Chaillot

Nouvelles chaudes du 3 octobre

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Ah cette chaleur m’a fait tourner la tête. Eh oui le petit rat n’est pas un rat des villes pour rien, il n’a pas supporté cet été indien. Allez hop un petit malaise, un coup de chaud et voilà le petit rat par terre.

Heureusement vite remis sur pattes, direction le théâtre de l’Odéon pour voir  Roméo
et Juliette
, traduit et mis en scène par Olivier Py. Superbe pièce, super comédiens, vraiment courez y, vous aurez de belles émotions.

Pour moi cette semaine, ce sera Tannhäuser, à Bastille et Les vagues à La Colline. Et mercredi, un petit tour au Grand Palais, pour voir l’expo Manet, Cézanne.

  • La sortie ballet de la semaine : Trisha Brown à Chaillot

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© Van Meer

Une soirée, quatre ballets, que demander de mieux ? Il vous suffit d’aller au théâtre de Chaillot pour découvrir la danse de Trisha Brown, cette post modern dance, basée sur l’improvisation qui donne une chorégraphie toujours plus riche de mouvements. Une création, une première européenne et deux reprises, un joli medley pour découvrir la chorégraphe si vous ne la connaissez pas.

Les Yeux et l’âme (2011 – Première européenne)

Chorégraphie, scénographie Trisha Brown
Lumière Jennifer Tipton
Musique Extraits de Pygmalion de Jean-Philippe Rameau
Enregistrement William Christie et Les Arts Florissants pour Harmonia Mundi
Costumes Elizabeth Cannon
Avec Neal Beasley, Elena Demyanenko, Dai Jian, Tara Lorenzen, Diane Madden, Leah Morrison Tamara Riewe, Nicholas Strafaccia, Laurel Jenkins Tentindo, Katrina Thompson Warren, Samuel Wentz

 

Opal Loop/Cloud installation #72503 (1980)

Chorégraphie Trisha Brown
Scénographie Fujiko Nakaya
Costumes Judith Shea
Lumière Beverly Emmons
Environnement sculptural, réalisation Julie Martin
Avec (en alternance) : les 5, 6, 7 et 8 octobre : Elena Demyanenko, Tamara Riewe, Nicholas Strafaccia, Samuel Wentz
Les 11, 12, 13 et 14 octobre : Elena Demyanenko, Dai Jian, Leah Morrison, Nicholas Strafaccia

La reprise d’Opal Loop / Cloud Installation #72503 bénéficie du soutien de l’Université de Washington (UW World Series) et du National Endowment for the Arts (American Masterpieces :
Three Centuries of Artistic Genius)

Watermotor (1978)

Chorégraphie Trisha Brown
Costumes Deanna Berg MacLean
Lumière Jennifer Tipton
Avec Neal Beasley

Cette pièce a été réalisée par le National Endowment for the Arts

I’m going to toss my arms – if you catch them they’re yours (Création à Chaillot)

Chorégraphie Trisha Brown
Scénographie Burt Barr
Musique Alvin Curran
Costumes Kaye Voyce
Lumière John Torres
Assistante chorégraphique Carolyn Lucas
Arrangement sonore Luca Spagnoletti
Avec Neal Beasley, Elena Demyanenko, Dai Jian, Tara Lorenzen, Leah Morrison, Tamara Riewe, Nicholas Strafaccia, Laurel Jenkins Tentindo, Samuel Wentz

 

  • La sortie cinéma de la semaine : Crazy Horse de Frederick Wiseman

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Tout comme pour le film sur l’Opéra de Paris, La Danse, Wiseman s’est glissé dans les coulisses du Crazy Horse sur la saison de Découflé. Il a comme dans tous ses reportages essayer de comprendre la logique de cette maison, de cet art. A voir assurément…

  • L’avant goût de la semaine : répétition de La source aux convergences

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La jolie Laëtitia Pujol fait la couverture du ballet le plus attendu de la saison. Cette re-création montée par Jean-Guillaume Bart commencera à partir du 22 octobre. Pour ma part j’y vais le 10 novembre. En attendant, samedi aura lieu une rencontre répétition à l’amphithéâtre Bastille à 16h00. GRRRR contre l’Arop, je n’ai pas de places. Pas de panique, on peut toujours rentrer, donc venez nombreux !

  • La presse de la semaine : Zoom sur l’Opéra de Paris

 

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Comme vous pouvez le voir, Danse magazine fait sa couverture sur Psyché de Ratmansky avec le duo Aurélie Dupont et Stéphane Bullion. Au sommaire : 2 portraits, Miteki Kudo et Nolwenn Daniel, retour sur Psyché et Phèdre, plein de bons plans de stages en province,

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Danser anticipe la création de La Source avec un dossier sur le ballet et bien sûr comment la danse influence la mode et inversement. Christian Lacroix est l’occasion d’amener ce sujet. Bien sûr un peu de Trisha Brown, qui ouvre le festival d’automne en danse.

 

Octopus de Phillipe Decouflé

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

 

 

Mercredi dernier j’ai eu la chance d’aller voir Octopus de Phillipe Découflé avec Cams qui m’a gentiment offert sa deuxième place. Toujours un peu désorganisée pour ce qui est de la prise des places en dehors de l’Opéra (et même pour l’Opéra d’ailleurs) j’avais complètement oublié de réserver pour ce spectacle sur lequel je
lorgnais depuis plusieurs mois. Merci donc à Cams qui m’a permis de voir ce spectacle qui fait un travail sur la beauté et la ligne assez époustouflant.

Dans le froid de l’hiver, nous n’avons pas mis longtemps à nous installer dans la salle. Qui dit balletomanes, implique discussion de balletomanes. Pronostics sur la prochaine saison, infos, rumeurs, ballet, distributions, etc..

Sur scène, une table, avec un chaise, un homme. Il s’assoit, caresse la table, tape du poing, se soulève de sa chaise par les coudes. Il monte sur la table en poirier. Dans la salle, les spectateurs continuent de s’installer, et nous de discuter. Les musiciens s’installent, à jardin un violoncelliste entouré d’un piano et de percussions, à cour le merveilleux Nosfell, et sa voix qui m’a absolument transportée.

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

De nouveau, l’homme entre à nouveau sur scène, et reprend sa chorégraphie. Ses mains telles ses tentacules de l’octopus (la pieuvre en anglais) se collent à la table, ils utilisent ses autres membres pour les décoller. Pendant ce temps, au fond du plateau, passe une femme qui reprend ce numéro bien connu, du doublon homme femme qui se rencontrent et qui dansent.

Découflé oblige, l’ambiance est plus trash, et la danseuse mime un couple qui vient faire l’amour sur la table où le premier danseur s’évertue à en décoller les mains. C’est toujours assez réussi et très efficace avec le public qui oscille entre rire et gêne.

Entrent des couples, très black&white, c’est très fluide dans le langage, surtout dans les bras. Il y a un peu de langage hip hop dans le haut du buste. Ils dansent ensemble, c’est très sensuel, très amourachées. J’aime beaucoup ce moment assez doux, rien de bien innovant mais cela fonctionne bien.

S’ensuit une scène octopussienne ou poulpesque. Oui parce que moi ce titre m’obsède. D’abord je le trouve très beau et poétique ;  il fait appel à une grande imagination chez chacun. Côté imagination on est servi avec la scène qui suit, une femme assise sur une table, vêtue d’une grande robe noire, et qui récite un texte absolument hilarant sur le métalangage et le décalage qui peut exister entre les choses et le langage qu’on leur attribue.

 

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

Si Découflé utilise tout ce qu’il sait faire dans Octopus, il fallait donc qu’il utilise la vidéo. D’abord il y a mis son ami Christophe Salengro que vous connaissez peut être mieux dans le rôle de Notre Président sur Groland. Il filme en gros plan son visage  qu’il lacère ou auquel il ajoute des oreilles. Autour de ce visage il fait évoluer en apesanteur notre joli couple Black&White, eux aussi saucissonnés dans les paniers bien ficelés. Clin d’oeil à la pratique du bondage, il poursuit son exploration des bandes et du lacets avec

des élastiques géants que les danseurs vont faire tourner ou bien s’entortiller avec. Il va utiliser un dispositif vidéo sur tout l’espace scénique. Les formes que les danseurs vont former avec les élastiques vont être captées et ensuite projetées sur le sol et le fond de scène. C’est efficace visuellement, assez amusant mais cela devient vite long. Une fois qu’on a compris le procédé, il est un peu lassant pour le spectateur. Je comprends néanmoins que ce procédé de création instantanée soit passionnant pour un chercheur chorégraphe comme Découflé. Il utilise les codes du dessin animé, quelques clichés du masochisme avec ces élastiques qui frappent et qui fouettent le sol.

 

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

 

Comme Découflé a beaucoup d’humour, il ponctue ces morceaux choisis de petites phrases jetées comme des liants qui n’en sont pas du tout. Il nous fait rire avec les pets de nonnes, le peuple des gnous ou la comparaison entre les religions et les vers luisants (pour briller il leur faut l’obscurité). Le magnifique danseur noir entre vêtu d’un chapeau gnouesque et défile pour notre bon plaisir. Ses jambes sont absolument magnifiques. Une fois encore Découflé ne prend qu’une partie du corps et nous la laisser à voir. Là les jambes, avant les bras. Sur un tapis déroulé pour l’occasion les danseurs défilent perchés sur des talons vertigineux et le plan de lumière met l’accent sur cette partie du corps. C’est très simple, mais là encore cela fonctionne parfaitement.

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

Fin du défilé, changement de décor, de costumes, d’ambiance. On retrouve les danseurs en habits de squelette, là encore Découflé travaille le corps, les parties, celles qui sont visibles et celles qui ne le sont pas. Tantôt des bras, tantôt des jambes, tantôt des os. Découflé découpe le corps s’en amuse, joue avec les règles de l’apesanteur. Il fait grimper les danseurs dans un arbre épuré. Moment un peu triste, quelque peu désespérant, comme un paysage de fin de monde.

 

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

 

Cette ambiance s’achève sur un grand moment de joie, avec un hommage très réussi au Boléro. Les chorégraphes reprennent souvent des grands classiques mais dans d’autres domaines littéraires, musicaux, etc. Là c’est un classique chorégraphique, celui de Maurice Béjart auquel s’attaque Découflé. Il reprend l’idée de la table, sur laquelle un « élu » va danser. Sauf qu’ici, le danseur ne
restera pas sur la table. Il ne peut pas y rester et chacun des huit danseurs va y passer. C’est très beau car la table est filmée sur le dessus, et projetée sur le fond de scène. La table est démultipliée, le tout sur une musique construite sur le même principe que le Boléro. C’est très réussi et très beau, en somme l’objectif de Découflé est atteint, puisqu’il voulait nous parler de beauté.

J’ai passé une bonne soirée, mais j’ai trouvé qu’il y avait des longueurs. Découflé a conçu ce spectacle comme un album de musique avec des morceaux choisis. On pourrait lui reprocher le manque de lien mais là encore il a eu le génie de prendre ces deux musiciens géniaux que sont Nosfell et Pierre Le Bourgeois qui permettent de créer cette atmosphère rock déjantée géniale qui donne un dynamisme permanent et qui fait qu’on ne s’ennuie jamais. Merci donc encore à Cams pour cette soirée.

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

  • Presse et liens

Le site de la compagnie DCA

Article du JDD, « Découflé revisite le Boléro de Béjart » par Nicole Duault

Dépêche AFP « Octopus de Découflé, une féérie musicale et
chorégraphique
 » par Dominique Simon

Article du Figaro « Découflé en liberté avec son spectacle
Octopus
 » par Ariane Bavelier

Article de Libération « Découflé, éloge de la jambe » par Marie-Christine Vernay

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

  • Présentation du spectacle

 

Reportage de présentation sur BFM TV

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Extraits du catalogue : jalousie, shiva pas, hélas tique, boîte noire, squelettes, l’argothique, talons aiguilles, boléro… et autres poèmes chorégraphiques

 

Mise en scène et chorégraphie Philippe Decouflé
Musique originale et interprétation live Labyala Nosfell, Pierre Le Bourgeois
Avec Flavien Bernezet, Alexandre Castres, Meritxell Checa Esteban, Ashley Chen, Clémence Galliard, Sean Patrick Mombruno, Alexandra Naudet, Alice Roland

Éclairages et régie générale Patrice Besombes assisté de Begoña Garcia Navas
Conception vidéo Philippe Decouflé, Laurent Radanovic, Olivier Simola, Christophe Waksmann
Costumes Jean Malo
Coiffuriste Charlie Le Mindu
Réalisation décor Pierre-Jean Verbraeken
Construction et régie plateau Léon Bony, Pascal Redon
Son Edouard Bonan, Jean-Pierre Spirli
Participation cathodique Christophe Salengro
Textes Christophe Salengro, Gherasim Luca (Hermétiquement ouverte, avec l’autorisation des éditions José Corti)

Direction de production Frank Piquard
Direction technique Lahlou Benamirouche
Administration de production Valérie Kula assistée de Juliette Médevielle
Assistante de Philippe Decouflé Jessica Fouché
Répétitrices Alexandra Gilbert, Cheryl Therrien
Réalisation costumes Cécile Germain, Peggy Housset, Louise Le Gaufey
Construction Atelier François Devineau, Franck Lebarbe, Julien Roche (masques)
Maquettes et graphisme Valérie Bertoux, Aurélia Michelin
Comptabilité Marie Rochet
Régie studio DCA (La Chaufferie) Abdénour Ahnou
Chauffeur Michel Merlin

 

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© Agathe Poupeney/Fedephoto

 

 

Production Compagnie DCA – Philippe Decouflé
Coproduction Théâtre National de Bretagne – Rennes, Théâtre National de Chaillot, Movimentos Festwochen der Autostadt in Wolfsburg, La Coursive – Scène Nationale de la Rochelle, Torinodanza,
Théâtre de Nîmes

Remerciements Richard Laillier, Thibault Pradet (www.tipy.fr), Topolino, Warner Chapell Music France, Yohji Yamamoto, l’équipe du Théâtre
National de Bretagne
La Compagnie DCA est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Ile de France, le Conseil Général de la Seine-Saint-Denis et la Ville de Saint-Denis. Elle a
bénéficié du soutien de la Région Ile de France pour l’équipement de la Chaufferie.

 

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© Agathe Poupeney/Fedephoto