Crédit photo: Anne Deniau
Jeudi soir, première de la nouvelle création d’Angelin Prejlocaj avec une distribution de rêve (Aurélie et Nicolas…) cela ne pouvait qu’être réjouissant. D’autant plus que comme je vous l’ai
déjà dit dans des précédents articles sur le travail de Prejlocaj, je trouve que c’est un chorégraphe qui sait
raconter des histoires. Je voulais être emportée dans cette histoire, dans cette quête spirituelle (et corporelle!) et la tâche fut presque accomplie.
J’ai été absolument émerveillée par la scénographie. Claude Lévêque signe ici un travail génial.
C’est créatif, impressionnant, fort en symbolique (notre planète fumante au dessus d’hommes plongés dans le chaos, la maison flottante comme une terre promise rassurante, la technique vue comme
progrès et coupable du chaos). Les éclairages, les effets de fumée, les structures mobiles, les décors, tout est soigneusement réglé. Les costumes sont eux aussi une merveille. Les tulles très
fins flottent et se mêlent à la fumée.
Côté chorégraphie, je trouve qu’il y a une grand fossé entre ce que Prejlocaj pouvait chorégraphier auparavant et la création de ce soir. Les lignes sont bien plus belles, bien plus travaillées
que dans Blanche Neige. On retrouve avec plaisir l’esthétique du Parc dans les variations de couple. Avec la scénographie qui lui ai offerte, Prejlocaj redouble d’inventivité.
Les portés sont toujours plus hauts, toujours plus difficiles. Il y a de belles variations pour deux hommes.
Angelin Prejlocaj reprend son écriture en tableaux qui n’est pas celle que je préfère mais qui est tout à fait efficace ici tant les liaisons sont fluides. Il brise aussi la ligne temporelle avec
des tableaux comme le premier (le chaos) qui reflètent l’esprit de Siddartha, comme les jardiniers du Parc cultivaient l’amour entre les actes.
Performance absolument parfaite de Nicolas Le Riche qui une fois de plus me laisse coite. Aurélie, que vous dire… je le redis et cela prend un sens tout particulier dans ce ballet, divine Aurélie...
Seul point noir à la création la musique, qui bien qu’écrite pour ce ballet ne m’a pas permis de rentrer dans l’histoire (ceci cela montre bien que la chorégraphie est très forte). Peu mélodique,
très hachée, je n’ai pas été charmée par ce choix.
Très belle soirée qui s’achève par une fuite express de Nicolas Le Riche, le très beau sourire d’Aurélie et l’humour de Jérémie Bélingard. Je m’en vais rêver de mondes lointains…
Lien Opéra de Paris
L’article du JDD c’est ici.
L’article du Figaro c’est là.
L’article du Monde qui n’a pas aimé le ballet c’est par ici.
Le compte rendu de France info avec interviews de Preljocaj et Claude Lévêque c’est par là.
Le compte rendu de Dansez manège à lire ici.
- Distribution du 18 mars 2010
SIDDHARTA | Nicolas Le Riche |
L’EVEIL | Aurélie Dupont |
LE ROI | Wilfried Romoli |
SUJATA | Muriel Zusperreguy |
YASODHARA | Alice Renavand |
ANANDA | Stéphane Bullion |
LES TENTATRICES |
Séverine Westermann Christelle Granier |
Bruno Mantovani |
Musique (Commande de l’Opéra national de Paris) |
Angelin Preljocaj | Chorégraphie |
Claude Lévêque | Scénographie |
Olivier Bériot | Costumes |
Eric Reinhardt | Dramaturgie |
Bonjour,
Comme d’habitude un article très intéressant et détaillé qui donne envie de courrir voir ce ballet !
Merci
Intéressante, votre perception du ballet. Et très complété par tous ces articles différents.
Une belle pièce très esthétique, en effet, avec une entrée en matière originale et percutante lors du chaos, et de très beaux tableaux où figure l’Eveil. 🙂