Le samedi je troque Garnier contre Bastille et file à l’amphithéâtre pour voir les « Convergences », les premières de l’année. Je m’assieds au premier rang pour profiter pleinement de la répétition. Brigitte Lefèvre présente cette première séance comme à son habitude. Elle nous introduit Patrice Bart, qui va mener la répétition, les deux premiers danseurs, Ludmila Pagliero et
Christophe Duquenne, pour qui ce ballet est l’occasion d’une prise de rôle et la chef de chant, dont le nom m’échappe à présent. Patrice Bart prend le relais et présente le travail. Nos deux protagonistes vont répéter devant nous des extraits du deuxième acte, qui pour ceux qui ne connaissent pas le Lac, est un acte « blanc » où le prince rencontre la princesse cygne Odile.
On commence par la variation du prince qui se retrouve seul dans une méditation intérieure. Patrice Bart insiste sur cet état dans lequel doit se trouver le prince. Il ne doit pas donner tout son être au public, il ne doit pas partager son état intérieur. Il est en lui même. Christophe Duquenne me fait une bonne impression. Très à l’écoute du maître de ballet, les corrections sont efficaces et il rentre avec aisance dans ce rôle. Patrice Bart, très pédagogue, nous parle de la façon dont Rudolf Noureev a conçu le rôle du prince. Il en a fait un prince très particulier dont la sexualité est laissée en suspens afin que son attrait et son amour pour cette créature n’en soit que plus crédible. Rudolf Noureev a donné à ce prince 4 variations ce qui est beaucoup et ce qui fait la grandeur de ce rôle.
On passe ensuite à la rencontre du prince avec Odile. Ludmila Pagliero est très investie de son rôle et ses bras qui m’ont parfois gênée, sont ici très beaux. Patrice Bart nous explique que Noureev a épuré toute la pantomime du Lac et qu’il a laissé ce passage au début du deuxième acte. Il se propose donc de devenir notre décodeur et il fait ça à merveille. Patrice Bart se lance
dans un récit pendant que nos deux danseurs exécutent ce passage de pantomime. Il nous replonge ainsi dans l’ambiance « merveilleuse » du lac. Il corrige les pas et les placements de Christophe Duquenne, qui doit se montrer moins proche de sa partenaire puisque c’est un instant de rencontre, de découverte. Odile raconte au prince son histoire. Elle est la reine des cygnes d’un lac, au loin, qui s’est formé avec les larmes de sa mère. Elle lui explique qu’elle n’est pas vraiment un cygne, mais qu’elle est victime d’un méchant génie (Rothbart) et que son sort ne peut être conjuré que si un homme l’aime et l’épouse. Le prince lui jure qu’il l’épousera, mais elle ne peut supporter ce geste qui met le prince en danger.
Patrice Bart propose aux deux danseurs de continuer dans les variations de l’acte II. Il demande donc à Ludmila de passer la coda. Il lui corrige ses bras en lui demandant de faire croire que ses mouvements peuvent aller plus loin notamment dans l’arabesque qui suit le fouetté.
Les deux danseurs continuent jusqu’au porté final. Ils nous ont offert un beau moment, ils ont l’air épuisés et cela se comprend car cela doit être stressant d’avoir tous ces yeux fixés sur soi. Les applaudissements sont chaleureux. pour information, Ludmila Pagliero et Christophe Duquenne danseront le Lac le 10 décembre à 19h30 aux côté de Yann Saiz. Le spectacle est complet (sur le papier), n’hésitez pas à aller une heure avant le spectacle pour prendre une place.
Les prochaines « Convergences » auront lieu le samedi 27 novembre à 16h autour de Balanchine/Brown/Bausch.
La vidéo d’Amélie prise avec bravoure! Elle est en trois parties, la suite sur youtube.
Un petit extrait de la coda du Lac, juste parce que c’est mon passage préféré!
et dire que je n’aipas pu y aller…
J’essayerai quand même de voir le lac de Ludmila Pagliero et Christophe Duquenne. Je suis très curieuse de voir Ludmila dans un rôle titre.