José Martinez

Nouvelles de la semaine du 27 juin

 

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Il fait chaud, très chaud en cette fin de mois de juin. Chaude aussi l’ambiance à l’Opéra de Paris, puisque les deux premières représentations respectives des ballets de Mc Gregor et de José Martinez sont annulées pour cause de grève des machinistes et moi pendant ce temps là je file au Théâtre de la Colline. Pas de décors, pas de ballets. Pas de lumières, pas de ballets. J’ai vu jeudi dernier la séance de travail dans ces conditions, ce n’était pas génant, enfin pour une répétition. Les machinistes font partie du ballet de José Martinez, ils sont sur scène tout le temps, difficile de faire sans eux.

  • Le ballet de la semaine : Les enfants du Paradis de José Martinez

J’espère que les machinistes vont parvenir à trouver un arrangement et que les choses vont rentrer dans l’ordre.

C’est une reprise pour ce ballet qui avait été donné pour la première fois en 2008. Adapté de façon intelligente du film de Marcel Carné, le ballet de José Martinez fonctionne à merveille. J’ai donc vu la séance de travail jeudi dernier , et la générale lundi. Je gardais un très bon souvenir de ce ballet qui m’avait enchantée la première fois que je l’avais vu. Je retrouvais l’ambiance du film et d’un plateau de cinéma dans le premier acte, des superbes ensembles dans le deuxième. Le ballet est efficace, fonctionne bien et on passe un très bon moment, où l’on retrouve des
émotions du film. Plusieurs distributions, à mon sens il faut voir Ciaravola/Ganio en priorité.

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© JMC

Distribution du 29 juin :

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Isabelle Ciaravola
Nathalie Muriel Zusperreguy
Lacenaire Benjamin Pech
La Ballerine Nolwenn Daniel
Le Comte Christophe Duquenne
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution des 3, 6, et 9 juillet (Le 9 diffusion en direct au cinéma)

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Alessio Carbone
Garance Isabelle Ciaravola
Nathalie Muriel Zusperreguy
Lacenaire Benjamin Pech
La Ballerine Nolwenn Daniel
Le Comte Christophe Duquenne
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution du 30 juin, 5 et 8 juillet

Baptiste Stéphane Bullion
Frederick Lemaitre Florian Magnenet
Garance Agnès Letestu
Nathalie Clairemarie Osta
Lacenaire Vincent Chaillet
La Ballerine Laura Hecquet
Le Comte Yann Saïz
Madame Hermine Ghyslaine Reichert
Desdemone Pauline Verdusen/Charlotte Ranson

Distribution du 1er juillet et 11 juillet

Baptiste Bruno Bouché
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Eve Grinsztajn
Nathalie Mélanie Hurel
Lacenaire Stéphane Phavorin
La Ballerine Aurélia Bellet
Le Comte Aurélien Houette
Madame Hermine Caroline Robert
Desdemone Nolwenn Daniel

 

Distribution du 12 juillet

Baptiste Stéphane Bullion
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Ludmila Pagliéro
Nathalie Mélanie Hurel
Lacenaire Stéphane Phavorin
La Ballerine Charline Giezendanner
Le Comte Alexis Renaud
Madame Hermine Valentine Colasante
Desdemone Nolwenn Daniel

Distribution du 14 juillet (représentation gratuite + adieux de Miteki Kudo dans le grand escalier)

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Ludmila Pagliéro
Nathalie Christelle Granier
Lacenaire Sébastien Bertaud
La Ballerine Charline Giezendanner
Le Comte Alexis Renaud
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

Distribution du 15 juillet (adieux de José Martinez)

Baptiste José Martinez
Frederick Lemaitre Florian Magnenet
Garance Agnès Letestu
Nathalie Clairemarie Osta
Lacenaire Vincent Chaillet
La Ballerine Sarah Kora Dayanova
Le Comte Yann Saïz
Madame Hermine Caroline Robert
Desdemone Charlotte Ranson

 

Beaucoup de distributions donc je pense que beaucoup de danseurs voulaient être sur la production. Personnellement, je vous l’ai dit plus haut, je trouve que Ganio/Ciaravola sont le plus beau couple. Pour le rôle de Frédéric j’ai hâte de voir Carbone, Magnenet m’a fait une forte impression lundi. J’ai adoré Vincent Chaillet en Lacenaire, Berthaud sera à mon avis aussi très bien. Yann Saïz en comte est très bien, quant à Nathalie j’ai bien aimé ce que propose Muriel Zusperreguy.

La presse à propos du ballet des Enfants du Paradis

« José Martinez fait ses adieux » Le Figaro

« J’ai dépassé mes rêves de danseurs «  Concert classique

« Les coulisses de l’Opéra » Télématin

 

Autre sortie de la semaine Graham Memorias les 1er et 2 juillet au théâtre de la
Porte Saint-Martin.

  • La fausse soirée mondaine de la semaine : inauguration du restaurant de Garnier

Inaugurer un restaurant dans un lieu de danse et d’Opéra et n’y inviter personne??? Oui hormis les étoiles aucun danseur n’y était convié. Les peoples qui n’ont sans doute jamais mis les pieds à Garnier,  ont par contre été conviés pour faire de jolies photos, coupe de champagne à la main !

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Le restaurant n’est en tous les cas pas prêt d’ouvrir puisque les pompiers ont déclaré qu’il n’était pas aux normes de sécurité requises…Ils ont beau en faire tout un foin dans la presse, tant qu’on ne peut pas y manger, et bien on ne peut pas y manger ! « Chez Brigitte » (ce nom va rester, puisque visiblement elle n’est pas prêt de partir non plus..) ça faisait bien la fête. Ma fin de soirée de lundi n’était pas mal non plus ceci dit, à l’Entracte.

  • La party de la semaine : English National Ballet ‘s Summer Party !

Un jour je reçois dans ma boîte aux lettres une petite enveloppe rose. Cela ne pouvait être que Pink lady ! Bingo et dedans un carton pour la Summer Party ! Ah si j’étais riche comme disait la chanson, je me serais bien rendue à l’Orangerie de Kensington Palace pour voir des démonstrations de Strictly Gershwin et voir la vente aux enchères de tutus désignés par des créateurs et de ces Louboutins, quelque peu extraordinaires!

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Vous pouvez voir une danseuse qui s’amuse à les essayer ici.

Pour voir tout le catalogue de la vente, suivez ce lien. link

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© English National Ballet / Pink Lady

  • Le stage de la semaine : Allister Madin à Châtillon

 

Il remplace Gil Isoart pour donner un satge qui aura lieu à Châtillon les dimanches 3 et 10 juillet.

Plus d’infos sur le forum Danser en France

Stage de danse classique Paris-Ile de France 1ère quinzaine de juillet

Allister MADIN sujet au ballet de l’Opéra de Paris,
les dimanches 3 et 10 juillet de 15 H à 17 H.
Prix : 17 € le cours de 2 heures (les deux cours : 30€)
Il sera accompagné au piano par Josyane MALMEJAT pianiste titulaire à l’Opéra de Paris.

Josyane PELLETIER ex-soliste du Capitole de Toulouse
les vendredi 1er juillet , lundi 4, mercredi 6, vendredi 8, lundi 11 et mercredi 13 juillet de 19 H. à 20 H. 30
Prix : 14 € le cours de 1 H 30 ou forfait pour les six cours : 70 € (stage de Josyane gratuit pour ceux qui sont abonnés ou qui s’abonneront pour la saison 2011/2012 à l’école des Amis de la Danse Classique.

Autres renseignements rentrée 2011 :
Stage de septembre avec Eléonore Guérineau et Josyane Pelletier-Malmejat
Cours Particuliers de Danse Classique pour la préparation de tous concours et à l’entrée aux grandes écoles avec Josyane Pelletier ou des professeurs de
l’Opéra de Paris.
Cours collectifs de Danse Classique, enfants, adolescents, adultes tous les jours.
Cours de piano, chant etc…

J’en profite en passant, il n’y a pas que mon ami Deyan qui fait des photos du bel Allister. Julien Benhamou a fait une série en studio dont voilà un extrait. Je l’ai vu lundi en bas des marches photographier le passage Othello dans les Enfants du Paradis, il va avoir de jolies prise de vues. J’attends avec impatience qu’il les publie.

 

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© Julien Benhamou

  • En vrac

Marie-Agnès Gillot est dans la presse cette semaine : Elle, L’express et La règle du jeu.

Les résultats des examens des petits rats sont sur le forum Danser en France.

Pina Bausch dans la presse, beaucoup d’ethousiasme : La Croix,
Resmusica, Le Monde, Nouvel Obs, Danses avec la plume.

A suivre impérativement le blog du Miami City Ballet.

  • La vidéo de la semaine : l’univers de Wayne Mc Gregor

Je n’ai pas eu le temps de regarder le documentaire diffusé lundi sur Arte, mais la VOD est une belle invention. Pour ceux qui comme moi l’aurait manqué, le voici le voilà !

Séance de travail des Enfants du Paradis

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© JMC

Que j’ai eu peur que cette répétition soit annulée ! Les machinistes ont posé un préavis de grèves et je craignais que le public ne soit pas convié à voir la répétition, comme ce fut le cas pour le Lac des cygnes. Heureusement l’Opéra a accepté de nous accueillir en petit comité pour assister à une répétition sans décor et sans lumière. Je retrouve la bande des balletomanes habituelles, et nous bavardons pendant que Brigitte rappelle qu’il n’y aura pas de décors ni lumières. Amélie me nargue avec Pina Bausch, Fab est aussi épuisée que moi, l’ambiance est bonne.

Sur scène les artistes ont l’air détendus et malgré l’absence de décors, ils vont nous offrir un joli spectacle.

Les Enfants du Paradis sans les décors, j’ai au début du mal à reconstruire virtuellement la première scène. Sans les estrades sur lesquelles se placent les artistes de rue, il est
difficile d’avoir un tout cohérent.

 

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© JMC

 

Les danseurs et quelques machinistes non-grévistes doivent déplacer quelques éléments du décor, le lit de Baptiste, les cordes à linges pour lesquelles Takeru Coste passe de l’Arlequin à un arbre, les bancs. Mathieu Ganio s’amuse beaucoup sur le plateau à jouer de la pantomime. Il fait rire le public avec son air de Pierrot malheureux. Je le trouve d’ailleurs remarquable dans ce rôle. C’est un danseur qui a pris beaucoup de maturité cette année et dont les rôles se sont beaucoup approfondis. Je pense à son Roméo en particulier, qui m’avait transportée. Le rôle a été crée sur lui et je trouve qu’avec Ciaravola c’est un couple fabuleux. Elle est tellement Garance, elle se faufile dans la peau de cette femme tiraillée entre l’amour et l’argent. On ne peut bien sûr pas s’empêcher de penser à La dame aux Camélias, à ces rôles de femmes dont la vénalité les pousse au malheur. En face d’elle, Ganio en Baptiste est un parfait Pierrot. Visage d’ange, complètement innocent et étonné de cet amour pour cette femme qui ne s’en va pas à mesure que le temps passe, un pantomime bien exagérée comme il faut, un danse comme à son habitude impeccable, Ganio est taillé pour ce rôle. C’est mon couple préféré, c’est ceux qui sont les plus solides pour le ballet.

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© JMC

Difficile pourtant de se plonger dans le ballet dans les décors. Surtout pour le premier acte qui est très narratif et qui bouge beaucoup. Au niveau de la danse, c’est déjà impeccable, hâte de voir ce que ça va donner. Seul Benjamin Pech ne me convainc pas en Lancenaire, il nous fait du Coppélius remixé. Muriel Zusperreguy est superbe en Nathalie et Miteki Kudo est une Desdémone très raffinée. C’est d’ailleurs un grand privilège qui nous est offert ce soir car nous assistons à la scène d’Othello en petit comité.

Cette première répétition nous donne un avant goût assez agréable, c’est surtout un grand plaisir de revenir à Garnier après tant de temps passé sans spectacle de danse !

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© JMC

  • Distribution du 23 juin 2011

 

Baptiste Mathieu Ganio
Frederick Lemaitre Karl Paquette
Garance Isabelle Ciaravola
Nathalie Muriel Zusperreguy
Lacenaire Benjamin Pech
La Ballerine Nolwenn Daniel
Le Comte Christophe Duquenne
Madame Hermine Caroline Bance
Desdemone Miteki Kudo

 

Folle soirée Mats Ek

© Julien Benhamou

 Avant la reprise du boulot quoi de mieux que de s’offrir une petite soirée Mats Ek? Eh bien rien c’est pourquoi vers 17h30 je suis allée faire la queue pour obtenir une place de fond de loge au deuxième étage qui a finit par se solder par une loge de face pour la deuxième partie, à deux pas de JR que j’ai loupé.

J’ai passé une soirée délicieuse, pleine de sourires, complètement emportée par l’univers de Mats Ek. Ce que j’ai le plus apprécié c’est sa façon de dessiner des lignes avec les jambes. Il les brise aussi souvent dans des attitudes secondes assez belles et définies dans l’espace. Mats Ek utilise beaucoup de chorégraphies circulaires. Ainsi dans La Maison de Bernarda les sœurs commencent par former un cercle à l’enterrement de leur père. C’est l’enfer de ce tourbillon qui une fois déroulé les conduits à porter le voile noir pour rentrer et s’enfermer pour porter le deuil 8 ans. La chorégraphie est circulaire quand elle marque l’ennui quotidien de ces femmes. On le constate dans la fabuleuse scène du repas où elles vomissent leurs prières pour se goinfrer et se laisser remplir de nourritures terrestres bien plus silencieuses. La servante incarnée par une
Alice Renavand absolument divine, fais le tour de la table pour nourrir ces bouches affamées par l’ennui et le deuil. On retrouve aussi cela dans la variation avec le fauteuil. Sorte de chaises musicales quelques peu désespérantes elles tournent autour de ce fauteuil où s’est assis l’homme qui va épouser leur sœur aînée. Tout fait sens dans la chorégraphie de Mats Ek tant les lignes sont précises qu’elles soient mises en forme par un danseur ou bien par le groupe entier. Quand la mère est présente sur scène c’est au contraire vers elle que sont faits tous les mouvements. Kader Bélarbi est une Bernarda autoritaire par sa présence seule sur scène. Aucune douceur dans ses mouvements envers ses filles, encore moins pour la servante.  Alice  Renavand est comme à son habitude, une interprète juste avec une rigueur technique. Face à Bernarda elle sait faire preuve de discrétion mais aussi de malice quand il s’agit de lui faire un pied de nez. Elle
est elle aussi une femme prisonnière de cette maison et devient une sœur parmi les autres quand il s’agit de marquer l’ennui comme dans la scène avec le fauteuil.

 La variation de la sœur bossue, interprétée par Laure Muret, est touchante, tant la détresse et la folie qui touche la jeune femme se gravent dans la chorégraphie, et dans cette solitude qui l’écarte des autres sœurs. Elle a beau sentir le foulard du jeune
homme, jamais un homme ne s’intéressera à cette jeune femme bossue.

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© Laurent Phillipe / Fedephoto.com

 J’ai adoré le duo dans la chambre entre Audric Bézard et Eleonora Abbagnato. Les deux amants se retrouvent pour une dernière nuit. Mats Ek nous propose une nuit très sensuelle, très charnelle. Abbagnato parvient à incarner à la fois l’amour charnel et passionnel qui la lie à cet homme, toujours aussi légère et à la fois poignante, elle donne à la scène une spiritualité qui traduit le désespoir de cette jeune femme. L’homme semble moins coincé dans son costume, il montre à cette jeune femme tout son désir.
Audric Bézard est très bien ans ce rôle de mâle dominant, qui met en valeur sa danse et sa virilité. Le couple avec Abbagnato fonctionne très bien. Je suis très touchée par ce passage d’amour, qui marque une pause dans la rudesse et l’austérité de la maison.

LPH0892066 © Laurent Phillipe / Fedephoto.com

 Le suicide final de la sœur n’est pas une fin tragique comme on
pourrait le voir dans d’autres pièces. La mère se fiche de cette impertinente, qui la défier à plusieurs reprises. Elle avait rompu le deuil en portant une robe fleurie, flirte avec le futur mari de sa sœur, Bernarda la jette sous un tapis comme un vulgaire animal mort qu’on trouverait sur le bord de la route. Cette femme a une absolue maîtrise de tout, et le fait d’avoir donné le rôle à un homme renforce ce manque de douceur. Le seul moment où elle se laisse aller est sa variation où elle danse avec un Christ. J’ai beaucoup aimé cette variation, tout d’abord la musique espagnole, très douce vient atténuer le caractère si dur de cette mère. Elle se met à nu pour danser, pour avoir elle aussi un moment de calme. Kader Bélarbi est très touchant dans cette variation, il lâche son visage et sa danse qui devient liée, souple, une peu plus remplie d’humanité.

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© Laurent Phillipe / Fedephoto.com

La Maison de Bernarda mêle problématiques actuelles, et anciennes,
sur les femmes, sur le deuil, sur le mariage (faut il préférer la raison à l’amour?), sur le suicide. Mats Ek s’approprie la pièce sans en dénaturer l’essentiel. Il suit bien le texte, choque certains, en interpellent d’autres, fait rire, bref c’est une pièce très riche qui mérite une attention particulière tant la lecture peut se faire à plusieurs niveaux.

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© Laurent Phillipe / Fedephoto.com

 Une fois replacée, je peux rester bouche bée devant la deuxième pièce A sort of…C’est donc une sorte de délire, une sorte de rêve, une sorte de voyage, une sorte de petite parenthèse de bonheur. Les personnages évoluent dans une scène en mouvement. Au premier plan sur la fosse d’orchestre, Nolwenn Daniel et Nicolas Le Riche, forme un couple où l’on bouscule les codes de la féminité et de la virilité. Ce premier duo surprenant et réjouissant, où l’on se lave en se frottant avec une chaussure, on met sa femme dans une valise. Nicolas Le Riche toujours aussi impressionnant dans chacun de ses mouvements et expressions. Nolwenn Daniel se montre très élégante dans ses lignes.

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© Laurent Phillipe / Fedephoto.com

Le premier mur se lève, et c’est un deuxième mur bleu turquoise cette fois-ci qui apparaît. Derrière le mur, on joue avec des ballons de toutes les couleurs. On les fait péter. On fait croire qu’on est enceinte jusqu’à ce qu’on nous plante une aiguille et hop ça disparaît. On a des gros seins, ou des grosses fesses ou des grosses testicules. Tout cela n’est qu’un jeu. On se balade dans un décor imaginaire. Les personnages ont une identité sans en avoir une. Le mur turquoise bouge pour fournir une diagonale qui modifie encore l’espace. Comme dans un rêve où l’on passe d’un endroit à un autre, où les personnes que l’on connaît n’ont pas leur apparence, dans ce ballet, c’est exactement cela. Ça saute beaucoup, de façon assez impressionnante. Les danseurs se figent aussi puis repartent.

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© Laurent Phillipe / Fedephoto.com

 Le mur explose enfin la scène est ouverte au maximum ce qui donne une perspective assez folle. La musique est de plus en plus entraînante. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la musique qui unifie ce tout un peu fou. Parmi les interprètes, je les ai trouvé tous bien, particulièrement Aurélien Houette et Letizia Galloni. J’ai aimé la
chorégraphie où l’on retrouve ces lignes si belles, ces sauts suspendus, de beaux pliés. On fait une boucle puisque l’on revient à la scène du début. Très réussi, très drôle, une bulle de fraîcheur.

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© Laurent Phillipe / Fedephoto.com

  • Distribution du 25 avril 2011 19h30

La Maison de Bernarda

Bernarda Kader Belarbi
La Servante Alice Renavand
La Soeur Ainee Mélanie Hurel
Hunchback Laure Muret
La Jeune Soeur Eleonora Abbagnato
1ère Jumelle Béatrice Martel
2ème Jumelle Christine Peltzer
Un Homme Audric Bezard
Un Technicien Andrey Klemm

A Sort of…

1er Pas de deux Nolwenn Daniel, Nicolas Le Riche
2ème Pas de deux Miteki Kudo, Benjamin Pech
Grey coat Caroline Bance
Swimming pans Nicolas Paul

 

La Maison de Bernarda

Ballet en un Acte
D’après la pièce de Federico Garcia Lorca

Johann Sebastian Bach Musique
et musiques traditionnelles espagnoles
Mats Ek Chorégraphie
Marie-Louise Ekman Décors et costumes
Jörgen Jansson

 

 

A Sort Of…

Lumières

 

 

Henryk Gorecki Musique
Mats Ek  Chorégraphie
Maria Geber Décors et costumes
Ellen Ruge Lumières

 

  • Bonus vidéo

 

Convergences autour de La Maison de Bernarda

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Entre une dernière répétition et un spectacle, je suis allée pendant ce week end ensoleillé à l’amphi Bastille assister à une répétition absolument passionnante. Ana Laguna mène la danse, elle qui est si proche de Mats Ek puisqu’elle est sa femme. Elle fait répéter José Martinez, pour qui c’est une prise de rôle, Ludmila Pagliero qui danse le rôle de la soeur aînée et Charlotte Ranson qui reprend son rôle de la jeune soeur.

Ana Laguna a demandé à tous les danseurs de relire la pièce de Frederico Garcia Lorca. Je l’ai moi même relue et on peut dire que l’ambiance est bien glauque. Rien qu’en lisant la pièce, on transpire par la chaleur, ce huis-clos vous oppresse, cette femme Bernarda Alba semble vous crier dessus. Il faut lire impérativement la pièce si on veut y comprendre quelque chose. Je n’aime pas dire cela car j’aime l’idée qu’on puisse aller voir de la danse et juste apprécier car c’est du spectacle vivant. Chacun aura son ressenti. Là, la pièce est tellement forte, le texte va éclairer chaque pas. C’est ce que Ana Laguna va faire tout au long de la répétition, donner du sens à chaque mouvement, mettre des mots, décrypter le langage de Mats Ek, qui peut parfois sembler opaque à certains. En faisant relire la pièce aux danseurs, Ana Laguna a voulu qu’ils comprennent pourquoi Mats Ek a fait cette pièce. Il y a beaucoup de problématiques dans ce texte, la situation des femmes, la question de la place de la religion. Souvenir d’une Espagne ancienne mais dont les questions sont souvent actuelles.

On commence par voir la répétition de la première scène. Le père de la famille vient de mourir. Il faut porter le deuil, cela signifie rester enfermé pendant huit ans. L’expression « huis-clos » n’a jamais aussi bien portée son nom ! (L’origine de l’expression ne vient cependant pas de cela..). La mère est devant la tombe. Dans la pièce de Mats Ek, le rôle de Bernarda est joué par un homme. Cette femme est frustrée de la mort de cet homme car il l’abandonne avec 5 filles sur les bras. La jeune soeur est frustrée, car elle a d’autres choses en tête comme rencontrer un homme. Et elle a un homme en tête. La jeune a besoin de vivre. Elle veut partir avec l’homme qui doit épouser la vieille soeur.

Les corrections qu’apportent Ana Laguna aux trois danseurs sont d’abord des émotions à développer ou à atténuer. Elle leur dit toujours, il faut plus de ça, elle leur raconte une histoire, elle fait parler les personnages en même temps qu’ils dansent et c’est souvent très intense. Elle nous fait rire quand elle mélange son français avec de l’anglais, de l’espagnol ou même du suédois. Les « oh shit ! my mother ! » me donne un large sourire. Charlotte Ranson est absolument exquise dans ce rôle. C’est une danseuse que j’apprécie particulièrement. Les trois danseurs étaient merveilleux aujourd’hui. Technique impeccable et ils se plongeaient dans les personnages à une vitesse folle. Je suis très impressionnée par Ludmila Pagliero. Son regard se transforme à la vue de
sa mère, de la dot, de l’homme qu’elle doit épouser.

La deuxième scène qui est répétée est celle d’une autre rébellion de la jeune soeur. Elle décide de mettre une robe de couleur (verte dans la pièce de théâtre), car elle n’en peut plus de porter le deuil. Les autres soeurs sont heureuses dans un premier temps, car elle a la fougue de la jeunesse et donc le courage de couper ce deuil trop long. En même temps ou peu après elles sont jalouses de cette jeune soeur qui elle au moins a le courage de se rebeller. La scène qui suit est donc forcément la punition qui va être infligée à cette fille qui n’obéit pas. Plusieurs fois dans la pièce Bernarda répète cette phrase qu’une fille qui n’obéit pas devient une ennemie. Une fois encore Ana Laguna donne du sens à chaque geste. Rien n’est laissé au hasard.

La dernière scène répétée est celle ou Bernarda se retrouve seule et ouvre le placard où se trouve le Christ. Elle va danser avec cette « poupée » dans laquelle elle place ses espoirs, ses doutes, ses désirs et ses frustrations. José Martinez manie l’objet à merveille. Ana Laguna propose au public de venir essayer de danser avec ce Christ aux bras tordus. Personne n’ose franchir la barrière qui sépare danseurs et spectateurs même si le bonheur de cet amphithéâtre c’est d’être si proche des artistes pour mieux appréhender leur travail. Brigitte Lefèvre interrompt la répétition car je pense qu’Ana Laguna aurait pu continuer des heures son travail minutieux. Elle propose au public de venir regarder les documents qu’elle a apportés. Parmi ces derniers, la pièce de Lorca, le livret du ballet, des peintures de Goya. Répétition passionnante qui me donne très envie de voir cette soirée pour laquelle bizarrement je n’ai pas de places.. je vais y remédier.

 

La maison de Bernarda du 20 au 29 avril à l’Opéra Garnier.

Ballet en un Acte
D’après la pièce de Federico Garcia Lorca

Johann Sebastian Bach Musique
et musiques traditionnelles espagnoles
Mats Ek Chorégraphie
Marie-Louise Ekman Décors et costumes
Jörgen Jansson Lumières

 

Voir les distributions.

 

Nouvelles de la semaine du 28 mars

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Devinez d’où est prise cette photo… Et oui c’est le Petit foyer de l’Opéra de Paris. Cette semaine, il y a défilé alors cette petite pièce merveilleuse sera une nouvelle fois dévoilée

  • La sortie cinéma de la semaine : Coppélia en direct de l’Opéra

Ce soir, a lieu dans plusieurs cinémas une retransmission en direct du ballet Coppélia de Patrice Bart en direct depuis l’Opéra de Paris. En distribution, vous verrez Dorothée Gilbert, Mathias Heymann, José Martinez et Fabrice Bourgeois.

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Yann Saïz/ Patrice Bart/ Myriam Ould-Braham © JMC

  • Les adieux de la semaine : Patrice Bart quitte l’Opéra de Paris

Mercredi 30 mars, Patrice Bart fera ses adieux à la grande maison. Pour cela un défilé serait fait en son honneur. Je crois que nous sommes nombreux à nous rendre, et en plus
elle court elle court la rumeur, mais on parle d’étoiles qui se glisseraient ça et là sur la scène… chut vous verrez bien mercredi !

Salut de Coppélia le 27 mars 2011

Yann Saïz/ Myriam Ould-Braham © JMC

  • La sortie ballet de la semaine : Les saisons russes au TCE

Cela a lieu du 31 mars au 3 avril. J’avoue que j’aimerais bien caser cela dans mon emploi du temps mais je crains que cela ne soit possible. Côté distribution vous aurez le droit à Ilse Liepa, Nikolaï Tsiskaridze, Vladimir Derevianko, Svetlana Lunkina en étoiles et le Ballet du Kremlin.

Mon regret dans ces soirées est la musique enregistrée.

Petrouchka
Igor Stravinsky musique
Michel Fokine chorégraphie
Anna et Anatoly Nezhny décors et costumes (d’après Alexandre Benois)
En accord avec le Fokine Estate-Archive

Les Sylphides
Frédéric Chopin musique
Michel Fokine chorégraphie
Anna Nezhnaya décors et costumes (d’après Alexandre Benois)
En accord avec le Fokine Estate-Archive

Les Danses polovtsiennes
Alexandre Borodine musique
Michel Fokine chorégraphie
Anna Nezhnaya décors et costumes (d’après Nicolas Roerich)
En accord avec le Fokine Estate-Archive

  • La bonne action de la semaine : une soirée pour le Japon au TCE

Cela aurait lieu en réalité la semaine prochaine, mercredi 6 avril , mais
si vous voulez des places, il vous faut réserver dès maintenant.Voici la liste des artistes qui participeront à cette soirée : Sylvie Guillem, Nicolas Le Riche, Akram Khan, Natasha Parry, Lambert Wilson, Guillaume Gallienne, Rolando Villazón, Hiromi Omura,Renaud et Gautier Capuçon, Sayaka Shoji, Martha Argerich, Nelson Freire, Momo Kodama, Bartabas…

Soirée au profit de la Croix Rouge japonaise en partenariat avec la Croix Rouge française.
Coréalisation Productions Internationales Albert Sarfati / Théâtre des
Champs-Elysées

« Nous sommes tous sous le choc de la récente catastrophe et admiratifs de la dignité avec laquelle les japonais traversent cette épreuve. Cette soirée, placée sous le signe de la spiritualité et de l’espoir, est organisée spécialement pour venir en aide au peuple japonais.
Un message d’amitié de la part de nombreux artistes pour le Japon et un soutien financier grâce la recette de la soirée reversée à la Croix Rouge française. »

A lire ici, les mots de soutien des danseurs de l’Opéra de Paris.

Il est partout et surtout sur France Inter. A réécoutez, l’émission de Charlotte Lipentska du 24 mars  Voulez-vous sortir avec moi? où il est en compagnie de Wilfried Romoli et de René Aubry (ma star à moi… qui a déjà pris un cours de danse contemporaine sans un peu de René Aubry… c’est un peu comme faire un spectacle sur les Quatre saisons ! ). Mais aussi, l’émission de Pascale Clark,  Comme on nous parle du jeudi 24 mars.

A lire, l’article de La dépêche, La gazette de Berlin, Retour d’actu, du Figaro, de Cidal, sur ARTE.

A noter, il y aura une avant-première du film le 02 avril au Club de l’Etoile en présence d’Agnès Irzine , rédac chef du magazine DANSER.

Wim Wenders sur France inter

  • La gagnante de la semaine : Mayara Magri

La jeune brésilienne est décidément en forme et après Lausanne elle s’est emparée du Youth America Grand Prix en catégorie séniors. Côté juniors, c’est le jeune Aran Bell qui a gagné le prix. La liste des résultats complète est sur le site du YAGP.

Mayara Magri

  • La vidéo de la semaine : Roméo et Juliette

Histoire de se mettre dans l’ambiance et de penser à Hervé Moreau, que nous ne verrons plus sur la scène de l’Opéra.