AROP

Week-end à Bruxelles 1 : musée Magritte & Cendrillon de Joël Pommerat

Vendredi soir, direction Bruxelles alors que la neige tombait. Arrivée à la gare du midi, j’ai retrouvé des amis qui m’hébergeaient pour l’occasion. Nous arrivons avenue Louise, joliment décorée pour les festivités de fin d’année. Il fait froid mais j’aime les vraies ambiances de décembre.

Après un réveil sous le soleil qui inonde l’appartement, direction le musée Magritte. Nous commençons par prendre l’ascenseur qui dévoile un corps de femme à mesure que nous montons. Le décor est posé, bienvenue chez le maître du surréalisme belge. Le musée est sur trois étages, il faut commencer par le plus haut. Trois étages, trois grandes périodes de sa vie de peintre et d’homme. Le musée est assez sombre, sans fenêtre dans les salles d’exposition, mais présente un Magritte peu connu du public français. Nous avons eu une conférencière passionnante, qui a mené cette balade avec beaucoup d’amour pour le peintre.

Au premier étage, on découvre les débuts du peintre. Magritte est l’aîné d’une fratrie. Sa mère dépressive s’est suicidée dans une rivière avec un linge blanc autour de la tête, élément qu’on reverra beaucoup dans ses peintures, même si Magritte n’a jamais évoqué cet événement tragique. Magritte a étudié le dessin et la peinture et il débute tout naturellement en faisant des affiches publicitaires, des couvertures de magazines de mode, des couvertures de partitions. Lui même s’essaie à la musique sous le nom de René Georges. Ce pseudonyme, il le prend en hommage à sa femme Georgette, qu’il a rencontré à 20 ans. Les premières peintures de Magritte sont dans une technique lisse. On trouve des couleurs plutôt sombres, mais déjà les premiers thèmes de MAgritte qu’il utilisera plus tard, comme le grelot ou des lettres détournées.

Le deuxième étage est consacré à la période parisienne de Magritte. Celui-ci, adepte des idées d’André Breton décide de réunir ses économies pour partir s’installer à Paris. Magritte n’est pas un bourgeois et ne tient pas à vivre dans le centre de Paris. Il s’installe en Seine et Marne, avec Georgette. Il va beaucoup produire et cette période va être féconde. Magritte n’est pas un surréaliste comme Dali, qui donnait à voir son propre inconscient dans les tableaux. Magritte veut que le spectateur soit actif devant le tableau. Il utilise des éléments qui doivent suggérer des choses chez le spectateur. C’est au public d’avoir une démarche introspective ; il ne s’agit pas de chercher Magritte dans ses tableaux, il n’y est pas. Magritte se définit lui même comme un faiseur d’images et les tableaux les plus parlants en ce sens, sont ceux où l’on voit des formes informes dans lesquelles des mots sont écrits. Ainsi en voyant le mot « arbre », chaque personne va imaginer son arbre, chose impossible si un arbre était peint, tout le monde penserait au même mot.

Les titres des tableaux sont assez amusants, du moins surréalistes. Ils sont rarement choisis par Magritte, mais souvent par ses amis, qui passent voir ses tableaux. De fil en fil, de mots en mots ils trouvaient le titre. Magritte n’avait pas d’atelier. Il s’y refusait car il ne se définissait pas comme un peintre. Il peignait en costume trois pièces dans sa cuisine, sans faire de tâches pour ne pas fâcher Georgette.

Il y a une photo de surréalistes sur laquelle apparaît Magritte. Les hommes sont debouts, les femmes assises, telles des prostituées et leurs maquereaux. Après cela, Magritte s’est fâché avec Breton. Ce dernier avait vu autour du cou de Georgette une croix, ce qui était inconcevable dans sa vision englobante du surréalisme. Magritte se sépare des surréalistes, retourne en Belgique et continue à peindre en revendiquant un surréalisme belge.

Pendant la guerre, Magritte est discret. Il fait bien sûr partie des peintres interdits par la dominance nazie. C’est là que commence son obsession pour les oiseaux. La colombe pour la paix, la liberté. Les hiboux et les chouettes, pour la puissance dominante.

Après la guerre, Magritte commence à être reconnu pour son talent. Lui qui avait été très décrié lors de son séjour à Paris, semble à présent intéresser les galiéristes parisiens. Une galerie veut organiser une rétrospective de son œuvre et pour un peu se venger Magritte peint à la hâte une quarantaine de tableaux avec une technique vulgaire. On appellera cette période la peinture « vache » en hommage à cette vacherie.

Magritte revient vers les impressionnistes tant détestés par Breton. Il se réapproprie les couleurs, cherche sans cesse. Il est de plus en plus connu et on commence à collectionner ses tableaux. Pour vivre Matisse fait encore beaucoup de portraits, mais il finit par accepter l’offre de celui qui veut lui ouvrir l’Amérique. Ironique non pour un ancien de Parti Communiste ? Cela marche, les portes de l’Amérique s’ouvrent et Magritte va désormais travailler presque que sur commande. Les surréalistes n’auront pas réussi à faire la révolution qu’ils souhaitaient, ils ne leur restent plus qu’à rire de ce monde. Magritte invente son petit personnage au chapeau melon, qui est le symbole du fonctionnaire belge. Des formes reviennent sans cesse dans ses tableaux ; le grelot, les nuages. Il fait des séries et des variations sur différents thèmes. La visite se clôt sur un magnifique tableau L’empire des lumières. Il en a fait 17 mais celui qui est exposé ici est sans aucun doute le plus beau. Sa construction est parfaite. L’œil plonge d’abord dans l’étang, puis on remonte sur le réverbère, qui a un halo bien plus grand que ce qu’il y aurait naturellement. On est attiré par la lumière chaude des intérieurs, puis le regard montre le long de l’arbre pour arriver dans un ciel bleu parsemé de nuages. On pourrait rester là des heures.

Balade dans la ville, pour ensuite se diriger vers le Théâtre National pour voir Cendrillon de Joël Pommerat. J’avais déjà vu ce spectacle l’an passé à l’Odéon et j’adore cet auteur/metteur en scène, c’est donc avec joie que je revoyais ce spectacle. Pommerat a l’habitude de travailler sur les contes et de les réécrire d’une plume pleine de poésie mais sans complaisance avec le monde. Il donne à voir avec facilité les différentes grilles de lecture d’un conte, sans en dénaturer l’histoire.

La mise en scène de Pommerat est comme à son habitude fabuleuse. Cela commence avec un homme au centre de la pièce. Au mur, des nuages qui défilent et des mots qui apparaissent. « Imagination, lointain, histoire, rêve », la narratrice évoque ces mots qui forment d’emblée le champ lexical du conte et nous abreuvent de tout un imaginaire. On replonge dans l’enfance qu’elle soit cauchemardesque ou enchanteresse. De nouveau chez Pommerat, on met du temps à avoir le nom de l’héroïne car le spectateur la connaît déjà. Sandra, Cendrier, Cendrillon, qu’importe. Elle a mal compris les derniers mots de sa mère mourrante et se jure de penser à elle à chaque instant. Plongé dans le ménage, et dans le souvenir de sa mère, elle n’a pas le temps de considérer sa condition. Les décors sont superbes. Tantôt la maison de verre, tantôt la cave de Cendrillon, les murs se transforment avec une certaine magie si bien que le spectateur ne sait pas comment il se forme.

L’intelligence de Pommerat transforme l’histoire en une leçon de vie. Se détacher de ses parents une fois qu’ils sont morts pour s’occuper de soi, ne pas laisser sa vie filer et regarder autour de soi, s’affirmer face aux prédateurs de la vie. Cendrillon évolue dans ce monde avec seule sa mère en tête, si bien que quand le bonne fée vient, elle l’envoie balader car elle trouble ses pensées. Les scènes avec la fée sont à mourir de rire. Cette grande folle totalement loufoque évoque les premières fois, dont ne devrait pas être blasée Cendrillon. Les lumières sont magiques, on est vraiment en plein rêve. On vit un grand moment de théâtre, que ce soit du point de la mise en scène, du texte ou de la scénographie. Magique…

Texte et mise en scène : Joël Pommerat | Scénographie et lumière : Eric Soyer | Assistant lumière : Gwendal Malard | Costumes : Isabelle Deffin | Son : François Leymarie | Vidéo : Renaud Rubiano | Musique originale : Antonin Leymarie | Interprétation : Alfredo Cañavate, Noémie Carcaud, Caroline Donnelly, Catherine Mestoussis, Deborah Rouach et Marcella Carrara : La voix du narrateur, Nicolas Nore (le narrateur), 

Fin de soirée au restaurant, JoPrincesse V*** et E*** m’ont gâtée. J’ai hâte de prendre le temps de regarder le nouveau DVD qui trône dans ma bibliothèque, La danse au travail. Merci encore à ces trois gentilles fées.

Prix de la danse AROP : François Alu & Charlotte Ranson récompensés

Vendredi 23 novembre, rendez-vous au Grand foyer de l’Opéra Garnier pour la remise des prix de la danse de l’Arop. L’occasion de rencontrer les artistes, d’échanger et de boire une coupe de champagne.

Chez les filles, les membres de l’Arop ont élu la très jolie Charlotte Ranson. La danseuse commence sa carrière de danseuse à l’école de danse de l’Opéra de Paris en 1996. Elle est engagée dans le corps de ballet en 2002. Elle est coryphée depuis 2006 et, très vite remarquée par les grands chorégraphes contemporains, elle est choisie pour des rôles de soliste. Magnifique dans le plus jeune sœur de La maison de Bernarda de Mats Ek, évanescente dans le rôle de l’Amour dans Orphée et Eurydice de Pina Bausch, sa grâce et son élégance naturelle ont séduit le public depuis longtemps. Elle reçoit le Prix Carpeaux en octobre 2003. Dans son discours, elle tient à remercier le public et ces grands chorégraphes qui lui permettent de vivre son rêve, ce qu’elle aime le plus au monde, danser et être sur scène.

Chez les garçons,  François Alu, jeune danseur fougueux de la compagnie, révélation du concours interne de l’an passé. Il avait dansé un merveilleux Solor, le public avait frémi. Cette année encore, nous avons eu le droit à un grand danseur, qui a brillé lors du dernier concours de promotion. François Alu a commencé la danse avec sa mère. Il entre à l’école de danse en 2004 et il intègre le corps de ballet en 2010. A tout juste 19 ans il impressionne le public, c’est le phénomène de l’Opéra. Sa technique brillante, son appréhension des rôles, en fait un des excellents solistes de la compagnie. On a pu le voir dans l’idole dorée dans Bayadère, dans Alain dans La Fille Mal Gardée ou dans le chef des mendiants dans L’histoire de Manon. Vous pourrez le voir danser dans le chef des gitans dans Don Quichotte, sur scène jusqu’au 31 décembre. Il a reçu le Prix Carpeaux en 2012 . Dans son discours, il prend conscience de la chance qu’il a, d’être dans cet élan de bonheur. Il remercie ses proches et la directrice de la danse, avec qui il peut être en désaccord, mais avec qui il a une relation sincère.

Rencontre avec Marie-Agnès Gillot

Au salon Florence Gould, Jean-Yves Kaced introduit la rencontre avec Marie-Agnès Gillot, non comme danseuse, mais bien comme chorégraphe. Il résume bien le sentiment de chacun, tout le monde est dans l’attente de découvrir cette création de la danseuse, entrée à 14 et demi dans le corps de ballet de l’Opéra, pour en gravir les échelons et arriver au titre suprême. Aujourd’hui elle signe sa première chorégraphie pour le ballet de l’Opéra de Paris, Sous apparence, qui sera présentée avec Un jour sur deux, chorégraphie de Merce Cunningham du 31 octobre au 10 novembre. Auparavant, Marie-Agnès Gillot avait signé une chorégraphie pour le festival de Suresnes Rares différences et une autre pour le CNSMDP Art-ère.

Brigitte Lefèvre commence la rencontre avec un compliment qui n’est pas des moindres « Tout ce qui se rapproche de Marie-Agnès Gilllot est exceptionnel ».

Brigitte Lefèvre : On peut dire que le programme de cette soirée questionne et interpelle les spectateurs. Cette rencontre va permettre d’éclaircir la naissance de ce projet. tout d’abord, j’avais le projet de programmer Merce Cunningham. quand on est dans le monde de la danse, on a forcément une grande admiration pour Merce car c’était quelqu’un d’immense. J’avais le désir de remonter Un jour sur deux 40 ans après la création (novembre 1973). Je me demandais comment cette œuvre continuait à être irritante pour certains, magnifique pour d’autres, en somme comment elle continuait de vivre comme œuvre d’art. C’est une pièce au décor de Jasper Johns, très minimaliste, avec la musique de John Cage. C’est grâce à des chorégraphies comme celles-ci que l’on apprend la notion du temps. C’est la seule fois où Merce Cunningham a chorégraphié pour une autre compagnie que la sienne. C’est un chorégraphe qui a travaillé pour l’avenir de la danse.
Je voulais proposer une chorégraphie pour accompagner ce ballet, car il n’était pas question de faire une soirée 100% Cunningham. Marie-Agnès Gillot est une interprète créative. Elle donne beaucoup aux chorégraphes. Il fallait juste trouver le bon moment pour aborder cette conversation.
Marie-Agnès Gillot a beaucoup réfléchi, elle a beaucoup travaillé. Elle m’a dit qu’elle souhaitait travailler avec Olivier Mosset. Pour la musique, il fallait que ce soit délicat. La rencontre avec Laurence Équilbey, l’ensemble Ars Nova et le Choeur Accentus ont permis d’avancer de marnière très fluide. Le styliste Walter Van Beirendonck a aussi participé à cet ensemble par son travail de grande qualité. Marie-Agnès Gillot a fait le choix des danseurs, qui fut je crois très plaisant. Il n’y a pas eu de débat. Elle les a choisis un par un. Chaque danseur apporte quelque chose de très fort. En ce sens, c’est un spectacle qui participe pleinement à la célébration du Tricentenaire de l’école française. En cela, Marie-Agnès Gillot est un des bijoux de l’opéra de Paris. Ce qui nous lie c’est le désir d’excellence.
Marie-Agnès, pour toi, créer et danser participent-ils du même élan ?

Marie-Agnès Gillot : En tant qu’interprète, la créativité est minimale. En tant que chorégraphe, on part de rien et on crée tout. C’est un acte plus libre que de danser.

Brigitte Lefèvre : Dans ton apprentissage, quand tu étais enfant, tu dansais, tu créais en écoutant la radio par exemple ?

Marie-Agnès Gillot : Oui, je créais autant que je dansais. Je mettais les copines en scène. J’ai eu une première tendance à créer avant de danser.

Brigitte Lefèvre : Quand tu étais enfant, tu avais de gros problèmes de dos. Tu as longtemps porté un corset…

Marie-Agnès Gillot : de mes 12 à 17 ans je portais en effet un corset du cou jusqu’au bassin. Je découvrais une sensation extrême de mobilité quand j’enlevais mon corset. J’ai fait un travail sur mon dos de façon inconsciente au départ. Je devais nager pour me muscler pendant que les copains dansaient. J’ai fait beaucoup d’exercices de dos très petite. Après, les grands maîtres, comme Pina Bausch, Wayne McGregor,  se sont servis de mon dos. Cet acte de résistance, ce corset, car c’est ainsi que je le conçois, a embellit mon mouvement.

Brigitte Lefèvre : Tu es parti de cela pour créer ?

Marie-Agnès Gillot : Tout est un peu autobiographique sans l’être. Cette image de la scène, c’est mon enfance. Les mots « cour » et « jardin » sont des lieux réels dans lesquels j’ai grandi. Et puis la scène. Quand je rentre en scène, je regarde ke plafond du petit foyer et je vois toutes ces grandes âmes de la danse, Taglioni, la Camargo. Le plateau est pour moi une voie. C’est le chemin vers le spectateur. J’aime aussi la voix et j’aime ma voix/voie. Je voulais donc de la musique avec de la voix, autre medium pour aller vers le spectateur.
Ce n’est pas un ballet narratif. C’est un ballet de sensations, un ballet du réel.

Brigitte Lefèvre : Quelle a été ta source d’inspiration ?

Marie-Agnès Gillot : La voix me donne une sensation et cette sensation me donne envie de faire un mouvement. Mes danseurs reproduisent et ensuite je modèle. Je n’arrête pas de répéter « on garde! ». Mes danseurs sont tellement beaux ! Ils me donnent des instants de corps. et moi je pêche la grâce ! Je prends sur les autres corps ce que j’aime.

Brigitte Lefèvre : Entre toi et tes danseurs, il y a quelque chose qui circule. Tu en es consciente ?

Marie-Agnès Gillot : Non. Ce n’est pas conscient. On est tous égaux dans le studio. J’aime ce rapport. On a pris l’habitude de faire cela avec les chorégraphes que vous nous avez fait rencontrer. J’ai écrit pendant un an et demi, mais mon intention n’était pas de leur imposer des pas.
C’est le côté technique qui m’a le plus stressée. Il fallait que je donne des choses à Brigitte un an et demi à l’avance. C’était très dur. J’avais peur, car je me disais, et si je change d’avis et si après cela ne me plait plus. Mais je ne me suis pas trompée.

Brigitte Lefèvre : Autour de cette création, il a eu une véritable adhésion de la technique, des ateliers de costumes.  On est dans une aventure collective.
Tu as parlé de Taglioni, qui représente la danseuse sur pointes. C’est à partir d’elle que les danseuses se sont élevées. Toi, tu as voulu que les danseurs aussi soient sur pointes.

Marie-Agnès Gillot : J’ai choisi pour le sol un lino très glissant, effet miroir. Les femmes ont dû apprendre à danser sur ce nouveau sol. Les garçons eux avaient trop mal aux pieds pour se plaindre du tapis. Aujourd’hui, on a l’impression qu’ils ont fait des pointes toute leur vie ! Je voulais asexuer la pointe et montrer que les hommes peuvent eux aussi être beaux. Quand j’ai travaillé avec Wayne McGregor, dans Venus, j’étais sur pointes, sur une structure en contre plaqué en double pente. J’ai dû développer une autre danse. Le danseur développe une danse qui résiste à tout. On se surpasse. On développe une nouvelle technique. On n’attaque plus les équilibres de la même façon.

Brigitte Lefèvre : D’une certaine façon, c’est un peu la même contrainte que ton corset…

Marie-Agnès Gillot : Oui, mais si on a des contraintes, on résiste. Moi, plus on me met de contraintes, plus j’ai envie d’exister. Si on me dit tu peux faire tout ce que tu veux Marie-Agnès, je n’ai pas envie de faire grand chose.
Les danseurs se sont appropriés cette nouveauté. Les femmes elles glissent sur pointes. Il fallait s’approprier la matière.

Question du public : J’étais danseur chez Pina Bausch, qui nous faisait beaucoup travailler l’improvisation en nous parlant. Elle nous questionnait beaucoup. Comment avez-vous travaillé l’improvisation ? Vous cherchiez une réponse chez les danseurs ?

Marie-Agnès Gillot : Ce sont les états de corps qui me touchent. Je crée à partir de ça. Moi les mots à l’opéra… ce n’est pas mon socle.

Question du public : Après avoir dansé sur des pointes, pensez-vous que les danseurs vont changer leurs sensations ? Qu’ils vont adopter de nouvelles positions ?

Marie-Agnès Gillot : Oui, je le pense. Maxime Thomas m’a dit qu’il avait eu d’incroyables sensations sur pointes. Les garçons ont développé des équilibres dingues. Il y a des sensations qui n’existent que sur pointes. C’est ce que je préfère dans la danse les pointes !

Question du public : Quand nous sommes venus voir la répétition à l’amphithéâtre Bastille, la première réflexion des danseurs a été, « cela ne glisse pas ». Ils avaient déjà assimilé ce tapis !

Brigitte Lefèvre : Souvent on veut séparer les techniques. Les capacités physiques ont évolué. Chaque technique apporte quelque chose. Cunningham est une technique formidable pour le centre du corps.

Marie-Agnès Gillot : Je fais vivre mes bras différemment depuis que j’ai travaillé avec Pina. On change ses sensations sans changer les codes. La danse ne peut se faire que comme ça. Il faut que la danse soit toujours en mouvement et qu’elle se transmette différemment.

Question du public : Quand on a vu la répétition à l’amphi Bastille, on vous a vu crée. Vous avez un mode de création qui ressemble beaucoup à celui de Wayne McGregor que l’on avait vu aussi en répétition à l’amphi. Vous avez parlé des carnets que vous avez remplis. Que sont-ils devenus ?

Marie-Agnès Gillot : Je les ai dans ma tête. Je ne m’y replonge pas. Je crée en direct sur les corps. Pour moi la création c’est une transmission directe.

Jean-Yves Kaced : J’ai une question pour Brigitte Lefèvre. Comment détectez-vous les talents de chorégraphe chez vos danseurs ?

Brigitte Lefèvre : J’aime profondément la danse. J’aime la regarder. Quand on regarde beaucoup la danse, quelque chose arrive comme ça. C’était presque une évidence. On sent cette force de la création. En somme, j’arrive à ce choix après beaucoup de regards, beaucoup d’écoute.

Question du public : Vous avez parlé de la différence entre l’interprète et le chorégraphe, en notant la liberté du second par rapport au premier. Avez-vous dû rendre hommage à Merce Cunningham à travers votre création ?

Marie-Agnès Gillot : Je n’ai jamais travaillé avec Merce Cunningham, mais il avait la créativité et la force de réunir des artistes. Il faisait que la danse et la musique était deux entités à part. Il y a un passage dans la création où on ne peut pas battre la mesure. On a travaillé avec un métronome et chacun a un rythme intérieur. On peut y voir une forme d’hommage. Il faut garder son rythme intérieur comme dans Le Jeune Homme et la mort, il ne faut jamais suivre la musique.

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Relire ma chronique sur la répétition à l’amphithéâtre Bastille, clic.

Rencontre Arop avec Clairemarie Osta

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© Laurent Philippe

J’arrive en retard, de quelques minutes, je manque la présentation de Jean-Yves Kaced et les premières questions de Brigitte Lefèvre. E*** me fait un rapide résumé, qui en gros revient à la bio de Clairemarie Osta. Elle a commencé la danse par les claquettes, elle
en est d’ailleurs championne de France. Elle entre à l’Opéra de Paris en 1988, elle est nommé étoile en 2002, à l’issue de Paquita. Elle a reçu plusieurs distinctions, dont le Prix de l’Arop, une médaille de bronze à Varna, elle est Chevalier des Arts et des Lettres et Chevalier de la légion d’honneur.

Brigitte Lefèvre : Cela a toujours été dans tes projets d’être danseuse ?

Clairemarie Osta : J’avais le projet d’être heureuse avant toute chose. Au moment où je me suis tournée vers la danse, c’était une des
conditions. Pour être heureuse, j’avais besoin de danser. La problématique était donc comment avec cet art, moi j’existe.

Brigitte Lefèvre : Jeanine Monin, qui était ton professeur de danse à Nice, disait « ce sera la première danseuse étoile issue de Nice ». Tu le savais non ?

Clairemarie Osta : Je ne le savais pas. C’est elle en tous les cas qui m’a fait réaliser que j’allais être danseuse.

Brigitte Lefèvre : Ah, tu as du oublier, ta maman m’avait dit que tu le savais. La nomination d’étoile, tes rôles, tout cela ce sont encore des souvenirs très vibrants. J’aimerais que tu nous parles de ta façon d’interpréter les rôles. Je sais que tu apprécies beaucoup le travail d’Isabelle Huppert, qui dit souvent qu’avant un rôle, elle est une page blanche que le personnage et son histoire vont venir combler.

Clairemarie Osta : C’est très mystérieux. J’ai confiance quand j’aborde un rôle, parce que je ne vais pas avoir à l’inventer. J’ai confiance dans le chorégraphe qui a tellement réfléchi pour créer le rôle. Mon travail de mémorisation est très rapide, parce que finalement, tout cela est inscrit dans la musique, dans le style chorégraphique et parce qu’on les a vus plein de fois. J’écoute les conseils des maîtres de ballet. Et puis il y a une part de medium. Il y a une vibration indescriptible, quelque chose de plus large que je ne pourrais expliquer. Il y a Clairemarie et Manon, par exemple. Clairemarie n’est pas sur scène, elle reste en coulisses. Sur scène je vis vraiment l’histoire de mon personnage.
Bon, dimanche, Clairemarie a eu du mal à rester en coulisses ! Il m’a fallu un acte pour que Manon prenne le dessus.

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© Agathe Poupeney

Brigitte Lefèvre : Nous avons eu l’occasion de te voir dans de nombreux rôles. Tu as été la première à danser Tatiana. Quand on est artiste, il y a un moment magique, celui avant que le rideau se lève…Il y a une sorte de cérémonial. Et, quand vous cherchez Clairemarie, normalement, vous le ne la trouvez pas. Pour Onéguine, tu étais assise sur la méridienne, les jambes allongées. Est-ce que tu méditais ?

 Clairemarie Osta : Pas vraiment. Mais ce moment est comme une seconde naissance. Il y a une attente avant le lever du rideau. Le ballet Onéguine est construit avec une tension particulière, il faut se mettre dans cet état d’esprit.

 Brigitte Lefèvre : Parlons un peu de technique. C’est quoi pour toi la technique ?

Clairemarie Osta : Pour moi, c’est découvrir une langue et son goût, et puis ensuite, c’est atteindre un certaine niveau pour pouvoir s’en servir. Après il faut l’entretenir, pour avoir le plus de possibilités, pour être disponible pour les ballets.

 Brigitte Lefèvre : Quel est le rôle qui t’a posé le plus de problèmes ?

 Clairemarie Osta : Ahh ! Je crois que c’est Gamzatti. Je ne l’aimais pas. Je préférais l’autre, non pas ambition ou grade dans les rôles, mais je n’aimais pas ce personnage. Alors j’ai dû me mettre à sa place, me dire qu’elle avait été élevée comme cela, qu’il était normal de vivre ce qu’elle vit avec Solor. J’ai alors pensé qu’il était impossible pour elle de vivre son destin autrement, ce qui me l’a rendue plus sympathique.

Question du public : Pouvez-vous nous parler un peu plus de vos relations et méthodes de travail avec Roland Petit, notamment dans
Clavigo et Carmen ?

Clairemarie Osta : C’était le choix de Roland Petit de me prendre pour Clavigo. Son envie était motivée par rapport au personnage de Marie, qui est l’incarnation du romantisme, de la féminité. Il avait choisi Nicolas (Le Riche, son compagnon à la ville, NDLR) et il fallait que ce soit crédible que je puisse mourir d’amour pour lui. Bien sûr, ce n’est pas si facile, car l’intimité n’est pas la même en scène. Il fallait donc ensuite transcender le rôle. Mais dans le studio, il y avait déjà tellement imaginé dans sa tête. Cela lui est venu très facilement, comme si il l’avait rêvé. L’autre aspect du travail de Roland, c’est son souci que notre qualité de danseur « classique » soit montré. Pour lui, c’est un dessin esthétique, académique. Par exemple dans Carmen, il joue sur l’en-dedans/en-dehors, et cela a un côté très érotique. Mais pas seulement. Il faut faire une 5ème très provancante par rapport à l’en-dedans, pour montrer la capacité que l’on a de faire cette cinquième. C’est un peu « regardez, je suis capable de le faire, c’est magique ! ».

 Brigitte Lefèvre : Roland Petit était un personnage extraordinaire et effrayant ! Il avait une relation compliquée avec les femmes. Il était très marqué par Zizi Jeanmaire. Pour Clavigo, il avait bien sûr choisi son danseur de prédilection qu’est Nicolas Le Riche. Pour le rôle de Marie, il m’avait dit « Vous n’avez pas de danseuse romantique ! ». Roland Petit n’a jamais pu s’enlever l’image de Zizi.

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© Laurent Philippe

Question du public : Quels sont vos projets ?

 Clairemarie Osta : J’ai envie de profiter. Après avoir pris le visage d’autres, le visage de ma vie réelle m’attend. La relation entre danse et transmission m’intéresse beaucoup.

Question du public : Qu’est-ce qui a changé depuis que vous êtes entrée à l’Opéra de Paris ?

Clairemarie Osta : Je n’ai pas encore fait le voyage en arrière ! D’un côté, il y a l’institution, qui a une mission et cela se passe sans nous. Au moment où on le vit, on a l’impression que c’est à nous. C’est du présent pour nous. Comme toutes les nouvelles générations, on a l’impression qu’on réinvente le monde. On ne fait que passer. Et le temps passe très très vite.

Brigitte Lefèvre : C’est vrai qu’on a la sensation que cette maison nous appartient. Je pars dans deux ans et en fait, on a pas le temps de penser au futur. On ne s’en soucie pas. L’heure des bilans sonne très très tard. C’est une maison magnifique, dans laquelle on reste danseur, même si on ne fait que passer. On se sent héritier de quelque chose. On me dit souvent, « vous leur faites tout danser ». Je réponds non. On danse des choses différentes. D’ailleurs, comment se situe t-on quand on danse en même temps Robbins et Mats Ek ?

Clairemarie Osta : C’est une préparation différente. Il y a une exigence totale dans les deux. On vit un déchirement à chaque fois qu’on quitte un studio pour répéter dans un autre et vice-versa. C’est une manière de se rendre compte de quoi on est capable. On est totalement engagé, on se sent vivant à chaque fois. C’est une alternance qui coûte, pas du point de vue des courbatures, parce que ça ce n’est pas bien, mais c’est quelque chose qui vous apporte beaucoup.

Brigitte Lefèvre : Il y a bientôt la tournée aux Etats-Unis. Tu vas y danser Giselle. Chacun a sa Giselle, quelle est la tienne ?

Clairemarie Osta : C’est un bon exemple de la réalité de la transmission. Quand on est sujet, on doit porter le reste du corps du ballet. J’étais la plus petite, donc la dernière des Willys. Patrice me disait toujours, « il faut qu’on te voit, sinon il y en aurait une de moins ». Ensuite j’ai dansé le rôle des vendangeurs et pour m’échauffer, je dansais le rôle de Giselle. Je vous avais dit « J’espère que vous avez compris ».. Je n’ai pas eu de complexe.

Question du public :  Nicolas Le Riche a t-il été un partenaire particulier ? Parlez-vous beaucoup de danse à la maison ?

Clairemarie Osta : Non, on parle très peu de danse à la maison. Les distributions ne dépendaient pas de moi, j’ai eu beaucoup de partenaires, avec qui j’ai partagé des choses différentes.

 Brigitte Lefèvre : Pour ma part, je ne tiens pas particulièrement à ce que les couples dansent tout le temps ensemble. C’est important de construire sa propre carrière.

Question du public : Vous avez un regard très réfléchi, très structuré sur votre art. Avez-vous eu le désir de chorégraphier vous même ?

Clairemarie Osta : Pour l’instant non. J’ai aimé toute ma place comme interprète.

Question du public : L’émotion peut-elle être aussi forte quand on est danseuse dans le corps de ballet ?

 Clairemarie Osta : Oui, il faut s’en persuader ! Blague à part, il y a des transes indescriptibles dans le corps de ballet, quand on danse toutes ensemble et c’est un privilège souvent féminin. Bien sûr dans Giselle, dans Bayadère. Le Lac des cygnes reste bien entendu inégalé. Il y a une vie du groupe, une inertie. C’est une addition d’énergies.

Question du public : Comment avez-vous vécu le 13 mai ? D’autant que dans le dernier acte votre personnage meurt.

Clairemarie Osta : Quand je danse, je pense que le public vient voir Manon, pas Clairemarie Osta. Là, c’est moi qu’on venait voir. C’était dur. J’avais la frustration de ne pas pouvoir laisser paraître mon émotion intime. Clairemarie était très présente. Tellement, parfois que dans le dernier assemblée, avant de mourir dans les bras de Des Grieux, je me suis dit « oh ben non, j’y vais pas! ». Je sais qu’il y a eu un film j’aimerais bien voir mon visage à ce moment là.

Brigitte Lefèvre : Tu as été nommée étoile en matinée. Tu as fait tes adieux en matinée, pour tes filles. Elles sont danseuses ?

Clairemarie Osta : Non, pas pour l’instant, elles sont trop jeunes.

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© Agathe Poupeney

 

Nouvelles du 16 avril

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Chers amis lecteurs, je suis en vacances et c’est un grand bonheur, malgré le froid glacial qui est revenu sur la capitale. La semaine dernière, je suis allée voir ma dernière
Bayadère
avec Myriam Ould Braham et ce fut un très beau spectacle (CR à venir cette semaine ! si si !). Trop de travail tue et je n’ai pas pu aller au Palais de Tokyo comme je l’aurai souhaité.

J’ai assisté à la répétition publique de Roméo et Juliette qui fut vraiment passionnante. J’ai hâte de revoir le ballet.

Dimanche, après visionnage des discours politiques, je suis allée au cinéma voir Les Adieux à la Reine, mais j’ai été quelque peu déçue par ce film. La musique de Bruno
Coualis m’a horripilée pendant tout le film et j’ai trouvé que le scénario avait de vraies faiblesses. Les personnages ne sont pas très aboutis. La perception du temps et de l’information sont en revanche intéressante. Cela m’a donné envie de relire le livre de Zweig.

Cette semaine, L’histoire de Manon commence pour ma plus grande joie ! Entre temps je me suis fait un programme d’expos et de cinéma. Au programme, Beauté Animale, Helmut Newton, le musée de l’IMA, l’expo sur Vinci… Ah qu’il est doux d’être en vacances !

  • La sortie de la semaine

L’histoire de Manon commence cette semaine. Ce ballet inspiré du roman de l’Abbé Prévost (à relire impérativement !). Le ballet a été chorégraphié par Kenneth
MacMillan en 1974 pour le Royal Ballet. Il était alors directeur du Royal Opéra House. Sur la musique de Jules Massenet, l’argument se divise en trois actes. Au premier, Manon est en route avec son frère Lescaut qui veut la placer dans un couvent. Ils s’arrêtent dans une auberge et elle rencontre Des Grieux. Après avoir volé un vieux monsieur, Manon propose à Des Grieux de s’enfuir. Ils se retrouvent dans l’appartement de Des Grieux. Lors d’un absence de ce dernier, Manon reçoit M. de G.M. C’est son frère Lescaut qui l’a amené. Des Grieux est trahi. A l’acte II, Manon est à une fête chez Monsieur de G.M. mais reste tiraillée entre l’amour pour Des Grieux et l’argent. Pendant une partie de cartes, Des Grieux est pris en train de tricher, il s’enfuit avec Manon. La police arrive chez lui, et arrête Manon pour prostitution. Dans la course qui les a mené là, Lescaut, le frère de Manon, a été tué. A l’acte III, Manon a été expulsée en Amérique, pour prostitution. Le gouverneur de la colonie s’éprend d’elle et la veut pour lui. Il provoque Des Grieux en duel, et meurt. Manon et Des Grieux s’enfuient dans les marécages de Louisianne et Manon meurt d’épuisement dans les bras de Des Grieux. Il y a des places au guichet, n’hésitez donc pas à vous déplacer pour avoir des places. Pour ma part, j’irai voir cette semaine la séance de travail (mercredi), puis j’essayerai d’aller à la première, puis le 13, le 16 et le 13 mai pour les adieux de la danseuse étoile Clairemarie Osta.

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© Marco Brescla

Les 21, 24 avril, 10 et 13 mai.

Manon Clairemarie Osta
DesGrieux Nicolas Le Riche
Lescaut Stéphane Bullion/Benjamin Pech (les 2 dates de mai)
La Maîtresse de Lescaut Alice Renavand/Nolween Daniel
Monsieur de G. M. Stéphane Phavorin
Madame Viviane Descoutures

Les 23, 25, 28 avril, 2 mai

Manon Aurélie Dupont
DesGrieux Josua Hoffalt
Lescaut Jérémie Bélingard
La Maîtresse de Lescaut Muriel Zusperreguy
Monsieur de G. M. Aurélien Houette
Madame Viviane Descoutures

Les 26, 30 avril, 4 et 8 mai

Manon Isabelle Ciaravola
DesGrieux Mathieu Ganio
Lescaut Benjamin Pech, Alessio Carbone, Yann Saïz
La Maîtresse de Lescaut Nolwenn Daniel
Monsieur de G. M. Guillaume Charlot
Madame Amélie Lamoureux

Les 3 et 7 mai

Manon Agnès Letestu
DesGrieux Florian Magnenet
Lescaut Stéphane Bullion/Yann Saiz/Audric Bézard
La Maîtresse de Lescaut Alice Renavand/Aurélia Bellet
Monsieur de G. M. Stéphane Phavorin
Madame Viviane Descoutures

Les 9 et 11 mai

Manon Ludmila Pagliero
DesGrieux Christophe Duquenne
Lescaut Alessio Carbone
La Maîtresse de Lescaut Eve Grinsztajn
Monsieur de G. M. Arnaud Dreyfus
Madame Amélie Lamoureux
  • La directrice de la semaine : Tamara Rojo

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©Johan Persson

La soliste du Royal Ballet a pris la succession de Wayne Eagling. C’est un souhait qu’elle avait déjà formulé auparavant, en disant que après sa vie de danseuse, elle souhaitait prendre la direction d’une compagnie. A 37 ans elle va apporter un souffle nouveau, un répertoire et une vision de la danse à la compagnie.

A lire

The Telegraph Tamara Rojo named ENB’s new artistic director

Photos de Tamara Rojo dans ses principaux rôles.

London Dance Tamara Rojo Director in waiting

The Guardian Tamara Rojo to be artistic director of ENB

Ballet News ENB announces Tamara Rojo as its new Artistic Director

The Art Desk Tamara Rojo, prima ballerina, become ENB’s director

The Guardian Where will Tamara Rojo take ENB ?

BBC Tamara Rojo appointed to English National Ballet role

Dance Tabs Interview de Tamara Rojo

Site officiel de Tamara Rojo

  • En vrac

Réécouter L’air des lieux consacré à l’école de danse de l’Opéra de Paris diffusé hier à 16h.

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L’Arop a désormais une page Facebook ! On peut pour l’instant y trouver les photos de soirées de présentations, ainsi que les infos pratiques.

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Laurence Gallois pour Télé 2 semaines a rencontré Marie Agnès Gillot à l’occasion de l’émission La Meilleure Danse. Danses avec la plume aussi et c’est par ici.

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Dominique Hervieu chorégraphiera la prochaine comédie musicale de Sylvain Chomet.

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Pour voir le programme du défilé de la Biennale de la danse de Lyon, dirigée par Dominque Hervieu, c’est target= »_blank »>par ici.

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Le Figaro s’est intéressé à la nouvelle formule de Danser. On apprend que dans le prochain numéro de mai, il y aura une interview fleuve de Forsythe !

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French Morning s’intéresse quant à lui à la tournée de l’Opéra de Paris aux Etats
Unis
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  • Le bonus vidéo

Si vous avez raté la performance de Vincent Chaillet, Signe blanc, de Noé Soulier,  pour la pré ouverture du Palais de Tokyo, merci à Elendae de l’avoir filmée ! Voilà un joli dictionnaire de pantomime pour ceux qui ont encore du mal à suivre les gestes dans les ballets classiques !