Visite de l’Opéra Bastille

P1050353.JPG Voici la vue que l’on a de la scène. D’ici la salle paraît petite. L’architecte Carlos Ott a voulu que cet opéra soit le plus confortable possible pour les artistes. En effet, le granit breton, cette pierre grise bleutée, crée un effet d’optique. Le fond de la salle parait moins loin qu’il n’y est. Si on parle matériaux, le bois est du bois de poirier qui vient de Chine, choisi pour sa couleur qui est proche de celle des instruments à cordes. Le velours noir a été choisi car c’est la couleur des musiciens les soirs de représentations. La salle est le trésor, le bijou dans la boite, même si celle ci ne représente que 5% du volume total. C’est le contraire de l’Opéra Garnier. L’Opéra Bastille occupe une surface de 22 000 mètres carrés au sol ! Avant lui, il y avait la Gare Bastille, qui n’était plus utilisée pour sa fonction première mais comme une lieu d’exposition. On a donc fait un concours en 1983 à la demande de François Mitterrand, 1700 architectes ont posé leur candidatures, 756 projets ont été analysés. C’est donc Carlos Ott qui remporte le concours en mars 1983. Les travaux ont commencé en octobre 1984 et on a inauguré l’Opéra le 13 juillet 1989. PAs le 14 comme prévu car on célébrait le centenaire de la Révolution Française. La première saison de Bastille était celle de 1990, ce qui fait donc que nous en sommes à la 22ème cette année. La construction a coûté l’équivalent de 427 millions d’euros.

Vous avez l’impression que les balcons sont incurvés et que les spectateurs des côtés vont tomber au centre ? Illusion d’optique, les balcons sont parfaitement rectilignes.

En guise de lustre, sous une bâche de verre, se cachent 2700 tubes fluorescents. Ils sont changés en une seule fois tous les trois ans. En comparaison, les ampoules de Garnier sont changées deux fois par an. De la salle, on a l’impression que les vagues se succèdent dans tours. En fait de la scène, le lustre accueille les rampes de projecteurs.

De la scène, on voit la fosse d’orchestre. Elle peut accueillir jusqu’à 130 musiciens. Elle est mobile car montée sur des podiums hydrauliques. Passons maintenant derrière le rideau.

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Sur les côtés de la scène, il y a deux scènes de 500 mètres carrés. Derrière la scène, il y a le même espace avec les petits espaces de 500 mètres carrés. Ah j’avais oublié, la scène fait 750 mètres carrés ! Trop de chiffres ! En tout il y a 5000 mètres carrés de scène, chaque espace étant isolé par des rideaux de fer anti incendie. Les décors se déplacent sur des rails, ainsi en 15 minutes on peut installer le décor sur la scène principale, le remettre derrière. L’isolement acoustique est aussi excellent, car pendant qu’il y a un spectacle sur scène, il peut y avoir une répétition derrière sans qu’on entende le moindre bruit. Ainsi, l’Opéra Bastille permet de nombreuses répétitions, et c’est pour cela que les spectacles tournent très vite. Un seul espace n’est pas utilisé. Il sert un peu de débarras, mais appartiendra bientôt à la Comédie Française, pour stocker ses décors.

Sous la scène, il y a la même chose, c’est à dire le même espace qui permet aux machinistes le montage des décors. Bref une véritable folie !

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Voir les décors de la Bayadère c’est un vrai moment d’émotion ! Si tout est faux, c’est tout de même rudement bien fait. Chaque détail est minutieux et on n’est pas déçu de voir cela de près. C’est aussi beau que de loin !

On peut observer ce travail minutieux dans les ateliers de menuiserie qui se situent derrière les espaces de scène. On découvre les décors d’un Opéra, en train de sécher. Des centaines de plaques de bois, prêtes à être découpées pour faire des décors toujours plus beaux. Au mur, des dessins ou des photos des décors, pour les menuisiers, pour savoir quoi faire.

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Au dessus de la menuiserie, il y a les costumes ! Mais c’est chasse gardée, impossible d’y aller. Dommage je serai bien allée faire un tour par là haut. La fabrication des
costumes, des tutus, des broderies est un véritable objet de fascination pour moi. Je rêve de voir ces petites fées aux doigts d’or travailler.

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Après la menuiserie, nous prenons l’ascenseur direction les ateliers de peinture. Dans un bel atelier, à la lumière du jour, on entre dans un lieu, qui me fait une nouvelle fois
rêver. C’est amusant, certains pourraient penser que de voir l’envers du décor gâcherait le côté magique d’une représentation. Il n’en est rien. Découvrir tout le travail fait derrière, ne fait que renforcer ce rêve. En France, il y a 18 personnes qui savent peindre avec la technique Renaissance. 8 sont à l’Opéra de Paris. Cette technique consiste à peindre sur une grande toile, avec dans une main la peinture au format A4, et dans l’autre, un très grand pinceau pour reproduire à l’échelle la toile. Même la caméra au-dessus n’est jamais utilisée tant ils sont forts ! La plupart a fait les Beaux Arts et il faut ensuite 15 ans de formation pratique pour parvenir à peindre les décors des spectacles. Les peintres travaillent à la lumière du jour et dans un silence absolu. Très isolés, ils ont besoin de beaucoup de concentration pour réaliser leurs oeuvres.

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Quelques marches, une mezzanine plus tard, et nous arrivons dans les ateliers de sculpture. Là aussi, c’est un travail remarquable qui y est fait. Pour voir quelque chose de
vraiment impressionnant, il faut aller voir la saison prochaine Capriccio de Strauss dans lequel le petit foyer de la danse est reproduit à l’identique et tout en polystyrène ! C’est la matière première des sculptures qui servent des les productions. On aperçoit des maquettes, des projets en photos. C’est surprenant de réalisme. Avant de descendre sous la scène, nous passons par un couloir où les sculpteurs se sont amusés à mettre des têtes de taureaux. Ouh ça fait froid dans le dos !

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Fin de la visite sous la scène où l’on découvre le premier lieu de montage/démontage des décors. Certains sont en rangement, d’autres se montent. Lieu plein de vie, ce fut une balade délicieuse à travers les méandres et recoins de ce théâtre. Merci à l’Arop et à Patrick pour cette visite !

L’opéra Bastille sur le site de l’Opéra de Paris.

L’opéra Bastille sur Wikipédia

 

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