Agathe Poupeney

Nouvelles de 2013 n°3

Quelle semaine ! Le monde de la danse a été de nouveau été chamboulé pour des raisons un peu plus positives que la semaine dernière ( l’affaire Sergeï Filin, ndlr). Benjamin Millepied a été nommé à la tête de l’Opéra de Paris, pour succéder à Brigitte Lefèvre le 15 octobre 2014. J’y reviens tout de suite car il y avait tout de même beaucoup de choses à lire !

  • L’évènement de la semaine : la nomination de Benjamin Millepied

Depuis novembre, ou presque, la décision avait été prise. On l’avait croisé dans les couloirs de l’Opéra, son nom commençait à être chuchoté, avec celui d’Alexeï Ratmansky. Stéphane Lissner, qui succédera à la tête de l’Opéra à Nicolas Joël a choisi son directeur de la danse, qui succèdera à Brigitte Lefèvre le 15 octobre 2014. C’est le danseur-chorégraphe Benjamin Millepied qui la remplacera. Il a été engagé en CDI et a présenté son projet en conférence de presse. Il commencera son job par mener la saison 2014-2015 dont on connaîtra le contenu complet bientôt. Elle a été composée par Brigitte Lefèvre, de façon logique, puisque les saisons se construisent sur 3 ou 5 ans. Il composera donc sa première saison pour 2015-2016. Son projet pour l’Opéra n’est pas encore bien dessiné, mais de grandes lignes ont été posées.

Tout d’abord, le plus américain des danseurs français souhaite qu’il y a plus de créations et que ces créations soient des ponts entre les arts. Il souhaite que ces créations ne soient pas des explosions de budget. Il faudra faire avec peu, et se concentrer sur la danse. En ce sens, il souhaite aussi créer une cellule chorégraphique pour développer ce talent chez les danseurs de la compagnie. Lui continuera pour sa part à chorégraphier en commençant par Daphnis et Chloé l’an prochain.

Millepied a la volonté de démocratiser le ballet, en le sortant de ses murs. Les danseurs pourraient présenter des pièces dans d’autres théâtres, dans des musées. Les tournées, comme l’avait déjà dit Lissner, auront aussi lieu en France. Pour l’instant l’Opéra ne se produit qu’à l’étranger, cette année en Australie et au Japon. Millepied veut aussi que les œuvres présentées au public soient claires, surtout en ce qui concerne les créations. Il souhaite expliquer au public les œuvres.

Pour ce qui est de l’héritage classique, il a beaucoup de respect pour les grands ballets. Il reprendra ceux de Noureev dans un premier temps, mais ne s’interdira pas de revisiter les grands ballets. Il invitera aussi de nombreux chorégraphes de sa génération comme Paul Lightfoot, ou encore le petit génie Liam Scarlett.

Sa jeunesse apportera un air différent de celui de Brigitte Lefèvre. Il arrive de l’extérieur, n’a pas fait le même parcours que les danseurs de la compagnie. Un regard neuf en somme. Il devra se faire sa place parmi eux. Pas facile, mais si les idées sont bonnes, on peut espérer que le reste suivra. C’est en tous les as à mon sens un choix audacieux, car il apportera quelque chose de complètement différent, tout en continuant à travailler avec les maîtres de ballet déjà en place. Pour ma part, je suis plutôt curieuse de voir ce que cela va donner. Les idées avancée me plaisent, moi qui suis plus amatrice de danse moderne, qui se sert d’un certain langage classique, ou de danse complètement contemporaine (l’idée de La belle au bois dormant l’an prochain… au secours… sachant qu’à Garnier, au même moment, ce ne sera pas mieux). Il lui faudra du courage pour mener cette aventure « inouïe », comme il l’a qualifié.
Point people : oui Natalie Portman l’accompagne à Paris.

Millepied_officiel

A lire dans la presse en français :
Communiqué de presse de l’Opéra de Paris, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, L’Opéra de Paris désigne son nouveau directeur du ballet, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, Opéra de Paris, place au XXIème siècle, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, L’héritage de Brigitte Lefèvre, clic
Le Figaro, Ariane Bavelier, Millepied explique son projet, clic
Libération, Millepied nommé directeur du ballet de l’Opéra, une « West side story », clic.
Le Monde, L’Opéra de Paris désigne son nouveau directeur de la danse, clic
Le Monde, Benjamin Millepied, à nous deux Paris, clic
Le Monde, Portfolio, itinéraire d’un danseur surdoué, clic
Le JDD, Benjamin Millepied directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic
Culturebox, Benjamin Millepied, futur directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic.
Paris Match, Philippe Noisette, Benjamin Millepied, du glamour à l’Opéra de Paris, clic
Paris Match, Philippe Noisette, Benjamin Millepied, le pari de Stéphane Lissner, clic
Les Echos, Philippe Noisette, Un Palais de la danse pour le prince Millepied, clic
Dansermag, Ariane Dollfus, Benjamin Millepied nommé directeur de la danse à l’Opéra de Paris, clic
Télérama, Benjamin Millepied nommé directeur de la danse, clic
Le Huffington Post, Benjamin Millepied, le marie de N. Portman nommé directeur de la danse, clic

A lire dans la presse en anglais :
New-York Times, Paris Opera Ballet Picks Outsider for New Director, clic
New-York Times, Benjamin Millepied Answers Questions About His New Post With Paris Opera Ballet, by Roslyn Suclas,  clic
The Guardian, Can Benjamin Millepied walk the walk at the Paris Opera Ballet?, clic
Dance Magazine, Le directeur : Millepied to run POB, clic
Los Angeles Times, Benjamin Millepied talks about leaving L.A. dance for Paris, clic

A lire sur les blogs :
Ma chronique, clic
Danses avec la plume, clic
Blog à petits pas, clic
Impressions danse, clic
Musicasola, clic
Danse Opéra, clic
Le Live-tweet de la conférence de presse par Bella Figura, clic
Blog L’Express de Laurence Liban, clic
Les Balletonautes, clic

  • Les sorties de la semaine

Kaguyahimé à l’Opéra de Paris commence cette semaine, vendredi 1er février. Ce ballet de Jiri Kylian raconte une légende japonaise, celle de Kaguyahimé princesse de Lune qui descend sur la terre. Elle y rencontre des villageois, des citadins, qui tombent tous amoureux cette déesse, mais c’est l’empereur Mikado qui gagnera son cœur. Jiri Kylian propose une lecture très épurée, mélangeant les musiques traditionnelles du Japon à des musiques plus contemporaines, plus occidentales aussi. Le ballet est donné pour la première fois à Garnier, je pense qu’il prendra plus de force encore.
Côté distributions, on trouvera trois couples. Alice Renavand assure la première, à la demande du chorégraphe parait-il,  avec Hervé Moreau. Puis nous retrouverons Agnès Letestu et Vincent Chaillet et enfin Marie-Agnès Gillot avec Alexis Renaud. Les distributions du corps de ballet sont alléchantes également, avec des habitués des casts contemporains, et la découverte d’Allister Madin, dans ce répertoire.
Voir toutes les distributions, sur le site de l’Opéra de Paris, clic.
Relire ma chronique sur la répétition publique qui a eu lieu le 19 janvier, clic
Relire ma chronique sur le ballet vu à l’entrée au répertoire, clic
Plus d’infos et réservations sur le site de l’Opéra de Paris, clic.

Affiche Kaguyahime par Anne Deniau

L’exposition Noëlla Pontois, divine étoile, débutera le vendredi 1er février à Elephant Paname. L’exposition retracera le parcours de cette artiste photos, vidéos, costume et loge d’artiste reconstituée. C’est à voir du 1er février, jusqu’au 29 mars 2013. Plus d’infos sur le site d’Elephant Paname, clic.

exposition Noëlla Pontois à Elephant Paname

  • Le concours de la semaine : Le Prix de Lausanne

Le Prix de Lausanne 2013 commencera demain ! Cette compétition rassemble des danseurs du monde entier. Ils ont été sélectionnés par vidéo et CV. Ils vont danser devant un jury mais aussi devant des directeurs de compagnie. Ils peuvent ainsi toucher des bourses pour faire des stages, les plus âgés avec un contrat. Ils prennent des cours pendant une semaine, avec des professeurs renommés. Ils présentent à la fin de la semaine deux variations, une classique, une contemporaine. Les pays les plus représentés sont souvent la Chine et le Japon. Cette année, Elisa Lons, étudiante au CNSMDP, est la seule candidate française. Pour voir la liste des candidats, clic.

Prix de LAusanne 2013

Vous me direz pourquoi suivre un concours qui se situe en Suisse ? Parce que le Prix de Lausanne est facile à suivre ; comptes Youtube, Facebook, Twitter, Instagram, Tumblr, et Pinterest, des vidéos sont mises en lignes, des centaines de photos, la finale est retransmise en direct sur le site internet du concours. Elle aura lieu samedi 2 février.

  • La photo de la semaine

C’est la superbe photo d’Agathe Poupeney bien sûr ! Joyeux anniversaire l’école de danse!

Photo du tricentenaire par Agathe Poupeney

  • En vrac

Suite de l’affaire Sergeï Filin, directeur du Bolchoï agressé à l’acide : le danseur Nikolaï Tsiskaridze a été interrogé par la police. Contrairement à d’autres danseurs, il a clairement affiché son indifférence face à son directeur. A lire sur le sujet, l’article d’Ariane Bavelier, clic, l’article du Guardian, clic, et celui du Monde, clic.
A lire aussi, cet article très intéressant du Courrier International, sur l’ambiance qui règne au Bolchoï… ça ne fait pas rêver, clic

Les danseurs de l’Opéra de Paris sont arrivés en Australie pour y danser Giselle.

A lire, un article de Philippe Noisette sur la transmission du travail de Pina Bausch par Dominique Mercy, clic.

L’Opéra de Paris a signé un accord avec Telmondis Distributions pour la diffusion de ses captations. L’Opéra de Paris diffusera l’an prochain entre 8 et 10 captations.

Nouvelle campagne Repetto avec en égérie Dorothée Gilbert.

Dorothée Gilbert pour Repetto

  • La vidéo de la semaine

Claire Gandolfi dansant dans le clip de Private Pepper.

Nouvelles de 2013 n°2

La semaine dernière fut agitée. Le monde de la danse a été bouleversé par un attentat terrible contre le directeur artistique du Bolchoï Sergeï Filin. Jeudi soir, tard, un homme masqué a aspergé le visage du danseur d’acide. Son visage est brûlé et il y a un grand risque qu’il perde la vue. L’homme avait déjà reçu des menaces car sa gestion et ses choix artistiques ne plaisent pas à tout le monde. Alexei Ratmansky, qui a eu le même poste par le passé, a témoigné que l’ambiance dans le théâtre n’était pas toujours bonne. De nombreux danseurs ont témoigné de leur soutien, dont Svetlana Zakharova. Brigitte Lefèvre a aussi donné son soutien, à titre personnel et de tout l’Opéra de Paris. Plus d’infos sur le sujet, dans Le Huffington Post, Le Guardian, Euronews, Le New-York Times et Le Monde.

Je n’ai pas vu beaucoup de danse ces derniers jours. Je suis allée au théâtre voir des bonnes choses, comme Tristesse animal noir, au théâtre de la Colline. La pièce d’Anja Hilling, mise en scène par Stanislas Nordey, traite de la catastrophe. Comment vivre quand on a vécu un tel traumatisme ? Que faire de sa culpabilité quand on est responsable ? Le texte est dur, mais criant de vérité. Les comédiens sont vraiment excellents, et moi qui ne suis pas toujours enthousiaste du style Nordey, j’ai été plutôt conquise cette fois là. Ma chronique à relire, clic. La purge que je me suis tapée était Nouvelle comédie fluviale qui se joue en ce moment au Théâtre du Rond-Point. Humour gras, blagues à tiroirs, décor en carton pâte, sketch qui font des flops, j’ai trouvé la pièce très ringarde, et j’ai vraiment souffert devant tant de niaiseries… Heureusement, ma joie est revenue quand je suis allée voir Fin de partie à l’Odéon. Chef d’œuvre littéraire, la pièce de Beckett est jouée avec brio et intelligence. Cela fait du bien de voir ces grands textes, mis en scène avec tant de justesse. Relire ma chronique, clic.

Décor de fin de partie, en ce moment à l'Odéon, photo d'Agathe Poupeney

J’ai aussi assisté à la rencontre AROP avec Ludmila Pagliero et Josua Hoffalt, dont je vous ferai un petit compte rendu dans la semaine.

Pas vu grand chose au cinéma, si ce n’est Tabou, film de Miguel Gomes, qui raconte en noir et blanc et sur un discours narratif la vie d’une femme, qui a eu une grande histoire d’amour cachée, lors de sa vie en Afrique. Le film ne m’a pas emballée alors que les critiques sont dithyrambiques. Je suis restée un peu à côté du film, pas assez touchée sans doute par cette histoire d’amour, qui arrive après une première partie, qui se passe à Lisbonne et qui est bien longue. Voir la bande annonce, clic. J’ai hâte d’aller voir le dernier Tarentino.

Ce week-end j’ai été enchantée par la neige, j’ai longtemps marché dans Paris, Garnier étant à deux pas de chez moi, je me suis laissée aller à faire ma touriste.

Garnier sous la neige @lepetitrat sous Instagram

  • Les sorties de la semaine

A Chaillot, il faut foncer voir Don Quichotte du Trocadéro. Presse, bloggeurs et spectateurs sont très enthousiastes devant ce spectacle plein de vie, drôle et bien chorégraphié.
Plus d’infos et réservations, clic.
A lire :
Le blog de la blonde, clic
Culturebox, José Montalvo invente Don Quichotte, clic
Le Figaro, Don Quichotte revient dans la danse, clic
Les Balletonautes, clic

Au Théâtre de la Ville, la compagnie Ultima Vez vient avec Œdipus/bêt noir, chorégraphié par Wim Vandekeybus. Cette chorégraphie reprend le mythe d’Oedipe par le biais du livre de Jan Decorte. Dans un atmosphère très sombre, 16 danseurs et comédiens racontent le mythe grec. Voir un extrait vidéo, clic.
Plus d’infos et réservations, clic

Côté théâtre, vous l’aurez compris, je vous conseille fortement Fin de Partie, à l’Odéon, mis en scène par Alain Françon. Joël Pommerat propose une pièce aux ateliers Berthier, La réunification des deux Corées, qui m’a déjà mis l’eau à la bouche, le rendez-vous est pris.

  • La beauté de la semaine : Mathilde, again ! Par Julien Benhamou.

Mathilde Froustey par Julien Benhamou

  • En vrac

La collection Ballet Rosa dessinée par Isabelle Ciaravola est disponible chez Cas danse ! Personnellement, je vais aller y faire un tour dès la semaine prochaine, ce petit justaucorps grenat en velours et dentelle me fait bien envie.

L’exposition Noëlla Pontois débutera le 1er février à Elephant Paname. La danseuse étoile fera une séance de dédicace les 2 et 14février ainsi que  les 2, 21 et 24 mars. On sait déjà que sa loge sera reproduite à l’identique avec des objets personnels.

L’Opéra de Paris est encore montré du doigt pour « harcèlement moral ». Cette fois ci, le dossier concerne les hôtes de caisse de l’Opéra Bastille. Décryptage par L’Express, clic.

Revoir Tam Taï de Karine Saporta sur ARTE Live Web, spectacle du festival Suresnes Cité Danse, clic.

Blanca Li devrait réitérer sa fête de la danse au Grand Palais en septembre.

Agathe Poupeney expose ses photographies du 19 janvier au 2 février à Viry-Châtillon dans le cadre du festival de danse Les envolées. Plus d’infos, clic.

A lire, un portait d’Aurélie Dupont qui dansera Giselle lors de la tournée en Australie, clic.

Sharon Fridman a un nouveau site internet, clic

  • La vidéo de la semaine

Maria Alexandrova et Sergei Filin dans la Fille du Pharaon.

May B de Maguy Marin

Fini… c’est fini…ça va finir… ça va peut être finir… 

Les mots de Fin de partie résonnent après une introduction des personnages. Sur scène, une dizaines de personnages caverneux. Maquillés d’une terre blanche, qui  donne l’aspect d’un masque, ils avancent en groupe en marmonnant des paroles incompréhensibles. Les pantoufles qu’ils ont aux pieds scandent le rythme de groupe. L’un s’essouffle, le groupe reste uni et attend pour repartir. Ils avancent au rythme du sifflet, comme dans la pièce de Beckett où le sifflet de Hamm retentit pour appeler Clov son valet. Ils sont assujettis à un maître invisible, qui ordonne le mouvement qui semble presque douloureux tant les corps semblent endoloris. La caverne dont ils sortent est sombre et toutes les sensations sont associés à une violence sur le corps.

Sur une musique de cirque, les corps commencent à se délier, ils répètent les mêmes mouvements, les mêmes enchaînements. Ainsi, comme dans le texte de Beckett « Toute la vie les mêmes questions, les mêmes réponses« . Les évènements se répètent et ne font qu’une boucle. Les chemins du groupe sont d’ailleurs circulaires, chacun revient toujours à sa place d’origine.

On retrouve tout le théâtre de Beckett, les phrases obsédantes de Hamm comme « ça gratte » ou « Si elle se tenait coïte, nous serions baisés » , reviennent dans la danse  et se matérialisent par une chorégraphie répétitive. La danse traduit la poésie du dramaturge.

Les personnages vont sembler gagner en humanité. Ils se vêtissent, rajoute une couche ; vestes, chapeaux, lunettes. Là encore tout le théâtre de Beckett est là. Hamm et ses lunettes blanches, derrière lesquelles se cachent probablement deux billes blanches, que personne n’ose aller regarder. Ce même personnage pourrait être Godot qui attend qu’on lui souffle ses bougies d’anniversaire. Le gâteau d’anniversaire est la marque du temps qui passe, mais dans cet intérieur sans meuble et sans lumière, les personnages ne semblent pas bien savoir combien de temps s’est écoulé. Les rapports entre eux sont confus ; maître/valet, père/enfant, est-ce une famille ? chacun sert de père à un autre à un moment. Le combat entre les deux femmes rappellent indéniablement les querelles de Nell et Nagg. On lit sur les mouvements les lignes du texte de théâtre sans jamais tomber dans une illustration futile d’un texte qui en aurait besoin. Maguy Marin atteint une forme de théâtre sublime où les corps nous jettent les mots. Tout y est, le biscuit, la peur du manque, l’horloge sans heure, le mouchoir que l’on garde (« le vieux linge »), les jambes douloureuses de certains protagonistes, leur enlisements sans mourir, parce que ça va peut être finir, mais quand ?

La comédie du quotidien peut être morose mais la réalité rattrape le spectateur. Les personnages partent avec des valises mais pour aller où ? Ils reviennent inlassablement sur la scène, en boucle, si bien que le spectateur peut lui aussi parfois se demander, « Vous n’allez donc jamais finir ? Mais cela ne va donc jamais finir?« . Maguy Marin montre à sa manière que l’espoir est pour les dupes, que l’homme vit dans une obscurité qu’il croit lumineuse, mais que peut-il encore attendre de ce monde? Même la mort ne vient pas. Les personnages s’effacent peu à peu comme un texte qu’on effacerait avec clavier, pour qu’il n’en reste qu’un.  Saisissant…

Fini… c’est fini…ça va finir… ça va peut être finir… 

 

dans le cadre de Festival d’Automne à Paris

chorégraphie Maguy Marin
 danseurs Ulises Alvarez, Romain Bertet, Kaïs Chouibi, Laura Frigato, Françoise Leick, Mayalen Otondo, Lia Rodrigues, Ennio Sammarco, Jeanne Vallauri, Adolfo Vargas
musiques originales Franz Schubert, Gilles de Binche, Gavin Bryars
costumes Louise Marin

durée 1h30

Plus de photos d’Agathe Poupeney, clic.

Nouvelles de la Toussaint

Les vignes de Givry en Saône et Loire

 

De la Bretagne à la Bourgogne, il n’y a qu’un pas. Après une escapade maritime, me voilà au milieu des vignes, pour grappiller les derniers raisins laissés après les vendanges et surtout boire les fameux vins. Voici celles de Givry, qui produisent le divin breuvage. Rien de tel avec un bon poulet de Bresse, qui me rappelle l’enfance. Ecoutez la chanson de Juliette, Petite Messe Solennelle, le vin réjouit les coeurs, surtout ceux de la côte châlonnaise !

  • La sortie de la semaine : Marie-Antoinette à l’Opéra de Versailles

Deux bonnes raisons d’aller voir ce ballet : c’est une première en France et c’est à Versailles. Le ballet raconte l’histoire de cette princesse autrichienne devenue reine de France. C’est dansé par le ballet de Vienne, dirigé par notre belle étoile, Manuel Legris. Voici le détail du programme que vous pouvez aussi retrouver sur le site officiel :

ACTE I
SORTIE DE L’OMBRE
Georg Philipp Telemann, extrait du concerto pour violon en G-Dur | Destin et ombre

À LA COUR DE VIENNE
Antonio Vivaldi, extrait du concerto pour violon en D-Dur « Il Grosso Mogul » | Marie-Thérèse, Marie-Antoinette, Mercy, membres de la Cour de Vienne
Luis Miguel Cobo | Destin et ombre


BIENVENUE EN FRANCE

Chevalier de Saint-Georges, extrait de la symphonie concertante en G-Dur | Destin et ombre, Marie-Thérèse, Louis XV, Marie-Antoinette, Louis XVI en tant
que Dauphin, Madame Elisabeth, Mercy

Luis Miguel Cobo | Destin et ombre, membres de la Cour de Vienne et de Versailles

LA REINE DU ROCOCO

Wolfgang Amadeus Mozart, extrait de la symphonie en B-Dur KV Anh. 214 (45b) | Le bal
Georg Philipp Telemann, extrait de la suite en a-Moll pour flûte à bec, hautbois, instrument à cordes et basse continue | Marie-Antoinette, Louis XVI,
Madame Elisabeth, Mercy,
Axel von Fersen

Antonio Vivaldi, extrait du concerto pour violon en D-Dur « L’Inquietudine » | Marie-Antoinette,Axel von Fersen
Georg Philipp Telemann, extrait de la sonate en G-Moll pour 2 violons, 2 violes, violoncelle et basse continue | Louis XVI
Luis Miguel Cobo | Destin et ombre

TRIANON
Georg Philipp Telemann, extrait de la suite en A-Moll pour flûte et instrument à cordes | Madame Elisabeth et membres de la Cour
Antonio Vivaldi, extrait du concerto en G-Dur pour 2 mandolines | Marie-Antoinette, Axel von Fersen
Johann Christian Bach, extrait de la symphonie en G-Moll, op. 6.6 | Louis XVI, Madame Elisabeth
Luis Miguel Cobo | Marie-Antoinette
Jean-Philippe Rameau, extrait de « Les Boréades » | Louis XVI, Marie-Antoinette, Madame Elisabeth, Axel von Fersen, destin et ombre
 

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ACTE II
ATTAQUE DE VERSAILLES
Jean-Philippe Rameau, extrait de « Les Indes galantes » | Destin, les révolutionnaires
Luis Miguel Cobo | Marie-Antoinette, Louis XVI, destin et ombre
Jean-Fery Rebel, extrait de la sonate pour violon en D-Moll | Marie-Antoinette, Axel von Fersen
Luis Miguel Cobo | Destin et ombre,  Axel von Fersen, Marie-Antoinette, Louis XVI, Vision Marie-Thérèse

TENTATIVE DE FUITE
Antonio Vivaldi, extrait du concerto en D-Moll pour viola d’amore RV 393 | Marie-Antoinette, Louis XVI, destin et ombre
Jean-Philippe Rameau, extrait de « Les Indes galantes », retravaillé par Luis Miguel Cobo | Révolutionnaires, Louis XVI, Marie-Antoinette, Madame
Elisabeth, destin et ombre


LA PRISON – SOLITUDE D’UNE REINE

Luis Miguel Cobo | Marie-Antoinette, destin et ombre
Antonio Vivaldi, extrait du concerto pour violon en E-Dur « Il Riposo » | Marie-Antoinette, Madame Elisabeth
Luis Miguel Cobo | Marie-Antoinette, destin, Madame Elisabeth
Antonio Vivaldi, extrait du concerto en D-Moll pour viola d’amore RV 395 | Madame Elisabeth
Luis Miguel Cobo | Madame Elisabeth, destin et ombre
Georg Philipp Telemann, extrait du concerto pour violon en A-Moll | Vision Marie-Thérèse, destin et ombre
Chorégraphie et Mise en scène Patrick de Bana
Musique Georg Philipp Telemann, Antonio Vivaldi, Chevalier de Saint-Georges,
Wolfgang Amadeus Mozart, Johann Christian Bach, Jean-Philippe Rameau, Jean-Féry Rebel
et Luis Miguel Cobo

Costumes Agnès Letestu

Décors Marcelo Pacheco, Alberto Esteban / Area Espacios Efimeros
Lumières James Angot

Marie-Antoinette Olga Esina
Louis XIV Roman Lazik (3 et 5 novembre) Vladimir Shishov (4 novembre)
Madame Elisabeth Ketevan Papava (3 et 5 novembre) Erika Kovacova (4 novembre)
Le destin Kirill Kourlaev
L’ombre de Marie-Antoinette Elisabeth Golibina (4 novembre) Alice Firenze (3 et 5 novembre)
Axel de Fersen Kamil Pavelka
Marie-Thérèse Dagmar Kronberger (3 et 5 novembre) Alena Klochkova (4 novembre)
Mercy Fabrizio Coppo
Louis XV Christoph Wenzel
La cour de Vienne, La cour de Versailles le ballet de l’Opéra de Vienne

 

  •   La presse de la semaine

 

Danser fait sa couverture avec la nouvelle exposition du Centre Pompidou qui s’appelle Danser sa vie, qui aura lieu du 23 novembre 2011 au 2 avril 2012. C’est le dossier du mois, avec une présentation de l’exposition par ses deux commissaires, Christine Macel et Emma Lavigne. On pourra aussi y lire un entretien avec le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, amateur de danse contemporaine.
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Danse magazine fait sa couverture sur La Source avec Ludmila Pagliero. A lire, les critiques d’Esmeralda par le Bolchoï, de Phèdre, de Psyché, de La Source, un article sur le film de Dominique Delouche et bien sûr la danse en régions et à l’étranger.

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  • Le ciné de la semaine : La Source en direct !

Si vous n’êtes pas à Paris, profitez de la soirée du 04 novembre pour aller au cinéma et aller voir La Source.

J’ai vu pour ma part la répétition générale et la première. Si vous êtes à Paris en revanche, je dirais que ça ne vaut pas le coup, autant aller faire la queue à la billetterie le jour même et dégoter un billet.

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A voir, une interview de Jean-Guillaume Bart sur TV5 monde.

A voir aussi, la nouvelle section Opéra Vidéo, où il y a plein de vidéos des coulisses, des répétitions.

Autre cinéma à ne pas manquer, un film sur Maïa Plissetkaïa au Centre Pompidou le jeudi 3 novembre à 20h. Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, tous les premiers jeudis du mois, le Centre Pompidou propose un film de danse, parfois un ballet, parfois un documentaire, un portrait. J’y allais beaucoup quand j’avais une carte d’abonnement à Beaubourg car le cinéma est gratuit. Cela vaut vraiment le coup, on y fait de belles découvertes.

  • En vrac

Frédéric Flamand, chorégraphe du Ballet de Marseille, va travailler à Mons 2015, capitale européenne de la culture. A lire sur la RTBF info.

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Des danseurs de l’Opéra de Paris seront en Gala au Grand Quevilly le 6 novembre. Tout le programme est .

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Allez une petite interview de Marie-Agnès Gillot dans Sud ouest.

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Le 5 novembre (nuit du 06) sera diffusé à 00H20 sur France 3 un docu sur La Source. Et juste après Coppélia de Patrice Bart. A vos magnétos !

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A voir, les photos d’Agathe Poupeney de La Source en suivant ce lien.

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Benjamin Millepied prend sa retraite au NYCB. On attend qu’il nous fasse de nouvelles chorégraphies !

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Le premier novembre, la compagnie Saint-Pétersbourg Ballet avec sa soliste Irina Kolesnikova viennent danser au Palais des Congrès (beurk!). Ça peut être sympa (c’est pas non plus le Bolchoï!), mais tout de même attendez qu’ils passent au Théâtre des Champs-Elysées, pour voir de la danse c’est quand même mieux ! Ce sera au mois de février, on en reparlera d’ici là.

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Vincent Chaillet s’est blessé. J’aurais tellement voulu le revoir dans La Source… Plein de courage pour lui en espérant qu’il se remette bien vite.

  • Bonus vidéo

Allez un petit extrait de Marie Antoinette, pour vous donner envie de venir à Versailles. J’y serai pour ma part le 5 novembre (merci Y***).

 

Nouvelles de la semaine du 18 juillet

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Et voilà la saison s’est terminée à l’Opéra de 15 juillet dernier avec les adieux de José Martinez. Une soirée très forte en émotions dans la salle, un peu guindée dans le grand foyer pour la remise de la médaille de Commandeur des arts et des Lettres, ainsi que deux très beaux cadeaux, un siège d’Opéra à son nom et un costume Christian Lacroix offert par tous les danseurs, techniciens, machinistes et habilleuses (je dois en oublier), et très festive et dansante pour la dernière partie de soirée. La saison se finit en beauté, il faut maintenant assurer la relève, renouveler les danseurs, car José Martinez ouvre la voie du départ pour bien d’autres après lui… Osta, Letestu, Le Riche (ahhhhh), Dupont, Ciaravola..C’est un grand artiste qui nous quitte, un homme au cœur généreux. Je repense à cette soirée fabuleuse et j’ai encore des paillettes dans les yeux.

Il y a encore des choses à faire à Paris heureusement cette semaine ! Le Miami city ballet est là pour encore une semaine au Châtelet, il faut aller les voir, ça vaut vraiment le coup. Voilà le programme de la semaine.

Lundi 18 juillet
à 20h
Projection du film West Side Story
au Théâtre du Châtelet
en présence de GEORGE CHAKIRIS
Mardi 19 juillet
à 20h
Nine Sinatra Songs
(Tharp-Arlen/Mercer/Cahn
Afternoon of a Faun
 (Robbins-Debussy)
Liturgy (Wheeldon-Pärt)
Ballet Imperial (Balanchine-Tchaikovski)
Mercredi 20 juillet
à 20h
Theme and Variations
(Balanchine-Tchaikovski
Promethean Fire
 (Taylor-Bach
Nine Sinatra Songs
(Tharp-Arlen/Mercer/Cahn)
Jeudi 21 juillet
à 20h
Theme and Variations
(Balanchine-Tchaikovski)
In the Night (Robbins-Chopin)
In the Upper Room (Tharp-Glass)
Vendredi 22 juillet
à 12h
Cours en public
Vendredi 22 juillet
à 20h
Western Symphony (Balanchine-Kay
In the Night
 (Robbins-Chopin
In the Upper Room
 (Tharp-Glass)
Samedi 23 juillet
à 15h
Western Symphony (Balanchine-Kay
Afternoon of a Faun

(Robbins-Debussy
Liturgy
 (Wheeldon-Pärt
Nine Sinatra Songs
(Tharp-Arlen/Mercer/Cahn)
Samedi 23 juillet
à 20h
Square Dance
(Balanchine-Corelli/Vivaldi) 
Afternoon of a Faun

(Robbins-Debussy
Liturgy
 (Wheeldon-Pärt
Ballet Imperial
 (Balanchine-Tchaikovski)

 

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Sinon  le Festival Paris d’été a commencé depuis jeudi 14 et se termine le 09 août. Il y a une belle programmation et beaucoup de manifestations gratuites. De la danse avec :

  • Fanny de Chaillé le 23 juillet (gratuit)
  • La compagnie Trafic de Style/ Sébastien François Obstacle du 26 juillet au 02 août (gratuit).
  • Compagnie Toujours après minuit/ Brigitte Seth et Roser Montllo Guberna El como quieres du 17 au 26 juillet (gratuit).
  • Compagnie Toujours après minuit/ Brigitte Seth et Roser Montllo Guberna Avant propos du 31 juillet au premier août (8€-14€-18€).
  • Ballet Preljocal/Angelin Preljocaj Empty moves (part I & II) du 22 au 24 juillet (8€-14€-18€).
  • Ballet Preljocal/Angelin Preljocaj Annonciation du 21 au 22 juillet (8€)
  • Emanuel Gat Dance/ Emanuel GatBrilliant Corner du 3 au 6 août (8€-14€-18€).
  • Malandain Ballet Biarritz/ Thierry Malandain Roméo et Juliette du 27 au 30 juillet (8€-14€-18€).

Côté expo le festival met à l’honneur Agathe Poupeney qui est la photographe officielle du festival. C’est l’oeil et la mémoire du festival. Le soirée de vernissage de l’expo a
lieu le 22 juillet et vous pourrez voir les photos jusqu’au 9 août. Je ne serai pas à la soirée de vernissage, mais je ne manquerai pas d’aller voir les photos d’Agathe.

Un petit avant goût ici et .

Il y a aussi une belle programmation théâtrale et de musique alors ne manquez pas d’aller voir la programmation complète sur le site du festival. Il y a beaucoup de manifestations gratuites.

  • En vrac…

La création de Ratmansky a l’air super spéciale… Les garçons seront déguisés en animaux et les filles en fleurs.. Petite pensée pour un joli mouton… espérons que la chorégraphie soit géniale pour relever tout ça !

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Si vous êtes en province, vous pouvez aller voir Mathilde Froustey and friends aux Arènes du vieux Boucau ce soir.  Au programme

En 1ère partie : Who Cares du chorégraphe américain Georges Balanchine Direction New York ! Les danseurs nous font vibrer sur les rythmes jazzy des années folles !

2ème partie : Don Quichotte ( 3ème acte ) en compagnie des danseuses de l’école Gillet-Lipszyc de biarritz et Choré-AM de Messanges ! Au cœur de Séville, DON QUIChOTTE et son fidèle Sancho Pança assistent au mariage de la malicieuse Kitri.

 

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© Fabienne Photographe Studio Louisania

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Si vous êtes encore à Avignon, faîtes un effort demain pour aller à 4h30 voir Cesana d’Anne Teresa de Keersmaeker.. Si si ça vaut le coup de se lever si tôt ! Vous
mangez ensuite à 14h vous enchaînez avec la projection de Rosa tanzt Rosas. Ce soir il y a Levée des Conflits de Boris Charmatz à 21h, ce week
end (24, 25, 26 juillet) encore du ATDK avec Fase. Il y a une expo de photos de danse à l’école des beaux arts. Ne manquez pas aussi cette semaine la performance de
William Forsythe, Unwort, tous les jours à 14h.

Voilà le lien vers le site, allez voir, il y aussi plein de supers pièces de théâtre, j’attendrais qu’elles passent à Paris pour les voir.

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A Montauban a lieu le festival DanseS en place du 19 au 24 juillet. La programmation est très belle, car vous pourrez y voir  Boxe, Boxe de Mourad Merzouki, Roméo et
Juliette
du Malandain Ballet Biarritz, Ensayos de Timeless d’Arantxa Sagardoy/Incidence Chorégraphique, un spectacle de clôture avec des extraits d’Esmeralda (Allister Madin/Kora Dayanova) , Delibes Suite, La Belle au bois dormant. Les élèves d’un stage organisé pendant la durée du festival danseront aussi lors du spectacle de fin de stage.

 

  • Bonus vidéo de la semaine : José Martinez remercie son public

Moment très émouvant et très fort…

 

Spotted, les blogueuses sont filmées… saurez vous les retrouver? Déjà la semaine dernière Le Petit rat était caché dans une des photos…