CNSMDP

Nouvelles du 19 novembre

La semaine dernière, pas de nouvelles de la semaine. Trop de travail, pas assez de sommeil, en somme pas le courage d’écrire. J’ai vu beaucoup de choses, des bonnes et des moins bonnes.

Côté danse, j’ai assisté au concours de promotion de l’Opéra de Paris qui a fait bien des remous comme tous les ans. Relire mes impressions, clic et clic. Je suis allée à la séance de travail de Don Quichotte, où Ludmila Pagliero m’a bluffée. Séance rythmée par Clothilde Vayer qui fait reprendre les variations. Le chef met une bonne ambiance et s’assure que les tempi conviennent aux danseurs. La soirée qui a fait mon bonheur fut Medea de Dusapin chorégraphié par Sasha Waltz. Spectacle fascinant, tout en tension, chorégraphie et chant se rejoignent pour émouvoir le spectateur et toucher ce qu’il a de plus caché dans notre âme. A relire, ici.

Côté théâtre, j’ai vu une pièce bien connue, mais dans une mise en scène originale. Übü Kiraly au théâtre de l’Athénée a été montée par Alain Timar et jouée par la troupe d’acteurs du théâtre hongrois de Cluj. L’inventivité de la pièce réside dans un rouleau de papier. A chaque scène, le papier prend forme. Il devient décor, une table, un tapis, accessoires, des chapeaux, des armes, costumes, robes en tous genre et surtout, le papier permet de transformer les corps. Ainsi chaque femme, avec une implantation mammaire en papier devient Mère Übü et chaque homme avec de l’embonpoint en papier devient père Übü. Le tout sur des sons de fanfare et dans la bonne humeur. Un régal.

Côté lyrique, hormis le Medea de Dusapin, qui vous l’aurez compris m’a beaucoup touchée, je suis allée à la remise des prix lyriques de l’AROP. Ce qui fut fort agréable car nous étions cette année reçus à l’Opéra et le récital était réjouissant. Parmi les airs qui m’ont touchés, on retiendra Andriy Gnatiuk qui a emmené le public avec La Calunnia, extrait du Barbier de Séville. Olga Seliverstova montre de belles qualités et un joli timbre de voix dans l’air de Lucia, mais le meilleur de la soirée fut pour moi le duo entre la gagnante du prix cette année, Ilona Krzywicka et Michal Partyka qui ont chanté la scène finale d’Onéguine, accompagnés par la délicieuse pianiste Alissa Zoubritski dont les mains filaient avec grâce sur le piano.

Côté cinéma, j’ai d’abord été très déçue par le film de Sandrine Bonnaire, J’enrage de son absence, qui m’a semblé brasser beaucoup d’air pour au final laisser le spectateur dans le vide, sans vraiment trouver du sens à toute cette histoire. J’ai été enthousiasmée par le dernier James Bond, Skyfall, de Sam Mendes. C’est beau, bien écrit, bien mené, superbement joué entre Javier Bardem et Daniel Craig. Je me suis laissée charmée par Rengaine, de Rachid Djaïdani. La petite rengaine du racisme qui frappe tous ceux qui ont des préjugés, la rengaine de ce frère obsédé par le fait que sa sœur se marie, le film est souvent criant de vérité, montrant les contradictions de chacun, les doutes pour mettre l’amour en condition suprême de la paix. La réalisation caméra à l’épaule m’a gênée, sans doute parce que pas habituée à ce que cela bouge tout le temps.

Côté expos, j’ai un peu traîné dans le marais pour le mois de la photographie. Il y a beaucoup d’expositions à voir, gratuites pour la plupart, fouillez et faîtes votre choix, clic. J’ai fait aussi un petit séjour en Espagne pendant lequel je suis allée découvrir la maison de Dali à Port Lligat et le musée théâtre à Figueres. Je me suis régalée entre les peintures, les objets, les sculptures, les bijoux. J’ai maintenant hâte de voir l’exposition qui aura lieu en 2013 à Beaubourg.

  • Les sorties de la semaine

Don Quichotte a commencé depuis la semaine dernière à l’Opéra Bastille. Ce grand ballet classique, chorégraphié par Marius Petipa, remonté par Rudolf Noureev, est immanquable. Entre le piquant de l’Espagne, la douceur des rêves de Don Quichotte, vous passerez assurément un moment inoubliable. Il y a de nombreuses distributions, une bonne occasion de découvrir les artistes de la compagnie et leur façon d’interpréter les personnages de cette fresque théâtrale.

Plus d’infos et réservations, clic.

Le Junior Ballet classique présente son spectacle au CNSMDP. Le junior Ballet présente cette année une création de Marie-Claude Pietragalla, commandée pour le junior Ballet, Le chant du compagnon errant, de Jiri Kylian, et Plainspoken de Benjamin Millepied. C’est une manifestation gratuite, il suffit de réserver par mail ou de venir le jour même un peu en avance. Plus d’infos et réservations, clic.

Mathilde Monnier investit Chaillot du 21 au 24 novembre avec Soapéra. Elle s’est associé au plasticien Figarella, qui a mis sur scène une sorte de mousse dans laquelle les danseurs vont se frayer un chemin, se cacher pour mieux en ressortir.
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Pierre Rigal continue son cycle de spectacles au Rond-Point. Cette semaine c’est avec Le Théâtre des opérations. « Cette guerre est violente, elle est enivrée de plaisir et de drôlerie.
« Neuf créatures à poils longs et soyeux, et aux yeux rouges, évoluent dans une rêverie lunaire. Distorsion du temps et de l’espace. Des êtres hybrides s’y déplacent. Robots, pompiers, monstres élégants ou animaux d’un conte atmosphérique, ils avancent, explorent le monde.  »
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Toujours au Théâtre du Rond Point, May B est le chef d’oeuvre de la chorégraphe Maguy Marin.

« Clodos célestes ou fées embourbées, dix corps aux visages blafards dansent. Ils racontent la drôlerie de l’impossibilité d’être ensemble. Ils se meuvent dans l’incapacité tragique à rester seul. Le quotidien, sublimé, fait se heurter des corps abîmés dans le clair-obscur étrange d’une vie qui tient et persiste avant la fin. Dix humains en bande, en meute, se heurtent, circulent, se cognent. Quelques mots seulement, gueulés, chantés : « Fini, c’est fini. Ça va finir, ça va peut-être finir. »  »
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  • La remise de prix de la semaine

Le Prix Arop sera remis vendredi dans le foyer de la danse à Charlotte Ranson et François Alu. Le Prix de l’AROP est une reconnaissance des membres de l’association, du travail et du talent d’un danseur. Il fait suite à un vote; où chaque membre a une voix pour une danseuse et une voix pour un danseur. Les membres votent à partir d’une liste préétablie.


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 Alta Musica

  • En vrac

Repetto se lance dans le prêt-à-porter. Photos et teasers vidéo à voir ici.

Clairemarie Osta est devenue officiellement directrice des études chorégraphiques au CNSMDP.

Allister Madin a mis sa vidéo du concours en ligne, AREPO, clic.

Le magazine Danser cherche un repreneur. La nouvelle version n’a pas suffit à relancer le magazine. La presse écrite vit décidément des heures bien sombres.

  • La vidéo de la semaine

Sarah Kora Dayanova dans la reine des Dyades, Don Quichotte.

Nouvelles du 5 novembre

Pas grand chose à vous raconter de ma semaine, celle à venir sera plus riche en termes de sorties. Le mois de novembre en général d’ailleurs, je crois que le nombre de soirées sans théâtre ou danse se compte sur les doigts d’une main ! Parmi ces sorties, de la danse bien sûr, à l’Opéra évidemment, avec les soirées,  Don Quichotte et Forsythe/Brown, à Chaillot Peau d’âne, au CNSMDP avec le spectacle du Junior Ballet mais surtout beaucoup de théâtre, au Rond Point avec Le Théâtre des Opérations, Martin Wuttke dans une pièce qui promet d’être excellente, Nouveau Roman de Christophe Honoré, sans oublier May B, toujours au théâtre du Rond-Point. Un mois de novembre chargé donc avec les remises des Prix de l’Arop en danse et en lyrique (j’attends encore un peu avant de vous donner les noms…même si il y a peu de suspense ), le concours interne de l’Opéra de Paris, que de choses trépidantes !

  • La sortie de la semaine

Le chorégraphe Emilio Calcagno présente Peau d’âne à Chaillot. Après avoir réécrit le livret, pour une lecture plus psychologisante, Emilio Calcagno place au centre de son histoire la rivalité prince-roi. Le langage est facile à appréhender, très Preljocaj, néoclassique. Plus d’infos et réservations, clic.

Au Théâtre des Champs-Elysées, on continue la trilogie Médée, avec Medea de Pascal Dusapin, chorégraphié par Sasha Waltz, d’après le texte d’Heiner Müller. Quoi de mieux qu’une femme chorégraphe pour traduire en mouvement ce personnage

Voir un extrait vidéo, clic.
Plus d’infos et réservations, clic.

Et toujours à l’Opéra de Paris, jusqu’à samedi, la soirée Gillot-Cunningham.

Tour du net sur la soirée Gillot/Cunningham :

Presse :
NYTimes IHT, Roslyn Sulcas, Recreating Merce Cunningham, Frame by Frame, clic.
Le JDD, Marie-Agnès Gillot met les garçons sur pointes, clic.
Paris Match, Portfolio de Philippe Petit, Sous Apparence non trompeuse, clic
Paris Match, Les secrets de la création de Sous-Apparence, clic.
NYT, A shining star at the Paris Opera Ballet, clic.
Financial Times, Laura Capelle , clic.
NYTimes Blog, Men in Pointes Shoes, clic.

Radios/TV :
France Info, Première chorégraphie de MAG pour le ballet de l’ONP, clic.
Culturebox, Gillot/Cunningham épure et austérité, clic.
Canalplus La Shortlist du Grand Journal, clic.
France Culture, La grande table avec Marie-Agnès Gillot, clic.
France Musiques, La matinale, entretien avec Brigitte Lefèvre, clic.
D8, l’invitée du Grand 8, clic.
TV5 Monde, invitée de Y’a du monde à Paris, clic.

Blogs :
Les balletonautes, Le plafond de l’Opéra Garnier, clic.
Le destin d’une princesse à Paris, clic.
Impression danse, Cinquante nuances de Cunningham, clic.
Danses avec la plume, rencontre avec Jean Guizérix, Wilfride Piollet, et Bénédicte Pesle, clic. La surprise n’est pas là on l’attend, clic.

Les photos d’Agathe Poupeney, clic.

  • L’évènement de la semaine

Le concours interne de l’Opéra de Paris a lieu cette semaine. C’est un évènements clos, uniquement sur invitation mais à voir si vous en avez un jour l’occasion. C’est aussi un moment où les langues se délient, où les passions font rage. Entre injustices, rumeurs et autres, il y a les mécontents, les ravis, les grognons, les tristes, bref pour moi c’est surtout et avant tout le bonheur de voir les danseurs du corps de ballet danser en solistes. Plaisir aussi de voir des variations peu dansées, des ballets oubliés. Évidemment comme tout le monde, j’ai des espérances pour plusieurs danseurs, mais ce n’est pas ce qui compte !

Petite explication pour ceux qui ne connaissent pas ce monde merveilleux de l’Opéra de Paris. Quand on est embauché dans le corps de ballet de l’Opéra, vers 16, 17 ans, après avoir fait l’école de danse de l’Opéra de Paris (pour plus de 90% des danseurs de la compagnie), on entre avec le titre de quadrille. Rang le plus bas, il faut ensuite passer un concours interne pour changer de grade. Coryphée, sujet, puis premier danseur. Le titre d’étoile est une nomination par la direction. Tous les danseurs du corps de ballet ou presque passent le concours. Pour cela, une variation leur est imposée, une par grade, puis ils choisissent une variation libre dans le répertoire de l’Opéra de Paris. Il y a des variations qui reviennent beaucoup, Esmeralda, Arepo, Carmen, James… Que nous réservent les danseurs cette année ?

Pour les demoiselles, il y aura 3 postes de coryphées, 3 postes de sujets et un seul petit poste de première danseuse. Les variations

Pour ces messieurs, il y aura 2 postes de coryphées, 2 postes de sujets et là aussi un seul poste de premier danseur.

Les variations imposées des femmes sont :

  • La Bayadère chorégraphie Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte III, variation de la Première Ombre, montrée par Clothilde Vayer
  • Don Quichotte chorégraphie Rudolph Noureev d’après Marius Petipa Acte II, scène 2, variation de Dulcinée, montrée par Aurélie Dupont
  • Le Lac des cygnes chorégraphie de Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte II, variation d’Odette, montrée par Agnès Letestu

Les variations imposées des hommes sont :

  • La Sylphide, chorégraphie de Pierre Lacotte d’après Taglioni
    Acte II, 1ère variation de James, montrée par Gil Isoart
  • Etudes, chorégraphie de Harald Lander, Mazurka, montrée par Nicolas Le Riche
  • La Belle au bois dormant, chorégraphie de Rudolph Noureev d’après Marius Petipa, Acte II, 3ème variation du Prince, montrée par Laurent Hilaire

Bon courage et bonne chance à tous !

  • Le beau gosse de la semaine

  • En vrac

Sarah Kora Dayanova est l’invitée de Cupcakes and Conversations. A lire ici.

Dada Masilo devrait revenir l’an prochain à Paris avec son Swan Lake. Elle travaille actuellement sur Carmen.

La Galerie de l’Opéra de Paris a d’ores et déjà revêtu ses habits de Noël. Le shopping peut commencer ! Voir les photos sur la page Facebook, clic.

Revoir le petit reportage sur Bill T. Jones dans Entrée libre sur France 5, clic, à 7’30.

Vendredi 9 novembre, pensez à réserver le Junior Ballet du CNSMDP via mail, reservation@cnsmdp.fr. Clic.

  • Bonus vidéo

Jérémie Bélingard, encore et encore… Solo Aphex du journal de bord # 2 “The Dance diary” (a journey through the inner)… et à lire aussi, un joli billet plein de poésie, clic.

Junior Ballet 2011 Programme Classique

Cnsmdp

Après le Junior ballet contemporain, je suis allée voir le programme classique et j’ai été quelque peu déçue. Sur le papier le programme était alléchant. Il y avait du Kylian annoncé mais pas ce jour là, pas de Kylian sur le programme. Si l’an passé le choix des pièces m’avait surprise, j’ai été cette année  sur la réserve.

On ouvre avec La Belle, qui fut bien trop scolaire à mon goût. Le danseur s’en sort plutôt bien dans sa variation grâce à de jolis équilibres. La jeune danseuse est très
crispée, ce qui l’empêche de sourire et de rentrer dans le rôle de princesse. Si côté technique on y est presque, côté interprétation il faudra repasser. On est loin de la petite fille réveillée par le prince de ses rêves qui s’émerveille à chaque instant d’être entre ses bras.

Ils ne déméritent cependant pas dans cet exercice très difficile qu’on a plus l’habitude de voir en gala.

 Nicolas Paul,  dont on sait que l’imagination chorégraphique prolifère, a pu s’y exercer de nouveau en créant pour ces danseurs In no sense, pièce qui parle de l’enfance. Comme dans Répliques (pièce créée pour le ballet de l’Opéra de Paris), les
lumières sont très belles. Les danseurs jouent avec des élastiques qu’ils forment et déforment. Tous vêtus de blanc, ils sont entourés d’objets enfantins ; peluches, doudous en tous genres, vélos peuplent la scène. Je supporte mal la musique, qui est certes adaptée au propos, mais si peu mélodieuse. Ce sont des sons de cloches, des tintements. Au final je n’ai pas retenu grand chose de cette création, quelques jolis tableaux (celui des élastiques est très graphique, j’aime les formes créées dans l’espace) et des danseurs bien ensembles.

La troisième oeuvre est celle du chorégraphe Paul Taylor, Esplanade. Paul Taylor avec moi c’est noir ou blanc. Je n’ai pas du tout aimé cette pièce. Si la musique de Bach est très belle et très mélodieuse, elle ne fait pas tout. Je m’ennuie devant cette chorégraphie où les danseurs courent, se regardent et chutent pendant 20 minutes… Dans le passage de l’adage j’ose espérer qu’il va se passer d’autres choses, mais pas vraiment. Si la salle semble emballée par cette oeuvre, je suis de mon côté complètement perplexe.

Marius Petipa
duo extrait de La Belle au Bois Dormant (1890)

 

Nicolas Paul
Création (2011) In no sense

Paul Taylor
Esplanade (1975)

  • Vidéo

Voici la présentation du programme 2008-2009 mais il y a de nombreux estraits du Paul Taylor.

Junior Ballet programme contemporain 2011

Junior Ballet 3

© CNSMDP / Laurent Phillipe

Malgré une patte en moins et une sinusite qui me donne l’impression d’avoir un casque à la place de la tête, c’est avec ma belle F*** que je me dirige vers la porte de Pantin pour voir le spectacle du Junior Ballet contemporain. Trois spectacles sont présentés, trois chorégraphes avec trois univers différents mais des problématiques d’écriture et d’interprétation communes.

 

Le langage répétitif est le premier enjeu des trois pièces. Noces codifie les mouvements des couples qui se répètent comme les echos violents d’une réalité trop dure à affronter. Dans la répétition des chutes, des sauts dans les bras de l’autre, il y a la volonté de montrer la confiance aveugle dans l’autre, de cette confiancequ’on met dans
ses noces. J’avais déjà vu cette pièce mais j’en avais gardé un meilleur souvenir. La musique, des chants de femmes russes assez plaintifs, m’a un peu heurtée parfois. La fin de la pièce est mortifère, les poupées apparaissent comme des spectres pendus. Cette pièce a une force indéniable et ne peut laisser indifférent.

Dans Uprising, ce sont des schémas qui vont se répéter. Deux femmes vont se battre à trois reprises. Chaque fois, la même chorégraphie qui se répète et brode autour des
mêmes mouvements. Il y a beaucoup d’emprunts au hip-hop et aux arts martiaux, avec des phrases qui se déclinent, qui se répètent dans des orientations différentes.

Dans Quatre ciels de novembre, si le langage esr très riche et multiforme, c’est avec une même énergie, qui se décline en quatre années que la répétition se fait sentir.
Le chorégraphe est parti de 6 phrases chorégraphiques qu’il a découpées, dont il a changé les rythmes. Parfois un danseur entre sur scène, commence une phrase et repart. La phrase peut être reprise ou poursuivie par un groupe si bien que le regard du spectateur s’habitue peu à peu à ce vocabulaire, très dessiné dans l’espace.

Junior Ballet 4

 

La violence est présente dans les trois pièces. Dans Noces, si la chorégraphie est très violente, je suis parfois déçue par l’interprétation des danseurs. C’est un peu trop propre, un peu lisse. Deux jeunes danseuses sont cependant investies avec plus de soumission, plus d’engagement dans leur danse ; celle en robe noire, dansant souvent à jardin et celle en robe rouge. La violence est au coeur du propos d’Uprising puisque son inspiration est venue après les émeutes en banlieue parisienne. Le combat entre les deux jeunes femmes aboutit toujours à la mise au sol de l’une d’elle. Les pas impliquent beaucoup les genoux, les chutes épuisent l’énergie des danseurs. Les coprs s’atrophient, ne réagissent parfois plus. Avec cela, la scénographie utilise des contrastes entre des lumières éblouissantes, qui aveuglent le spectateur et des semi-obscurités. La variation entre les deux produit cet effet violent où on est baladé d’une ambiance à une autre, avec une certaine agressivité. J’ai beaucoup aimé cette pièce, les danseurs y étaient très investis et on sentait bien cette
joie de danser un pièce avec un langage bien spécifique.

Si la dernière pièce se montre plus subtile, la violence n’en est pas moins présente. Des arrêts brusques. Des danseurs qui entrent dans l’espace d’autres. Des chutes. C’est une
violence sourde comme si la chorégraphie s’imposait aux corps, comme si elle passait sur les corps comme les gris dans le ciel de novembre.

Thomas Lebrun
Création (2011)
Commande du Cnsmdp

Angelin Preljocaj
Noces (1989)
Musique : Igor Stravinski

Hofesh Shechter
Uprising (2006)
Musique : Hofesh Shechter

Daniel Agesilas, direction artistique
Silvia Bidegain, maître de ballet contemporain

 

Le Junior Ballet est en tournée, plus de renseignements ici.

Ce mois ci Ariane Dollfus a écrit un article sur le Junior Ballet dans DANSER. A lire en kiosque et le mois prochain sur le site du magazine.

Pensez à réserver le programme classique !

 

Nouvelles du 28 novembre

Sapin de Noël Repetto 2011

C’est bientôt Noël…. vite je prépare ma liste… cette semaine pas de sorties de prévu, je ne me remets toujours pas d’Artifact… ce fut un très beau premier cadeau !

  • La sortie de la semaine : vite au Rond Point !

Il y a une très jolie pièce qu’il faut se précipiter de voir au Théâtre du Rond Point et j’aurai du en parler avant d’ailleurs. Elle s’achève samedi, mais il y a encore des places, alors pourquoi pas se diriger vers le Rond Point des Champs Elysées, un soir à 18h30? Tout est normal mon coeur scintille est une jolie pièce de et avec Jacques Gamblin, qui va jouer les philosophes, et mettre en scène ses interrogations avec de la danse autour de lui. A voir sans aucun doute.

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  • Le cours de danse de la semaine : les démonstrations de l’école de danse

Tous les ans, même rituel, les petits rats de Nanterre s’emparent de la scène de Garnier pour leurs démonstrations. L’occasion de voir à quoi ça ressemble un vrai cours de danse. L’occasion aussi de découvrir ce métier de danseur qui se construit depuis l’enfance, qui nécessite un travail et une volonté quotidienne.

Cela fait au moins dix ans que j’y n’y suis pas allée, j’irai peut être y faire un tour.

ecole de danse de Nanterre

  • En vrac

Pensez à réserver vos places pour le Junior Ballet Classique à partir du 1er décembre via mail reservation@cnsmdp.fr. Au programme, 4 pièces :

  • Nicolas Paul Création (2011)
  • Paul Taylor Esplanade (1975)
  • Marius Petipa duo extrait de La Belle au Bois Dormant (1890)
  • Jiri Kylian Evening Songs (1987)

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Jeudi 1er décembre à 13h a lieu une rencontre autour d’Onéguine au Studio Bastille.

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Dorothée Gilbert sera l’invitée des 5 dernières minutes mercredi 30 novembre pour parler de son rôle dans Cendrillon.

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Le tweet humouristique de la semaine : « Les places pour Cendrillon s’arrachent en ce moment sur notre site.

A l’Opéra, ils n’ont peur de rien… Il reste plein de places…

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Le forum Danser en France a une nouvelle adresse : Ici

  • La presse de la semaine

Danse Magazine fait sa couverture sur Alice au pays des merveilles par le Staatoper d’Hannovre.

Danse magasine décembre 2011

Au sommaire, une rencontre avec Emmanuel Thibault, la soirée d’inauguration du Klapp à Marseille, des comptes rendus de spectacles, comme ceux du Marinsky, de la Raymonda à la Scala, mais aussi un compte rendu du concours annuel de l’Opéra.

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Danser fait sa couverture avec les ballets Igor Moïsseiev, cette troupe de danses populaires traditionnelles russes qui sera à Paris du 20 décembre au 1er janvier. A lire, un
article sur la venue de Forsythe à Chaillot, avec deux oeuvres, une création, des passerelles avec le CND, un articel sur Théophile Gautier, sur le CNSMDP, sur Didier Deschamps, une liste de Noël (avez-vous pensé à faire la vôtre? la mienne à paraitre cette semaine, si le temps me le permet) et toujours plein d’infos, les dates des spectacles et des places gratuites à gagner sur leur site internet.

Danser mois décembre 2011

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A lire dans la presse :

L’article d’Ariane Bavelier sur Forsythe à Chaillot

Forsythe, l’ami américain dans Paris Match

Article de Toutelaculture sur Forsythe.

Un article sur Nicolas Paul, chorégraphe du CNSMDP pour le junior ballet classique et
son travail aux danses partagées.

Un petit article sur la controverse Osipova/Vassiliev

Ariane Bavelier a aussi vu l’expo Danser sa vie.Phillipe Noisette aussi.

Le JDD a vu les 2 cendrillons de l’Opéra.

  • Le bonus vidéo, Osipova reine du cabaret

Si elle se lasse du Mikhailovsky, elle pourra remettre cette petite robe rouge pour faire son show ! Voilà la belle Natalia Osipova dans une émission genre télé-réalité, assez insolite !