Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta étoiles retraitées de l’Opéra de Paris, commencent une nouvelle aventure au Théâtre des Champs Elysées. Dès la rentrée, ils seront en résidence au TCE et vont animer L’Atelier d’Art Chorégraphique, un nouveau projet en plus de la danse et la chorégraphie, la transmission.
Pour ce nouveau projet, les deux danseurs ont décidé de créer un espace ouvert aux enfants dès 8 ans, aux amateurs, mais aussi à ceux qui se destinent à une carrière professionnelle. Leur envie de transmettre prendra la forme de cours dispensés au Théâtre des Champs Elysées dans le studio Coupole.
Le LAAC commencera dès le 15 septembre, mais il vous sera possible d’essayer les ateliers le mercredi 1er juillet. En plus de ces deux artistes prestigieux, les artistes de la saison Transcendance et d’autres partenaires seront conviés pour mener des ateliers. Ainsi l’association Les maîtres à Danser ou la fondation Cynthia Harvey feront aussi partie de l’aventure. Une création publique clôturera l’année.
Découvrez le site internet lelaac.fr et inscrivez-vous dès le 15 juin pour la journée du 1er juillet (Le matin : adultes niveau moyen/avancé et l’après-midi pour les enfants).
Mercredi 8 avril, le TCE présente sa nouvelle saison. Une saison riche, avec des invités prestigieux et toujours des spectacles d’une grande qualité. C’est dès demain que vous pourrez vous y abonner. Le théâtre fait partie de ceux où l’abonnement réserve non seulement les meilleures places mais aussi des réductions avantageuses. Ainsi pour la danse, l’opéra et l’orchestre, vous pouvez bénéficier d’une réduction de 30% sur vos places dans la catégorie de votre choix. Regardez la saison et laissez-vous tenter.
Bien entendu je commence par la danse, même si ce n’est pas le coeur de la programmation. Cela étant dit, la danse tient une grande place au sein du théâtre. Elle a toujours été présente et le T.C.E. a toujours su faire preuve d’audace. L’exemple du Sacre du Printemps reste le meilleur.
Life in progress, Sylvie Guillem du 17 au 20 septembre 2015
Sylvie Guillem a choisi le Théâtre des Champs-Elysées pour faire ses adieux au public français. L’étoile atypique, unique, si singulière, va présenter un programme avec quatre pièces : une nouvelle création (un solo) d’Akram Khan, Duo de William Forsythe, une pièce de 1996 qu’elle dansera avec deux danseurs de The Forsythe Company, Brigel Gjoka et Riley Watts, une création de Russel Maliphant qu’elle dansera avec Emanula Montanari (Ballet de La Scala) et la pièce de circonstance, Bye de Mats Ek, un solo de 2011. Quatre dates pour voir ce mythe faire sa révérence. A ne pas manquer.
Mirror and Music, Saburo Teshigawara du 6 au 8 novembre 2015
Vu pour la première fois à Chaillot, j’avais été fascinée par l’univers de ce chorégraphe. Le T.C.E. continue de lui faire confiance après le somptueux Solaris. Teshigarawa est un prodige qui signe chorégraphie, scénographie, choix musicaux, et costumes. Si l’art cinétique vous touche, il ne faut pas manquer cette pièce.
« Mon premier travail n’est pas de fixer ces corps dans une structure chorégraphique mais de les guider et de laisser le mouvement jaillir » aime à expliquer le chorégraphe japonais. Ce qui le motive est de trouver un sens au mouvement, développer un vocabulaire qui lui est propre et l’offrir à ses interprètes pour qu’ils s’en emparent à leur tour. Sous ses airs silencieux, Saburo Teshigawara est un artiste du don, de l’échange. Mais c’est aussi un homme-orchestre qui aime à s’immerger dans les tous les domaines de ses spectacles. Chorégraphe avant tout, il se fait aussi volontiers metteur en scène, homme de lumières et de costumes et même librettiste comme ce fut le cas pour l’aventure de la création de l’opéra Solaris de son compatriote Dai Fujikura. Toujours et sans cesse, cette volonté d’explorer la danse comme un champ vierge ouvert à tous les possibles.
From black to blue, Mats Ek du 6 au 10 janvier 2016
Un beau programme, lui aussi produit par Transcendanses. Trois pièces, avec la venue du Semperoper Ballet de Dresde qu’on a vu cette saison, éblouissant le Festival d’Automne (clic). On verra donc She was black (1994) avec les danseurs du Semperoper Ballet Dresden, Solo for two (1996) dansé par Dorothée Delabie et Oscar Salomonsson et Hâche (2015) dansé par Ana Laguna et Yvan Auzely.
Para ll-èles, Nicolas Le Riche / Clairemarie Osta du 11 au 13 mars 2016
« Il ne peut y avoir aucun espace entièrement vide » (Descartes) Au travers d’un voyage allégorique, Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta nous parlent des liens qui nous unissent dans l’espace qui nous sépare. Para-ll-èles est ainsi une poésie dansée à deux, seul(s)… ensemble.
Nicolas Le Riche poursuit son aventure hors Opéra de Paris. La saison passée, il avait présenté un soirée Carte Blanche au TCE, le voilà qui revient en duo avec sa femme, l’étoile Clairemarie Osta pour une nouvelle création, sur une musique de Nils Peter Molvaer. A découvrir.
Déesses et Démones, Blanca Li / Marie-Agnès Gillot du 22 décembre 2015 au 3 janvier 2016.
Il y a quelques mois, on les voyait toutes deux bras dessus, bras dessous, bien entourées par Jean-Paul Gautier, à l’occasion d’une soirée caritative. De cette rencontre est né un projet, où vont se mêler les univers de ces deux femmes, qui ont chacune une place particulière dans leur art.
Déesses et Démones, ou la rencontre de deux étoiles de la danse pour une création « mythologique ». Comme au temps des dieux grecs, elles s’allient et s’affrontent, se transforment en démones ou en divinités bienfaisantes pour changer le destin des humains, semant autour d’elles force, joie et énergie. Ces deux femmes qui dansent sont-elles les deux faces de la même médaille ? Elles manient le chaud et le froid, elles sont le chaos et l’harmonie. Ces deux forces de la nature, virtuoses et sensibles, déesses et démones sont à la fois semblables et dissemblables.
Pour Blanca Li, la chorégraphe inclassable, et Marie-Agnès Gillot, la danseuse étoile atypique du Ballet de l’Opéra de Paris, il s’agit d’une opportunité exceptionnelle d’explorer ensemble leurs personnalités intimes. Malgré leurs parcours différents, elles se retrouvent ici en jumelles, tant dans l’harmonie que dans la violence. Elles affirment leurs différences et leurs ressemblances. Différentes et égales à la fois, avec une gestique très lyrique et puissante, elles évoquent la force des figures mythologiques et totémiques.
Irina Kolesnikova, Saint-Pétersbourg Ballet Théâtre du 25 au 28 février 2016
Voilà une compagnie habituée au T.C.E chez qui elle élit domicile tous les ans. La compagnie vient avec Le Lac des cygnes, Don Quichotte et Casse-Noisette. La star de la compagnie, Irina Kolenikova est la raison pour laquelle on se déplace voir la compagnie. Pour ce qui est du corps de ballet on repassera.
Après avoir revisité la vie de Maria Callas la saison dernière et plus récemment le parcours de la grande chorégraphe américaine Martha Graham, la compagnie de danse brésilienne Studio 3 explore le mythe d’Orphée. Les enfers prennent ici les formes du chaos urbain et des ombres nocturnes de la grande métropole de São Paolo. Mythe antique ou réalité moderne ? Fondamentalement universel quoi qu’il en soit.
Voilà pour la saison Danse. On notera l’absence du traditionnel Gala des étoiles du XXIe siècle. La précédente édition avait pourtant été une belle soirée.
OPERA MIS EN SCENE
Haendel, Theodora, mise en scène de Stephen Langridge, du 10 au 20 octobre 2015
Bellini, Norma, mise en scène de Stéphane Braunschweig, du 8 au 20 décembre 2015 (4 dates) Mozart, Mithridate, mise en scène de Clément Hervieu-Léger du 11 au 20 février 2016 (5 dates)
Ravel, L’Enfant et les sortilèges, mise en scène de Gaël Darchen 19 et 30 mars 2016
Wagner Tristan et Isolde, mise en scène de Pierre Audi du 12 au 24 mai 2016 (5 dates)
Rossini, L’Italienne à Alger mise en scène de Christian Schiaretti, 8 et 10 juin 2016
OPERA EN CONCERT ORATORIO
Weber Le Freischütz
Mozart L’Enlèvement au sérail
Strauss Ariane à Naxos Puccini Messa di Gloria Rossini Zelmire Haendel Partenope Haendel Rinaldo Haydn Les Sept Dernières Paroles du Christ en croix Bach Passion selon Saint Jean Lully Persée Massenet Werther Bellini La Somnambule Bach Magnificat Scarlatti Oratorio pour la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ Donizetti Lucia di Lammermoor
Spontini Olympie Pergolèse Stabat Mater
Les textes en italique sont extraits de la brochure de la saison du T.C.E.
La semaine dernière, pas de nouvelles de la semaine. Trop de travail, pas assez de sommeil, en somme pas le courage d’écrire. J’ai vu beaucoup de choses, des bonnes et des moins bonnes.
Côté danse, j’ai assisté au concours de promotion de l’Opéra de Paris qui a fait bien des remous comme tous les ans. Relire mes impressions, clic et clic. Je suis allée à la séance de travail de Don Quichotte, où Ludmila Pagliero m’a bluffée. Séance rythmée par Clothilde Vayer qui fait reprendre les variations. Le chef met une bonne ambiance et s’assure que les tempi conviennent aux danseurs. La soirée qui a fait mon bonheur fut Medea de Dusapin chorégraphié par Sasha Waltz. Spectacle fascinant, tout en tension, chorégraphie et chant se rejoignent pour émouvoir le spectateur et toucher ce qu’il a de plus caché dans notre âme. A relire, ici.
Côté théâtre, j’ai vu une pièce bien connue, mais dans une mise en scène originale. Übü Kiraly au théâtre de l’Athénée a été montée par Alain Timar et jouée par la troupe d’acteurs du théâtre hongrois de Cluj. L’inventivité de la pièce réside dans un rouleau de papier. A chaque scène, le papier prend forme. Il devient décor, une table, un tapis, accessoires, des chapeaux, des armes, costumes, robes en tous genre et surtout, le papier permet de transformer les corps. Ainsi chaque femme, avec une implantation mammaire en papier devient Mère Übü et chaque homme avec de l’embonpoint en papier devient père Übü. Le tout sur des sons de fanfare et dans la bonne humeur. Un régal.
Côté lyrique, hormis le Medea de Dusapin, qui vous l’aurez compris m’a beaucoup touchée, je suis allée à la remise des prix lyriques de l’AROP. Ce qui fut fort agréable car nous étions cette année reçus à l’Opéra et le récital était réjouissant. Parmi les airs qui m’ont touchés, on retiendra Andriy Gnatiuk qui a emmené le public avec La Calunnia, extrait du Barbier de Séville. Olga Seliverstova montre de belles qualités et un joli timbre de voix dans l’air de Lucia, mais le meilleur de la soirée fut pour moi le duo entre la gagnante du prix cette année, Ilona Krzywicka et Michal Partyka qui ont chanté la scène finale d’Onéguine, accompagnés par la délicieuse pianiste Alissa Zoubritski dont les mains filaient avec grâce sur le piano.
Côté cinéma, j’ai d’abord été très déçue par le film de Sandrine Bonnaire, J’enrage de son absence, qui m’a semblé brasser beaucoup d’air pour au final laisser le spectateur dans le vide, sans vraiment trouver du sens à toute cette histoire. J’ai été enthousiasmée par le dernier James Bond, Skyfall, de Sam Mendes. C’est beau, bien écrit, bien mené, superbement joué entre Javier Bardem et Daniel Craig. Je me suis laissée charmée par Rengaine, de Rachid Djaïdani. La petite rengaine du racisme qui frappe tous ceux qui ont des préjugés, la rengaine de ce frère obsédé par le fait que sa sœur se marie, le film est souvent criant de vérité, montrant les contradictions de chacun, les doutes pour mettre l’amour en condition suprême de la paix. La réalisation caméra à l’épaule m’a gênée, sans doute parce que pas habituée à ce que cela bouge tout le temps.
Côté expos, j’ai un peu traîné dans le marais pour le mois de la photographie. Il y a beaucoup d’expositions à voir, gratuites pour la plupart, fouillez et faîtes votre choix, clic. J’ai fait aussi un petit séjour en Espagne pendant lequel je suis allée découvrir la maison de Dali à Port Lligat et le musée théâtre à Figueres. Je me suis régalée entre les peintures, les objets, les sculptures, les bijoux. J’ai maintenant hâte de voir l’exposition qui aura lieu en 2013 à Beaubourg.
Les sorties de la semaine
Don Quichotte a commencé depuis la semaine dernière à l’Opéra Bastille. Ce grand ballet classique, chorégraphié par Marius Petipa, remonté par Rudolf Noureev, est immanquable. Entre le piquant de l’Espagne, la douceur des rêves de Don Quichotte, vous passerez assurément un moment inoubliable. Il y a de nombreuses distributions, une bonne occasion de découvrir les artistes de la compagnie et leur façon d’interpréter les personnages de cette fresque théâtrale.
Le Junior Ballet classique présente son spectacle au CNSMDP. Le junior Ballet présente cette année une création de Marie-Claude Pietragalla, commandée pour le junior Ballet, Le chant du compagnon errant, de Jiri Kylian, et Plainspoken de Benjamin Millepied. C’est une manifestation gratuite, il suffit de réserver par mail ou de venir le jour même un peu en avance. Plus d’infos et réservations, clic.
Mathilde Monnier investit Chaillot du 21 au 24 novembre avec Soapéra. Elle s’est associé au plasticien Figarella, qui a mis sur scène une sorte de mousse dans laquelle les danseurs vont se frayer un chemin, se cacher pour mieux en ressortir.
Plus d’infos et réservations, clic.
Pierre Rigal continue son cycle de spectacles au Rond-Point. Cette semaine c’est avec Le Théâtre des opérations. « Cette guerre est violente, elle est enivrée de plaisir et de drôlerie.
« Neuf créatures à poils longs et soyeux, et aux yeux rouges, évoluent dans une rêverie lunaire. Distorsion du temps et de l’espace. Des êtres hybrides s’y déplacent. Robots, pompiers, monstres élégants ou animaux d’un conte atmosphérique, ils avancent, explorent le monde. »
Plus d’infos et réservations, clic.
Toujours au Théâtre du Rond Point, May B est le chef d’oeuvre de la chorégraphe Maguy Marin.
« Clodos célestes ou fées embourbées, dix corps aux visages blafards dansent. Ils racontent la drôlerie de l’impossibilité d’être ensemble. Ils se meuvent dans l’incapacité tragique à rester seul. Le quotidien, sublimé, fait se heurter des corps abîmés dans le clair-obscur étrange d’une vie qui tient et persiste avant la fin. Dix humains en bande, en meute, se heurtent, circulent, se cognent. Quelques mots seulement, gueulés, chantés : « Fini, c’est fini. Ça va finir, ça va peut-être finir. » »
Plus d’infos et réservations, clic.
La remise de prix de la semaine
Le Prix Arop sera remis vendredi dans le foyer de la danse à Charlotte Ranson et François Alu. Le Prix de l’AROP est une reconnaissance des membres de l’association, du travail et du talent d’un danseur. Il fait suite à un vote; où chaque membre a une voix pour une danseuse et une voix pour un danseur. Les membres votent à partir d’une liste préétablie.
Repetto se lance dans le prêt-à-porter. Photos et teasers vidéo à voir ici.
Clairemarie Osta est devenue officiellement directrice des études chorégraphiques au CNSMDP.
Allister Madin a mis sa vidéo du concours en ligne, AREPO, clic.
Le magazine Danser cherche un repreneur. La nouvelle version n’a pas suffit à relancer le magazine. La presse écrite vit décidément des heures bien sombres.
La vidéo de la semaine
Sarah Kora Dayanova dans la reine des Dyades, Don Quichotte.
Cette semaine fut associée pour moi à pluie et travail… rien de bien passionnant, semaine studieuse, pluvieuse… Seule douceur de ma semaine, la projection du film Les Adieux au Studio Bastille mercredi. Ce film qui parle du dernier ballet de Clairemarie Osta nous a, je crois, tous beaucoup émus. Revoir les passage sur scène, découvrir les coulisses et la préparation, écouter Clairemarie Osta parler, avec son intelligence de la danse, des personnages, sa façon humble de vivre les choses. Une très belle soirée, une pause enchantée. Ma chronique est là, clic.
Samedi soir, je suis allée en compagnie de mon amie H*** voir Tosca à l’Opéra Bastille. J’avais beaucoup d’attentes. H*** chanteuse lyrique, adore cet opéra et je lui fais confiance pour mon « éducation lyrique ». J’ai été quelque peu déçue par cette production. Je n’ai pas apprécié la mise en scène très statique. Quand à la musique, je n’ai pas été emmenée. L’orchestre jouait plus fort que les chanteurs qui hurlaient. Le tenor (Marco Berti) qui chante le rôle de Mario me faisait plus penser à un bûcheron qu’à un peintre romantique. Même H*** était très déçue de sa soirée, c’est vous dire ! Si je vous conseille d’aller voir The Rake’s Progress ou même La fille du régiment, cette Tosca ne vaut pas le déplacement.
Dimanche matin, je me suis regardé First Position, le documentaire sur le YGPA. On suit six danseurs, qui vont participer à ce grand concours et qui vont espérer gagner un prix, un poste dans une compagnie. Je vous fait un petit compte-rendu bientôt.
Cette semaine, rencontre AROP avec Marie-Agnès Gillot, l’expo Hopper, un petit tour du côté du Théâtre de l’Aquarium pour voir Deux Labiche de moins, les convergences autour de Don Quichotte, la séance de travail de la soirée Gillot/Cunningham !
La sortie de la semaine
A Chaillot , 3 représentation seulement de Folks de Yuval Pick. Cette pièce courte montre la puissance de la danse du chorégraphe et de ses influences, Carolyn Carlson, Russel Maliphant. C’est un chorégraphe que j’avais pour ma part découvert lors d’un spectacle du Junior Ballet. Ma chronique à relire ici.
« Pour moi, la danse est avant tout une manière d’être au monde. À travers elle, je tente de préserver quelque chose d’essentiel. J’entends autour de moi beaucoup de discours qui dénoncent. Cela peut avoir son utilité mais je ressens aujourd’hui la nécessité de proposer autre chose pour pouvoir continuer à être là. Sans naïveté et sans désespoir. En résistance. Je voudrais que cette pièce soit comme un diamant brut dont émane une lumière. »
La répétition de la semaine
Samedi après midi ont lieux les convergences à 16h autour de Don Quichotte. Ballet fleuve (mais moins que le roman tout de même) qui raconte les aventures de Don Quichotte et de son fidèle Sancho. Les deux compères rencontrent Kitri, fille d’aubergiste, amoureuse du beau Basilio, mais que son père veut marier à un riche notable du village. Don Quichotte prend la défense de la jeune femme car elle lui fait penser à son amour, Dulcinée, qu’on voit apparaître à l’acte 2. Après moultes péripéties, Kitri et Basilio se marient. Si vous voulez découvrir un extrait de ce ballet rendez-vous samedi à l’amphithéâtre Bastille, un peu en avance, c’est gratuit, mais il faut qu’il reste des places.
Par ailleurs, les distributions sont en ligne sur le site de l’Opéra de Paris, clic.
Le site internet de la semaine
Le site Gallica a mis en ligne Le journal de l’Opéra. Ce journal est une mine d’informations, car il y était noté tout. Le nom des représentations, ce que cela avait coûté, les recettes d’un spectacle.
A lire sur le site de l’Opéra de Paris, l’article consacré à cette mise en ligne, clic.
Le journal de l’Opéra de 1680 à 1981 est accessible ici, clic.
Le blog Gallica, clic.
En vrac
Dans le ELLE de cette semaine, publication de photos de Julien Benhamou. Le photographe avait fait avant l’été, une série de photos avec Marie-Agnès Gillot. Ne manquez pas aussi le 3 novembre, dans Libération, un article sur MAG accompagné de photos de Julien Benhamou. Pour avoir entre-aperçu, c’est très beau.
Ghislaine Franchetti donnera un stage de danse classique pendant les vacances de la Toussaint à Marseille. Envie de voir le soleil et de danser ? Cela se passe aux Studios Decanis du lundi 29 octobre au jeudi 1 novembre. Renseignements et inscriptions 06 62 38 73 33.
Incidence chorégraphique a donné un spectacle la semaine dernière à Fontainebleau. vous pouvez en lire une critique ici. D’autre part le groupe sera à Senlis le 17 novembre.
Bonus vidéo de la semaine
Valérie Donzelli a choisi le palais Garnier comme décor de son nouveau film Main dans la main, qui sortira le 19 décembre. Voici la bande annonce. Alors, ce film vous tente ?
L’intimité du studio Bastille était parfaite pour la diffusion du film d’A.D. Duval, Les Adieux. Le film parle d’une étoile et de sa dernière scène. Clairemarie Osta a accepté le projet pour garder une trace, de cette émotion si particulière et unique. Le film montre la déroulement de la reprise d’un grand ballet classique. Tout commence à J-52, Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta sont dans le studio Chauviré en compagnie de Patricia Ruanne. Elles va leur faire répéter L’histoire de Manonde Kenneth MacMillan. Les deux danseurs étoiles enchaînent les pas. La mémoire du corps semble indéfectible, les danseurs sont eux mêmes surpris que tous les pas s’enchaînent sans blanc.
Le film se partage entre les moments de répétition en studio, la représentation du 13 mai, les coulisses et les entretiens filmés face caméra de la belle étoile. Les plans filés entre le studio et la scène sont très réussis. C’est un jeu, comme si on passait d’un côté et de l’autre du miroir.
Peu à peu, les répétitions gagnent en fluidité. Le petit compteur en bas de la pellicule, avec le nombre de jours restants, nous fait revivre l’attente, l’excitation de cette ultime représentation.
Après les répétitions, il faut aller essayer les costumes, les perruques. Une fois encore, le miroir se retourne, Clairemarie essaye la perruque, Manon apparait sous nos yeux, cheveux court, robe effilée comme l’a voulue la danseuse. Accessoires et costume, Manon entre de plus en plus dans Clairemarie, elle l’envahit, elle prend de plus en plus de place.
Nicolas Le Riche est beaucoup filmé. C’est aussi un film sur lui. A la ville, les deux étoiles sont une famille avec deux petites filles. C’est avec lui qu’elle souhaitait danser ce rôle qu’elle aime tant. C’était en matinée pour que les deux enfants puissent aussi partager ce moment plein d’émotion. En bon partenaire, Nicolas Le Riche est attentif à sa ballerine. Il la rassure sur les sauts vrillés de la dernière scène. « Lance-toi, le reste c’est mon travail ». Il faut réajuster ces moments où chaque millimètre compte. La réalisatrice nous fait entrer de plus en plus dans l’émotion. Sans dire aucun mot, juste en dansant, Clairemarie Osta dévoile ce personnage avec tant d’amour, qu’il n’y a besoin d’aucun commentaire pour comprendre ce qu’elle ressent.
Quand les duos et solos sont réglés, direction le studio Petipa qui se trouve sous la coupole. Il fait les mêmes dimensions que la scène. Il est penché comme la scène. Le corps de ballet est là. Les solistes vont pouvoir se régler avec eux. L’étoile explique combien ce moment est important, car elle va se nourrir de tous ces danseurs, de tous ces personnages. Cela va continuer à façonner le personnage.
Jour de la représentation. Prendre le cours, aller se faire maquiller, coiffer, passer dans sa loge écouter du Boby Lapointe pour se détendre. Enfiler le costume. Ça y est Manon est en elle. Derniers pas dans le petit foyer de la danse. Derniers regards à Nicolas Le Riche pour certains pas.
Assise en coulisses, isolée des autres, on ne sait pas si elle médite ou si elle s’imprègne du rôle. Il y a quelque chose de mystique dans ce moment que, malgré la caméra, la réalisatrice a réussi à rendre. Elle entre en scène, la représentation se déroule, sans qu’elle n’ait trop le temps d’y réfléchir. Salle debout, ovation, paillettes, émotions. C’est filmé avec beaucoup de pudeur, comme l’est la danseuse. Ce film lui ressemble beaucoup.
Après la danse, Clairemarie Osta se voit remettre la légion d’honneur des mains de Brigitte Lefèvre. Quelques mots pour Nicolas Le Riche, dont on voit les larmes monter.
La lumière se rallume et c’est dix minutes d’applaudissements que la salle lui donne, comme un merci encore.
Cette projection était privée pour les membres de l’AROP, espérons qu’il sortira un jour en DVD.
Relire ma chronique sur la représentation du 13 mai, clic.
Relire ma chronique sur la rencontre AROP avec Clairemarie Osta, clic.