Les enfants du Paradis

Adios l’étoile du Paradis

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© Blog à petit pas

Ce fut une soirée très très émouvante, drôle, dansante, espagnole, bref une soirée à l’image de son étoile, José Martinez. Tous les balletomanes de la capitale et les amis de José Martinez s’étaient donné rendez vous pour le voir faire des adieux officiels à la scène de Garnier, car en réalité il reviendra y danser dès la saison prochaine.

Dès l’arrivée dans le grand escalier, les troubadours et autres acrobates annoncent le programme : « Entrez Mesdames et Messieurs ! Venez voir le spectacle ! Soirée d’adieux de José Martinez ». Le spectacle fut truffé de références à José Martinez, à son Espagne natale. Les funambules crient lors du début du premier acte de s’approcher pour voir José Martinez qui fait ses adieux ce soir. Les tutus de répétition au divertissement du début du 2ème acte qui sont d’ordinaire noir et blanc, les danseuses sont cette fois ci en rouge et jaune.

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Et ce soir, bien sûr c’est José Martinez dans le rôle de Baptiste. Et c’est amusant de voir à quel point l’étoile chorégraphe s’est taillé un rôle sur mesure. Il est absolument parfait, les lignes mettent son corps en valeur. Quant à son jeu, les scènes de pantomime sont brillantes, les deux scènes de la chambre sont très émouvantes, est-ce parce qu’il danse avec sa partenaire favorite, Agnès Letestu? Agnès Letestu… ce soir elle avait mangé du lion ! Elle était belle, très à l’aise dans ses bottines, d’une complicité parfaite avec José Martinez. C’est une Garance pleine de délicatesse et très assurée de son pouvoir de séduction, qui ne se construit pas au fur et à mesure du ballet. Au contraire, plus l’amour la gagne plus elle doute de la frivolité de ses autres conquêtes. Sa danse devient plus fine à mesure, comme de la dentelle légère.

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La distribution de ce soir est parfaite. Que dire de Clairemarie Osta, une Nathalie si juste, avec une émotion retenue, une pudeur, qui fait d’elle la meilleure interprète de ce rôle. Vincent Chaillet est un Lancenaire si perfide et calculateur, qu’il fait trembler tout le monde sur la scène. J’aime sa façon d’utiliser tout son dos, pour s’imposer dans ce personnage de dandy. La moustache lui va à ravir. Florian Magnenet m’a coupé le souffle à chaque fois que je l’ai vu. Technique époustouflante, je suis sous le charme de ses sauts et de ce qu’il a accomplit dans ce rôle. Je l’imagine très bien dans un rôle de Basilio, quelque chose de très viril, avec de belles variations , pleines d’envolées.  Il est superbe en Frédéric Lemaître, tant dans la première période, qu’à l’entracte avec Charlotte Ranson (moment où j’ai dû ramasser la mâchoire de Palpatine, tombée sur le sol..) ou dans le ballet Robert Macaire. Son duo avec Sarah Kora Dayanova fonctionne très bien. Tous deux allient charme et séduction, pour le plaisir du public. Kora Dayanova est une ballerine, qui sait retenir ses mouvements, qui s’approprie la variation en y mettant son propre rythme. J’apprécie ses moments de suspension qu’elle installe dans le pas de deux ou dans ses passages en solo.

Yann Saïz en Comte, c’est l’accord parfait entre la rigueur et la maturité. Il assure dans ce rôle, pas si évident, hormis ce cri quand Garance part, qui je le répète est de trop.

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Le spectacle est une vraie réussite ce soir. Pas de couac de rideau (hier j’ai oublié de vous raconter que le rideau de scène s’est malencontreusement baissé lors du 2ème acte… le responsable a du s’en mordre les doigts…), tout s’enchaîne, jusqu’à l’apogée finale. La séparation entre Baptiste et Garance sonne comme une vraie déchirure. Difficile d’imaginer Agnès Letestu sans Martinez… La chute du rideau laisse place à une grande émotion et 30 minutes d’applaudissements chaleureux. Les ballons rouges et jaunes tombent du ciel. José Martinez semble très heureux, si heureux qu’il saute dans la fosse d’orchestre, puis va au parterre pour saluer le public. Son regard passe dans toute la salle, pour dire merci, pour partager ce moment avec tous. C’est un moment très fort, très beau et surtout plein de joie.

Mes mains tremblantes après tant d’applaudissements, je me dirige vers le grand foyer pour voir la remise de médaille. Bernard Stirn fait un discours peu écouté, il faut dire que tout le monde attend les petits fours… le champagne ça hydrate, mais ça donne faim. Brigitte Lefèvre prend le relais, en décidant de s’adresser prioritairement aux danseurs, mais là encore, les oreilles ont l’air peu attentives. Elle rappelle la carrière du danseur, ses grands rôles, lui remet la médaille de commandeur des arts et des lettres. En cadeau, il reçoit un siège de l’Opéra à son nom, à défaut d’une loge, il pourra toujours venir s’y asseoir… Et un costume signé Christian Lacroix, une sorte d’Arlequin, je crois, car le petit Rat est petit… et ne voit pas bien derrière toutes ces grandes personnes. José Martinez prend enfin la parole et le silence se fait tout de suite. Il remercie la ministre de la culture espagnole pour sa présence, il remercie bien sûr tous ses camarades. Il rappelle l’importance du plaisir sur scène. Il fait beaucoup d’humour, et la fête peut enfin commencer ! La soirée est à l’image du danseur, joyeuse, généreuse, inoubliable.

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© Agathe Poupeney /Photoscene.fr

  • Distribution du 15 juillet à 19h30

Baptiste : José Martinez
Frederick Lemaitre : Florian Magnenet
Garance : Agnès Letestu
Nathalie : Clairemarie Osta
Lacenaire : Vincent Chaillet
La Ballerine : Sarah Kora Dayanova
Le Comte : Yann Saïz
Madame Hermine : Caroline Robert
Desdemone : Charlotte Ranson

  • A lire

Le monde, Rosita Boisseau parle d’un retraité hyperactif

ResMusica, La tête et les jambes de José Martinez, par Marie-Astrid Gauthier

La Croix, Marie-Valentine Chaudon revient sur la carrière du danseur

Le Figaro, Ariane Bavelier José Martinez tire sa révérence

Et à lire sur les autres blogs, leurs impressions sur cette soirée : Blog à petits pas, Palpatine, Amélie Danses avec la plume, Joël Riou, Une saison à l’Opéra,
Cams danse opéra

  • A revoir

 

14 juillet : les Enfants du paradis

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© Syltren/rêves impromptus

Je commence par la fin.. par le final comme diraient certains ! Je commence par ce court moment. Court, humble et intense comme la danseuse. Miteki Kudo dansait pour la dernière fois ce soir, et c’était dans les escaliers de Garnier. J’adore cette artiste, élue merveilleuse dans le Sacre comment l’oublier ! Ce soir elle fut la Desdémone la plus aboutie, et la plus délicate que j’ai vue pendant toute la série des Enfants du Paradis. On la pousse un peu pour qu’elle s’avance et le corps de ballet la salue et l’applaudit chaleureusement. On aperçoit toute l’émotion de la danseuse. Le public la salue une dernière fois. Le ballet se sépare d’une superbe artiste.

Je ne vais pas dérouler à l’envers ma soirée, ce serait trop compliqué à suivre… Je remonte le temps et reviens vers 18h30, heure à laquelle je fais la queue pour les pass.. crotte de bique, je suis deuxième… Je trouve ça stressant cette histoire de queue pour les pass. On ne sait pas ce qu’il va se passer, va t-on en avoir… bref au moment où ma voisine et moi rageons en disant que de toutes façons il n’y a jamais de pass, voilà qu’il en tombe quatre et hop direction le balcon d’orchestre. Premier rang, place royale.. La soirée va être bonne.

Elle fut excellente pour tout vous dire. Je suis rentrée complètement dans le ballet et j’ai trouvée la distribution formidable. Le ballet commence, le rideau s’ouvre lentement, la lampe torche de Jean-Louis Barrault fouile dans ce lieu de tournage. On distingue à peine le décor. Le coffre qu’ouvre ce promeneur nocturne promet d’être plein de merveilles et de souvenirs pour la suite. Le violon vibre, rien n’a encore commencé. Plein feux sur la place, deux femmes se battent pour une corbeille de fleurs. Les musiciens en séduisent quelques autres. Les soldats font leur entrée avec de jolis grands jetés. Des badauds se bagarrent dans un coin.. pendant que les vendeurs de journaux cherchent des acheteurs potentiels. Lancenaire, un dandy, écrivain à ses heures perdues, fait son entrée sous les traits de Sébastien Berthaud. Quelle élégance, ce Sébastien Berthaud. Il est très fin et très léger. Il donne une couleur assez intelligente au personnage qui ne se contente pas d’être qu’un pervers. Il vole la montre d’un bourgeois, puis s’enfuit et c’est Garance qui se retrouve accusée du crime. Ludmila Pagliero est une superbe Garance. Dès le début du ballet elle
s’impose avec un sourire qui charme toute l’audience. Elle se fait malmener par les officiers qui veulent l’arrêter. C’est très beau, car elle est très légère, elle vole de mains en mains. Baptiste qui a tout vu depuis son tonneau sur la scène décide de mimer la scène pour démontrer que Garance est innocente. Ah Mathieu Ganio ! Génial Baptiste qui en fait des tonnes sur la pantomime et c’est tellement drôle. Il n’y a rien à dire sur sa prestation si ce n’est qu’il est génial. Garance lui offre une rose rouge pour le remercier.

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Ludmila Pagliero

Baptiste rentre ensuite au théâtre des funambules où il trouve Nathalie en pleine rêverie, qui danse avec une robe de mariée. Christelle Granier a le rôle ce soir ; technique superbe, notamment une technique de pointes superbe mais d’un point de vue du rôle, je trouve qu’au début elle en fait un peu trop. Trop désespérée que Baptiste ne lui offre pas cette rose. Elle est déjà dans le tragique, le dramatique, alors qu’à mon sens, à ce moment là de la pièce, Nathalie est juste vexée, un peu blessée mais pas plus. Ils vont donner la pièce avec le lion qui permet à Frédéric, un ami de Baptiste de briller en tant que comédien. Karl Paquette est très bien dans ce rôle qu’il connaît bien, et qui lui sied. Les deux amis s’en vont fêter cette nouvelle gloire dans un café où Baptiste va revoir Garance. Charline Giezendanner et Charlotte Ranson séduisent Frédéric Lemaître et l’ambiance du café est caliente. Fête Nationale oblige, les premières notes de la musique ressemblent étrangement à La Marseille.Garance entre dans le café avec Lancenaire à son bras. C’est dans cette variation que Pagliero s’impose. Elle séduit Baptiste, non pas par des regards
soutenus comme peut le faire Letestu, ou Ciaravola, non elle propose autre chose, un grand sourire, et un regard franc, droit dans les yeux, pendant que sa jambe se déroule dans un développé, et Baptiste est conquis. Elle s’enfuit avec Baptiste abandonnant le vicieux Lancenaire, tandis que Frédéric décide d’inviter Mme Hermine, la tenante de la pension, quitte à ne pas passer la nuit tout seul. Caroline Bance en Mme Hermine c’est un petit bijou ! C’est une superbe danseuse et interprète, qui met tellement de joie dans tout ce qu’elle fait que sur scène elle attrape toute l’attention sur elle. Dans la chambre, les amoureux se découvrent, et Garance est prête à se livrer. Baptiste hésite, et là il faut voir le jeu de Ganio, assis sur ce lit, qui ne sait pas quoi faire, on dirait un jeune adolescent, mal à l’aise devant cette femme si sûre d’elle qui réapparaît nue, enveloppée dans un drap. Il s’enfuit et Garance reste. Plagiero est géniale à ce moment là car elle met beaucoup d’humour dans cette situation où elle se retrouve seule. Son haussement d’épaule suivi du sourire de voir un homme, Frédéric, débarquer dans la chambre, donne un peu de
légèreté à ce rôle.

La vie de Baptiste se reflète au théâtre et c’est désespéré qu’il constate l’amour entre Frédéric et Garance. Garance est au milieu de ce duo, Nathalie tente de protéger Baptiste, quand arrive le comte qui va venir compliquer l’affaire. Pendant la pièce, dans la loge de l’impératrice, un comte regarde Garance jouer et tombe amoureux d’elle. Garance se laisse séduire par cet homme puissant, envoie balader Frédéric, et reste sans voix et sans geste devant la colère de Baptiste. Garance reste seule dans sa loge, pour peu de temps seulement, car Mme Hermine, jalouse de l’amour de Frédéric pour la belle danseuse, a trouvé une condamnation pour un crime quelconque, afin de se venger. La belle Garance ne peut que se servir du comte pour sortir de cette situation.

A l’entracte, on fait un saut dans le temps, puisque Frédéric Lemaître a monté sa propre compagnie et donne dans le Grand Escalier, Othello. J’adore ce moment où tout le public se retrouve dans ce lieu, qui devient plus vivant qu’à l’ordinaire. Les personnages se baladent, saluent les spectateurs, les mimes, nous entraînent et nous guident vers ce spectacle. Miteki Kudo a une grâce que peu de ballerine ont. Sa fragilité lui confère beaucoup de délicatesse dans ses mouvements. Son regard tragique dans ce rôle, installe un silence dans les balcons tout autour de l’escalier. Danser pour la dernière fois dans cet espace est un moment de beauté, c’est un vrai partage avec tout le public. Beaucoup d’émotions dans ce moment, il est temps de retourner dans la salle après des bravos et applaudissements nombreux.

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Ludmila Pagliero

Le début du deuxième acte donne à voir Robert Macaire, un ballet où Frédéric Lemaître se met en scène avec une superbe ballerine dansée ce soir par Charline Giezendanner qui m’a complètement bluffée. Karl Paquette montre de beaux atouts, avec une noblesse dans le port de buste et de la force dans les jambes. Parmi le corps de ballet, Marc Moreau montre de belles choses notamment des sauts d’une propreté et d’une légèreté, qui le distingue des autres. Charline Giezendanner a des bras fabuleux, je l’ai trouvée d’une classe et d’un charisme que je ne lui connaissais pas. Après ce charmant ballet, plein de numéros de virtuosité, on se replonge dans l’univers de Garance qui est devenue une femme entretenue par le comte. Pagliero sait montrer l’enfermement de Garance, la
compromis qu’elle a choisit, l’argent à la place de l’amour et du théâtre. Elle danse comme si le sol devenait fragile, ses pas sont lourds, plein de peine, mais son visage reste le même. Le sourire radieux du premier acte a disparu. Son corps s’est rigidifié comme pour se protéger des mains de ce comte qu’elle n’aime pas. Elle met une vraie distance, avec une danse engagée et déterminée. Avant d’aller au bal, elle va revoir la troupe de Baptiste. Ce dernier l’aperçoit au balcon, et retombe dans ses pensées où les mimes viennent le hanter. Il danse la plus belle variation du ballet avec une élégance que seul Mathieu Ganio peut donner, pleine de nuances, comme si tous les souvenirs de Garance lui revenaient en tête, et venait se loger dans chacun de ses membres. C’est très beau, très émouvant, j’aurais aimé que la fin ne soit pas applaudi et qu’on reste un peu dans cette tristesse.

Au bal Garance retrouve ses anciens amants, Frédéric  et Lancenaire. Ludmila Pagliero y est majestueuse. Elle  est habitée par une grande noblesse, avec un port de tête qui n’est plus du tout le même qu’au premier acte. J’aime l’énergie du bal, je trouve ça efficace, les costumes sont superbes, et l’espace ne cesse d’évoluer à mesure des danses. Baptiste débarque en courant, comme un cri d’espoir. Garance ne peut être qu’à lui, mais la jeune femme est réservée, elle est prisonnière du comte d’une certaine façon. C’est Lancenaire, qui calme le jeune héros et qui propose aux deux amants de s’isoler. C’est lui aussi qui les met en lumière, en montrant au comte qu’il n’aura jamais le coeur de Garance. Berthaud brille en Lancenaire, mais le comte lui devient un peu insignifiant et surtout le cri final est vraiment ridicule.

La scène de la chambre est très émouvante. Je trouve que le couple fonctionne bien. Ganio est un partenaire attentif et Pagliero semble d’une facilité à manier si je peux m’exprimer ainsi. Elle se laisse complètement emmener dans les bras de son partenaire pour se concentrer sur son personnage. Ce couple se retrouve après les années, Garance a changé, Baptiste quant à lui a toujours cet amour innocent, sauf que cette fois il ne veut pas la laisser filer comme la première fois. Ils vivent une première nuit d’amour, comme si l’amour devait forcément être consommé pour devenir réel. Je suis vraiment absorbé par Pagliero, que j’ai toujours trouvée géniale techniquement, mais qui ne m’avais jamais émue à ce point (il y avait déjà un excellent début dans la soirée Mats Ek). Là elle est bouleversante d’émotions… Je suis clouée à mon siège. Avec Mathieu Ganio, quel partenariat ! Il faut remettre ça vite. Nathalie qui est désormais la femme de Baptiste interrompt cette nuit d’amour, et Garance fuit, poussée par la gêne et la honte. Dans
la rue, c’est journée de carnaval et 14 juillet, donc des petits drapeaux tricolores s’agitent ça et là. Au milieu de la foule, Garance se fraye un chemin et s’en va dans l’obscurité du la salle. Baptiste court mais la perd de vue. Il reste là, à lavant scène, le regard vide et triste. A l’arrière Jean-Louis Barrault retrouve la rose d’origine de Garance.

Très belle soirée, très belle distribution, parfaitement équilibrée. Il faut dès à présent se trouver un lieu pour voir le feu. J’étais un peu loin certes, mais je l’ai trouvé très beau. Et avec un très beau final…

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  • Distribution du 14 juillet 19h30

 

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Ludmila Pagliéro
Nathalie Christelle Granier
Lacenaire Sébastien Bertaud
La Ballerine Charline Giezendanner
Le Comte Alexis Renaud
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

 

  • Vidéo bonus

 

Nouvelles de la semaine du 27 juin

 

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Il fait chaud, très chaud en cette fin de mois de juin. Chaude aussi l’ambiance à l’Opéra de Paris, puisque les deux premières représentations respectives des ballets de Mc Gregor et de José Martinez sont annulées pour cause de grève des machinistes et moi pendant ce temps là je file au Théâtre de la Colline. Pas de décors, pas de ballets. Pas de lumières, pas de ballets. J’ai vu jeudi dernier la séance de travail dans ces conditions, ce n’était pas génant, enfin pour une répétition. Les machinistes font partie du ballet de José Martinez, ils sont sur scène tout le temps, difficile de faire sans eux.

  • Le ballet de la semaine : Les enfants du Paradis de José Martinez

J’espère que les machinistes vont parvenir à trouver un arrangement et que les choses vont rentrer dans l’ordre.

C’est une reprise pour ce ballet qui avait été donné pour la première fois en 2008. Adapté de façon intelligente du film de Marcel Carné, le ballet de José Martinez fonctionne à merveille. J’ai donc vu la séance de travail jeudi dernier , et la générale lundi. Je gardais un très bon souvenir de ce ballet qui m’avait enchantée la première fois que je l’avais vu. Je retrouvais l’ambiance du film et d’un plateau de cinéma dans le premier acte, des superbes ensembles dans le deuxième. Le ballet est efficace, fonctionne bien et on passe un très bon moment, où l’on retrouve des
émotions du film. Plusieurs distributions, à mon sens il faut voir Ciaravola/Ganio en priorité.

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© JMC

Distribution du 29 juin :

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Isabelle Ciaravola
Nathalie Muriel Zusperreguy
Lacenaire Benjamin Pech
La Ballerine Nolwenn Daniel
Le Comte Christophe Duquenne
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution des 3, 6, et 9 juillet (Le 9 diffusion en direct au cinéma)

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Alessio Carbone
Garance Isabelle Ciaravola
Nathalie Muriel Zusperreguy
Lacenaire Benjamin Pech
La Ballerine Nolwenn Daniel
Le Comte Christophe Duquenne
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution du 30 juin, 5 et 8 juillet

Baptiste Stéphane Bullion
Frederick Lemaitre Florian Magnenet
Garance Agnès Letestu
Nathalie Clairemarie Osta
Lacenaire Vincent Chaillet
La Ballerine Laura Hecquet
Le Comte Yann Saïz
Madame Hermine Ghyslaine Reichert
Desdemone Pauline Verdusen/Charlotte Ranson

Distribution du 1er juillet et 11 juillet

Baptiste Bruno Bouché
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Eve Grinsztajn
Nathalie Mélanie Hurel
Lacenaire Stéphane Phavorin
La Ballerine Aurélia Bellet
Le Comte Aurélien Houette
Madame Hermine Caroline Robert
Desdemone Nolwenn Daniel

 

Distribution du 12 juillet

Baptiste Stéphane Bullion
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Ludmila Pagliéro
Nathalie Mélanie Hurel
Lacenaire Stéphane Phavorin
La Ballerine Charline Giezendanner
Le Comte Alexis Renaud
Madame Hermine Valentine Colasante
Desdemone Nolwenn Daniel

Distribution du 14 juillet (représentation gratuite + adieux de Miteki Kudo dans le grand escalier)

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Ludmila Pagliéro
Nathalie Christelle Granier
Lacenaire Sébastien Bertaud
La Ballerine Charline Giezendanner
Le Comte Alexis Renaud
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution du 15 juillet (adieux de José Martinez)

Baptiste José Martinez
Frederick Lemaitre Florian Magnenet
Garance Agnès Letestu
Nathalie Clairemarie Osta
Lacenaire Vincent Chaillet
La Ballerine Sarah Kora Dayanova
Le Comte Yann Saïz
Madame Hermine Caroline Robert
Desdemone Charlotte Ranson

 

Beaucoup de distributions donc je pense que beaucoup de danseurs voulaient être sur la production. Personnellement, je vous l’ai dit plus haut, je trouve que Ganio/Ciaravola sont le plus beau couple. Pour le rôle de Frédéric j’ai hâte de voir Carbone, Magnenet m’a fait une forte impression lundi. J’ai adoré Vincent Chaillet en Lacenaire, Berthaud sera à mon avis aussi très bien. Yann Saïz en comte est très bien, quant à Nathalie j’ai bien aimé ce que propose Muriel Zusperreguy.

La presse à propos du ballet des Enfants du Paradis

« José Martinez fait ses adieux » Le Figaro

« J’ai dépassé mes rêves de danseurs «  Concert classique

« Les coulisses de l’Opéra » Télématin

 

Autre sortie de la semaine Graham Memorias les 1er et 2 juillet au théâtre de la
Porte Saint-Martin.

  • La fausse soirée mondaine de la semaine : inauguration du restaurant de Garnier

Inaugurer un restaurant dans un lieu de danse et d’Opéra et n’y inviter personne??? Oui hormis les étoiles aucun danseur n’y était convié. Les peoples qui n’ont sans doute jamais mis les pieds à Garnier,  ont par contre été conviés pour faire de jolies photos, coupe de champagne à la main !

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Le restaurant n’est en tous les cas pas prêt d’ouvrir puisque les pompiers ont déclaré qu’il n’était pas aux normes de sécurité requises…Ils ont beau en faire tout un foin dans la presse, tant qu’on ne peut pas y manger, et bien on ne peut pas y manger ! « Chez Brigitte » (ce nom va rester, puisque visiblement elle n’est pas prêt de partir non plus..) ça faisait bien la fête. Ma fin de soirée de lundi n’était pas mal non plus ceci dit, à l’Entracte.

  • La party de la semaine : English National Ballet ‘s Summer Party !

Un jour je reçois dans ma boîte aux lettres une petite enveloppe rose. Cela ne pouvait être que Pink lady ! Bingo et dedans un carton pour la Summer Party ! Ah si j’étais riche comme disait la chanson, je me serais bien rendue à l’Orangerie de Kensington Palace pour voir des démonstrations de Strictly Gershwin et voir la vente aux enchères de tutus désignés par des créateurs et de ces Louboutins, quelque peu extraordinaires!

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Vous pouvez voir une danseuse qui s’amuse à les essayer ici.

Pour voir tout le catalogue de la vente, suivez ce lien. link

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© English National Ballet / Pink Lady

  • Le stage de la semaine : Allister Madin à Châtillon

 

Il remplace Gil Isoart pour donner un satge qui aura lieu à Châtillon les dimanches 3 et 10 juillet.

Plus d’infos sur le forum Danser en France

Stage de danse classique Paris-Ile de France 1ère quinzaine de juillet

Allister MADIN sujet au ballet de l’Opéra de Paris,
les dimanches 3 et 10 juillet de 15 H à 17 H.
Prix : 17 € le cours de 2 heures (les deux cours : 30€)
Il sera accompagné au piano par Josyane MALMEJAT pianiste titulaire à l’Opéra de Paris.

Josyane PELLETIER ex-soliste du Capitole de Toulouse
les vendredi 1er juillet , lundi 4, mercredi 6, vendredi 8, lundi 11 et mercredi 13 juillet de 19 H. à 20 H. 30
Prix : 14 € le cours de 1 H 30 ou forfait pour les six cours : 70 € (stage de Josyane gratuit pour ceux qui sont abonnés ou qui s’abonneront pour la saison 2011/2012 à l’école des Amis de la Danse Classique.

Autres renseignements rentrée 2011 :
Stage de septembre avec Eléonore Guérineau et Josyane Pelletier-Malmejat
Cours Particuliers de Danse Classique pour la préparation de tous concours et à l’entrée aux grandes écoles avec Josyane Pelletier ou des professeurs de
l’Opéra de Paris.
Cours collectifs de Danse Classique, enfants, adolescents, adultes tous les jours.
Cours de piano, chant etc…

J’en profite en passant, il n’y a pas que mon ami Deyan qui fait des photos du bel Allister. Julien Benhamou a fait une série en studio dont voilà un extrait. Je l’ai vu lundi en bas des marches photographier le passage Othello dans les Enfants du Paradis, il va avoir de jolies prise de vues. J’attends avec impatience qu’il les publie.

 

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© Julien Benhamou

  • En vrac

Marie-Agnès Gillot est dans la presse cette semaine : Elle, L’express et La règle du jeu.

Les résultats des examens des petits rats sont sur le forum Danser en France.

Pina Bausch dans la presse, beaucoup d’ethousiasme : La Croix,
Resmusica, Le Monde, Nouvel Obs, Danses avec la plume.

A suivre impérativement le blog du Miami City Ballet.

  • La vidéo de la semaine : l’univers de Wayne Mc Gregor

Je n’ai pas eu le temps de regarder le documentaire diffusé lundi sur Arte, mais la VOD est une belle invention. Pour ceux qui comme moi l’aurait manqué, le voici le voilà !

Séance de travail des Enfants du Paradis

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© JMC

Que j’ai eu peur que cette répétition soit annulée ! Les machinistes ont posé un préavis de grèves et je craignais que le public ne soit pas convié à voir la répétition, comme ce fut le cas pour le Lac des cygnes. Heureusement l’Opéra a accepté de nous accueillir en petit comité pour assister à une répétition sans décor et sans lumière. Je retrouve la bande des balletomanes habituelles, et nous bavardons pendant que Brigitte rappelle qu’il n’y aura pas de décors ni lumières. Amélie me nargue avec Pina Bausch, Fab est aussi épuisée que moi, l’ambiance est bonne.

Sur scène les artistes ont l’air détendus et malgré l’absence de décors, ils vont nous offrir un joli spectacle.

Les Enfants du Paradis sans les décors, j’ai au début du mal à reconstruire virtuellement la première scène. Sans les estrades sur lesquelles se placent les artistes de rue, il est
difficile d’avoir un tout cohérent.

 

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© JMC

 

Les danseurs et quelques machinistes non-grévistes doivent déplacer quelques éléments du décor, le lit de Baptiste, les cordes à linges pour lesquelles Takeru Coste passe de l’Arlequin à un arbre, les bancs. Mathieu Ganio s’amuse beaucoup sur le plateau à jouer de la pantomime. Il fait rire le public avec son air de Pierrot malheureux. Je le trouve d’ailleurs remarquable dans ce rôle. C’est un danseur qui a pris beaucoup de maturité cette année et dont les rôles se sont beaucoup approfondis. Je pense à son Roméo en particulier, qui m’avait transportée. Le rôle a été crée sur lui et je trouve qu’avec Ciaravola c’est un couple fabuleux. Elle est tellement Garance, elle se faufile dans la peau de cette femme tiraillée entre l’amour et l’argent. On ne peut bien sûr pas s’empêcher de penser à La dame aux Camélias, à ces rôles de femmes dont la vénalité les pousse au malheur. En face d’elle, Ganio en Baptiste est un parfait Pierrot. Visage d’ange, complètement innocent et étonné de cet amour pour cette femme qui ne s’en va pas à mesure que le temps passe, un pantomime bien exagérée comme il faut, un danse comme à son habitude impeccable, Ganio est taillé pour ce rôle. C’est mon couple préféré, c’est ceux qui sont les plus solides pour le ballet.

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© JMC

Difficile pourtant de se plonger dans le ballet dans les décors. Surtout pour le premier acte qui est très narratif et qui bouge beaucoup. Au niveau de la danse, c’est déjà impeccable, hâte de voir ce que ça va donner. Seul Benjamin Pech ne me convainc pas en Lancenaire, il nous fait du Coppélius remixé. Muriel Zusperreguy est superbe en Nathalie et Miteki Kudo est une Desdémone très raffinée. C’est d’ailleurs un grand privilège qui nous est offert ce soir car nous assistons à la scène d’Othello en petit comité.

Cette première répétition nous donne un avant goût assez agréable, c’est surtout un grand plaisir de revenir à Garnier après tant de temps passé sans spectacle de danse !

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© JMC

  • Distribution du 23 juin 2011

 

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Isabelle Ciaravola
Nathalie Muriel Zusperreguy
Lacenaire Benjamin Pech
La Ballerine Nolwenn Daniel
Le Comte Christophe Duquenne
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo