Ballet de l’Opéra de Paris

Concours de promotion hommes 2016

Les 4 et 5 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé d’Aurélie Dupont (directrice de la danse), Clotilde Vayer (Maître de ballet associé à la direction de la Danse), Ghislaine Thesmar (Danseuse étoile et pédagogue), Ana Lagune (Danseuse, chorégraphe et pédagogue), Fabrice Bourgeois (maître de ballet – suppléant), Amandine Albisson (danseuse étoile), Josua Hoffalt (danseur étoile), Charline Giezendanner (sujet), Aurélia Bellet (sujet), Alexandre Labrot  (quadrille). Retour sur le concours hommes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel.

  • Quadrilles Hommes 10h

2 postes de coryphées à pourvoir. Classement :

  1. Francesco Mura, promu
  2. Thomas Docquir, promu
  3. Axel Magliano
  4. Chung-Win Lam
  5. Simon Le Borgne
  6. Isaac Lopes Gomes

Variation imposée : Don Quichotte, Basilio, 2ème variation de l’acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.

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Les variations libres des candidats 

Jean-Baptiste Chavignier : Tchaikovski, pas de deux, George Balanchine
Cyril Chokroun : Grand Pas Classique, Victor Gsovsky
Antonio Conforti : Manfred, Rudolf Noureev
Thomas Docquir : Suite en blanc, la Mazurka, Serge Lifar
Julien Guillemard : Giselle, acte I, variation d’Hilarion, Mats Ek
Chun-Wing LamLa Belle au bois dormant, troisième variation du Prince de l’acte II, Rudolf Noureev
Simon Le Borgne : Le rire de la lyre, José Montalvo
Isaac Lopes Gomes : Le Lac des cygnes, variation lente de Siegfried, Rudolf Noureev
Axel Mogliano : La Bayadère, Solor Acte II, Rudolf Noureev
Antonin Monié : Pas./Parts, William Forsythe
Francesco Mura : Esmeralda, Variation du pas de deux, Marius Petipa.

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Mes impressions : La variation imposée était particulièrement difficile avec des assemblés qui ont causé bien des déséquilibres aux candidats. Les réceptions étaient délicates. Néanmoins, la force de cette classe c’est sa grande énergie, sa volonté d’être en scène seul et de ce côté-là, les candidats ont été excellents. Je ne connais pas eu peu tous ces jeunes danseurs, le concours est pour cela génial, car il nous permet de les découvrir un peu plus.
Parmi eux, j’ai été particulièrement sensible aux personnalités de Simon Le Borgne et Julien Guillemard. J’avais déjà été frappée par le charisme du premier dans Les applaudissements ne se mangent pas et là, seul en scène, il confirme une forte présence qui ne manque pas d’une belle technique. Il a de très belles lignes, et ses assemblés étaient plutôt réussis. Quant à Julien Guillemard, j’ai trouvé son Hilarion très intéressant. Dommage qu’il ait raté son tour final dans la variation imposée car je l’avais trouvé à la hauteur de la tâche.
Thomas Docquir danse assez grand et cela lui permet de présenter une variation imposée plutôt propre. Dans sa libre, il confirme ses belles qualités techniques. A ce jeu-là, il y en a un qui impressionne, c’est Chun-Wing Lam. C’est un danseur très appliqué. Il n’aurait pas fait pâle impression si il avait dansé sa libre avec les coryphées. Francesco Mura montre beaucoup de détermination et lui aussi, est un de ceux à qui la variation imposée pose le moins de difficulté.

  • Coryphées hommes 11h30

1 poste de sujet à pourvoir. Classement :

  1. Paul Marque, promu
  2. Pablo Legasa
  3. Antoine Kirscher
  4. Mathieu Contat
  5. Yvon Demol
  6. Mickaël Lafon

Variation imposéeLa Belle au bois dormant, troisième variation du Prince de l’acte II, Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa.

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Variations libres des candidats

Matthieu Botto : Sept danses grecques, Maurice Béjart
Mathieu ContatLa Bayadère, Solor Acte II, Rudolf Noureev
Yvon Demol : Appartement, Séquence de la télévision, Mats Ek
Antoine Kirscher : Etudes, Mazurka, Harald Lander
Mickaël Lafon : MC 14/22, Angelin Preljocaj
Pablo LegasaDon Quichotte, Basilio, 1ère variation de l’acte I, Rudolf Noureev
Paul Marque : Marco Spada, Acte II, Pierre Lacotte

Mes impressions :  Hugo Vigliotti était blessé, vous imaginez ma déception ! Lui qui nous fait toujours de si beaux concours et puis, il serait temps qu’il devienne sujet. Passé ma déception, c’est juste 7 danseurs qui se sont présentés au concours. Peu, en somme. Là aussi, une imposée pas facile : Aurélie Dupont a fait le choix du 100% Noureev, donc des variations difficiles, qui permettent de voir tout de suite, qui s’en sort et peu monter.
Techniquement, Paul Marque a dominé sa classe. Un prince impeccable, suivi d’un Marco Spada, très maîtrisé. Il continue sur sa lancée de Varna, il est très en forme et le démontre encore une fois. Rien à dire sur cette promotion très logique. J’ai personnellement un petit faible pour Pablo Legasa, qui a une belle prestance en scène et des arabesques infinies. Mention spéciale à Mickaël Lafon qui a offert un très beau moment de danse au milieu du stress du concours.

  • Sujets hommes 13h45 

1 poste de premier danseur. Classement :

  1. Germain Louvet, promu
  2. Marc Moreau
  3. Jérémy-Loup Quer
  4. Fabien Revillion
  5. Yann Chailloux
  6. Sébastien Bertaud

Variation imposée : La Belle au bois dormant, variation lente du Prince, acte II, Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa.

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 Variations libres des candidats 

Jérémy-Loup Quer : Carmen, variation de Don José, Roland Petit
Fabien Revillion : Etudes, Mazurka, Harald Lander
Daniel Stokes : Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Sébastien Bertaud :  Push comes to shoves, Twyla Tharp
Yann Chailloux : Dances at the Gathering, 1ère variation de l’homme en brun, Jerome Robbins
Germain LouvetEtudes, Mazurka, Harald Lander
Allister Madin : Speaking in Tongues, Paul Taylor
Marc MoreauDances at the Gathering, 1ère variation de l’homme en brun, Jerome Robbins

Mes impressions : Au défilé, j’étais surprise de voir Germain Louvet sur la ligne des sujets. N’ayant pas vu cette classe l’année dernière, je n’avais pas enregistré l’information que Germain Louvet était encire sujet. Rien d’étonnant à ce qu’il soit promu : il brille dans tous ses rôles depuis l’année dernière. Son Roméo était fascinant, dans Forsythe, il était remarquable aux côtés de Ludmila Pagliero. Je ne doute pas qu’il sera un Siegfried parfait. Il signe un concours impeccable, résistant à la difficile variation lente du prince de La Belle. Sa Mazurka renforçait sa virtuosité technique et son approche artistique de la danse classique. C’est là aussi une belle promotion.
Les danseurs ont survécu à la variation du prince… le public aussi ! J’ai particulièrement aimé le concours de Daniel Stokes, que j’ai trouvé très romantique, teinté d’une forme de mélancolie. Sébastien Bertaud a apporté un grain de folie au milieu de tous ces princes.

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Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté et la grandeur de cette compagnie !

Aurélie Dupont deviendra directrice du Ballet de l’Opéra de Paris

La conférence de presse n’avait même pas commencé, mais les danseurs savaient déjà. Aurélie Dupont remplacera Benjamin Millepied à la direction de la danse en septembre prochain. Elle avait refusé d’être directrice associée (laissant la place à Benjamin Pech) il y a quelques mois, la voilà promue directrice. Alors que la sphère des balletomanes attendait le retour d’un Le Riche ou d’un Legris, c’est donc une femme qui prendra la tête de la compagnie. Retour à la tradition avec quelqu’un 100% maison.

Aurélie Dupont Agathe Poupney

Aurélie Dupont, dans Mlle Julie

Benjamin Millepied quitte l’Opéra de Paris

Tout comme son arrivée à la tête du ballet en avait surpris plus d’un, son départ fut tout aussi fulgurant. Une dépêche dans Paris Match, puis une autre sur France Info. Les danseurs du ballet ne semblaient pas informés. La générale de sa nouvelle création, La Nuit s’achève,  a lieu demain soir. La présentation de la nouvelle saison la semaine prochaine. Il se chuchote même qu’il ne sera pas là.

Benjamin Millepied

On sait que la tâche administrative était lourde. Il voulait comme il le répétait « dépoussiérer » l’Opéra de Paris, « le paquebot ». Ce qu’on voyait dans Relève, c’était surtout un chorégraphe qui avait envie de faire émerger sa génération d’étoiles. Le problème c’est que le ballet de l’Opéra de Paris, c’est 154 danseurs, pas 25. Alors certains se sont légèrement sentis comme mis de côté. Et puis, ça et là, des remarques pas toujours habiles, comme le corps de ballet qui fait « papier peint ». Joli papier peint dans Bayadère. On entendait les rumeurs, les crispations. Pas facile de diriger un « paquebot ».

Cela ne doit pas être facile de débarquer à l’Opéra de Paris. 154 danseurs, qui se connaissent depuis l’enfance. Des codes très établis. Un public capricieux. Un an et demi, c’est peut être trop peu pour adopter la compagnie. Il aurait fallu un peu plus de persévérance, d’observation. Prendre le temps de voir la compagnie dans sa richesse, dans sa diversité, plutôt que de pointer dans les médias tous les points qui n’allaient pas.

Millepied fut le roi de la communication : ultra-connecté, postant à tout va sur Instagram, il est sûr qu’avec lui, le public 2.0. avait accès comme jamais auparavant à l’Opéra de Paris. C’était aussi un formidable atout pour lever des fonds pour l’AROP et l’Opéra de Paris.

On attend avec impatience la conférence de presse qui aura lieu jeudi 4 février à 15h. Puis, bien entendu, il s’agira de savoir, qui reprendra le poste. Affaire à suivre…

Relève

Voilà un titre prometteur pour ce nouveau documentaire que l’on vient de voir sur Canal plus ce soir. Après un live-tweet enflammé de la balleto-twittosphère, voici le moment d’en écrire une petite synthèse. Mais pour cela, il faut donc répondre à la question : c’est qui, la relève ?

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La relève c’est d’abord, puisque c’est présenté ainsi dans le documentaire, Benjamin Millepied. Jeune directeur de la danse, fraîchement arrivé dans ce « paquebot » comme il se plaît à l’appeler avec son directeur Stéphane Lissner, Benjamin Millepied est un personnage enthousiaste, débordant d’énergie, qui veut tout changer à l’Opéra. Cela commence par les sols dont la dureté le choque, puis la médecine, il faut bien le dire quasi inexistante à l’Opéra de Paris. Il bouleverse les codes, a envie de créer un ballet avec des jeunes. Il veut découvrir sa génération, celle qui représentera le style de danse qu’il défend. Pour Millepied, tout commence par la musique. On le voit en studio, écouter la musique au casque pour ne se concentrer que sur cela. Il commence à esquisser quelques pas. La musique a une place centrale : on le voit souvent avec le brillant Maxime Pascal à qui il a confié la direction d’orchestre. Peu à peu, les grandes lignes viennent. Des passages sont mieux pour des groupes, d’autres que pour les filles, d’autres pour un pas de deux. Millepied introduit sa nouvelle équipe : Jannie Taylor, Sébastien Marcovici (qui n’est pas inconnu des danseurs car il a fait l’école).

La relève c’est avant tout cette jeunesse, ce groupe de 16 danseurs. Cette fameuse « génération Millepied » que l’on a vue dans tous les magazines. Léonore Baulac, Axel Ibot, Letizia Galloni, Hugo Marchand… Ces danseurs sont jeunes, fabuleux et regorgent de talent. Benjamin Millepied sait les repérer, les faire émerger. Il les met en valeur, ne cesse de les féliciter, les chouchoute pour qu’ils ne se blessent pas. Il les regarde avec une émotion non feinte lors de la première et laisse simplement un « wahou » sortir de sa bouche. Il leur promet un destin d’étoile en les faisant monter au concours de promotion.

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Du point de vue de la réalisation, le documentaire offre de jolis moments de répétition, quoiqu’un peu rapides à mon goût (et pas toujours bien cadrés… mais pourquoi donc couper les extrémités…). Les ralentis sont un peu clichés, on s’en passerait aisément. Le film est rythmé par les jours restants à Millepied pour finir sa création, comme pour créer un suspens. On se croirait dans un film politique, vous savez ce genre de film sur les campagnes des candidats à la présidentielle. Cela dit, Millepied est presque en campagne. Il veut mener une révolution à l’Opéra : caster les jeunes, mettre en avant la diversité, imposer son style. De belles promesses de campagne en somme. Les chorégraphes contemporains ont toujours casté. Pina Bausch a bien entendu choisi ses danseurs pour donner son précieux Sacre et Orphée & Eurydice. Les pièces contemporaines sont ainsi prisées car elles permettent de voir des talents qu’on connaît moins qu’avec les pièces plus classiques. Quant au débat sur la diversité… vaste débat, si complexe. D’abord, il y a des danseurs d’origines diverses dans le ballet. Jean-Marie Didière, Raphaëlle Delaunay, Eric Vu-An ou Charles Jude ont bien existé, dansé des premiers rôles. Qui sont les élèves qui entrent à l’école de danse ? Des élèves blancs, en majorité, issus de classes sociales élevées. C’est peut-être par là qu’il faut commencer si on souhaite changer le visage de l’Opéra de Paris. L’école de danse en prend pour son grade par de minces remarques, mais assez acerbes. Le style Millepied ? Un néo-classique, fortement inspiré par Balanchine et Robbins. Ce sera au public de juger si il aime ce style ou non.

Le documentaire nous laisse un peu sur notre faim. Est-ce un documentaire sur le processus de création ? On n’apprend pas grand chose sur le travail de chorégraphe de Millepied (écrit-il avant, fait-il des workshop, travaille-t-il l’improvisation sur des thèmes?) mis à part l’utilisation de son smartphone. Est-ce un portrait de ces 16 danseurs ? En quelque sorte, même si finalement, ils sont presque absents. Au milieu du documentaire, on leur laisse enfin la parole, c’est une vraie respiration dans le rythme effréné de Millepied. Que dire du reste de la compagnie ? Rien visiblement, mais on ne peut pas tout traiter dans un film. Ceci-dit, cette absence flagrante pose une vraie question sur la façon dont Millepied gère sa troupe.  Relève c’est avant tout un portrait de Benjamin Millepied. Ce qui reste en suspens, c’est comment parviendra-t-il à faire sa révolution ? Clear, Loud, Bright, Forward n’est qu’une étape. La suite reste à écrire.

 

Concours de promotion femmes 2015

Les 3 et 6 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Benjamin Pech (Danseur étoile, et collaborateur artistique du Directeur de la Danse), Yuri Fateyev (Directeur du Ballet du Théâtre Mariinski), Noëlla Pontois (Danseuse étoile et pédagogue), Lionel Delanoë (maître de ballet – suppléant), Laura Hecquet (danseuse étoile), Ludmila Pagliero (danseuse étoile), Lucie Clément (sujet), Sabrina Mallem (sujet), Alexis Renaud  (sujet) Murielle Zusperreguy (première danseuse- suppléante). Retour sur le concours femmes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 10h30

Nombre de postes à pourvoir : 5

Classement :

1. Roxane Stojanov
2. Katherine Higgins
3. Sophie Mayoux
4. Leïla Dilhac
5. Alice Catonnet
6. Julia Cogan

Variation imposée : Grand pas classique, Victor Gsovsky.  En vidéo, clic 

Variations libres
Lucie Mateci, Arepo, Maurice Béjart
Sophie Mayoux, Who’s Care ? , George Balanchine
Caroline Osmont, Delibes Suites, José Martinez
Sofia Rosolini, La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Roxane Stojanov, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Alice Catonnet, The Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins
Ambre Chiarcosso, Suite en Blanc, La Sérénade, Serge Lifar
Julia Cogan, Emeraudes, Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Camille de Bellefon, L’histoire de Manon, Acte II, variation de Manon, Kenneth MacMillan
Leïla Dilhac, Emeraudes, Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Eugénie Drion, Suite en Blanc, La Cigarette, Serge Lifar
Claire Gandolfi, Coppélia, Acte II, variation de Swanilda, danse espagnole, Patrice Bart
Marion Gautier de Charnacé, Don Quichotte, Acte II, variation de la Vision/variation de Dulcinée, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Clémence Gross, Notre Dame de Paris, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Katherine Higgins, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Awa Joannais, Carmen, Variation de la Taverne, Roland Petit
Amélie Joannidès, La Nuit de Walpurgis, Variation de Cléopâtre, George Balanchine
Héloïse Jocqueviel, Apollon, Variation de Polymnie, George Balanchine

Mes impressions : 18 jeunes femmes ont présenté le concours cette année. La variation imposée était d’un niveau assez difficile, avec notamment une diagonale de développés en 4ème qui a crispé les candidates. Néanmoins, j’ai trouvé le niveau plutôt bon, avec un bel enthousiasme chez toutes les candidates. Le concours permet de découvrir les  jeunes talents. De ce côté là, Mlles Gautier de Charnacé et Jocqueviel sont absolument délicieuses. Elles sont encore un peu scolaires, mais on découvre deux jeunes femmes qui ont un joli potentiel. Pour tirer son épingle du jeu, il fallait relâcher le haut du buste, fortement sollicité dans cette fameuse diagonale et garder du mordant jusqu’au bout de la variation, somme toute assez longue. Il y a celles qui ont déjà une forte présence en scène comme Sophie Mayoux, dont le sourire pétillant la porte. Elle est allé au concours comme à la scène et elle danse (et cela se voit !). Roxane Stojanov est très musicale tout comme Leïla Dilhac qui met des nuances dans sa danse. Si je reconnais le talent technique de Mlle Higgins, je suis ne pas très sensible à son interprétation et je passe à côté de cette danseuse. Amélie Joannidès était pour moi au dessus du lot et je ne comprends pas qu’elle ne soit pas classée. Elle propose une danse élégante et raffinée avec une joie d’être en scène qui se lit jusqu’au bout de ses doigts. Awa Joannais est encore un brin trop timide, c’est dommage car quelle danseuse ! Elle a de très belles lignes et un port de tête très joli. Ambre Chiarcosso a elle aussi une belle présence tout comme Claire Gandolfi.

Après 18 variations identiques, les variations libres sont les bienvenues ! Cette année la mode était à Robbins/Balanchine (on se demande pourquoi!). Dans le genre, j’ai adoré Sophie Mayoux, petite bombe sur scène, pleine d’énergie. Julia Cogan campe aussi une élégante émeraude, tout comme Leïla Dilhac qui avait elle aussi choisi Joyaux. J’ai trouvé Alice Catonnet un peu trop prise par le stress, mais on lisait tout de même ses qualités à travers la variation de Robbins. Quant à Roxane Stojanov, elle occupe l’espace avec brillo. Pour devenir coryphée, il fallait donc choisir Robbins ou Balanchine, c’était le choix gagnant. Eugénie Drion montre un joli potentiel, notamment une superbe petite batterie. Camille de Bellefon propose une interprétation de Manon qui ne me convainc pas malgré une technique impeccable. Encore une fois, j’ai trouvé Amélie Joannidès brillante et je ne comprends pas qu’elle ne soit pas classée. Le concours a ses raisons que le spectateur ignore…

  • Coryphées 12h40

Nombre de postes : 4

Classement :

1. Marion Barbeau
2. Ida Viikinkoski

3. Fanny Gorse
4. Lydie Vareilhes
5. Letizia Galloni
6. Aubane Philbert

Variation imposée : Raymonda, Acte I, variation « Pizzicati », Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.

Variations libres :

Laurène Lévy, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Aubane Philbert,In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Charlotte Ranson, Don Quichotte, Acte I, 1ère variation de Kitri, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Lydie Vareilhes, Dances at the gathering, la danseuse en vert, Jerome Robbins
Ida Viikinkoski, Diane et Actéon, Agrippine Vaganova
Marion Barbeau, La Belle au bois dormant, Variation de la vision, Rosella Hightower
Laure-Adélaïde Boucaud, Le Sacre du Printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Letizia Galloni,La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Fanny Gorse, Tchaïkovski pas de deux, George Balanchine
Emilie Hasboun, Dances at the gathering, la danseuse en vert, Jerome Robbins
Juliette Hilaire, L’histoire de Manon, Acte II, variation de Manon, Kenneth MacMillan

Mes impressions : J’aime beaucoup cette classe. Je trouve qu’il y a beaucoup de personnalités et de nombreuses filles talentueuses. La variation imposée a été dans l’ensemble bien dansée, le passage délicat était le tour terminé en 4ème sur pointes. L’arrêt doit être net pour être bien musical et accentué. J’ai adoré Laurène Lévy, toujours aussi minutieuse dans sa technique comme dans l’interprétation. Une grande incompréhension qu’elle ne soit pas classée. Pour moi, elle n’a rien à faire dans la classe des coryphées. Lydie Vareilhes est lumineuse et divinement gracieuse. Marion Barbeau est très légère et très appliquée. On sent que Letizia Galloni et elle est assez impressionnante. Fanny Gorse arrive sur scène elle aussi avec beaucoup d’aplomb et elle campe une Raymonda superbe.

Là encore Robbins/Balanchine a porté chance aux candidates. Lydie Vareilhes est très belle dans sa danseuse en vert. Elle fait une proposition vraiment intéressante, notamment dans les ports de bras. Fanny Gorse s’éclate en scène, elle danse avec une telle joie qu’on ne peut être que porté par ce côté pétillant. Laurène Lévy était pour moi la plus jolie de la classe avec son Robbins mais visiblement, ce qu’elle a proposé n’a pas convaincu le jury. Dur pour une danseuse qui mérite de se lancer dans autre chose que le corps de ballet. Letizia Galloni fut une très belle Nikiya. J’ai toujours un peu de mal à juger cette variation en concours. Techniquement c’était impeccable, son interprétation était juste ; elle passe à côté du poste, c’est vraiment dommage, car elle a des choses à dire en scène. Marion Barbeau montre une technique très solide, tout comme Ida Viikinkoski, cette dernière me touchant moins que la première. Aubane Philbert se lâche complètement dans In the Middle et cela fait plaisir, elle qui semble parfois si stressée par l’exercice, alors qu’en scène elle est lumineuse.

  • Sujets 15h00

Nombre de poste à pourvoir : 2

Est promue :

  1. Hannah O’Neill
  2. Léonore Baulac
  3. Sae Eun Park
  4. Héloïse Bourdon
  5. Charline Giezendanner
  6. Eléonore Guérineau

Variation imposéeThe Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins

Léonore Baulac et Hannah O'Neill

Variations libres :

Hannah O’Neill, Raymonda, Acte III, variation de Raymonda, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Sae Eun Park, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Sylvia Saint-Martin, Tchaïkovski pas de deux, George Balanchine
Léonore Baulac, Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Héloïse Bourdon,Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Marine Ganio, Vaslaw, John Neumeier
Charline Giezendanner, Roméo et Juliette, Acte I, variation de Juliette, Rudolf Noureev
Eleonore Guérineau, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar

 Mes impressions : Peu de filles, mais beaucoup de talents. D’abord bravo à Mlles Saint-Martin et Charline Giezendanner qui viennent de reprendre la danse, pour des raisons différentes. Avant le concours, on aurait pu donner le résultat. On avait envie que le concours permette de rebattre les cartes, notamment pour Héloïse Bourdon qui fait tous les ans de très beaux concours, qui a brillé l’an passé dans Le Lac, qui est très attendue par le public sur ses prochaines dates.

Si vous n’aimez pas Robbins, et bien le concours pouvait commencer à être pénible. La classe des sujets montre de belles propositions dans la variation imposée. J’ai trouvé Sae Eun Park brillante. Légère, gracieuse, pleine de délicatesse. Héloïse Bourdon est aussi dans cette même énergie. Léonore Baulac est comme à son habitude absolument charmante. Hannah o’Neill est toujours aussi impressionnante, malheureusement je reste insensible à ses qualités. Eléonore Guérineau est la surprise de la série. Elle signe une variation impeccable, avec beaucoup de présence et de personnalité.

Les variations libres devaient permettre de départager les 8 filles. Sae Eun Park est pour moi très au-dessus du lot. J’ai été émue par sa variation, et ce fut le seul moment d’émotion du concours. Héloïse Bourdon propose une autre interprétation, tout aussi intéressante. C’est une superbe ballerine. Hannah O’Neill est excellente techniquement, mais en fait un peu trop à mon goût dans l’interprétation. Dans ma tête, je me mets à superposer Guillem et Pontois. Je perds le fil de sa proposition. Léonore Baulac est délicieuse, mais un peu en-dessous de ce qu’elle fait d’habitude. A mon sens, elle est un peu moins présente que d’autres danseuses. Eléonore Guérineau est géniale dans Les Mirages. Cette variation c’est quitte ou double. Soit c’est captivant soit c’est ennuyeux. Et là c’était hypnotisant !

 

concours-promotion-2015_Leonore-Baulac_Other-Dances

 

BRAVO À TOUTES LES ARTISTES ET FÉLICITATIONS AUX PROMUES !!