Les vacances c’est très agréable. Voilà à peine une semaine que mon réveil ne sonne plus à 6h et que je ne regarde plus quelle heure il est. J’en ai profité pour faire plein de choses. Je suis allée voir un superbe documentaire qui ne passe que dans très peu de cinémas, mais au MK2 Beaubourg. Je suis raconte la convalescence de trois patients qui ont eu des traumas crâniens. Christophe est père de famille, il a eu son trauma cranien en installant une balançoire pour son fils. On disait à la famille qu’il serait dans un état végétatif, et pourtant ce jeune homme se bat, chaque jour contre son cerveau et son corps pour retrouver la motricité, le langage, l’humour. Béatrice était directrice de banque, elle a fait un AVC. Elle a du mal à retrouver le langage, confond les mots à du mal à les prononcer. Et puis le deuxième Christophe, grand, ancien prof de tennis, qui ne laisse transparaître aucune émotion. Emmanuel Finkiel filme le temps qui passe, qui défile au fil des saisons. Il porte un regard tendre et profondément humain sur ces trois personnes. Les gros plans sur les parties du corps – une main qui s’accroce à une barre, une oreille qui tente d’écouter l’orthophoniste, un pied qui traine dans un couloir – rappellent en permanence la condition fragile de l’homme. C’est un très beau film, émouvant mais jamais triste, qui raconte trois parcours de vie, avec des accros, des défaites mais
des victoires sur la vie et sur le corps. Passionnant.
Mardi, il pleut et un des rares musées ouverts ce jour là, c’est le Musée d’Orsay. Je voulais aller voir l’exposition Degas et le nu, ainsi que me refaire un parcours danse dans le musée. Alors voilà, il y a deux queues au Musée d’Orsay. Celle pour ceux qui ont des billets et qui ne passent donc pas par la billetterie et celle pour ceux qui n’ont pas de billets. Pour chaque file, il y a deux monsieurs qui fouillent vos sacs, vous vont passer dans le détecteur de métaux et quand vous sonnez (ce qui est le cas d’une personne sur deux), vous demande « Téléphone portable? – Non – Allez-y alors ». Quatre personnes en tout donc. Il se trouve que depuis 5 ans, dans les ministères de l’Education Nationale et ministère de la Culture, nous disposons d’un PASS, qui permet d’accéder aux musées nationaux gratuitement et qui fait office de billet. Nous ne passons donc pas à la billeterie. Dans les autres musées, nous bénéficions donc des queues coupe-file. Là non. Il y a des gardes du corps qui sont plus vulgaires que n’importe quel videur d’une boite de nuit pourrie. Ils vous gueulent dessus quand vous demandez une information, les touristes doivent être bien reçus avec eux ! Je me suis donc faite éjecter malgré mon Pass qui est comme un billet, j’ai fait une heure et quart de queue sous la pluie, pour sonner dans le détecteur de métaux (trempée, voilà pourquoi j’ai sonné !), ne pas faire la queue aux billets, entrer dans le musée et l’expo Degas avec mon Pass. Bref, j’étais hors de moi. On m’expliquera donc la différence entre un coupe file et une carte coupe file… Heureusement, il n’y a qu’à Orsay que c’est comme cela. Parlons un peu de l’exposition.
Comme toutes les grandes expositions, c’est noir de monde. Poussettes, groupes, après la queue sous la pluie j’ai eu du mal. Heureusement l’exposition est magnifique. J’ai particulièrement aimé la deuxième partie de l’exposition, quand Degas peint ou croque les prostituées. Il y a de beaux fusains et surtout, dans la dernière salle, de superbes pastels, répétés plusieurs fois. Jamais de visages chez Degas, mais des dos, des courbes. Degas peint les femmes avec une volonté de réalisme. Il répète plusieurs fois les mêmes tableaux, en peignant les scènes du quotidien, la toilette, ou l’habillage des danseuses. Chaque pose se décline en pastel, dessin au fusain, sculpture. C’est très beau, il y a beaucoup beaucoup de choses, c’est pourquoi j’y retournerai une deuxième fois
mais sous le soleil cette fois !
J’ai ensuite fait un petit tour à la galerie des Impressionnistes, pour revoir les Degas consacrés à la danse. Mon tableau préféré reste Danseuses. J’aime la lumière que les tutus blancs donnent au tableau, ainsi que les différentes matières qui existent dans le tableau. Un petit tour au rez-de-chaussée pour revoir la maquette de Garnier, ainsi que la danse de Carpeaux.
Pour vous balader dans le musée d’Orsay, c’est sur Google Art Project.
Mercredi direction le Grand Palais, j’avais des laissez passer (oui vous allez penser que je suis une obsessionnelle des files d’attentes ! ) pour l’exposition Beauté animale et espèrait que l’expo Newton ne soit pas trop surchargée pour pouvoir y entrer.
La première exposition fut plus intéressante qu’elle n’y parait. On découvre toutes sortes de représentations animales. Le parcours de l’exposition est très bien pensé. Représentations anatomiques, illustrations de livres, observations scientifiques, puis à travers les toiles, on observe les modifications génétiques que l’homme a apporté à l’animal. L’exemple le plus flangrant est bien sûr celui des chats et des chiens avec les naissances des races au XIXème siècle. Le sperceptions des animaux, le chat était symbole de vice et d’enfer, il n’est devenu que très tard (en Europe en tous cas), un objet de contemplation et de beauté. Les races de chiens à la mode ont aussi beaucoup changé. Parmi mes coups de coeur, le chat de Giacometti et le caniche de Koons. Il
manque à mon goût le caniche de Blazy ! On entre ensuite, dans une section avec les animaux qui nous font peur. Les trouve-t-on laids? On leur associe des qualités morales. Perchée au plafond, je reste les yeux grands ouverts devant une chauve-souris de César. J’ai aussi bien aimé les insectes en bronze poli. On rencontre tous les animaux craints ; rats, araignées, insectes. Le superbe ours polaire de Pompon a droit à son espace. Grrr la sculpture, c’est frustrant j’ai toujours envie de toucher.
Direction ensuite l’expo Newton, où il n’y a pas d’attente. Alors là, c’est sublime. Le prix me freine mais j’y retournerai bien ! Une belle rétrospective, avec des photos de
mode faite pour ELLE dans les années 70, avec des superbes robes Courrèges. Des centaines de photos faites pour Vogue. Les grands nus sont mon coup de coeur numéro 1. Comme quoi, on peut vraiment habiller une femme juste avec des chaussures ! Sublime. Les deux portraits de Saint Laurent sont captivants, le regard du couturier vous accroche et vous avez du mal à vous en détacher. La dernière pièce montre les photos des gens « célèbres ». Parmi les plus belles, on notera Jean-Marie Le Pen et ses deux dobermans, Mme Claude, Isabelle Huppert, et Charlotte Rampling. Autre photo
qui m’a marquée, on voit des jambes de dos, perchées sur de superbes escarpins, avec des bas couture. La femme est adossée à un muret qui n’est pas droit. Très graphique, j’ai adoré. Les petites phrases de Newton inscrites partout sur les murs vous font sourire. Très belle expo à ne pas manquer !
Hier soir, direction Garnier pour voir la séance de travail de L’Histoire de
Manon. Je croise H*** dans les couloirs de Garnier qui va faire le script pendant la répétition. Puis je rejoins Aropiens et Aropiennes et là c’est parti pour 10 minutes de
sermon par Ch*** qui infantilise tous les membres de l’association. Je suis jeune et passe encore les réflexions sur le téléphone portable « Ah non mais maintenant les gens ne savent plus se passer de leur téléphone ». Bienvenue au XXI ème siècle madame. Restez chez vous, si toute cette technologie vous écoeure. Mais alors ensuite, « On ne mange pas dans la salle, on ne met pas ses pieds sur les sièges ». Sérieusement ? A croire que les membres de l’Arop sont des sauvages qui abîment l’Opéra qui nuisent à son image. Allons, allons, soyons sérieux. « Et on ne fait pas de photos et on ne publie rien sur internet ». Wahou, alors là on tombe bas. Les photos, ok, normal. Le reste… Alors attention chut, c’était un ballet très secret, une répétition très secrète… Et on ne dira rien. Vous remarquerez que pour ma discrétion ce commentaire de répétition est noyé au milieu de mes sorties de la semaine. Alors attention, ceci est un commentaire de répétition. J’ai passé un très beau moment, malgré la réorchestration de la musique à laquelle j’adhère peu (oui oui c’étiat une répétition, j’apprécierai mieux lors d’une représentation). Les pas de deux dans la chambre de Des Grieux sont les moments les plus beaux. On a eu la chance de voir la distribution Aurélie Dupont – Josua Hoffalt – Jérémie Bélingard – Muriel Zusperreguy – Aurélien Houette. Mention spéciale à Jérémie Bélingard qui m’a régalée au deuxième acte ! Voilà je n’en dirai pas plus allant voir le spectacle quatre fois j’aurai plein de détails à vous donner.
Aujourd’hui direction le Louvre pour voir la Sainte-Anne de Léonard de Vinci ! Bonne fin de semaine !