Cinéma

Rentrée et nouveautés !

Me revoilà, après trois longs mois d’absence sur mon blog. La fin de l’année a été très chargée et j’ai eu du mal à assurer la mise à jour de mon blog. Des chroniques n’ont pas été écrites, comme celle de la soirée Paul Taylor à Chaillot. Oh cela viendra sûrement, tout étant écrit à la main, quelque part dans un de mes multiples carnets !

J’ai eu ensuite envie de changer mon blog, dont je me lassais sous Overblog. J’ai mis les pieds dans le plat de WordPress et j’en suis assez satisfaite. Quelques galères pour ensuite récupérer mes articles d’Overblog… il reste encore des défauts, mais j’ai décidé de me calmer avec l’informatique, donc je vais faire ça au fur et à mesure ! Soyez donc indulgents, si il y a des couacs de mise en page, surtout dans les anciens articles.

La saison en danse n’a pas vraiment commencé, donc je ne suis pas si en retard que cela !

Je n’ai tout de même pas fait que de l’informatique cet été ! Le mois de juillet a été riche de spectacles, avec Paris Quartier d’Eté. Outre mon coup de coeur pour Sharon Fridman (oui je ne m’en suis toujours pas remise..), j’ai complètement déliré à l’Extra-Bal. Je l’ai fait au cirque Zingaro. Le concept ? Du John Cage en live, un public qui se déchaine et se déhanche après avoir appris les chorégraphies avec des danseurs, bref un concentré de bonne humeur comme je les aime ! Je me suis ensuite exilée loin de Paris, pour me reposer, prendre le soleil et lire… les vraies vacances… eaux turquoises, sable fin, bruit des vagues et pile de livres. Voyez plutôt…

Depuis j’ai recommencé à travailler. J’ai eu le temps d’aller voir Les Contes d’Hoffman d’Offenbach, mis en scène par Carsen, que j’ai beaucoup aimé. La musique peu avenante est compensée par cette mise en scène, fine et intelligente, qui remet du sens, à un livret qui en manque souvent. La réflexion sur le théâtre dans le théâtre, sur la position de spectateur/personnage est bien traitée et on passe vraiment un très bon moment.

Palpatine m’a entraînée aux vendanges Avenue Montaigne mardi, où le champagne pleuvait et où mes yeux pleuraient devant certaines robes au prix inabordables…(un jour j’aurai une robe Elie Saab…) Agréable soirée qui s’est soldée par le rencontre IRL de la responsable public du TCE. Rencontre charmante et très intéressante.

Mercredi, boulot, galère informatique, mais je finis tout de même par m’échapper pour rejoindre Sébastien Mathé et Palpatine pour aller écouter la thèse de sociologie de Joël Laillier « La vocation /au travail/. La « carrière » des danseurs de l’Opéra de Paris ». C’était très intéressant de voir comment un don naturel, une vocation devient rationnelle et va être entretenue tout au long de la carrière du danseur de l’Opéra de Paris. Le chercheur a voulu montrer comment concevoir et comprendre l’engagement de ces jeunes enfants vers cette voie d’excellence et quelles étaient les conditions sociales pour arriver donner sens à cet engagement et à le maintenir dans le temps. La thèse est sous clause de confidentialité, mais une version « publique » devrait sortir d’ici un an.

Jeudi, direction Elephant Paname, où l’inauguration de l’exposition avait lieu. J’ai retrouvé sur place Danses avec la plume, déjà arrivée sur les lieux (un jour on m’expliquera pourquoi il n’y a que 24h dans une journée… moi je voudrais que les heures soient extensibles ! ). Le lieu est beau, bien réaménagé, cela donne vraiment envie d’y passer du temps. On ne peut pas ce soir là accéder aux salles de danse, mais cela a l’air vraiment beau. Hâte d’y retourner de jour, pour voir le lieu vivre.

Vendredi, exposition au Palais Garnier L’étoffe de la modernité, avec un guide un peu mièvre… L’exposition retrace le métier de costumier du début du XXème siècle à nos jours. Elle a lieu au Palais Garnier jusqu’au 30 septembre.

Samedi, direction le théâtre Dejazet pour découvrir un groupe de hip-hop humoristes « Les Drôles de Mecs« . De l’humour, parfois un peu graveleux, des danseurs à la technique précise, une bonne présence scénique, mais cela manquait un peu d’écriture. Un bon spectacle tout de même pour le samedi soir.

Dimanche rime souvent avec cinéma pour moi. Je n’ai pas vu beaucoup de films cet été. Fou rire devant Batman que j’ai trouvé très mauvais. Enorme coup de coeur pour Laurence Anyways de Xavier Dolan. J’ai adoré ce film, encore plus je crois que Les Amours Imaginaires, qui est déjà dans mon top ten. La semaine dernière, j’ai vu Du vent dans mes mollets, petit film ma foi bien ficelé. Hier j’ai vu le film dont tout le monde Camille redouble de Noémie Lvovsky. C’est un très joli film, qui vous plonge dans une nostalgie pleine d’émotions, sans trop en faire. C’est bien écrit, et on se laisse mener dans cette histoire farfelue sur le papier et si proche de la réalité de chacun.

Cette semaine, la saison du Théâtre de la Colline recommence pour moi. Je m’y rends jeudi pour y voir Six personnages en quête d’auteur de Luigi Pirandello, mis en scène par Stéphane Braunschweig. Et mardi, j’irai voir la séance de travail consacré à la soirée Balanchine à Garnier. Encore une semaine bien remplie !

C’est parti pour les nouvelles de la semaine  !

  • Les sorties de la semaine

Le gala des étoiles du XXIème siècle a lieu les 21, 22 et 23 septembre. C’est l’occasion de découvrir de nombreux artistes venus d’aillleurs.

Infos et réservations sur le site du TCE.

15e édition
Polina Semionova
American Ballet Theatre et Dimitri Semionov  Ballet de l’Opéra de Berlin
Aki Saito et Wim Vanlessen Ballet Royal de Flandre
Rasta Thomas et Adrienne Canterna  Etoiles internationales
Hélène Bouchet et Thiago Bordin  Ballet de Hambourg
Fabrice Calmels et Victoria Jaiani  Joffrey Ballet
Jason Janas et Jumaane Taylor  New York Tap Stars
Julien Lestel et Gilles Porte  Compagnie Julien Lestel

Et avec la participation exceptionnelle samedi 22 septembre de
Svetlana Zahkarova et Andrey Merkuriev Ballet du Bolchoï
Yana Salenko Opéra de Berlin et Vladimir Shklyarov Théâtre Mariinski

Au Théâtre de la Ville, vous pouvez aller découvrir, …du Printemps ! de  Thierry Thieû Niang & Jean-Pierre Moulères. Hommage au Sacre du Printemps, dont on a pas fini de célébrer le centenaire, la pièce se veut être une réflexion sur le temps qui passe. Danses avec la plume a vu le spectacle et est restée, on peut le dire, très perplexe.

A Elephant Paname, on peut aller assister à la répétition publique d’Europa Dance, samedi 22 septembre à 17h. C’est gratuit, il suffit de réserver. Plus d’infos en suivant le lien.

Côté opéra, vous pouvez aller voir Capriccio à Garnier, ou Les contes d’Hoffmann à Bastille. Les deux jouent mercredi, Capriccio joue en plus samedi 22/09, mais pour le moment, c’est complet. A noter, Capriccio sera diffusé sur France Musiques le 22 septembre en direct.

Côté théâtre, faites comme moi et allez voir le Pirandello au Théâtre de la Colline. A la Comédie Française, on pourra aller s’émerveiller devant Antigone de Jean Anouilh, mis en scène par Marc Paquien. Au Théâtre du Rond-Point, Fellag saura vous faire rire, avec ses Petits chocs des civilisations.

Presse sur Six personnages en quête d’auteur.
La Croix : La grande magie pirandellienne à Avignon
Le Huffington Post : Six personnages en quête d’auteur débarquent à la Colline
Evene : Pour ou contre Six personnages en quête d’auteur ?
Le monde : Six personnages de Pirandello englués dans le réel.
Toute la culture : Braunschweig actualise habilement Pirandello

Pour cette rentrée, il est temps de prendre de bonnes résolutions et de reprendre le chemin des cours de danse. Je m’y attèle dès ce soir, avec un petit cours de danse classique, histoire de remettre les pieds dans les bottines ! Blog à petits pas nous a fait le tour des cours sur Paris, pour trouver chausson à son pied !

J’ai enfin créé une page Facebook du blog, qui permettra de mettre en lien les chroniques, liens et infos. N’hésitez donc pas à cliquer sur « J’aime » à droite sur le blog pour vous tenir informés. Bonne semaine.

Black Swan de Darren Aronofsky

Black Swan movie

 

Je n’avais pu me rendre à l’avant première de ce film le 10 décembre car j’allais au
théâtre de la Colline voir une super pièce soit dit en passant (Lulu). Heureusement, il n’y a pas qu’une avant première ! Je suis donc allée voir ce nouveau film de Darren Aronofsky.
J’avais beaucoup aimé les deux précédents films, Requiem for a dream et The Wrestler.

L’histoire est simple, cela se passe dans une compagnie. Le maître de ballet décide de remonter le Lac dans une version plus viscérale, plus contrastée, plus moderne. Nina est
danseuse dans cette compagnie. Quelque peu caricaturale dans sa petite vie bien rangée et organisée par sa mère, elle ne porte que des couleurs pastels, vit dans un monde de princesse. Quand elle passe l’audition pour le rôle d’Odette/Odile elle montre sa faiblesse à devenir un être maléfique. La fragilité de la jeune femme l’empêche d’aller dans ce genre  de rôle. Peu à peu, elle va, suite à mauvais rêve où elle est transformée en cygne, développer des stigmates de l’animal. Elle entre alors dans un délire schizophrénique.

J’ai bien aimé la façon de filmer de Darren Aronofsky, on est soit dans les yeux de quelqu’un, dans ceux de Nina, souvent derrière elle, comme si son double maléfique était juste là prêt à surgir. Tout bouge, tout danse, la caméra contribue à l’ambiance psychotique du film. On ne sait jamais si on est dans un rêve ou dans la réalité et ce jusqu’au bout. On peut avoir plusieurs lectures. Tout comme dans le Lac de Noureev, on ne sait jamais si on est dans l’imagination de Nina ou dans la réalité, dans une fiction fantastique. tout se retourne en un instant, on passe du paradis à l’enfer, de l’humain au cygne, du rose bonbon au noir le plus sombre, du large sourire de Nina à ses yeux entachés de sang. La tension sur le spectateur se fait par oscillation
qui maintient une certaine dose de stress et d’intrigue de façon assez habile.

La bande son est bien utilisée, la musique de Tchaïlowsky s’adapte à toutes les situations du film. Personnellement je ne me lasse pas de la musique de Tchaïkowsky… alors dans un film, c’est encore plus merveilleux.

J’ai trouvé intéressant le parallèle entre le conte et la vie de cette jeune femme. Dans les deux cas, aucune des deux ne peut devenir une femme. Le Lac, vous connaissez l’histoire, je vous l’ai déjà racontée plusieurs fois. Dans le film, Nina est dans
l’incapacité de devenir une femme. Sa mère l’en empêche et la traite comme une petite fille ; elle veut la garder, qu’elle ne la dépasse pas dans son avancement de carrière elle qui a sacrifié la sienne pour sa fille. Dans la vie, tout la ramène à l’enfance. Elle a peur de tout, est affectée par tout ce qu’on peut penser d’elle. Il n’y a que la danse qui la fasse se battre, s’affirmer.
Elle est un animal en cage. Elle voudrait aimer son maître de ballet, mais lui n’est là que pour l’amener vers son rôle. Cela m’a fait penser au roman d’Anne Wiazemsky, Jeune Fille. Lisez le si ce n’est pas déjà fait.

J’ai lu ça et là que le film développe des clichés sur la danse classique. Qui peut affirmer que les rivalités dans un corps de ballet sont inexistantes ? N’y a t-il pas de
problème d’anorexie chez les danseuses? Certes ce sont des clichés mais ils ne sont pas tous faux. Les puristes de la danse n’ont pas compris qu’il ne s’agit pas d’un film de danse, mais d’un film qui prend pour décor un milieu dans lequel la quête de perfection est constante, la remise en question est incessante, l’exigence est telle qu’elle pousse les danseurs dans un regard sur soi qui peut devenir déformé.

Que vous dire de Natalie Portman? Merveilleuse en danseuse, elle a travaillé comme une dingue pour transformer son corps puisqu’il ne s’agissait pas seulement de faire un régime, mais d’avoir un corps de danseuse qui travaille avec depuis son plus jeune âge. Elle s’en sort avec brio et est tout à fait crédible dans le rôle. Il est tout à fait  naturel qu’elle est eu le Golden Globe de la meilleure actrice. Je pense qu’elle est en bonne voie pour l’oscar…Je ne peux pas en dire autant de Mila Kunis, dont on voit bien qu’elle a moins
d’aisance avec la danse classique. Vincent Cassel est très juste et même un peu en dessous de la réalité quand on pense à certains chorégraphes ou maîtres de ballet odieux !

Parlons enfin un peu de la chorégraphie de Benjamin Millepied. Ce n’est pas un film de danse, donc elle n’est pas forcément beaucoup filmée. Une barre, une variation du cygne mais centrée sur le visage de Nina, il n’y a qu’à la fin qu’on voit quelques moments du Lac. Je n’ai pas été convaincue par cette version, et je crois que je ne suis pas la seule… Benjamin Millepied a montré d’autres qualités chorégraphiques dans sa composition  Amoveo pour l’Opéra de Paris. C’est amusant de
le voir derrière une caméra comme acteur.

Je conseille le film, j’ai passé un excellent moment et je vais y retourner avec grand plaisir !

 

Affiche de Black Swan version retro

  • Revue de presse

Article de USA Today « Meet Benjamin Millepied, Natalie Portman’s husband to be » par Alison Maxwell

Article de Huffington Post  » Peeking at the ballet world via Black Swan » par
Ashley Bouder, principal dancer at the NYCB

Article et ITW de Vincent Cassel dans le Figaro « Vincent Cassel ouvre le Festival de Venise avec Black Swan »
par Marie Noëlle Tranchant

Article de The Independent « Portman tells of the agony she
endured to be a dancer
 » par Terry Judd et Jerome Taylor.

Article de Fashion « Raising the barre for fashion » par Emma Sibbles

Article de The Guardian « What Britain’s ballet star made of
BlackSwan
 » par Judith Mackrell

Dans Danser, à lire le dossier d’Ariane Dollfus avec les interviews d’Agnès Letestu, Elisabeth Platel, Pietra, Phillipe Grimbert, Patrice Leconte et bien d’autres…

 

  • Bande annonce