Caroline Bance

Convergences Kaguyahimé Jiri Kylian

Si Paris prend des allures lunaires, c’est du côté de Bastille que l’on pouvait voir le début de la descente sur Terre de la princesse de la Lune, Kaguyahimé. Une heure de répétition avec Alice Renavand, Caroline Bance et Adrien Couvez, coachés par Elke Schepers et Patrick Delcroix.

On commence par le solo d’Adrien Couvez. Au début du ballet, les hommes du village tombent amoureux de Kaguyahimé et tente de la séduire par des danses. Kaguyahime est côté jardin, les solos partent de cour et sont construits de profil. Les corrections vont vite, Patrick Delcroix demande à Adrien Couvez  de rester plus longtemps en arabesque ou encore de donner un peu plus de hanches dans les déplacements latéraux. Il affirme au bout de cinq minutes « très bien, moi je suis content ».

Affiche Kaguyahime par Anne Deniau

On passe ensuite au dernier solo de Kaguyahimé. Elle a décidé de quitter la Terre et de retourner sur la Lune. Ce solo, ce sont ses adieux. Elle va du devant de la scène au fond, comme pour dire au revoir à la Terre. Elle bouge de façon très lente et est tout le temps en équilibre sur une jambe. C’est là que réside la difficulté de ce passage. Alice Renavand danse avec beaucoup d’implication. Son visage se transforme, devient grave. Dès la fin, Elke déclare « J’ai un problème, parce qu’Alice est déjà très bonne et très au point ! « . Elle la corrige sur quelques points, notamment des conseils pour être plus à l’aise « appuie toi vraiment sur cette hanche, tu peux exagérer cela, tu seras plus stable ». A propos d’un grand battement attitude, elle lui dit qu’il faut « emmener tout le corps, pas seulement la hanche ». Elle la corrige sur ses mains « il faut que tu aies plus d’énergie dans les mains, quand tu fais la lune va jusqu’au bout, avant de refermer tes poings ». Quand elle amrche de dos pour partir vers la Lune, elle lui conseille de ne pas aller trop vite, de contrôler l’arrivée des pieds sur le sol.

On continue avec le duo entre Caroline Bance et Adrien Couvez, qui dansent dans la confrontation des villageois et des citadins. Les costumes sont noirs et blancs, les musiques occidentales et japonaises s’affrontent. C’est très énergique, c’est un passage du ballet que j’apprécie beaucoup. Là il faut corriger certains portés, trouver ses marques. « Adrien aide là, il faut que tu la tires plus vers le haut ». Caroline Bance, recommence essaie, toujours avec un grand sourire, et une belle énergie. On sent qu’elle s’éclate dans ce langage chorégraphique. Ils doivent faire attention à la musique, qui est aussi rapide que la danse et ne pas courir derrière.

Il reste du temps, alors Elke décide de finir sur le premier solo de Kaguyahimé. Alice Renavand danse sur une plate-forme à 2m du sol. Tout est très lent, avec encore beaucoup d’équilibres, très lunaire en somme. Là encore, Alice Renavand connaît déjà bien son rôle et les corrections sont rapides. Les compliments pleuvent « quand tu danses le début, c’est magnifique ! ». Les applaudissements aussi.

Fin de répétition Kaguyahime Amphi Bastille 19/01/2013

Répétition intéressante, même si les interprètes étaient déjà très au point, ce qui est moins passionnant que lorsque qu’un rôle s’apprivoise, qu’un ballet se construit. C’est toujours une mise en bouche alléchante, avant d’aller revoir le ballet.

Relire ma chronique sur le ballet, vu en 2010, clic
Kaguyahimé de Jiri Kylian, du 1er au 17 février. Plus d’infos et réservations, clic.

Soirée Forsythe Brown

Si il y a une chose que j’aime dans la danse de William Forsythe, c’est sa capacité à dessiner des formes dans l’espace, avec un questionnement toujours passionnant sur le corps du danseur.  Ainsi devant ses ballets, tout un tableau se remplit de cercles, lignes et polygones en tout genre. Les traits sont plus ou moins épais, ils se tirent, se dessinent avec les différents matériaux que le corps peut offrir. Elastiques, fusain, ou la plume d’un stylo, la palette graphique de Forsythe semble sans limite.

Vincent Chaillet In The Midlle Somewhat was elevated William Forstyhe photo de Julien Benhamou

La musique de Thom Willem a les mêmes couleurs que la danse. Crée pour les pièces la plupart du temps, mais sans lien comme chez Cunnigham, l’univers sonore du compositeur anglais donne à voir des formes musicales diverses et toujours nouvelles. Eclairs, grincements, suspension métallique, un monde se construit qui prend une forme physique lui aussi dans l’espace. La danse et la musique fusionnent sur le corps des danseurs.

J’ai vu deux fois la même distribution lors de la générale et de la première. Les deux fois j’ai vécu les mêmes émotions face à cette soirée qui m’a enchantée.

In the middle est le « diamant brut » de Forsythe. Chef d’oeuvre crée en 1987 avec Guillem/Hilaire/Legris, il fait aussi partie du ballet Impressing the Czar. Il faut absolument oublier cela pour rentrer dans la version de 2012. C’est ce que souhaite le maître américain, c’est ce qu’il a demandé à ses interprètes. On recommence et on se réapproprie l’oeuvre, l’imitation n’étant jamais bonne. Attention les yeux, Aurélia Bellet est sublime dans cette pièce et il ne faut pas la manquer. Son pas de deux avec Vincent Chaillet est envoutant, elle est fascinante. Chaillet montre tous ses talents. Cette danse terriblement sensuelle met en valeur les corps des hommes, avec ces lignes très précises dans les jambes tandis que les dos se courbent. Le passage où Chaillet est en 4ème position fondu sur la jambe de derrière, le dos dans l’alignement, puis qui d’un coup se courbe est très euphorisant. Cela vous prend au ventre comme la musique qui se gonfle d’un son qui semble venir de loin. Les danseurs marchent comme des automates, ils encadrent la scène avant d’entrer et de sortir. Ce pièce faite d’un thème, l’excellence technique qui joue avec la gravité, se décline en solo, duo, trio, que les danseurs de l’Opéra exécutent avec un investissement rare, si bien qu’on a eu l’imrpession de ne voir qu’un éclair parfaitement dessiné dans le ciel. Magique !

Soirée Forsythe Brown copyright photo Anne Deniau

Au milieu des pièces de Forsythe, on a eu la bonne idée de remettre ce petit bijou d’O Zlozony O composite de Trisha Brown. Contraste complet. Fond de scène étoilé, bienvenue dans le rêve de Trisha Brown. La danse est comme en apesanteur, faite de courbe qui s’enchaînent et s’entrelacent sans heurs. La pièce a encore gagné en épaisseur et je l’apprécie encore plus qu’il y a trois ans. Ce poème polonais offre à vos oreilles un voyage dans le surnaturel. Chaque séquence de la pièce donne à voir des qualités de mouvements différentes et pourtant il y a une continuité dans le langage proposé.  Le tout dansé magnifiquement par Le Riche Dupont et Bélingard… Cela ne vous suffit-il pas pour partir dans la troisième dimension ?

Jérémie Bélingard dans O Zlozony O Composite de Trisha Brown Merci Agathe Poupeny pour cette belle photo !

 

Univers beaucoup plus solaire avec Woundworks 1 qui ne m’a pas trop emballée. Il y a un aspect frustrant qui fait qu’un a du mal à voir en même temps les deux couples et on a la sensation de rater quelque chose.  Quand votre regard se pose sur l’un, difficile d’aller vers l’autre. Il y a très peu de pauses dans le mouvement et on reste bloqué. Les deux soirs, je n’ai pas décroché mon regard du couple Le Riche /Ciaravola. Le dos de Nicolas Le Riche, les jambes d’Isabelle Ciaravola, cela suffirait presque devant une pièce qui vous laisse quelque peu sur votre faim.

Pas. /Parts de William Forsythe copyright photo Agathe Poupeney

La soirée se termine en beauté avec Pas. / Parts. Comme dans Woundworks 1, le décor se compose simplement de rideaux de mousseline sur lesquels on peut changer les éclairages et créer des ambiances différentes. Alors là tout m’a plu ! Le solo de Sabrina Mallem, le duo Bélingard/Abbagnato, le duo court mais intense et viril de Bélingard / Bézard (si vous êtes cardiaque, évitez….), le solo d’Aurélien Houette, toujours aussi bon dans tout ce qu’il touche, la légèreté puissante de Bertaud, les jambes de Gillot qui défie sans cesse les lois de la gravité et ce chachacha qui vous donne envie de vous lever de votre siège et de de danser !

NB : même au 5ème rang de parterre, il vaut mieux être côté jardin.

Distribution des 30 novembre et 3 décembre 2012

IN THE MIDDLE SOMEWHAT ELEVATED

Aurélia BelletAlice RenavandValentine ColasanteLaurène LévyEléonore Guérineau,Charlotte Ranson
Vincent ChailletMarc MoreauDaniel Stokes
O ZLOZONY O COMPOSITE
Aurélie Dupont
Nicolas Le RicheJérémie Bélingard
WOUNDWORKS 1
Agnès LetestuIsabelle Ciaravola
Nicolas Le RicheHervé Moreau
PAS./ PARTS.
Marie-Agnès GillotNolwenn DanielEleonora AbbagnatoSabrina MallemValentine ColasanteJuliette HilaireCaroline RobertCaroline Bance
Jérémie BélingardAudric BezardAurélien HouetteChristophe DuquenneSébastien BertaudCyril Mitilian

Les danseurs chorégraphes ou l’élan de vitalité de l’Opéra de Paris

 

Les danseurs chorégraphes cru 2011
 

 

J’ai passé une très bonne soirée ce soir, ce qui n’était pas gagné après ma longue journée. Je précise que je suis allée voir la générale du programme des danseurs
chorégraphes. L’amphithéâtre était à moitié vide, les premiers rangs du centre étaient réservés à la presse, dont j’ai cru reconnaître une photographe dont j’emprunte souvent les photos ici, à
cour, tout le ballet de l’Opéra, à jardin, les invités comme moi, bien contents d’être là.


Il y avait beaucoup d’émotions dans cette soirée, je ne sais pas si c’est le petit comité qui fait cela, ou la joie de partager de la création dans cette compagnie,
toujours est il que l’ambiance était bonne, l’accueil des créations a été bienveillant et les artistes ont été couverts de bravos. Je ne vais pas comparer les oeuvres, il n’y a rien de commun
entres elles, si ce n’est cette soirée, et une contrainte de durée je suppose. On sent bien que ce sont leurs bébés ces petites pièces, qu’ils sont très émus de pouvoir les présenter.
Il
faut donc les voir avec un regard doux.

  • El Fuego de la pasion, d’Allister Madin

avec Caroline Bance et Allister Madin

Musiques : « Por una cabeza » Carlos Gardel ; « Diferente » Gotan Project.

Durée : 10 minutes.

 

Tout d’abord bravo car c’est une première chorégraphie pour le jeune Allister et il a ouvert le bal dans une ambiance très caliente. Une femme descend les marches, un éventail à la main, qui nous
plonge dans l’atmosphère espagnole, si chère au chorégraphe. Elle s’installe au bar, boit un verre, voit cet homme et l’un et l’autre se plonge dans un tango sulfureux. Puis, la jeune femme va
ôter ses artifices, sa robe, et va de nouveau se retrouver face à cet homme. J’ai préféré ce deuxième pas de deux. Il y a de très beaux portés, qui s’intègrent bien dans cette danse de couple. Le
jeu de pointes est intéressant. Caroline Bance semble aussi plus à l’aise dans ce deuxième tango. C’est agréable de voie ces deux danseurs s’éclater sur scène. Le fait d’être à l’amphithéâtre et
donc très proche (je suis au deuxième rang) des danseurs nous met dans une proximité rare avec eux. Le tango devient de plus en plus sensuel, tellement que le femme repousse l’homme, elle ne sait
plus si c’est la danse qui la conduite à ce jeu avec lui. Elle fuit, il la rattrape, la prend dans ses bras et pose un baiser tendre sur ses lèvres, caché par l’éventail.

J’ai bien aimé ce petit tango amoureux, il fait partie des ballets de la soirée qui ont mis une bonne ambiance. Allister Madin s’est attaché à faire quelque chose de simple, qui nous emmène dans
son univers. C’est réussi.

 

  • Melancholia Splenica  de Florent Mélac

avec Charlotte Ranson, Sylvia-Crystel Saint-Martin, Julien Meyzindi, Maxime Thomas.

Musiques : « Goodbye » Deru ; « Moon » Alva Noto et Ryuichi Sakamoto.

Durée : 9 minutes

 

Ambiance MacGregor/Forsythe/Kylian/Cunningham garantie. Vous prenez cela vous faîtes un gros mix et vous obtenez la chorégraphie de Florent Mélac. Les quatre interprètes sont en justaucorps à la
 Genus, je me suis même demandée si ce
n’était pas les mêmes. Les quatre interprètes sont très solides techniquement et présentent une oeuvre impeccable. Pas de propos ici, juste du mouvement pur. Quelques jeu de lumières font des
corps des ombres projetées sur le mur du fond. J’ai beaucoup aimé, c’est de la danse pure. Julien Meyzindi montre une fois de plus sa solidité et son aisance en contemporain. Sylvia-Crystel
St-Martin mérite bien sa promotion, elle a de ses jambes et une aisance, une fluidité assez déroutante. Charlotte Ranson toujours aussi impeccable. Quant au jeune Maxime Thomas, il semble très à
l’aise lui aussi dans ce langage. Très belle chorégraphie, qui fonctionne bien.

  • Le pressentiment du vide, de Lydie Vareilhes

avec Letizia Galloni

Musiques : « Here’s the Hurt » Katelyn Duty ; « Gigue » Johann Sebastian Strauss

Durée : 5 minutes

 

La pièce présente un appartement dans lequel une jeune femme seule, hésite à partir. Son sac de voyage devant elle semble lui provoquer une certaine inquiétude qui se traduit par des mouvements
de bras assez agités. La musique m’angoisse bizarrement ou est-ce le principe chorégraphique qui fonctionne? Letizia Galloni est très bien, elle occupe avec facilité l’espace scénique. Je ne
rentre pas dans cette histoire, j’ai du mal à m’y accrocher.

  • Bless – ainsi soit -IL de Bruno Bouché

avec Aurélien Houette et Erwan Le Roux

Musique : « Chaconne en ré mineur pour piano » Johann Sebastian Bach

Durée : 15 minutes

 

J’ai adoré ! C’est une pièce très aboutie avec deux interprètes fabuleux. L’un est en blanc, signe de vie et de puissance, l’autre en noir, signe de mort. Il vont danser et s’affronter dans une
chorégraphie faite de portés très impressionnants, de joutes gestuelles qui mettent à terre soit l’un soit l’autre. A aucun moment, les interprètes ne lâchent leur intensité de regards et de
mouvements. Rien n’est en trop, on en voudrait encore. Je ne sais pas comment vous dire la richesse des pas, et de la construction. Il y a très peu de répétition, chaque porté est différent, il
faut les saisir vite au regard, car vous ne les reverrez pas. Je suis très absorbée par Aurélien Houette, qui est un danseur envoûtant. Il a une énergie débordante, une intensité dans le regard
qui, associée au regard d’Erwan Le Roux, plus obscur, forme une électricité sur toute la scène. En parlant de la scène, la chorégraphie a l’avantage de très bien s’adapter à l’espace, ce qui n’a
pas été le cas de toutes les chorégraphies. La chorégraphie est circulaire, comme si les danseurs évoluaient autour d’un point de tension entre eux. Si on parle de chorégraphie pure, c’est 
pour moi la plus belle pièce de la soirée. Bravo!

 

 

 

  • Fugitif de Sébastien Bertaud

avec Laurène Lévy, Axel Ibot, Daniel Stokes et Sébastien Bertaud.

Musiques :  » Patinage » Swod – Olivier Doerell et Stéphane Wöhrmann ; « Fugitif »

Création vidéo : Héléna Bertaud

Durée : 10 minutes

 

Il est question ici de remettre en question la danse classique en la numérisant dans un univers plus contemporain du coup. J’ai beaucoup aimé le début moins la fin. Je reste tout de même
stupéfaite par les multiples casquettes de Sébastien Bertaud (danseur, chorégraphe, étudiant à Sciences po..). Le début donc rassemble les trois garçons et j’aime bien l’énergie et la complicité
qu’il y a entre eux. De beaux sauts, des suspensions intéressantes. Ils enlèvent ensuite leurs t-shirts, chacun dans son carré numérique. Là c’est intéressant car le temps se ralentit. J’ai bien
aimé ensuite la fraîcheur de Laurène Lévy qui apporte un peu de joie avec son grand sourire. Elle forme un beau duo avec Sébastien Bertaud. J’ai trouvé la fin de la pièce moins intéressante, trop
classique, et je n’ai pas bien compris l’utilité de la vidéo, si ce n’est comme une opposition entre un langage classique et contemporain.

 

Laurene-Levy-dans-Fugitif.jpg

 

*** Entracte ***

  • Nocturne de Nans Pierson

avec Juliette Hilaire, Alexandre Gasse et Pierre-Arthur Raveau au piano

Musique : Nocture en mi bémol de Frédéric Chopin

Durée : 6 minutes

 

J’ai beaucoup aimé l’idée. Ambiance fin de monde avec des artistes qui entrent avec des masques à gaz. Cela dérange, et le public se crispe. Le monde est irrespirable, comment s’aimer dans ce
cas? Comment s’embrasser, se toucher si on ne peut ôter ce masque qui occupe tout le visage. La chorégraphie est faite de beaucoup de portés qui symbolisent l’union de ce couple amoureux. La
musique de Chopin accentue ce désespoir. Pendant quelques instants, ils ôtent leur masque pour s’autoriser un baiser. C’est furtif et il faut se replonger dans la réalité. La musique interrompue
pendant ce moment d’amour, a été remplacée par des bruits métalliques et de fin de monde. A quoi bon vivre sans amour? L’homme fait encore valser sa bien aimée mais ne peut supporter cette
situation et pour un ultime baiser,  il préfère mourir. C’est très fort car en 6 minutes ce très jeune chorégraphe est parvenu à nous transmettre le tragique de la situation. Chapeau bas.

 

  • Près de toi de Myriam Kamionka

avec Marine et Mathieu Ganio

Musique : DJ Myst 22 et DJ Sébastien H

Durée : 10 minutes

 

J’ai trouvé intéressant de voir Mathieu Ganio dans une registre contemporain, mais enlevez lui cette chemise de prince. Ça va lui coller à la peau les rôles de jeune premier! Danser avec sa soeur
doit être une expérience particulière, cela proscrit tout un tas de langage, en tous cas moi c’est la première chose qui me vient à l’esprit. A t-on plus de complicité sur scène parce qu’on est
de la même famille? Ici en tous les cas, les Ganio n’en manque pas. Marine est une danseuse que j’apprécie beaucoup et je ne comprends pas pourquoi elle est confinée dans sa classe de quadrille.
Elle montre tout son talent dans cette chorégraphie qui ne me séduit pas plus que ça mais j’aime bien la scénographie. Ils dansent dans des halos de lumière qui s’allument et s’éteignent. L’un
dans l’ombre l’autre dans la lumière, c’est souvent cela dans une fratrie et les rôles alternent car la vie est faite de réussites et d’embûches. Le plaisir de danser ensemble se sent et les
applaudissement sont chaleureux. beaucoup d’émotions pour les deux Ganio.

 

  • me2 de Samuel Murez

avec Takeru Coste et Samuel Murez

Texte : Raymond Federman

Musique : The Misters

Durée : 9 minutes

 

Le fou rire de la soirée ! C’est bien écrit, cela emprunte au mime, à la pantomime, au cirque au hip-hop, le tout en utilisant toute la salle. Petite bouffée d’air frais, cela ne se prend jamais
au sérieux tout en étant très rigoureux dans l’interprétation de ces deux clowns qui ne sortent jamais même pendant les saluts. J’ai beaucoup aimé. 

  • Narkissos de Mallory Gaudion
Avec Mallory Gaudion
Musique : « Für Alina » d’Arvo Pärt
Durée : 10 minutes
On retombe dans une ambiance totalement différente. Au sol, des verres à pied, symbolique de l’eau dans laquelle Narcisse va se perdre. C’est très torturé, très centré sur soi en toute logique.
Jamais son regard ne croise le nôtre. La chorégraphie est très près du sol. Il va au fur et à mesure « vider les verres » les jeter, les renverser, les déplacer. Il y a un jeu d’attirance répulsion
vers cette source de reflet.
J’ai eu du mal à rentrer dans cette pièce. Je ne suis pas sûre qu’elle soit placée au bon endroit dans la programmation. On aurait peut être du commencer avec ça. Mallory Gaudion signe tout de
même une belle performance.
  • Ça tourne à l’amphi…. de Béatrice Martel
Avec Isabelle Ciaravola, Aubane Philbert, Pauline Verdusen, Marion Barbeau, Jennifer Vissochi, Amandine Albisson (ils l’ont oubliée dans le programme ! ) Mathieu Botto, Yann Chailloux, Alexandre
Gasse, Jean-Baptiste Chavignier et Lionel Delanoë.
Musiques : « Le toi du moi », « Leplus beau du quartier », « L’excessive » et « La dernière minute » de Carla Bruni.
Durée : 13 minutes.
Autre fou rire de la soirée !  On tourne un clip, les techniciens sont aussi de la partie. Le premier clip est celui de « Le toit du moi » on déroule un tapis de fausse pelouse sur lequel est
assise une jeune femme en blanc. Un garçon arrive à vélo. Ambiance très années 60 très cul-cul très moqueur, et ça marche je ris beaucoup. Ça ressemble beaucoup à l’ambiance du Concert de Jerome Robbins le tout orchestré par Lionel
Delanoë. Deuxième clip, « Le plus beau du quartier », trois filles (Aubane, Jennifer et Pauline) tombent sous le charme du beau gosse du quartier. Couleur flashy, ambiance Jacques Demy j’adore ! Le
troisième est je crois celui que je préfère! Trois hommes en Ukulélé ont l’air d’andouilles finies. La star ne vient pas, cela agace le metteur en scène. Finalement Amandine Albisson débarque,
collants rouges paillettes, pull de cocooning et talons violets à paillettes extra hauts! C’est drôle ça ne se prend pas au sérieux et le tout bien chorégraphié. Isabelle Ciaravola clôt les clips
en ne se prenant pas du tout au sérieux. Elle est en grande tenue de star et en joue dans sa loge. Elle est géniale et là encore je ris beaucoup. Le tournage se clôt, petit clin do’eil à la
presse avec un « allez les enfant on pose pour la presse ».
Très belle soirée, quel dommage que ce programme ne soit programmé trois jours, j’espère que vous irez tout de même nombreux, car on passe un très bon moment.
SPECTACLES-VUS-1305.JPG
J’ai cru apercevoir Agathe Poupeney au rang des photographes (le petit
rat n’a pas une très bonne vue), j’ajouterai des photos quand elles seront publiées sur Fedephoto.

 

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