Cendrillon

Week-end à Bruxelles 1 : musée Magritte & Cendrillon de Joël Pommerat

Vendredi soir, direction Bruxelles alors que la neige tombait. Arrivée à la gare du midi, j’ai retrouvé des amis qui m’hébergeaient pour l’occasion. Nous arrivons avenue Louise, joliment décorée pour les festivités de fin d’année. Il fait froid mais j’aime les vraies ambiances de décembre.

Après un réveil sous le soleil qui inonde l’appartement, direction le musée Magritte. Nous commençons par prendre l’ascenseur qui dévoile un corps de femme à mesure que nous montons. Le décor est posé, bienvenue chez le maître du surréalisme belge. Le musée est sur trois étages, il faut commencer par le plus haut. Trois étages, trois grandes périodes de sa vie de peintre et d’homme. Le musée est assez sombre, sans fenêtre dans les salles d’exposition, mais présente un Magritte peu connu du public français. Nous avons eu une conférencière passionnante, qui a mené cette balade avec beaucoup d’amour pour le peintre.

Au premier étage, on découvre les débuts du peintre. Magritte est l’aîné d’une fratrie. Sa mère dépressive s’est suicidée dans une rivière avec un linge blanc autour de la tête, élément qu’on reverra beaucoup dans ses peintures, même si Magritte n’a jamais évoqué cet événement tragique. Magritte a étudié le dessin et la peinture et il débute tout naturellement en faisant des affiches publicitaires, des couvertures de magazines de mode, des couvertures de partitions. Lui même s’essaie à la musique sous le nom de René Georges. Ce pseudonyme, il le prend en hommage à sa femme Georgette, qu’il a rencontré à 20 ans. Les premières peintures de Magritte sont dans une technique lisse. On trouve des couleurs plutôt sombres, mais déjà les premiers thèmes de MAgritte qu’il utilisera plus tard, comme le grelot ou des lettres détournées.

Le deuxième étage est consacré à la période parisienne de Magritte. Celui-ci, adepte des idées d’André Breton décide de réunir ses économies pour partir s’installer à Paris. Magritte n’est pas un bourgeois et ne tient pas à vivre dans le centre de Paris. Il s’installe en Seine et Marne, avec Georgette. Il va beaucoup produire et cette période va être féconde. Magritte n’est pas un surréaliste comme Dali, qui donnait à voir son propre inconscient dans les tableaux. Magritte veut que le spectateur soit actif devant le tableau. Il utilise des éléments qui doivent suggérer des choses chez le spectateur. C’est au public d’avoir une démarche introspective ; il ne s’agit pas de chercher Magritte dans ses tableaux, il n’y est pas. Magritte se définit lui même comme un faiseur d’images et les tableaux les plus parlants en ce sens, sont ceux où l’on voit des formes informes dans lesquelles des mots sont écrits. Ainsi en voyant le mot « arbre », chaque personne va imaginer son arbre, chose impossible si un arbre était peint, tout le monde penserait au même mot.

Les titres des tableaux sont assez amusants, du moins surréalistes. Ils sont rarement choisis par Magritte, mais souvent par ses amis, qui passent voir ses tableaux. De fil en fil, de mots en mots ils trouvaient le titre. Magritte n’avait pas d’atelier. Il s’y refusait car il ne se définissait pas comme un peintre. Il peignait en costume trois pièces dans sa cuisine, sans faire de tâches pour ne pas fâcher Georgette.

Il y a une photo de surréalistes sur laquelle apparaît Magritte. Les hommes sont debouts, les femmes assises, telles des prostituées et leurs maquereaux. Après cela, Magritte s’est fâché avec Breton. Ce dernier avait vu autour du cou de Georgette une croix, ce qui était inconcevable dans sa vision englobante du surréalisme. Magritte se sépare des surréalistes, retourne en Belgique et continue à peindre en revendiquant un surréalisme belge.

Pendant la guerre, Magritte est discret. Il fait bien sûr partie des peintres interdits par la dominance nazie. C’est là que commence son obsession pour les oiseaux. La colombe pour la paix, la liberté. Les hiboux et les chouettes, pour la puissance dominante.

Après la guerre, Magritte commence à être reconnu pour son talent. Lui qui avait été très décrié lors de son séjour à Paris, semble à présent intéresser les galiéristes parisiens. Une galerie veut organiser une rétrospective de son œuvre et pour un peu se venger Magritte peint à la hâte une quarantaine de tableaux avec une technique vulgaire. On appellera cette période la peinture « vache » en hommage à cette vacherie.

Magritte revient vers les impressionnistes tant détestés par Breton. Il se réapproprie les couleurs, cherche sans cesse. Il est de plus en plus connu et on commence à collectionner ses tableaux. Pour vivre Matisse fait encore beaucoup de portraits, mais il finit par accepter l’offre de celui qui veut lui ouvrir l’Amérique. Ironique non pour un ancien de Parti Communiste ? Cela marche, les portes de l’Amérique s’ouvrent et Magritte va désormais travailler presque que sur commande. Les surréalistes n’auront pas réussi à faire la révolution qu’ils souhaitaient, ils ne leur restent plus qu’à rire de ce monde. Magritte invente son petit personnage au chapeau melon, qui est le symbole du fonctionnaire belge. Des formes reviennent sans cesse dans ses tableaux ; le grelot, les nuages. Il fait des séries et des variations sur différents thèmes. La visite se clôt sur un magnifique tableau L’empire des lumières. Il en a fait 17 mais celui qui est exposé ici est sans aucun doute le plus beau. Sa construction est parfaite. L’œil plonge d’abord dans l’étang, puis on remonte sur le réverbère, qui a un halo bien plus grand que ce qu’il y aurait naturellement. On est attiré par la lumière chaude des intérieurs, puis le regard montre le long de l’arbre pour arriver dans un ciel bleu parsemé de nuages. On pourrait rester là des heures.

Balade dans la ville, pour ensuite se diriger vers le Théâtre National pour voir Cendrillon de Joël Pommerat. J’avais déjà vu ce spectacle l’an passé à l’Odéon et j’adore cet auteur/metteur en scène, c’est donc avec joie que je revoyais ce spectacle. Pommerat a l’habitude de travailler sur les contes et de les réécrire d’une plume pleine de poésie mais sans complaisance avec le monde. Il donne à voir avec facilité les différentes grilles de lecture d’un conte, sans en dénaturer l’histoire.

La mise en scène de Pommerat est comme à son habitude fabuleuse. Cela commence avec un homme au centre de la pièce. Au mur, des nuages qui défilent et des mots qui apparaissent. « Imagination, lointain, histoire, rêve », la narratrice évoque ces mots qui forment d’emblée le champ lexical du conte et nous abreuvent de tout un imaginaire. On replonge dans l’enfance qu’elle soit cauchemardesque ou enchanteresse. De nouveau chez Pommerat, on met du temps à avoir le nom de l’héroïne car le spectateur la connaît déjà. Sandra, Cendrier, Cendrillon, qu’importe. Elle a mal compris les derniers mots de sa mère mourrante et se jure de penser à elle à chaque instant. Plongé dans le ménage, et dans le souvenir de sa mère, elle n’a pas le temps de considérer sa condition. Les décors sont superbes. Tantôt la maison de verre, tantôt la cave de Cendrillon, les murs se transforment avec une certaine magie si bien que le spectateur ne sait pas comment il se forme.

L’intelligence de Pommerat transforme l’histoire en une leçon de vie. Se détacher de ses parents une fois qu’ils sont morts pour s’occuper de soi, ne pas laisser sa vie filer et regarder autour de soi, s’affirmer face aux prédateurs de la vie. Cendrillon évolue dans ce monde avec seule sa mère en tête, si bien que quand le bonne fée vient, elle l’envoie balader car elle trouble ses pensées. Les scènes avec la fée sont à mourir de rire. Cette grande folle totalement loufoque évoque les premières fois, dont ne devrait pas être blasée Cendrillon. Les lumières sont magiques, on est vraiment en plein rêve. On vit un grand moment de théâtre, que ce soit du point de la mise en scène, du texte ou de la scénographie. Magique…

Texte et mise en scène : Joël Pommerat | Scénographie et lumière : Eric Soyer | Assistant lumière : Gwendal Malard | Costumes : Isabelle Deffin | Son : François Leymarie | Vidéo : Renaud Rubiano | Musique originale : Antonin Leymarie | Interprétation : Alfredo Cañavate, Noémie Carcaud, Caroline Donnelly, Catherine Mestoussis, Deborah Rouach et Marcella Carrara : La voix du narrateur, Nicolas Nore (le narrateur), 

Fin de soirée au restaurant, JoPrincesse V*** et E*** m’ont gâtée. J’ai hâte de prendre le temps de regarder le nouveau DVD qui trône dans ma bibliothèque, La danse au travail. Merci encore à ces trois gentilles fées.

Nouvelles du 21 novembre

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© Opéra de Paris

Après une semaine très calme côté sorties, je suis tout de même allée un peu au cinéma, la semaine à venir s’annonce plus sympathique. Je revis dès que je suis dans un théâtre moi ! J’étais bien éteinte cette semaine. J’ai beaucoup lu, je vous en ferai part dans un billet prochain. C’est Noël avant l’heure en tous les cas, car j’ai reçu le livre de l’expo sur la robe de Marylin, très beau livre, avec des photos très sympas.

Cette semaine, des ballets classiques, contemporains, une expo, bref plein de choses agréables en perspective!

  • Le ballet classique  de la semaine : Cendrillon !

Cela fait bien longtemps que je n’ai pas vu ce ballet. J’ai le DVD, donc je me suis fait une piqûre de rappel. Je vais aussi relire les contes de Grimm et de Perrault. Je vous conseille aussi la merveilleuse pièce de Joël Pommerat qui se joue au théâtre de l’Odéon (mais que j’ai raté vendredi soir, l’appel de Y*** ayant abouti sur mon répondeur….grrrrr). Pour compléter, on fera un petit tour à Garnier, voir  La Cerentolla de Rossini. Si j’ai le temps de faire tout ça ce serait merveilleux !

J’ai bien la ferme intention d’aller à la première vendredi soir.prokofiev letestu agnes cendrillon cinderella

Côté distributions,
cela donne ça, et il y en a beaucoup !

 

Les 25, 27 (14h30) novembre, les 4, 7, 12 décembre

Cendrillon Agnès Letestu
L’acteur vedette Stéphane Bullion
Les deux soeurs Mélanie Hurel, Ludmila Pagliero
La mère Stéphane Phavorin
Le producteur Karl Paquette
Le professeur Christophe Duquenne

Le 28 novembre, les 1er, 3 décembre

Cendrillon Dorothée Gilbert
L’acteur vedette Nicolas Le Riche
Les deux soeurs Nolwenn Daniel, Alice Renavand
La mère Simon Valastro
Le producteur Karl Paquette
Le professeur Alessio Carbone

Le 30 novembre, les 6, 10, 14 décembre

Cendrillon Marie-Agnes Gillot
L’acteur vedette Florian Magnenet
Les deux soeurs Amandine Albisson, Sabrina Mallem
La mère Aurélien Houette
Le producteur Yann Saïz
Le professeur Florimond Lorieux

Les 9,13, 16, 20, 23 décembre

Cendrillon Laëtitia Pujol
L’acteur vedette Jérémie Bélingard
Les deux soeurs Christelle Granier, Caroline Bance
La mère Simon Valastro
Le producteur Alessio Carbone
Le professeur Mallory Gaudion

Les 19, 21, 25 et 30 décembre

Cendrillon Emilie Cozette
L’acteur vedette Vincent Chaillet (ah bon?) / Karl Paquette
Les deux soeurs Géraldine Wiart, Laure Muret
La mère Alexis Renaud
Le producteur Yann Saïz
Le professeur Alessio Carbone

Les 22, 26, 28 et 31 décembre

Cendrillon Aurélie Dupont
L’acteur vedette Josua Hoffalt
Les deux soeurs Mélanie Hurel, Ludmila Pagliero
La mère Stéphane Phavorin
Le producteur Alessio Carbone
Le professeur Emmanuel Thibault

Il reste plein de places, y compris pour le 31. Pour réserver, c’est par ici.

  • Le ballet contemporain de la semaine : Artifact de Forsythe

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© Johann Persson / Théâtre de Chaillot

Alors c’est LE ballet à ne pas manquer. Si vous voulez voir de la danse pure, des beaux ensembles, un travail de lumières qui met les lignes et les gestes en valeur, bref si vous n’avez jamais vu de Forsythe, il faut absolument voir cela. Artifact, c’est LA pièce de Forsythe. C’est à partir de celle là, que tout le reste de sa danse se construit. Pas d’argument, mais une technique qui ne laisse pas de place aux hésitations. Pas de personnages, juste de la danse… tout ce que j’aime.

C’est le Ballet Royal de Flandre qui danse la pièce et qui a maintenant l’habitude de danser les chefs d’œuvre de ce chorégraphe de génie. Ça se passe à Chaillot du 24 au 30 novembre, dans le cadre du Festival d’automne. J’y vais le 26, j’ai hâte, j’ai hâte !
Allez petit extrait vidéo pour vous donner envie :

 

  • Le transfert choc de la semaine : Osipova et Vassiliev quittent le Bolchoï !

Wahou la bombe dans le monde du Bolchoï. On pouvait lire sur sa page Facebook le 14 novembre au matin « BIG NEWS COMING SOON…I’m So Excited To Share With You
All… »
, puis « 
For me, a native Muscovite, the decision to move to The Mikhailovsky – Is a very serious step. The main reason why I’m leaving the Bolshoi
Theatre – is the lack of repertoire: everything that you could dance, I danced. We are going for creative freedom. Life has become too comfortable for me, I feel a great need for change and
desire for artistic expression. I hope you understand and have a beautiful day!
« .


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Je ne vous parle pas du déchaînement sur Twitter. Moi qui n’avais pas tout suivi (oui des fois je bosse!) et bien il fallait rattraper le débat. Les deux amoureux, stars
du Bolchoï ont décidé de quitter le Grand théâtre pour rejoindre le Mikhailovsky dirigé depuis peu par Nacho Duato, dont le répertoire est ici. Ils ont signé ensemble un contrat de 5 ans.

A lire sur le sujet :

Le communiqué de presse du Mikhailovsky.

Un article de la BBC News.

Une interview des deux danseurs (traduction google désolée !) dans un journal russe.

La dépêche de l’AFP.

Un article dans le journal russe Izvestia (google traduction).

La dépêche de Reuters.

 

Personnellement je trouve la décision courageuse et intéressante de vouloir aller se confronter à l’univers de Nacho Duato, dont j’adore les chorégraphies.. Avoir travaillé avec Kylian, ça laisse des traces.

  • L’exposition de la semaine : Danser sa vie

L’inauguration a lieu mercredi. C’est la nouvelle grosse exposition de Centre Pompidou.La problématique de l’exposition est de montrer les liens et les passerelles entre la danse du XXème siècle et les arts visuels et l’art contemporain en général. Vous y découvrirez donc le dialogue tout au long du siècle dernier entre la danse et les arts; sculptures, peintures, installations vidéos, etc.

En plus, Vidéodanse organise des projections sur différents thèmes : voir tous les thèmes ici.

Ne manquez pas non plus les conférences (gratuites) autour de l’expo, dont voici la liste.

Catalogue de l'expo Danser sa vie

Plus de renseignements, sur le site du musée.

Danser sa vie du 23 novembre au 2 avril, au Centre Pompidou.

  • En vrac

A ne pas rater cette semaine, le junior ballet contemporain, il est encore temps de réserver. Au programme :

Thomas Lebrun, Création (2011), Commande du Cnsmdp
Angelin Preljocaj, Noces (1989), Musique : Igor Stravinski
Hofesh Shechter, Uprising (2006), Musique : Hofesh Shechter

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Marie-Agnès Gillot enchaine les interviews, voilà celle de Paris Match.

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Info par Danses avec la plume, le restaurant de l’Opéra de Paris va organiser une soirée au Nouvel an. Prix par personne : 300€.

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  • La vidéo de la semaine : Sylvie Guillem au top !

Quand j’ai vu dans le post d’un FacebookFriend, « Sylvie, 46 ans… » j’ai tout de suite pensé à un balletomane que je croise de temps en temps, ce cher D***, qui m’avait écrit un fabuleux mail, cet été,  pour me décrire la danse de Sylvie Guillem qui était au top, pour danser du Forsythe avec Le Riche.

Nouvelles du 14 novembre

Making of d'un film de Deyan Parouchev

© Deyan Parouchev

Mais qui se cache dans le reflet de ce miroir ? Une danseuse de l’Opéra de Paris.. mais laquelle? A vous de trouver ! Mon ami Deyan a réalisé un petit film avec la jolie coryphée, d’une féerie fabuleuse. J’espère qu’un jour, vous aurez l’occasion de le voir.

  • La sortie de la semaine : Viva V.e.r.d.i. !

Samedi soir je suis allée voir La Force du destin avec mon amie H***. Cette dernière, chanteuse fabuleuse, dont j’ai découvert la voix il y a quinze jours, m’avait proposé qu’on aille voir cet opéra. « Il faut voir ça ! Il n’a pas été joué à Paris depuis 30 ans ! Tu vas écouter le meilleur ténor en plus !  » Galère pour trouver des places (merci D***), on pensait en avoir quatre, finalement on en a eu que deux, que faire de l’ami venu en plus tout content de voir le dit opéra. Ni une, ni deux, je fais un petit panneau avec mon carnet. J’ai du attendre une minute, un charmant monsieur me fait don d’une place, cadeau inespéré sachant que nous devions être une cinquantaine avec le même message. Je remercie encore ce généreux gentleman.

Je n’ai jamais vu une générale comme cela. Tout d’abord, l’Opéra était plein comme un œuf. Quand je dis plein, c’est plein, à savoir que j’ai vu le premier acte debout, au deuxième balcon. Vous vous en doutez, j’ai réussi à me replacer après. Je veux bien découvrir l’opéra et essayer de comprendre quelque chose mais dans de bonnes conditions. J’ai beaucoup aimé la musique, qui m’a envoûtée. C’est un opéra qui s’écoute avec aisance, les airs sont tellement connus qu’ils vous restent en tête. La trame de l’histoire est un vrai roman d’aventures. Je vous la fait courte (attention spoiler !). Une jeune femme veut fuir une nuit avec son amant, mais elle tombe sur son père et l’amant le tue par accident. Elle s’enfuie, se réfugie dans une abbaye, où elle deviendra une ermite, apeurée par la menace de mort de son frère. L’amant s’engage dans l’armée, où il croisera son « beau-frère » qui voudra le tuer. Il fuira et se fera moine dans la fameuse abbaye. Le frère le retrouve, ils se pourchassent, arrive à la grotte de Léonora (oui c’est le nom de la jeune femme). Il reconnaît sa soeur, la tue, se fait tuer. Seul l’amant reste en vie. Fin de l’histoire.

La Force du destin

On est complètement happé par l’histoire. Ça avance vite, on a envie de savoir la suite, comme quand on lit un bon roman. Le hic pour moi se trouve dans la mise en scène. J’ai trouvé ça très laid. Que ce soit les costumes, les décors, la scénographie, je n’ai vraiment pas été convaincue. J’ai lu dans En scène, que le metteur en scène a voulu nous plonger au coeur du XIXème siècle, dans l’univers de Verdi. Ça bouge tout le temps pour rien, on met des rideaux, on les enlève, on voit les cintres sans cesse, on met la table, on enlève la table, on plie les nappes, on installe des brancards, on les retire. Tout ça pour ne pas mettre beaucoup en valeur les chanteurs au final. Le gros Jésus Christ qui descend du ciel écrase la chanteuse. Il n’y a que la scène de fin qui trouve grâce à mes yeux, j’ai trouvé cela plutôt beau.

Le monde du lyrique est décidément bien différent de celui de la danse. Quand je n’aime pas une pièce de théâtre ou un ballet ou n’importe quel spectacle vivant à vrai dire, il m’arrive de partir de la salle si la chose est insoutenable, ou bien si je suis courageuse et tiens jusqu’à la fin des saluts, et dans ce cas, je m’abstiens d’applaudir. Or, pour la première fois, j’ai entendu le public huer une artiste, de façon très virulente. Au moment où la chanteuse est entrée sur scène, un flot de hurlements, de sifflements se sont abattus sur elle. Fâchée, elle est sortie immédiatement de scène. Je suis restée bouche bée. J’aime bien comprendre j’ai donc demandé à mes voisins qui faisaient visiblement partie des mécontents. La réponse « Elle n’a pas chanté à pleine voix, c’est son choix, il faut assumer ». Wahou ! Ils sont fous ces mélomanes. Je n’imagine pas l’idée de huer Nicolas Le Riche (bizarre c’est le premier nom qui me vient à l’esprit…) qui marquerait pendant une répétition… J’ai trouvé cela sévère quoi qu’il en soit.

Je résume, allez-y, parait il que ça n’a pas été donné à Paris depuis trrrrrès longtemps, la musique et le chant sont sublimes. Vous pourrez fermer les yeux sur la mise en scène, si comme moi la ringardise vous pique les yeux.

Si vous ne pouvez pas vous y rendre, l’opéra sera diffusé en direct le 10 décembre sur France Musiques.

  • En vrac

 

Pensez à réservez vos places (gratuites) pour le junior Ballet contemporain les 23, 24 et 25 novembre. Réservations par mail au reservation@cnsmdp.fr.   Pour ma part
j’y serai le 24.

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Edward Villela aurait été forcé de partir du Miami City Ballet. A lire dans le New-York Times, un article qui explique le dilemme.

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Vincent Chaillet est retiré des distributions de Cendrillon, 5 semaines d’arrêt lui sont nécessaires pour soigner la déchirure. Mathias Heymann lui aussi blessé, après avoir bien tiré sur la corde, ne dansera pas Onéguine.

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Samedi à 17h, il y a une conférence à Chaillot avec Federica Fratagnoli (docteur au Département danse de l’Université de Paris 8) sur le thème « frapper » en danse.

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Toujours d’actualité, Deyan vend le sac Repetto qui a servi au tournage. Si cela vous intéresse suivez le lien pour voir le sac et contactez en message privé pour plus de renseignements.

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Je suis en pleine préparation de ma liste de Noël (oui déjà). J’ai fait un tour à la boutique de l’Opéra, j’ai déjà vu plein de jolies choses. Et ils ont enfin remis du miel ! Comme quoi il n’y en a pas que pour le restaurant.

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Joy Womack a remporté le Youth America Grand Prix qui se déroulait à Paris.

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Ne manquez pas dimanche à 16h dans vos cinémas le Bolchoï au cinéma avec La Belle au bois dormant

Et oui encore le concours ! D’ailleurs beaucoup de vidéos des concours
précédents ont disparu. Je ne trouve plus l’Arepo de Vincent Chaillet, la Raymonda de Kora Dayanova, les variations d’Allister Madin. Heureusement que Mathilde Froustey, Sophia Parcen, et
Sébastien Bertaud laisse les leurs. Voici justement la superbe variation de Sébastien Bertaud de cette année. Quel dommage qu’il ne soit pas monté tout de même.

 

Rencontre autour de Cendrillon

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J’arrive à Bastille vers 15h50 pour assister à la rencontre Cendrillon à l’amphithéâtre. Brigitte Lefèvre apparait et nous fait son petit discours d’introduction habituel. Elle
s’étonne de devoir parler de Cendrillon alors qu’il y a si peu de temps elle parlait de  La source dont la dernière a lieu ce soir. Elle rassure le public qui a aimé ce ballet et confirme qu’il sera repris. Pas tout de suite, bien entendu, mais il sera repris.

La période de fête commence donc et deux ballets sont prévus. Cendrillon qui sera donné pour la première fois à Bastille et Onéguine de Cranko, à Garnier. Cendrillon est un des ballet les plus important pour la créativité de Rudolf Noureev. Il a crée ce ballet pour l’Opéra de Paris, pour la qualité de la troupe notamment pour les garçons. Il a
retraduit le conte dans la période hollywoodienne. Il s’est posé la question « De quoi peut rêver une jeune fille aujourd’hui? – de devenir une star ». On y découvrira de beaux ensembles, mais aussi des pas de deux virtuoses. Plusieurs étoiles vont danser ce ballet, même si il y a eu quelques défections (petite pensée pour Vincent Chaillet).

Une étoile prend ce rôle pour la première fois et c’est Laëtitia Pujol, qui entre suivie de près par le fougueux Jérémie Bélingard, qui lui a déjà dansé le rôle de l’acteur vedette. C’est Florence Clerc qui dirigera la répétition accompagnée au piano de Andrea Tourra.

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La répétition se fait sur la variation du tabouret. C’est la rencontre entre Cendrillon et l’acteur vedette.

La variation présentée est déjà bien en place. Florence Clerc très douce commence par corriger les têtes et les regards. Laêtitia Pujol se trouve gênée par le rideau noir du fond de scène pour placer son regard et donc ses tours (ce que je peux bien comprendre, moi même étant myope, j’ai l’habitude de danser dans le flou, mais le noir ne vous permet pas de fixer un point). La variation est difficile tant pour le garçon qui doit beaucoup porter, faire tourner sa partenaire (moi ces tours au doigt, ça fait toujours mal, quand on voit comment les danseuses s’y agrippent). Le t-shirt de Jérémie Bélingard est vite trempé et on comprend aisément pourquoi. Quant à la ballerine, elle est remuée dans tous les sens avec des tourbillons dans lesquels ses bras s’emmêlent, et cela n’a pas l’air plus évident non plus. Le duo marche bien, ils communiquent beaucoup entre eux. Jérémie Bélingard propose sur tous les pas d’autres possibilités pour que sa partenaire soit plus à l’aise. Il s’avance, la porte différemment, essaye de la faire rire pour qu’elle se détende. Laëtitia Pujol est pleine de grâce dans ce rôle. Je pense qu’elle fera une très belle Cendrillon. Elle est perfectionniste, ne laisse aucun pas au hasard, ne se permet aucun doute. C’est assez fascinant de voir ce réglage au millimètre.

Je regrette un peu qu’il n’y ait pas eu plus d’explications sur le ballet, sur la situation de cette scène dans l’argument général. Il y a des répétitions où il y a parfois plus d’interactions avec le public. Je regrette un peu aussi de ne pas avoir vu Jérémiiiiiiiiiiie (ok je me calme Jérémie Bélingard) ne pas nous passer un petit solo… Pressée de le voir en scène.

Cendrillon ça commence le 25 novembre et vous pouvez le voir jusqu’au 31 décembre (date à laquelle j’y serai en compagnie de Pink Lady, nous parions sur une nomination…). Il reste des places donc réservez et emmenez vos enfants !

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© Syltren / Rêves impromptus