Stéphane Lissner

Germain Louvet, nouvelle étoile de l’Opéra de Paris

Hier soir à l’issue de la représentation du Lac des cygnes, Germain Louvet, sujet du ballet de l’Opéra de Paris a été nommé danseur étoile. Il venait de prendre le rôle de Siegfried aux côtés de la délicieuse Ludmila Pagliero. A tout juste 23 ans, Germain Louvet est propulsé au rang de star de la compagnie avec un bel avenir promis devant lui.

Germain Louvet est un bourguignon de Châlon-sur-Saône qui a commencé la danse à 4 ans. Il entre à l’école de danse de l’Opéra de Paris en 2005, puis il est engagé en 2011 dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris. Il monte très vite les échelons et ses concours montre à l’évidence son talent. Il a des lignes superbes et c’est une sensibilité qui touche immédiatement le public. Il reçoit d’ailleurs de prix Carpeaux alors qu’il n’est que quadrille.

Il fait partie des danseurs fétiches de Benjamin Millepied qui ne s’est pas trompé en lui donnant des rôles de soliste. Il est de la création Clear, Loud, Bright, Forward, William Forsythe lui écrit un beau pas de deux avec Ludmila Pagliero. Je me suis surprise à être étonnée de sa place au défilé, je le croyais déjà premier danseur.

C’est grâce à Casse-Noisette avec Léonore Baulac, et Roméo & Juliette, toujours avec Léonore Baulac que l’on découvre son potentiel exponentiel de prince classique. Germain Louvet est de ces danseurs nobles aux lignes parfaites. Sa danse est fluide, c’est un partenaire qui est toujours attentif à sa partenaire. Il a ce charisme des jeunes héros, comme quand il a interprété Roméo au printemps dernier. Si certains le trouvent encore un peu vert, nul doute qu’il saura pleinement s’épanouir dans son nouveau statut.

Aurélie Dupont et Stéphane Lissner avaient depuis longtemps affirmé que Germain Louvet était pour eux le danseur exceptionnel (et la compagnie n’en manque pas). En le nommant avant son titre de premier danseur, Aurélie Dupont souhaite aussi s’affirmer comme directrice de la danse. Elle choisit un danseur dans la lignée de Mathieu Ganio, brillant techniquement qui saura étoffer son répertoire. A mon humble avis Germain Louvet n’a pas fini de nous surprendre.

Je suis personnellement très heureuse de sa nomination. Félicitations à lui !

PS : J’ai pris une place pour le 30 décembre. C’est donc la nouvelle étoile que j’irai applaudir ! Hâte !

Aurélie Dupont deviendra directrice du Ballet de l’Opéra de Paris

La conférence de presse n’avait même pas commencé, mais les danseurs savaient déjà. Aurélie Dupont remplacera Benjamin Millepied à la direction de la danse en septembre prochain. Elle avait refusé d’être directrice associée (laissant la place à Benjamin Pech) il y a quelques mois, la voilà promue directrice. Alors que la sphère des balletomanes attendait le retour d’un Le Riche ou d’un Legris, c’est donc une femme qui prendra la tête de la compagnie. Retour à la tradition avec quelqu’un 100% maison.

Aurélie Dupont Agathe Poupney

Aurélie Dupont, dans Mlle Julie

Benjamin Millepied quitte l’Opéra de Paris

Tout comme son arrivée à la tête du ballet en avait surpris plus d’un, son départ fut tout aussi fulgurant. Une dépêche dans Paris Match, puis une autre sur France Info. Les danseurs du ballet ne semblaient pas informés. La générale de sa nouvelle création, La Nuit s’achève,  a lieu demain soir. La présentation de la nouvelle saison la semaine prochaine. Il se chuchote même qu’il ne sera pas là.

Benjamin Millepied

On sait que la tâche administrative était lourde. Il voulait comme il le répétait « dépoussiérer » l’Opéra de Paris, « le paquebot ». Ce qu’on voyait dans Relève, c’était surtout un chorégraphe qui avait envie de faire émerger sa génération d’étoiles. Le problème c’est que le ballet de l’Opéra de Paris, c’est 154 danseurs, pas 25. Alors certains se sont légèrement sentis comme mis de côté. Et puis, ça et là, des remarques pas toujours habiles, comme le corps de ballet qui fait « papier peint ». Joli papier peint dans Bayadère. On entendait les rumeurs, les crispations. Pas facile de diriger un « paquebot ».

Cela ne doit pas être facile de débarquer à l’Opéra de Paris. 154 danseurs, qui se connaissent depuis l’enfance. Des codes très établis. Un public capricieux. Un an et demi, c’est peut être trop peu pour adopter la compagnie. Il aurait fallu un peu plus de persévérance, d’observation. Prendre le temps de voir la compagnie dans sa richesse, dans sa diversité, plutôt que de pointer dans les médias tous les points qui n’allaient pas.

Millepied fut le roi de la communication : ultra-connecté, postant à tout va sur Instagram, il est sûr qu’avec lui, le public 2.0. avait accès comme jamais auparavant à l’Opéra de Paris. C’était aussi un formidable atout pour lever des fonds pour l’AROP et l’Opéra de Paris.

On attend avec impatience la conférence de presse qui aura lieu jeudi 4 février à 15h. Puis, bien entendu, il s’agira de savoir, qui reprendra le poste. Affaire à suivre…

Concours de promotion hommes 2015

Les 3 et 6 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Benjamin Pech (Danseur étoile, et collaborateur artistique du Directeur de la Danse), Yuri Fateyev (Directeur du Ballet du Théâtre Mariinski), Noëlla Pontois (Danseuse étoile et pédagogue), Lionel Delanoë (maître de ballet – suppléant), Laura Hecquet (danseuse étoile), Ludmila Pagliero (danseuse étoile), Lucie Clément (sujet), Sabrina Mallem (sujet), Alexis Renaud  (sujet) Murielle Zusperreguy (première danseuse- suppléante). Retour sur le concours hommes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 11h

Nombres de postes à pourvoir : 2

Classement :

1. Paul Marque (à l’unanimité des membres du jury)
2. Pablo Legasa (à l’unanimité des membres du jury)
3. Takeru Coste
4. Axel Magliano
5. Cyril Chokroun
6. Antonio Conforti

Variation imposée : La belle au bois dormant, Acte II, 1ère variation du Prince Désiré, Rudolf Noureev. En vidéo, clic

Paul Marque par Julien Benhamou

Paul Marque par Julien Benhamou

Variations libres :
Pablo Legasa, La Sylphide, Acte II, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni
Isaac Lopes Gomes, Dances at the gathering, 2ème variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Axel Magliano, Tchaïkovski – Pas de deux, George Balanchine
Paul Marque, Le Lac des cygnes, acte III, variation du Prince Siegfried, Rudolf Noureev
Antonin Monié, Push comes to shove, Twyla Tharp
Cyril Chokroun, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Antonio Conforti, Don Quichotte, Acte I, variation de Basilio, Rudolf Noureev
Takeru Coste, Speaking in Tongues, Paul Taylor
Julien Guillemard, Paquita, Acte II, Grand Pas, variation de Lucien D’Hervilly, Pierre Lacotte d’après Marius Petipa.

Mes impressions  : Je n’ai pas vu cette classe. 

  • Coryphées, 12h10

Nombres de postes à pourvoir : 1

Classement :

1. Jérémy Loup Quer
2. Hugo Vigliotti
3. Antoine Kirscher
4. Florent Mélac
5. Yvon Demol
6. Mickaël Lafon

Variation imposée : La Sylphide, Acte I, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni. En vidéo, clic (à 40′)

Variations libres 

Antoine Kirscher, Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Mickaël Lafon, Le Lac des cygnes, variation de Rothbart, Rudolf Noureev
Florent Mélac, Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev
Jérémy-Loup Quer, Esmeralda, Variation du Pas de deux, d’après Marius Petipa
Hugo Vigliotti, Appartement, variation de la télévision, Mats Ek
Yvon Demol, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.

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Mes impressions : La petite classe des coryphées était très intéressante à voir. J’ai profité de ma pause déjeuner pour me glisser dans ma loge et vibrer avec ces 6 garçons. J’avais eu quelques échos de la générale qui était tendue, car le niveau était serré. Le jour J, les différences se faisaient plus sentir. Globalement la variation imposée a été plutôt réussie, avec des tensions et des erreurs techniques chez chacun. Antoine Kirscher est encore une peu vert sur l’imposé, il manque parfois de puissance mais il arrive avec une belle détermination sur scène. Florent Mélac saute particulièrement haut, mais ses réceptions sont un peu bruyantes. Le prix de la plus jolie arabesque de départ revient à Yvon Demol. Mickaël Lafon est plein d’énergie mais le stress le désaxe un peu dans les tours. Jérémy-Loup Quer danse avec style, très proprement et il affirme à nouveau sa place de soliste en scène. Côté sauts, Hugo Vigliotti montre une belle puissance et ses réceptions sont silencieuses. Il n’y a que les déboulés de la fin qui m’ont semblé un peu fragiles.

Place aux libres. Cela se jouait entre Vigliotti et Quer. L’un a choisi une variation très technique classique, l’autre très contemporaine avec Mats Ek. Technique vs interprétation. Le moins qu’on puisse dire c’est que les deux danseurs étaient très bons. J’avais une petite préférence pour Hugo Vigliotti, car je trouve qu’il n’y a pas de danseurs comme lui dans la classe des sujets. Il a du style, il a une forte personnalité et il mérite plus de rôle de solistes. Vous souvenez vous de son bossu avec Nicolas Le Riche dans le Rendez-Vous ? J’en garde un souvenir ému. Jérémy Loup a eu envie de montrer sa belle technique classique, sa variation le mettait parfaitement en valeur. J’ai eu aussi un coup de coeur pour Florent Mélac qui a montré un bel univers mélancolique dans son Siegfried. Ce garçon a vraiment un dos magnifique.

Un très beau concours, un peu court, on aurait aimé voir plus de coryphées.

  • Sujets 14h20

Nombre de postes à pourvoir : 1

Classement :

1. Hugo Marchand
2. Fabien Révillion
3. Germain Louvet
4. Marc Moreau
5. Florimond Lorieux
6. Sébastien Bertaud

Variation imposée : Sylvia, Pas de deux, Georges Balanchine. En vidéo, clic (à 7′)

Hugo Marchand par Julien Benhamou

Hugo Marchand par Julien Benhamou

Variations libres 
Florimond Lorieux, The Four Seasons, Variation de l’automne, Jerome Robbins.
Germain Louvet, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Allister Madin, Speaking in Tongues, Variation du Prédicateur, Paul Taylor
Hugo Marchand, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Marc Moreau, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Fabien Révillion, La Sylphide, Acte II, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni
Daniel Stokes, Roméo et Juliette, Acte I, variation de Roméo, Rudolf Noureev
Sébastien Bertaud, A suite of  Dances, Jerome Robbins.

Mes impressions : je n’ai pas vu cette partie du concours.

Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté de la compagnie !

Laura Hecquet, nouvelle étoile de l’Opéra de Paris

A l’issue de la représentation du Lac des Cygnes ce lundi 23 mars 2015, Laura Hecquet, tout juste promue première danseuse par le dernier concours de promotion, a été nommée danseuse étoile par le directeur de l’Opéra, Stéphane Lissner sur proposition du directeur de la danse, Benjamin Millepied.

Laura Hecquet

Déjà brillante dans son cygne noir lors du concours, Laura Hecquet avait déjà beaucoup d’une étoile. Elle a les lignes d’une vraie ballerine avec un très beau port de tête. Danseuse discrète, elle ne laissait pas indifférente quand elle est en scène. Pendant 10 ans sujet de l’Opéra de Paris, l’arrivée de Benjamin Millepied lui offre l’unique poste de première danseuse, si convoité depuis quelques années. Maintenant nommée étoile, elle va pouvoir montrer toutes ses qualités de solistes qu’on a pu voir ces derniers mois, notamment dans La Source, ou encore Le Chant de la Terre de John Neumeier.  Bravo à cette belle danseuse à qui on ne peut souhaiter qu’une belle carrière d’étoile, remplie de rôles et de belles rencontres artistiques !

Laura Hecquet

Laura Hecquet en quelques dates 

2000 : entre à l’école de danse de l’Opéra
2002 : est engagée dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris
2004 : Coryphée
2005 : Sujet
2006 : Prix de l’AROP
2015 : Première danseuse.

Laura Hecquet et Vincent Chaillet dans Le Chant de la Terre

 

Vidéo de sa nomination