Brigitte Lefèvre

Nouvelles de 2013 n°11

Cette semaine, je suis allée voir la troisième Symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier à l’Opéra Bastille. Cette semaine, j’essayerai de vous expliquer pourquoi j’ai vécu un grand moment mystiques en voyant ce ballet. L’atmosphère des différents tableaux donnait à voir des éléments très différents : minéral, végétal, aérien, le tout avec de beaux ensembles et un ballet engagé dans ce langage chorégraphique. Le tableau de l’ange m’a beaucoup émue. Isabelle Ciaravola y est impériale.

Le problème de faire son agenda spectacles à l’avance avec les abonnements et les propositions de dernière minutes, c’est qu’on de retrouve avec deux voire trois spectacles le même soir. Entre Ganesh contre le IIIème Reich et Change or Die au Monfort, je n’ai pas pu choisir. Il faut parfois préférer un bon livre. J’ai commencé à me plonger dans La vérité sur l’affaire Harry Québert et c’est une agréable découverte. Je le finis et je vous raconterais.

Vendredi j’allais avec beaucoup d’enthousiasme à Challot avec Youssef pour voir Système Castafiore, un duo poétique qu’il m’avait fait découvrir il y a un an. Renée en botaniste dans les plans hyperboles porte bien son titre. Beaucoup de mots pour ne pas dire grand chose. La danse est belle, l’idée est bonne, mais la mise en scène perde le spectateur et l’emporte dans quelque chose qui manque franchement de lisibilité.

Dimanche, le soleil est revenu et avec lui les sourires sur les visages. J’ai délaissé mes salles de théâtre pour buller et bavarder avec des amis au soleil.

  • L’évènement de la semaine. 

Cette semaine, on fête le Tricentenaire de l’école de danse, fondée il y a 300 ans par Louis XIV. Petit tour des festivités de la semaine…

Cela commence ce soir, par un gala majestueux. Il y aura le traditionnel défilé, puis deux créations, celle de Béatrice Massin et Nicolas Paul, D’ores et déjà, sur la musique des Indes galantes, et celle de Pierre Lacotte, Célébration. Les autres pièces présentées sont La nuit de Walpurgis de Claude Bessy, Péchés de jeunesse de Jean-Guillaume Bart, Aunis de Jacques Garnier.
Plus d’infos sur la page de l’Opéra de Paris, clic

Ce gala sera filmé par Arte Live Web ce soir et sera retransmis sur Arte le 28 avril à 20h45, puis il sera disponible au visionnage pendant des mois sur leur site web. Un bonne consolation pour ceux qui ne pourront y assister. Le gala sera aussi donné à Versailles le 25 avril à 20h, clic.

Les 17 et 18 avril a lieu le spectacle de l’école de danse, avec le même programme que lors du Gala sans la pièce de Lacotte.
Plus d’infos sur le site de l’Opéra, clic.

Le 20 avril a lieu le Gala des écoles. Plusieurs écoles sont invités à venir danser sur la scène de Garnier ; la Royal Ballet School, l’école de Toronto, l’école royale du Danemark, l’école de Hambourg, l’école de Stuttgart, l’école du Bolchoï.
Plus d’infos sur la page de l’Opéra, clic

Photo du tricentenaire par Agathe Poupeney

Arte se mobilise pour cet évènement et diffuse un documentaire monté en 6 épisodes, Graines d’étoiles réalisé par Françoise Marie. Le film raconte à travers un parcours thématique et chronologique la vie à l’école de danse. Les enfants se dévoilent, avec beaucoup d’humilité, mais conscients de leurs dons et de leur chance de vivre cette enfance si particulière. Touchant, souvent drôle, c’est à ne pas manquer. A voir les dimanches 21 et 28 avril à 15h sur Arte. Ou pour ceux qui ne peuvent pas attendre, le DVD est disponible à la boutique de l’Opéra de Paris.
Arte fera un mini site pour l’évènement du tricentenaire.

Pour ceux qui aime les gadgets, on trouvera à la boutique de l’Opéra toutes sortes de gadgets allant du mug au marque-pages en passant par le stylo.

A lire dans la presse :

Les Echos, Eh bien dansez maintenant ! clic
Direct Matin, Ce que l’on fête c’est l’évolution constante de la danse, clic
Le Figaro, Les 300 ans de l’Opéra de Paris, clic
Le parisien, Photos de l’école de danse, clic
Culturebox, 300 ans de l’école française, clic
1001 actus, Les petits rats, exigence, mais pas souffrance, clic

Ecole de danse de l'Opéra de Paris

 

  •  Les sorties de la semaine

Une très jolie comédie musicale est à découvrir au Théâtre du Chatelet. Sunday in the park with George, raconte la difficile oeuvre du peintre. Son pointillisme l’amène à délaisser sa maîtresse. En parallèle le second acte montre la difficile vie d’artiste de son arrière petit-fils. Si vous avez aimé Sweeney Todd, vous adorerez cette comédie musicale.
Plus d’infos et réservations, clic
Le JDD, Seurat s’enchaîne en tableaux, 
clic
Première, Sunday in the park, clic

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Le festival Sur les frontières s’installe à Chaillot dès demain. A voir et si il ne fallait ne choisir qu’une pièce, ce serait sans aucun doute celle d’Abou Lagraa.
Plus d’infos et réservations, clic.

Toujours à l’Opéra Bastille, La 3ème Symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier.
Infos et réservations, clic

Le festival Hautes Tensions commence à La Villette. Entre danse et cirque, de nombreux spectacles sauront vous enchanter. Pour vous faire une idée, rendez-vous sur le site, clic.

  • L’hommage de la semaine

Une grande dame de la danse s’est éteinte la semaine dernière, Maria Tallchief, qui était une des muses de Balanchine.

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A lire dans la presse :
Culturebox, clic
RTBF, clic
Washington Post, clic
T
he Telegraph, clic

  • La vidéo de la semaine

Rudolph Noureev et Maria Tallchief…

Nouvelles de 2013 n°6

Je n’ai pas fait grand chose cette semaine, je devais aller au Théâtre du Rond-Point voir Le théâtre sans animaux, de Jean-Michel Ribes et je me suis rendue compte que la date était déjà passée… Selon mon ami Youssef Bouchikhi, je n’ai pas manqué grand chose, et le spectacle que nous avons vu ensemble jeudi était bien plus réjouissant. La belle et la bête de Pilon Lemieux fut un spectacle dont les images me restent encore en tête. D’une belle qualité visuelle, le texte et la mise en scène ne sont pas en reste, on passe vraiment un très bon moment. Relire ma chronique, clic.

Cette semaine, quelques sorties sympathiques en perspective, du côté de Bastille et surtout l’effervescence de l’annonce de la nouvelle saison. De mon côté, j’irai aussi faire un tour du côté du théâtre du Rond-Point ( sans me tromper de date cette fois-ci !) pour voir Tout est normal mon cœur scintille, repris cette année, que je vous conseille vivement, si vous l’avez manqué l’année dernière.

  • Les sorties de la semaine

Les danseurs chorégraphes s’installent à l’amphithéâtre Bastille pour 3 jours. Le principe ? Des danseurs de l’Opéra qui font une pause dans leur rôle d’interprète pour pour s’emparer d’une scène et d’y mettre leur langage et leurs idées. 25€ pour la place pour découvrir une autre facette de ces artistes. Voilà le programme :

Premier cauchemar (Prologue extrait du Rêveur) Chorégraphe et livret : Samuel Murez
Deux à deux Chorégraphie et costumes : Maxime Thomas
En attendant l’année dernière Chorégraphie : Grégory Gaillard
Kaléidoscope Chorégraphie : Allister Madin
Smoke Alarm Chorégraphie : Julien Meyzindi
Songes du douanier Chorégraphie : Alexandre Carniato avec Morgane Dragon
Stratégie de l’hippocampe Chorégraphie : Simon Valastro

Pour réserver, c’est par ici.

Amphithéâtre Bastille

A Chaillot, vous pouvez découvrir en famille le conte Babayaga inspiré de l’album de jeunesse de Rebecca Dautremer et dansé par la compagnie TPO. Le spectacle est interactif, chaque spectateur reçoit au début un petit boitier, qui va permettre de faire évoluer le personnage de Michette. La danse se mêlent aux images de l’illustratrice, dont je suis assez fan. Après La belle et la bête, la semaine dernière on reste dans cette continuité de spectacles où l’image prend une nouvelle place, devient un élément chorégraphique à part entière.
Plus d’infos et réservations, clic

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A voir aussi, si vous avez des places parce que c’est bien complet, Ce que j’appelle oubli, d’Angelin Preljocaj, jusqu’au 5 mars au Théâtre de la Ville, puis jusqu’au 10 mars au Centquatre. Plus d’informations, clic.

  • L’évènement de la semaine : la nouvelle saison de l’Opéra de Paris.

Elle sera dévoilée demain, les abonnements seront ouverts mercredi. Saison riche par ses émotions, puisque 3 étoiles quitteront la compagnie et pas des moindres. Agnès Letestu partira en début de saison avec La Dame aux camélias, puis ce sera le tour d’Isabelle Ciaravola dans Onéguine et enfin Nicolas Le Riche qui fera ses adieux lors d’une soirée spéciale, en juillet.

Brigitte Lefèvre fera elle aussi en quelque sorte ses adieux, puisque c’est la dernière saison où elle sera présente toute l’année. A son image, entre tradition et modernité, elle a programmé des grands noms de la danse contemporaine que l’on pourra voir dans 3 soirée mixtes, et d’autre part, des grands classiques, comme la Belle au bois dormant qui sera donnée à Bastille à Noël.Parmi ces chorégraphes, on retrouvera Trisha Brown, Jiri Kylian, Saburo Teshigarawa, Agnès de Mille, Birgit Cullberg, Preljocaj.

Comme promis par Lissner, le ballet va commencer des tournées en France. Dès janvier, un ballet tournera en région parisienne, pour permettre aux Franciliens de découvrir de façon peut être plus accessible cette compagnie.

Plafond de l'Opéra Garnier

Une seule compagnie invitée, mais de très grande qualité, puisque le Bolchoï viendra danser en janvier à Paris avec un ballet de Ratmansky.

Je ne vous en dis pas plus, vous découvrirez tout demain, chacun ira de son petit commentaire ! Personnellement, la saison 2013-2014 me plaît plutôt, hormis le programme de Noël.

  • En vrac

A lire et à voir, Noëlla Pontois, invitée de Telematin, revient sur son parcours, à l’occasion de l’exposition qui lui est consacrée à Elephant Paname, clic

A lire, un petit article sur ces garçons amateurs qui font de la danse classique, clic

Danses avec la plume a mis à jour son site, est passé sous WordPress, avec un joli thème. Il serait temps pour moi que j’en fasse de même, il est vrai qu’une fois passée sous WordPress j’ai eu la flemme de fouiller pour un thème. Bravo Amélie pour ce joli travail !

Camille de Bellefon quitte Paris pour Vienne. La jolie danseuse a été embauchée chez Manuel Legris.

Caroline Carlson créera un spectacle pour le ballet de Bordeaux en 2014 et devrait travailler avec Chaillot.

Plus que trois jours pour soutenir un joli projet de film documentaire, Comme ils respirent. Claire Orantin a suivi 5 danseurs pour faire un film différent. L’objectif de 7000€ est presque atteint, mais n’hésitons pas à lui donner un coup de pouce. Pour plus d’infos et contribuer au projet, clic.

Donner votre avis et tentez votre chance pour gagner l’économiseur d’écran Viva Danza, clic

  • La vidéo de la semaine

Nouvelles de 2013 n°3

Quelle semaine ! Le monde de la danse a été de nouveau été chamboulé pour des raisons un peu plus positives que la semaine dernière ( l’affaire Sergeï Filin, ndlr). Benjamin Millepied a été nommé à la tête de l’Opéra de Paris, pour succéder à Brigitte Lefèvre le 15 octobre 2014. J’y reviens tout de suite car il y avait tout de même beaucoup de choses à lire !

  • L’évènement de la semaine : la nomination de Benjamin Millepied

Depuis novembre, ou presque, la décision avait été prise. On l’avait croisé dans les couloirs de l’Opéra, son nom commençait à être chuchoté, avec celui d’Alexeï Ratmansky. Stéphane Lissner, qui succédera à la tête de l’Opéra à Nicolas Joël a choisi son directeur de la danse, qui succèdera à Brigitte Lefèvre le 15 octobre 2014. C’est le danseur-chorégraphe Benjamin Millepied qui la remplacera. Il a été engagé en CDI et a présenté son projet en conférence de presse. Il commencera son job par mener la saison 2014-2015 dont on connaîtra le contenu complet bientôt. Elle a été composée par Brigitte Lefèvre, de façon logique, puisque les saisons se construisent sur 3 ou 5 ans. Il composera donc sa première saison pour 2015-2016. Son projet pour l’Opéra n’est pas encore bien dessiné, mais de grandes lignes ont été posées.

Tout d’abord, le plus américain des danseurs français souhaite qu’il y a plus de créations et que ces créations soient des ponts entre les arts. Il souhaite que ces créations ne soient pas des explosions de budget. Il faudra faire avec peu, et se concentrer sur la danse. En ce sens, il souhaite aussi créer une cellule chorégraphique pour développer ce talent chez les danseurs de la compagnie. Lui continuera pour sa part à chorégraphier en commençant par Daphnis et Chloé l’an prochain.

Millepied a la volonté de démocratiser le ballet, en le sortant de ses murs. Les danseurs pourraient présenter des pièces dans d’autres théâtres, dans des musées. Les tournées, comme l’avait déjà dit Lissner, auront aussi lieu en France. Pour l’instant l’Opéra ne se produit qu’à l’étranger, cette année en Australie et au Japon. Millepied veut aussi que les œuvres présentées au public soient claires, surtout en ce qui concerne les créations. Il souhaite expliquer au public les œuvres.

Pour ce qui est de l’héritage classique, il a beaucoup de respect pour les grands ballets. Il reprendra ceux de Noureev dans un premier temps, mais ne s’interdira pas de revisiter les grands ballets. Il invitera aussi de nombreux chorégraphes de sa génération comme Paul Lightfoot, ou encore le petit génie Liam Scarlett.

Sa jeunesse apportera un air différent de celui de Brigitte Lefèvre. Il arrive de l’extérieur, n’a pas fait le même parcours que les danseurs de la compagnie. Un regard neuf en somme. Il devra se faire sa place parmi eux. Pas facile, mais si les idées sont bonnes, on peut espérer que le reste suivra. C’est en tous les as à mon sens un choix audacieux, car il apportera quelque chose de complètement différent, tout en continuant à travailler avec les maîtres de ballet déjà en place. Pour ma part, je suis plutôt curieuse de voir ce que cela va donner. Les idées avancée me plaisent, moi qui suis plus amatrice de danse moderne, qui se sert d’un certain langage classique, ou de danse complètement contemporaine (l’idée de La belle au bois dormant l’an prochain… au secours… sachant qu’à Garnier, au même moment, ce ne sera pas mieux). Il lui faudra du courage pour mener cette aventure « inouïe », comme il l’a qualifié.
Point people : oui Natalie Portman l’accompagne à Paris.

Millepied_officiel

A lire dans la presse en français :
Communiqué de presse de l’Opéra de Paris, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, L’Opéra de Paris désigne son nouveau directeur du ballet, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, Opéra de Paris, place au XXIème siècle, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, L’héritage de Brigitte Lefèvre, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, Millepied explique son projet, clic
Libération, Millepied nommé directeur du ballet de l’Opéra, une « West side story », clic.
Le Monde, L’Opéra de Paris désigne son nouveau directeur de la danse, clic
Le Monde, Benjamin Millepied, à nous deux Paris, clic
Le Monde, Portfolio, itinéraire d’un danseur surdoué, clic
Le JDD, Benjamin Millepied directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic
Culturebox, Benjamin Millepied, futur directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic.
Paris Match, Philippe Noisette, Benjamin Millepied, du glamour à l’Opéra de Paris, clic
Paris Match, Philippe Noisette, Benjamin Millepied, le pari de Stéphane Lissner, clic
Les Echos, Philippe Noisette, Un Palais de la danse pour le prince Millepied, clic
Dansermag, Ariane Dollfus, Benjamin Millepied nommé directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic
Télérama, Benjamin Millepied nommé directeur de la danse, clic
Le Huffington Post, Benjamin Millepied, le marie de N. Portman nommé directeur de la danse, clic

A lire dans la presse en anglais :
New-York Times, Paris Opera Ballet Picks Outsider for New Director, clic
New-York Times, Benjamin Millepied Answers Questions About His New Post With Paris Opera Ballet, by Roslyn Suclas,  clic
The Guardian, Can Benjamin Millepied walk the walk at the Paris Opera Ballet?, clic
Dance Magazine, Le directeur : Millepied to run POB, clic
Los Angeles Times, Benjamin Millepied talks about leaving L.A. dance for Paris, clic

A lire sur les blogs :
Ma chronique, clic
Danses avec la plume, clic
Blog à petits pas, clic
Impressions danse, clic
Musicasola, clic
Danse Opéra, clic
Le Live-tweet de la conférence de presse par Bella Figura, clic
Blog L’Express de Laurence Liban, clic
Les Balletonautes, clic

  • Les sorties de la semaine

Kaguyahimé à l’Opéra de Paris commence cette semaine, vendredi 1er février. Ce ballet de Jiri Kylian raconte une légende japonaise, celle de Kaguyahimé princesse de Lune qui descend sur la terre. Elle y rencontre des villageois, des citadins, qui tombent tous amoureux cette déesse, mais c’est l’empereur Mikado qui gagnera son cœur. Jiri Kylian propose une lecture très épurée, mélangeant les musiques traditionnelles du Japon à des musiques plus contemporaines, plus occidentales aussi. Le ballet est donné pour la première fois à Garnier, je pense qu’il prendra plus de force encore.
Côté distributions, on trouvera trois couples. Alice Renavand assure la première, à la demande du chorégraphe parait-il,  avec Hervé Moreau. Puis nous retrouverons Agnès Letestu et Vincent Chaillet et enfin Marie-Agnès Gillot avec Alexis Renaud. Les distributions du corps de ballet sont alléchantes également, avec des habitués des casts contemporains, et la découverte d’Allister Madin, dans ce répertoire.
Voir toutes les distributions, sur le site de l’Opéra de Paris, clic.
Relire ma chronique sur la répétition publique qui a eu lieu le 19 janvier, clic
Relire ma chronique sur le ballet vu à l’entrée au répertoire, clic
Plus d’infos et réservations sur le site de l’Opéra de Paris, clic.

Affiche Kaguyahime par Anne Deniau

L’exposition Noëlla Pontois, divine étoile, débutera le vendredi 1er février à Elephant Paname. L’exposition retracera le parcours de cette artiste photos, vidéos, costume et loge d’artiste reconstituée. C’est à voir du 1er février, jusqu’au 29 mars 2013. Plus d’infos sur le site d’Elephant Paname, clic.

exposition Noëlla Pontois à Elephant Paname

  • Le concours de la semaine : Le Prix de Lausanne

Le Prix de Lausanne 2013 commencera demain ! Cette compétition rassemble des danseurs du monde entier. Ils ont été sélectionnés par vidéo et CV. Ils vont danser devant un jury mais aussi devant des directeurs de compagnie. Ils peuvent ainsi toucher des bourses pour faire des stages, les plus âgés avec un contrat. Ils prennent des cours pendant une semaine, avec des professeurs renommés. Ils présentent à la fin de la semaine deux variations, une classique, une contemporaine. Les pays les plus représentés sont souvent la Chine et le Japon. Cette année, Elisa Lons, étudiante au CNSMDP, est la seule candidate française. Pour voir la liste des candidats, clic.

Prix de LAusanne 2013

Vous me direz pourquoi suivre un concours qui se situe en Suisse ? Parce que le Prix de Lausanne est facile à suivre ; comptes Youtube, Facebook, Twitter, Instagram, Tumblr, et Pinterest, des vidéos sont mises en lignes, des centaines de photos, la finale est retransmise en direct sur le site internet du concours. Elle aura lieu samedi 2 février.

  • La photo de la semaine

C’est la superbe photo d’Agathe Poupeney bien sûr ! Joyeux anniversaire l’école de danse!

Photo du tricentenaire par Agathe Poupeney

  • En vrac

Suite de l’affaire Sergeï Filin, directeur du Bolchoï agressé à l’acide : le danseur Nikolaï Tsiskaridze a été interrogé par la police. Contrairement à d’autres danseurs, il a clairement affiché son indifférence face à son directeur. A lire sur le sujet, l’article d’Ariane Bavelier, clic, l’article du Guardian, clic, et celui du Monde, clic.
A lire aussi, cet article très intéressant du Courrier International, sur l’ambiance qui règne au Bolchoï… ça ne fait pas rêver, clic

Les danseurs de l’Opéra de Paris sont arrivés en Australie pour y danser Giselle.

A lire, un article de Philippe Noisette sur la transmission du travail de Pina Bausch par Dominique Mercy, clic.

L’Opéra de Paris a signé un accord avec Telmondis Distributions pour la diffusion de ses captations. L’Opéra de Paris diffusera l’an prochain entre 8 et 10 captations.

Nouvelle campagne Repetto avec en égérie Dorothée Gilbert.

Dorothée Gilbert pour Repetto

  • La vidéo de la semaine

Claire Gandolfi dansant dans le clip de Private Pepper.

Benjamin Millepied succèdera à Brigitte Lefèvre

Après 20 ans de règne, Brigitte Lefèvre partira en octobre 2014. Ce matin a eu lieu une conférence de presse, où étaient présents  Nicolas Joël, Brigitte Lefèvre et Stéphane Lissner (futur directeur de l’Opéra de Paris). C’est Benjamin Millepied qui a été nommé pour succéder à la directrice de la danse.

Benjamin Millepied a grandi dans l’univers de la danse, sa mère étant professeur de danse contemporaine. Il a été formé au CNSM de Lyon. Il traverse ensuite l’Atlantique et intègre la School of American Ballet en 1993, puis le prestigieux New-York City Ballet. Il devient « principal » (équivalent de nos danseurs étoiles) en 2001 et danse Balanchine, Robbins, et d’autres grands chorégraphes. En quittant le NYCBallet, il prend plus de temps pour chorégraphier. On connaît certaines de ses créations à l’Opéra de Paris, Amoveo, Triade, ou à l’Opéra de Lyon, This part of Darkness. Il a écrit un vingtaine de chorégraphies. Il a aussi collaboré avec Daren Aronofsky sur le film Black Swan, pour l’écriture des passages dansés. Sur le tournage il rencontre sa femme, l’actrice Natalie Portman. Il est fait en 2010 chevalier des arts et des lettres. Il commence un projet à Los Angeles, qui s’achèvera sans doute avec sa venue à l’Opéra de Paris. On ne sait pas encore combien de temps il restera

Benjamin Millepied

En 2014, il prendra la succession de Brigitte Lefèvre à la tête du ballet. Il devra donner un nouveau souffle, un nouveau style, une nouvelle dynamique. On lui souhaite bon courage à l’avance pour ce poste ! Et félicitations !

A lire dans la presse en français :
Communiqué de presse de l’Opéra de Paris, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, L’Opéra de Paris désigne son nouveau directeur du ballet, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, Opéra de Paris, place au XXIème siècle, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, L’héritage de Brigitte Lefèvre, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, Millepied explique son projet, clic
Libération, Millepied nommé directeur du ballet de l’Opéra, une « West side story », clic.
Le Monde, L’Opéra de Paris désigne son nouveau directeur de la danse, clic
Le Monde, Benjamin Millepied, à nous deux Paris, clic
Le Monde, Portfolio, itinéraire d’un danseur surdoué, clic
Le JDD, Benjamin Millepied directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic
Culturebox, Benjamin Millepied, futur directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic.
Paris Match, Philippe Noisette, Benjamin Millepied, du glamour à l’Opéra de Paris, clic
Paris Match, Philippe Noisette, Benjamin Millepied, le pari de Stéphane Lissner, clic
Les Echos, Philippe Noisette, Un Palais de la danse pour le prince Millepied, clic
Dansermag, Ariane Dollfus, Benjamin Millepied nommé directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic
Télérama, Benjamin Millepied nommé directeur de la danse, clic
Le Huffington Post, Benjamin Millepied, le marie de N. Portman nommé directeur de la danse, clic

A lire dans la presse en anglais :
New-York Times, Paris Opera Ballet Picks Outsider for New Director, clic
New-York Times, Benjamin Millepied Answers Questions About His New Post With Paris Opera Ballet, by Roslyn Suclas,  clic
The Guardian, Can Benjamin Millepied walk the walk at the Paris Opera Ballet?, clic
Dance Magazine, Le directeur : Millepied to run POB, clic
Los Angeles Times, Benjamin Millepied talks about leaving L.A. dance for Paris, clic

A lire sur les blogs :
Danses avec la plume, clic
Blog à petits pas, clic
Impressions danse, clic
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Danse Opéra, clic
Le Live-tweet de la conférence de presse par Bella Figura, clic
Blog L’Express de Laurence Liban, clic

Rencontre avec Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt

La semaine dernière, l’AROP proposait à ses membres une rencontre avec Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt, jeunes étoiles nommées l’an passé. Récit de ce portrait en questions de ces deux jeunes danseurs.

Brigitte Lefèvre : Nous fêtons nos 300 ans. Le 11 janvier 1713, Louis XIV fondait l’académie nationale de danse. Et voilà nos deux nouvelles étoiles. J’ai une admiration pour quelque chose qui se fait à la Comédie Française, ils numérotent les sociétaires. J’aurais bien aimé savoir les combientièmes étoiles sont Ludmila et Josua. A l’Opéra, chacun sait qui je dois nommer, qui je n’aurais pas du, etc… J’ai été intéressée par l’artiste singulier qu’est Josua Hoffalt. Il a une personnalité très affirmée. Sa nomination était très attendue. Ce qui est évident c’est que Josua est porteur d’une nouvelle génération. Laurent Hilaire qui le préparait sur la Bayadère était heureux de voir l’enthousiasme que ça provoque.
J’ai une énorme admiration pour Ludmila. D’abord parce qu’elle vient de l’extérieur. Elle a un courage absolu. Elle a fait le choix de l’Opéra de Paris, en restant elle-même. J’ai trouvé formidable qu’elle danse Bayadère au pied levé.
Pourquoi avez-vous fait de la danse  ? Quel est votre parcours ?

Josua Hoffalt  : C’était un peu le hasard. Je faisais du tennis, de la gymnastique, du piano. Et puis je suis allé voir le gala de fin d’année d’une copine. J’ai trouvé ça nul. A la rentrée suivante, c’est ma grand-mère qui m’a inscrit au cours de danse avec mes cousines, avec qui je m’entendais super bien et du coup, ça ne me dérangeait pas si c’était pour passer du temps avec elle. J’avais 8 ans. On me rabâche (très humblement) que j’ai du talent. Je suis le seul garçon. Les cours ne sont pas hyper drôles. Cela ne me plaît pas forcément.
Puis, j’ai commencé à regarder des vidéos de Baryshnikov. En le voyant, je me suis dit que ça pouvait être sympa. Du coup, j’ai tenté l’école de l’Opéra. Cela se passe plutôt bien. Je ne suis plus le seul garçon. Mes camarades sont Vincent Chaillet, Alexandre Labrot, Emilie Hasboun, Laura Hecquet et Mathilde Froustey. Je suis resté 4 ans à l’école sans redoubler. Mon entrée dans le corps de ballet a été rapide. L’accès aux rôles est très motivant. Mes blessures m’ont servi. J’ai pris du recul, j’ai regardé les autres. C’est très instructif. Quand je suis devenu premier danseur, j’ai véritablement changé de métier. J’ai du répartir mes efforts différemment. Ma nomination est arrivée au meilleur moment.

Ludmila par Sébastien Mathé

Ludmila Pagliero : Au début, quand j’ai commencé la danse, j’étais déçue. La prof avait un bâton pour nos jambes, il n’y avait pas de piano. Je disais à ma mère que j’avais « besoin de m’exprimer avec mon corps » mais ce cours ne me plaisait pas. J’ai fait du jazz et là ça a été le bonheur. La prof est allée voir ma mère et lui a dit qu’il fallait que je fasse du classique. J’ai donc repris et après 3 mois, j’ai intégré l’école de danse du théâtre Colon. J’y suis restée 8 ans. Au début c’était dur, il y avait ds examens et moi je n’avais pas les bases. Je me faisais engueuler. Puis les félicitations ont commencé à venir, assez rapidement en fait. Le ballet de Santiago m’ a proposé un contrat à 15 ans et demi. C’était un peu la panique chez moi. J’étais triste de quitter ma famille, si jeune, mais tellement heureuse d’être sur scène. J’y suis restée trois ans, ils m’ont nommée soliste, ce qui était une façon de tester mes capacités. C’est un petit ballet, on danse toujours la même chose, il n’y avait pas de chorégraphe, pas de danse contemporaine. Du coup, je décide de partir à New-York, dans le but qu’un directeur me voit. J’ai passé un concours j’ai gagné le grand prix et l’American Ballet Theater m’a proposé un contrat d’un an. Dans le même temps, un ami m’a dit d’essayer l’Opéra de Paris. J’y suis allée, sans pression, parce que personne ne me connaissait. Je rentre chez moi. Et là dans la nuit, le téléphone sonne, l’Opéra me propose un contrat de trois mois. Il fallait que je décide tout de suite. J’ai choisi Paris. On dansait Ivan Le Terrible. Je me suis demandée si j’allais être renouvelée, on m’a dit oui pour la saison. J’ai travaillé beaucoup, beaucoup plus. J’ai observé beaucoup, j’ai été très humble. Je n’ai jamais senti que je perdais mon temps ici. C’est une maison où on ne s’ennuie jamais.

Question du public : Avez-vous suivi des études ? Quand fait-on le choix d’être danseur, plutôt que de faire des études ?

Brigitte Lefèvre : je vous rappelle que les élèves de l’école de danse suivent un cursus scolaire et que la plupart ont le bac.

Josua Hoffalt : J’ai le bac. Pour ma part, j’ai décidé de devenir danseur quand j’ai vu un documentaire sur Nicolas Le Riche. Je me suis identifié à ce mode de vie.

Ludmila Pagliero : En Argentine, c’est compliqué. Il n’y a pas ce que vous avez en France. J’allais à l’école l’après-midi, mais c’était tout séparé. J’ai du prendre la décision de faire l’école par correspondance. Ma mère était très angoissée pour cela. Je ne voulais pas arrêter mes études même si la danse c’était ma priorité.

Question du public : On parle beaucoup du tricentenaire de l’école de danse. Comment vivez -vous cet héritage ? Et comment vivez-vous l’héritage de Noureev ?

Ludmila Pagliero : Rudolf Noureev a laissé quelque chose de très grand pour le monde entier, pas seulement à Paris.

Josua Hoffalt : L’opéra ne se réduit pas à Rudolf Noureev. J’ai envie pour ma part, d’avoir notre époque, avec nos chorégraphes, nos créateurs.

Brigitte Lefèvre : C’est important d’équilibrer les propose. Je ne veux pas qu’on  enferme la génération actuelle dans ce qu’il y a pu avoir avant. Il faut garder de Rudolf la passion qu’il avait de la danse. C’est un héritage qu’il ne faut pas vivre comme un poids mais comme un élan et un choix. Ce n’est pas une obligation.

Ludmila Pagliero : Nous sommes des danseurs classiques et contemporains, dans notre corps et notre tête.

Josua Par Agathe Poupeney

Question du public : Quel conseil donneriez-vous à un jeune enfant qui voudrait faire de la danse ? Comment savoir si c’est une vocation ?

Josua Hoffalt : C’est sûr qu’il faut le physique, mais le mental est très important aussi. A 8 ans on est jeune, je ne sais pas si on peut déjà parler de vocation. Il faut s’armer, car c’est un métier très injuste.

Ludmila Pagliero : J’ai rencontré des petites filles parfois très déterminées. Il faut savoir que l’adolescence est un moment compliqué. Il faut avoir besoin de le vouloir. Il faut beaucoup de force pour ne pas souffrir.

Question du public : Ludmila, est-ce que cela fut difficile de se faire une place ? Vous sentez vous « attachée » à la maison ? Avez-vous l’intention de partir ?

Ludmila Pagliero : Cela a été difficile, mais pas simplement à l’Opéra. Je trouvais Paris difficile à vivre. J’ai eu des gros coup de blues. Je venais pour apprendre, ma place s’est faite petit à petit. Partie ? Si il n’y a pus rien à apprendre je partirais… mais aujourd’hui j’apprends et je ne m’ennuie pas à l’Opéra.

Brigitte Lefèvre : Un artiste est par définition libre.

Question du public : Avez-vous conscience d’être d’une génération différente ?

Josua Hoffalt : Oui bien sûr. Mais cela va vite, il y a déjà des plus jeunes, d’autres qui sont prêt plus tôt. C’est court en fait une génération.

Ludmila Pagliero : Il y a la responsabilité qui grandit avec le départ des générations précédentes. Mais on commence déjà à donner, à transmettre. On est en mouvement constant.