Benjamin Millepied

Saison 15 16 du ballet de l’Opéra de Paris

Très attendue, Benjamin Millepied a dévoilée cette toute nouvelle saison le 04 février. Nouveau site internet, vidéos de présentation des étoiles, une communication ultra efficace, Millepied a décidé de changer de vitesse. Il présente une saison quelque peu surprenante, qui lui ressemble, entre classique et nouveaux chorégraphes en vogue. Mais aussi de belles initiatives émanent de ce projet comme l’association de William Forsythe comme chorégraphe résident, ou encore l’Académie, cette nouvelle institution qui aura pour entre autres buts de permettre à de jeunes chorégraphes de se lancer, mais aussi d’apprendre à construire une chorégraphie. Millepied a su convier des invités d’exceptions pour cette première saison : Anne Teresa de Keersmaeker, Maguy Marin, la Batsheva Dance Company. On ne peut que s’en féliciter. Beaucoup de soirées mixtes, ce qui est un risque quand on sait que ces soirées parfois déçoivent et ne font pas le plein ; c’est aussi une manière pour Millepied de faire découvrir sa culture très américaine au public français, avec de nombreux Balanchine mais aussi les chorégraphes à la mode comme Justin Peck , Christopher Wheeldon ou Liam Scarlett.

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Regardons cette saison, qui comme chaque année fera des heureux et des malheureux !

  • Gala d’ouverture de saison, 24 septembre 2015

Millepied l’américain ! Et oui c’est comme ça que le voient les balletomanes les plus conservateurs. En effet, comme dans les compagnies américaines, Millepied a choisi de démarrer la saison avec un Gala, qui ne peut pas se prendre dans un abonnement. Un soirée spéciale réservée aux privilégiés, ambiance tapis rouge et glamour garantie ! Sauf que c’est la seule soirée où il y aura le défilé du ballet et là, les amoureux du ballet et de cette tradition font grise mine. D’autant que (ô sacrilège !!) Millepied a décidé d’en change la musique : la compagnie ne défilera pas sur La marche troyenne mais sur du Wagner… Une décisison qui fait jaser !

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h40 avec entracte

  • Jérome Robbins, George Balanchine, Benjamin Millepied 22 sept au 11 octobre 2015

Première soirée de l’année qui donne le ton pour la suite, une soirée mixte, très NYC Ballet, avec l’ Opus 19/ The dreamer (musique : Prokofiev concerto pour violon n°1 en ré majeur), qui fait son entrée au répertoire. Millepied donnera une création sur une musique de Nico Muhly qui ne manquera pas de se fondre dans cette soirée néoclassique. Pour terminer en beauté, le très beau Thèmes et Variations de Balanchine. Un classique à voir et à revoir.

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Lieu : Palais Garnier
Durée 2h00
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Réservation hors abonnement le 26 mai

  • 20 danseurs pour le XXème siècle Boris Charmatz

Millepied l’avait promis, il l’a fait. Il voulait que la danse se diffuse partout, pas forcément dans les salles de spectacle. Il convie donc Boris Charmatz à venir faire une création qui sera visible dans les espaces publics de Garnier. Passé le côté amusant de la chose, on se demande comment cela va-t-il se passer. Est-ce que ce sera une balade dans le Palais Garnier ou est-ce qu’il va utiliser l’espace du grand escalier comme l’a déjà fait José Martinez dans son ballet Les enfants du Paradis ? A voir.

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Lieu : dans les espaces publics de Garnier
Durée : 2h
Réservation hors abonnement le 26 mai

  • Anne Teresa de Keersmaecker du 21 octobre au 8 novembre

Excellente idée que de convier Anne Teresa de Keersmaecker qui a défaut de ne plus avoir sa place à la Monnaie (ndrl : l’Opéra belge a décidé qu’il n’y aurait plus de programmation danse la saison prochaine) pourra confier ses œuvres au ballet de l’Opéra de Paris. On sait la joie que ce fut pour nombreux danseurs de danser Rain. C’est avec 3 œuvres et non des moindres que la chorégraphe vient présenter son travail : Quatuor n°4 (Bartok)/ Die grosse Fugue (Beethoven) / La nuit transfigurée (Schönberg).

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h45
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Réservation hors abonnement le 9 juin

  • La Bayadère du 17 novembre au 31 décembre 

Sans nul doute, le plus beau et majestueux ballet de Rudolph Noureev. L’histoire de Nikiya et de Solor qui tombent amoureux dans un temple sous l’œil d’un Brahmane jaloux. Cet amour est contrarié par le Rajah qui a choisi Solor pour sa fille Gamzatti. S’ensuivent jalousie, revanche, meurtre, pardon, mort, résurrection. Bref c’est mieux qu’un film ! Entre l’Inde fantasmée du XIXème siècle et la descente des ombres en tutu blanc, on ne peut qu’être émerveillé. A voir et à revoir.

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Lieu : Opéra Bastille
Durée : 2h50
En vidéo, clic
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Réservation hors abonnement le 8 septembre

  • Christopher Wheeldon / Wayne Mc Gregor / Pina Bausch du 1er au 31 décembre

La soirée mixte à ne pas manquer, pour le Sacre du printemps de Pina Bausch. Pour moi c’est la plus oeuvre du répertoire. La soirée commencera avec Polyphonia de Christopher Wheeldon et une création de Mc Gregor sur une musique de Pierre Boulez.

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h10
Le sacre extrait vidéo, clic
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Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Démonstrations de l’école de danse du 5 au 20 décembre

Comme tous les ans, les petits rats viennent sur la scène de Garnier présenter leur travail. On assiste à plusieurs cours de danse, impeccablement réglés. C’est toujours plaisant à voir. On peut même déceler des futurs talents !

Lieu : Opéra Garnier
Durée : 2h
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Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Batsheva Dance Company du 5 au 9 janvier

Voilà qu’après Chaillot, la Batsheva s’invite à l’Opéra de Paris. L’occasion de découvrir une nouvelle pièce du répertoire de cette compagnie si géniale ! Danseurs fabuleux, une énergie incroyable, l’assurance d’une bonne soirée !

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h
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Réservation hors abonnement le 6 septembre

  • Jérome Bel Jérome Robbins, du 5 au 20 février 

Jérôme Bel est de retour à l’Opéra de Paris après le solo qu’il avait fait pour Véronique Doisneau. Il sera accompagné des variations de Goldberg de Jerome Robbins. Les pièces néoclassiques se suivent et ne se ressemblent pas…

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h avec 1 entracte
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Réservation hors abonnement le 6 octobre

  • Rosas compagnie invitée  du 26 février au 6 mars

L’invitation d’Anne Teresa de Keersmaeker s’est aussi faite avec sa compagnie. Elle dansera ua Centre Pompidou cette pièce mystérieuse Work / Travail / Arbeid qui dure plus de 10 heures et qui peut donc se vivre d’une seule traite ou en plusieurs fois.

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Lieu : Centre Pompidou
Durée : 11h
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Réservation hors abonnement en septembre

  • Soirée Iolanta / Casse Noisette

Une soirée mixte au sens propre du terme : de l’opéra et du ballet réunis pour cette soirée Tchaikovsky. Côté ballet, un Casse Noisette chorégraphié à 5 : Sidi Larbi Cherkaoui, Édouard Lock, Benjamin Millepied, Arthur Pita, et Liam Scarlett. Cinq écritures, cinq artistes, qui peuvent donner une pièce qui promet le meilleur comme le pire.

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Lieu : Palais Garnier
Durée : /
Réservation hors abonnement le 6 novembre

  • Roméo & Juliette du 19 mars au 16 avril 2016 

 

Tout le monde connaît l’histoire et pourtant on ne s’en lasse pas. Sur la musique très narrative de Prokofiev, Noureev signe sans aucun doute son ballet le plus cinématographique. Un chef-d’oeuvre !

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Lieu : Opéra Bastille
Durée : 3h
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Réservation hors abonnement le 17 novembre

  • Ratmansky / Balanchine / Robbins / Peck du 22 mars au 5 avril 2016.

Encore une soirée mixte qui réunira Ratmansky et son Seven Sonotas (musique de Scarlatti). Ceux qui me lisent savent que je n’ai pas encore adopté le #Ratmanskyness… Mais je n’attends que d’être convaincue. Encore un Balanchine qui fait son entrée au répertoire, Duo concertant, sur une musique de Stravinsky. Puis le très beau Other Dances de Jerome Robbins et In Creases de Justin Peck sur une musique de Philip Glass (décidément!)

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h45
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Réservation hors abonnement le 17 novembre

  • Spectacle de l’école de danse du 14 au 18 avril 2016.

Toujours d’une grande qualité, le spectacle de l’école est l’occasion de découvrir un peu mieux les personnalités de l’école de danse. Cette année, ils danseront Les forains de Roland Petit et Piège de lumière de John Taras.

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Lieu : Palais Garnier
Durée : /
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Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Maguy Marin du 25 avril au 3 mai 2016

Les applaudissements ne se mangent pas, musique de Denis Mariotte : avec un tel titre, on a déjà une folle envie de découvrir cette pièce, si on ne l’avait pas déjà vue (Biennale de Lyon 2002). La pièce traite des rapports de force entre les êtres, en s’appuyant sur les cultures d’Amérique latine. On connaît le talent de Maguy Marin, pour faire avec juste un regard ou un geste, quelque chose de grandiose. Donner cette pièce à l’Opéra de Paris, c’est faire entrer les danseurs dans une autre dimension que la simple exécution de mouvements. Quand on connaît la force des pièces de Maguy Marin, on a très envie de voir les danseurs de l’Opéra de Paris s’en emparer.

Lieu :  Palais Garnier
Durée : 1h
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Réservation hors abonnement le 17 novembre.

  • Giselle du 27 mai au 14 juin 2016

C’est avec grande joie que l’on va revoir Giselle au Palais Garnier. En effet, le ballet romantique n’avait pas été donné depuis bien longtemps. Sur un argument de Théophile Gauthier, le ballet raconte l’amour trahi d’une jeune paysanne. Elle en mourra de folie et entrera au pays des Willis, créatures de la forêt qui se vengent des hommes. Giselle est un bijou dont on ne saurait trouver meilleur écrin que la scène de Garnier. On espère qu’on y verra de jeunes danseuses s’y révéler dans le rôle titre et de beaux princes. Un rêve à vivre plusieurs fois.

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h05
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Réservation hors abonnement le 12 janvier 2016

  • Compagnie invitée : English National Ballet du 21 au 25 juin 2016

A défaut d’avoir de Royal Ballet, Millepied a convié sa petite sœur dirigé par Tamara Rojo. La compagnie vient danser Le Corsaire, ballet de plus de deux heures.

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Lieu : Garnier
Durée : 2h20 avec entracte
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Réservation hors abonnement le 12 janvier 2016

  • Soirée Peck / Balanchine du 2 au 15 juillet 2016

Une soirée composée d’une création de Justin Peck sur le concerto pour pianos et orchestre en ré mineur de Poulenc et le Brahms-Schönberg Quartet de Balanchine. Encore une entrée au répertoire de Balanchine ! Un petit goût de nostalgie du NYCB M. Millepied ? Benjmain Millepied adore Justin Peck, il veut donc faire découvrir ce chorégraphe au public français. On en avait eu un aperçu lors de la venue du L.A. Dance Project. Personnellement, cela ne m’avait pas emballée.

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Lieu : Bastille
Durée : 1h30 avec entracte
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Réservation hors abonnement le 28 janvier 2016

  • Soirée William Forsythe du 4 au 16 juillet 2016

Quel honneur d’avoir le génial William Forsythe à résidence à Paris ! Il ne faut pas manquer cette soirée qui réunira Approximate Sonata dans une nouvelle version, une création sur une musique de James Blake, et Of any if end. D’habitude les fins de saison ont plutôt un goût fade, avec des ballets mièvres ou des spectacles peu attirants. Là on se précipitera pour voir cette soirée (avant de filer à Avignon?).

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Lieu : Garnier
Durée : 1h50 avec 2 entractes
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Réservation hors abonnement le 28 janvier 2016

Une saison 15/16 riche tant en chorégraphes invités qu’en tant  qu’artistes. Millepied a choisi de montrer deux siècles de danse en partant de Giselle, en passant par les ballets du XIXème récrits par Noureev, les néoclassiques du XXème que sont Balanchine et Robbins pour arriver à montrer les nouvelles écritures de Wheeldon, Peck, Ratmansky, mais aussi celles de Maguy Marin, ATDK et Forsythe. Il y a forcément des absents, les chorégraphes français Béjart et Petit (exception faite du spectacle de l’EDD). Millepied a promis qu’on les verrai dans de prochaines saisons. Comme il l’a répété de nombreuses fois, dans les dizaines d’interviews qu’il a données ça et là, il donne beaucoup d’importance à la musique, source d’inspiration infinie pour la danse.

Pour vous abonner vous pouvez le faire en ligne ou par correspondance. J’ai une préférence pour le papier car avec un petit courrier on peut émettre des préférences de placement. L’abonnement à l’Opéra n’offre pas de réduction du prix contrairement à d’autres théâtres. Il garantit d’avoir une place et offre une priorité de réservation pour prendre des places supplémentaires. En champ libre, vous devez prendre au moins quatre spectacles.

Si il ne fallait en choisir que 4 :

  • Vous n’aimez que la danse classique : Bayadère, Roméo et Juliette, Giselle et English National Ballet.
  • Vous vous sentez l’âme d’un New-Yorkais : Soirée Balanchine/Millepied/Robbins, soirée Peck/Balanchine, soirée Ratmansky/Balanchine/Robbins/Peck, soirée Bel/Robbins. Du néoclassique en veux-tu, en voilà !
  • Vous aimez découvrir des compagnies étrangères : Rosas au Centre Pompidou, English National Ballet, Batsheva Dance compagnie + soirée Forsythe (et oui il en faut 4 !)
  • Vous aimez les salades composées : Bayadère, Wheldoon/Mac Gregor / Bausch, Ratmansky/Balanchine/Robbins/Peck et soirée Forsythe.
  • Vous n’aimez que la danse contemporaine : Soirée ATDK, Maguy Marin, soirée Christopher Wheeldon / Wayne Mc Gregor / Pina Bausch et journée Rosas au Centre Pompidou ou la Batsheva Dance Company.

Si vous êtes jeune (- de 30 ans) ou étudiant je vous conseille vivement de regarder l’abonnement AROP. Les dates sont certes fixées mais la réduction vous fera vite changer d’avis ! -50% pour les étudiants et -25% pour les jeunes ! Alors ? Qu’est-ce qu’on attend ? A ce prix là vous pouvez en prendre 8 ! Le site de l’Arop, clic

Qu’irez-vous donc voir la prochaine saison ?

Soirée Paul Rigal Millepied Lock

Du 3 au 20 février 2015, le ballet de l’Opéra de Paris présente une soirée mixte avec quatre chorégraphies. Retour sur cette soirée vu à la générale et le 6 février.

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Il va falloir s’habituer aux soirées mixtes pour appréhender la prochaine saison à l’Opéra de Paris. Qu’est-ce qui fait du lien entre les chorégraphes convoqués lors d’une même soirée ? Souvent le style d’écriture, l’époque, l’origine, ou encore un même compositeur. Cette soirée mixte réunit quatre chorégraphes vivants. On ne peut pas dire que ce soit cela qui fasse sens dans la soirée. Néanmoins les pièces se répondent pas par la chorégraphie, mais plutôt par les choix scénographiques. La lumière est travaillée d’une manière particulière dans chaque pièce ; elle crée des espaces pour danser, les referme, cache ou montre les danseurs.

Dans Répliques, la lumière crée des effets de miroir. Elle isole peu à peu les quatre couples et transforme les corps en formes fantômatiques. La pièce de Nicolas Paul est parfaitement construite pour que l’œil du spectateur y voit les mouvements répétés et refletés dans les corps des autres. La pièce m’avait pourtant laissée un souvenir de complexité et de longueur, mais cette fois, sans doute parce que connue, elle m’a au contraire fait l’impression d’une belle lisibilité. Si l’exécution technique est difficile, c’est pour mieux rendre encore cette chorégraphie graphique. Les lignes des corps forment des obliques face au quadrillage de l’espace par les panneaux de mousseline et de la lumière. Dans les deux distributions, on retrouve des danseurs qui ont toutes les qualités pour une telle pièce. Chez les filles, j’ai particulièrement apprécié Letizia Galloni et Ludmila Pagliero. Leurs corps ont une fluidité sans pareille. Quant aux garçons, on admire leur puissance dans les portés et leurs dos dans les contractions du début de la pièce. Seul bémol de la pièce, la musique ; Ligeti n’est pas toujours aisé par son abstraction et ne se mêle pas facilement avec la danse.

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Brigitte Lefèvre avait invité Paul Rigal à faire une création pour le ballet. Le titre Salut pouvait évoquer de nombreuses choses et me faisait rêver à des instants mystiques. Le rideau s’ouvre sur une scène jaune et un soleil lumineux. La pièce démarre avec une idée amusante : les danseurs saluent le public sur fond sonore d’applaudissements. Les danseurs sont comme des pantins, avec des mouvements très mécaniques. Quelques rires et applaudissements se mêlent au fond sonore qui se transforme peu à peu en musique électronique. De la lumière il y en a chez Rigal, mais le propos reste creux. Les tableaux se succèdent, le soleil change de couleur, le stromboscope nous laisse apercevoir quelques sauts, mais la scénographie ne fait pas tout. Côté chorégraphie, c’est assez pauvre. Les déshabillages et rhabillages semblent durer une éternité ; les courses à l’envers n’ont beaucoup de force dans cette semi-obscurité. Les danseurs semblent noyés dans ce marasme chorégraphique qui ne dit rien et dont l’esthétique est tout même assez vilaine. Le public s’est partagé en bravos et sifflets. Je suis vraiment restée à côté les deux fois.

Salut Rigal

Après l’entracte, on pouvait voir le pas de deux ajouté par Benjamin Millepied à cette soirée. Ecrit pour Aurélie Dupont et Hervé Moreau à l’origine, ce dernier s’étant blessé au bicep, il fut remplacé au pied levé par Marc Moreau. Sur une partition de Philip Glass, le pas de deux chorégraphié par Millepied, spécialiste es Pas de deux, marque par sa fluidité. Les corps s’enchevêtrent, se séparent, se rassemblent. Les deux artistes sont lumineux, c’est sans doute la force de la pièce. C’est joli et bien dansé, mais pas transcendant, ni mémorable.

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La soirée s’achève par la pièce magistrale d’Edouard Lock. Des cercles de lumières apparaissent et disparaissent sur le sol. Dans ces espaces lumineux, une danseuse apparaît, puis deux, puis trois. Habillées de tuniques noires au buste laissant deviner les poitrines, les danseuses débordent de féminité. Les longues jambes se dessinent, les bras rapides tranchent l’espace, les pointes font trembler le sol comme les doigts des deux pianistes sur les touches noires et blanches. Si il y a certes quelques longueurs, la pièce est sans conteste la plus forte de la soirée. Les pas de deux, pas de trois, et les ensembles s’enchaînent. C’est assez hypnotisant. Les hommes se montrent en costume noir et chemise blanche dans des danses pleines de virtuosité. La musique répond à la danse et les deux pianistes s’intègrent dans la chorégraphie. La pièce s’achève sur un pas de deux d’Alice Renavand et Stéphane Bullion majestueux. Les regards, la force de Stéphane Bullion face à la sensualité d’Alice Renavand, c’est tout cela qui prend le spectateur à la fin de ce chemin tracé dans les cercles de lumière. Les pointes vibrent sur le sol, les cheveux d’Alice Renavand se balancent. On est emporté dans ce tourbillon, qui laisse force et fragilité se confronter.

André Auria

Cette soirée mixte ne fonctionne pas très bien malgré une bonne pièce en ouverture et une excellente en fermeture. Au milieu, on oscille entre rejet et indifférence. Dommage car les interprètes ne manquent pourtant pas de personnalités. On attend de les voir dans d’autres pièces plus intéressantes.

Concours interne ONP hommes 2014

Les 3 et 6 décembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Clotilde Vayer (maître de ballet associée à la direction), Maria Kochetkova (Principal au San Franscico Ballet),Ethan Stiefel (Principal au NYCBallet à l’ABT), Lionel Delanoë (maître de ballet), Aurélie Dupont (danseuse étoile), Benjamin Pech (danseur étoile), Aurélia Bellet (sujet), Myriam Kamionka (sujet), Alexandre Carniato  (quadrille) et Juliette Gernez (coryphée). Retour sur le concours garçons. Je n’ai pas assisté aux quadrilles, mais Strapontine oui. c’est donc elle qui vous livre ses impressions sur cette classe. La chronique ne reflète que nos avis tout personnels. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 11h

Nombres de postes à pourvoir : 2

Sont promus : Antoine Kirscher et Florent Mélac

Variation imposée : Paquita, Acte I, variation de Lucien d’Hervilly, Pierre Lacotte, d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa. En vidéo, clic (à 33′)

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Variations libres :

Antoine Kirscher, Tchaïkovski, Pas de deux, Georges Balanchine
Pablo Legasa, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Florent Mélac, Pas./Parts, William Forsythe
Antonin Monié, In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Jean-Baptiste Chavignier, Giselle, coda du pas de deux des paysans, d’après Coralli et Perrot.
Cyril Chokroun, Paquita, Acte II Grand Pas, variation de Lucien d’Hervilly, Pierre Lacotte.
Antonio Conforti, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.

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Les impressions de Strapontine :

Le précieux sésame en main, me voilà installée pour le concours de promotion messieurs.

Le public s’étonne du léger retard pris, pas dans les habitudes de la maison. Les techniciens expliquent aux membres du jury comment allumer et éteindre leur lampe (?). Étonnant aussi de voir S. Lissner siéger à la place de Brigitte.

Autre grande nouveauté qui sera très remarquée après la première variation : disparition de la fameuse clochette !

Les quadrilles se succèdent sur la variation imposée, et on peut dire que la fin – double saut de basque fini à genoux – ne réussit guère aux danseurs qui vacillent tous plus ou moins à la réception.

Mon avis perso : Kirscher et Antonio Conforti sont ceux qui ont le mieux réussi cette variation imposée.

Pour les libres, Kirscher (qui passe en 1er) se démarque, et quelqu’un ne peut retenir un « clap » lorsque le pianiste s’arrête.
Legasa montre toute sa fougue dans la mazurka d’Etudes mais manque un peu de noblesse selon ma voisine de loge. (Je préférerai d’ailleurs la même variation dansée par Hugo Marchand chez les coryphées).

Antonio Conforti est un très beau danseur en marron dans Dances at the Gathering. Il est le seul à avoir choisi une variation plus poétique, qui mise davantage sur l’émotion.

J’aurais donc dit Kirscher et Conforti. Je n’aurais pas du tout parié sur Melac qui avait lourdement manqué la réception de l’imposée et qui dans le Forsythe manquait un peu de … quelque chose, mais il faut dire que j’ai vu beaucoup de danseurs danser beaucoup de Forsythe ces derniers temps ! Mais bravo à lui, c’est un danseur que j’apprécie sur scène !

Félicitations aux lauréats et à tous les danseurs !

  • Coryphées, 12h05

Nombres de postes à pourvoir : 2

Sont promus : Germain Louvet et Hugo Marchand. 

Variation imposée : Le Lac des cygnes, variation du prince Siegfried, Acte III, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. En vidéo, clic

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Variations libres 

Mickaël Lafon, L’arlésienne, dernière variation de Frédéri, Roland Petit.
Germain Louvet,  Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.
Hugo Marchand, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Jérémy-Loup Quer : Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Matthieu Botto, Arepo, Maurice Béjart
Mathieu Contat, Cendrillon, Acte II 2ème variation de l’acteur vedette, Rudlof Noureev
Adrien Couvez, Approximate Sonata, William Forsythe.
Yvon Demol, Vaslaw, John Neumeier

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Mes impressions :  Dans la variation imposée, Jérémy-Loup Quer a montré de très belles qualités. Sa petite batterie est magnifique et ses tours sont parfaitement maîtrisés. Malgré quelques réceptions plus fragiles, Germain Louvet a beaucoup d’élégance dans le haut du buste, et danse avec une certaine grâce. Hugo Marchand signe une très belle prestation, avec des tours tout en finesse. Mickäle Lafon montre une jolie petite batterie, tout comme le malchanceux Yvon Demol qui a dansé sa variation sans frémir malgré une série de fausses notes du pianiste.

Dans les variations libres, je suis aussi tombée sous le charme de Jérémy-Loup Quer (oui, oui j’ai adoré son concours). Je trouve ce danseur très majestueux que voulez-vous. J’ai beaucoup apprécié le Forsythe d’Adrien Couvez, qui l’a dansé avec beaucoup de style. C’est un danseur qui sait occuper l’espace avec son charisme. Hugo Marchand a proposé une très belle Mazurka avec beaucoup d’enthousiasme. Germain Louvet a assuré techniquement en Siegfried n°2, mais on l’a senti bien essoufflé.

  • Sujets 14h15

Nombre de postes à pourvoir : 1

Est promu : après 4 tours de scrutin, aucune majorité ne s’étant dégagé, aucun artiste n’est promu premier danseur. 

Variation imposée : Tchaïkovski, Pas de deux, Georges Balanchine. En vidéo, clic (à 4’50)

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Variations libres 

Axel Ibot, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Florimond Lorieux, Marco Spada, Acte III, 2ème variation, Pierre Lacotte.
Allister Madin, Carmen, variation de Don José, Roland Petit.
Cyril Mitilian, L’histoire de Manon, Acte I, variation de Des GRieux, Kenneth Mac Millan.
Marc Moreau, Suite en blanc, Mazurka, Serge Lifar.
Fabien Révillion, Raymonda, Acte III, variation de Jean de Brienne.
Daniel Stokes, Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.
Sébastien Bertaud, Le rire de la lyre, José Montalvo.

Mes impressions : Forcément un peu déçue de ne voir personne promu, car j’ai trouvé la classe très belle. Certes, peut-être un peu dure à départager. Dans la variation imposée, j’ai trouvé que les danseurs s’en sont bien sortis. Axel Ibot a une très belle énergie en scène, surtout qu’il ouvrait le bal. Florimond Lorieux est très propre techniquement et très élégant. Allsiter Madin arrive lui aussi sur scène avec une très belle énergie, il mange la scène. C’est Fabien Révillion qui m’a sans doute le plus épatée dans cette série, car il a fait de très beaux sauts, très hauts et il a dansé avec majesté. Marc Moreau semble à l’aise dans cette variation. A ce stade , c’est un peu difficile de dire quel danseur a plus brillé qu’un autre.

Les variations libres permettent de se faire un idée plus précise. J’ai beaucoup aimé la Mazurka de Marc Moreau, qui est décidément un danseur très musical. Sébastien Bertaud est décidément un sacré interprète. Il fait rire la salle et montre que concours ou non, il sait s’amuser sur scène. Allister Madin est l’homme idéal pour incarner Don José. Regard, port de tête, jolies jambes, tout y est. Axel Ibot est très en forme et danse avec finesse la variation de l’homme en brun. Fabien Révillion continue de nous ravir avec ses beaux sauts. Daniel Stokes nous montre tout son romantisme et interprète un Siegfried très contemplatif.

Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté de la compagnie !

Saison 2014 -2015 Opéra de Paris (ballets)

Voilà ce que sera la saison prochaine, pour les ballets à l’Opéra de Paris. Annoncée en avance, il y a un mois sur un site japonais, la saison n’est plus une surprise. Depuis ce matin, elle est arrivée dans les boites aux lettres des abonnés. Regardons de plus près cette nouvelle saison qui promet de belles choses, avec une nouvelle génération qui prendra ses marques, Nicolas Le Riche, Agnès Letestu et Isabelle Ciaravola auront quitté la compagnie comme danseurs, Brigitte Lefèvre, comme directrice de la danse, cédant son trône à Benjamin Millepied. Voici la saison 2014 – 2015 :

  • Compagnie invitée : le Tanztheater Wuppertal, 1 au 7 septembre 2014, Palais Garnier
  • Soirée mixte : Harald Lander/William Forsythe, 20 septembre – 04 octobre, Palais Garnier
  • Rain, Anne Teresa de Keersmaecker, 21 octobre – 7 novembre 2014, Palais Garnier
  • Casse-Noisette, Rudolf Noureev, 26 novembre – 31 décembre 2014, Opéra Bastille
  • La Source, Jean-Guillaume Bart, 29 novembre – 31 décembre 2014, Palais Garnier
  • Compagnie invitée : Le Ballet Royal de Suède, 6 au 10 janvier 2015, Palais Garnier
  • Soirée mixte : Paul/Rigal/Lock, 3 au 20 février 2015, Palais Garnier
  • Le chant de la Terre, John Neumeier, 24 février – 12 mars 2015, Palais Garnier
  • Le Lac des cygnes, Rudolf Noureev, 11 mars – 09 avril 2015, Opéra Bastille
  • Spectacle de l’école de danse, 3 au 8 avril 2015, Palais Garnier
  • L’histoire de Manon, Kenneth McMillan, 20 avril – 05 mai 2015, Palais Garnier
  • Paquita, Pierre Lacotte, 2 mai – 19 mai 2015, Palais Garnier
  • Les enfants du Paradis, José Martinez, 28 mai – 6 juin 2015, Palais Garnier
  • La fille mal gardée, Frederick Asthon, 29 juin – 14 juillet, Palais Garnier
  • L’anatomie de la sensation, Wayne McGregor, 4 au 16 juillet 2015, Opéra Bastille

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  • Compagnie invitée : le Tanztheater Wuppertal, 1 au 7 septembre 2014, Palais Garnier

La compagnie vient danser à l’Opéra de Paris, il va donc falloir en profiter. Nous aurons sûrement plus de chance d’avoir des places qu’au Théâtre de la Ville, c’est pourquoi il ne faut pas manquer cet évènement. La compagnie a été reprise par Dominique Mercy qui transmet avec passion l’oeuvre de Pina Bausch. La compagnie vient danser Two Cigarettes in the dark, une pièce de 1985. On retrouve les codes du théâtre-dansé de Pina Bausch. Robes de soirée, talons hauts, costumes. Une profonde humanité, dans une pièce au rythme lent, sur une musique des années 40.
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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ? Parce qu’il ne faut jamais manquer une occasion de voir le Tanztheater Wuppertal qui est une troupe à l’âme sans pareille. L’occasion aussi de voir ou revoir une œuvre de Pina Bausch ne se rate pas.

Two cigarettes in the dark Pina Bausch

  • Soirée mixte : Harald Lander/William Forsythe, 20 septembre – 04 octobre, Palais Garnier

Quelle belle soirée ! Prometteuse. Nous verrons donc le très technique Etudes d’Harald Lander et deux pièces de Forsythe Woundworks et Pas/Parts. Un soirée qui promet de belles prouesses techniques, avec des danseurs comme François Alu, Matthias Heymann, ou encore Mathieu Ganio, nous ne risquons de ne pas être déçus ! Pas/Parts est un petit bijou crée sur mesure pour l’Opéra de Paris. A voir sans aucun doute. A priori Brigitte Lefèvre laissera sa place à la suite de ce programme dans une soirée de gala le 04 octobre (on me souffle dans l’oreille qu’un certain NLR sera présent..)

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Extrait vidéo Pas/Parts, clic

Une bonne raison d’aller voir cette soirée ?
Pour l’exigence technique que requiert ces deux ballets, la beauté des lignes, la danse pure, sans artifice.

Etudes Harald Lander

 

  • Rain, Anne Teresa de Keersmaecker, 21 octobre – 7 novembre 2014, Palais Garnier

Reprise de ce ballet magnifique sur la musique de Steeve Reich, entré au répertoire de l’Opéra de Paris en 2011. J’avais beaucoup aimé cette pièce, courte cependant, pour une seule soirée. On aurait pu la confronter avec une autre œuvre, qui aurait fait un écho de toute beauté.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
Pour le parallèle danse/musique et la transe dans laquelle entrent les danseurs. Les formes qui s’y déploient, les courses, les regards entre les danseurs, la douceur des lumières, on en ressort avec un sacré sourire et un sentiment de plénitude.

RAIN Agathe Poupeney

  • Casse-Noisette, Rudolf Noureev, 26 novembre – 31 décembre 2014, Opéra Bastille

Casse-Noisette est le conte de Noël qui ravira petits et grands. Certes on n’est pas dans la version de Georges Balanchine où le 2ème acte est une orgie de gourmandises, mais la version de Noureev a le mérite de redonner une trame narrative et psychologique au conte qui lui donne plus de force.

L’histoire : C’est le soir de Noël. Clara joue avec son frère Fritz, tandis que famille et amis arrivent dans la maison familiale pour le réveillon. L’oncle étrange Drosselmeyer a apporté un sac de jouets. Pour Clara, il a amené un Casse-Noisette. Jaloux, Fritz casse le présent. Drosselmeyer répare le petit soldat de bois et Clara s’endort en le berçant.
Dans la nuit, elle se réveille et entend des souris gratter. Elle est attaquée par une armée de rats. Son Casse-Noisette, transformé en Prince vient la sauver. Clara et le Prince s’enfuient à travers une forêt enneigée. Ils vont voyager à travers des pays (Chine, Espagne, Russie, monde Arabe) pour finir dans un grand bal et danser un pas de deux ensemble. Ainsi ce voyage initiatique est une manière pour Clara de passer de la frêle enfant à la jeune femme, prête à affronter le monde.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
Parce que c’est Noël, et parce que vous ne trouverez pas une plus jolie forêt enneigée que dans Casse-Noisette. Et aussi parce que pendant un mois, vous aurez envie d’entendre le xylophone de Tchaikowski. Un moment à partager en famille.

Dorothée Gilbert dans Casse Noisette

 

  • La Source, Jean-Guillaume Bart, 29 novembre – 31 décembre 2014, Palais Garnier

Reprise du ballet de Jean-Guillaume Bart qui avait été une belle surprise au moment de sa création. C’est un ballet qui se regarde avec beaucoup de plaisir car il émerveille. La chorégraphie remontée est une réussite, le langage classique y est sublimé.

L’histoire : au cœur de la forêt, coule une source et vivent, autour de cette source enchanteresse,  tout un tas de créatures dont Naïla, l’esprit de la source, et Zaël, un elfe. Tous les jours, le chasseur Djemil vient se reposer auprès de cette source mais ne voit pas les créatures féériques. Une bande de Caucasiens s’y arrête un jour et leur chef, Mozdock, propose à ses compères de décrocher une fleur haut perchée pour sa soeur Nouredda. Djemil y parvient mais dans son emportement, il soulève le voile qui cachait le visage de Nouredda. Mozdock frappe Djemil et le laisse là, évanoui. Naïla et Zaël propose leur aide à Djemil pour retrouver Nouredda, car il en est tombé fou amoureux. Au 2ème acte, nous voilà plongés dans le palais du Khan, où Nouredda va entrer dans le harem. Le Khan et Nouredda tombent amoureux, jsuqu’à ce que Naïla détourne l’attention du Khan. Mozdock demande au Khan de faire un choix, il choisit Naïla. Nouredda et Djemil fuient le palais. Mozdock est furieux, il poignarde sa soeur, sans parvenir à atteindre Djemil. Pour ramener Nouredda à la vie, Naïla se sacrifie et meurt dans l’indifférence des deux amoureux.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
C’est un ballet plein de féérie, grâce à ses costumes somptueux, une jolie mise en scène et une chorégraphie qui ne manque pas de richesses. Une petite perle en fin d’année qui saura en réjouir plus d’un. Si vous ne savez pas quoi faire au Nouvel An, vous avez maintenant une idée.

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  • Compagnie invitée : Le Ballet Royal de Suède, 6 au 10 janvier 2015, Palais Garnier

Juliet & Romeo, Mats Ek, est un nouvelle lecture de l’œuvre de Shakespeare, comme sait si bien les faire Mats Ek.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ? Découvrir une nouvelle compagnie est toujours un plaisir. La vraie raison, c’est pour découvrir une nouvelle relecture d’un classique par Mats Ek, qui, si elle est à la mesure de Giselle, doit être un excellent ballet.

  • Soirée mixte : Paul/Rigal/Lock, 3 au 20 février 2015, Palais Garnier

Le ballet Répliques de Nicolas Paul, avec une mise en scène de Paul Andreu ; le ballet André Auria d’Edouard Lock qui était une création pour l’Opéra de Paris en 2002 ; Paul Rigal vient monter une création.

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Rencontre avec Nicolas Paul et Paul Andreu, clic

Une bonne raison d’aller voir cette soirée ?
Peu de soirées contemporaines cette saison, ce serait donc dommage de s’en passer !

RépliquesSaluts

  • Le chant de la Terre, John Neumeier, 24 février – 12 mars 2015, Palais Garnier

Du Neumeier sur du Mahler… Le chorégraphe va-t-il nous offrir quelque chose de l’ordre de La troisième symphonie de Gustav Mahler ? Hâte de découvrir cette pièce.

Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
Seulement deux créations cette saison… Il ne faudrait pas manquer celle là. La musique de Mahler est une raison suffisante pour aller voir ce ballet.

  • Le Lac des cygnes, Rudolf Noureev, 11 mars – 09 avril 2015, Opéra Bastille

L’histoire : Le prince Siegfried fête son anniversaire avec ses amis, précepteur et parents. Sa mère lui annonce qu’il doit bientôt se trouver une épouse. Le jeune homme n’a pas la tête à cela et va chasser, seul, muni de son nouvel arc. Dans la forêt, il tombe sur un cygne majestueux. Ce cygne est en réalité une princesse, Odette, fait prisonnière d’un mauvais génie, Rothbbart. Elle vit avec d’autres cygnes dans un lac fait avec les larmes de sa mère. Pour que le charme soit rompu, il faut qu’un prince l’aime et l’épouse; Siegfried jure alors de le faire. On donne pour ses fiançailles un grand bal, où toutes les princesses du monde sont présentes. Une fait son entrée qui ressemble étrangement à Odette. C’est Odile, la fille de Rothbart, qui va jouer un tour à Siegfried. Croyant danser avec Odette, il lui jure son amour. C’est alors qu’il aperçoit Odette, enfermée. Elle restera un cygne à jamais. Siegfried retourne dans la forêt. Odette lui pardonne et s’envole. Siegfried reste seul et abandonné dans la forêt.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
Il n’y a pas besoin de raison pour aller voir le Lac des cygnes. Il faut aller voir le Lac parce qu’avec Bayadère, c’est sans doute le plus beau ballet classique qui soit.

Lac © Anne Deniau

  • Spectacle de l’école de danse, 3 au 9 avril 2015, Palais Garnier

Les petits rats danseront Aunis et D’ores et déjà. A noter aussi dans votre agenda, les démonstrations auront lieu les 7, 20 et 21 décembre 2014.

Une bonne raison d’assister à cette soirée ?
Découvrir la future du ballet, voir les petits rats danser admirablement sur la scène de Garnier.

Ecole de danse © Agathe Poupeney

 

  • L’histoire de Manon, Kenneth McMillan, 20 avril – 05 mai 2015, Palais Garnier

« Inspiré par les héros de l’Abbé Prévost, Kenneth MacMillan restitue l’histoire tragique de cet être sensuel et ingénu, moins responsable que victime de son propre sort. Le chorégraphe construit son ballet sur une mosaïque d’extraits de Massenet trouvant dans sa musique la théâtralité et le romantisme nécessaires à cette grande fresque dansée. »
Source ONP
C’est dans ce ballet qu’Aurélie Dupont fera ses adieux.

L’histoire : Manon est une jeune fille qui tombe amoureuse dans une taverne d’un jeune homme, Des Grieux. Ils vivent une romance, mais le frère de Manon, Lescaut, souhaite la marier à un comte. Manon est attirée par la fortune, par les biens matériels, elle obéit à son frère et va vivre avec le comte. Lors d’une soirée chez Madame, tenancière d’un bordel, Manon revoit Des Grieux. Elle l’incite à jouer et à voler le Comte. Ce dernier s’en aperçoit, tue Lescaut. Manon et Des Grieux sont envoyés en Louisiane. Le malheur continue car le géôlier du port viole Manon, qui fuit dans la mangrove avec Des Grieux et meurt dans ses bras.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
Pour voir les adieux d’Aurélie Dupont quitter la scène dans une romance tragique qui saura vous émouvoir.

© Agathe Poupeney

  • Paquita, Pierre Lacotte, 2 mai – 19 mai 2015, Palais Garnier

L’histoire : Paquita est une jeune espagnole, d’origine noble mais qui a grandi avec des gitans. Un jour, elle sauve de la mort un officier napoléonien. En découvrant ses origines nobles, elle peut l’épouser et un grand bal est fait en leur honneur.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
On dit souvent que Paquita est un des ballets les plus difficiles du répertoire. La version de Pierre Lacotte est une belle démonstration de technique et de virtuosité. A voir et à revoir.

Paquita © Agathe Poupeney

  • Les enfants du Paradis, José Martinez, 28 mai – 6 juin 2015, Palais Garnier

L’histoire : Au milieu d’une foule, Baptiste sauve Garance d’une fausse accusation. Elle tombe amoureuse de lui. Quelques temps après, Garance a une relation avec Frédérick Lemaître, un comédien à l’avenir prometteur. Baptiste est désespéré de cette liaison et se console avec Nathalie, une comédienne amoureuse de lui. On fait un bond dans la temps. Frédérick Lemaître est devenu un maître de ballet et l’on assiste à sa dernière création. Baptiste continue de faire le mime, il a eu un enfant avec Nathalie. Tous les soirs, en secret, Garance vient le voir. Ils se retrouvent pour une nuit, mais Garance culpabilise de briser le couple, et s’enfuit, laissant Baptiste désemparé.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
Parce qu’il se regarde aussi bien que le film et que la scénographie se déploie partout dans le Palais Garnier, comme vous pouvez le voir sur la photo (Saurez-vous où je me cache ?). Si vous aimez le film, vous aimerez le ballet !

Les enfants du Paradis

  • La fille mal gardée, Frederick Asthon, 29 juin – 14 juillet, Palais Garnier

Reprise de ce ballet léger qui avait été un succès il y a deux ans. Myriam Ould-Braham y avait enfin été sacrée étoile.

L’histoire : Lise est la fille unique de Simone, qui est fermière. Lise est amoureuse de Colas, berger désargenté, mais sa mère a prévu de la marier à Alain, un riche vigneron. Après de multiples rebondissements et d’espiègleries, Lise parvient avec l’aide de Colas à se défaire des intentions de sa mère.

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
C’est un divertissement pas désagréable, plutôt drôle, où on peut voir de jolies variations et où les danseurs peuvent se lâcher. Ce ballet est aussi souvent l’occasion de lancer des jeunes danseurs dans des rôles de solistes.

La fille mal gardée, © Agathe Poupeney

  • L’anatomie de la sensation, Wayne McGregor, 4 au 16 juillet 2015, Opéra Bastille

Cette pièce a été créée pour l’Opéra de Paris en 2011.
« Inspiré par l’oeuvre de Francis Bacon, Waye McGregor trouve dans l’art du peintre, une résonance à sa propre recherche chorégraphique.
Il s’inspire des formes, des couleurs et des textures de ces tableaux pour explorer les potentialités expressives du corps humain. » Source Memopera

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Une bonne raison d’aller voir ce ballet ?
Si Heymann et Bélingard sont de nouveau en slip… Je plaisante ! Même si ce type de danse contemporaine n’est pas ma tasse de thé, c’est une vraie performance corporelle où les corps semblent fait d’une autre matière. L’occasion de découvrir le style Mac Gregor ou de voir ce qui a évolué dans cette pièce.

Anatomie de la sensation (c) Agathe Poupeney

Mon avis sur la saison 2014 2015

Pas tellement ma tasse de thé. Trop de classiques, trop de ballets vus trop récemment, pas assez de créations. Rien qui ne m’enthousiasme vraiment. On m’a soufflé que les deux saisons suivantes allaient être explosives et surprenantes ! J’ai hâte !

Quel spectacle choisir ? Comment s’abonner ? A quel prix ?

Cette année, les tarifs ont (encore!) changé ! En fonction des dates (semaine/week end) et des divers évènements, pas facile de s’y retrouver. Dans les différentes formules d’abonnement, je vous suggère de prendre « Champ libre danse ». Ce qu’on appelle un abonnement n’offre aucune réduction à l’Opéra de Paris – comme cela peut être le cas dans d’autres théâtres. Pourquoi s’abonner alors me direz-vous ? Pour avoir ses places, pouvoir les changer, reprendre des places avant l’ouverture des ventes. Si on accompagne son courrier d’un aimable courrier, on a en plus les places qu’on souhaite. Si vous êtes jeunes (-28 ans), il existe des abonnements à tarifs préférentiels (par contre on ne choisit pas ses dates, ni ses places).

Si je devais en choisir 3 : Soirée mixte 1 / Rain / Le Lac des cygnes

Si je devais en choisir 5 :  Soirée mixte 1 / Rain / Le Lac des cygnes /Tanztheater Wuppertal / Ballet de Suède

Si on ne s’abonne pas, il faut veiller aux dates d’ouvertures des réservations. Une date pour les ventes internet (catégories 1 à 4), une date pour les ventes au guichet (toutes les catégories). L’agenda est .

Et l’AROP dans tout ça ?

L’Arop, pour les novices, c’est l’association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris. Vous pouvez apporter votre contribution à différents niveaux. L’Arop propose des abonnements à ses membres. Chers amis jeunes et étudiants, c’est à partir de maintenant que cela va vous intéresser. L’abonnement jeune étudiant est à – 50% et l’abonnement jeune est à -25%. Pas mal non ? L’occasion de se faire un beau cadeau. En plus, cette année, tous les premiers mercredis du mois, l’Arop propose des offres à tarifs préférentiels pour les juniors. J’en ai profité cette année, avec des places à 13€ au lieu de 26€, cela valait le coup.

 

Nouvelles de 2013 n°13

Les deux dernières semaines furent chargées et pleines de bonnes surprises. Pour une fois je fais le bilan à l’envers. Ce week-end, entre deux répétitions de théâtre (j’aime la scène sous toutes ses formes…), j’ai filé à la Colline pour découvrir une pièce d’une très bonne qualité. Dénommé Gosdopin est une fable moderne qui raconte comment un homme qui heureux d’être dépossédé de tout se retrouve avec une demi million d’euro. Il essaye de s’en débarrasser, en vain. Pleine d’humour, la pièce traite de la manière de vivre dans nos sociétés occidentales. Est-il possible de vivre autrement, en faisant fi du libéralisme ? La pièce fait rire, le personnage de Gosdopin est très émouvant, avec une vérité qui résonne qui trouve un écho forcément différent chez chaque spectateur. A voir, d’autant que c’est Benoit Lambert qui a aussi mis en scène l’excellent Que faire ? bientôt à la Colline.

Vendredi soir, j’ai découvert la compagnie de Benjamin Millepied le L.A. Dance Project. Après quarante minutes de profond ennui devant Reflections, une pièce de Benjamin Millepied, qui m’a semblée plutôt fade, je me suis régalée devant Winterbranch de Merce Cunningham. Si la pièce a été huée, je suis restée complètement dedans, tant la chorégraphie était fascinante. La troupe de Millepied est très belle, les danseurs sont vraiment excellents. Enfin pour finir, ce petit bijou de Forsythe, Quintett, dont on sort avec un large sourire tant cette pièce est émouvante et pleine de poésies et de subtilités.

Jeudi soir, Drumming d’Anne Teresa de Keersmaecker tranchait complètement avec le programme de la semaine précédente, Elena’s Aria. Sur la musique de Steeve Reich, le rythme des percussions emmenait une danse fluide. j’ai passé une bonne soirée même si j’avais la chorégraphie de Rain qui me revenait toujours en tête. Moins puissant que Rain, Drumming a tout de même convaincu le public et moi avec , car il se passe tout de même toujours quelque chose dans les pièces d’ATDK.

Mardi soir, j’ai vu Le Cirque invisible au Théâtre du Rond Point. Si le spectacle est remplie d’une belle humanité et de beaucoup de poésie, je m’y suis parfois ennuyée. Les numéros de magie de Jean-Baptiste Thierrée ne sont pas tous réussis. Victoria Chaplin est toujours aussi surprenante et époustouflante, sa tonicité et sa souplesse sont vraiment incroyables.

  • Les sorties de la semaine

L’évènement à ne pas manquer de la semaine, c’est le Sacre du printemps au Théâtre des Champs-Elysées. La soirée sera retransmise mercredi soir en direct sur ARTE Live web. La soirée sera composée de la reprise du Sacre d’après Nijinsky, puis une nouvelle version signée Sasha Waltz.

Sacre TCE
A lire une lettre de Tamara Nijinski, à propos des droits d’auteur de la pièce originelle, clic.
Cette première série de « Sacre » sera suivie la semaine prochaine de la venue du Tanztheater Wuppertal qui viendra bien sûr danser le Sacre de Pina. Puis, ce sera au tour d’Akram Kahn, de venir proposer sa vision de cette œuvre. Plus d’infos et réservations, clic.
A noter aussi, que deux grandes journées de rencontres sont organisées autour de ce grand évènement les 30 & 31 mai. Plus d’infos, détails, et réservations, clic

Si le Sacre ce n’est pas votre truc, rendez-vous au Palais des Congrès pour voir le Gala Noureev & Friends les 31 mai et 1er juin. Au programme de très grands artistes invités, Tamara Rojo, Aurélie Dupont, Evgenia Obratzova, Mathias Heymann et bien d’autres. Tout le programme détaillé est .
Réservations, clic

  • Le cinéma de la semaine

Pour la dernière fois de la saison, jeudi 30 mai à 20h, Pathé du très brillant Neaderlands Tanz Theater. Au programme, de très belles choses :

MAYBE TWO | ALEXANDER EKMAN – Nouvelle création
SARA | SHARON EYAL & GAI BEHAR – Nouvelle création
STUDIO 2 | SOL LEÓN & PAUL LIGHTFOOT
DREAM PLAY | JOHAN INGER

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Deux créations et deux pièces « hommage », une aux 50 ans du ballet NDT et l’autre, qui est une sorte d’hommage au Sacre du Printemps.
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  • La photo de la semaine

Eve par Julien

  • La vidéo de la semaine