Renée dort dans du chloroforme. Elle n’est pas encore morte, elle est maintenue en vie. Le décor est blanc, des images sont projetées dessus. Un même discours est répété en anglais sur l’état de la patiente. Des hommes apparaissent, la lumière rend leurs visages invisibles. Sont-ils médecins ? Peut-être. Nous allons plonger maintenant dans le cortex de la jeune femme.
« Qu’est-ce que je fais dans ton jardin? » Renée arrive dans un jardin, des créatures apparaissent. Renée danse au milieu de toutes sortes d’animaux, caméléon, oiseaux, et autres créatures peu identifiables. Les danseurs s’échappent des modules qui forment le décor, comme des haies bien taillées, et reprennent la chorégraphie où en sont ceux déjà présents sur le plateau. La danse est fluide, faite de bulles d’air. Le noir se fait sur les visages, place aux fantômes dont la jeune femme essaye de se souvenir.
Les personnages parlent, en premier cette jeune femme. Elle essaye de se souvenir, de reconstituer le puzzle pendant ce temps de latence entre la vie et la mort. Mais rien n’y fait. La diction est ponctuée de gestes qui ne sont en rien du mime. Les voix sont retravaillées, ce sont des collages sonores. Elles viennent d’ailleurs. Les textes sont plutôt passionnants, ouvrent à une vraie réflexion, et pourtant petit à peu, il y a trop de choses sur la scène. Les arts visuels noient le propos, on se perd dans des images un peu vaines, bien que très bien montées, mais la fusion entre les arts ne se fait pas. L’émotion ne vient pas, et très vite on se lasse. La magie ne l’emporte pas, et on reste un peu coi devant ce spectacle qui pourtant promettait de belles choses. Un titre un peu long, qui perd le spectateur, malgré une belle danse et un joli fil rouge.
La page de Chaillot, clic
Merci à Youssef B. pour la place