Hugo Marchand

Bilan de saison 16-17

Voilà six mois que je n’ai pas pris le temps d’écrire sur mon blog. La faute au temps, à la vie parisienne qui me bouffe parfois. J’ai aussi fait beaucoup de choses en plus de mon travail. J’ai voyagé plusieurs fois (vous pouvez faire un tour mon Instagram), me suis mise de manière sérieuse à la méditation, j’ai monté une comédie musicale pour un conservatoire, bref je n’ai pas eu de temps pour l’écriture, du moins pas ici. J’ai eu aussi l’impression de manquer de mots parfois pour décrire ou relater mes émotions face à un spectacle. Ce début 2017 a été si chargé qu’il n’y avait pas de place pour mon blog. Et puis, là au milieu de l’été, j’ai eu envie de reprendre mes carnets où j’ai amassé des notes, des impressions, parfois quelques dessins jetés ça et là après les spectacles. Retour sur les dix derniers mois.

  • Le phénomène Crystal Pite

La saison précédente s’était fermée par le très applaudi Blake Works de William Forsythe. Pour ma part, ce n’était pas le meilleur Forsythe, avec des tableaux parfois assez ennuyeux. Je vous passe mes impressions sur la musique de James Blake, qui ne me plait pas du tout et me gâche le mouvement. A la rentrée, on retrouvait ce programme accompagné d’une pièce de Justin Peck (sans intérêt, sauf la musique de Glass), de performances de Tino Seghal avant et après le spectacle (perso j’ai adoré, et encore plus au Palais de Tokyo), et de The Season’s Canon de Crystal Pite. J’avais déjà vu des pas de deux de Pite lors d’un gala au Japon et j’avais été absorbée par cette manière si souple, si fluide de faire bouger les corps, de les connecter entre eux. J’ai été épatée par son travail avec l’Opéra de Paris. Elle a su s’emparer de la troupe, la mettre en valeur – et on sait que c’est difficile quand on n’a que 6 semaines pour faire travailler les danseurs – et faire rêver le public. Son langage sied totalement aux danseurs de l’Opéra : Ludmila Pagliero impériale, Eleonore Guérineau, subjuguante, Alessio Carbone, plus puissant que jamais. La pièce est parfaitement construite, avec un alternance de rythmes, de nuances, de chorégraphies de groupes et de duos. C’est le spectacle parfait qui plait au plus grand nombre de spectateurs, qui ravit les danseurs et qui fait parler de lui dans la presse. La personnalité de Pite y est pour beaucoup. Tous les danseurs la décrivent comme douce, passionnée, à l’écoute de tous. Il suffit de la voir en répétition publique pour être sous le charme de la Canadienne.

C’est au Théâtre de la Colline que j’ai vu Bettrofenheit de Jonathon Young chorégraphié par Crystal Pite. C’est une pièce qui raconte ce qui se passe dans la tête d’un homme qui a vécu un traumatisme, une catastrophe. La pièce traite aussi de la solitude, du manque. J’ai adoré cette pièce que j’ai trouvé juste, loufoque, délirante. La danse de Pite sur le corps de Jonathon Young, c’est quelque chose. Le travail sur l’espace et le corps est remarquable. C’est une pièce qui peut être très anxiogène, inquiétante avec sa multitude de personnages burlesques et clownesques. On peut si sentir oppressé comme totalement emporté par cette chorégraphie si minutieuse. Les saccades s’ajoutent à la fluidité des corps, qui forment un ensemble très harmonieux.

© Wendy D Photography

  •  Les ballets qui font plaisir

Je n’ai pas boudé la série du Lac des cygnes : Myriam Ould-Braham & Mathias Heyman, Amandine Albisson & Mathieu Ganio, Ludmila Pagliero & Germain Louvet. Trois distributions magnifiques, avec des interprétations différentes, mais très intéressantes. De jolis souvenirs. A la clef aussi, deux nominations très attendues : Léonore Baulac et Germain Louvet. Une manière pour Aurélie Dupont d’afficher ses choix et de lancer la « relève » de l’Opéra de Paris.

Je me suis offert la parenthèse enchantée d’un week-end à Vienne pour voir Onéguine. L’histoire de Pouchkine me touche tellement que je ne me lasse pas de ce ballet. C’était merveilleux d’être au Staatsoper, avec une musique si bien jouée pour accompagner les danseurs. Un beau moment en compagnie de deux amis, quoi de mieux ?

La soirée Kylian réservait aussi son lot de beauté avec le mythique Bella Figura. Alice Renavand et Laetitia Pujol y étaient sublimes dans leurs robes rouges. J’ai découvert le mystérieux Tar and Feathers, que j’ai beaucoup apprécié pour le jeu des silences et de l’espace qui était créé en scène. L’atmosphère tendue contribuait à un émerveillement continu. Je n’ai pas regretté d’y être au Nouvel An.

Autre week-end, autre découvert, en décembre à Bordeaux. J’y ai découvert Coppélia de Charles Jude. Je vous laisse relire ma chronique ici. Une jolie découverte que ce soit la ville, la troupe, le ballet ou le théâtre.

Enfin, la soirée Ravel fut une agréable surprise. Je ne comptais pas y aller et puis je me suis laissée tenter par une place de dernière minute. J’étais enchantée de revoir le Boléro de Cherkaoui, que j’apprécie beaucoup. En sol de Robbins est une pièce charmante qui m’amuse beaucoup, quant à La Valse dont je ne gardais pas un bon souvenir, avec Dorothée Gilbert dedans, on apprend à l’apprécier.

  • Mes coups de coeur « danse »

Les vrais coups de coeur de ma saison commencent avec Viktor de Pina Bausch. Une pièce sombre, fascinante, dont j’ai parlé ici. C’est ensuite, un très beau solo, Loss Layers vu à la Maison de la Culture du Japon. Je vous conseille de lire l’avis de Catherine de Danse aujourd’hui, . C’est un solo chorégraphié par Fabrice Planquette pour Yum Keiko Takayama. On est aux croisements de la danse contemporaine, du Buto, de la performance plastique. On perd la notion du temps et de l’espace grâce à la scénographie (épileptiques s’abstenir) et la musique. C’était très beau, plein de poésie, totalement déroutant. Un des plus beaux spectacles que j’ai vus cette saison.

Restons au pays du soleil levant (oui passion Japon), avec Kaori Ito et son très beau Je danse parce que je me méfie des mots. La pièce est un portrait fait de questions en « pourquoi? » que la danseuse pose à son père, artiste de 70 ans. Les deux personnages nous plongent au coeur de leur intimité, de leur amour filial. Loin d’un pensum freudien, on découvre une pièce finement ciselée, où la fille danse sous le regard d’un père qui tente par cette pièce de répondre à ses questions.

C’est aussi une manière de rester au Japon surtout avec la dernière partie d’Impressing the Czarchef d’oeuvre de William Forsythe. Le Ballet de Dresde a été invité par l’Opéra de Paris et ces quelques jours de cette pièce magistrale ont été une réjouissance. J’attends les balletomanes pour refaire la chorégraphie du Bongo Bongo ! La tenue écolière japonaise devrait être l’uniforme pour aller voir du Forsythe (si vous préférez l’académique bleu – oui il est bleu ! – de In the Middle…)!

La Batsheva Dance Company a offert un très joli moment avec son Last Work. Ohad Naharin frappe fort, comme toujours. Il crée des images à travers lesquelles il délivre des messages d’une grande force. Une pièce qui marque et reste en tête plus longtemps qu’on ne l’aurait pensé. Elle se diffuse en nous.

On peut trouver qu’il fait toujours la même chose, qu’il use de facilité, et pourtant James Thierrée séduit toujours un large public. Dont moi. La Grenouille avait raison me fait briller les yeux comme ceux d’une petite fille. Cet artiste me fascine, sa magie opère complètement et j’en redemande. Ma chronique gaga à relire ici.

Derniers coups de coeur à l’Opéra : Marion Barbeau si jolie et pétillante recevant le prix de l’Arop. La soirée Cunnignham Forsythe avec cette pièce totalement lunaire de Cunningham que j’ai adorée. Enfin la soirée « Danseurs chorégraphes » qui réunissait Sébastien Bertaud, Simone Valastro, Bruno Bouché et Nicolas Paul. A part la pièce de Bertaud qui m’a laissée de marbre (trop de paillettes tue la paillette), j’ai été charmée par le conte raconté par Valastro, avec une Eleonora Abbagnato touchante en petite fille. Je ne peux pas être objective sur la pièce de Bruno Bouché, – le pas de deux entre Aurélien Houette et Marion Barbeau m’a beaucoup émue. Quant à la pièce de Nicolas Paul, j’ai trouvé que c’était une pièce remarquable, très fine, avec une chorégraphie exigeante. Sans aucun doute la plus aboutie de la soirée.

  • Les regrets et déceptions

La saison avait commencé avec une première grosse déception : La Belle au bois dormant par l’ABT, chorégraphiée par Alexei Ratmansky. Outre les costumes kitch, je n’ai pas été impressionnée par le niveau de la compagnie. Déjà que je ne suis pas fan de la Belle au Bois dormant, cette version a fini de m’achever. Décidément Ratmansky et moi, on n’y arrive pas.

Autre chorégraphe, autres soirées : je crois que Benjamin Millepied a réussi à me dégouter de Balanchine. On en a trop vu, trop mangé, on a vu les chorégraphes qui veulent l’imiter. (Bref, j’ai toujours préféré Robbins). Le Songe d’une nuit d’été a été très douloureux à regarder (ouf il y avait Hugo Vigliotti pour me remonter un peu le moral). La deuxième partie ouvrant sur la marche nuptiale a eu raison de moi. La soirée Balanchine en hommage à Violette Verdy (Brahms-Schönberg Quartet/ Sonatine / Mozartiana et Violin concerto) m’a semblé trop longue. Violin Concerto arrivant à la fin de la soirée, je n’avais presque plus d’énergie pour le regarder. Dommage c’est une de mes pièces préférées de Balanchine.

Pour finir avec l’Opéra de Paris, le Gala Chauviré n’était ni fait ni à faire… Programme court, orchestre au rabais, un film qui ne se lance pas, sans doute trop peu de répétitions pour les danseurs… Ce n’était pas un beau cadeau fait à cette grande dame de la danse. Heureusement, Dorothée Gilbert a dansé une mort du cygne sublime. Cela ne sauve pas la soirée, mais cela donne un peu d’émotions à une soirée qui en manquait cruellement.

A Chaillot, j’ai été déçue par Now de Carlson. Cela manquait de rythme et on s’est vite ennuyé. Y Olé de José Montalvo se construit comme un mélange des influences du chorégraphe. Peut être qu’on commence à être lassé par les procédés vidéos et les tableaux qui se succèdent comme une suite de sketch. Dommage, le Sacre version flamenco, au début de la pièce, c’était pas mal. Enfin Noé par le Ballet Malandain Biarritz m’a fait l’effet d’un spectacle de fin d’année. Je n’ai ni aimé les costumes, ni les chorégraphies de groupe en cascade, ni le rythme particulièrement lent de la pièce. Je suis complètement passée à côté, reste la musique superbe.

Dans la saison du Théâtre des Champs-Elysées, j’ai vu La Chauve Souris de Roland Petit par le Ballet de Rome. Enfin par le Ballet de Rome en corps de ballet et Iana Salenko (Berlin) en guest star. Je me suis ennuyée dans cette fresque parisienne aux allures de revue. Cela ne m’a pas amusé j’ai trouvé cela finalement assez vulgaire et daté.

Autre grosse déception A Swan Lake d’Alexander Ekman. Ce que j’avais vu de lui pour le NDT m’avait plutôt charmée (Cacti). Le début du ballet, avec la vidéo et les deux cygnes était plutôt prometteur. Mais au bout de quelques minutes, on comprend vite qu’il ne s’y passe rien. Alors certes Ekman a tenté de faire quelque chose avec de l’eau, mais c’est très vide de chorégraphie. On souffle un peu pendant la petite fête, qui rappelle trop certaines pièces de Pina Bausch, mais cela ne suffit pas. Au final, je suis sortie très stupéfaite par ce manque de poésie que l’on pouvait attendre d’une telle réécriture. On verra ce qu’il fera avec le ballet de l’Opéra de Paris et sa pièce Play.

  • Côté théâtre

Mon coup de coeur – tous spectacles confondus – de cette saison a été la très belle pièce du japonais Kurô Tanino, Avidya l’auberge de l’obscurité. J’ai vu cette pièce à la Maison de la Culture du Japon. Cette pièce du Festival d’Automne raconte l’histoire d’une auberge traditionnelle qdont le destin est incertain car elle est sur le chemin du tracé d’un futur Shinkasen. La pièce a pour décor un triptyque tournant où on peut voir toutes les pièces de l’auberge. La vie calme et ennuyeuse de l’auberge va être troublée par l’arrivée de deux marionnettistes. Ils révèlent les autres personnages : les deux geishas, le sansuke, l’hotesse et l’auberge devenant elle-même un personnage fascinant. J’ai été bouleversée par la beauté de cette pièce, par tant de poésie et de raffinement.

J’ai (enfin !) vu Vu du Pont, mis en scène par Ivo van Hove à l’Odéon. Je n’ai pas été déçue : la mise en scène et les comédiens étaient fabuleux. Une pièce saillante, remarquable, bref du grand théâtre. C’est la seule pièce de l’Odéon qui m’a marquée dans la saison. Le reste ne fut que déception.

Au Théâtre de la Colline, j’ai trouvé que la première saison de Wadji Mouawad assez réussi. Seuls a ouvert la saison de manière assez remarquable. Cette très belle pièce de théâtre signée du directeur de La Colline, donnée à Avignon en 2008, n’a pas perdu de sa superbe. L’autre moment fort était bien entendu Place des héros, mis en scène par Lupa, lui aussi présenté à Avignon en 2016. Dans un registre plus léger, j’ai beaucoup ri devant Lourdes, une pièce haute en couleur et pleine de dérision mené par une joyeuse troupe de comédiens issus du Cours Florent. Timon Titus présentée au 104 m’a aussi ravie. Moi, Corinne Dadat mis en scène par Mohammed Katib m’a beaucoup touchée. Au-delà de la rencontre entre ce metteur en scène et cette femme de ménage, il s’y joue une histoire des corps intéressante.

Dernière belle soirée au théâtre, ce fut avec mon amie Irina qui m’a emmené voir Lucrèce Borgia à la Comédie Française avec la sublime Elsa Lepoivre. J’avais lu le texte il y a bien longtemps (au lycée, ça commence à remonter !) et j’ai été ravie de le redécouvrir dans une si jolie mise en scène.

  • Ce que je n’ai pas pu voir (et je le regrette…)

Premier regret, manquer les nominations d’étoile. Je suis une sentimentale, j’aime bien ces moments qui transforment la carrière d’un jeune talent. Heureusement on vit à l’heure d’internet, mais ce ne sera jamais la même chose que l’émotion dans la salle.

Dans le même esprit sentimental, je n’ai pas vu les adieux de Jérémie Bélingard. Ceux qui me lisent depuis un moment savent à quel point j’apprécie ce danseur. Son Don Quichotte était si beau. Bref, j’étais en déplacement professionnel, impossible de m’y rendre. Petit pincement au coeur.

Ma fin d’année a été chargée, je n’ai donc pas pu voir ni le NDT à Chaillot, ni la Sylphide. Une prochaine fois. Ou l’occasion d’organiser un week-end en Hollande pour aller les voir sur place.

Enfin, j’aurai bien vu Tree of codes, car j’apprécie le travail plastique d’Olafur Eliasson.

 

 

Si vous avez eu le courage de me lire jusque là, merci ! Et vous ? Quels ont été vos coups de coeur? Vos déceptions ?

Voilà la saison s’achève, une dernière révérence avant septembre.

A bientôt !

Roméos & Juliettes 2016

Cette année, je n’ai pas beaucoup de temps. Un peu pour aller au spectacle, très peu pour écrire, d’autant que j’ai retrouvé un peu ma boulimie de lecture et je préfère passer mes soirées le nez dans les livres. Roméo et Juliette fait vraiment partie de mon top 10 des ballets. Une occasion pour revoir la version Noureev trois fois et passer des soirées très diverses sur le plan émotionnel. Retour sur 3 couples : Mathieu Ganio & Amandine Albisson (19 mars), Léonore Baulac & Germain Louvet (24 mars), Dorothée Gilbert & Hugo Marchand (15 avril).

Roméo & Juliette Danse des Capulets

J’appréhendais un peu cette série. Le remue-ménage à l’Opéra de Paris, avec tout le rabattage médiatique autour de Benjamin Millepied, ce n’est jamais une bonne chose pour l’unité qui est nécessaire à ce genre de grosses productions. Avant le ballet, j’avais très envie de voir Myriam Ould-Braham que j’avais trouvé lumineuse en Nikiya à Noël. Malheureusement, l’étoile s’est blessée quelques jours avant que je trouve enfin un billet pour la voir.

Pour le reste des distributions, j’avais plutôt hâte de découvrir de nouvelles Juliettes. Laëtitia Pujol m’avait laissé un souvenir mémorable. Avec Mathieu Ganio, ils formaient pour moi le couple parfait, fusionnel dans la danse comme dans le jeu. Je n’ai pas été déçue des nouvelles Juliettes découvertes sur cette série. Amandine Albisson a ouvert la série avec beaucoup de force. Je l’ai trouvée juste, parfois un peu timide dans le jeu, mais elle a cette finesse qui permet de ne pas en faire trop pour convaincre le public. Le couple fonctionne parfaitement, d’autant que le reste de la distribution brille par une certaine harmonie. François Alu et Fabien Révillon sont accordés comme deux frères de sang. Mathieu Ganio au milieu de ses deux compères a le visage angélique qu’on prête naturellement à Roméo dans l’imaginaire. La magie de la musique de Prokofiev accompagne les émotions et ajoute une note tragique qui manque un peu parfois dans cette distribution très léchée.

Roméo & Juliette LB GL 2016

Léonore Baulac et Germain Louvet ont remplacé au pied levé MOB et Hoffalt qui ne pouvaient danser. Il était assez impressionnant de voir comment cette représentation, à qui il manquait sans doute un peu de préparation. Germain Louvet campe un Roméo juvénile et transi, à l’instar de sa Juliette, Léonore Baulac. Le couple incarne certainement cette jeunesse sans filtre, amoureuse, faisant fi du reste du monde, l’espace d’un instant, lors de la scène du balcon. On voit dès les premiers instants sur scène, la joie de Léonore Baulac d’incarner ce rôle. Elle est pétillante et très investie : elle montre beaucoup de charisme, elle parvient à attirer le regard en permanence sur elle. J’ai trouvé son interprétation un peu forcée, manquant de nuances parfois entre le bonheur et le tragique.

Roméo & Juliette DG HM 2016

L’adhésion complète au personnage de Juliette a été offerte par Dorothée Gilbert, qui a réussi à mon sens à allier perfection technique, fusion avec son partenaire – Hugo Marchand prend une vrai maturité avec ce rôle et on oublie le côté lisse dû à sa jeunesse – et comédienne investie. J’ai été soufflée par le pas de deux du balcon : les deux danseurs sont parvenus à donner quelque chose de très fort au public, proche dans leurs gestes des mots de Shakespeare. La confiance que Gilbert accorde à son partenaire ne rend que l’histoire plus crédible. Elle se jette dans ses bras comme l’adolescente Juliette à corps perdu dans l’amour. Dorothée Gilbert passe par toutes les émotions, sans laisser de côté la danse. Elle transcende le rôle, comme si chaque pas, chaque tout petit pas que Noureev a chorégraphié, prenait sens au bout de ses chaussons. On redécouvre presque le ballet. C’est merveilleusement dansé, c’est admirable de justesse et cela nous laisse forcément dans une émotion nouvelle, que l’on avait pas ressentie avant.

Concours de promotion hommes 2015

Les 3 et 6 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Benjamin Pech (Danseur étoile, et collaborateur artistique du Directeur de la Danse), Yuri Fateyev (Directeur du Ballet du Théâtre Mariinski), Noëlla Pontois (Danseuse étoile et pédagogue), Lionel Delanoë (maître de ballet – suppléant), Laura Hecquet (danseuse étoile), Ludmila Pagliero (danseuse étoile), Lucie Clément (sujet), Sabrina Mallem (sujet), Alexis Renaud  (sujet) Murielle Zusperreguy (première danseuse- suppléante). Retour sur le concours hommes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 11h

Nombres de postes à pourvoir : 2

Classement :

1. Paul Marque (à l’unanimité des membres du jury)
2. Pablo Legasa (à l’unanimité des membres du jury)
3. Takeru Coste
4. Axel Magliano
5. Cyril Chokroun
6. Antonio Conforti

Variation imposée : La belle au bois dormant, Acte II, 1ère variation du Prince Désiré, Rudolf Noureev. En vidéo, clic

Paul Marque par Julien Benhamou

Paul Marque par Julien Benhamou

Variations libres :
Pablo Legasa, La Sylphide, Acte II, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni
Isaac Lopes Gomes, Dances at the gathering, 2ème variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Axel Magliano, Tchaïkovski – Pas de deux, George Balanchine
Paul Marque, Le Lac des cygnes, acte III, variation du Prince Siegfried, Rudolf Noureev
Antonin Monié, Push comes to shove, Twyla Tharp
Cyril Chokroun, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Antonio Conforti, Don Quichotte, Acte I, variation de Basilio, Rudolf Noureev
Takeru Coste, Speaking in Tongues, Paul Taylor
Julien Guillemard, Paquita, Acte II, Grand Pas, variation de Lucien D’Hervilly, Pierre Lacotte d’après Marius Petipa.

Mes impressions  : Je n’ai pas vu cette classe. 

  • Coryphées, 12h10

Nombres de postes à pourvoir : 1

Classement :

1. Jérémy Loup Quer
2. Hugo Vigliotti
3. Antoine Kirscher
4. Florent Mélac
5. Yvon Demol
6. Mickaël Lafon

Variation imposée : La Sylphide, Acte I, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni. En vidéo, clic (à 40′)

Variations libres 

Antoine Kirscher, Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Mickaël Lafon, Le Lac des cygnes, variation de Rothbart, Rudolf Noureev
Florent Mélac, Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev
Jérémy-Loup Quer, Esmeralda, Variation du Pas de deux, d’après Marius Petipa
Hugo Vigliotti, Appartement, variation de la télévision, Mats Ek
Yvon Demol, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.

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Mes impressions : La petite classe des coryphées était très intéressante à voir. J’ai profité de ma pause déjeuner pour me glisser dans ma loge et vibrer avec ces 6 garçons. J’avais eu quelques échos de la générale qui était tendue, car le niveau était serré. Le jour J, les différences se faisaient plus sentir. Globalement la variation imposée a été plutôt réussie, avec des tensions et des erreurs techniques chez chacun. Antoine Kirscher est encore une peu vert sur l’imposé, il manque parfois de puissance mais il arrive avec une belle détermination sur scène. Florent Mélac saute particulièrement haut, mais ses réceptions sont un peu bruyantes. Le prix de la plus jolie arabesque de départ revient à Yvon Demol. Mickaël Lafon est plein d’énergie mais le stress le désaxe un peu dans les tours. Jérémy-Loup Quer danse avec style, très proprement et il affirme à nouveau sa place de soliste en scène. Côté sauts, Hugo Vigliotti montre une belle puissance et ses réceptions sont silencieuses. Il n’y a que les déboulés de la fin qui m’ont semblé un peu fragiles.

Place aux libres. Cela se jouait entre Vigliotti et Quer. L’un a choisi une variation très technique classique, l’autre très contemporaine avec Mats Ek. Technique vs interprétation. Le moins qu’on puisse dire c’est que les deux danseurs étaient très bons. J’avais une petite préférence pour Hugo Vigliotti, car je trouve qu’il n’y a pas de danseurs comme lui dans la classe des sujets. Il a du style, il a une forte personnalité et il mérite plus de rôle de solistes. Vous souvenez vous de son bossu avec Nicolas Le Riche dans le Rendez-Vous ? J’en garde un souvenir ému. Jérémy Loup a eu envie de montrer sa belle technique classique, sa variation le mettait parfaitement en valeur. J’ai eu aussi un coup de coeur pour Florent Mélac qui a montré un bel univers mélancolique dans son Siegfried. Ce garçon a vraiment un dos magnifique.

Un très beau concours, un peu court, on aurait aimé voir plus de coryphées.

  • Sujets 14h20

Nombre de postes à pourvoir : 1

Classement :

1. Hugo Marchand
2. Fabien Révillion
3. Germain Louvet
4. Marc Moreau
5. Florimond Lorieux
6. Sébastien Bertaud

Variation imposée : Sylvia, Pas de deux, Georges Balanchine. En vidéo, clic (à 7′)

Hugo Marchand par Julien Benhamou

Hugo Marchand par Julien Benhamou

Variations libres 
Florimond Lorieux, The Four Seasons, Variation de l’automne, Jerome Robbins.
Germain Louvet, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Allister Madin, Speaking in Tongues, Variation du Prédicateur, Paul Taylor
Hugo Marchand, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Marc Moreau, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Fabien Révillion, La Sylphide, Acte II, variation de James, Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni
Daniel Stokes, Roméo et Juliette, Acte I, variation de Roméo, Rudolf Noureev
Sébastien Bertaud, A suite of  Dances, Jerome Robbins.

Mes impressions : je n’ai pas vu cette partie du concours.

Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté de la compagnie !

Concours interne ONP hommes 2014

Les 3 et 6 décembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Clotilde Vayer (maître de ballet associée à la direction), Maria Kochetkova (Principal au San Franscico Ballet),Ethan Stiefel (Principal au NYCBallet à l’ABT), Lionel Delanoë (maître de ballet), Aurélie Dupont (danseuse étoile), Benjamin Pech (danseur étoile), Aurélia Bellet (sujet), Myriam Kamionka (sujet), Alexandre Carniato  (quadrille) et Juliette Gernez (coryphée). Retour sur le concours garçons. Je n’ai pas assisté aux quadrilles, mais Strapontine oui. c’est donc elle qui vous livre ses impressions sur cette classe. La chronique ne reflète que nos avis tout personnels. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 11h

Nombres de postes à pourvoir : 2

Sont promus : Antoine Kirscher et Florent Mélac

Variation imposée : Paquita, Acte I, variation de Lucien d’Hervilly, Pierre Lacotte, d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa. En vidéo, clic (à 33′)

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Variations libres :

Antoine Kirscher, Tchaïkovski, Pas de deux, Georges Balanchine
Pablo Legasa, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Florent Mélac, Pas./Parts, William Forsythe
Antonin Monié, In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Jean-Baptiste Chavignier, Giselle, coda du pas de deux des paysans, d’après Coralli et Perrot.
Cyril Chokroun, Paquita, Acte II Grand Pas, variation de Lucien d’Hervilly, Pierre Lacotte.
Antonio Conforti, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.

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Les impressions de Strapontine :

Le précieux sésame en main, me voilà installée pour le concours de promotion messieurs.

Le public s’étonne du léger retard pris, pas dans les habitudes de la maison. Les techniciens expliquent aux membres du jury comment allumer et éteindre leur lampe (?). Étonnant aussi de voir S. Lissner siéger à la place de Brigitte.

Autre grande nouveauté qui sera très remarquée après la première variation : disparition de la fameuse clochette !

Les quadrilles se succèdent sur la variation imposée, et on peut dire que la fin – double saut de basque fini à genoux – ne réussit guère aux danseurs qui vacillent tous plus ou moins à la réception.

Mon avis perso : Kirscher et Antonio Conforti sont ceux qui ont le mieux réussi cette variation imposée.

Pour les libres, Kirscher (qui passe en 1er) se démarque, et quelqu’un ne peut retenir un « clap » lorsque le pianiste s’arrête.
Legasa montre toute sa fougue dans la mazurka d’Etudes mais manque un peu de noblesse selon ma voisine de loge. (Je préférerai d’ailleurs la même variation dansée par Hugo Marchand chez les coryphées).

Antonio Conforti est un très beau danseur en marron dans Dances at the Gathering. Il est le seul à avoir choisi une variation plus poétique, qui mise davantage sur l’émotion.

J’aurais donc dit Kirscher et Conforti. Je n’aurais pas du tout parié sur Melac qui avait lourdement manqué la réception de l’imposée et qui dans le Forsythe manquait un peu de … quelque chose, mais il faut dire que j’ai vu beaucoup de danseurs danser beaucoup de Forsythe ces derniers temps ! Mais bravo à lui, c’est un danseur que j’apprécie sur scène !

Félicitations aux lauréats et à tous les danseurs !

  • Coryphées, 12h05

Nombres de postes à pourvoir : 2

Sont promus : Germain Louvet et Hugo Marchand. 

Variation imposée : Le Lac des cygnes, variation du prince Siegfried, Acte III, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. En vidéo, clic

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Variations libres 

Mickaël Lafon, L’arlésienne, dernière variation de Frédéri, Roland Petit.
Germain Louvet,  Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.
Hugo Marchand, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Jérémy-Loup Quer : Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Matthieu Botto, Arepo, Maurice Béjart
Mathieu Contat, Cendrillon, Acte II 2ème variation de l’acteur vedette, Rudlof Noureev
Adrien Couvez, Approximate Sonata, William Forsythe.
Yvon Demol, Vaslaw, John Neumeier

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Mes impressions :  Dans la variation imposée, Jérémy-Loup Quer a montré de très belles qualités. Sa petite batterie est magnifique et ses tours sont parfaitement maîtrisés. Malgré quelques réceptions plus fragiles, Germain Louvet a beaucoup d’élégance dans le haut du buste, et danse avec une certaine grâce. Hugo Marchand signe une très belle prestation, avec des tours tout en finesse. Mickäle Lafon montre une jolie petite batterie, tout comme le malchanceux Yvon Demol qui a dansé sa variation sans frémir malgré une série de fausses notes du pianiste.

Dans les variations libres, je suis aussi tombée sous le charme de Jérémy-Loup Quer (oui, oui j’ai adoré son concours). Je trouve ce danseur très majestueux que voulez-vous. J’ai beaucoup apprécié le Forsythe d’Adrien Couvez, qui l’a dansé avec beaucoup de style. C’est un danseur qui sait occuper l’espace avec son charisme. Hugo Marchand a proposé une très belle Mazurka avec beaucoup d’enthousiasme. Germain Louvet a assuré techniquement en Siegfried n°2, mais on l’a senti bien essoufflé.

  • Sujets 14h15

Nombre de postes à pourvoir : 1

Est promu : après 4 tours de scrutin, aucune majorité ne s’étant dégagé, aucun artiste n’est promu premier danseur. 

Variation imposée : Tchaïkovski, Pas de deux, Georges Balanchine. En vidéo, clic (à 4’50)

Allister concours 2012 photo Sébastien Mathé

Variations libres 

Axel Ibot, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Florimond Lorieux, Marco Spada, Acte III, 2ème variation, Pierre Lacotte.
Allister Madin, Carmen, variation de Don José, Roland Petit.
Cyril Mitilian, L’histoire de Manon, Acte I, variation de Des GRieux, Kenneth Mac Millan.
Marc Moreau, Suite en blanc, Mazurka, Serge Lifar.
Fabien Révillion, Raymonda, Acte III, variation de Jean de Brienne.
Daniel Stokes, Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.
Sébastien Bertaud, Le rire de la lyre, José Montalvo.

Mes impressions : Forcément un peu déçue de ne voir personne promu, car j’ai trouvé la classe très belle. Certes, peut-être un peu dure à départager. Dans la variation imposée, j’ai trouvé que les danseurs s’en sont bien sortis. Axel Ibot a une très belle énergie en scène, surtout qu’il ouvrait le bal. Florimond Lorieux est très propre techniquement et très élégant. Allsiter Madin arrive lui aussi sur scène avec une très belle énergie, il mange la scène. C’est Fabien Révillion qui m’a sans doute le plus épatée dans cette série, car il a fait de très beaux sauts, très hauts et il a dansé avec majesté. Marc Moreau semble à l’aise dans cette variation. A ce stade , c’est un peu difficile de dire quel danseur a plus brillé qu’un autre.

Les variations libres permettent de se faire un idée plus précise. J’ai beaucoup aimé la Mazurka de Marc Moreau, qui est décidément un danseur très musical. Sébastien Bertaud est décidément un sacré interprète. Il fait rire la salle et montre que concours ou non, il sait s’amuser sur scène. Allister Madin est l’homme idéal pour incarner Don José. Regard, port de tête, jolies jambes, tout y est. Axel Ibot est très en forme et danse avec finesse la variation de l’homme en brun. Fabien Révillion continue de nous ravir avec ses beaux sauts. Daniel Stokes nous montre tout son romantisme et interprète un Siegfried très contemplatif.

Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté de la compagnie !

Concours interne ONP 2013 hommes

Mercredi 6 septembre avait lieu le concours hommes interne de l’Opéra de Paris. Le jury était composé de Brigitte Lefèvre, Laurent Hilaire, Clotilde Vayer, Benjamin Millepied, John Neumeier, Lionel Delanöé (suppléant), Eleonora Abbagnato, Josua Hoffalt, Alessio Carbone, Lucie Clément, Pascal Aubin et Benjamin Pech (suppléant).  Je n’ai pas assisté aux quadrilles et aux coryphées. Vous ne lirez mes impressions que pour les sujets. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles

Variation imposée : La Belle au bois dormant, acte 3, Pas de cinq des pierres précieuses. Noureev. Préparée avec Jean-Guillaume Bart. En vidéo, clic (à 2’40)

Nombres de postes à pourvoir : 2

Résultats :

1. Hugo Marchand, promu
2. Germain Louvet, promu
3. Cyril Chokroun
4. Florent Mélac
5. Antonin Conforti
6. Antonin Monié

Germain Louvet, Paquita, Acte II, Grand Pas, variation de Lucien, Pierre Lacotte
Hugo Marchand, Tchaikovski – Pas de deux, George Balanchine
Florent Melac, Le Lac des Cygnes, acte III, variation de Siegfried, Rudolph Noureev
Antonin Monié, Tchaikovski – Pas de deux, George Balanchine
Cyril Chokroun, Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Antonio Conforti, Roméo et Juliette, acte I, variation de Roméo, Rudolph Noureev
Takeru Coste, Raymonda, Acte II, 2ème variation d’Abderam, Rudolph Noureev

  • Coryphées

Variation imposée : Paquita, grand pas, variation de Lucien. Chorégraphie Pierre Lacotte. Préparée avec Laurent Novis. En vidéo, clic (à 1′)

Nombre de postes à pourvoir : 2

Résultats :

1. Axel Ibot, promu
2. Sébastien Bertaud, promu
3. Alexandre Gasse
4. Adrien Couvez
5. Maxime Thomas
6. Hugo Vigliotti

Yvon Demol, Notre-Dame de Paris, variation de Frollo, Roland Petit
Grégory Dominiak, Appartement, variation de la télévision, Mats Ek
Alexandre Gasse, L’arlésienne, dernière variation de Frédéri, Roland Petit
Axel Ibot, Dance at a Gathering 1ère variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Mickaël Lafon, La Bayadère, Acte II, variation de Solor, Rudolph Noureev
Jérémy-Loup Quer, La Bayadère, Acte II, variation de Solor, Rudolph Noureev
Maxime Thomas, Dance at a Gathering 2e variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Hugo Vigliotti, Le Rire de la lyre, José Montalvo
Sébastien Bertaud, Push comes to shove, Twyla Tharp
Matthieu Botto, Le Lac des Cygnes, acte III, variation de Rothbart, Rudolph Noureev
Adrien Couvez, Push comes to shove, Twyla Tharp

  • Sujets

Variation imposée : Giselle, acte II variation d’Albrecht, Coralli & Perrot. Préparée avec Andrey Klemm. En vidéo, clic

Nombre de poste à pourvoir : 2

Résultats :

1. Pierre-Arthur Raveau, promu
2. François Alu, promu
3. Fabien Révillion
4. Marc Moreau
5. Daniel Stokes
6. Florimond Lorieux

Florimond Lorieux, Dance at a Gathering 1ère variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Allister Madin, Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Julien Meyzindi, La maison de Bernarda, Mats Ek
Marc Moreau, Arepo, Maurice Béjart
Pierre-Arthur Raveau, Marco Spada, acte II, variation de Marco Spada, Pierre Lacotte
Fabien Révillion, Donizetti Pas de deux, Manuel Legris
Daniel Stokes, Notre-Dame de Paris, variation de Frollo, Roland Petit
François Alu, Le Fantôme de l’Opéra, Acte I, variation du fantôme, Roland Petit
Yannick Bittencourt, Suite en blanc, Marzurka, Serge Lifar

Francois-Alu_Etudes_Mazurka

Mes impressions : La variation imposée demandait une belle maîtrise technique, notamment en matière d’entrechats et de tours bien maîtrisés. On attendait de belles arrivées en 5ème position. Des danseurs se sont donc distingués par une maîtrise impeccable. François Alu signe encore une très beau concours dès cette première variation. Tout lui semble toujours aussi aisé. Pierre-Arthur Raveau montre lui aussi une très grande technique doublé d’une interprétation où on le sentait très investi. Fabien Révillion n’est pas en reste, avec des réceptions très silencieuses, bien en 5ème. On remarque aussi les beaux entrechats de Marc Moreau, le ballon d’Allister Madin, les suspensions de Julien Meyzindi, les lignes et le romantisme de Florimond Lorieux.

Les variations imposées permettaient de montrer la couleur artistique de chacun. Gros coup de cœur pour le Fantôme de l’Opéra de François Alu, qui montre une fois de plus son talent, non seulement technique, mais d’interprète. Fabien Révillion est particulièrement charmant et bondissant dans son Donizetti-Pas de deux. Il montre une belle énergie et il est très convaincant. Pierre-Arthur Raveau montre de nouveau une belle technique dans son Marco Spada et déploie toute son énergie dans ce personnage de noble bandit. Daniel Stokes propose un Frollo qui manque un peu de perversion, mais qui ne démérite pas pour autant. Marc Moreau s’attaque à la variation difficile d’AREPO et s’en sort bien, même si je reste sur ma réserve sur le style proposé. On a en tous les cas la sensation d’assister à un très joli concours. J’avais une petite préférence pour le style de Révillion, j’espère qu’on le verra bientôt dans des rôles plus importants.

A la sortie des artistes, François Alu est applaudi par le public, qui semble touché par ce geste. A quand la nomination ?

PAR par Sébastien Mathé