Jerome Robbins

Soirée Ratmansky Robbins Balanchine Peck

Sur le papier, je n’étais pas convaincue. C’est terrible d’aller au spectacle avec des aprioris. Cela vous empêche de se faire emporter par la chorégraphie. J’ai dû beaucoup lutter donc pour me les enlever, mais la partie entre moi et moi-même n’était pas gagnée. Ce qui est plus intéressant c’est sans doute si ce type de danse, si chère à Benjamin Millepied, trouve son public et son adhésion.

J’ai commencé par voir la générale de cette soirée. J’ai été agréablement surprise, la soirée est passée comme une lettre à la poste, avec un grand ravissement, celui de Other Dances, dansé par Ludmila Pagliero et Mathias Heymann. C’était remarquable. Robbins séduit par la finesse de sa chorégraphie, par ses allusions, par cette touche d’humour, par ce presque rien mais qui bien dansé change tout. Ludmila Pagliero était fantastique : sa brillante technique et la subtilité de ses regards, de ses ports de bras  se marient à la musique, sans être une simple illustration. Tout se passe comme si on voyait la musique et la danse devenir un mouvement sonore. Mathias Heymann est comme à son habitude admirable. Revu avec Mathieu Ganio et Amandine Albisson, le plaisir fut semblable et le couple a trouvé lui aussi une manière très subtile de danser cette chorégraphie.

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Photo (c) Opéra de Paris

J’ai eu beaucoup de mal  avec le reste de la soirée. Le Ratmansky m’a semblé interminable. C’est joli, c’est très bien dansé, je vois bien qu’il y a une écriture qui a quelque chose à dire, mais ça ne le fait pas pour moi. Je reste complètement en dehors de ce type de pièces, où se succèdent des tableaux dont les compositions sont aussi attendues que vaines. La musique accompagne de manière plaisante la chose, sans véritable adhésion.

Le Duo concertant de Balanchine me ferait presque le même effet (peut-être encore une fois, une histoire d’apriori… sans doute). Les deux couples – Laura Hecquet & Hugo Marchand, puis Myriam Ould-Braham & Karl Paquette – sont très bien assortis et dansent avec d’implication cette pièce dont la musique a plus d’intérêt que la danse. D’ailleurs c’est peut-être bien pour cela que les danseurs sont postés derrière le piano un long moment et y reviennent régulièrement. La scénographie avec un jeu de lumière qui plonge dans le noir les danseurs et ne laisse apparaître tantôt que leur visage ou leurs mains, m’a fait l’effet de quelque chose de très daté…

Photo (c) Opéra de Paris

Photo (c) Sébastien Mathé/ Opéra de Paris

La soirée se termine par la fougueuse création de Justin Peck, In creases. La première fois que je l’ai vue, j’ai trouvé ça très agréable, court (ouf) et très dynamique. Les danseurs – 100% génération Millepied – y montre l’étendue de leur talent, la cohésion du groupe et leur engagement dans la danse néo-classique. Cela m’a réconciliée avec ce que j’avais lors d’une soirée LA Dance Project au Châtelet et qui m’avait fortement déplu. En le voyant une deuxième fois, mon enthousiasme est retombé comme un soufflé. Les références sont là, pas dissimulées mais modernisées. Philipp Glass, again, un peu le Vivaldi de la danse néoclassique. Cela m’a fait l’impression d’un vidéo-clip, comme on en verrait sur Vimeo (ou sur la 3ème scène…). C’est bien fait, on admire assurément le talent des danseurs, parmi lesquels Hannah O’Neill, Letizia Galloni et Eleonore Guérineau marquent par leur style et leur technique. Qu’en reste-t-il ? Une ou deux images bien faites grâce à ces pianos qui se font face, à des lumières mettant en valeur les corps (à défaut des costumes, surtout ceux des garçons)  des poses qui marchent graphiquement et surtout la puissance d’un groupe qui danse en belle harmonie. Agréable, divertissant et à la mode.

Saison 15 16 du ballet de l’Opéra de Paris

Très attendue, Benjamin Millepied a dévoilée cette toute nouvelle saison le 04 février. Nouveau site internet, vidéos de présentation des étoiles, une communication ultra efficace, Millepied a décidé de changer de vitesse. Il présente une saison quelque peu surprenante, qui lui ressemble, entre classique et nouveaux chorégraphes en vogue. Mais aussi de belles initiatives émanent de ce projet comme l’association de William Forsythe comme chorégraphe résident, ou encore l’Académie, cette nouvelle institution qui aura pour entre autres buts de permettre à de jeunes chorégraphes de se lancer, mais aussi d’apprendre à construire une chorégraphie. Millepied a su convier des invités d’exceptions pour cette première saison : Anne Teresa de Keersmaeker, Maguy Marin, la Batsheva Dance Company. On ne peut que s’en féliciter. Beaucoup de soirées mixtes, ce qui est un risque quand on sait que ces soirées parfois déçoivent et ne font pas le plein ; c’est aussi une manière pour Millepied de faire découvrir sa culture très américaine au public français, avec de nombreux Balanchine mais aussi les chorégraphes à la mode comme Justin Peck , Christopher Wheeldon ou Liam Scarlett.

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Regardons cette saison, qui comme chaque année fera des heureux et des malheureux !

  • Gala d’ouverture de saison, 24 septembre 2015

Millepied l’américain ! Et oui c’est comme ça que le voient les balletomanes les plus conservateurs. En effet, comme dans les compagnies américaines, Millepied a choisi de démarrer la saison avec un Gala, qui ne peut pas se prendre dans un abonnement. Un soirée spéciale réservée aux privilégiés, ambiance tapis rouge et glamour garantie ! Sauf que c’est la seule soirée où il y aura le défilé du ballet et là, les amoureux du ballet et de cette tradition font grise mine. D’autant que (ô sacrilège !!) Millepied a décidé d’en change la musique : la compagnie ne défilera pas sur La marche troyenne mais sur du Wagner… Une décisison qui fait jaser !

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h40 avec entracte

  • Jérome Robbins, George Balanchine, Benjamin Millepied 22 sept au 11 octobre 2015

Première soirée de l’année qui donne le ton pour la suite, une soirée mixte, très NYC Ballet, avec l’ Opus 19/ The dreamer (musique : Prokofiev concerto pour violon n°1 en ré majeur), qui fait son entrée au répertoire. Millepied donnera une création sur une musique de Nico Muhly qui ne manquera pas de se fondre dans cette soirée néoclassique. Pour terminer en beauté, le très beau Thèmes et Variations de Balanchine. Un classique à voir et à revoir.

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Lieu : Palais Garnier
Durée 2h00
Extrait vidéo 1, clic
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Réservation hors abonnement le 26 mai

  • 20 danseurs pour le XXème siècle Boris Charmatz

Millepied l’avait promis, il l’a fait. Il voulait que la danse se diffuse partout, pas forcément dans les salles de spectacle. Il convie donc Boris Charmatz à venir faire une création qui sera visible dans les espaces publics de Garnier. Passé le côté amusant de la chose, on se demande comment cela va-t-il se passer. Est-ce que ce sera une balade dans le Palais Garnier ou est-ce qu’il va utiliser l’espace du grand escalier comme l’a déjà fait José Martinez dans son ballet Les enfants du Paradis ? A voir.

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Lieu : dans les espaces publics de Garnier
Durée : 2h
Réservation hors abonnement le 26 mai

  • Anne Teresa de Keersmaecker du 21 octobre au 8 novembre

Excellente idée que de convier Anne Teresa de Keersmaecker qui a défaut de ne plus avoir sa place à la Monnaie (ndrl : l’Opéra belge a décidé qu’il n’y aurait plus de programmation danse la saison prochaine) pourra confier ses œuvres au ballet de l’Opéra de Paris. On sait la joie que ce fut pour nombreux danseurs de danser Rain. C’est avec 3 œuvres et non des moindres que la chorégraphe vient présenter son travail : Quatuor n°4 (Bartok)/ Die grosse Fugue (Beethoven) / La nuit transfigurée (Schönberg).

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h45
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 9 juin

  • La Bayadère du 17 novembre au 31 décembre 

Sans nul doute, le plus beau et majestueux ballet de Rudolph Noureev. L’histoire de Nikiya et de Solor qui tombent amoureux dans un temple sous l’œil d’un Brahmane jaloux. Cet amour est contrarié par le Rajah qui a choisi Solor pour sa fille Gamzatti. S’ensuivent jalousie, revanche, meurtre, pardon, mort, résurrection. Bref c’est mieux qu’un film ! Entre l’Inde fantasmée du XIXème siècle et la descente des ombres en tutu blanc, on ne peut qu’être émerveillé. A voir et à revoir.

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Lieu : Opéra Bastille
Durée : 2h50
En vidéo, clic
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Réservation hors abonnement le 8 septembre

  • Christopher Wheeldon / Wayne Mc Gregor / Pina Bausch du 1er au 31 décembre

La soirée mixte à ne pas manquer, pour le Sacre du printemps de Pina Bausch. Pour moi c’est la plus oeuvre du répertoire. La soirée commencera avec Polyphonia de Christopher Wheeldon et une création de Mc Gregor sur une musique de Pierre Boulez.

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h10
Le sacre extrait vidéo, clic
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Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Démonstrations de l’école de danse du 5 au 20 décembre

Comme tous les ans, les petits rats viennent sur la scène de Garnier présenter leur travail. On assiste à plusieurs cours de danse, impeccablement réglés. C’est toujours plaisant à voir. On peut même déceler des futurs talents !

Lieu : Opéra Garnier
Durée : 2h
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Batsheva Dance Company du 5 au 9 janvier

Voilà qu’après Chaillot, la Batsheva s’invite à l’Opéra de Paris. L’occasion de découvrir une nouvelle pièce du répertoire de cette compagnie si géniale ! Danseurs fabuleux, une énergie incroyable, l’assurance d’une bonne soirée !

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 6 septembre

  • Jérome Bel Jérome Robbins, du 5 au 20 février 

Jérôme Bel est de retour à l’Opéra de Paris après le solo qu’il avait fait pour Véronique Doisneau. Il sera accompagné des variations de Goldberg de Jerome Robbins. Les pièces néoclassiques se suivent et ne se ressemblent pas…

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h avec 1 entracte
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 6 octobre

  • Rosas compagnie invitée  du 26 février au 6 mars

L’invitation d’Anne Teresa de Keersmaeker s’est aussi faite avec sa compagnie. Elle dansera ua Centre Pompidou cette pièce mystérieuse Work / Travail / Arbeid qui dure plus de 10 heures et qui peut donc se vivre d’une seule traite ou en plusieurs fois.

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Lieu : Centre Pompidou
Durée : 11h
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Réservation hors abonnement en septembre

  • Soirée Iolanta / Casse Noisette

Une soirée mixte au sens propre du terme : de l’opéra et du ballet réunis pour cette soirée Tchaikovsky. Côté ballet, un Casse Noisette chorégraphié à 5 : Sidi Larbi Cherkaoui, Édouard Lock, Benjamin Millepied, Arthur Pita, et Liam Scarlett. Cinq écritures, cinq artistes, qui peuvent donner une pièce qui promet le meilleur comme le pire.

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Lieu : Palais Garnier
Durée : /
Réservation hors abonnement le 6 novembre

  • Roméo & Juliette du 19 mars au 16 avril 2016 

 

Tout le monde connaît l’histoire et pourtant on ne s’en lasse pas. Sur la musique très narrative de Prokofiev, Noureev signe sans aucun doute son ballet le plus cinématographique. Un chef-d’oeuvre !

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Lieu : Opéra Bastille
Durée : 3h
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Réservation hors abonnement le 17 novembre

  • Ratmansky / Balanchine / Robbins / Peck du 22 mars au 5 avril 2016.

Encore une soirée mixte qui réunira Ratmansky et son Seven Sonotas (musique de Scarlatti). Ceux qui me lisent savent que je n’ai pas encore adopté le #Ratmanskyness… Mais je n’attends que d’être convaincue. Encore un Balanchine qui fait son entrée au répertoire, Duo concertant, sur une musique de Stravinsky. Puis le très beau Other Dances de Jerome Robbins et In Creases de Justin Peck sur une musique de Philip Glass (décidément!)

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 1h45
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Réservation hors abonnement le 17 novembre

  • Spectacle de l’école de danse du 14 au 18 avril 2016.

Toujours d’une grande qualité, le spectacle de l’école est l’occasion de découvrir un peu mieux les personnalités de l’école de danse. Cette année, ils danseront Les forains de Roland Petit et Piège de lumière de John Taras.

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Lieu : Palais Garnier
Durée : /
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Réservation hors abonnement le 15 septembre

  • Maguy Marin du 25 avril au 3 mai 2016

Les applaudissements ne se mangent pas, musique de Denis Mariotte : avec un tel titre, on a déjà une folle envie de découvrir cette pièce, si on ne l’avait pas déjà vue (Biennale de Lyon 2002). La pièce traite des rapports de force entre les êtres, en s’appuyant sur les cultures d’Amérique latine. On connaît le talent de Maguy Marin, pour faire avec juste un regard ou un geste, quelque chose de grandiose. Donner cette pièce à l’Opéra de Paris, c’est faire entrer les danseurs dans une autre dimension que la simple exécution de mouvements. Quand on connaît la force des pièces de Maguy Marin, on a très envie de voir les danseurs de l’Opéra de Paris s’en emparer.

Lieu :  Palais Garnier
Durée : 1h
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Réservation hors abonnement le 17 novembre.

  • Giselle du 27 mai au 14 juin 2016

C’est avec grande joie que l’on va revoir Giselle au Palais Garnier. En effet, le ballet romantique n’avait pas été donné depuis bien longtemps. Sur un argument de Théophile Gauthier, le ballet raconte l’amour trahi d’une jeune paysanne. Elle en mourra de folie et entrera au pays des Willis, créatures de la forêt qui se vengent des hommes. Giselle est un bijou dont on ne saurait trouver meilleur écrin que la scène de Garnier. On espère qu’on y verra de jeunes danseuses s’y révéler dans le rôle titre et de beaux princes. Un rêve à vivre plusieurs fois.

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Lieu : Palais Garnier
Durée : 2h05
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Réservation hors abonnement le 12 janvier 2016

  • Compagnie invitée : English National Ballet du 21 au 25 juin 2016

A défaut d’avoir de Royal Ballet, Millepied a convié sa petite sœur dirigé par Tamara Rojo. La compagnie vient danser Le Corsaire, ballet de plus de deux heures.

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Lieu : Garnier
Durée : 2h20 avec entracte
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Réservation hors abonnement le 12 janvier 2016

  • Soirée Peck / Balanchine du 2 au 15 juillet 2016

Une soirée composée d’une création de Justin Peck sur le concerto pour pianos et orchestre en ré mineur de Poulenc et le Brahms-Schönberg Quartet de Balanchine. Encore une entrée au répertoire de Balanchine ! Un petit goût de nostalgie du NYCB M. Millepied ? Benjmain Millepied adore Justin Peck, il veut donc faire découvrir ce chorégraphe au public français. On en avait eu un aperçu lors de la venue du L.A. Dance Project. Personnellement, cela ne m’avait pas emballée.

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Lieu : Bastille
Durée : 1h30 avec entracte
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Réservation hors abonnement le 28 janvier 2016

  • Soirée William Forsythe du 4 au 16 juillet 2016

Quel honneur d’avoir le génial William Forsythe à résidence à Paris ! Il ne faut pas manquer cette soirée qui réunira Approximate Sonata dans une nouvelle version, une création sur une musique de James Blake, et Of any if end. D’habitude les fins de saison ont plutôt un goût fade, avec des ballets mièvres ou des spectacles peu attirants. Là on se précipitera pour voir cette soirée (avant de filer à Avignon?).

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Lieu : Garnier
Durée : 1h50 avec 2 entractes
Extrait vidéo, clic
Réservation hors abonnement le 28 janvier 2016

Une saison 15/16 riche tant en chorégraphes invités qu’en tant  qu’artistes. Millepied a choisi de montrer deux siècles de danse en partant de Giselle, en passant par les ballets du XIXème récrits par Noureev, les néoclassiques du XXème que sont Balanchine et Robbins pour arriver à montrer les nouvelles écritures de Wheeldon, Peck, Ratmansky, mais aussi celles de Maguy Marin, ATDK et Forsythe. Il y a forcément des absents, les chorégraphes français Béjart et Petit (exception faite du spectacle de l’EDD). Millepied a promis qu’on les verrai dans de prochaines saisons. Comme il l’a répété de nombreuses fois, dans les dizaines d’interviews qu’il a données ça et là, il donne beaucoup d’importance à la musique, source d’inspiration infinie pour la danse.

Pour vous abonner vous pouvez le faire en ligne ou par correspondance. J’ai une préférence pour le papier car avec un petit courrier on peut émettre des préférences de placement. L’abonnement à l’Opéra n’offre pas de réduction du prix contrairement à d’autres théâtres. Il garantit d’avoir une place et offre une priorité de réservation pour prendre des places supplémentaires. En champ libre, vous devez prendre au moins quatre spectacles.

Si il ne fallait en choisir que 4 :

  • Vous n’aimez que la danse classique : Bayadère, Roméo et Juliette, Giselle et English National Ballet.
  • Vous vous sentez l’âme d’un New-Yorkais : Soirée Balanchine/Millepied/Robbins, soirée Peck/Balanchine, soirée Ratmansky/Balanchine/Robbins/Peck, soirée Bel/Robbins. Du néoclassique en veux-tu, en voilà !
  • Vous aimez découvrir des compagnies étrangères : Rosas au Centre Pompidou, English National Ballet, Batsheva Dance compagnie + soirée Forsythe (et oui il en faut 4 !)
  • Vous aimez les salades composées : Bayadère, Wheldoon/Mac Gregor / Bausch, Ratmansky/Balanchine/Robbins/Peck et soirée Forsythe.
  • Vous n’aimez que la danse contemporaine : Soirée ATDK, Maguy Marin, soirée Christopher Wheeldon / Wayne Mc Gregor / Pina Bausch et journée Rosas au Centre Pompidou ou la Batsheva Dance Company.

Si vous êtes jeune (- de 30 ans) ou étudiant je vous conseille vivement de regarder l’abonnement AROP. Les dates sont certes fixées mais la réduction vous fera vite changer d’avis ! -50% pour les étudiants et -25% pour les jeunes ! Alors ? Qu’est-ce qu’on attend ? A ce prix là vous pouvez en prendre 8 ! Le site de l’Arop, clic

Qu’irez-vous donc voir la prochaine saison ?

Avant-goût de Dances at a gathering

Du 19 juin au 7 juillet, l’Opéra de Paris présente une soirée mixte, faite de Dances at a gathering de Jerome Robbins et de Psyché d’Alexei Ratmansky. De retour 3 ans après, Psyché est un ballet féerique sur la musique de César Franck. La pièce de Robbins a été crée en 1969. C’est un ballet qui ne raconte rien, c’est un dialogue entre la danse et la musique de Chopin. Samedi 31 mai, dans le cadre des Convergences, nous avons pu assister à une répétition publique menée avec humour et pédagogie par Clotilde Vayer. La maître de ballet qui remplacera bientôt Laurent Hilaire dans son poste d’associé à la direction de la danse dirigeait ce samedi, Héloïse Bourdon et Pierre-Arthur Raveau pour le pas de deux entre la « jaune » et le « vert », puis Sabrina Mallem qui dansera la « verte ».

Dans ce ballet sans histoire, on désigne les personnages par leurs couleurs de costumes. Ainsi, on a vert, jaune, brique, bleu, rose, mauve, violet. Il n’y a donc pas d’argument. Pour Robbins, ce ballet est un peu comme les Sylphides. C’est par la musique que les gens ont envie de danser.

La répétition commence. Clotilde Vayer insiste sur la bonne humeur qui doit émaner de ce ballet. C’est comme une grande journée ensoleillée, un beau jour d’été. Le sourire d’Héloïse Bourdon illustre à merveille ce bonheur de danser et de partager pour la première fois ce jour-là la scène avec P-A Raveau. Clotilde Vayer demande à plusieurs reprises que « ça bouge ». Le pas de deux, comme tous les autres du ballet est une conversation entre deux danseurs. C’est un jeu de questions de réponses et la chorégraphie de l’un et de l’autre se répondent. « C’est un jeu intimiste entre vous deux ». La maître de ballet insiste sur les intentions et sur les regards, mais aussi sur le jeu qu’il faut faire avec la musique. « Il n’y a pas plus musical que Robbins ». Pierre-Arthur Raveau montre à nouveau de très belles qualités aussi bien techniques qu’artistiques. Héloïse Bourdon quant à elle est une partenaire délicieuse, qui dégage une grande délicatesse. La grande exigence de Clotilde Vayer, les pousse à se surpasser, à tout donner, si bien qu’en 30 minutes les danseurs sont déjà en nage. Il est alors temps de les laisser souffler, puisqu’ils dansent le soir même dans Palais de Cristal.

 

Clotilde Vayer, Héloïse Bourdon et Pierre-Arthur Raveau, photographie d'IKAubert

La répétition se poursuit avec Sabrina Mallem qui interprétera la verte. C’est une variation qui a été crée par et pour Violette Verdy, que Clotilde Vayer a aussi dansé, coaché par M. Robbins lui-même. Clotilde Vayer nous explique que c’est une variation qui paraît très facile, parce qu’il y a peu de technique, mais qui en réalité ne l’est pas du tout. C’est une variation sur la musicalité. Toute cette variation est faite pour le public, contrairement aux autres, où les danseurs dialoguent entre eux de manière presque intime. La verte entre et elle regarde tout le public. Elle ouvre ses bras, et hop, c’est comme si quelqu’un lui marchait sur la robe. Elle ne fait pas les pas en entier, c’est une danseuse qui a de la maturité, elle ne montre pas en pas en entier. « C’est la mort d’un coupé jeté ». Il y a de nombreux pas empruntés au folklore ou à la comédie musicale. Clotilde Vayer donne tout son savoir à Sabrina Mallem qui ne ménage pas ses efforts. « tu vois là c’est salut Ghislaine Thesmar ». La maître de ballet est aussi bonne pédagogue avec ses danseurs qu’avec le public à qui elle ne manque pas d’expliquer chaque détail, chaque nom spécifique. Le salut Ghislaine Thesmar, c’est parce que Thesmar avait cette manière très particulière de faire sa révérence, en se prosternant devant son public. Clotilde Vayer passe ensuite à la deuxième partie, là où la verte va tenter d’établir un dialogue avec les hommes qui se baladent sur le plateau. « Tu fais tout pour qu’on te remarque », mais personne ne la voit. « Joue des coudes », elle s’agite devant un homme, on pense au Concert. Clotilde Vayer insiste sans cesse sur la musicalité et l’espace tout en faisant des rappels sur la technique « attention à tes bras en couronne, pas de petit chapeau… pousse des talons en avant ». Elle encourage, ne lâche pas sa danseuse pour lui faire parvenir à ce point d’équilibre où la variation est juste. Sabrina Mallem, écoute refait, avec beaucoup d’humilité et de talent. Elle se montre toutes ses qualités, notamment de très jolis bras et un beau port de tête. La répétition se termine. Clotilde Vayer nous dévoile la fin du ballet. « On regarde ». Mais on ne regarde rien, juste on regarde. On célèbre tout simplement la musique avec la danse.

Clotilde Vayer et Sabrina Mallem

A savoir, l’Opéra de Paris a récemment reçu le Prix Jerome Robbins décerné par la fondation Robbins.

Réserver des places pour la soirée Robbins Ratmansky (les soirées du 19 et du 21 sont précédées du défilé du ballet) , clic


Robbins – Ratmansky par operadeparis

Gala du Miami City Ballet

Le miami city ballet aux étés de la danse

© Les étés de la danse

Quelle soirée ! Après la générale prometteuse d’hier soir, c’est pleine de joie que je rejoins Ariane D*** pour aller à la soirée de Gala du Miami City Ballet. Devant le Châtelet, je m’amuse des tenues des américaines, sooooo chic pour cette soirée. J’aime bien quand ça joue le jeu à fond et là on peut dire que je suis servie.

La soirée s’ouvre avec Symphony in Three Movements et dès que le rideau s’ouvre, la diagonale de jeunes femmes en justaucorps blanc en impose. J’entre tout de suite dans
cette chorégraphie où les bras et les jambes sont tout de suite mis dans un répertoire jazz. La musique de Stravinsky permet aux danseurs d’attaquer dans une énergie forte, qui me cloue tout de suite au fond de mon siège. Là encore, comme hier, j’ai le souffle coupé sur des ensembles parfaitement réglés. Les diagonales et les lignes se multiplient à mesure des tableaux qui se succèdent. Ce que j’apprécie c’est qu’on est complètement embarqué dans un délire chorégraphique. Pas d’histoire, juste de la danse. Les justaucorps mettent en valeur les danseuses, pas moyen de tricher, il faut que ce soit impeccable. Et ça l’est je peux vous le dire ! Au milieu de chorégraphies très géométriques, viennent danser des couples avec une aisance et une énergie différente. Des ondulations viennent se glisser dans les corps, les dos se placent différemment. Les bras tranchent l’espace, les mouvements s’animalisent, tout s’éveille comme les instruments d’un orchestre symphonique. C’est très impressionnant de voir l’énergie engagée par la troupe à la fin du ballet. Conquise je le suis et les applaudissements généreux sont bien mérités.

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© Les étés de la danse

J’attendais beaucoup d’Afternoon of a Faun. J’adore cette pièce. Robbins a l’intelligence de prendre un danseur à la place de l’animal. Les gens qui ne connaissent rien à la danse et qui sont plein de clichés quant au monde du ballet, ne savent pas à quel point un danseur peut être sensuel. La scène est simple, une salle de danse. Au sol, un danseur se repose, replié sur lui même tel un chat. Il s’éveille. La tenue met en valeur ce corps athlétique et musclé. Une danseuse arrive dans la salle. Entre eux il se passe quelque chose de chimique, une tension, une attraction très forte. Bon le problème c’est que ce soir là, je reste un peu sur ma faim de ce côté là. C’est très propre, trop? Cela manque cruellement de sensualité et de passion à mon goût. J’ai un souvenir Le Riche Abbagnato, complètement géniaux, qui a eu du mal à être effacé par la performance de ce soir. C’est bien dansé, c’est très bien dansé, mais c’est un peu fade, cela n’a pas beaucoup de goût.

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© Les étés de la danse

Une fois encore ce soir, la Tarentelle remplit ses promesses ! Explosif, plein de sourires, plein de coup de tambourins, en l’espace de 7 minutes on est plongé au
coeur de Napoli. Les deux interprètes sont encore plus en forme qu’à la générale d’hier. Les sauts sont amples et retombent à merveille en cinquième. Le couple semble complice. Leur musicalité est vraiment éblouissante et ce genre de musique ne vous laisse pas la possibilité de faire une erreur. Il faut taper sur le temps dans le tambourin, sauter sur l’accent pour retomber pile sur la note. Il faut danser sur la partition, jouer de malice, amuser le public. Hier le public applaudissait entre les variations. Ce soir le couple ne lui laisse même pas le temps de respirer, il le happe, moi la première, et ne le lâche pas jusqu’à la fin. Un pur moment de joie…

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© Les étés de la danse

Le Ballet Imperial m’avait un peu laissée sur ma faim hier, dans le sens où je n’avais pas été convaincue par Mary Carmen Catoya qui m’avait glacée pendant tout le long
du ballet. Chacune de ses apparitions sur scène était assez désagréables. Aujourd’hui il faut oublier tout cela, la belle est en grande forme, affiche un sourire à toute épreuve et devient une vraie impératrice balanchinienne. J’apprécie d’autant plus la chorégraphie que je l’ai bien en tête d’hier, elle est pleine de subtilités, de petits pas sautés, glissés, de regards appuyés, de piqués suspendus, suivis de petits sauts battus qui font toujours leur effet. Je prends encore beaucoup de plaisir à voir ce ballet.

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© Les étés de la danse

La soirée se termine sur la terrasse du Châtelet autour d’un repas et de discussions de balletomanes avec A*** et D***. Gros débat sur Guillem, j’attends avec impatience le mail de D*** qui va la voir à Londres prochainement et qui doit me donner ses impressions. En tous les cas, c’est bien ici la plus belle loge de Paris !

  • Distribution du 06 juillet

Symphony in Three Movements

Katia Carranza   Carlos Guerra

Tricia Albertson    Daniel Baker                    Patricia Delgado    Renan Cerdeiro

 

Afternoon of a Faun

Jennifer Carlynn Kronenberg        Carlos Miguel Guerra

 

Tarantella

Jeanette Delgado    Kleber Rebello

 

Ballet Imperial

Mary Carmen Catoya        Renato Penteado

Patricia Delgado

Renan Cerdeiro        Didier Bramaz

 

  • Thème et variations en extrait vidéo

 

  • Ballet Impérial extrait vidéo

 

Hommage à Jérôme Robbins… petite perle de la saison

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Quelle bulle de bonheur cette soirée hommage à Jérôme Robbins! Le programme d’hier soir était fabuleusement étudié. Les quatre ballets s’équilibraient à merveille, finissant par le fabuleux Concert qui a fait rire tout l’Opéra.

Le premier ballet En sol nous plonge dans un univers de vacances. Nous sommes à la plage et admirons les jeux des baigneurs et baigneuses élégamment vêtus.Le style est très néoclassique, avec des pointes d’humour. Robbins dresse un fabuleux portrait de la bourgeoisie en vacances. On sent le parfum des plages de Deauville, de ces longues plages où les balades semblent infinies. La chorégraphie de groupe est très belle, fluide, les lignes sont élégantes, très verticales ce qui contraste avec les lignes horizontales des costumes.Seul point négatif, la belle Emilie Cozette que je me faisais une joie de revoir danser ne semblait pas bien à l’aise dans les bras de Josua Hoffalt… dommage!

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J’avais adoré Amoveo  en début de saison, c’est peu dire, mais ce que j’ai ressenti face à Triade est bien plus fort. Millepied travaille une partition musicale très choréraphique. Son écriture a la même fluidité que celle de son maître. Les variations s’enchaînent dans un tout très cohérent, les caractères des personnages se forment puis disparaissent pour se reformer ensuite. On est face à quelque chose de très léger très aérien dans la construction. Il n’y a pas chez Millepied de lourdeurs ou de longueurs. C’est cela qui est admirable. La simplicité l’emporte et il reste la beauté de cette création. Merveilleuse Marie-Agnès Gillot qui signe une fois de plus un performance contemporaine remarquable. Elle a le talent et le génie de rentrer dans la pâte d’un chorégraphe. Ses merveilleuse jambes n’en finissent pas de gribouiller l’espace, de nous emmener dans cet univers.

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Je rappelle à ceux qui seraient passés à côté de l’info mais nous sommes en pleine année Chopin (nous fêtons le bicentenaire de sa naissance). En cela, l’Opéra de Paris tient lui aussi à participer et après La Dame aux Camélias, voilà deux ballets de Robbins qui utilisent la partition du maître.

In the Night joue avec les clichés de la danse classique. Trois couples vont se succéder et présenter des caractères très différents. Claire Marie Osta et Benjamin Pech forme un couple romantique, voire même médiéval, on se retrouve dans un univers bien lointain. Emilie Cozette et Karl Paquette me font rêver de Don Quichotte. aurélie Dupont et Nicolas Le Riche forment un couple fougueux toujours très justes et l’un et l’autre dans l’interprétation.

Le clou de la soirée est évidemment le fabuleux Concert. Je n’avais jamais vu cette merveille qui fait partie des quelques ballets comiques. J’ai ri mais j’ai ri! Mathilde Froustey
incarnait la ballerine à la perfection, cela lui allait comme un gant. Tout l’humour est finement dosé, ce ne sont que des petites choses qui forment la farce. La musique de Chopin est caricaturée avec talent par la merveilleuse pianiste. On joue, on s’amuse dans une humeur buccolique qui transforme tout le monde en papillon, un animal éphémère comme le temps de ce concert. Ce  qui m’a encore plus fait rire c’est qu’en 2010, ce ballet choque encore la belle société de l’opéra. A la sortie de l’orchestre les membres de Natixis entourés d’Ernest Antoine Sellière, s’offusquent de la fin du ballet « oh quand même les papillons c’est n’importe quoi, on est quand même à l’Opéra! ». Ah ah ce cher Robbins doit sourire d’où il est de voir son ballet crée en 1956 fait encore enrager les plus conservateurs…

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L’intégration de la vidéo est bloquée donc je vous mets le lien pour la vidéo de TRIADES de Millepied

La présentation de l’Opéra de Paris c’est ici.
L’article du Figaroscope est là.
L’article de la Terrasse est ici.

EN SOL

Maurice Ravel Musique
Concerto pour piano et orchestre en sol majeur
Jerome Robbins Chorégraphie
Erté Décor et costumes
Jennifer Tipton Lumières

TRIADE

CRÉATION

Nico Muhly Musique
Benjamin Millepied Chorégraphie et costumes
(Opéra national de Paris, 2008)
Patrice Besombes Lumières

IN THE NIGHT

Frédéric Chopin Musique
Jerome Robbin Chorégraphie
Anthony Dowell Costumes
Jennifer Tipton Lumières

THE CONCERT

Frédéric Chopin Musique
Clare Grundman Arrangements et orchestration
Jerome Robbins Chorégraphie
Saul Steinberg Décors (d’après)
Irene Sharaff Costumes
Jennifer Tipton Lumières

Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
Orchestre de l’Opéra national de Paris

Koen Kessels Direction musicale

AVEC LE SOUTIEN DE THE GREGORY AND REGINA ANNENBERG WEINGARTEN FUND / THE AMERICAN FRIENDS OF THE PARIS OPERA & BALLET ET DE THE JEROME ROBBINS FOUNDATION
annenberg   american friends

  • Distribution du 4 mai 2010
En Sol
SOLISTE FEMME Emilie Cozette
SOLISTE HOMME Josua Hoffalt
Triade
Danseuses Marie-Agnes Gillot
Dorothée Gilbert
Danseurs Vincent Chaillet
Nicolas Paul

 

In the Night
1ER PAS DE DEUX Clairemarie Osta
1ER PAS DE DEUX Benjamin Pech
2EME PAS DE DEUX Emilie Cozette
2EME PAS DE DEUX Karl Paquette
3EME PAS DE DEUX Aurélie Dupont
3EME PAS DE DEUX Nicolas Le Riche
The Concert
 
BALLERINA Mathilde Froustey
HUSBAND Alessio Carbone
WIFE Céline Talon
SHY BOY Mallory Gaudion
ANGRY LADY Caroline Bance
1 er MAN Julien Meyzindi
2nd MAN Yvon Demol
2 LADIES Charlotte Ranson
Eléonore Guerineau