Le petit rat

Ballerina le film

Ballerina est un dessin animé français produit par la Gaumont qui raconte l’histoire de la jeune Félicie, orpheline bretonne qui rêve de Paris et de devenir danseuse. Accompagnée de son complice Victor, ils partent de l’orphelinat pour réaliser leurs rêves respectifs.

Le dessin animé est charmant ; il reprend le schéma narratif du conte avec un faux dénouement à vous tirer les larmes (si, si dans les salles les enfants ont fait un « oh non » général) et un happy end merveilleux. Le film ne manque pas d’humour grâce à ses cascades en tout genre – mention spéciale au saut dans le grand escalier. Les personnages sont attachants, y compris les « méchants ». On aime le mystérieux maître de ballet et le prétentieux Rudi.

Evidemment le film est rempli de clichés, d’erreurs sur l’histoire de la danse et sur l’architecture de Garnier, mais on se laisse gaiement séduire par cette petite héroïne rousse au coeur solide qui va au bout de ses rêves. Un vrai petit rat en somme !

Léonore Baulac est nommée danseuse étoile !

A l’issue de la représentation du Lac des cygnes, où elle interprétait pour la première fois le rôle d’Odette/Odile, Léonore Baulac a été nommée danseuse étoile par Stéphane Lissner, sur proposition d’Aurélie Dupont. Voilà une deuxième étoile sur la série du Lac des cygnes. Aurélie Dupont surprend par le choix des dates (sur la deuxième pour Germain Louvet, sur la seule prise de rôle de Léonore Baulac en cygne).

 

Léonore Baulac est à l’instar de Germain Louvet, une danseuse siglée « génération Millepied ».Repérée à 11 ans dans un concours de danse à Caen, elle intègre à 15 ans l’école de l’Opéra de Paris. Après être entrée dans le corps de ballet en 2008, elle a une ascension fulgurante avec l’arrivée de Benjamin Millepied. Coryphée en 2014, puis sujet. Elle reçoit le prix de l’AROP et devient première danseuse en 2016. Ne lâchant jamais son rêve, elle déclare  dans un documentaire à France 2 : « Devenir danseuse étoile, évidemment que c’est un rêve, sinon je ne me lèverai pas le matin ». Elle décolle aussi grâce à Aurélie Dupont, qui la coatche pour son concours. Son cygne noir marque le jury, mais elle devient coryphée que plus tard, après une variation remarquée d’In the middle. 

A partir de ce moment-là, elle enchaine les rôles. On se souvient d’elle en Clara, mutine et enfantine aux côtés de Germain Louvet, mais aussi de sa Juliette. Benjamin Millepied la choisit dans toutes ses créations : Daphnis et Chloé, Clear Loud Bright Forward. Elle danse Forsythe, qui lui écrit un joli pas de deux avec François Alu, mais aussi Anne Teresa De Keersmaeker. Léonore Baulac était promise à ce destin d’étoile, souhaitons lui maintenant bonne route dans la voie lactée.

Germain Louvet, nouvelle étoile de l’Opéra de Paris

Hier soir à l’issue de la représentation du Lac des cygnes, Germain Louvet, sujet du ballet de l’Opéra de Paris a été nommé danseur étoile. Il venait de prendre le rôle de Siegfried aux côtés de la délicieuse Ludmila Pagliero. A tout juste 23 ans, Germain Louvet est propulsé au rang de star de la compagnie avec un bel avenir promis devant lui.

Germain Louvet est un bourguignon de Châlon-sur-Saône qui a commencé la danse à 4 ans. Il entre à l’école de danse de l’Opéra de Paris en 2005, puis il est engagé en 2011 dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris. Il monte très vite les échelons et ses concours montre à l’évidence son talent. Il a des lignes superbes et c’est une sensibilité qui touche immédiatement le public. Il reçoit d’ailleurs de prix Carpeaux alors qu’il n’est que quadrille.

Il fait partie des danseurs fétiches de Benjamin Millepied qui ne s’est pas trompé en lui donnant des rôles de soliste. Il est de la création Clear, Loud, Bright, Forward, William Forsythe lui écrit un beau pas de deux avec Ludmila Pagliero. Je me suis surprise à être étonnée de sa place au défilé, je le croyais déjà premier danseur.

C’est grâce à Casse-Noisette avec Léonore Baulac, et Roméo & Juliette, toujours avec Léonore Baulac que l’on découvre son potentiel exponentiel de prince classique. Germain Louvet est de ces danseurs nobles aux lignes parfaites. Sa danse est fluide, c’est un partenaire qui est toujours attentif à sa partenaire. Il a ce charisme des jeunes héros, comme quand il a interprété Roméo au printemps dernier. Si certains le trouvent encore un peu vert, nul doute qu’il saura pleinement s’épanouir dans son nouveau statut.

Aurélie Dupont et Stéphane Lissner avaient depuis longtemps affirmé que Germain Louvet était pour eux le danseur exceptionnel (et la compagnie n’en manque pas). En le nommant avant son titre de premier danseur, Aurélie Dupont souhaite aussi s’affirmer comme directrice de la danse. Elle choisit un danseur dans la lignée de Mathieu Ganio, brillant techniquement qui saura étoffer son répertoire. A mon humble avis Germain Louvet n’a pas fini de nous surprendre.

Je suis personnellement très heureuse de sa nomination. Félicitations à lui !

PS : J’ai pris une place pour le 30 décembre. C’est donc la nouvelle étoile que j’irai applaudir ! Hâte !

La grenouille avait raison, James Thierrée

Vu au Théâtre du Rond-point au début de mois de décembre, c’est le regard plein de paillettes que je suis sortie du spectacle de James Thierrée. J’avais détesté Tabac Rouge, paresseux d’un  point de vue chorégraphique et très fouillis à mon goût. La grenouille avait raison reprend des ressorts qui fonctionnent – que l’on a certes déjà vus dans les spectacles de Thierrée.

On a l’impression d’être sous un chapiteau, tout est de bric et de broc. Un vieux piano, un escalier qui se forme à mesure qu’on l’escalade, une espèce d’aquarium verdâtre où l’on imagine les grenouilles en jaillir. Le décor est posé, le conte peut commencer. Au milieu de ce décor mi-circassien, mi inquiétant, on n’attend que les animaux imaginaires de Victoria Chaplin. Cela ne tardera pas.

1h30 de James Thierrée avec tout ce qu’on attend dedans : des artistes géniaux, un montage musical qui nous transporte, Thierrée dansant (cet homme peut tout faire non ?) un peu de magie, de l’humour et le public est conquis.

Si on peut reprocher la facilité du « déjà-vu », on ne peut enlever l’émerveillement. Avec un regard naïf, on admire ce spectacle sans trame narrative évidente – personnellement je n’ai pas cherché à retrouver Grimm – mais où les scènes s’enchainent avec des liens invisibles. On suit les chamailleries fraternelles, les roulades acrobatique, les grimaces et les dialogues dans des langues imaginaires, avec beaucoup de délectation.

James Thierrée est fascinant et n’a pas fini de l’être…

PS : Je n’ai pas de photo de moi, rouge tomate au bar du théâtre, quand j’ai croisé le regard de Thierrée…. Fascinant je vous ai dit.

Coppélia à l’Opéra National de Bordeaux

Le week-end dernier je suis partie à Bordeaux pour un week-end organisé par l’AROP.  Au programme, balades dans la ville, dégustation de vin, visite de musées et Coppélia par le Ballet National de Bordeaux. Je n’avais jamais vu danser cette compagnie et j’ai été assez éblouie par ce ballet que je ne manquerai pas de revoir.

Charles Jude, directeur du Ballet National de Bordeaux depuis 20 ans a l’habitude de remonter des ballets classiques. Pour ce Coppélia, il a fait le choix de transposer l’histoire dans l’Amérique des années 60. Le rideau s’ouvre sur Coppélius, en haut d’un building, dominant la ville. On pense tout de suite aux comics, aux tableaux d’Hopper et au cinéma de cette période-là. Côté danse, l’esprit de Robbins est bien présent aussi. Les scènes s’enchainent avec beaucoup de fluidité : les décors jouent sur les hauteurs, les danseurs se faufilent entre la place du restaurant, l’immeuble de Coppélius et ses différents étages.
L’argument du ballet se prête bien à cette transposition qui modernise farouchement ce conte.

Coppélia raconte l’histoire de Swanilda (ici rebaptisée Swanie) et de Frantz (ici rebaptisé Fonzie, qui nous fait forcément penser à Happy Days). Fonzie et Swanie sont amoureux mais cette dernière est jalouse car elle a vu Fonzie regarder la jeune fille mystérieuse qui lit au balcon du tout aussi mystérieux Coppélius. Celui-ci sort tout droit d’un film de mafia italienne. Large feutre, costume trois pièce, regard inquiétant. Curieuse, Swanie décide d’entrer chez Coppélius pour découvrir ce qui ce cache derrière cet homme intriguant. Elle découvre tous ses automates. Coppélius rentre chez lui, chasse les amies de Swanie. La jeune fille quant à elle se cache dans une armoire. Fonzie lui aussi intrigué par Coppélius et sa jolie blonde, arrive dans l’atelier. Coppélius le reçoit avec bienveillance car il veut lui voler son âme. Il le drogue et commence ses manipulations. Swanie sort de l’armoire, se fait passer pour Coppélia qui s’anime. Coppélius dupé, elle s’enfuit avec Fonzie. Ils se marient.

La chorégraphie de Charles Jude est très dynamique. Cela ne s’arrête jamais. On est emballé par cette danse généreuse, complexe qui permet de donner un rythme soutenu à l’argument. Charles Jude remplit la musique de pas complexes, de chorégraphies de groupe qui ne se ressemblent pas. Un vrai plaisir de balletomane ! C’est une chorégraphie exigente, qui ne cède en rien à la facilité. Le corps de ballet est jeune et enthousiaste. Certains garçons sont encore un peu verts, mais l’ensemble a cette belle énergie qu’il communique au public. On sent l’influence de Don Quichotte, notamment dans les variations de Swanie au deuxième acte. Sara Renda brille en Swanie. Elle impressionne par sa technique fluide, qui sert une interprétation juste : juste ce qu’il faut d’espièglerie et de charme. Le ballet lui sert un certain nombre de variations qui sont une occasion de découvrir l’ampleur de son talent.

Kase Craig, Sara Renda & Alessandro Staiano le 18 décembre 2016

En plus du ballet, Bordeaux est une ville très agréable pour un week-end. On y découvre avec délectation sa belle unité architecturale, ses grandes avenues piétonnes, où le soleil entre et vient poser sa lumière sur les pierres blanches. La ville est très animée, même le dimanche. Les gens se baladent, à pied à vélo, sur le long des quais où la ville se mire dans son miroir d’eau.

A voir : le très joli musée des Beaux-arts (clic), le superbe CAPC (clic). On évitera la Cité du vin (clic) qui ne propose qu’une visite « numérique » avec des audioguides. On a plus l’impression d’une opération marketing que d’un musée du vin. Sans doute que les ateliers sont plus intéressants. rien ne vaut pour moi la visite d’une vraie cave avec un viticulteur qui raconte son art.

Mes adresses coup de coeur :

La cagette, cantine fraiche. Tout est fait maison. La cuisine est ouverte et on découvre une carte aux saveurs simples mais aux goûts maitrisés. On se régale avec une carte de vins bios. J’ai pris des pâtes aux crevettes avec une huile de trufffes blanches et une tatin merveilleuse. Le moins : l’humeur de la serveuse…

L’oiseau cabossé, pour un brunch délicieux. Ici tout est bio et c’est bon. Les thés sont variés et très bons. On nous sert une grande assiettes avec crudités (ou granola) bien assaisonnées, accompagnées d’un muffin oeuf bacon et d’un pancake dont j’aimerais avoir la recette. On en sort réjouis ! Le moins : le jus de fruit Paco plutôt que frais.

Tamatebako, en japonais c’est une boite qui a le pouvoir de faire vieillir le thé. Quand je suis passée devant, c’était évident que je viendrai boire un thé ici. Mon thé blanc à la pivoine et aux grains de riz soufflés ne m’a pas déçue. Tout comme les cakes, fait maisons et peu sucrés. Une belle sélection de thés et de cafés, un endroit au décor brut en bois. Le mois : le confort des chaises.

Merci à mes 3 chatons pour ce beau week-end !

Coppélia c’est jusqu’au 31 décembre et pour réserver c’est par ici.