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J’ai testé la barre aquatique !

Dimanche dernier, je suis allée tester une séance de barre aquatique. C’est quoi ? Ça se passe comment ? C’est pour qui ? Réponses.

La barre aquatique est une idée née un été entre danseurs – Leila Dilhac et Gregory Dominiak –  dans la piscine. S’amusant à faire des exercices de barre dans l’eau, très vite les danseurs, remarquent que les exercices leur font du bien. Avec Jean-Christophe Guillaumot, kinésithérapeuthe qui connait parfaitement la danse, ils commencent à monter des exercices, travailler la forme du cours.

piscine de la barre aquatique

On commence le cours par des petits exercices pour réveiller le corps. Etirement de la colonne vertébrale, renforcement des appuis, ports de bras. Puis on attaque la barre à proprement dite. Les pliés, puis les dégagés. Les sensations sont différentes que dans l’air. Les rapports aux muscles sont inversés. On peut travailler la résistance, par exemple dans un battement tendu, on va pouvoir appuyer contre quand on ramène la jambe à terre. A l’inverse, les jambes tiennent toutes seules en l’air sans effort. Comme on fait travailler les muscles de freinage, à l’inverse du cours traditionnel, on renforce les muscles qui protègent des blessures. Un vrai complément au cours classique !

J’ai une entorse depuis 2 mois et des problèmes de hanche. Dans l’eau, tous les mouvements qui me posent problème n’en sont plus. Je peux placer ma jambe à la seconde sans effort et sans ce pincement que je ressens d’ordinaire. Un vrai plaisir !

Après les ronds de jambes, place aux grands battements, puis au travail de relevés. On s’essaie à des équilibres, les sensations sont différentes, on ne peut pas tricher dans l’eau. Pas question de se tordre ou de mal placer son poids du corps, car là ça ne marche pas. Si on est en forme, on ferme les yeux, pour mieux ressentir la position juste.

On passe ensuite aux étirements. Ce n’est pas parce que l’on est dans l’eau qu’il faut négliger cet aspect là. Etirements des quadriceps ou grand écart avec frites qui tiennent les jambes ! C’est agréable, ce n’est pas agressif pour le corps.

On termine le cours par un temps de relaxation. On flotte, le corps tenu par des frites, en écoutant une musique de ballet. L’eau est chaude, c’est une super manière de terminer un cours de danse.

Ce que j’ai trouvé génial :

  • le cours avec des professionnels : Leïla Dilhac, Grégory Dominiak et Claire Gandolfi sont passionnés et passionnants. Leur expertise de danseurs de l’Opéra fait d’eux d’excellents professeurs (ils sont titulaires en plus du DE).
  • le cours presque privé. On ne peut pas être plus de quatre dans le bassin. On est bien corrigé, on est presque comme dans un cours individuel.
  • le travail sans miroir : on fait plus attention à ses sensations. L’eau arrive à la taille, on est obligé de se monter et on se concentre sur sa posture.
  • la sensation d’allongement, et de douceur dans le rapport au corps.

Le lendemain, de bonnes courbatures dans les fessiers, mais moins douloureuses que lors de la reprise de la danse en septembre. Comme toutes les disciplines dans l’eau (natation, aquagym, aquabike yoga & cie), la barre aquatique permettra de mieux modeler votre silhouette, plus rapidement que sur terre et sans agresser les articulations.

Le cours coute 45€ (il existe des carnets, mais aussi des formules avec massage ou pilates). Il s’adresse à tous : que vous n’ayez jamais fait de danse, ou que vous en faites, un peu, beaucoup. Le cours est personnalisé au niveau de chacun.

Il y a 5 cours le dimanche, il y en aura bientôt le lundi.

© CamilleStudio Grégory corrige la position de mes omoplates

© CamilleStudio
Grégory corrige la position de mes omoplates

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La barre aquatique, tous les dimanches au 16 rue des Grands Augustins, Paris 6ème.

©CamilleStudio Leila nous montre les exercices.

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Leila nous montre les exercices.

Réquisitoire contre Albrecht

Samedi vingt-trois avril de l’an deux-mil-seize, la 32e Chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris. La Chambre secrète, la Chambre de la Danse, siège exceptionnellement en audience publique, quoique le Palais soit quasi-vide, pour connaître de l’affaire qui remue danseurs, chorégraphes et spectateurs depuis un siècle et demi : enfin, le Prince Albrecht de Silésie va être jugé.

Isabelle Ciaravola Giselle

Isabelle Ciaravola incarnant Giselle (Photo FB I. Ciaravola)

A titre liminaire, le Ministère public entend remarquer que, compte tenu de l’arrêt de mise en accusation rendu par la Chambre de l’instruction, suite à l’appel interjeté par le Parquet sur l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel rendue par le magistrat instructeur, l’affaire sera appelée non pas devant la 32e Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris, mais devant la Cour d’assises de Paris.

Monsieur le Président, Madame, Monsieur de la Cour, Mesdames et Messieurs les jurés,

l’affaire qu’il vous appartient aujourd’hui de juger est d’une limpidité diaphane :

Comparaît aujourd’hui devant vous un jeune homme qui, Prince, a chu du pinacle où le portait sa haute naissance pour se comporter avec la perfidie qui sied à un misérable hobereau de province – si ce n’est au premier malandrin venu.

L’histoire est connue de tous, et il n’est guère besoin de la rappeler : Albrecht, moyennant un stratagème – rien moins qu’une promesse d’hymen – dont l’ignominie n’a d’égal que la noirceur de l’hideux dessein qu’il venait servir, a conquis l’âme et le coeur de la pauvre Giselle.

Sans doute était-ce pour s’amuser. Ou pour se rassurer peut-être, lui le grand Seigneur dont les dames de la cour s’éprennent de l’étiquette sans que jamais il ne lui faille les séduire.

Mais voilà : Giselle, elle, en est morte.

Les faits sont eux aussi notoires, nul besoin de s’y attarder : les armes dissimulées dans le cabanon, l’utilisation d’un faux nom, la promesse de mariage, la danse macabre qui s’ensuit…

Tous ces éléments, parfaitement établis par le dossier de l’instruction (qu’il s’agisse de l’enquête diligentée sur commission rogatoire de Monsieur Heine, ou de l’ordonnance de renvoi rendue par Monsieur Gautier), témoignent de manière irréfragable, et plus qu’à suffire, de la maxime qui invariablement semble présider aux actions d’Albrecht : « préméditation & lâcheté ».

A quoi bon tenter de démêler l’écheveau de cette méchante tête, dont ne sourd que le vice le plus abject, soutenu par la détermination la plus froide ?

Plutôt que de vaines condamnations morales, auxquelles les convulsions d’une époque malade ne sauraient manquer de trouver quelque contradicteur, je m’en tiendrai à présent, si vous le voulez bien, à exposer la qualification juridique des faits.

LP NLR Giselle extrait DVD

Laëtitia Pujol et Nicolas Le Riche

Car la loi, elle, ne ment pas.

Or, là aussi, l’accusation ne saurait souffrir la moindre contestation :

Usurpation d’identité, manoeuvres frauduleuses, voilà sans doute qui, de prime abord, nous ferait penser à l’escroquerie, dont il convient de rappeler qu’elle se trouve définie par l’article 313-1 du Code pénal comme « Le fait, soit par l’usage d’un faux nom, […], soit par l’emploi de manoeuvres frauduleuses, […] de tromper une personne […] et de la déterminer ainsi, à son préjudice […], à fournir un service ou à consentir un acte… »

En l’espèce, la dissimulation des armes, l’utilisation du faux nom et finalement la promesse de mariage, en vue de la danse.

Or, Albrecht comparaît aujourd’hui devant votre Cour, et non devant le tribunal correctionnel. Pourquoi ? Parce que Giselle est morte.

Et c’est pourquoi la Chambre de l’instruction a, à juste raison et selon un arrêt parfaitement motivé en fait et en droit, considéré que les agissements d’Albert étaient constitutifs du crime de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner (article 222-7 du Code pénal).

Cette qualification pourrait sembler surprenante aux profanes. En effet, « violences », me direz-vous, Mesdames et Messieurs les jurés, mais enfin, aucun coup n’a été porté !

Cependant, ce serait oublier l’article 222-14-3 du Code pénal, lequel dispose en son unique alinéa que « Les violences prévues par les dispositions de la présente section [i.e. celle dans laquelle est insérée l’article 222-7 relatif aux violences ayant entraîné la mort] sont réprimées quelle que soit leur nature, y compris s’il s’agit de violences psychologiques. »

En l’espèce, la promesse monstrueuse d’Albrecht a plongé Giselle dans un tourbillon mortifère de souffrances psychologiques insoutenables : c’est ce dont atteste, au besoin, le rapport d’expertise psychiatrique du docteur Mats Ek.

Et ces souffrances ont causé sa mort – peu important de savoir si celle-ci eut pour cause directe le coup de poignard suicidaire, ou l’effondrement physiologique d’un corps livré à la tyrannie de la démence.

En outre, et enfin, je requiers de votre Cour qu’elle fasse application de la deuxième circonstance aggravante prévue à l’article 222-8 du Code pénale, selon lequel « L’infraction définie à l’article 222-7 [i.e le crime de violences ayant entraîné la mort] est punie de vingt ans de réclusion criminelle [et non de quinze ans] lorsqu’elle est commise : […] 2° Sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur. »

En l’espèce, il est établi que Giselle était affectée d’une fragilité physique et psychique qu’Albrecht ne pouvait ignorer, la mère de Giselle s’étant précisément opposée à la danse en raison de l’état de santé de sa fille.

La circonstance aggravante liée à la particulière vulnérabilité de la victime doit donc être retenue.

Giselle en train de mourir DG MH

Dorothée Gilbert et Mathias Heymann

PAR CES MOTIFS,

le Ministère public, au nom de la société danseuse toute entière et par le truchement de la procuration à lui accordé par la République balletomane, a l’insigne honneur de requérir qu’il plaise à votre Cour de :

Sur l’action publique,

DECLARER Albrecht de Silésie coupable du crime de violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner, infraction prévue à l’article 222-7 du Code pénal ;

– DIRE ET JUGER que ce crime a été commis avec la circonstance aggravante liée à la particulière vulnérabilité de la victime, telle que prévue à l’article 222-8 2° du Code pénal ;

– CONDAMNER, en répression, Albrecht de Silésie à la peine de vingt ans de réclusion criminelle prévue par l’article précité et décerner, à cet effet, un mandat de dépôt à son encontre  ;

Sur l’action civile,

CONDAMNER Albrecht de Silésie à verser à la mère de Giselle, seule famille connue de la défunte, la somme de 1.000.000.000 d’euros (un milliard d’euros) en réparation du préjudice moral causé par la perte d’une enfant belle comme le jour et pure comme la vierge ;

SOUS TOUTES RESERVES,

ET CE SERA JUSTICE.

La parole est à la défense, ici

Aurélie Dupont deviendra directrice du Ballet de l’Opéra de Paris

La conférence de presse n’avait même pas commencé, mais les danseurs savaient déjà. Aurélie Dupont remplacera Benjamin Millepied à la direction de la danse en septembre prochain. Elle avait refusé d’être directrice associée (laissant la place à Benjamin Pech) il y a quelques mois, la voilà promue directrice. Alors que la sphère des balletomanes attendait le retour d’un Le Riche ou d’un Legris, c’est donc une femme qui prendra la tête de la compagnie. Retour à la tradition avec quelqu’un 100% maison.

Aurélie Dupont Agathe Poupney

Aurélie Dupont, dans Mlle Julie

Benjamin Millepied quitte l’Opéra de Paris

Tout comme son arrivée à la tête du ballet en avait surpris plus d’un, son départ fut tout aussi fulgurant. Une dépêche dans Paris Match, puis une autre sur France Info. Les danseurs du ballet ne semblaient pas informés. La générale de sa nouvelle création, La Nuit s’achève,  a lieu demain soir. La présentation de la nouvelle saison la semaine prochaine. Il se chuchote même qu’il ne sera pas là.

Benjamin Millepied

On sait que la tâche administrative était lourde. Il voulait comme il le répétait « dépoussiérer » l’Opéra de Paris, « le paquebot ». Ce qu’on voyait dans Relève, c’était surtout un chorégraphe qui avait envie de faire émerger sa génération d’étoiles. Le problème c’est que le ballet de l’Opéra de Paris, c’est 154 danseurs, pas 25. Alors certains se sont légèrement sentis comme mis de côté. Et puis, ça et là, des remarques pas toujours habiles, comme le corps de ballet qui fait « papier peint ». Joli papier peint dans Bayadère. On entendait les rumeurs, les crispations. Pas facile de diriger un « paquebot ».

Cela ne doit pas être facile de débarquer à l’Opéra de Paris. 154 danseurs, qui se connaissent depuis l’enfance. Des codes très établis. Un public capricieux. Un an et demi, c’est peut être trop peu pour adopter la compagnie. Il aurait fallu un peu plus de persévérance, d’observation. Prendre le temps de voir la compagnie dans sa richesse, dans sa diversité, plutôt que de pointer dans les médias tous les points qui n’allaient pas.

Millepied fut le roi de la communication : ultra-connecté, postant à tout va sur Instagram, il est sûr qu’avec lui, le public 2.0. avait accès comme jamais auparavant à l’Opéra de Paris. C’était aussi un formidable atout pour lever des fonds pour l’AROP et l’Opéra de Paris.

On attend avec impatience la conférence de presse qui aura lieu jeudi 4 février à 15h. Puis, bien entendu, il s’agira de savoir, qui reprendra le poste. Affaire à suivre…

Bonne année 2016 !

Chers lecteurs, chères lectrices, chers balletomanes, danseurs et danseuses,

Je vous souhaite une très belle année 2016. Qu’elle soit plus douce que 2015, que la danse, le théâtre et l’art en général puissent rendre cette année lumineuse, merveilleuse et pleine d’espoirs et de joie.

Marie-taglioni-in-zephire

 

Bonne année / С Новым годом / 幸せな新年 / Happy New Year / Frohes neues Jahr !