C’était
lui que j’attendais. Depuis une semaine, je savais que c’était lui. J’attendais Le Riche comme on attend le messie. Et je n’ai pas été déçue. Seize minutes de bonheur. Pourtant, je ne suis pas
une amatrice du Boléro de Ravel. La chanson de Bizet me résonnait dans la tête, le boléro me trotte dans la tête depuis une semaine ! Ce n’est donc pas la musique qui me fait apprécier cette
chorégraphie.
Il existe différentes versions du Boléro de Béjart. Je vous invite à les découvrir en vidéos (le CND de Pantin possède une très grande vidéothèque) et à lire le très bon article de Ligne
8 du mois de janvier février (magazine gratuit à l’Opéra)
Nicolas Le Riche possède le talent et la maturité artistique pour faire vibrer une salle comme celle de l’Opéra Garnier. Il démarre comme la musique. Un instrument puis l’autre. On ne voit que
lui. Tout est en marche, rien ne peut l’arrêter. Il incarne la musique de façon parfaite. La
chorégraphie n’est pas très difficile d’u point de vue technique. Je pense par contre qu’il faut une sacrée endurance et qu’un jeune premier ne peut pas faire passer les mêmes choses qu’une
étoile comme Nicolas Le Riche. Ceci dit, cela n’est pas toujours vrai. Je me souviens d’un superbe reportage sur Nicolas Le Riche qui avait été diffusé dans l’émission musica sur Arte. J’ai
regardé il n’est pas disponible en VOD sur artetv.fr mais il est sur You tube. Neumeier et Roland Petit sont unanimes à son sujet, déjà jeune il avait tout d’un grand danseur.
La programmation avait fait le choix de mettre un homme sur la scène, entouré d’hommes. Comme dans la musique, la chorégraphie s’amplifie, mouvement par mouvement ; les danseurs se lèvent de
leurs chaises au fur et à mesure. Ils rentrent dans un tourbillon mené par le soliste, sorte de gourou sur son soleil
enflammé. Il les emmène, les envoute et les conduit à l’éclat final. Cette assemblée fait exploser une manne d’où
jaillit Nicolas Le Riche. Je peux enfin respirer… j’en avais le souffle tellement coupé…
Crédits photos ©Anne Deniau