Germain Louvet

Double Casse Noisette

Depuis décembre l’Opéra se partage en deux mondes : celui des elfes et de Naïla à Garnier, et celui de Noël et de Clara à Bastille. Dans la chorégraphie de Ruldoph Noureev, j’ai eu la chance de voir deux distributions, celle de Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio le 3 décembre ; et celle de Léonore Baulac et Germain Louvet le 17 décembre. Retour sur ces deux distributions féeriques.

Les flocons photo IkAubert

Nous avons été plusieurs à ne pas être d’accord avec l’article de Roslyn Sulcas, notamment les Balletonautes, qui en réponse on écrit qu’un Casse Noisette sans sucre est possible. A qui n’a jamais vu une autre version que celle donnée à l’Opéra de Paris, c’est-à-dire celle de Noureev, il faut savoir qu’Outre-Atlantique, Casse Noisette est une espèce de rituel, donnée tous les ans, et dont le 2ème acte est une balade à Confitureburg, sorte de Royaume du sucre où les deux enfants (le Casse-Noisette est devenu un petit garçon) sont conduits à travers divers gourmandises par la Fée Dragée et le Prince d’Orgeat. Pour voir à quoi ressemble celui de Balanchine, c’est par là. Tout est rose, guimauve et sucreries. C’est très mignon, (et superbement chorégraphié) mais c’est écoeurant. Tous les ans, toutes ces sucreries. La musique de Tchaïkovski est déjà pleine de sucre, tout le long du ballet. La version de Noureev est en cela moderne car elle propose une autre lecture du conte, plus psychologique dirons-nous vulgairement. Elle me fait penser à ce fameux ouvrage de Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées. Chez Noureev, nous sommes toujours à Noël, chez les Stahlbaum, entourés d’amis et de leurs enfants. L’oncle Drosselmeyer arrive les bras chargés de cadeaux, dont un particulier pour sa jeune filleule, Clara. Pour elle, pas de poupée, mais un Casse-Noisette. Après quelques chamailleries avec son frère Fritz, Clara s’endort dans le grand fauteuil du salon et commence à rêver. Son salon est envahi par des rats. Elle essaye de s’en défaire, jusqu’à ce que son Casse-Noisette se transforme en chef de guerre et combatte avec une armée de petits soldats. Le roi des rats battu, le prince, qui ressemble étrangement à Drosselmeyer, emmène Clara dans une forêt enneigée. Le cauchemar est loin, le rêve est doux et agréable. Au deuxième acte, les deux amoureux sont sortis de la forêt.Puis Clara retombe dans le cauchemar ; cette fois ce sont des chauve-souris qui envahissent son esprit. Le prince la sauve de nouveau: il ne faut pas avoir peur de ses propres parents. Ils sont dans un décor qui ressemble fort au salon des Stahlbaum. Là, les visions de Clara sont troubles. Elle pose les visages de sa famille sur ces peuples venus du monde entier.  Ils continuent leur tour du monde avant d’arriver au milieu d’un bal digne de Versailles. Clara devient une superbe princesse, accompagné de son prince… Tout ceci n’était donc qu’un rêve, elle se fait réveiller par ses parents, mais suit son parrain Drosselmeyer qui sort de la demeure. Elle s’assoit dans la neige avec dans les yeux ce quelque chose de rêverie qui nous fait comprendre que quelque chose a changé. Noureev s’intéresse au fantasme, à la représentation du monde adulte, aux peurs qui nous habitent. Les personnages sont doubles : pantin/homme, homme/prince, enfant/jeune femme. Les danseurs ne peuvent se satisfaire d’une interprétation facile, puisqu’ils doivent osciller dans ces nuances, dans ces transformations, passant sans cesse du rêve à la réalité. Il y a donc bien deux mondes dans ce Casse-Noisette, celui du salon, celui des adultes, qu’il est parfois difficile d’aimer, et celui de l’imaginaire de Clara, doux et fanstamagorique.

 

Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio

Ce qu’on peut reprocher en revanche au Casse-Noisette de Noureev, c’est sans doute sa difficulté technique. Noureev, c’est 4 pas par temps, c’est des portés qui s’enchaînent, des sauts difficiles et un travail de pointes exigeant. Le pas de deux du 2ème acte est extrêmement difficile, notamment pour le garçon qui doit de surcroît enchaîner avec sa variation. Dans la valse des fleurs, les filles doivent courir au centre, se croiser, aller au sol remonter, se recroiser, courir, se replacer, en peu de temps musicaux. C’est une véritable prouesse technique. Le corps de ballet de l’Opéra de Paris s’en sort à merveille, c’est très en place, et harmonieux.

Côté couple, j’ai passé deux soirées délicieuses. La première avec le couple Gilbert/Ganio, qui sont pour moi les deux Rolls Royce pour ce type de ballet. Je n’ai pas toujours sensible au travail de Mathieu Ganio : techniquement bien entendu, mais artistiquement, il ne me touchait pas. C’est depuis un Onéguine avec Isabelle Ciaravola qu’il me bouleverse complètement. Depuis donc, il me touche, tant dans ses rôles princiers que dans ceux plus dramatiques. Il a sans aucun doute les plus belles lignes de l’Opéra et avec Dorothée Gilbert, c’est le couple parfait. Elle sait parfaitement passer de la petite fille à la princesse. Si vous ne regardez qu’elle au premier acte, tout son jeu est drôle, ses bagarres avec Fritz, son regard tendre pour son parrain, aucun détail n’est oublié. La balade au milieu des flocons est une merveille : la danse, la musique, la neige, le corps de ballet, cela m’emmène dans ce rêve, bien loin de la réalité et cela me plonge dans une émotion non feinte. Au deuxième acte, c’est une leçon de virtuosité. C’est un vrai régal pour les yeux quand on arrive enfin au pas de deux (les divertissements m’ennuient un peu).

Léonore Baulac et Germain Louvet

Ma deuxième soirée ne m’a pas déçue non plus. Léonore Baulac et Germain Louvet, tout juste promus par le concours interne, faisaient leurs preuve dans ce ballet. On peut le dire, ce fut une prise de rôle réussie. L’un et l’autre ont montré de belles qualités. D’abord techniques, les deux jeunes danseurs n’ont pas failli face à la danse de Noureev, puis artistiques. Léonore Baulac a ce quelque chose dans le visage de très enfantin, avec ses petites boucles blondes, qui la rend parfaite pour ce rôle de Clara. Mutine, mais pas mièvre, elle a su montrer qu’elle pouvait donner toutes les couleurs à la palette de ce personnage. Germain Louvet campe un prince gracieux, tout en élégance, avec de belles lignes. C’est un partenaire attentif, qui s’accorde à merveille avec la belle Léonore.

Deux beaux Casse-Noisette, avec juste ce qu’il faut de sucre dans la partition pour donner la larme à l’oeil. N’est-ce pas d’ailleurs Tchaïkovsky qui avait déclaré « qu’il allait composer une musique qui ferait pleurer tout le monde ! »* ? Un merveilleux conte de Noël, qui gagne en charme par sa rareté et son élégance.

In Conversation avec G. Balanchine

 

Concours interne ONP hommes 2014

Les 3 et 6 décembre ont lieu le concours de promotion interne du ballet de l’Opéra de Paris. Cette année le jury était présidé par Stéphane Lissner. Il était composé de Benjamin Millepied (directeur de la danse), Clotilde Vayer (maître de ballet associée à la direction), Maria Kochetkova (Principal au San Franscico Ballet),Ethan Stiefel (Principal au NYCBallet à l’ABT), Lionel Delanoë (maître de ballet), Aurélie Dupont (danseuse étoile), Benjamin Pech (danseur étoile), Aurélia Bellet (sujet), Myriam Kamionka (sujet), Alexandre Carniato  (quadrille) et Juliette Gernez (coryphée). Retour sur le concours garçons. Je n’ai pas assisté aux quadrilles, mais Strapontine oui. c’est donc elle qui vous livre ses impressions sur cette classe. La chronique ne reflète que nos avis tout personnels. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles 11h

Nombres de postes à pourvoir : 2

Sont promus : Antoine Kirscher et Florent Mélac

Variation imposée : Paquita, Acte I, variation de Lucien d’Hervilly, Pierre Lacotte, d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa. En vidéo, clic (à 33′)

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Variations libres :

Antoine Kirscher, Tchaïkovski, Pas de deux, Georges Balanchine
Pablo Legasa, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Florent Mélac, Pas./Parts, William Forsythe
Antonin Monié, In the Middle, somewhat elevated, William Forsythe
Jean-Baptiste Chavignier, Giselle, coda du pas de deux des paysans, d’après Coralli et Perrot.
Cyril Chokroun, Paquita, Acte II Grand Pas, variation de Lucien d’Hervilly, Pierre Lacotte.
Antonio Conforti, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.

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Les impressions de Strapontine :

Le précieux sésame en main, me voilà installée pour le concours de promotion messieurs.

Le public s’étonne du léger retard pris, pas dans les habitudes de la maison. Les techniciens expliquent aux membres du jury comment allumer et éteindre leur lampe (?). Étonnant aussi de voir S. Lissner siéger à la place de Brigitte.

Autre grande nouveauté qui sera très remarquée après la première variation : disparition de la fameuse clochette !

Les quadrilles se succèdent sur la variation imposée, et on peut dire que la fin – double saut de basque fini à genoux – ne réussit guère aux danseurs qui vacillent tous plus ou moins à la réception.

Mon avis perso : Kirscher et Antonio Conforti sont ceux qui ont le mieux réussi cette variation imposée.

Pour les libres, Kirscher (qui passe en 1er) se démarque, et quelqu’un ne peut retenir un « clap » lorsque le pianiste s’arrête.
Legasa montre toute sa fougue dans la mazurka d’Etudes mais manque un peu de noblesse selon ma voisine de loge. (Je préférerai d’ailleurs la même variation dansée par Hugo Marchand chez les coryphées).

Antonio Conforti est un très beau danseur en marron dans Dances at the Gathering. Il est le seul à avoir choisi une variation plus poétique, qui mise davantage sur l’émotion.

J’aurais donc dit Kirscher et Conforti. Je n’aurais pas du tout parié sur Melac qui avait lourdement manqué la réception de l’imposée et qui dans le Forsythe manquait un peu de … quelque chose, mais il faut dire que j’ai vu beaucoup de danseurs danser beaucoup de Forsythe ces derniers temps ! Mais bravo à lui, c’est un danseur que j’apprécie sur scène !

Félicitations aux lauréats et à tous les danseurs !

  • Coryphées, 12h05

Nombres de postes à pourvoir : 2

Sont promus : Germain Louvet et Hugo Marchand. 

Variation imposée : Le Lac des cygnes, variation du prince Siegfried, Acte III, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa. En vidéo, clic

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Variations libres 

Mickaël Lafon, L’arlésienne, dernière variation de Frédéri, Roland Petit.
Germain Louvet,  Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.
Hugo Marchand, Etudes, Mazurka, Harald Lander
Jérémy-Loup Quer : Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Matthieu Botto, Arepo, Maurice Béjart
Mathieu Contat, Cendrillon, Acte II 2ème variation de l’acteur vedette, Rudlof Noureev
Adrien Couvez, Approximate Sonata, William Forsythe.
Yvon Demol, Vaslaw, John Neumeier

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Mes impressions :  Dans la variation imposée, Jérémy-Loup Quer a montré de très belles qualités. Sa petite batterie est magnifique et ses tours sont parfaitement maîtrisés. Malgré quelques réceptions plus fragiles, Germain Louvet a beaucoup d’élégance dans le haut du buste, et danse avec une certaine grâce. Hugo Marchand signe une très belle prestation, avec des tours tout en finesse. Mickäle Lafon montre une jolie petite batterie, tout comme le malchanceux Yvon Demol qui a dansé sa variation sans frémir malgré une série de fausses notes du pianiste.

Dans les variations libres, je suis aussi tombée sous le charme de Jérémy-Loup Quer (oui, oui j’ai adoré son concours). Je trouve ce danseur très majestueux que voulez-vous. J’ai beaucoup apprécié le Forsythe d’Adrien Couvez, qui l’a dansé avec beaucoup de style. C’est un danseur qui sait occuper l’espace avec son charisme. Hugo Marchand a proposé une très belle Mazurka avec beaucoup d’enthousiasme. Germain Louvet a assuré techniquement en Siegfried n°2, mais on l’a senti bien essoufflé.

  • Sujets 14h15

Nombre de postes à pourvoir : 1

Est promu : après 4 tours de scrutin, aucune majorité ne s’étant dégagé, aucun artiste n’est promu premier danseur. 

Variation imposée : Tchaïkovski, Pas de deux, Georges Balanchine. En vidéo, clic (à 4’50)

Allister concours 2012 photo Sébastien Mathé

Variations libres 

Axel Ibot, Dances at the gathering, 1ère variation du Danseur en brun, Jerome Robbins.
Florimond Lorieux, Marco Spada, Acte III, 2ème variation, Pierre Lacotte.
Allister Madin, Carmen, variation de Don José, Roland Petit.
Cyril Mitilian, L’histoire de Manon, Acte I, variation de Des GRieux, Kenneth Mac Millan.
Marc Moreau, Suite en blanc, Mazurka, Serge Lifar.
Fabien Révillion, Raymonda, Acte III, variation de Jean de Brienne.
Daniel Stokes, Le Lac des cygnes, variation lente du prince Siegfried, Acte I, Rudolf Noureev d’après Marius Petipa.
Sébastien Bertaud, Le rire de la lyre, José Montalvo.

Mes impressions : Forcément un peu déçue de ne voir personne promu, car j’ai trouvé la classe très belle. Certes, peut-être un peu dure à départager. Dans la variation imposée, j’ai trouvé que les danseurs s’en sont bien sortis. Axel Ibot a une très belle énergie en scène, surtout qu’il ouvrait le bal. Florimond Lorieux est très propre techniquement et très élégant. Allsiter Madin arrive lui aussi sur scène avec une très belle énergie, il mange la scène. C’est Fabien Révillion qui m’a sans doute le plus épatée dans cette série, car il a fait de très beaux sauts, très hauts et il a dansé avec majesté. Marc Moreau semble à l’aise dans cette variation. A ce stade , c’est un peu difficile de dire quel danseur a plus brillé qu’un autre.

Les variations libres permettent de se faire un idée plus précise. J’ai beaucoup aimé la Mazurka de Marc Moreau, qui est décidément un danseur très musical. Sébastien Bertaud est décidément un sacré interprète. Il fait rire la salle et montre que concours ou non, il sait s’amuser sur scène. Allister Madin est l’homme idéal pour incarner Don José. Regard, port de tête, jolies jambes, tout y est. Axel Ibot est très en forme et danse avec finesse la variation de l’homme en brun. Fabien Révillion continue de nous ravir avec ses beaux sauts. Daniel Stokes nous montre tout son romantisme et interprète un Siegfried très contemplatif.

Bravo à tous les artistes, promus ou non, qui font la beauté de la compagnie !

Concours interne ONP 2013 hommes

Mercredi 6 septembre avait lieu le concours hommes interne de l’Opéra de Paris. Le jury était composé de Brigitte Lefèvre, Laurent Hilaire, Clotilde Vayer, Benjamin Millepied, John Neumeier, Lionel Delanöé (suppléant), Eleonora Abbagnato, Josua Hoffalt, Alessio Carbone, Lucie Clément, Pascal Aubin et Benjamin Pech (suppléant).  Je n’ai pas assisté aux quadrilles et aux coryphées. Vous ne lirez mes impressions que pour les sujets. Si vous décidez de laisser un commentaire, le concours étant toujours un sujet « bouillant » et objet de controverse, merci de rester cordial.

  • Quadrilles

Variation imposée : La Belle au bois dormant, acte 3, Pas de cinq des pierres précieuses. Noureev. Préparée avec Jean-Guillaume Bart. En vidéo, clic (à 2’40)

Nombres de postes à pourvoir : 2

Résultats :

1. Hugo Marchand, promu
2. Germain Louvet, promu
3. Cyril Chokroun
4. Florent Mélac
5. Antonin Conforti
6. Antonin Monié

Germain Louvet, Paquita, Acte II, Grand Pas, variation de Lucien, Pierre Lacotte
Hugo Marchand, Tchaikovski – Pas de deux, George Balanchine
Florent Melac, Le Lac des Cygnes, acte III, variation de Siegfried, Rudolph Noureev
Antonin Monié, Tchaikovski – Pas de deux, George Balanchine
Cyril Chokroun, Grand Pas classique, Victor Gsovsky
Antonio Conforti, Roméo et Juliette, acte I, variation de Roméo, Rudolph Noureev
Takeru Coste, Raymonda, Acte II, 2ème variation d’Abderam, Rudolph Noureev

  • Coryphées

Variation imposée : Paquita, grand pas, variation de Lucien. Chorégraphie Pierre Lacotte. Préparée avec Laurent Novis. En vidéo, clic (à 1′)

Nombre de postes à pourvoir : 2

Résultats :

1. Axel Ibot, promu
2. Sébastien Bertaud, promu
3. Alexandre Gasse
4. Adrien Couvez
5. Maxime Thomas
6. Hugo Vigliotti

Yvon Demol, Notre-Dame de Paris, variation de Frollo, Roland Petit
Grégory Dominiak, Appartement, variation de la télévision, Mats Ek
Alexandre Gasse, L’arlésienne, dernière variation de Frédéri, Roland Petit
Axel Ibot, Dance at a Gathering 1ère variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Mickaël Lafon, La Bayadère, Acte II, variation de Solor, Rudolph Noureev
Jérémy-Loup Quer, La Bayadère, Acte II, variation de Solor, Rudolph Noureev
Maxime Thomas, Dance at a Gathering 2e variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Hugo Vigliotti, Le Rire de la lyre, José Montalvo
Sébastien Bertaud, Push comes to shove, Twyla Tharp
Matthieu Botto, Le Lac des Cygnes, acte III, variation de Rothbart, Rudolph Noureev
Adrien Couvez, Push comes to shove, Twyla Tharp

  • Sujets

Variation imposée : Giselle, acte II variation d’Albrecht, Coralli & Perrot. Préparée avec Andrey Klemm. En vidéo, clic

Nombre de poste à pourvoir : 2

Résultats :

1. Pierre-Arthur Raveau, promu
2. François Alu, promu
3. Fabien Révillion
4. Marc Moreau
5. Daniel Stokes
6. Florimond Lorieux

Florimond Lorieux, Dance at a Gathering 1ère variation du danseur en brun, Jerome Robbins.
Allister Madin, Other Dances, 1ère variation, Jerome Robbins
Julien Meyzindi, La maison de Bernarda, Mats Ek
Marc Moreau, Arepo, Maurice Béjart
Pierre-Arthur Raveau, Marco Spada, acte II, variation de Marco Spada, Pierre Lacotte
Fabien Révillion, Donizetti Pas de deux, Manuel Legris
Daniel Stokes, Notre-Dame de Paris, variation de Frollo, Roland Petit
François Alu, Le Fantôme de l’Opéra, Acte I, variation du fantôme, Roland Petit
Yannick Bittencourt, Suite en blanc, Marzurka, Serge Lifar

Francois-Alu_Etudes_Mazurka

Mes impressions : La variation imposée demandait une belle maîtrise technique, notamment en matière d’entrechats et de tours bien maîtrisés. On attendait de belles arrivées en 5ème position. Des danseurs se sont donc distingués par une maîtrise impeccable. François Alu signe encore une très beau concours dès cette première variation. Tout lui semble toujours aussi aisé. Pierre-Arthur Raveau montre lui aussi une très grande technique doublé d’une interprétation où on le sentait très investi. Fabien Révillion n’est pas en reste, avec des réceptions très silencieuses, bien en 5ème. On remarque aussi les beaux entrechats de Marc Moreau, le ballon d’Allister Madin, les suspensions de Julien Meyzindi, les lignes et le romantisme de Florimond Lorieux.

Les variations imposées permettaient de montrer la couleur artistique de chacun. Gros coup de cœur pour le Fantôme de l’Opéra de François Alu, qui montre une fois de plus son talent, non seulement technique, mais d’interprète. Fabien Révillion est particulièrement charmant et bondissant dans son Donizetti-Pas de deux. Il montre une belle énergie et il est très convaincant. Pierre-Arthur Raveau montre de nouveau une belle technique dans son Marco Spada et déploie toute son énergie dans ce personnage de noble bandit. Daniel Stokes propose un Frollo qui manque un peu de perversion, mais qui ne démérite pas pour autant. Marc Moreau s’attaque à la variation difficile d’AREPO et s’en sort bien, même si je reste sur ma réserve sur le style proposé. On a en tous les cas la sensation d’assister à un très joli concours. J’avais une petite préférence pour le style de Révillion, j’espère qu’on le verra bientôt dans des rôles plus importants.

A la sortie des artistes, François Alu est applaudi par le public, qui semble touché par ce geste. A quand la nomination ?

PAR par Sébastien Mathé