

La soirée commence par un petit film hommage aux victimes avec des images du Japon.

  • Suite de Danse – Pas de Trois

Musique : Frédéric Chopin, Chorégraphie d’Ivan Clustine

Elèves de l’école de danse de l’Opéra National de Paris

avec Caroline Osmont, Clothilde Tran-Phat, Alizée Sicre, Mathieu Contat, Germain Louvet et Jérémy Loup Quer.

Les élèves de l’école ont ouvert le bal avec brio et ce n’était pas évident. Après 45 minutes de retard, une salle très grande et donc difficile à danser, une chorégraphie qui ne m’a pas emballée mais qui était très technique. Les filles devaient faire un sacré travail de pointe avec des déliés pas faciles. Quant aux garçons, le rythme était soutenu entre faire quelques pas de danse, puis revenir à sa partenaire. Bravo car je pense que l’exercice n’était pas facile. Parmi les danseuses j’ai beaucoup aimé la prestation de Clothilde Tran-Phat que j’ai trouvé très élégante et avec un joli port de tête.

 

  • La belle au bois dormant, acte III, pas de deux.

Musique : Tchaïkowsky Chorégraphie : Marius Petipa

avec Maria Kochetkova, San Francisco Ballet, Sergei Polunin, Royal Ballet Londres

Pink Lady m’avait déjà parlé de Polunin avec envoi de vidéos. En vrai c’est encore mieux. Ce type est formidable. Il est d’abord très musical, ses sauts retombent impeccablement sur la bonne note et dans une cinquième très fermée. Ajoutez à cela un visage d’ange et vous êtes ensorcelée par cet ouragan. Sa partenaire Maria Kochetkova est très élégante, semble à l’aise avec ce nouveau partenaire. Elle a des bas de jambes superbes qui en font
une ballerine très légère.

Point négatif : la musique enregistrée qui crachait dans les enceintes… sans commentaires.

après le spectacle Maria Kochetkova et Sergei Polunin

© Maria Kochetkova

  • Mopey

Musique : J.S. Bach Chorégraphie : Marco Goecke

avec Friedemann Vogel, Ballet de Stuttgart

Je n’ai pas accroché à ce solo. Un homme dans un pantalon noir, qui danse. Certaines parties de son coprs lui échappent parfois et veulent danser toutes seules. La main évidemment, parfois le dos. Il est entraîné dans des mouvements comme un pantin. J’ai essayé de rentrer dedans mais en vain.

  • La chauve-souris Adagio Acte II

Musique de Johann Strauss fils Chorégraphie de Roland Petit

Avec Olga Esina, StaatsOper Ballet de Vienne et Roman Lazik, StaatsOper Ballet de Vienne

Du Roland Petit que je ne connais pas, donc très chouette de découvrir ce pas de deux. C’était très beau, la danseuse avait de très belles lignes renforcée par un académique qui dessinait son corps dans un décor plutôt sombre. Du pur Poland Petit, on retrouve tous ses portés fétiches, les mêmes qu’il y a dans Le Loup. Joli duo, très narratif, mais il me manque l’histoire, alors par moment je ne comprends pas tout. La musique m’a beaucoup plu.

 

  • Le Cygne Noir pas de deux

Musique Pyotr Tchaikovski Chorégraphie de Marius Petipa

avec Dmitry Gruzdev, English National Ballet et Fernanda Oliveira, English National Ballet

 

La catastrophe de la soirée. Une interprétation kitch, avec un cygne noir qui arborait un sourire de Miss America, la couronne ultra bright en rajoutant une couche non négligeable. Techniquement, il faut oublier. Jambes en dedans, série de fouettés finis en manège, j’en ai mal pour le couple qui semble souffrir d’être sur la scène. Pas les meilleurs représentants de l’ENB.

  • Sinatra Suite

Musique de Frank Sinatra Chorégraphie de Twyla Tharp

avec Tatyana Gorokhova, Novosibirsk State Ballet et Igor Zelensky, Théâtre de Mariinsky

Ambiance bar de jazz dans les années 20-30. Une fille avec une robe et une tiare superbe (diamonds are the girl’s best friends !) un homme en costume. Un danse de couple, un brin d’humour qui ne m’a pas fait rire. Des portés acrobatiques, mais dont je ne comprenais pas les intentions. C’est joli, c’est élégant, mais ce n’est pas ma tasse de thé.

  • Light

Musique de A. Vivaldi et Chorégraphie de Maurice Béjart

avec Katya Shalkina, Béjart Ballet Lausanne et Julien Favreau, Béjart Ballet Lausanne

Un de mes coups de coeur de la soirée. Magnifique duo, du beau Béjart (j’ai tendance à trouver certaines pièces de Béjart, très démodées, voire ringardes), une technique impeccable. J’avais déjà remarqué Julien Favreau lors de la venue du BBL à Garnier, il montre une fois de plus ses talents, quant à Katya Shalkina, elle est pour moi une des plus belles danseuses de la soirée. Trop court extrait j’en aura voulu plus !

  • Le Corsaire

Musique d’Aldolphe Adam et chorégraphie de Marius Petipa

Avec Ashley Bouder, New York City Ballet et Jason Reilly, Ballet de Stuttgart

 

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© Blog à petits pas

Pour finir la première partie, un très grand classique, presque obligatoire dans un gala digne de ce nom ! Belle association entre ces deux danseurs, le duo offre un joli spectacle. Ashley Bouder entre dans un tutu affreux, mais nous le fait vite oublier par une interprétation et une technique impeccable. Des fouettés double et triple, des piqués qui s’accélèrent, des sauts superbes (sans poser les talons, technique Balanchine), la danseuse en envoie beaucoup sur scène et son parentaire lui rend bien. Ses sauts sont réussis, son interprétation est juste.

Beau duo pour finir une première partie en dents de scie.

 

Entracte

 

Mystère de cette soirée, je ne trouve pas Fab. Les 45 minutes de retard se font sentir, il faut que la deuxième partie soit prenante car je commence à être fatiguée. Autre inconvénient de ce retard, pas de sortie des artistes et pas d’échange oral avec les balletomanes. Bon heureusement la deuxième partie était super, mieux pensée que la première.

  • La Dame aux Camélias

Musique de Frédéric Chopin chorégraphie de John Neumeier

avec Sue Jin Kang, Ballet de Stuttgart et Marijn Rademaker, Ballet de Stuttgart

 

Autre coup de coeur de la soirée. J’aime beaucoup de ballet de Neumeier, j’adore les Préludes opus 28 de Chopin. Cela commençait bien. Sue Jin Kang est une Marguerite superbe. Elle est rentrée dans le rôle immédiatement pas facile je pense quand on a pas dansé le début du ballet. Une belle tragédienne. Elle a montré une fragilité, associée à la passion pour son amant. Son partenaire était très bien également, mais dans un interprétation un peu différente de ce que j’ai déjà pu voir. Il était nerveux et assez haché dans des mouvements, ce qui avec du recul n’est pas incompatible avec le caractère d’Armand à ce moment là de l’histoire. Très très beau pas de deux, très applaudi.

 

  • Russel Maliphant Two

Musique de Andy Cowton et chorégraphie de Russel Maliphant

avec Carlos Acosta, Royal Ballet Londres


Ovni dans la soirée tant pas la chorégraphie, la scénographie, la musique et le danseur. Envoutée c’est le mot qui caractérise mon émotion pendant ce solo. Je ne peux pas vous dire combien de temps ça a duré, je sais juste que je n’ai pas lâché Carlos Acosta du regard. Une douche de lumière, quelques parties de son corps qui se meuvent sous ce halo, jamais on ne voit son visage. Son corps petit à petit se dévoile (et quel corps… ). L’intensité augmente, silence religieux dans la salle. Sublime. Je veux revoir Carlos Acosta!

 

  • Le Spectre de la Rose

Musique de Carl Maria von Weber et chorégraphie de Michel Fokine

avec Elena Kuzmina, Eifman Ballet de Saint Petersburg et Igor Kolb, Théâtre de Mariinsky 

 

Dans cette pièce, on a beau savoir qu’un type va débarquer en rose avec son bonnet de bain sur la tête, on est toujours surpris. Bon après, ce n’est pas un de mes ballets préférés. Je repense à ceux que j’ai vu danser (Thibault, Heymann) dans le rôle et à qui cela allait mieux parce qu’ils en faisaient peut être moins. J’ai préféré la danseuse qui dansait avec plus de nuance et de finesse, plutôt de lui qui était un bouquet de fleurs à lui tout seul mais un peu en pagaille

  • Adagio

Musique de J.B. Bach Chorégraphie Alexy Miroshnichenko

avec Andrey Merkuriev, Théâtre du Bolchoï 

 

J’avais déjà vu ce solo au Gala Maïa Plissetskaïa en décembre dernier. Je
n’avais pas accroché, alors je me suis plus concentrée. Désolée mais pour moi la chorégraphie est une variation de fin de cycle de conservatoire. On y voit tout le talent de Merkuriev, et c’est agréable, mais rien de fou dans l’écriture de ce solo. A noter, le pantalon blanc, torse nu c’est mieux que le violet qu’il avait mis en décembre (au secours!)

  • Grand pas de deux

Musique Gioachino Rossini Chorégraphie Christian Spuck

avec Elisa Carrillo Cabrera, StaatsOper Ballet de Berlin et Mikhail Kaninskin, StaatsOper Ballet de Berlin

 

Moment très drôle avec ce duo qui aurait pu très bien s’intégrer dans The concert de Jerome Robbins. C’est l’histoire d’un danseur très prétentieux qui a une partenaire un peu cruche qui s’emmêle les pinceaux. J’ai beaucoup ri je suis toujours adepte des petites pièces où on on prend du recul sur la danse classique. Et quand c’est dansé comme cela, il n’y a rien à dire. Kaninskin fait des sauts très impressionnants pendant que sa partenaire est affalée sur le sol. Moment qui détend la salle par deux interprètes très investis dans le duo de choc. Le tout fini avec un porté où la ballerine sort un sifflet sans gêne pour clôturer le tout.

 

  • Caravaggio

Musique de Bruno Moretti Chorégraphie Mauro Bigonzetti

avec Shoko Nakamura, StaatsOper Ballet de Berlin Michael Banzhaf, StaatsOper Ballet de Berlin

 

Danseurs impeccables mais je me suis ennuyée. Je n’ai pas aimé la chorégraphie et les portés qui n’avaient pas de saveur. J’ai trouvé aussi les costumes très laids. Bref j’ai failli m’endormir, mais il faut croire que quelque chose m’a tenu éveillée, quoi je cherche encore.

  • Thaïs

Musique de Jules Massenet Chorégraphie de Roland Petit

avec Lucia Lacarra, StaatsOper Ballet de Munich Marlon Dino, StaatsOper Ballet de Munich

Très beau duo, du Roland Petit encore, qui se ressemble beaucoup décidément. Lucia Laccara m’effraie un peu par sa maigreur, mais sa technique reste infaillible. De très jolis portés dont le dernier m’éblouit complètement. Il la tient à une main sur le dos en la faisant tourner sous une douche de lumière. Comme le nom de ce duo, tout en élégance.

  • Canon

Musique de Johann Pachebel Chorégraphie Jiri Bubenicek

avec Jiri Bubenicek, Semperoper Ballet de Dresde Otto Bubenicek, Ballet de Hambourg et Jon Vallejo, Semperoper Ballet de Dresde

 

J’adore les frères Bubenicek depuis que j’ai vu Jiri en Armand dans la Dame aux Camélias et Otto dans le Ballet de Hamburg (que j’avais fini par voir après deux ratés). J’aime leur façon de voir la danse, leur esprit fou et créatif. Ce trio c’est un de mes autres coups de coeur de la soirée. Le concept du canon est simple mais efficace, une chorégraphie qui me réveille un peu, avec trois beaux danseurs. Joli morceau.

  • Les Enfants du Paradis

Musique Marc-Olivier Dupin Chorégraphie José Martinez

avec Isabelle Ciaravola, Opéra national de Paris et Mathieu Ganio, Opéra national de Paris

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© Blog à petits pas

 

Isabelle Ciaravola superbe, Mathieu Ganio, beau dans ses lignes comme sur son visage, mais non je ne suis pas rentrée dedans.. Il aurait fallu les mettre dans Roméo et Juliette. Je n’ai pas vu Ciaravola dans le rôle mais je n’ai aucun doute de sa beauté en Juliette vu la tragédienne qu’elle est, quant à Mathieu Ganio, je l’ai adoré en Roméo.

Je n’ai pas reconnu l’extrait, je suppose que c’est dans la chambre de Baptiste, mais je sais aussi que José Martinez a quelques peu retouché le ballet. Un peu déçue de ce choix, mais pas des danseurs.

  • Don Quichotte Pas de Deux

Musique Ludwig Minkus chorégraphie Marius Petipa

avec Evgenia Obraztsova, Théâtre de Mariinsky Andrey Merkuriev, Ballet du Théâtre Bolchoï

 

Feu d’artifice pour le dernier duo de cette soirée. J’ai adoré. Evgenia Obraztsova tout en finesse dans ses jambes et ses bras, avec un interprétation où elle en fait des tonnes, mais moi j’adore, je trouve que cela fait partie de kitch du Don Quichotte. Quant à Merkuriev, je ne peux m’empêcher de penser à son toréador. Il n’est pas mal non plus en Basilio, peut-être qu’il a trop un physique noble pour danser ce rôle. Les fouettés d’Evgenia Obraztsovame laissent bouche bée ; elle place au milieu de ses fouettés, des tours à la seconde (ceux qui me semblent les plus durs techniquement pour une femme). Je suis éblouie, j’adore, j’en redemande encore!  Bravo!

 

 

Gala des étoiles pour le Japon saluts

© Otto Bubenicek

 

J’ai du filer pour attraper un métro, un peu agacée des 45 minutes de retard (le comble de devoir courir avec autant de réjouissances). J’ai passé une très bonne soirée. Merci à JMC pour la place et à B*** pour son agréable compagnie.

A lire d’autres comptes rendus : Pink Lady (si si ) Amélie, Blog à Petit pas, Danse-Opéra, la souris,