Séance de travail de Coppélia

coppelia

 

 

Je n’ai jamais vu autant de monde à une séance de travail ! Il y avait les gamins de Dix mois d’école et d’opéra, plus un nombre fou de membres de l’Arop. Bien sûr les bloggueuses Fab et Amélie
étaient de la partie.

Un rideau nous cache la scène. Dessus des croquis, des schémas de poupées et de mécanismes. Je trouve cela assez beau. On voit aussi la projection d’un visage de poupée.

 

Au départ sur la réserve quant à ce ballet, j’ai été agréablement surprise, voire séduite. Je ne connaissais pas la version de Patrice Bart, j’ai toujours vu la version de Saint Léon. Il est vrai
que mon vif rejet pour  La petite danseuse de Degas
ne m’avait pas mis dans un bon état d’esprit pour voir ce Coppélia. D’autant plus que j’avais revu sur France 2 La petite danseuse, la nuit où j’ai galéré avec le serveur de
l’Arop pour avoir mes places (grrrrr ceci pourrait faire l’objet d’un billet tellement cela m’énerve), et vraiment je n’aime pas du tout ce ballet, je maintiens c’est très mauvais.

Premier point positif, la musique de Delibes qui est très belle et très narrative ce qui permet de rentrer aisément dans le conte d’Hoffman. Patrice Bart a fait le choix de mêler à la musique
originelle du ballet, celle de Lakmé, un opéra de Delibes, afin de donner une trame plus dramatique au ballet, et c’est assez bien vu. En parlant de drame, on voit ressortir des thèmes
visiblement cher à Patrice Bart et qui m’ont parfois mise mal à l’aise. On retrouve l’innocence de la jeune femme, qui se retrouve coincée, dans la petite danseuse avec l’abonné, ici entre deux
hommes assez malsains, Coppélius et Spalanzani. Quand elle descend dans l’atelier, elle vient pour s’amuser, voir les poupées, mais pour les deux compères en face d’elle c’est un tout autre jeu,
Spalanzani la drogue, veut la faire ressembler à la femme de Coppélius pour rendre fou ce dernier. Ensuite on retrouve les tableaux qu’aime Patrice Bart. J’utilise ici le mot tableau dans le sens
de peinture. Les personnages se figent pendant certaines variations. Ici cela a plus de sens avec le conte, comme si tous les personnages étaient des poupées finalement.C’est un peu lourd
parfois.

 

 

Seances-de-travail-1448.JPG

 

 

Pour cette séance de travail, on a eu le droit à un Patrice Bart déchaîné qui a commencé très soft au micro pour gueuler (oh ben sinon ce ne serait pas Patrice Bart) sur tout le monde en fin de
séance. Extraits : « Les garçons vous pouvez vous aligner, B*** tu peux monter la jambe plus haut, à la poursuite, vous pouvez poursuivre la danseuse ?, les garçons, les filles pèsent pas des
tonnes alors vous pouvez les portez correctement, la fumée ça va pas du tout, il y en a trop » bref tout le monde en a pris pour son grade, que voulez vous le maître veut voir son ballet réussi.

Côté danseurs, c’était intéressant de voir une autre distribution que celle que je vais voir le 30 (comme dirait Pink Lady, Mathias Heymann/Dorothée Gilbert, tu pourrais te lasser… ahahahah).
J’ai donc vu Mélanie Hurel en Swanilda, qui est techniquement très solide et très endurante, mais qui côté interprétation me laisse un peu indifférente. Je ne vais pas comparer
avec Dorothée Gilbert aux convergences mais j’aurais aimé qu’elle se lâche
plus, après c’est une répétition, donc il faudrait voir en représentation publique. Frantz était interprété par un Christophe Duquenne un peu fatigué ce soir. Je trouvais qu’il
était encombré par ses muscles comme si il était plein de courbatures désagréables (est-ce parce que moi je suis pleine de courbatures désagréables que je pense cela? ), mais j’aime bien ce
danseur, il dégage quelque chose qui me touche. Dans le rôle de Coppélius, Benjamin Pech (« benji » pour les intimes, comme l’appelle Patrice Bart) assez inquiétant, mais peut être
pas assez amoureux de sa Swanilda.

Les petites amies de Swanilda sont dansées par une jolie bande qui s’accorde à merveille, et qui a l’air de s’éclater dans ces rôles : Mathilde Froustey, Charline Giezendannner,
Laurène Lévy, Aubane Philbert, Caroline Bance, je crois Pauline Verdusen. Elles sont chipies, joueuses et leurs passages en groupe sont superbes. Dans les copains de Frantz, on retrouve Allister
Madin, Sébastien Berthaud, Axel Ibot et le dernier nom m’échappe j’aurais du le noter. Ils sont tous les quatre très bons et de même que les filles plein d’enthousiasme. Leur plaisir de danser
est bien arrivé jusqu’à nous. On a la sensation qu’ils s’amusent, qu’ils sont à fond dans ses rôles ma foi très joyeux. 

La mazurka était aussi un très bon moment mené par quatre couples dont j’ai pu reconnaître Aurélien Houette toujours aussi impressionnant et Julien Meyzindi dont je trouve que la danse a une
grâce particulière.

Dans l’ensemble j’ai trouvé que c’était un bon divertissement avec des variations solos qui se tiennent bien et qui nous permettent de suivre l’histoire. Ce n’est pas le ballet du siècle mais on
passe un bon moment et pour le coup c’est sans prétention. Il reste des places pour le 19 mars et vous pouvez toujours faire la queue pour avoir des places. Quant à moi j’y vais le 30 mars, pour
les adieux de Patrice Bart et je vais essayer d’aller à la générale mardi.

 

  • Vidéo extrait de la séance de travail

 

 

 

 

 

  • Infos sur le ballet

 

Léo Delibes Musique
Patrice Bart Chorégraphie et Mise en Scène
(Opéra national de Paris, 1996)
D’après Arthur Saint-Léon
Ezio Toffolutti Décors et costumes
Yves Bernard Lumières

« Dès sa création en 1870, Coppélia ou la fille aux yeux d’émail connut un immense succès. Considéré comme emblématique du style chorégraphique français, il est resté depuis au répertoire
de l’Opéra de Paris et a fait l’objet de nombreuses relectures. Dans l’adaptation qu’il propose pour le Ballet de l’Opéra en 1996, Patrice Bart revient aux origines littéraires qui ont inspiré le
ballet, le conte fantastique d’Hoffmann, dont l’étrangeté avait été écartée par les créateurs, Arthur Saint-Léon, Charles Nuitter et Léo Delibes. Reprenant le thème de l’automate qui s’anime sous
les doigts de son inventeur, Patrice Bart insiste sur la profondeur de ses personnages et fait de Coppélius un homme sombre et inquiétant, hanté par l’image d’une femme aimée et disparue, dont
Swanilda évoque le souvenir. Avec la complicité du décorateur Ezio Toffolutti, qui joue sur les effets de transparences, sur le double et sur l’illusion, le ballet déploie une atmosphère
troublante et mystérieuse. »

Source: Opéra de Paris

 

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Séance de travail de Coppélia:

 

 

Je n’ai jamais vu autant de monde à une séance de travail ! Il y …

5 réflexions au sujet de “Séance de travail de Coppélia

  1. Pink Lady says:

    Tu fais peu de cas de ma mauvaise foi, moi qui essaie vainement de me consoler de ne pas voir les danseurs que j’aime le weekend où je reviens pour eux, dans le genre « ah, c’est chouette, au
    fond, ça va me donner l’occasion de découvrir des danseurs différents… »

    Sinon les commentaires des maîtres de ballet sont toujours aussi tordants !

  2. Zoé says:

    Bonsoir,

     

    Je suis depuis longtemps votre blog avec intérêt. N’ayant pas la posibilité d’aller à l’Opéra je peux ainsi voir ce qui s’y passe. Merci beaucoup!

    Les séances de travail sont-elles ouvertes au public? Ou est-ce seulement pour des « privilégiés »?

  3. Zoé says:

    Merci beaucoup de votre explication!

    Donc, avec l’opéra on ne peut pas avoir de place pour ces séances, mais avec l’arop  oui. Etrange.

  4. jeanne says:

    Tout d’abord merci pour tout , de notre province (bas-berry) il est toujours difficile d’avoir accés aux infos et il faut pouvoir faire les allers et retours sur Paris.Donc votre blog est trés
    apprécié.

    vous qui sous le nom de petit rat êtes aussi une petite souris qui passe partout pourriez vous nous aider: comment faire quand on est pas junior pour assister aux répétitions et aux différents
    concours interne externe surtout sans piston.

    ça à l’air insurmontable mais j’en rêve

    Jeanne

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