Il s’en est passé des choses depuis 15 jours ! Il y a d’abord eu deux soirées Roland Petit pour moi, que je n’ai pas eu le temps de vous raconter. Les deux soirées furent bonnes dans des émotions différentes. La deuxième couronnée par la nomination d’Eleonora Abbagnato, qui m’a particulièrement émue. Avec Nicolas Le Riche en partenaire, sur du Roland Petit, on est proche du bonheur.
Le week-end de Pâques fut ensuite chargé, puisque ce fut mon tour de monter sur scène. La danse mes amis, c’est vraiment la vie. En voir, en faire, ce sont des émotions indescriptibles parfois, par leur force, leur tension.
Mardi soir, départ pour Lyon où j’ai pu accompagner l’équipe d’Arte Live Web qui est partie filmer la soirée Millepied, dansé par le ballet de Genève à la Maison de la danse à Lyon. Cette ville me plaît décidément beaucoup, la danse y a une place particulière et j’ai passé une soirée vraiment très agréable. J’ai pu accéder aux coulisses, discuter avec les danseurs de la troupe. Pour relire ma chronique, et revoir cette soirée en vidéo, clic. J’ai profité de Lyon mercredi et de son soleil pour une jolie balade sur les quais de Saône après un détour par le musée des Beaux-Arts.
Ce week-end, j’ai vu Brillant Corners d’Emmanuel Gat et j’ai été complètement absorbée par cette danse, si évidente. C’est à la fois très simple et en même temps, on sent une construction complexe et la réflexion qui a mené à ce travail. Admirable.
Les sorties de la semaine
La troisième symphonie de Gustav Mahlerde John Neumeier, à l’Opéra de Paris. Un peu long comme titre me direz-vous, alors je vais faire court pour vous convaincre d’y aller. 3 bonnes raisons d’aller découvrir ce spectacle :
Parce que la musique de Mahler vaut à elle seule le déplacement.
Parce que cette pièce est mystique, et que les danseurs y sont investis d’une aura singulière.
Parce que Neumeier a l’art de rendre les corps beaux, de faire naître des émotions dans une arabesque ou dans un porté sur les épaules.
Une raison de ne pas y aller : si vous n’aimez que le ballet narratif et que vous pensez voir La Dame aux Camélias bis. Dans ce cas oubliez. Mais vous ratez quelque chose.
Pendant ce temps Mathilde Monnier est au Théâtre de la ville avec Twin Paradox. Il reste des places, si, si si ! La chorégraphe s’est interrogé cette fois sur le rythme marathonien. Un vrai parcours du combattant qui promet une pièce rythmée et pleine de vie. On y reverra entre autres l’excellent danseur Cédric Andrieu.
Evgenia Obratsova viendra danser la Sylphide les 24 et 28 juin. A vos agendas.
Le TCE fête son centenaire et vend dès aujourd’hui un magnifique timbre. A voir ici.
Avec les 300 ans de l’école de danse, les articles dans la presse se multiplient :
L’école de l’Opéra, exigence sans souffrance, clic
Le ballet de l’Opéra fête ses 300 ans, clic
Les 300 ans de l’Opéra et le style français, clic
Elisabeth Platel en interview sur France Musiques, clic
La France en pointes, clic
Revoir le documentaire sur France 5 Un air de résistance à l’Opéra, clic
La semaine dernière, pas de nouvelles de la semaine. Trop de travail, pas assez de sommeil, en somme pas le courage d’écrire. J’ai vu beaucoup de choses, des bonnes et des moins bonnes.
Côté danse, j’ai assisté au concours de promotion de l’Opéra de Paris qui a fait bien des remous comme tous les ans. Relire mes impressions, clic et clic. Je suis allée à la séance de travail de Don Quichotte, où Ludmila Pagliero m’a bluffée. Séance rythmée par Clothilde Vayer qui fait reprendre les variations. Le chef met une bonne ambiance et s’assure que les tempi conviennent aux danseurs. La soirée qui a fait mon bonheur fut Medea de Dusapin chorégraphié par Sasha Waltz. Spectacle fascinant, tout en tension, chorégraphie et chant se rejoignent pour émouvoir le spectateur et toucher ce qu’il a de plus caché dans notre âme. A relire, ici.
Côté théâtre, j’ai vu une pièce bien connue, mais dans une mise en scène originale. Übü Kiraly au théâtre de l’Athénée a été montée par Alain Timar et jouée par la troupe d’acteurs du théâtre hongrois de Cluj. L’inventivité de la pièce réside dans un rouleau de papier. A chaque scène, le papier prend forme. Il devient décor, une table, un tapis, accessoires, des chapeaux, des armes, costumes, robes en tous genre et surtout, le papier permet de transformer les corps. Ainsi chaque femme, avec une implantation mammaire en papier devient Mère Übü et chaque homme avec de l’embonpoint en papier devient père Übü. Le tout sur des sons de fanfare et dans la bonne humeur. Un régal.
Côté lyrique, hormis le Medea de Dusapin, qui vous l’aurez compris m’a beaucoup touchée, je suis allée à la remise des prix lyriques de l’AROP. Ce qui fut fort agréable car nous étions cette année reçus à l’Opéra et le récital était réjouissant. Parmi les airs qui m’ont touchés, on retiendra Andriy Gnatiuk qui a emmené le public avec La Calunnia, extrait du Barbier de Séville. Olga Seliverstova montre de belles qualités et un joli timbre de voix dans l’air de Lucia, mais le meilleur de la soirée fut pour moi le duo entre la gagnante du prix cette année, Ilona Krzywicka et Michal Partyka qui ont chanté la scène finale d’Onéguine, accompagnés par la délicieuse pianiste Alissa Zoubritski dont les mains filaient avec grâce sur le piano.
Côté cinéma, j’ai d’abord été très déçue par le film de Sandrine Bonnaire, J’enrage de son absence, qui m’a semblé brasser beaucoup d’air pour au final laisser le spectateur dans le vide, sans vraiment trouver du sens à toute cette histoire. J’ai été enthousiasmée par le dernier James Bond, Skyfall, de Sam Mendes. C’est beau, bien écrit, bien mené, superbement joué entre Javier Bardem et Daniel Craig. Je me suis laissée charmée par Rengaine, de Rachid Djaïdani. La petite rengaine du racisme qui frappe tous ceux qui ont des préjugés, la rengaine de ce frère obsédé par le fait que sa sœur se marie, le film est souvent criant de vérité, montrant les contradictions de chacun, les doutes pour mettre l’amour en condition suprême de la paix. La réalisation caméra à l’épaule m’a gênée, sans doute parce que pas habituée à ce que cela bouge tout le temps.
Côté expos, j’ai un peu traîné dans le marais pour le mois de la photographie. Il y a beaucoup d’expositions à voir, gratuites pour la plupart, fouillez et faîtes votre choix, clic. J’ai fait aussi un petit séjour en Espagne pendant lequel je suis allée découvrir la maison de Dali à Port Lligat et le musée théâtre à Figueres. Je me suis régalée entre les peintures, les objets, les sculptures, les bijoux. J’ai maintenant hâte de voir l’exposition qui aura lieu en 2013 à Beaubourg.
Les sorties de la semaine
Don Quichotte a commencé depuis la semaine dernière à l’Opéra Bastille. Ce grand ballet classique, chorégraphié par Marius Petipa, remonté par Rudolf Noureev, est immanquable. Entre le piquant de l’Espagne, la douceur des rêves de Don Quichotte, vous passerez assurément un moment inoubliable. Il y a de nombreuses distributions, une bonne occasion de découvrir les artistes de la compagnie et leur façon d’interpréter les personnages de cette fresque théâtrale.
Le Junior Ballet classique présente son spectacle au CNSMDP. Le junior Ballet présente cette année une création de Marie-Claude Pietragalla, commandée pour le junior Ballet, Le chant du compagnon errant, de Jiri Kylian, et Plainspoken de Benjamin Millepied. C’est une manifestation gratuite, il suffit de réserver par mail ou de venir le jour même un peu en avance. Plus d’infos et réservations, clic.
Mathilde Monnier investit Chaillot du 21 au 24 novembre avec Soapéra. Elle s’est associé au plasticien Figarella, qui a mis sur scène une sorte de mousse dans laquelle les danseurs vont se frayer un chemin, se cacher pour mieux en ressortir.
Plus d’infos et réservations, clic.
Pierre Rigal continue son cycle de spectacles au Rond-Point. Cette semaine c’est avec Le Théâtre des opérations. « Cette guerre est violente, elle est enivrée de plaisir et de drôlerie.
« Neuf créatures à poils longs et soyeux, et aux yeux rouges, évoluent dans une rêverie lunaire. Distorsion du temps et de l’espace. Des êtres hybrides s’y déplacent. Robots, pompiers, monstres élégants ou animaux d’un conte atmosphérique, ils avancent, explorent le monde. »
Plus d’infos et réservations, clic.
Toujours au Théâtre du Rond Point, May B est le chef d’oeuvre de la chorégraphe Maguy Marin.
« Clodos célestes ou fées embourbées, dix corps aux visages blafards dansent. Ils racontent la drôlerie de l’impossibilité d’être ensemble. Ils se meuvent dans l’incapacité tragique à rester seul. Le quotidien, sublimé, fait se heurter des corps abîmés dans le clair-obscur étrange d’une vie qui tient et persiste avant la fin. Dix humains en bande, en meute, se heurtent, circulent, se cognent. Quelques mots seulement, gueulés, chantés : « Fini, c’est fini. Ça va finir, ça va peut-être finir. » »
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La remise de prix de la semaine
Le Prix Arop sera remis vendredi dans le foyer de la danse à Charlotte Ranson et François Alu. Le Prix de l’AROP est une reconnaissance des membres de l’association, du travail et du talent d’un danseur. Il fait suite à un vote; où chaque membre a une voix pour une danseuse et une voix pour un danseur. Les membres votent à partir d’une liste préétablie.
Repetto se lance dans le prêt-à-porter. Photos et teasers vidéo à voir ici.
Clairemarie Osta est devenue officiellement directrice des études chorégraphiques au CNSMDP.
Allister Madin a mis sa vidéo du concours en ligne, AREPO, clic.
Le magazine Danser cherche un repreneur. La nouvelle version n’a pas suffit à relancer le magazine. La presse écrite vit décidément des heures bien sombres.
La vidéo de la semaine
Sarah Kora Dayanova dans la reine des Dyades, Don Quichotte.