Miami City Ballet

Everybody on stage! Répétition générale du Miami City Ballet

MG-6424-afficheretouch.jpg © Les étés de la danse

Mardi soir 19h la foule se presse en bas des escaliers du Châtelet. Chacun se prépare à réserver une bonne place pour voir et découvrir le Miami City ballet dont c’est la
première venue en France. Personne ne connaît la compagnie, un nom, un seul peut attirer le balletomane dans la salle, celui d’Edward Villella. Ce petit monsieur, ancienne « étoile » du New-York City Ballet, pour qui Balanchine a crée Tarentella, a monté une compagnie à Miami et leur a transmis tout son savoir et les chorégraphies du Balanchine, de Robbins et de Taylor.

De Balanchine, j’avais vu les programmes présentés par le NYCB lors de sa venue à Garnier, et les quelques œuvres qui sont de temps en temps au répertoire de l’ONP. De Robbins, West Side Story (of course !), Afternoon of a faun, En Sol, Le concert, , In The
night
. Parmi tous ces ballets, des coups de cœur, des déceptions. Une chose cependant que j’avais bien comprise, c’était qu’il y avait une technique américaine, qui est bien différente de celle qu’on enseigne ici dans les cours de danse. Quand je vois du Balanchine, je me dis toujours, comment peut-on danser cela, c’est impossible !

J’ai passé une très bonne soirée. J’ai été très surprise par la qualité de cette compagnie. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils ont une pêche d’enfer. Ils ont ces ballets dans les jambes et dans la tête. Ce fut une véritable découverte. Belle idée que d’avoir invité cette troupe sur laquelle je n’aurais pas pariée.

Ballet-Imperial-Mary-Carmen-Catoya-et-Renato-Penteado-c-Th.jpg

 © Les étés de la danse

La répétition s’ouvre avec Ballet Imperial qui est un petit bijou chorégraphique. Les constructions des tableaux n’en finissent pas de se
construire et de se reformer. Diagonales, carrés, lignes dans lesquelles les danseurs surgissent parfois de derrière, s’incorporent, tout va très vite, mais avec une telle rigueur, c’en est époustouflant. Les danseuses portent de jolies robes de mousseline blanche. Sur la tête, une tiare qui rehausse tous ces ports de tête majestueux.

Ce ballet reprend beaucoup des danses traditionnelles. Les danseuses changent de place avec la diagonale d’en face, les rondes sont de mises dans les parties d’ensemble. On
passe sous les bras avec l’aisance qu’il faut dans une danse écossaise. Le tout dans le langage de Balanchine, c’est assez drôle, car finalement il y a plein d’allusions au ballet classique également. Les saluts au couple impérial rappelle les entrées des rois et reines et autres princes des grands ballets classiques. Il y a des moments presque narratifs, où on serait plongé dans une romance princière.

Le ballet est également construit comme la musique. Il faut que je vous parle de la musique ! L’orchestre choisi est un jeune orchestre « L’orchestre Prométhée » et c’est une merveille. Le concerto de Tchaikovski est superbement joué, et le pianiste Francisco Renato (qui joue au Miami City Ballet) est remarquable. Ballet Imperial est un concerto entre les solistes et les ensembles. Les ensembles répondent aux pas de deux ou trios. Les ensembles sont d’une rigueur éblouissante, il n’y a rien qui dépasse c’est parfaitement réglé. Le bruit des chaussons des entrechats 6 est si précis, qu’il s’ajoute comme un instrument sur la partition de Tchaïkovski. C’est très enthousiasmant, c’est comme une feu d‘artifice sur scène. Je suis en revanche plus réservée quant au choix de la danseuse du pas de deux. Mary Carmen Catoya m’a glacée pendant tout le ballet. Sa rigidité dans le haut du buste, ses bras jetés un peu partout sans véritable intention, et surtout son visage qui affichait une tristesse, ne m’ont pas du tout convaincue. Ce n’est qu’une répétition après tout, j’espère que ce sera mieux demain. Patricia Delgado m’a par contre complètement emmenée dans sa danse. Tout lui semble facile, elle vole au dessus des autres, un large sourire sur le visage, elle capte le regard du public dès le premier
pas sur scène.

Tarentella-Mary-Carmen-Catoya-et-Renato-Penteado-©-The-Geo

 © Les étés de la danse

Ce premier ballet est un petit trésor que je ne connaissais pas et qui me donne une très bonne première impression. Bien construit, bien dansé, musique impeccablement jouée
c’est un très bon début de soirée.

Que dire du petit bonbon sucré qui suit ? Tarentella est un petit plaisir de 7 minutes dansé par deux interprètes merveilleux que sont Jeanette Delgado et Kleber Rebello. La salle applaudit à tour de bras les passages de l’un et l’autre. Leur musicalité montre une écoute longue et attentive des œuvres, ce qu’on avait d’ailleurs pu voir dans le film de Dominique Delouche. Violette Verdy explique bien que tout se joue dans l’écoute de la musique. Et là, dans ce numéro c’est remarquable. Les tambourins sont frappés au bons
moment. C’est dansé avec beaucoup de joie et d’enthousiasme comme le premier ballet. Les pas de danses traditionnelles se mêlent à un grand pas de deux. Les sauts du Rebello sont amples et légers, on ne l’entend même pas retomber sur sol. Seuls les tambourins et les frottements des chaussons pendant la batterie, accompagnent l’orchestre.

7 minutes de réjouissance. Il fallait bien cela car La Valse qui a suivi m’a particulièrement ennuyée. Il y a dans ce ballet pourtant des éléments chorégraphiques intéressants mais avec la crème qui l’entoure, cela m’a laissée à côté. Imaginez vous un bal de fin d’année comme on peut en voir dans ces écoles  américaines. Gants blancs, queues de cheval hautes ajustées d’un ruban de couleur, tutus roses avec des reflets de couleur. Un décor de bal avec lustres à pampilles. Très kitsch en fait. La chorégraphie pourtant je le répète a quelque chose d’intéressant. Beaucoup de jeu avec les mains, avec les regards entre garçons et filles. Il n’y a pas d’histoire, c’est juste un bal. De même que dans Ballet Imperial, les ensembles sont parfaits. Je ne sais pas pourquoi je suis restée complètement à côté. Dans la deuxième partie de la chorégraphie vient se glisser un argument. La figure de la mort apparaît et vient danser avec la soliste qui est vêtue de blanc. La mort lui offre un bouquet de roses violettes, la recouvre d’un manteau noir et lui offre une dernière danse. Au réveil des danseurs, ils trouvent le corps sans vie de la jeune femme. Un dernier ensemble et la valse cesse. Le public a applaudi très chaleureusement ce dernier morceau. Je suis plus réservée, je crois que la musique ne m’a pas non plus emportée dans cet univers.

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 Cette compagnie est un petit trésor. C’est un choix audacieux de la part des Etés de la danse, qui a fait une programmation de qualité. J’ai hâte de retourner demain au Gala
d’ouverture.

http://www.lesetesdeladanse.com/

  • Distributions du 5 juillet

 

Ballet Imperial

Mary Carmen Catoya        Renato Penteado

Patricia Delgado

Renan Cerdeiro        Didier Bramaz

 

Tarantella

Jeanette Delgado    Kleber Rebello

 

La Valse

Jennifer Carlynn Kronenberg        Carlos Miguel Guerra

 

  • Présentation vidéo

 

 

Nouvelles de la semaine du 4 juillet

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L’anatomie de la sensation Wayne Mc Gregor ©Agathe Poupeney /PhotoScene.fr

Ouf le petit rat est en vacances et va enfin pouvoir rattraper son retard d’écriture. Au mois de juin, vous l’avez sans doute constaté je n’ai pas été très productive. Mes chroniques sont écrites mais dans mes jolis petits carnets et il faut donc que je les tape. Cette semaine, il va y avoir une pluie d’articles! Comptes rendus des répétitions des Enfants du Paradis, conférence avec Wayne Mac Gregor, compte rendus de la première des Enfants du Paradis, de la première de L’anatomie de la Sensation, mes lectures, bref il y a du boulot !

  • La sortie ballet de la semaine : Les étés de la danse au Châtelet

Cette année c’est le Miami City Ballet qui vient avec un programme très américain et très alléchant. Pour le moment je vais à la générale demain soir et à la première mercredi. 17
représentations, 17 programmes. A vous de piocher et de vous régaler.

Mercredi 6 juillet
à 20h
Soirée d’ouverture
en hommage
à George Balanchine
et Jerome Robbins
Symphony in Three Movements
(Balanchine-Stravinsky
Afternoon of a Faun
(Robbins-Debussy
Tarantella
 (Balanchine-Gottschalk
Ballet Imperial
 (Balanchine-Tchaikovski)
Jeudi 7 juillet
à 20h
Square Dance
(Balanchine-Corelli/Vivaldi
La Valse
 (Balanchine – Ravel
In the Upper Room
 (Tharp – Glass)
Vendredi 8 juillet
à 12h
Cours en public
Vendredi 8 juillet
à 20h
Square Dance
(Balanchine-Corelli/Vivaldi
La Valse
 (Balanchine-Ravel)
Symphony in Three Movements
(Balanchine-Stravinsky)
Samedi 9 juillet
à 15h
Symphony in Three Movements
(Balanchine-Stravinsky
Afternoon of a Faun

(Robbins-Debussy
Liturgy 
(Wheeldon-Pärt
Ballet Imperial
 (Balanchine-Tchaikovski)
Samedi 9 juillet
à 20h
Square Dance
(Balanchine-Corelli/Vivaldi)
The Four Temperaments/Les Quatre Tempéraments
(Balanchine-Hindemith
In the Upper
 Room (Tharp-Glass)
Dimanche 10 juillet
à partir de 12h
Projection de films 

Mardi 12 juillet
à 20h
The Four Temperaments/Les Quatre Tempéraments
(Balanchine-Hindemith
Promethean Fire 
(Taylor-Bach
Theme and Variations
(Balanchine-Tchaikovski)
Mercredi 13 juillet
à 20h
The Four Temperaments/Les Quatre Tempéraments (Balanchine-Hindemith)
La Valse (Balanchine-Ravel)
Western Symphony (Balanchine-Kay)
Jeudi 14 juillet
à 20h
La Valse (Balanchine-Ravel)
In the Night (Robbins-Chopin
Symphony in Three Movements
(Balanchine-Stravinsky)
Vendredi 15 juillet
à 12h
Cours en public
Vendredi 15 juillet
à 20h
Theme and Variations
(Balanchine-Tchaikovski
Promethean Fire 
(Taylor-Bach
Nine Sinatra Songs
(Tharp-Arlen/Mercer/Cahn)
Samedi 16 juillet
à 15h
Square Dance
(Balanchine-Corelli/Vivaldi
In the Night
 (Robbins-Chopin
Theme and Variations
(Balanchine-Tchaikovski)
Samedi 16 juillet
à 20h
The Four Temperaments/Les Quatre Tempéraments (Balanchine-Hindemith)
Promethean Fire (Taylor-Bach
Western Symphony
 (Balanchine-Kay)
Dimanche 17 juillet
à partir de 12h
Projection de films
Mardi 19 juillet
à 20h
Nine Sinatra Songs
(Tharp-Arlen/Mercer/Cahn
Afternoon of a Faun
 (Robbins-Debussy)
Liturgy (Wheeldon-Pärt)
Ballet Imperial (Balanchine-Tchaikovski)
Mercredi 20 juillet
à 20h
Theme and Variations
(Balanchine-Tchaikovski
Promethean Fire
 (Taylor-Bach
Nine Sinatra Songs
(Tharp-Arlen/Mercer/Cahn)
Jeudi 21 juillet
à 20h
Theme and Variations
(Balanchine-Tchaikovski)
In the Night (Robbins-Chopin)
In the Upper Room (Tharp-Glass)
Vendredi 22 juillet
à 12h
Cours en public
Vendredi 22 juillet
à 20h
Western Symphony (Balanchine-Kay
In the Night
 (Robbins-Chopin
In the Upper Room
 (Tharp-Glass)
Samedi 23 juillet
à 15h
Western Symphony (Balanchine-Kay
Afternoon of a Faun

(Robbins-Debussy
Liturgy
 (Wheeldon-Pärt
Nine Sinatra Songs
(Tharp-Arlen/Mercer/Cahn)
Samedi 23 juillet
à 20h
Square Dance
(Balanchine-Corelli/Vivaldi) 
Afternoon of a Faun

(Robbins-Debussy
Liturgy
 (Wheeldon-Pärt
Ballet Imperial
 (Balanchine-Tchaikovski)

 

Plus d’infos pour les réservations et autres, suivez le lien

A noter aussi, les étés de la danse se poursuivent en septembre avec la venue de Baryshnikov pour une pièce In Paris. Je vous en reparlerai d’ici là.

A suivre aussi le blog de la compagnie, très sympa, vivant et très agréable à lire.

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  • Le dilemne ciné de la semaine : Pina ou Balanchine??

Lundi 4 juillet, 2 projections, toutes les deux intéressantes. D’un côté Pina Bausch au Théâtre de la Ville. A 20h30 sera projeté son film La Plainte de l’Impératrice, seul film réalisé par la chorégraphe. Film rare, très difficile à se procurer, c’est l’occasion ou jamais. Pour réserver (tarif 10€), téléphonez au 01.42.74.22.77.

De l’autre côté soirée Balanchine à la cinémathèque de la danse. Balanchine in Paris est un film réalisé par Dominique Delouche sur le travail de Mister B. En plein dans le sujet des
étés de la danse…

Que faire? Je crois que je vais pencher pour la cinémathèque, je boude toujours le Théâtre de la Ville.

  • La presse de la semaine

Danse magazine numéro de juillet

Danse fait sa couv’ avec la superbe Isabelle Ciaravola qui éblouit tous les spectateurs dans Les Enfants du Paradis. La danseuse étoile est ici dans un rôle taillé sur mesure qui met en valeur ses qualités techniques et son grand talent d’interprétation. C’est la Garance la plus convaincante que j’ai vue. A lire dans Danse, un article sur Isabelle Ciaravola, sur le Onegin au Royal Ballet, un portrait de Stéphanie Romberg, les comptes rendus de Rain, de Jewels par le ballet de la Scala et bien d’autres.

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Danser fait un numéro double juillet-août avec en couverture les danseurs du Miami City Ballet. A l’intérieur, un super dossier Danse et amour, très bien fait, je l’ai lu samedi
sur le chemin de mon cours de danse. Plein d’article sur les couples de danse, la sensualité des corps, le sexe dans la danse, la pantomime de l’amour. Un grand article sur Mac Gregor à lire aussi, si vous appréciez le travail du chorégraphe en ce moment à Paris. Et bien sûr la venue du Miami City Ballet avec un programme plus qu’alléchant !

  • Le concours de la semaine : entrer à l’Opéra de Paris

Le concours interne est passé et les heureux élus sont :

Laura Bachman

Mathieu Contat

Germain Louvet

Hugo Marchand

Jérémy Loup-Quer

Pour l’externe, j’avais une grosse pensée pour Victoire Debay, qui n’a pas été récompensée de son travail, j’espère qu’elle repassera l’an prochain. Les résultats sont :

Caroline Osmon

Maxime Thomas

Bravo à toutes celles et ceux qui ont réussi !

  • Le bonus vidéo de la semaine : encore du Balanchine !

Les quatre Tempéraments sont une des premières pièces que j’ai découvertes de Mister B. et j’avais été complètement conquise par le style épuré, black and white, du
chorégraphe. Les lignes du ballet sont superbes, dans un langage simple et d’une beauté sans égale.