Axel Ibot

La belle au bois dormant, Ludmila Pagliero Josua Hoffalt

La belle au bois dormant de Rudolf Noureev est à l’affiche de l’Opéra de Paris depuis le 4 décembre et jusqu’au 4 janvier 2013. Ballet fleuve de 3h10, les étoiles se succèdent sur la scène pour assurer toutes les représentations. Ce conte bien connu, est une féerie sur scène qui saura contenter grands et petits. Retour sur la représentation du 10 décembre 2013 assurée pour le couple star par Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt.

Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt

J’adore la danse classique. Elle m’émeut, elle me touche, elle me fait rêver. Mais je n’aime pas la Belle au bois dormant. Voilà un moment ceci dit qu’on ne l’avait pas vu à l’Opéra, il fallait donc que je persévère un peu. Je vous le dis tout de suite, je n’aime toujours pas La Belle au bois dormant. Et je n’aime pas l’Opéra Bastille ! On est loin, on ne voit rien. Quand il y a autant de petits détails que dans ce ballet, la frustration opère vite.

Ce sera donc une chronique courte, je vous épargne d’un compte-rendu qui serait aussi long que ce ballet. L’émotion n’était pas là pour moi. Je n’aime pas ces décors chargés, ces tutus clinquants, ces perruques (celle des garçons au premier acte on failli me provoquer un fou rire…) ce livret qui est un peu étrange tout de même et des détours chorégraphiques, avec une pantomime bien moins délicate que celle du Lac par exemple. Voilà, peut être ne suis-je pas sensible à ce conte de fée qui endort les jeunes filles pendant leur puberté…

En revanche, on dira comme Pierre Lacotte, que Ludmila Pagliero était « ludmilesque ». Elle montre une belle technique doublée une jolie interprétation de cette jeune princesse. Elle mange la scène avec une assurance sans pareille. Son partenaire Josua Hoffalt était lui aussi très en forme. Il livre de belles variations, il a tout d’un prince et c’est un excellent partenaire. Sa légèreté habituelle est un vent de bonheur ; son aisance n’est plus à démontrer.

Les fées

Parmi les fées du prologue on notera la pétillance de Charline Giezendanner, même cela commence à devenir agaçant de la voir toujours dans ce type de rôle, je suis sûre qu’elle serait brillante dans la fée lilas ou la fée blanche. Fanny Gorse est parfaite en fée violente. Lydie Vareihles et Léonore Baulac sont épatantes. Valentine Colasante est très solide techniquement. La production est très belle, le corps de ballet est très en place.

Au troisième acte, j’ai beaucoup apprécié la prestation d’Aurélia Bellet, qui est décidément une danseuse qu’on ne pas rater sur scène. Son diamant était étincelant tant par l’interprétation que par la solidité technique. Eve Grinsztajn et Axel Ibot forme un joli couple d’oiseaux. Eve illumine et la finesse de sa danse est toujours un plaisir pour les yeux. Le couple de chats est un succès ; Aubane Philbert et Daniel Stokes y sont excellents.

Si vous aimez ce genre de gros chou à la crème allez-y parce que c’est vrai que c’est bon, parce que c’est bien dansé, que le corps de ballet est très en place, que les rôles de solistes sont intéressants et qu’ils changent beaucoup sur toute la série, ce qui va permettre au public de découvrir de nombreux danseurs talentueux. Si comme moi trop de sucre tue le sucre, une soirée est amplement suffisante !

A voir, La belle au bois dormant sur France 3 à 22h40, clic
La belle au bois dormant est en direct au cinéma le 16 décembre, plus d’infos, clic
Plus d’infos et réservations pour La Belle au bois dormant, clic

Les photos sont de  © Sébastien Mathé / ONP.

Extrait vidéo, retour sur quelques années en arrière…

Concours interne ONP 2013 hommes

Mercredi 6 septembre avait lieu le concours hommes interne de l’Opéra de Paris. Le jury était composé de Brigitte Lefèvre, Laurent Hilaire, Clotilde Vayer, Benjamin Millepied, John Neumeier, Lionel Delanöé (suppléant), Eleonora Abbagnato, Josua Hoffalt, Alessio Carbone, Lucie Clément, Pascal Aubin et Benjamin Pech (suppléant).  Je n’ai pas assisté aux quadrilles et aux coryphées. Vous ne lirez mes impressions que pour les sujets. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles

Variation imposée : La Belle au bois dormant, acte 3, Pas de cinq des pierres précieuses. Noureev. Préparée avec Jean-Guillaume Bart. En vidéo, clic (à 2’40)

Nombres de postes à pourvoir : 2

Résultats :

1. Hugo Marchand, promu
2. Germain Louvet, promu
3. Cyril Chokroun
4. Florent Mélac
5. Antonin Conforti
6. Antonin Monié

Germain Louvet, Paquita, Acte II, Grand Pas, variation de Lucien, Pierre Lacotte
Hugo Marchand, Tchaikovski – Pas de deux, George Balanchine
Florent Melac, Le Lac des Cygnes, acte III, variation de Siegfried, Rudolph Noureev
Antonin Monié, Tchaikovski – Pas de deux, George Balanchine
Cyril Chokroun, Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Antonio Conforti, Roméo et Juliette, acte I, variation de Roméo, Rudolph Noureev
Takeru Coste, Raymonda, Acte II, 2ème variation d’Abderam, Rudolph Noureev

  • Coryphées

Variation imposée : Paquita, grand pas, variation de Lucien. Chorégraphie Pierre Lacotte. Préparée avec Laurent Novis. En vidéo, clic (à 1′)

Nombre de postes à pourvoir : 2

Résultats :

1. Axel Ibot, promu
2. Sébastien Bertaud, promu
3. Alexandre Gasse
4. Adrien Couvez
5. Maxime Thomas
6. Hugo Vigliotti

Yvon Demol, Notre-Dame de Paris, variation de Frollo, Roland Petit
Grégory Dominiak, Appartement, variation de la télévision, Mats Ek
Alexandre Gasse, L’arlésienne, dernière variation de Frédéri, Roland Petit
Axel Ibot, Dance at a Gathering 1ère variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Mickaël Lafon, La Bayadère, Acte II, variation de Solor, Rudolph Noureev
Jérémy-Loup Quer, La Bayadère, Acte II, variation de Solor, Rudolph Noureev
Maxime Thomas, Dance at a Gathering 2e variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Hugo Vigliotti, Le Rire de la lyre, José Montalvo
Sébastien Bertaud, Push comes to shove, Twyla Tharp
Matthieu Botto, Le Lac des Cygnes, acte III, variation de Rothbart, Rudolph Noureev
Adrien Couvez, Push comes to shove, Twyla Tharp

  • Sujets

Variation imposée : Giselle, acte II variation d’Albrecht, Coralli & Perrot. Préparée avec Andrey Klemm. En vidéo, clic

Nombre de poste à pourvoir : 2

Résultats :

1. Pierre-Arthur Raveau, promu
2. François Alu, promu
3. Fabien Révillion
4. Marc Moreau
5. Daniel Stokes
6. Florimond Lorieux

Florimond Lorieux, Dance at a Gathering 1ère variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Allister Madin, Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Julien Meyzindi, La maison de Bernarda, Mats Ek
Marc Moreau, Arepo, Maurice Béjart
Pierre-Arthur Raveau, Marco Spada, acte II, variation de Marco Spada, Pierre Lacotte
Fabien Révillion, Donizetti Pas de deux, Manuel Legris
Daniel Stokes, Notre-Dame de Paris, variation de Frollo, Roland Petit
François Alu, Le Fantôme de l’Opéra, Acte I, variation du fantôme, Roland Petit
Yannick Bittencourt, Suite en blanc, Marzurka, Serge Lifar

Francois-Alu_Etudes_Mazurka

Mes impressions : La variation imposée demandait une belle maîtrise technique, notamment en matière d’entrechats et de tours bien maîtrisés. On attendait de belles arrivées en 5ème position. Des danseurs se sont donc distingués par une maîtrise impeccable. François Alu signe encore une très beau concours dès cette première variation. Tout lui semble toujours aussi aisé. Pierre-Arthur Raveau montre lui aussi une très grande technique doublé d’une interprétation où on le sentait très investi. Fabien Révillion n’est pas en reste, avec des réceptions très silencieuses, bien en 5ème. On remarque aussi les beaux entrechats de Marc Moreau, le ballon d’Allister Madin, les suspensions de Julien Meyzindi, les lignes et le romantisme de Florimond Lorieux.

Les variations imposées permettaient de montrer la couleur artistique de chacun. Gros coup de cœur pour le Fantôme de l’Opéra de François Alu, qui montre une fois de plus son talent, non seulement technique, mais d’interprète. Fabien Révillion est particulièrement charmant et bondissant dans son Donizetti-Pas de deux. Il montre une belle énergie et il est très convaincant. Pierre-Arthur Raveau montre de nouveau une belle technique dans son Marco Spada et déploie toute son énergie dans ce personnage de noble bandit. Daniel Stokes propose un Frollo qui manque un peu de perversion, mais qui ne démérite pas pour autant. Marc Moreau s’attaque à la variation difficile d’AREPO et s’en sort bien, même si je reste sur ma réserve sur le style proposé. On a en tous les cas la sensation d’assister à un très joli concours. J’avais une petite préférence pour le style de Révillion, j’espère qu’on le verra bientôt dans des rôles plus importants.

A la sortie des artistes, François Alu est applaudi par le public, qui semble touché par ce geste. A quand la nomination ?

PAR par Sébastien Mathé