Antoine Kirscher

Concours interne ONP hommes 2014

Les 3 et 6 décembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Clotilde Vayer (maître de ballet associée à la direction), Maria Kochetkova (Principal au San Franscico Ballet),Ethan Stiefel (Principal au NYCBallet à l’ABT), Lionel Delanoë (maître de ballet), Aurélie Dupont (danseuse étoile), Benjamin Pech (danseur étoile), Aurélia Bellet (sujet), Myriam Kamionka (sujet), Alexandre Carniato  (quadrille) et Juliette Gernez (coryphée). Retour sur le concours garçons. Je n’ai pas assisté aux quadrilles, mais Strapontine oui. c’est donc elle qui vous livre ses impressions sur cette classe. La chronique ne reflète que nos avis tout personnels. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 11h

Nombres de postes à pourvoir : 2

Sont promus : Antoine Kirscher et Florent Mélac

Variation imposée : Paquita, Acte I, variation de Lucien d’Hervilly, Pierre Lacotte, d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa. En vidéo, clic (à 33′)

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Variations libres :

Antoine Kirscher, Tchaïkovski, Pas de deux, Georges Balanchine
Pablo Legasa, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Florent Mélac, Pas./Parts, William Forsythe
Antonin Monié, In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Jean-Baptiste Chavignier, Giselle, coda du pas de deux des paysans, d’après Coralli et Perrot.
Cyril Chokroun, Paquita, Acte II Grand Pas, variation de Lucien d’Hervilly, Pierre Lacotte.
Antonio Conforti, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.

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Les impressions de Strapontine :

Le précieux sésame en main, me voilà installée pour le concours de promotion messieurs.

Le public s’étonne du léger retard pris, pas dans les habitudes de la maison. Les techniciens expliquent aux membres du jury comment allumer et éteindre leur lampe (?). Étonnant aussi de voir S. Lissner siéger à la place de Brigitte.

Autre grande nouveauté qui sera très remarquée après la première variation : disparition de la fameuse clochette !

Les quadrilles se succèdent sur la variation imposée, et on peut dire que la fin – double saut de basque fini à genoux – ne réussit guère aux danseurs qui vacillent tous plus ou moins à la réception.

Mon avis perso : Kirscher et Antonio Conforti sont ceux qui ont le mieux réussi cette variation imposée.

Pour les libres, Kirscher (qui passe en 1er) se démarque, et quelqu’un ne peut retenir un « clap » lorsque le pianiste s’arrête.
Legasa montre toute sa fougue dans la mazurka d’Etudes mais manque un peu de noblesse selon ma voisine de loge. (Je préférerai d’ailleurs la même variation dansée par Hugo Marchand chez les coryphées).

Antonio Conforti est un très beau danseur en marron dans Dances at the Gathering. Il est le seul à avoir choisi une variation plus poétique, qui mise davantage sur l’émotion.

J’aurais donc dit Kirscher et Conforti. Je n’aurais pas du tout parié sur Melac qui avait lourdement manqué la réception de l’imposée et qui dans le Forsythe manquait un peu de … quelque chose, mais il faut dire que j’ai vu beaucoup de danseurs danser beaucoup de Forsythe ces derniers temps ! Mais bravo à lui, c’est un danseur que j’apprécie sur scène !

Félicitations aux lauréats et à tous les danseurs !

  • Coryphées, 12h05

Nombres de postes à pourvoir : 2

Sont promus : Germain Louvet et Hugo Marchand. 

Variation imposée : Le Lac des cygnes, variation du prince Siegfried, Acte III, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. En vidéo, clic

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Variations libres 

Mickaël Lafon, L’arlésienne, dernière variation de Frédéri, Roland Petit.
Germain Louvet,  Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.
Hugo Marchand, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Jérémy-Loup Quer : Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Matthieu Botto, Arepo, Maurice Béjart
Mathieu Contat, Cendrillon, Acte II 2ème variation de l’acteur vedette, Rudlof Noureev
Adrien Couvez, Approximate Sonata, William Forsythe.
Yvon Demol, Vaslaw, John Neumeier

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Mes impressions :  Dans la variation imposée, Jérémy-Loup Quer a montré de très belles qualités. Sa petite batterie est magnifique et ses tours sont parfaitement maîtrisés. Malgré quelques réceptions plus fragiles, Germain Louvet a beaucoup d’élégance dans le haut du buste, et danse avec une certaine grâce. Hugo Marchand signe une très belle prestation, avec des tours tout en finesse. Mickäle Lafon montre une jolie petite batterie, tout comme le malchanceux Yvon Demol qui a dansé sa variation sans frémir malgré une série de fausses notes du pianiste.

Dans les variations libres, je suis aussi tombée sous le charme de Jérémy-Loup Quer (oui, oui j’ai adoré son concours). Je trouve ce danseur très majestueux que voulez-vous. J’ai beaucoup apprécié le Forsythe d’Adrien Couvez, qui l’a dansé avec beaucoup de style. C’est un danseur qui sait occuper l’espace avec son charisme. Hugo Marchand a proposé une très belle Mazurka avec beaucoup d’enthousiasme. Germain Louvet a assuré techniquement en Siegfried n°2, mais on l’a senti bien essoufflé.

  • Sujets 14h15

Nombre de postes à pourvoir : 1

Est promu : après 4 tours de scrutin, aucune majorité ne s’étant dégagé, aucun artiste n’est promu premier danseur. 

Variation imposée : Tchaïkovski, Pas de deux, Georges Balanchine. En vidéo, clic (à 4’50)

Allister concours 2012 photo Sébastien Mathé

Variations libres 

Axel Ibot, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Florimond Lorieux, Marco Spada, Acte III, 2ème variation, Pierre Lacotte.
Allister Madin, Carmen, variation de Don José, Roland Petit.
Cyril Mitilian, L’histoire de Manon, Acte I, variation de Des GRieux, Kenneth Mac Millan.
Marc Moreau, Suite en blanc, Mazurka, Serge Lifar.
Fabien Révillion, Raymonda, Acte III, variation de Jean de Brienne.
Daniel Stokes, Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.
Sébastien Bertaud, Le rire de la lyre, José Montalvo.

Mes impressions : Forcément un peu déçue de ne voir personne promu, car j’ai trouvé la classe très belle. Certes, peut-être un peu dure à départager. Dans la variation imposée, j’ai trouvé que les danseurs s’en sont bien sortis. Axel Ibot a une très belle énergie en scène, surtout qu’il ouvrait le bal. Florimond Lorieux est très propre techniquement et très élégant. Allsiter Madin arrive lui aussi sur scène avec une très belle énergie, il mange la scène. C’est Fabien Révillion qui m’a sans doute le plus épatée dans cette série, car il a fait de très beaux sauts, très hauts et il a dansé avec majesté. Marc Moreau semble à l’aise dans cette variation. A ce stade , c’est un peu difficile de dire quel danseur a plus brillé qu’un autre.

Les variations libres permettent de se faire un idée plus précise. J’ai beaucoup aimé la Mazurka de Marc Moreau, qui est décidément un danseur très musical. Sébastien Bertaud est décidément un sacré interprète. Il fait rire la salle et montre que concours ou non, il sait s’amuser sur scène. Allister Madin est l’homme idéal pour incarner Don José. Regard, port de tête, jolies jambes, tout y est. Axel Ibot est très en forme et danse avec finesse la variation de l’homme en brun. Fabien Révillion continue de nous ravir avec ses beaux sauts. Daniel Stokes nous montre tout son romantisme et interprète un Siegfried très contemplatif.

Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté de la compagnie !