Helikopter

Nouvelles de 2013 n°1

Il est fini le temps des fêtes, retour au travail. Ma semaine dernière ne fut pas de tout repos. Au nouvel An je me suis réfugiée à Garnier pour profiter de la dernière soirée Forsythe Brown et je n’ai pas été déçue. Si j’ai, au début trouvé la salle un peu froide et un peu pauvre en applaudissements, les danseurs ne se sont pas démontés. La chaleur est montée et Pas/Parts fut une nouvelle fois le petit joyau de la soirée. Jérémie Bélingard en clou de la fête qui est arrivé les mains pleines de paillettes, la soirée avait vraiment des allures de fête.

J’avais dit que je ne prenais pas de bonnes résolutions, j’en ai tout de même prise une… Ne plus rater la danse par flemmardise (j’aime autant danser que flâner… un vrai dilemme!), j’ai donc renfilé mes chaussons pour ne pas se laisser aller avec toute cette nourriture avalée les jours passés. Si vous avez envie de vous y remettre pourquoi pas  essayer les cours d’Elephant Paname. Pour les infos, les tarifs, les horaires, suivez le lien. Du côté de Danse en Seine, un nouveau cours se met en place dès janvier, afro jazz. Des cours de danse à petit prix chez Danse ein Seine, pourquoi s’en priver ? Suivez le lien pour plus d’informations.

J’ai regardé pas mal de vidéos la semaine dernière, dont le Casse-Noisette de Béjart mon ami D*** m’en avait parlé il y a longtemps. Ma foi il y avait de l’idée. J’ai aussi découvert sur Arte Live Web Swan Lake de Dada Masilo et je suis pressée de voir cette œuvre sur scène l’an prochain au Théâtre du Rond-Point (septembre octobre).

Vendredi soir j’ai tenté l’expérience Preljocaj, mais cela n’a pas été très fructueux. Je n’ai pas du tout aimé le programme proposé par la compagnie invitée. La mise en scène d’Hélikopter semble combler une chorégraphie lisse et sans saveurs, avec une musique assourdissante comme pour vous faire oublier la notion du temps et de l’espace. Eldorado (Sonntags Abschied) est plutôt plaisant mais ne m’a pas non plus enthousiasmée. J’ai trouvé beaucoup de passages chorégraphiques identiques à ceux du Sacre du Printemps, du même chorégraphe. Enfin si la curiosité vous y pousse c’est jusqu’au 10 janvier. Plus d’infos et réservations, clic.

Le week-end, la maladie qui zone ces temps ci sur Paris m’a réattaquée ! J’ai lu ça et là des choses sur Noureev avec une pensée émue.

Tombeau de Rudolf Noureev Sainte Geneviève des bois

  • Les sorties de la semaine

L’évènement qui s’ouvre cette semaine, c’est le Festival de Suresnes. Festival de hip-hop, ce festival n’est pas à manquer. On y découvre des danseurs fabuleux, des chorégraphes inventifs, une utilisation des différents langages dits « hip-hop » toujours renouvelée. Allez trois spectacles à découvrir en priorité, mais n’hésitez pas à vous laissez aller !

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Compagnie Käfig, pour ces sublimes danseurs, des chorégraphies à tomber par terre, une énergie à réveiller les morts et une poésie du geste rare. Chorégraphié par le petit surdoué du genre Mourad Merzouki, c’est à ne pas manquer ! Du 18 au 20 janvier.

Abou Lagraa propose un voyage à travers la terre d’Afrique. Ce talentueux chorégraphe, qui a monté le ballet d’Alger et qui a fait une chorégraphie du Boléro que j’ai encore en tête, propose ici une confrontation et un mélange des cultures par la danse mais aussi par la musique. Du 1er au 3 février.

Si vous ne connaissez pas le travail de Pierre Rigal vous aurez sans doute plaisir à découvrir Standarts, qui est une pièce qui se regarde sans difficulté et dont j’ai un bon souvenir. Je vous conseille cependant d’aller un peu au hasard, la sélection de ce festival est toujours une grande réussite et on n’en sort jamais déçu !

Pour les réservations, cela se passe sur le site du festival, clic.

Don Quichotte du Trocadéro de Montalvo Hervieu commence cette semaine à Chaillot. Le chorégraphe s’est mis en tête, avec la même démarche que dans Orphée, de remonter un Don Quichotte moderne.

Jose_Montalvo

A lire sur le net :
Journal La Terrasse, clic
Artistikrezo, clic

Plus d’infos, photos, vidéos et réservations sur le site du Théâtre, clic.

  • Les replays à regarder cette semaine

Don Quichotte, ballet de l’Opéra de Paris, avec Dorothée Gilbert et Karl Paquette, clic.

Danse avec les papous, quand des danseuses du Lido chorégraphient avec une tribu papou, clic.

Concert du Nouvel An à la Fenice, clic

Nouvel an à l’Opéra Bastille, avec le Boléro, clic.

Gala de réouverture du Bolchoï, clic

Moulin Rouge, la vie de Toulouse Lautrec, clic.

Les étoiles du Moulin rouge, clic.

  • En vrac

Allister Madin dansera en alternance avec Vincent Chaillet le 1er solo de Kaguyahime.

La collection de justaucorps d’Isabelle Ciaravola sera disponible vers février chez Cas-Danse.

Petit portrait de Dorothée Gilbert par Philippe Noisette dans Paris Match, clic.

Article de promotion des bons résultats de l’Opéra de Paris, dans les Echos, clic.

Pour commémorer les 20 ans de la disparition de Noureev la monnaie de Paris a frappé deux pièces, une en or l’autre en argent, dessinées par Christian Lacroix, clic.

Le grand Saut est disponible en VOD sur ARTE vod, clic.

  • La vidéo de la semaine

Compagnie Preljocaj à Garnier

Il est des soirs où il vaudrait mieux s’abstenir de voir de la danse. Si elle peut vous donner de grandes émotions, parfois sans effort, sans prérequis intellectuel, elle peut aussi vous laisser aussi de marbre comme une statue grecque perdue au milieu de milliers d’autres dans un grand musée. Peu d’émotions dans un ballet comme dans l’autre, les danseurs ne manquaient pourtant pas de grâce, mais la danse, le geste semblait ne rien vouloir me dire ce jour là.

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Helikopter est une pièce qui porte bien son nom. Le bruit des pâles qui se mettent en marche ouvre la pièce, avec un effet similaire sur le sol, réalisé avec un sol comme interactif de la musique et/ou du mouvement. La lumière est comme une danse graphique qui se déroule sur le sol (si vous êtes au parterre, vous ne verrez rien de tout ça). Les danseurs entrent, d’abord un, puis deux. La chorégraphie commencent sur le premier, le deuxième reprend en chœur avec le premier. Les costumes sont sommaires mais peu élégants. Grosses culottes noires qui grossissent les corps, t-shirts de couleurs vives et genouillères noires. Les gestes sont très académiques, très précis. Les bras tournent comme des pâles d’hélicoptère, à la seconde, avec le corps en rotation. La danse est fluide, mais peu rapide. Cela manque parfois de nuances, de matières. L’air semble trop vide, comme presque trop léger. Le sol se transforme à mesure que la chorégraphie et la musique change. Cette dernière devient peu à peu une cacophonie musicale, à laquelle on semble s’habituer. Le sol vibre comme de l’eau sous les pas des danseurs. Quand il sont au sol, on dirait qu’ils nagent dans le pétrole.

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On sent la recherche de l’épuration dans le mouvement voulue par le chorégraphe, mais cette épure ne sert pas l’émotion. Sans doute n’est ce pas le propos du chorégraphe, mais la pièce devient assez fatigante et assourdissante. La musique qui est crachée par les baffles posées dans la fosse d’orchestre vient se répercuter contre les murs des loges et vous envahit la tête. On en perd la notion du temps et presque de l’espace. Hormis le début de la pièce, il ne m’en reste pas grand chose, car cela fait beaucoup de bien quand ça s’arrête.

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Eldorado (Sonntags Abschied) est une pièce plus douce, qui se laisse regarder plus facilement. La scène est encadrée par des panneaux blancs, sur lesquels il y a des fleurs et parfois des hommes ou des femmes dessinés avec des lumières. Ces panneaux forment des petits alcôves, comme des refuges, propres à chaque danseur. La danse est souple, lente là aussi. On reste dans la même esthétique, par rapport à la première œuvre, mais celle-ci a plus de matière, de sensualité et cela me plaît bien mieux. Les formes se tirent et s’étirent. Un série de petits duos s’enchaînent. Les couples viennent se placer au milieu tandis que les autres restent de marbre devant leurs alcôves blanches. Le lino miroir reflète les danse dans un flou assez réussi. Les lumières sont douces, entre l’or et l’obscurité, la scénographie est travaillée et pas veine car elle sert la danse à défaut de l’écraser. Les corps envahissent peu à peu l’espace, formant des trios, des duos ou des quatuors indépendants. Puis les corps se rapprochent, on passe de la sensualité à une sexualité évidente. C’est moins subtil, cela ressemble au Sacre du Printemps (de Preljocaj). C’est plus puissant au niveau de l’image rendue, mais on perd en force chorégraphique. La pièce en garde tout de même une forte identité, grâce à la distension des rythmes, tout au long de l’œuvre, accompagnée par la musique, plus facile que la première.

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Le spectacle est au Palais Garnier jusqu’au 10 janvier. Plus d’infos et réservations, clic.

HELIKOPTER

Karlheinz Stockhausen Musique (Helikopter-Quartet interprété par le Quatuor Arditti)
Angelin Preljocaj Chorégraphie
Holger Förterer Scénographie
Sylvie Meyniel Costumes
Patrick Riou Lumières

ELDORADO (SONNTAGS ABSCHIED)

Karlheinz Stockhausen Musique (Sonntags-Abschied)
Angelin Preljocaj Chorégraphie
Nicole Tran Ba Vang Scénographie et costumes
Cécile Giovansili, Angelin Preljocaj Lumières