Petipa

Junior Ballet 2011 Programme Classique

Cnsmdp

Après le Junior ballet contemporain, je suis allée voir le programme classique et j’ai été quelque peu déçue. Sur le papier le programme était alléchant. Il y avait du Kylian annoncé mais pas ce jour là, pas de Kylian sur le programme. Si l’an passé le choix des pièces m’avait surprise, j’ai été cette année  sur la réserve.

On ouvre avec La Belle, qui fut bien trop scolaire à mon goût. Le danseur s’en sort plutôt bien dans sa variation grâce à de jolis équilibres. La jeune danseuse est très
crispée, ce qui l’empêche de sourire et de rentrer dans le rôle de princesse. Si côté technique on y est presque, côté interprétation il faudra repasser. On est loin de la petite fille réveillée par le prince de ses rêves qui s’émerveille à chaque instant d’être entre ses bras.

Ils ne déméritent cependant pas dans cet exercice très difficile qu’on a plus l’habitude de voir en gala.

 Nicolas Paul,  dont on sait que l’imagination chorégraphique prolifère, a pu s’y exercer de nouveau en créant pour ces danseurs In no sense, pièce qui parle de l’enfance. Comme dans Répliques (pièce créée pour le ballet de l’Opéra de Paris), les
lumières sont très belles. Les danseurs jouent avec des élastiques qu’ils forment et déforment. Tous vêtus de blanc, ils sont entourés d’objets enfantins ; peluches, doudous en tous genres, vélos peuplent la scène. Je supporte mal la musique, qui est certes adaptée au propos, mais si peu mélodieuse. Ce sont des sons de cloches, des tintements. Au final je n’ai pas retenu grand chose de cette création, quelques jolis tableaux (celui des élastiques est très graphique, j’aime les formes créées dans l’espace) et des danseurs bien ensembles.

La troisième oeuvre est celle du chorégraphe Paul Taylor, Esplanade. Paul Taylor avec moi c’est noir ou blanc. Je n’ai pas du tout aimé cette pièce. Si la musique de Bach est très belle et très mélodieuse, elle ne fait pas tout. Je m’ennuie devant cette chorégraphie où les danseurs courent, se regardent et chutent pendant 20 minutes… Dans le passage de l’adage j’ose espérer qu’il va se passer d’autres choses, mais pas vraiment. Si la salle semble emballée par cette oeuvre, je suis de mon côté complètement perplexe.

Marius Petipa
duo extrait de La Belle au Bois Dormant (1890)

 

Nicolas Paul
Création (2011) In no sense

Paul Taylor
Esplanade (1975)

  • Vidéo

Voici la présentation du programme 2008-2009 mais il y a de nombreux estraits du Paul Taylor.

Le bal dans l’oeuvre de Marius Petipa, conférence dansée au CNSMDP

Cnsmdp

Toujours passionnantes les manifestations du CNSMDP, gratuites de surcroît c’est vraiment le moyen d’accéder à des présentations de qualités, quelque soit la discipline. Je suis donc allée voir cette conférence dansée sur le bal dans l’oeuvre de Marius Petipa. J’y ai retrouvé Amélie et on y a passé un super moment. Pour info, le CNSMDP fera des journées portes ouvertes le 8 et le 9 avril. Je vous donnerai très vite le programme.

Je vous retranscris d’après mes notes et le brouhaha de mon « dictaïphone » (oui mettre son dictaphone et écrire en même temps sur un carnet = mauvais idée). J’ai mis des vidéos mais la qualité laisse à désirer, donc c’est si vraiment vous ne voyez pas du tout de quoi je parle.

Cette conférence est le résultat d’une collaboration entre le CNSMDP et le CND où vous pouvez d’ailleurs voir une superbe exposition sur les bals à travers les âges. En 2010 nous avons célébré le centenaire de la disparition de Marius Petipa. Il n’y a pas de grande compagnie au monde qui n’ait pas des ballets de Marius Petipa à son répertoire.

Karsavina avait une opinion précise de Marius Petipa  » C’est un chorégraphe classique de la première importance qui a protégé l’art du ballet. Il est un trait d’union entre le ballet romantique et le ballet du 20ème siècle. »

Il y avait chez ce chorégraphe une puissance de la création. C’est la première raison pour laquelle nous avons choisi ce chorégraphe.

La deuxième raison, c’est qu’il n’y a pas un ballet de Marius Petipa sans une scène de bal.Il a vécu à la cour de Madrid, puis à la cour des tsars. Il connaît bien les bals des cours d’Europe.

Le bal est comme une expression d’un savoir vivre de la classe dominante. Cette pratique s’est ensuite étendue aux bals payants, puis aux bals populaires. C’est dans les fêtes villageoises que les danses traditionnelles se sont développées. Ces danses sont chères à Petipa.

Aujourd’hui nous allons voir de la danse de caractère, de la danse de semi-caractère et de la danse académique pure. Trois langages chorégraphiques différents.

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On commence par la Mazurka de Raymonda, qui est très particulière. Elle n’existe pas dans la version de Noureev. C’est une vraie mazurka royale. On nous donne des clefs de
lecture. Olga Volganova s’installe au piano pour accompagner Jeanne et Hugo qui vont nous montrer quelques pas pour décrypter le langage de ces danses.

Le pas de botte : cela couvre un peu tout le vocabulaire des danse de caractère.

Le pas couru.

Rolugiets (absolument pas certaine de l’orthographe) : cela vient d’une danse polonaise, cela ressemble au galubietz (de même pour l’orthographe), c’est un pas chassé, on frappe les talons, puis posé posé. Une sorte de cabriole. On renforce le pied dans un second temps.

La talonnade est une clé comme un point à la fin d’une phrase. Il y a beaucoup de talonnade dans les danses militaires. Ils portaient des éperons qui tintaient. Suivant son rang, les éperons étaient faits dans différents matériaux et donc ils tintaient différemment.

Le pas de gala est un pas très glissé.

Le pas boiteux est une sorte de pas chassé.

Place maintenant à cette fameuse Mazurka !

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On continue avec Paquita de Marius Petipa. C’est un ballet crée en 1846 par Mazilier pour l’Opéra de Paris. Le succès est immédiat. En 1881, le ballet est remanié. Le
pas des manteaux est la seule danse qui est gardée. Le pas de toris du 2ème acte y a révélé Nijinsky et Pavlova. C’est un grand divertissement. La mazurka est une polonaise, traditionnellement dansée par des élèves. En fait elle est très difficile. Pour les garçons c’est un vrai pas de gala. Ce fut le premier rôle de Nijinsky et son premier succès. Les élèves vont danser la version de Saint Pétersbourg.

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On poursuit avec la Danse des coupes du Lac des cygnes.Tout le monde connaît les grandes qualités du Lac des cygnes. Il a des thématiques universelles que l’on retrouve
dans les merveilleux contes. C’est un véritable scénario musical. Il y a très peu de pantomime car la musique est très narrative. En 1875, la partition a été écrite en urgence. Quand Petipa reprend la partition, il prend aussi celle d’Ondine qui devient le thème du cygne, notamment dans le pas de deux du IIème acte. Petipa écrit les actes 1 et 3, Ivanov 2 et 4. En 1895, c’est un succès. Gorsky rajoutera dans sa version le bouffon. Vaganova les 32 fouettés. Bourmeister transformera la tragédie en fin heureuse. Il y a beaucoup de pas de polonaise dans cette danse des coupes.

La version présentée est celle du Marinsky.

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On termine avec un bal dans une danse plus académique, puisqu’il s’agit du prologue de La Belle au bois dormant, là où les fées entrent.

La version présentée est celle du Marinsky. Il n’y aura que trois fées présentées : Lilas, Miettes, et Candite.

Claire Teysseire se démarque beaucoup, elle est superbe en fée lilas. Je vous mets MAG parce que cette variation je peux vous dire qu’en ce moment je la connais bien !

 

C’était vraiment passionnant ne manquez pas les portes ouvertes ce week-end !

Conservatoire de Paris – salle d’art lyrique

Étudiants de 1ère, 2e, 3e et 4e années classiqueRoxana Barbacaru, direction artistique et présentationEn partenariat avec le Centre national de la danse.

Inspiré par la vie de la haute société russe, Marius Petipa a intégré dans presque tous ses ballets une mise en scène des bals de la “saison d’hiver“, ainsi que des divertissements de caractère, typiques de l’école russe. Les danseurs du Cnsmdp mettent en lumière ces aspects de l’œuvre du chorégraphe à travers des extraits de ses ballets les plus connus.

Marius Petipa (1818-1910), Extrait de danses de bal issues de Raymonda, Paquita, le Lac des Cygnes et La Belle au Bois Dormant.