Hannah O’Neill

Concours de promotion femmes 2015

Les 3 et 6 novembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Benjamin Pech (Danseur étoile, et collaborateur artistique du Directeur de la Danse), Yuri Fateyev (Directeur du Ballet du Théâtre Mariinski), Noëlla Pontois (Danseuse étoile et pédagogue), Lionel Delanoë (maître de ballet – suppléant), Laura Hecquet (danseuse étoile), Ludmila Pagliero (danseuse étoile), Lucie Clément (sujet), Sabrina Mallem (sujet), Alexis Renaud  (sujet) Murielle Zusperreguy (première danseuse- suppléante). Retour sur le concours femmes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 10h30

Nombre de postes à pourvoir : 5

Classement :

1. Roxane Stojanov
2. Katherine Higgins
3. Sophie Mayoux
4. Leïla Dilhac
5. Alice Catonnet
6. Julia Cogan

Variation imposée : Grand pas classique, Victor Gsovsky.  En vidéo, clic 

Variations libres
Lucie Mateci, Arepo, Maurice Béjart
Sophie Mayoux, Who’s Care ? , George Balanchine
Caroline Osmont, Delibes Suites, José Martinez
Sofia Rosolini, La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Roxane Stojanov, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Alice Catonnet, The Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins
Ambre Chiarcosso, Suite en Blanc, La Sérénade, Serge Lifar
Julia Cogan, Emeraudes, Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Camille de Bellefon, L’histoire de Manon, Acte II, variation de Manon, Kenneth MacMillan
Leïla Dilhac, Emeraudes, Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Eugénie Drion, Suite en Blanc, La Cigarette, Serge Lifar
Claire Gandolfi, Coppélia, Acte II, variation de Swanilda, danse espagnole, Patrice Bart
Marion Gautier de Charnacé, Don Quichotte, Acte II, variation de la Vision/variation de Dulcinée, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Clémence Gross, Notre Dame de Paris, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Katherine Higgins, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Awa Joannais, Carmen, Variation de la Taverne, Roland Petit
Amélie Joannidès, La Nuit de Walpurgis, Variation de Cléopâtre, George Balanchine
Héloïse Jocqueviel, Apollon, Variation de Polymnie, George Balanchine

Mes impressions : 18 jeunes femmes ont présenté le concours cette année. La variation imposée était d’un niveau assez difficile, avec notamment une diagonale de développés en 4ème qui a crispé les candidates. Néanmoins, j’ai trouvé le niveau plutôt bon, avec un bel enthousiasme chez toutes les candidates. Le concours permet de découvrir les  jeunes talents. De ce côté là, Mlles Gautier de Charnacé et Jocqueviel sont absolument délicieuses. Elles sont encore un peu scolaires, mais on découvre deux jeunes femmes qui ont un joli potentiel. Pour tirer son épingle du jeu, il fallait relâcher le haut du buste, fortement sollicité dans cette fameuse diagonale et garder du mordant jusqu’au bout de la variation, somme toute assez longue. Il y a celles qui ont déjà une forte présence en scène comme Sophie Mayoux, dont le sourire pétillant la porte. Elle est allé au concours comme à la scène et elle danse (et cela se voit !). Roxane Stojanov est très musicale tout comme Leïla Dilhac qui met des nuances dans sa danse. Si je reconnais le talent technique de Mlle Higgins, je suis ne pas très sensible à son interprétation et je passe à côté de cette danseuse. Amélie Joannidès était pour moi au dessus du lot et je ne comprends pas qu’elle ne soit pas classée. Elle propose une danse élégante et raffinée avec une joie d’être en scène qui se lit jusqu’au bout de ses doigts. Awa Joannais est encore un brin trop timide, c’est dommage car quelle danseuse ! Elle a de très belles lignes et un port de tête très joli. Ambre Chiarcosso a elle aussi une belle présence tout comme Claire Gandolfi.

Après 18 variations identiques, les variations libres sont les bienvenues ! Cette année la mode était à Robbins/Balanchine (on se demande pourquoi!). Dans le genre, j’ai adoré Sophie Mayoux, petite bombe sur scène, pleine d’énergie. Julia Cogan campe aussi une élégante émeraude, tout comme Leïla Dilhac qui avait elle aussi choisi Joyaux. J’ai trouvé Alice Catonnet un peu trop prise par le stress, mais on lisait tout de même ses qualités à travers la variation de Robbins. Quant à Roxane Stojanov, elle occupe l’espace avec brillo. Pour devenir coryphée, il fallait donc choisir Robbins ou Balanchine, c’était le choix gagnant. Eugénie Drion montre un joli potentiel, notamment une superbe petite batterie. Camille de Bellefon propose une interprétation de Manon qui ne me convainc pas malgré une technique impeccable. Encore une fois, j’ai trouvé Amélie Joannidès brillante et je ne comprends pas qu’elle ne soit pas classée. Le concours a ses raisons que le spectateur ignore…

  • Coryphées 12h40

Nombre de postes : 4

Classement :

1. Marion Barbeau
2. Ida Viikinkoski

3. Fanny Gorse
4. Lydie Vareilhes
5. Letizia Galloni
6. Aubane Philbert

Variation imposée : Raymonda, Acte I, variation « Pizzicati », Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.

Variations libres :

Laurène Lévy, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Aubane Philbert,In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Charlotte Ranson, Don Quichotte, Acte I, 1ère variation de Kitri, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Lydie Vareilhes, Dances at the gathering, la danseuse en vert, Jerome Robbins
Ida Viikinkoski, Diane et Actéon, Agrippine Vaganova
Marion Barbeau, La Belle au bois dormant, Variation de la vision, Rosella Hightower
Laure-Adélaïde Boucaud, Le Sacre du Printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Letizia Galloni,La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Fanny Gorse, Tchaïkovski pas de deux, George Balanchine
Emilie Hasboun, Dances at the gathering, la danseuse en vert, Jerome Robbins
Juliette Hilaire, L’histoire de Manon, Acte II, variation de Manon, Kenneth MacMillan

Mes impressions : J’aime beaucoup cette classe. Je trouve qu’il y a beaucoup de personnalités et de nombreuses filles talentueuses. La variation imposée a été dans l’ensemble bien dansée, le passage délicat était le tour terminé en 4ème sur pointes. L’arrêt doit être net pour être bien musical et accentué. J’ai adoré Laurène Lévy, toujours aussi minutieuse dans sa technique comme dans l’interprétation. Une grande incompréhension qu’elle ne soit pas classée. Pour moi, elle n’a rien à faire dans la classe des coryphées. Lydie Vareilhes est lumineuse et divinement gracieuse. Marion Barbeau est très légère et très appliquée. On sent que Letizia Galloni et elle est assez impressionnante. Fanny Gorse arrive sur scène elle aussi avec beaucoup d’aplomb et elle campe une Raymonda superbe.

Là encore Robbins/Balanchine a porté chance aux candidates. Lydie Vareilhes est très belle dans sa danseuse en vert. Elle fait une proposition vraiment intéressante, notamment dans les ports de bras. Fanny Gorse s’éclate en scène, elle danse avec une telle joie qu’on ne peut être que porté par ce côté pétillant. Laurène Lévy était pour moi la plus jolie de la classe avec son Robbins mais visiblement, ce qu’elle a proposé n’a pas convaincu le jury. Dur pour une danseuse qui mérite de se lancer dans autre chose que le corps de ballet. Letizia Galloni fut une très belle Nikiya. J’ai toujours un peu de mal à juger cette variation en concours. Techniquement c’était impeccable, son interprétation était juste ; elle passe à côté du poste, c’est vraiment dommage, car elle a des choses à dire en scène. Marion Barbeau montre une technique très solide, tout comme Ida Viikinkoski, cette dernière me touchant moins que la première. Aubane Philbert se lâche complètement dans In the Middle et cela fait plaisir, elle qui semble parfois si stressée par l’exercice, alors qu’en scène elle est lumineuse.

  • Sujets 15h00

Nombre de poste à pourvoir : 2

Est promue :

  1. Hannah O’Neill
  2. Léonore Baulac
  3. Sae Eun Park
  4. Héloïse Bourdon
  5. Charline Giezendanner
  6. Eléonore Guérineau

Variation imposéeThe Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins

Léonore Baulac et Hannah O'Neill

Variations libres :

Hannah O’Neill, Raymonda, Acte III, variation de Raymonda, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Sae Eun Park, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Sylvia Saint-Martin, Tchaïkovski pas de deux, George Balanchine
Léonore Baulac, Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Héloïse Bourdon,Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Marine Ganio, Vaslaw, John Neumeier
Charline Giezendanner, Roméo et Juliette, Acte I, variation de Juliette, Rudolf Noureev
Eleonore Guérineau, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar

 Mes impressions : Peu de filles, mais beaucoup de talents. D’abord bravo à Mlles Saint-Martin et Charline Giezendanner qui viennent de reprendre la danse, pour des raisons différentes. Avant le concours, on aurait pu donner le résultat. On avait envie que le concours permette de rebattre les cartes, notamment pour Héloïse Bourdon qui fait tous les ans de très beaux concours, qui a brillé l’an passé dans Le Lac, qui est très attendue par le public sur ses prochaines dates.

Si vous n’aimez pas Robbins, et bien le concours pouvait commencer à être pénible. La classe des sujets montre de belles propositions dans la variation imposée. J’ai trouvé Sae Eun Park brillante. Légère, gracieuse, pleine de délicatesse. Héloïse Bourdon est aussi dans cette même énergie. Léonore Baulac est comme à son habitude absolument charmante. Hannah o’Neill est toujours aussi impressionnante, malheureusement je reste insensible à ses qualités. Eléonore Guérineau est la surprise de la série. Elle signe une variation impeccable, avec beaucoup de présence et de personnalité.

Les variations libres devaient permettre de départager les 8 filles. Sae Eun Park est pour moi très au-dessus du lot. J’ai été émue par sa variation, et ce fut le seul moment d’émotion du concours. Héloïse Bourdon propose une autre interprétation, tout aussi intéressante. C’est une superbe ballerine. Hannah O’Neill est excellente techniquement, mais en fait un peu trop à mon goût dans l’interprétation. Dans ma tête, je me mets à superposer Guillem et Pontois. Je perds le fil de sa proposition. Léonore Baulac est délicieuse, mais un peu en-dessous de ce qu’elle fait d’habitude. A mon sens, elle est un peu moins présente que d’autres danseuses. Eléonore Guérineau est géniale dans Les Mirages. Cette variation c’est quitte ou double. Soit c’est captivant soit c’est ennuyeux. Et là c’était hypnotisant !

 

concours-promotion-2015_Leonore-Baulac_Other-Dances

 

BRAVO À TOUTES LES ARTISTES ET FÉLICITATIONS AUX PROMUES !!

Concours interne ONP Femmes 2014

Les 3 et 6 décembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Clotilde Vayer (maître de ballet associée à la direction), Maria Kochetkova (Principal au San Franscico Ballet),Ethan Stiefel (Principal au NYCBallet à l’ABT), Lionel Delanoë (maître de ballet), Aurélie Dupont (danseuse étoile), Benjamin Pech (danseur étoile), Aurélia Bellet (sujet), Myriam Kamionka (sujet), Alexandre Carniato  (quadrille) et Juliette Gernez (coryphée). Retour sur le concours femmes. La chronique ne reflète que mon avis tout personnel. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 10h30

Nombre de postes à pourvoir : 5

Sont promues : 1. Ida Viikenkoski 2. Jennifer Vissocchi

Variation imposée : Le Lac des cygnes, Acte I, Pas de trois, 1ère variation, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. En vidéo, clic (à 2’51)

Ida Viikinkoski Jennifer Visocchi

Variations libres

Amélie Joannidès, Le Corsaire, variation lente, Marius Petipa
Lucie Mateci, L’histoire de Manon, Acte II, variation de Manon, Kenneth Mac Millan
Sophie Mayoux, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Caroline Osmont, Don Quichotte, Acte I 1ère variation de Kitri, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Ninon Raux, Emeraudes/Joyaux, 1ère variation, George Balanchine
Roxane Stojanov, Paquita, variation de Paquita, d’après Marius Petipa
Gwenaëlle Vauthier, Giselle, Acte I, Variation de Giselle, Mats Ek
Ida Viikinkoski, The Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins
Jennifer Visocchi, Grand Pas, Twila Tharp
Laura Bachman, Giselle, Acte I, Variation de Giselle, d’après Marius Petipa
Alice Cantonnet, Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Julia Cogan, Don Quichotte, Acte II scène de la vision, variation de Dulcinée, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Camille de Bellefon, Arepo, Maurice Béjart
Emma d’Humières, The Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins
Leïla Dilac, Dances at the gathering, la danseuse en vert, Jerome Robbins
Lucie Fenwick, In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Claire Gandolfi, Raymonda, Acte II, variation d’Henriette, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Clémence Gross, Paquita, variation de Paquita, d’après Marius Petipa

Mes impressions : Il fallait d’abord ne pas lâcher son attention dans cette série pour découvrir ces jeunes femmes et ne pas passer à côté d’une. Au final, beaucoup d’efforts pour 2 jeunes artistes récompensées. La variation imposée semblait au niveau des quadrilles et pourtant, nombreuses sont celles qui ont vacillé dans la diagonale finale. Il fallait jouer de son haut du buste tout en restant très solide dans les chevilles pour tenir la variation jusqu’au bout. A ce jeu-là, Amélie Joannidès tire son épingle du jeu. Elle est à la fois pétillante et très appliquée et termine la variation avec un brillant équilibre. Ninon Raux est sans doute la plus musicale de sa classe, et, à l’instar de sa collègue, elle a tenu son arabesque avec brio. Ida Viikinkoski est charmante et montre aussi de la solidité dans l’équilibre tout comme Gwenaëlle Vauthier. Jennifer Visocchi signe une très belle variation et se distingue par son style et sa maturité artistique. La palme de l’élégance revient à Alice Catonnet, qui illumine la scène de sa grâce : son port de tête et ses bras font d’elle une très belle danseuse. Les filles se succèdent et on tremble à la descente de la diagonale. Il faut donc attendre les variations libres pour confirmer ou infirmer des intuitions.

Amélie Joannidès n’a pas démérité pendant sa variation libre, malgré quelques fouettés un peu fragiles. Jennifer Visocchi est la perle de la série : elle danse brillamment son Grand Pas et redonne le sourire à toute l’audience. Caroline Osmont passe un peu à côté de son personnage, tout comme Lucie Mateci. Les variations « sans personnage » m’ont semblé dans l’ensemble plus réussies. Sophie Mayoux montre toute sa personnalité dans sa variation de l’Automne, j’ai beaucoup aimé son interprétation. Ida Viikinkoski danse le printemps avec un brin de romantisme, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Dans l’ensemble, la classe des quadrilles a semblé assez homogène, et seuls deux postes ont été pourvu. On regrette qu’ Amélie Joannidès ou encore Gwenaëlle Vauthier (très belle Giselle de Mats Ek) ne soient pas montées, d’autant que l’enjeu de quadrilles à coryphées n’est pas le même que pour la classe des sujets. Aussi il est étrange que le jury n’ait pas réussi à se mettre d’accord sur ce point.

 

  • Coryphées 13h00

Nombre de postes : 2

Sont promues : 1. Léonore Baulac 2. Hannah O’Neill (3. Letizia Galloni 4. Laurène Lévy 5. Fanny Gorse 6. Marion Barbeau).

Variation imposée : La Bayadère, Acte II, variation de Gamzatti, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. En vidéo, clic

Hannah O'Neill   Léonore Baulac

Variations libres :

Laurène Lévy, In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Hannah O’Neill, La nuit de Walpurgis, George Balanchine
Aubane Philbert, La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Charlotte Ranson, Apollon, Variation de Polymnie, George Balanchine
Marion Barbeau, Bhakti III, Maurice Béjart
Léonore Baulac, The Four Seasons, variation du printemps, Jerome Robbins
Laure-Adélaïde Boucaud, Le Sacre du Printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Letizia Galloni, Tchaïkovski pas de deux, George Balanchine
Fanny Gorse, Dances at the gathering, la danseuse en vert, Jerome Robbins
Emilie Hasboun, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Juliette Hilaire, Raymonda, Acte III, variation de Raymonda, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa

Mes impressions : Peu de suspense dans cette classe, comme si tout était un peu joué d’avance. Bien sûr Léonore Baulac fut sublime dans ces deux variations et je n’ai rien à redire de sa promotion. La variation de Gamzatti a posé quelques soucis à la classe des coryphées à un endroit où l’on pourrait penser que c’est un passage facile et pourtant. Il s’agit du manège du milieu, où il faut enchaîner tour en dedans, puis en dehors avec les petites menées. C’est un passage où les chevilles sont à rude épreuve et la salle a cru plusieurs fois voir les jolies chevilles des candidates y passer. Hannah O’Neill ouvre le bal des couacs de chevilles, puis Marion Barbeau, Emilie Hasboun et Juliette Hilaire, qui s’est bien déséquilibrée. Laurène Lévy a maîtrisé la variation, tout comme Léonore Baulac ou encore Aubane Philbert (les tours attitudes ! superbes !). Letizia Galloni dont j’apprécie le style, a elle aussi été une belle Gamzatti.

Dans les variations libres, Laurène Lévy a choisi Forsythe, qui lui va très bien et dont elle a dansé le passage d’In The middle avec du style et une vraie personnalité. Hannah O’Neill montre qu’elle en a sous le pied avec sa variation de Balanchine et efface le petit accroc de Gamzatti. Aubane Philbert avait fait le choix d’un 100% Bayadère, et affirme son engagement artistique. Marion Barbeau se débrouille bien avec son Bhakti III, tout comme Fanny Gorse qui est une très belle danseuse en vert. Dans l’ensemble, toutes les variations libres se passent bien et c’est bien un choix de personnalité que le jury a du faire. A l’évidence Léonore Baulac en est une, tout comme Hannah O’Neill, mais si j’ai eu un pincement au coeur pour Laurène Lévy, car j’ai trouvé qu’elle était au-dessus, en terme de maturité sur scène.

  • Sujets 15h00

Nombre de poste à pourvoir : 1

Est promue : Laura Hecquet (2. Héloïse Bourdon 3. Sae Eun Park 4. Caroline Robert 5. Marine Ganio 6. Charline Giezendanner). 

Variation imposée : Le Lac des cygnes, Acte III, variation du cygne noir, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. En vidéo, clic.

Laura Hecquet Laura Hecquet robbins

Variations libres :

Sae Eun Park, La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
Caroline Robert, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins
Héloïse Bourdon, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Marine Ganio, Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Charline Giezendanner, Clavigo, variation de Marie, Roland Petit
Laura Hecquet, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins

 Mes impressions : Je pensais que le concours était plié et que Sae Eun Park passerait quoiqu’il arrive. Comme quoi, il est bon parfois de se tromper et le concours sert aussi à rebattre les cartes. La variation du cygne noir n’a pas posé beaucoup de problème aux candidates, tout juste quelques piétinements de Caroline Robert et de Charline Giezendanner lors des réceptions. Côté interprétation, il faut saluer Héloïse Bourdon, que j’ai tendance à trouver trop sage et qui là était furieusement juste. Je n’ai pas quitté son regard de mes jumelles. Sae Eun Park signe sans doute la variation la mieux dansée d’un point de vue technique mais passe à côté du personnage d’Odile. Laura Hecquet propose quant à elle un cygne tout en élégance, avec de très beaux ports de bras. A ce stade, je trouve qu’Héloïse Bourdon est la plus proche du poste de première danseuse. Place aux variations libres qui vont nous  faire passer un excellent moment. C’est Sae Eun Park qui ouvre le bal et qui là, montre qu’elle a aussi, au delà de ses compétences techniques, un vrai sens de la dramaturgie. Variation de Nikiya impeccable. J’ai beaucoup aimé la variation de Marine Ganio dans Other Dances, très vive et élégante. Charline Giezendanner est toute à son aise dans la variation de Marie. Héloïse Bourdon a choisi de reprendre Les Mirages qu’elle avait déjà dansé en concours : c’était bien, mais je n’accroche pas à cette variation qui a tendance à m’ennuyer. Laura Hecquet fut lumineuse dans sa variation de l’Automne et on comprend pourquoi elle a été promue. Une place de première danseuse bien méritée pour une artiste qui rayonne depuis des années sur scène.

Bravo à toutes les artistes et félicitations aux promues !

 

Concours interne ONP 2013 Femmes

Retour sur le concours de promotion femmes qui a eu lieu samedi 9 novembre. Les promues entreront dans leur nouveau grade au 1er janvier. Le jury était composé de Brigitte Lefèvre, Laurent Hilaire, Clotilde Vayer, Benjamin Millepied, John Neumeier, Lionel Delanöé (suppléant), Eleonora Abbagnato, Josua Hoffalt, Alessio Carbone, Lucie Clément, Pascal Aubin et Benjamin Pech (suppléant).

  • Quadrilles

Variation imposée : Célébration de Pierre Lacotte. En vidéo, clic.

Nombre de poste à pourvoir : 2

Résultats :

1. Hannah O’Neill, promue
2. Léonore Baulac, promue
3. Leïla Dilhac
4. Laura Bachman
5. Jennifer Vissochi
6. Alice Cantonnet

Camille de Bellefon, Les Noces fantastiques, variation de l’Océanide, Serge Lifar
Emma D’Humieres, Don Quichotte, Acte I, 2ème variation de Kitri, Rudolph Noureev
Leila Dilhac, L’histoire de Manon, acte II, variation de Manon, Kenneth Mac Millan
Peggy Dursort, La belle au bois dormant, acte III variation d’Aurore, Rudolph Noureev
Lucie Fenwick, Pas.Parts, William Forsythe
Miho Fujii, Raymonda, acte II, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Claire Gandolfi, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Amélie Joannides, Les quatre saisons, variation de l’été Kenneth Mac Millan
Lucie Mateci, In the Middle somewhat elevated, William Forsythe
Sophie Mayoux, Delibes suite, José Martinez
Hannah O’Neill, La Bayadère, acte II, variation de Gamzatti, Rudolph Noureev
Caroline Osmont, Suite en blanc, variation de la Cigarette, Serge Lifar
Ninon Raux, Vaslaw, John Neumeier
Gwenaëlle Vauthier, AREPO, Béjart
Jennifer Visocchi, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Laura Bachman, Coppélia, Acte II, Danse espagnole, variation de Swanilda, Patrice Bart
Léonore Baulac, In the Middle somewhat elevated, William Forsythe
Alice Catonnet, Don Quichotte, Acte II, variation de Dulcinée, Rudolph Noureev

Léonore Baulac

Mes impressions : 16 Célébrations, et bien c’est trop ! A la fin on ne regarde plus bien… C’était tout de même réjouissant de voir cette classe de quadrilles, toutes très douées, pleines de qualité, avec un niveau assez élevé et une grande diversité artistique.
La variation imposée était pleine de subtilités. Les bras varient beaucoup, il faut passer de choses très académiques à d’autres plus délicates. La difficulté résidait surtout dans la descente de scène de fin, avec des développés seconde en tournant qui devaient s’enchaîner sur un joli tour sans se désaxer. Dans cet exercice, Léonore Baulac s’en sort mieux que tout le monde, avec une assurance évidente. La jeune quadrille a déjà eu des rôles de solistes (Olympia récemment dans La Dame aux Camélias) et cette expérience est lisible dès son entrée en scène. Hannah O’Neill, que j’avais trouvé brillante lors de son passage à Lausanne, montre aussi une grande maîtrise. La variation est impeccable. Camille de Bellefon a une jolie présence sur scène. Claire Gandolfi réussit à merveille la fameuse descente de fin, avec des tours plein de légèreté, qui se terminent dans de belles 5ème. Gwenaëlle Vauthier signe elle aussi une belle imposée, tout comme Miho Fuhji, encore oubliée du classement, alors qu’elle a des atouts techniques indéniables. Emma D’humières a de belles qualités, notamment un en dehors remarquables, une technique de pointe délicate et elle suspend et nuance la chorégraphie de façon élégante.

Hannah O'Neill

Après 16 Célébrations, c’est un soulagement de passer aux variations libres ! La plupart des quadrilles font le choix d’une deuxième variation classique, car il leur faut montrer toute l’étendue de leur technique, dans la mesure où, comme coryphées elles continueront de danser dans le corps de ballet, mais pourront accéder à des petits rôles. C’est ainsi que l’on voit défiler Kitri, Nikiya, Gamzatti, Esmeralda, Raymonda et Manon. Parmi ces héroïnes on remarquera la très jolie Nikiya de Claire Gandolfi (je m’étonne qu’elle ne soit pas classée), à laquelle répondait à merveille, l’imposante Gamzatti d’Hannah O’Neill. Emma D’Humières est piquante en Kitri et se donne à fond. Alice Cantonnet est une charmante Dulcinée, bien qu’on ne puisse pas encore compter les 5 temps d’équilibre sur le début de la variation, elle sait y mettre au chose qui est très séduisant pour un premier concours. Amélie Joannidès est comme on l’a découverte l’an dernière, pleine de vie et étincelle le public. On remarquera le retour de Peggy Dusort après une grosse blessure qui s’en sort très bien dans sa variation d’Aurore. Forsythe était à l’honneur avec trois variations. Léonore Baulac se montre au dessus du lot avec In the Middle très réussi ! Quelle présence. On aurait voulu que ça continue ! Lucie Fenwick avait quant à elle choisi Pas./Parts qui fut aussi un bon choix et une belle réussite.
Dans mes « pronostics » sur Twitter j’avais mis Baulac, Gandolfi, O’Neill.

  • Coryphées :

Variation imposée : Suite en blanc, la flûte, Serge Lifar. En vidéo, clic

Nombres de postes : 2

Résultats :

1. Sae Eun Park, promue
Aucune majorité n’étant dégagée à l’issue du 4ème tour de vote pour la deuxième place, le classement n’est pas effectué au delà de la première place.

Letizia Galloni, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Fanny Gorse, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Emilie Hasboun, L’histoire de Manon, acte II, variation de Manon, Kenneth Mac Millan
Juliette Hilaire, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Laurène Levy, Don Quichotte, Acte I, 2ème variation de Kitri, Rudolph Noureev
Juliane Mathis, Raymonda, acte III, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Sae Eun Park, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Aubane Philbert, Clavigo, variation de Marie, Roland Petit
Charlotte Ranson, Le Sacre du Printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Marion Barbeau, Grand Pas Classique, Victor Gsovsky
Laure-Adélaïde Boucaud, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar

Sae Eun Park

Mes impressions : La variation imposée comportait des difficultés techniques qui permettaient d’éliminer plus facilement des danseuses. Encore une fois le niveau était assez élevé et ce n’était pas évident de choisir. Il faut briller dans cette variation ; être légère, suspendre ses équilibres, laisser le dos bailler dans les grands développés. A ce jeu là, Letizia Galloni est brillante. Elle ouvre le bal avec beaucoup d’élégance et impose son style. Fanny Gorse propose aussi quelque chose de solide avec de très beaux équilibres. Sae Eun Park danse avec beaucoup d’aisance et de légèreté. Elle glisse comme les notes sur la partition sans accroc. Charlotte Ranson et Lydie Vareilhes dansent elles aussi cette variation avec du style et de la personnalité.

Les variations libres étaient un vrai moment de réjouissance. Letizia Galloni rate la fin de sa variation en se plaçant mal et c’est dommage, car définitivement cette danseuse a quelque chose de fort dans la danse et dans sa personnalité que j’apprécie beaucoup. Charlotte Ranson a fait la plus belle variation libre du concours, toutes classes confondues. Son Elue du Sacre du Printemps de Béjart était remarquable, à couper le souffle. Elle montre une fois de plus une vraie personnalité, qui danse le contemporain comme peu. Lydie Vareilhes est parfaite dans le Grand Pas de Twyla Tharp. Plus les variations passent, plus on a la sensation que cette classe présente des artistes qui ont un style à défendre. Sae Eun Park montre de nouveau qu’elle a toutes les qualités pour être sujet. Grande maîtrise technique et une personnalité qui a un éventail très large. j’ai hâte de la voir dans des propositions contemporaines. Fanny Gorse est une jolie Esmeralda ; sensualité, domination et ses jolies jambes qui se déploient comme un sort jeté. Julianne Mathis manque un peu de balancé dans le dos dans sa variation de la claque. C’est un peu trop lisse, cela manque de caractère, mais on y entrevoit de belles qualités. Aubane Philbert propose une Marie admirable. Elle a ce quelque chose de très juste dans le regard qui est touchant.
Vu la qualité de la classe, on comprend la difficulté à délibérer. Je vous fais part de mon jugement tout personnel, à chaud, après le concours :
1. Park 2. Galloni 3. Vareihles 4. Ranson 5. Gorse

  • Sujets

Variation imposée : Raymonda, acte I, valse fantastique, Noureev. En vidéo, clic

Nombre de postes : 1

Résultats :

1. Amandine Albisson, promue
2. Laura Hecquet
3. Aurélia Bellet
4. Charline Giezendanner
5. Héloïse Bourdon
6. Sabrina Mallem

Sarah Kora Dayanova,  Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Charline Giezendanner, The Four Seasons, variation du Printemps, Jerome Robbins
Christelle Granier, Raymonda, acte III, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Laura Hecquet,  Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Sabrina Mallem, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Caroline Robert, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Séverine Westermann, Paquita, variation de Paquita, d’après Marius Petipa
Amandine Albisson-Pivat, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Aurélia Bellet, Carmen, variation de la chambre, Roland Petit
Héloïse Bourdon, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins.

amandine-albisson par Agathe Poupeney

Mes impressions :  On pouvait déjà noter l’absence des « nouvelles » sujets, pour d’heureuses raisons. Pauline Verdusen, Eléonore Guérineau n’étaient pas de la partie. La classe des sujets est celle qui pose le plus de tensions. Une place pour beaucoup de talents. Amandine Albisson était pressentie pour le poste, elle l’a eue. Je n’ai pas trouvé, que ce jour là, juste pendant ce concours ce soit elle qui a brillé le plus. Elle sera une très belle première danseuse et elle a montré sa capacité à tenir des rôles avec brio (sa Sylphide, notamment). Dans la variation imposée, il m’a semblé que Sarah Kora Dayanova était celle qui avait les plus belles suspensions en équilibre. Toujours expressive, transmettant une émotion au public, elle a ouvert le bal des Raymondas avec brio. Son ombre était là aussi d’un très haut niveau ; elle racontait une histoire. Aurélia Bellet continue bien son ascension. On l’a vue très à l’aise dans la variation imposée et sa Carmen montrait une technique solide, doublée d’une interprétation sans fioriture, une belle gitane. Amandine Albisson était superbe dans sa Nikiya, j’ai plus de réserves sur ce qu’elle a proposé dans l’imposée, où j’y ai vu des petites erreurs techniques et des tremblements. Laura Hecquet est très musicale dans son imposée, son ombre me touche moins que celle de sa camarade Dayanova. Séverine Westermann se montre toujours aussi à l’aise techniquement, dans son imposée, comme dans sa libre. Sabrina Mallem est une belle Esmeralda. Héloïse Bourdon fait un joli concours avec une libre très romantique.
Mon classement tout personnel : 1. Dayanova 2. Bellet 3. Albisson 4. Bourdon 5. Hecquet