Il semblait impossible de voir cette compagnie. Pas de places en vente un soir de gala. Ah si attendez il y a un fond de baignoire à 32€…Bon, je me résignais, à m’asseoir sur les marches et regarder le défilé de mode qui passait sous mes yeux. Parfois ce fut plus le défilé des horreurs, mais bon que voulez vous si le bon sens est sensé être la chose la mieux partagé au monde, le bon goût c’est une autre chose. Ainsi, femmes à peau de bébé et cou ridé entrent en masse, robes aux sequins excessifs et couleurs criardes, costumes trop grands pour ces messieurs. Finalement j’en retrouve presque le sourire. Je croise l’homonyme de Palpatine et puis j’entends un groupe d’étudiants qui a une place en trop, et qui cherche à la donner. Ni une, ni deux, j’entre dans Garnier. Je ne possède pas de baguette magique pour me transformer en princesse, j’irai donc au gala en pantalon noir, mes stilletos feront l’affaire. C’est toujours magique tout de même les galas, toutes ces fleurs, ces couleurs, les tenues des ouvreuses, les grandes tables dans le Foyer. Direction l’amphithéâtre, pour 2h de Béjart…
© Laurent Philippe
Je n’ai pas du tout aimé ce ballet de Béjart. Si j’accepte facilement de me faire emmener dans un songe, celui-ci ressemblait plus au cauchemar pour moi. J’avais lu l’argument avant, et malgré cela, je ne me suis pas laissée emporter.
Hommage au Kabuki par Béjart, ça ressemble à une succession de saynètes tragiques, dans lesquelles un samouraï cherche à venger un autre samouraï et pratique à la fin des scènes le suicide rituel. Je vous avoue que l’histoire est restée bien loin dans ma tête. Si Béjart est parvenue à faire un hommage à ce théâtre nippon, les différents tableaux m’ont semblé très longs.
Les décors, costumes et maquillages sont superbes. La musique est sans nul doute ce qui m’a le plus plu. Côté danse, on retrouve les belles lignes de Béjart, et les arabesques des danseuses de cette compagnie n’ont rien à envier à personne. Tout est assez froid et lisse dans l’ensemble et l’émotion m’a cruellement manqué. Les kimonos se déploient, les jambes passent à travers, un bras apparaît derrière un paravent ou un éventail.
On sera en revanche charmé par les ensembles parfaitement réglés, notamment la scène finale du suicide collectif des quarante samouraïs, qui a une force particulière. C’est en général ce que j’apprécie le plus chez Béjart, qui met en transe des corps pour n’en former qu’un. Une soirée en demi-teinte, ravie de découvrir cette compagnie qui a montré de beaux talents, mais je suis passée à côté, sombrant peu à peu dans l’ennui à mesure que le ballet avançait. L’éclat final n’aura pas suffit pour me ramener en éveil.
Toshiro Mayuzumi | Musique |
Maurice Béjart | Chorégraphie |
Nuno Côrte-Real | Décors et costumes |
Tatsuo Takasawa | Lumières |
Fumitake Ichikawa | Réalisation sonore |