Concours de l’opéra

Concours de promotion hommes 2015

Les 3 et 6 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Benjamin Pech (Danseur étoile, et collaborateur artistique du Directeur de la Danse), Yuri Fateyev (Directeur du Ballet du Théâtre Mariinski), Noëlla Pontois (Danseuse étoile et pédagogue), Lionel Delanoë (maître de ballet – suppléant), Laura Hecquet (danseuse étoile), Ludmila Pagliero (danseuse étoile), Lucie Clément (sujet), Sabrina Mallem (sujet), Alexis Renaud  (sujet) Murielle Zusperreguy (première danseuse- suppléante). Retour sur le concours hommes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 11h

Nombres de postes à pourvoir : 2

Classement :

1. Paul Marque (à l’unanimité des membres du jury)
2. Pablo Legasa (à l’unanimité des membres du jury)
3. Takeru Coste
4. Axel Magliano
5. Cyril Chokroun
6. Antonio Conforti

Variation imposée : La belle au bois dormant, Acte II, 1ère variation du Prince Désiré, Rudolf Noureev. En vidéo, clic

Paul Marque par Julien Benhamou

Paul Marque par Julien Benhamou

Variations libres :
Pablo Legasa, La Sylphide, Acte II, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni
Isaac Lopes Gomes, Dances at the gathering, 2ème variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Axel Magliano, Tchaïkovski – Pas de deux, George Balanchine
Paul Marque, Le Lac des cygnes, acte III, variation du Prince Siegfried, Rudolf Noureev
Antonin Monié, Push comes to shove, Twyla Tharp
Cyril Chokroun, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Antonio Conforti, Don Quichotte, Acte I, variation de Basilio, Rudolf Noureev
Takeru Coste, Speaking in Tongues, Paul Taylor
Julien Guillemard, Paquita, Acte II, Grand Pas, variation de Lucien D’Hervilly, Pierre Lacotte d’après Marius Petipa.

Mes impressions  : Je n’ai pas vu cette classe. 

  • Coryphées, 12h10

Nombres de postes à pourvoir : 1

Classement :

1. Jérémy Loup Quer
2. Hugo Vigliotti
3. Antoine Kirscher
4. Florent Mélac
5. Yvon Demol
6. Mickaël Lafon

Variation imposée : La Sylphide, Acte I, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni. En vidéo, clic (à 40′)

Variations libres 

Antoine Kirscher, Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Mickaël Lafon, Le Lac des cygnes, variation de Rothbart, Rudolf Noureev
Florent Mélac, Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev
Jérémy-Loup Quer, Esmeralda, Variation du Pas de deux, d’après Marius Petipa
Hugo Vigliotti, Appartement, variation de la télévision, Mats Ek
Yvon Demol, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.

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Mes impressions : La petite classe des coryphées était très intéressante à voir. J’ai profité de ma pause déjeuner pour me glisser dans ma loge et vibrer avec ces 6 garçons. J’avais eu quelques échos de la générale qui était tendue, car le niveau était serré. Le jour J, les différences se faisaient plus sentir. Globalement la variation imposée a été plutôt réussie, avec des tensions et des erreurs techniques chez chacun. Antoine Kirscher est encore une peu vert sur l’imposé, il manque parfois de puissance mais il arrive avec une belle détermination sur scène. Florent Mélac saute particulièrement haut, mais ses réceptions sont un peu bruyantes. Le prix de la plus jolie arabesque de départ revient à Yvon Demol. Mickaël Lafon est plein d’énergie mais le stress le désaxe un peu dans les tours. Jérémy-Loup Quer danse avec style, très proprement et il affirme à nouveau sa place de soliste en scène. Côté sauts, Hugo Vigliotti montre une belle puissance et ses réceptions sont silencieuses. Il n’y a que les déboulés de la fin qui m’ont semblé un peu fragiles.

Place aux libres. Cela se jouait entre Vigliotti et Quer. L’un a choisi une variation très technique classique, l’autre très contemporaine avec Mats Ek. Technique vs interprétation. Le moins qu’on puisse dire c’est que les deux danseurs étaient très bons. J’avais une petite préférence pour Hugo Vigliotti, car je trouve qu’il n’y a pas de danseurs comme lui dans la classe des sujets. Il a du style, il a une forte personnalité et il mérite plus de rôle de solistes. Vous souvenez vous de son bossu avec Nicolas Le Riche dans le Rendez-Vous ? J’en garde un souvenir ému. Jérémy Loup a eu envie de montrer sa belle technique classique, sa variation le mettait parfaitement en valeur. J’ai eu aussi un coup de coeur pour Florent Mélac qui a montré un bel univers mélancolique dans son Siegfried. Ce garçon a vraiment un dos magnifique.

Un très beau concours, un peu court, on aurait aimé voir plus de coryphées.

  • Sujets 14h20

Nombre de postes à pourvoir : 1

Classement :

1. Hugo Marchand
2. Fabien Révillion
3. Germain Louvet
4. Marc Moreau
5. Florimond Lorieux
6. Sébastien Bertaud

Variation imposée : Sylvia, Pas de deux, Georges Balanchine. En vidéo, clic (à 7′)

Hugo Marchand par Julien Benhamou

Hugo Marchand par Julien Benhamou

Variations libres 
Florimond Lorieux, The Four Seasons, Variation de l’automne, Jerome Robbins.
Germain Louvet, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Allister Madin, Speaking in Tongues, Variation du Prédicateur, Paul Taylor
Hugo Marchand, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Marc Moreau, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Fabien Révillion, La Sylphide, Acte II, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni
Daniel Stokes, Roméo et Juliette, Acte I, variation de Roméo, Rudolf Noureev
Sébastien Bertaud, A suite of  Dances, Jerome Robbins.

Mes impressions : je n’ai pas vu cette partie du concours.

Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté de la compagnie !

Concours de promotion femmes 2015

Les 3 et 6 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Benjamin Pech (Danseur étoile, et collaborateur artistique du Directeur de la Danse), Yuri Fateyev (Directeur du Ballet du Théâtre Mariinski), Noëlla Pontois (Danseuse étoile et pédagogue), Lionel Delanoë (maître de ballet – suppléant), Laura Hecquet (danseuse étoile), Ludmila Pagliero (danseuse étoile), Lucie Clément (sujet), Sabrina Mallem (sujet), Alexis Renaud  (sujet) Murielle Zusperreguy (première danseuse- suppléante). Retour sur le concours femmes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 10h30

Nombre de postes à pourvoir : 5

Classement :

1. Roxane Stojanov
2. Katherine Higgins
3. Sophie Mayoux
4. Leïla Dilhac
5. Alice Catonnet
6. Julia Cogan

Variation imposée : Grand pas classique, Victor Gsovsky.  En vidéo, clic 

Variations libres
Lucie Mateci, Arepo, Maurice Béjart
Sophie Mayoux, Who’s Care ? , George Balanchine
Caroline Osmont, Delibes Suites, José Martinez
Sofia Rosolini, La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Roxane Stojanov, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Alice Catonnet, The Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins
Ambre Chiarcosso, Suite en Blanc, La Sérénade, Serge Lifar
Julia Cogan, Emeraudes, Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Camille de Bellefon, L’histoire de Manon, Acte II, variation de Manon, Kenneth MacMillan
Leïla Dilhac, Emeraudes, Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Eugénie Drion, Suite en Blanc, La Cigarette, Serge Lifar
Claire Gandolfi, Coppélia, Acte II, variation de Swanilda, danse espagnole, Patrice Bart
Marion Gautier de Charnacé, Don Quichotte, Acte II, variation de la Vision/variation de Dulcinée, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Clémence Gross, Notre Dame de Paris, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Katherine Higgins, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Awa Joannais, Carmen, Variation de la Taverne, Roland Petit
Amélie Joannidès, La Nuit de Walpurgis, Variation de Cléopâtre, George Balanchine
Héloïse Jocqueviel, Apollon, Variation de Polymnie, George Balanchine

Mes impressions : 18 jeunes femmes ont présenté le concours cette année. La variation imposée était d’un niveau assez difficile, avec notamment une diagonale de développés en 4ème qui a crispé les candidates. Néanmoins, j’ai trouvé le niveau plutôt bon, avec un bel enthousiasme chez toutes les candidates. Le concours permet de découvrir les  jeunes talents. De ce côté là, Mlles Gautier de Charnacé et Jocqueviel sont absolument délicieuses. Elles sont encore un peu scolaires, mais on découvre deux jeunes femmes qui ont un joli potentiel. Pour tirer son épingle du jeu, il fallait relâcher le haut du buste, fortement sollicité dans cette fameuse diagonale et garder du mordant jusqu’au bout de la variation, somme toute assez longue. Il y a celles qui ont déjà une forte présence en scène comme Sophie Mayoux, dont le sourire pétillant la porte. Elle est allé au concours comme à la scène et elle danse (et cela se voit !). Roxane Stojanov est très musicale tout comme Leïla Dilhac qui met des nuances dans sa danse. Si je reconnais le talent technique de Mlle Higgins, je suis ne pas très sensible à son interprétation et je passe à côté de cette danseuse. Amélie Joannidès était pour moi au dessus du lot et je ne comprends pas qu’elle ne soit pas classée. Elle propose une danse élégante et raffinée avec une joie d’être en scène qui se lit jusqu’au bout de ses doigts. Awa Joannais est encore un brin trop timide, c’est dommage car quelle danseuse ! Elle a de très belles lignes et un port de tête très joli. Ambre Chiarcosso a elle aussi une belle présence tout comme Claire Gandolfi.

Après 18 variations identiques, les variations libres sont les bienvenues ! Cette année la mode était à Robbins/Balanchine (on se demande pourquoi!). Dans le genre, j’ai adoré Sophie Mayoux, petite bombe sur scène, pleine d’énergie. Julia Cogan campe aussi une élégante émeraude, tout comme Leïla Dilhac qui avait elle aussi choisi Joyaux. J’ai trouvé Alice Catonnet un peu trop prise par le stress, mais on lisait tout de même ses qualités à travers la variation de Robbins. Quant à Roxane Stojanov, elle occupe l’espace avec brillo. Pour devenir coryphée, il fallait donc choisir Robbins ou Balanchine, c’était le choix gagnant. Eugénie Drion montre un joli potentiel, notamment une superbe petite batterie. Camille de Bellefon propose une interprétation de Manon qui ne me convainc pas malgré une technique impeccable. Encore une fois, j’ai trouvé Amélie Joannidès brillante et je ne comprends pas qu’elle ne soit pas classée. Le concours a ses raisons que le spectateur ignore…

  • Coryphées 12h40

Nombre de postes : 4

Classement :

1. Marion Barbeau
2. Ida Viikinkoski

3. Fanny Gorse
4. Lydie Vareilhes
5. Letizia Galloni
6. Aubane Philbert

Variation imposée : Raymonda, Acte I, variation « Pizzicati », Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.

Variations libres :

Laurène Lévy, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Aubane Philbert,In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Charlotte Ranson, Don Quichotte, Acte I, 1ère variation de Kitri, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Lydie Vareilhes, Dances at the gathering, la danseuse en vert, Jerome Robbins
Ida Viikinkoski, Diane et Actéon, Agrippine Vaganova
Marion Barbeau, La Belle au bois dormant, Variation de la vision, Rosella Hightower
Laure-Adélaïde Boucaud, Le Sacre du Printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Letizia Galloni,La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Fanny Gorse, Tchaïkovski pas de deux, George Balanchine
Emilie Hasboun, Dances at the gathering, la danseuse en vert, Jerome Robbins
Juliette Hilaire, L’histoire de Manon, Acte II, variation de Manon, Kenneth MacMillan

Mes impressions : J’aime beaucoup cette classe. Je trouve qu’il y a beaucoup de personnalités et de nombreuses filles talentueuses. La variation imposée a été dans l’ensemble bien dansée, le passage délicat était le tour terminé en 4ème sur pointes. L’arrêt doit être net pour être bien musical et accentué. J’ai adoré Laurène Lévy, toujours aussi minutieuse dans sa technique comme dans l’interprétation. Une grande incompréhension qu’elle ne soit pas classée. Pour moi, elle n’a rien à faire dans la classe des coryphées. Lydie Vareilhes est lumineuse et divinement gracieuse. Marion Barbeau est très légère et très appliquée. On sent que Letizia Galloni et elle est assez impressionnante. Fanny Gorse arrive sur scène elle aussi avec beaucoup d’aplomb et elle campe une Raymonda superbe.

Là encore Robbins/Balanchine a porté chance aux candidates. Lydie Vareilhes est très belle dans sa danseuse en vert. Elle fait une proposition vraiment intéressante, notamment dans les ports de bras. Fanny Gorse s’éclate en scène, elle danse avec une telle joie qu’on ne peut être que porté par ce côté pétillant. Laurène Lévy était pour moi la plus jolie de la classe avec son Robbins mais visiblement, ce qu’elle a proposé n’a pas convaincu le jury. Dur pour une danseuse qui mérite de se lancer dans autre chose que le corps de ballet. Letizia Galloni fut une très belle Nikiya. J’ai toujours un peu de mal à juger cette variation en concours. Techniquement c’était impeccable, son interprétation était juste ; elle passe à côté du poste, c’est vraiment dommage, car elle a des choses à dire en scène. Marion Barbeau montre une technique très solide, tout comme Ida Viikinkoski, cette dernière me touchant moins que la première. Aubane Philbert se lâche complètement dans In the Middle et cela fait plaisir, elle qui semble parfois si stressée par l’exercice, alors qu’en scène elle est lumineuse.

  • Sujets 15h00

Nombre de poste à pourvoir : 2

Est promue :

  1. Hannah O’Neill
  2. Léonore Baulac
  3. Sae Eun Park
  4. Héloïse Bourdon
  5. Charline Giezendanner
  6. Eléonore Guérineau

Variation imposéeThe Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins

Léonore Baulac et Hannah O'Neill

Variations libres :

Hannah O’Neill, Raymonda, Acte III, variation de Raymonda, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Sae Eun Park, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Sylvia Saint-Martin, Tchaïkovski pas de deux, George Balanchine
Léonore Baulac, Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Héloïse Bourdon,Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Marine Ganio, Vaslaw, John Neumeier
Charline Giezendanner, Roméo et Juliette, Acte I, variation de Juliette, Rudolf Noureev
Eleonore Guérineau, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar

 Mes impressions : Peu de filles, mais beaucoup de talents. D’abord bravo à Mlles Saint-Martin et Charline Giezendanner qui viennent de reprendre la danse, pour des raisons différentes. Avant le concours, on aurait pu donner le résultat. On avait envie que le concours permette de rebattre les cartes, notamment pour Héloïse Bourdon qui fait tous les ans de très beaux concours, qui a brillé l’an passé dans Le Lac, qui est très attendue par le public sur ses prochaines dates.

Si vous n’aimez pas Robbins, et bien le concours pouvait commencer à être pénible. La classe des sujets montre de belles propositions dans la variation imposée. J’ai trouvé Sae Eun Park brillante. Légère, gracieuse, pleine de délicatesse. Héloïse Bourdon est aussi dans cette même énergie. Léonore Baulac est comme à son habitude absolument charmante. Hannah o’Neill est toujours aussi impressionnante, malheureusement je reste insensible à ses qualités. Eléonore Guérineau est la surprise de la série. Elle signe une variation impeccable, avec beaucoup de présence et de personnalité.

Les variations libres devaient permettre de départager les 8 filles. Sae Eun Park est pour moi très au-dessus du lot. J’ai été émue par sa variation, et ce fut le seul moment d’émotion du concours. Héloïse Bourdon propose une autre interprétation, tout aussi intéressante. C’est une superbe ballerine. Hannah O’Neill est excellente techniquement, mais en fait un peu trop à mon goût dans l’interprétation. Dans ma tête, je me mets à superposer Guillem et Pontois. Je perds le fil de sa proposition. Léonore Baulac est délicieuse, mais un peu en-dessous de ce qu’elle fait d’habitude. A mon sens, elle est un peu moins présente que d’autres danseuses. Eléonore Guérineau est géniale dans Les Mirages. Cette variation c’est quitte ou double. Soit c’est captivant soit c’est ennuyeux. Et là c’était hypnotisant !

 

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BRAVO À TOUTES LES ARTISTES ET FÉLICITATIONS AUX PROMUES !!

Nouvelles du 5 novembre

Pas grand chose à vous raconter de ma semaine, celle à venir sera plus riche en termes de sorties. Le mois de novembre en général d’ailleurs, je crois que le nombre de soirées sans théâtre ou danse se compte sur les doigts d’une main ! Parmi ces sorties, de la danse bien sûr, à l’Opéra évidemment, avec les soirées,  Don Quichotte et Forsythe/Brown, à Chaillot Peau d’âne, au CNSMDP avec le spectacle du Junior Ballet mais surtout beaucoup de théâtre, au Rond Point avec Le Théâtre des Opérations, Martin Wuttke dans une pièce qui promet d’être excellente, Nouveau Roman de Christophe Honoré, sans oublier May B, toujours au théâtre du Rond-Point. Un mois de novembre chargé donc avec les remises des Prix de l’Arop en danse et en lyrique (j’attends encore un peu avant de vous donner les noms…même si il y a peu de suspense ), le concours interne de l’Opéra de Paris, que de choses trépidantes !

  • La sortie de la semaine

Le chorégraphe Emilio Calcagno présente Peau d’âne à Chaillot. Après avoir réécrit le livret, pour une lecture plus psychologisante, Emilio Calcagno place au centre de son histoire la rivalité prince-roi. Le langage est facile à appréhender, très Preljocaj, néoclassique. Plus d’infos et réservations, clic.

Au Théâtre des Champs-Elysées, on continue la trilogie Médée, avec Medea de Pascal Dusapin, chorégraphié par Sasha Waltz, d’après le texte d’Heiner Müller. Quoi de mieux qu’une femme chorégraphe pour traduire en mouvement ce personnage

Voir un extrait vidéo, clic.
Plus d’infos et réservations, clic.

Et toujours à l’Opéra de Paris, jusqu’à samedi, la soirée Gillot-Cunningham.

Tour du net sur la soirée Gillot/Cunningham :

Presse :
NYTimes IHT, Roslyn Sulcas, Recreating Merce Cunningham, Frame by Frame, clic.
Le JDD, Marie-Agnès Gillot met les garçons sur pointes, clic.
Paris Match, Portfolio de Philippe Petit, Sous Apparence non trompeuse, clic
Paris Match, Les secrets de la création de Sous-Apparence, clic.
NYT, A shining star at the Paris Opera Ballet, clic.
Financial Times, Laura Capelle , clic.
NYTimes Blog, Men in Pointes Shoes, clic.

Radios/TV :
France Info, Première chorégraphie de MAG pour le ballet de l’ONP, clic.
Culturebox, Gillot/Cunningham épure et austérité, clic.
Canalplus La Shortlist du Grand Journal, clic.
France Culture, La grande table avec Marie-Agnès Gillot, clic.
France Musiques, La matinale, entretien avec Brigitte Lefèvre, clic.
D8, l’invitée du Grand 8, clic.
TV5 Monde, invitée de Y’a du monde à Paris, clic.

Blogs :
Les balletonautes, Le plafond de l’Opéra Garnier, clic.
Le destin d’une princesse à Paris, clic.
Impression danse, Cinquante nuances de Cunningham, clic.
Danses avec la plume, rencontre avec Jean Guizérix, Wilfride Piollet, et Bénédicte Pesle, clic. La surprise n’est pas là on l’attend, clic.

Les photos d’Agathe Poupeney, clic.

  • L’évènement de la semaine

Le concours interne de l’Opéra de Paris a lieu cette semaine. C’est un évènements clos, uniquement sur invitation mais à voir si vous en avez un jour l’occasion. C’est aussi un moment où les langues se délient, où les passions font rage. Entre injustices, rumeurs et autres, il y a les mécontents, les ravis, les grognons, les tristes, bref pour moi c’est surtout et avant tout le bonheur de voir les danseurs du corps de ballet danser en solistes. Plaisir aussi de voir des variations peu dansées, des ballets oubliés. Évidemment comme tout le monde, j’ai des espérances pour plusieurs danseurs, mais ce n’est pas ce qui compte !

Petite explication pour ceux qui ne connaissent pas ce monde merveilleux de l’Opéra de Paris. Quand on est embauché dans le corps de ballet de l’Opéra, vers 16, 17 ans, après avoir fait l’école de danse de l’Opéra de Paris (pour plus de 90% des danseurs de la compagnie), on entre avec le titre de quadrille. Rang le plus bas, il faut ensuite passer un concours interne pour changer de grade. Coryphée, sujet, puis premier danseur. Le titre d’étoile est une nomination par la direction. Tous les danseurs du corps de ballet ou presque passent le concours. Pour cela, une variation leur est imposée, une par grade, puis ils choisissent une variation libre dans le répertoire de l’Opéra de Paris. Il y a des variations qui reviennent beaucoup, Esmeralda, Arepo, Carmen, James… Que nous réservent les danseurs cette année ?

Pour les demoiselles, il y aura 3 postes de coryphées, 3 postes de sujets et un seul petit poste de première danseuse. Les variations

Pour ces messieurs, il y aura 2 postes de coryphées, 2 postes de sujets et là aussi un seul poste de premier danseur.

Les variations imposées des femmes sont :

  • La Bayadère chorégraphie Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte III, variation de la Première Ombre, montrée par Clothilde Vayer
  • Don Quichotte chorégraphie Rudolph Noureev d’après Marius Petipa Acte II, scène 2, variation de Dulcinée, montrée par Aurélie Dupont
  • Le Lac des cygnes chorégraphie de Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte II, variation d’Odette, montrée par Agnès Letestu

Les variations imposées des hommes sont :

  • La Sylphide, chorégraphie de Pierre Lacotte d’après Taglioni
    Acte II, 1ère variation de James, montrée par Gil Isoart
  • Etudes, chorégraphie de Harald Lander, Mazurka, montrée par Nicolas Le Riche
  • La Belle au bois dormant, chorégraphie de Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte II, 3ème variation du Prince, montrée par Laurent Hilaire

Bon courage et bonne chance à tous !

  • Le beau gosse de la semaine

  • En vrac

Sarah Kora Dayanova est l’invitée de Cupcakes and Conversations. A lire ici.

Dada Masilo devrait revenir l’an prochain à Paris avec son Swan Lake. Elle travaille actuellement sur Carmen.

La Galerie de l’Opéra de Paris a d’ores et déjà revêtu ses habits de Noël. Le shopping peut commencer ! Voir les photos sur la page Facebook, clic.

Revoir le petit reportage sur Bill T. Jones dans Entrée libre sur France 5, clic, à 7’30.

Vendredi 9 novembre, pensez à réserver le Junior Ballet du CNSMDP via mail, reservation@cnsmdp.fr. Clic.

  • Bonus vidéo

Jérémie Bélingard, encore et encore… Solo Aphex du journal de bord # 2 “The Dance diary” (a journey through the inner)… et à lire aussi, un joli billet plein de poésie, clic.

Nouvelles du 14 novembre

Making of d'un film de Deyan Parouchev

© Deyan Parouchev

Mais qui se cache dans le reflet de ce miroir ? Une danseuse de l’Opéra de Paris.. mais laquelle? A vous de trouver ! Mon ami Deyan a réalisé un petit film avec la jolie coryphée, d’une féerie fabuleuse. J’espère qu’un jour, vous aurez l’occasion de le voir.

  • La sortie de la semaine : Viva V.e.r.d.i. !

Samedi soir je suis allée voir La Force du destin avec mon amie H***. Cette dernière, chanteuse fabuleuse, dont j’ai découvert la voix il y a quinze jours, m’avait proposé qu’on aille voir cet opéra. « Il faut voir ça ! Il n’a pas été joué à Paris depuis 30 ans ! Tu vas écouter le meilleur ténor en plus !  » Galère pour trouver des places (merci D***), on pensait en avoir quatre, finalement on en a eu que deux, que faire de l’ami venu en plus tout content de voir le dit opéra. Ni une, ni deux, je fais un petit panneau avec mon carnet. J’ai du attendre une minute, un charmant monsieur me fait don d’une place, cadeau inespéré sachant que nous devions être une cinquantaine avec le même message. Je remercie encore ce généreux gentleman.

Je n’ai jamais vu une générale comme cela. Tout d’abord, l’Opéra était plein comme un œuf. Quand je dis plein, c’est plein, à savoir que j’ai vu le premier acte debout, au deuxième balcon. Vous vous en doutez, j’ai réussi à me replacer après. Je veux bien découvrir l’opéra et essayer de comprendre quelque chose mais dans de bonnes conditions. J’ai beaucoup aimé la musique, qui m’a envoûtée. C’est un opéra qui s’écoute avec aisance, les airs sont tellement connus qu’ils vous restent en tête. La trame de l’histoire est un vrai roman d’aventures. Je vous la fait courte (attention spoiler !). Une jeune femme veut fuir une nuit avec son amant, mais elle tombe sur son père et l’amant le tue par accident. Elle s’enfuie, se réfugie dans une abbaye, où elle deviendra une ermite, apeurée par la menace de mort de son frère. L’amant s’engage dans l’armée, où il croisera son « beau-frère » qui voudra le tuer. Il fuira et se fera moine dans la fameuse abbaye. Le frère le retrouve, ils se pourchassent, arrive à la grotte de Léonora (oui c’est le nom de la jeune femme). Il reconnaît sa soeur, la tue, se fait tuer. Seul l’amant reste en vie. Fin de l’histoire.

La Force du destin

On est complètement happé par l’histoire. Ça avance vite, on a envie de savoir la suite, comme quand on lit un bon roman. Le hic pour moi se trouve dans la mise en scène. J’ai trouvé ça très laid. Que ce soit les costumes, les décors, la scénographie, je n’ai vraiment pas été convaincue. J’ai lu dans En scène, que le metteur en scène a voulu nous plonger au coeur du XIXème siècle, dans l’univers de Verdi. Ça bouge tout le temps pour rien, on met des rideaux, on les enlève, on voit les cintres sans cesse, on met la table, on enlève la table, on plie les nappes, on installe des brancards, on les retire. Tout ça pour ne pas mettre beaucoup en valeur les chanteurs au final. Le gros Jésus Christ qui descend du ciel écrase la chanteuse. Il n’y a que la scène de fin qui trouve grâce à mes yeux, j’ai trouvé cela plutôt beau.

Le monde du lyrique est décidément bien différent de celui de la danse. Quand je n’aime pas une pièce de théâtre ou un ballet ou n’importe quel spectacle vivant à vrai dire, il m’arrive de partir de la salle si la chose est insoutenable, ou bien si je suis courageuse et tiens jusqu’à la fin des saluts, et dans ce cas, je m’abstiens d’applaudir. Or, pour la première fois, j’ai entendu le public huer une artiste, de façon très virulente. Au moment où la chanteuse est entrée sur scène, un flot de hurlements, de sifflements se sont abattus sur elle. Fâchée, elle est sortie immédiatement de scène. Je suis restée bouche bée. J’aime bien comprendre j’ai donc demandé à mes voisins qui faisaient visiblement partie des mécontents. La réponse « Elle n’a pas chanté à pleine voix, c’est son choix, il faut assumer ». Wahou ! Ils sont fous ces mélomanes. Je n’imagine pas l’idée de huer Nicolas Le Riche (bizarre c’est le premier nom qui me vient à l’esprit…) qui marquerait pendant une répétition… J’ai trouvé cela sévère quoi qu’il en soit.

Je résume, allez-y, parait il que ça n’a pas été donné à Paris depuis trrrrrès longtemps, la musique et le chant sont sublimes. Vous pourrez fermer les yeux sur la mise en scène, si comme moi la ringardise vous pique les yeux.

Si vous ne pouvez pas vous y rendre, l’opéra sera diffusé en direct le 10 décembre sur France Musiques.

  • En vrac

 

Pensez à réservez vos places (gratuites) pour le junior Ballet contemporain les 23, 24 et 25 novembre. Réservations par mail au reservation@cnsmdp.fr.   Pour ma part
j’y serai le 24.

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Edward Villela aurait été forcé de partir du Miami City Ballet. A lire dans le New-York Times, un article qui explique le dilemme.

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Vincent Chaillet est retiré des distributions de Cendrillon, 5 semaines d’arrêt lui sont nécessaires pour soigner la déchirure. Mathias Heymann lui aussi blessé, après avoir bien tiré sur la corde, ne dansera pas Onéguine.

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Samedi à 17h, il y a une conférence à Chaillot avec Federica Fratagnoli (docteur au Département danse de l’Université de Paris 8) sur le thème « frapper » en danse.

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Toujours d’actualité, Deyan vend le sac Repetto qui a servi au tournage. Si cela vous intéresse suivez le lien pour voir le sac et contactez en message privé pour plus de renseignements.

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Je suis en pleine préparation de ma liste de Noël (oui déjà). J’ai fait un tour à la boutique de l’Opéra, j’ai déjà vu plein de jolies choses. Et ils ont enfin remis du miel ! Comme quoi il n’y en a pas que pour le restaurant.

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Joy Womack a remporté le Youth America Grand Prix qui se déroulait à Paris.

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Ne manquez pas dimanche à 16h dans vos cinémas le Bolchoï au cinéma avec La Belle au bois dormant

Et oui encore le concours ! D’ailleurs beaucoup de vidéos des concours
précédents ont disparu. Je ne trouve plus l’Arepo de Vincent Chaillet, la Raymonda de Kora Dayanova, les variations d’Allister Madin. Heureusement que Mathilde Froustey, Sophia Parcen, et
Sébastien Bertaud laisse les leurs. Voici justement la superbe variation de Sébastien Bertaud de cette année. Quel dommage qu’il ne soit pas monté tout de même.