Amandine Albisson

Concours interne ONP 2013 Femmes

Retour sur le concours de promotion femmes qui a eu lieu samedi 9 novembre. Les promues entreront dans leur nouveau grade au 1er janvier. Le jury était composé de Brigitte Lefèvre, Laurent Hilaire, Clotilde Vayer, Benjamin Millepied, John Neumeier, Lionel Delanöé (suppléant), Eleonora Abbagnato, Josua Hoffalt, Alessio Carbone, Lucie Clément, Pascal Aubin et Benjamin Pech (suppléant).

  • Quadrilles

Variation imposée : Célébration de Pierre Lacotte. En vidéo, clic.

Nombre de poste à pourvoir : 2

Résultats :

1. Hannah O’Neill, promue
2. Léonore Baulac, promue
3. Leïla Dilhac
4. Laura Bachman
5. Jennifer Vissochi
6. Alice Cantonnet

Camille de Bellefon, Les Noces fantastiques, variation de l’Océanide, Serge Lifar
Emma D’Humieres, Don Quichotte, Acte I, 2ème variation de Kitri, Rudolph Noureev
Leila Dilhac, L’histoire de Manon, acte II, variation de Manon, Kenneth Mac Millan
Peggy Dursort, La belle au bois dormant, acte III variation d’Aurore, Rudolph Noureev
Lucie Fenwick, Pas.Parts, William Forsythe
Miho Fujii, Raymonda, acte II, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Claire Gandolfi, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Amélie Joannides, Les quatre saisons, variation de l’été Kenneth Mac Millan
Lucie Mateci, In the Middle somewhat elevated, William Forsythe
Sophie Mayoux, Delibes suite, José Martinez
Hannah O’Neill, La Bayadère, acte II, variation de Gamzatti, Rudolph Noureev
Caroline Osmont, Suite en blanc, variation de la Cigarette, Serge Lifar
Ninon Raux, Vaslaw, John Neumeier
Gwenaëlle Vauthier, AREPO, Béjart
Jennifer Visocchi, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Laura Bachman, Coppélia, Acte II, Danse espagnole, variation de Swanilda, Patrice Bart
Léonore Baulac, In the Middle somewhat elevated, William Forsythe
Alice Catonnet, Don Quichotte, Acte II, variation de Dulcinée, Rudolph Noureev

Léonore Baulac

Mes impressions : 16 Célébrations, et bien c’est trop ! A la fin on ne regarde plus bien… C’était tout de même réjouissant de voir cette classe de quadrilles, toutes très douées, pleines de qualité, avec un niveau assez élevé et une grande diversité artistique.
La variation imposée était pleine de subtilités. Les bras varient beaucoup, il faut passer de choses très académiques à d’autres plus délicates. La difficulté résidait surtout dans la descente de scène de fin, avec des développés seconde en tournant qui devaient s’enchaîner sur un joli tour sans se désaxer. Dans cet exercice, Léonore Baulac s’en sort mieux que tout le monde, avec une assurance évidente. La jeune quadrille a déjà eu des rôles de solistes (Olympia récemment dans La Dame aux Camélias) et cette expérience est lisible dès son entrée en scène. Hannah O’Neill, que j’avais trouvé brillante lors de son passage à Lausanne, montre aussi une grande maîtrise. La variation est impeccable. Camille de Bellefon a une jolie présence sur scène. Claire Gandolfi réussit à merveille la fameuse descente de fin, avec des tours plein de légèreté, qui se terminent dans de belles 5ème. Gwenaëlle Vauthier signe elle aussi une belle imposée, tout comme Miho Fuhji, encore oubliée du classement, alors qu’elle a des atouts techniques indéniables. Emma D’humières a de belles qualités, notamment un en dehors remarquables, une technique de pointe délicate et elle suspend et nuance la chorégraphie de façon élégante.

Hannah O'Neill

Après 16 Célébrations, c’est un soulagement de passer aux variations libres ! La plupart des quadrilles font le choix d’une deuxième variation classique, car il leur faut montrer toute l’étendue de leur technique, dans la mesure où, comme coryphées elles continueront de danser dans le corps de ballet, mais pourront accéder à des petits rôles. C’est ainsi que l’on voit défiler Kitri, Nikiya, Gamzatti, Esmeralda, Raymonda et Manon. Parmi ces héroïnes on remarquera la très jolie Nikiya de Claire Gandolfi (je m’étonne qu’elle ne soit pas classée), à laquelle répondait à merveille, l’imposante Gamzatti d’Hannah O’Neill. Emma D’Humières est piquante en Kitri et se donne à fond. Alice Cantonnet est une charmante Dulcinée, bien qu’on ne puisse pas encore compter les 5 temps d’équilibre sur le début de la variation, elle sait y mettre au chose qui est très séduisant pour un premier concours. Amélie Joannidès est comme on l’a découverte l’an dernière, pleine de vie et étincelle le public. On remarquera le retour de Peggy Dusort après une grosse blessure qui s’en sort très bien dans sa variation d’Aurore. Forsythe était à l’honneur avec trois variations. Léonore Baulac se montre au dessus du lot avec In the Middle très réussi ! Quelle présence. On aurait voulu que ça continue ! Lucie Fenwick avait quant à elle choisi Pas./Parts qui fut aussi un bon choix et une belle réussite.
Dans mes « pronostics » sur Twitter j’avais mis Baulac, Gandolfi, O’Neill.

  • Coryphées :

Variation imposée : Suite en blanc, la flûte, Serge Lifar. En vidéo, clic

Nombres de postes : 2

Résultats :

1. Sae Eun Park, promue
Aucune majorité n’étant dégagée à l’issue du 4ème tour de vote pour la deuxième place, le classement n’est pas effectué au delà de la première place.

Letizia Galloni, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Fanny Gorse, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Emilie Hasboun, L’histoire de Manon, acte II, variation de Manon, Kenneth Mac Millan
Juliette Hilaire, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Laurène Levy, Don Quichotte, Acte I, 2ème variation de Kitri, Rudolph Noureev
Juliane Mathis, Raymonda, acte III, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Sae Eun Park, The Four Seasons, variation de l’Automne, Jerome Robbins
Aubane Philbert, Clavigo, variation de Marie, Roland Petit
Charlotte Ranson, Le Sacre du Printemps, variation de l’Elue, Maurice Béjart
Marion Barbeau, Grand Pas Classique, Victor Gsovsky
Laure-Adélaïde Boucaud, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar

Sae Eun Park

Mes impressions : La variation imposée comportait des difficultés techniques qui permettaient d’éliminer plus facilement des danseuses. Encore une fois le niveau était assez élevé et ce n’était pas évident de choisir. Il faut briller dans cette variation ; être légère, suspendre ses équilibres, laisser le dos bailler dans les grands développés. A ce jeu là, Letizia Galloni est brillante. Elle ouvre le bal avec beaucoup d’élégance et impose son style. Fanny Gorse propose aussi quelque chose de solide avec de très beaux équilibres. Sae Eun Park danse avec beaucoup d’aisance et de légèreté. Elle glisse comme les notes sur la partition sans accroc. Charlotte Ranson et Lydie Vareilhes dansent elles aussi cette variation avec du style et de la personnalité.

Les variations libres étaient un vrai moment de réjouissance. Letizia Galloni rate la fin de sa variation en se plaçant mal et c’est dommage, car définitivement cette danseuse a quelque chose de fort dans la danse et dans sa personnalité que j’apprécie beaucoup. Charlotte Ranson a fait la plus belle variation libre du concours, toutes classes confondues. Son Elue du Sacre du Printemps de Béjart était remarquable, à couper le souffle. Elle montre une fois de plus une vraie personnalité, qui danse le contemporain comme peu. Lydie Vareilhes est parfaite dans le Grand Pas de Twyla Tharp. Plus les variations passent, plus on a la sensation que cette classe présente des artistes qui ont un style à défendre. Sae Eun Park montre de nouveau qu’elle a toutes les qualités pour être sujet. Grande maîtrise technique et une personnalité qui a un éventail très large. j’ai hâte de la voir dans des propositions contemporaines. Fanny Gorse est une jolie Esmeralda ; sensualité, domination et ses jolies jambes qui se déploient comme un sort jeté. Julianne Mathis manque un peu de balancé dans le dos dans sa variation de la claque. C’est un peu trop lisse, cela manque de caractère, mais on y entrevoit de belles qualités. Aubane Philbert propose une Marie admirable. Elle a ce quelque chose de très juste dans le regard qui est touchant.
Vu la qualité de la classe, on comprend la difficulté à délibérer. Je vous fais part de mon jugement tout personnel, à chaud, après le concours :
1. Park 2. Galloni 3. Vareihles 4. Ranson 5. Gorse

  • Sujets

Variation imposée : Raymonda, acte I, valse fantastique, Noureev. En vidéo, clic

Nombre de postes : 1

Résultats :

1. Amandine Albisson, promue
2. Laura Hecquet
3. Aurélia Bellet
4. Charline Giezendanner
5. Héloïse Bourdon
6. Sabrina Mallem

Sarah Kora Dayanova,  Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Charline Giezendanner, The Four Seasons, variation du Printemps, Jerome Robbins
Christelle Granier, Raymonda, acte III, variation de Raymonda, Rudolph Noureev
Laura Hecquet,  Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Sabrina Mallem, Notre Dame de Paris, Acte 1, variation d’Esmeralda, Roland Petit
Caroline Robert, Les Mirages, variation de l’Ombre, Serge Lifar
Séverine Westermann, Paquita, variation de Paquita, d’après Marius Petipa
Amandine Albisson-Pivat, La Bayadère, acte II, variation de Nikiya, Rudolph Noureev
Aurélia Bellet, Carmen, variation de la chambre, Roland Petit
Héloïse Bourdon, Other Dances, 2ème variation, Jerome Robbins.

amandine-albisson par Agathe Poupeney

Mes impressions :  On pouvait déjà noter l’absence des « nouvelles » sujets, pour d’heureuses raisons. Pauline Verdusen, Eléonore Guérineau n’étaient pas de la partie. La classe des sujets est celle qui pose le plus de tensions. Une place pour beaucoup de talents. Amandine Albisson était pressentie pour le poste, elle l’a eue. Je n’ai pas trouvé, que ce jour là, juste pendant ce concours ce soit elle qui a brillé le plus. Elle sera une très belle première danseuse et elle a montré sa capacité à tenir des rôles avec brio (sa Sylphide, notamment). Dans la variation imposée, il m’a semblé que Sarah Kora Dayanova était celle qui avait les plus belles suspensions en équilibre. Toujours expressive, transmettant une émotion au public, elle a ouvert le bal des Raymondas avec brio. Son ombre était là aussi d’un très haut niveau ; elle racontait une histoire. Aurélia Bellet continue bien son ascension. On l’a vue très à l’aise dans la variation imposée et sa Carmen montrait une technique solide, doublée d’une interprétation sans fioriture, une belle gitane. Amandine Albisson était superbe dans sa Nikiya, j’ai plus de réserves sur ce qu’elle a proposé dans l’imposée, où j’y ai vu des petites erreurs techniques et des tremblements. Laura Hecquet est très musicale dans son imposée, son ombre me touche moins que celle de sa camarade Dayanova. Séverine Westermann se montre toujours aussi à l’aise techniquement, dans son imposée, comme dans sa libre. Sabrina Mallem est une belle Esmeralda. Héloïse Bourdon fait un joli concours avec une libre très romantique.
Mon classement tout personnel : 1. Dayanova 2. Bellet 3. Albisson 4. Bourdon 5. Hecquet

 

Soirées Roland Petit

Deux soirées, deux soirs de suite, deux ambiances. La première le mardi 26 mars et la deuxième, le mercredi 27 sorte de bonne intuition pour une date de nomination.

Le rendez-vous est une pièce que j’aime beaucoup par son aspect cinématographique. Au premier rang de l’orchestre, on a l’impression d’être seul au monde à vivre ce drame digne d’un film. La musique et le chant, d’abord, comme un générique de vieux film en noir et blanc, les danseurs ensuite, qui apparaissent déjà plus comme des comédiens que dans un ballet traditionnel. Le film commence, on ne lâche pas le personnage principal du regard. Le jeune homme part vers son destin, en compagnie d’un bossu, ami qui ne se révèlera pas chanceux. La valse qui les emmène vers la plus belle fille du monde, est un passage une fois encore très prenant. On oscille entre la comédie musicale et une pantomime qui fait avancer l’histoire. Hugo Vigliotti se montre un brillant partenaire. Danse, expression, technique, tout y est et sa joie de danser transperce l’écran. Nicolas Le Riche se montre comme il y a deux ans, admirable et juste dans ce rôle. Sa jeunesse et sa fraîcheur sont incomparables. Eleonora Abbagnato est la plus belle fille du monde, il ne faut pas en douter. Sublimée par ses talons, sa robe qui forge une silhouette de rêve, le jeune homme ne pouvait qu’être dupé.
Le lendemain, distribution différente mais non moins intéressante. Amandine Albisson se révèle très juste dans le rôle de la plus belle fille du monde. Quant à Alexandre Gasse, il ne démérite pas. Sa technique est franchement impeccable et son interprétation encore un peu timide me convainc, par sa sincérité. Il n’imite personne et veut s’imposer. On découvre bien le potentiel de soliste de ce jeune garçon.

Nicolas LeRiche et Eleonora Abbagnato dans Le Rendez-Vous de Roland Petit

Le rendez vous le 26 : avec Nicolas Le Riche, Eleonora Abbagnato, Hugo Vigliotti, Stéphane Phavorin.
Le rendez vous le 27 : avec Alexandre Gasse, Amandine Albisson, Hugo Vigliotti, Stéphane Phavorin.

Deux soirées mais une seule distribution dans Le Loup. Là encore, dans un autre domaine cinématographique, cette pièce est très visuelle. On est dans l’univers de la Belle et la Bête. Les gestes de la danseuse ressemblent tant à ceux de Josette Day dans le film de Cocteau, qu’on lit immédiatement l’amour qui s’empare d’elle pour cet être à l’humanité cachée mais bien plus grande que celles des hommes et femmes qui l’entourent. Les femmes apparaissent souvent plus cruelles que les hommes chez Roland Petit. La bohémienne est de cette catégorie d’héroïnes, qui tuent, comme par plaisir. Sabrina Mallem, est brillante dans l’exercice. Séductrice, délicieuse et cynique à la fois. L’interprétation de Stéphane Bullion et Emilie Cozette est très juste comme il y a deux ans. La musique de Dutilleux les porte, c’est très narratif et on se laisse vite emmener dans la naissance des sentiments entre ces deux êtres. La séduction, la méfiance, le doute, la passion, l’amour raisonnable, tout y est et c’est une vraie carte du Tendre que parcourent nos deux héros. La chorégraphie du pas de deux est pleine de petits détails qui rendent une fois encore cette oeuvre, facile à suivre,tout en gardant des exigences techniques incroyables.

Le Loup, avec : Emilie Cozette, Stéphane Bullion, Sabrina Mallem et Christophe Duquenne.

Aurélie Dupont dans Carmen

Carmen… La nouvelle de Mérimée est déjà un chef d’œuvre, la musique de Bizet semble écrite pour la danse. Quand il crée Carmen, Roland Petit voit là encore son ballet comme un film avec un décor et des accessoires très forts visuellement. Les chaises de la scène de la taverne, déjà utilisées à bon escient dans Le jeune homme et la mort, signe l’identité de la pièce.

Deux Carmen et deux spectacles complètement différents. Aurélie Dupont est une Carmen noble,parfois trop pour moi.Le travail des bas de jambes est impeccable, les jambes sont montées à 90°, les positions cinquième, ouvertes au maximum, comme une provocation érotique sont là, et bizarrement, je ne me laisse pas séduire. Trop aristocratique, manque de noirceur malgré la perruque. La surprise est du côté de Karl Paquette, délicieusement espagnol et complètement étonnant. Voilà l’homme caliente qu’il nous fallait pour compenser la froideur de sa partenaire. C’est un Don José faillible, aveuglé. Côté seconds rôles, c’est très réussi. Allister Madin comme François Alu sont des chefs gitans qui n’hésitent pas à exagérer le caractère filou de leur personnage (et les mains posées sur les fesses de ces demoiselles en sont une bonne occasion)
Une étoile en chasse une autre. Ou plutôt deux même. Nicolas Le Riche, c’est Don José. C’est évident, c’est Roland Petit qui souffle les pas dans ses jambes et qui donne le regard juste à l’espagnol. Abbagnato avait déjà travaillé le rôle, mais pas comme cela. Là, c’est magique. On retiendra deux moments : la sensualité du pas de la chambre et la corrida entre Carmen et Don José. A en avoir des frissons. La suite, c’est la nomination. Elle devait arriver à la première et puis on ne sait pour quelle raison obscure, dont seul l’Opéra a le secret, il a fallu attendre le 27 pour que la belle soit couronnée. Trop tard certains diront. Il n’empêche que ce soir, Eleonora a montré qu’elle en avait encore sous la pointe. C’est une interprète à la technique encore admirable. L’interprétation de Carmen était belle, la salle l’a suivie dans un silence quasi religieux. Ovation méritée pour cette nomination tant attendue. Encore bravo.
J’espère que mon ami F***qui était pour la première fois à Garnier n’a pas été déçu du voyage, mais j’ai un peu regardé ses yeux et je ne le crois pas.

Nomination Eleonora

Merci à JMC pour la soirée du 26 du spectacle au dîner ! C’était une excellente soirée !
Merci à Julien Benhamou pour les photos reçues.

Kaguyahime, première avec Alice Renavand

Le ballet de Kylian inspiré du conte Japonais de la princesse Kaguyahimé m’avait fait une forte impression quand il avait été présenté à Bastille il y a trois ans. A Garnier, le ballet a pris une âme plus particulière, car il se déploie avec beaucoup plus de beauté dans ce lieu. Après avoir vu la séance de travail, retour sur la première du spectacle.

Kaguyahimé photographie d'Agathe Poupeney

Ce qui fut génial à Garnier, c’est le son des tambours qui résonnait dans toute la salle. Dès le début, les bâtons de pluie, les fracas métalliques, on se plonge dans la dualité du monde terrestre et du monde lunaire de la princesse. C’est le ballet des balançoires, qui laisse entrevoir au fond sur une plate-forme un ombre de lumière. Alice Renavand est d’emblée lumineuse. Le halo blanc s’agrandit, les cinq hommes traversent la scène au ralenti. Le ballet joue avec les contrastes de suspension et d’accélération, entre le monde des hommes et celui de la Lune, le monde occidental et le monde japonais, entre la danse et la musique. La musique siffle pour annoncer l’arrivée sur terre. Les danseurs sont tous sur-investis par cette chorégraphie qui semble les transporter. Vincent Chaillet est puissant et généreux dans sa danse. Il montre de nouveaux de belles qualités avec des arabesques et un dos solide qui emmène le reste du corps. Adrien Couvez est impressionnant par sa façon d’entrer dans le sol et dans l’air. Il déploie une énergie incroyable. Yvon Demol et Alessio Carbone sont eux aussi très engagés dans leurs solos (j’aurai bien aimé revoir Jérémie Bélingard vu en séance de travail qui était lui aussi très beau dans ce répertoire), Aurélien Houette maîtrise à la perfection le sujet, c’est un reptile dansant, il rampe dans l’air, et se saisit de Kaguyahimé impassible.

Les marches sont l’autre force de ce ballet. Elles sont très marquées dans le sol. Chez Kylian, ce sont souvent les pas les plus simples qui sont déclinés à l’infini avec une intelligence dans la construction du ballet. Et si Kaguyahimé n’est pas son ballet le plus déroutant en terme de chorégraphie, il est remarquablement construit.

Allister Madin dans Kaguyahimé de Jiri Kylian photographie de Julien Benhamou

Les passages avec les villageoises accélèrent le rythme. Laurène Lévy est radieuse, c’est un vrai plaisir de voir cette ballerine s’épanouir dans ces langages contemporains (dans Forsythe, elle avait déjà un charisme incroyable). L’affrontement entre villageois et citadins vous prend au vif, vous colle au fond du siège. C’est frénétique. L’espace semble immense, on a du mal à tout voir, cela bouge, les musiciens s’affrontent eux aussi, blancs contre noirs, tout cela pète comme de l’orage, quand le rideau noir s’abaisse, comme si Kaguyahimé en avait assez vu de ce monde terrestre. Solo lent, Alice Renavand est étonnante. Elle oscille entre sensualité et froideur lunaire. Chaque pas est exécuté avec beaucoup de matière. Elle perce l’espace avec son corps, comme la lumière dans l’obscurité. Les cambrures montrent comme une souffrance de cet être lumineux face à la noirceur de la guerre. Tout s’éteint en elle. Seul le Kodo résonne, comme une petite voix intérieure. L’ondulation du rideau noir est le souffle de la princesse qui va disparaître à la rencontre du prince Mikado.

Ébloui par sa beauté, il l’invite à venir à son palais et tente de la capturer. Malgré ses plaintes, marquées par de grands étirements qui se contractent ensuite, Il tente de la retenir. L’éblouissement de la pleine Lune qui arrive, réalisée avec les miroirs, est fabuleuse. Les scénographies de Kylian sont soignées, prennent sens à chaque instant, et il n’y a pas de décor « accessoire » comme on peut le voir chez tant d’autres chorégraphes.
Mikado ne voit donc pas Kaguyahimé partir, qui remonte sur sa Lune, avec sa lenteur.

Vincent Chaillet dans Kaguyahimé de Jiri Kylian photo de Julien Benhamou

Très belle soirée, mon impression première s’est vérifiée, un ballet c’est toujours mieux à Garnier, c’est comme un bijou dans l’écrin. Avec cette musique puissante, on a voyagé à travers ce conte d’orient. Alice Renavand y est divine.
Petit plus de ma soirée, j’avais emmené un ami d’enfance qui n’avait jamais mis les pieds à Garnier. C’est toujours fascinant de voir l’émerveillement dans les yeux de quelqu’un. Des fois on aimerait retrouver cette première émotion.

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  • Distribution du 1er février 2013
Kaguyahime Alice Renavand
Mikado Hervé Moreau
Muriel Zusperreguy, Amandine Albisson, Laurène Lévy, Charlotte Ranson, Caroline Robert
Yvon Demol, Vincent Chaillet, Alessio Carbone, Adrien Couvez, Aurélien Houette
Maki Ishii Musique
Jirí Kylián Chorégraphie
Michael Simon Décors et lumières
Ferial Simon, Joke Visser Costumes

Rain, rain, rain !!

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© JMC

Lundi, après avoir été assistée brièvement à la présentation de la saison 2011-2012 au Théâtre de la Ville, dont je vous ferai un compte rendu dans la semaine, j’ai filé à l’Opéra Garnier pour assister à la pré-générale de Rain. Tout comme celle de  Roméo et Juliette, l’entrée des artistes est envahie par des groupes de scolaires.

J’attendais beaucoup de ce ballet, les danseurs avaient tous l’air très excités à l’idée de danser cette œuvre et d’y prendre beaucoup de plaisir. C’est la première grande œuvre que la chorégraphe belge donne à une autre compagnie que la sienne. Et quelle œuvre ! Moi qui adore la danse contemporaine, j’ai été servie. C’est exactement ce qui me donne envie de danser et qui me plaît.

La scène est entourée par un cercle de cordes. Quelques chaises transparentes au fond, et un sol sur lequel son tracés des lignes continues de couleurs ou des pointillés. Ce sol sert aux danseurs à évoluer dans l’espace, car les constructions d’Anne Teresa de Keersmaeker sont complexes. 7 filles, trois garçons. Les costumes sont très beaux et me plaisent beaucoup. Des dégradés du chair au rose de la jupe de Fumyo sont comme la palette de couleurs qu’il peut y avoir dans le ciel un jour de pluie. La pluie d’ATDK n’est pas triste, c’est plutôt une ode à la joie, un parcours ensoleillée sous de la pluie chaude. Les cordes qui encerclent l’espace sont plutôt rassurantes. J’ai aussi envie qu’elles s’animent, que les danseurs passent leurs bras ou leurs jambes dedans. Il faudra attendre un peu pour que l’orage se déclenche.

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© JMC

La chorégraphie est douce pour le regard. Les formes sont fluides, il y a beaucoup de balancés dans les bras, dans les jambes ou le corps tout entier. Les danseurs prennent leurs marques les uns par rapport aux autres. Ils courent, s’arrêtent. D’un coup, une force, comme un fil au milieu des omoplates vient les chercher et les fait reculer. Dans les formes de leurs bras, on imagine souvent qu’ils portent des objets imaginaires. Un joli ballon, une bulle de savon, un triangle. Tout un imaginaire se construit dans ce début de la pièce. Il y a des tensions avec le sol, il se passe quelque chose que l’on repousse pour se donner un nouveau élan ou bien qu’on enfonce pour se figer dans une attitude.

La lumière se modifie au fil du ballet, tout comme les costumes de certains personnages. D’un rose pâle on passe au fushia dans l’air, comme sur le sol. Il y a une fluidité dans les matières, dans la lumière. Tous les changements sont doux, comme une mousse ou une pluie d’été. Les xylophones, métallo-phones, piano et autres percussions forment un nuancier de sons et de gouttes de pluie. C’est un vrai spectacle que de regarder ces musiciens jouer. C’est une oeuvre complète, car le choix de cette musique est très pertinent. La musique comme la danse envahit tout les sens, la vue et l’ouïe ne peuvent se détourner de ce qui se passe sur scène. Il y a d’ailleurs aussi des changements de lumières pour la fosse d’orchestre pour que les musiciens soient parfaitement
intégrés à cette envolée. Ils sont debout, se déplacent, c’est une partition très vivante. La musique, les courses, les mouvements qui se décalquent et se transforment à l’infini, les tissus qui semblent flotter sur les corps, tout cet ensemble harmonieux forme une image démultipliée de la pluie.

Beaucoup de rebonds se mettent en place. Au début de la pièce, les pieds semblaient se plonger dans se sol, et maintenant, cela rebondit plus. Les résonances se font plus fréquentes. Le rythme de la chorégraphie s’accélère. Et toujours des courses circulaires qui viennent comme briser un cycle d’espaces géométriques plus complexes. Les échos se font dans le corps, on voit souvent des parallèles entre les bras et les jambes, mais aussi entre les danseurs entre eux. Les danseurs sont d’ailleurs très investis dans cette pièce. L’effort n’est pas visible. Ici, pas d’histoire, et pourtant les personnages ont des prénoms. Ils n’ont pas que des prénoms. Des personnalités apparaissent clairement. Ce que je ne sais pas c’est si ils viennent avec leur propre personnalité ou si un jeu leur est imposé. Ce qui est sûr, c’est que si c’est la deuxième option, Brigitte Lefèvre a fait un remarquable travail de sélection. Je retrouve les danseurs que j’aime, que l’on peut que
trop rarement apercevoir dans les grands ballets classiques. Sarah Kora Dayanova éblouit la scène, Charlotte Ranson redouble de beauté, Amandine Albisson domine sa danse à la perfection. Les sept filles s’accordent bien tout en laissant une place à chacune. Elles sont sept caractères, sept personnalités à part qui dansent ensemble, qui se regroupent dans quelques pas pour se séparer ensuite dans des solos qui se sont nourris des autres. Les regards sont complices, les sourires sont plus ou moins évocateurs d’un certain bonheur. Les tensions et les relâchés qui sont présents dans toute la chorégraphie traduisent ces regroupements qui sont des moments de tensions, d’énergies mises en commun, tandis que les solos, les trajectoires solitaires vont être ces relâchés. Chaque danseur apporte sa danse, sans jamais dénaturer la chorégraphie.

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© Julien Benhamou

Tout n’est pas sans cesse en mouvement dans Rain. Il y a des pauses, des respirations, des parenthèses. Les garçons s’assoient sur les chaises et attendent que l’espace se libère pour danser. Je n’ai pas parlé plus haut des danseurs hommes. Si j’ai souvent vu Adrien Couvez dans des ballets contemporains, ce n’est pas le cas pour les deux autres. Marc Moreau montre une belle technique et un relâché du dos que je ne lui connaissais pas. Quant à Florian Magnenet, cette danse lui va bien mieux que les rôles de prince à mèche (clin d’oeil à Fab’) dans lesquels on veut l’enfermer. Là, sa danse respire, vit.

Des pauses dans le mouvement, on passe au ralenti, à la répétition. Ces effets sont très visuels, très cinématographiques presque. Les cordes qui encerclent l’espace donne l’impression d’un enclos, d’un refuge apaisant.

Des liens se tissent entre les personnages. Ils se touchent plus qu’au début, dansent parfois ensemble ou marchent dans la même direction. Ils s’entrechoquent, les rapports en deviennent violents. Des têtes viennent de cogner, ou s’enfoncer dans des ventres. Je ne peux m’empêcher à ce moment de penser à Café Müller de Pina Bausch où les corps s’attirent et s’aimantent parfois violemment. Cette violence des corps qui chutent, qui se rencontrent va de paire avec les variations de rythme dans la chorégraphie. On oppose un groupe à une duo ou un solo, dans l’espace mais aussi dans l’énergie des gestes.

Le groupe se retrouve dans une vague qui défile. Ce passage tranche encore avec le reste et permet de relancer les danseurs dans une nouvelle énergie. La couleur sable envahit l’espace. Les pas deviennent très sensuels. Tout se colore de la chaleur de cette ambiance. Cette sensualité des corps va être suivie d’un instant givrée, où tout devient bleuté, où les corps se reflètent sur les cordes qui forment  présent un mur de glace.

Un lumière circulaire éblouit la scène et la salle. Réveil d’un rêve éveillé, la musique cesse. Les danseurs effectuent quelques pas, comme des réminiscences de ce qu’ils viennent de danser. Ils sortent en courant derrière les cordes. La dernière a le privilège de laisser traîner ses mains dans ces fils de pluie.

Je suis restée bouche bée devant ce spectacle, tant par la chorégraphie, la scénographie que par la musique. C’est un superbe cadeau qu’a fait Anne Teresa de Keersmaeker à l’Opéra de Paris. Les danseurs lui rendent bien. Il faut à tout prix que je revois cette pièce qui m’a happée de bout en bout. Il n’y a pas de mots suffisamment intenses pour en décrire la beauté.

Rain sur le site de l’Opéra de Paris..

 Avec Rain, une des oeuvres majeures d’Anne Teresa De Keersmaeker entre au répertoire du Ballet de l’Opéra. Ancrée dans la musique minimaliste de Steve Reich, la gestuelle organique dessine une pièce forte et d’une grande sensibilité.

Steve Reich Musique
Music For 18 Musicians
Anne Teresa De Keersmaeker Chorégraphie
Jan Versweyveld Décor et lumières
Dries Van Noten Costumes

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© JMC

  • Distribution du 23 mai 2011
MARTHA Juliette Hilaire
FUMYO Sarah Kora Dayanova
URSULA Laurence Laffon
ROSALBA Christelle Granier
ALIX Charlotte Ranson
TAKA Amandine Albisson
CYNTHIA Caroline Robert
IGOR Florian Magnenet
CLINTON Adrien Couvez
JAKUB Marc Moreau

 

  • Bonus vidéo : la musique de Steeve Reich

Hommage aux ballets russes à l’Opéra de Paris

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Marcel Schneider me racontait souvent autour d’un bon repas et d’un bon vin dans sa maison de campagne l’impression qu’il avait eue et l’émotion ressentie la première fois qu’il avait vu les ballets russes de Diaghliev à Paris.

« J’ai été conquis par cette forme d’art {la danse} en 1929, au cours de ma seizième année, quand un instinct divinatoire m’incita à m’inscrire pour la saison des Ballets Russes. Personne ne savait alors que ce serait la dernière. Le sort me favorisa : j’assistai à la création du Fils Prodigue, musique de Prokofiev, décors et costumes de Rouault, chorégraphie de Balanchine. Ces trois artistes m’étaient inconnus : je fis leur découverte avec émerveillement. » L’esprit du ballet, introduction page 9.

J’avais toujours été intriguée par les mots de Marcel, et surtout par son regard, dans lequel l’émerveillement ne l’avait pas quitté. Une étoile brillait toujours dans le fond de ses yeux, quand il parlait de Diaghilev, de Nijinsky, d’Ida Rubinstein. Toute sa passion pour la danse part de là.Ce que j’ai retrouvé hier soir c’est la découverte émerveillée dont me parlait Marcel. il y a quelque chose d’inattendu dans ces ballets russes. Ce qui m’a frappé dans toutes les pièces, c’est la modernité. Modernité chorégraphique, modernité dans les choix musicaux, modernité des décors et des costumes. Ensuite c’est ce travail commun entre chorégraphes, scénographes, musiciens, peintres, et autres artistes qui collaborent dans cette recherche de création. Parlons en donc de ces merveilles.

Mon coup de cœur va pour l’Après midi d’un faune de Nijinsky. Considéré comme fou, Nijinsky présente dans cette pièce tout son génie et son non académisme. Jugé scandaleux la première fois qu’il fut montré, aujourd’hui il continue d’interloquer les spectateurs. Les spectateurs de ma loge, apparemment novices, semblent choqués, vu leurs commentaires. Pour eux, ce n’est pas de la danse. Or pour moi tout est là. Ces gestes qu’a inventés Nijinsky sont merveilleux. Ils sont chorégraphiés au millimètre près. La justesse de la scénographie, véritable démonstration géométrique, éblouit le regard. La douceur du mythe russe nous enchante grâce à la musique de Debussy. C’est là le grand génie de cette pièce. Elle parvient avec peu de choses à nous replonger
dans des histoires merveilleuses ; petit à petit se bâtit dans notre imagination un univers fantasmagorique alimenté en permanence par l’apparition des nymphes, les sauts du faune et cette danse du voile dans laquelle la séduction paraît sans limite. A mon sens, l’après midi d’un faune est un des plus grands ballets du XXème siècle. Le génie de Nijinsky que l’on aperçoit ici, se déploie entièrement dans le Sacre du Printemps (pour ceux qui ont eu la chance de le voir à Bordeaux, sous la direction de Charles Jude).

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Le Tricorne est l’exemple le plus frappant de la collaboration entre artistes. Ici, c’est Pablo Picasso qui a été mis au travail pour la création. Il a réalisé les décors et les
costumes, qui sont sublimes, éclatants de couleurs et de formes. Là encore, le génie russe est à l’œuvre. L’œuvre est totalement hispanique, costumes, décors, musique (par un compositeur hispanique (Manuel de Falla) mais bien sûr chorégraphie. Ceux qui attendent les pointes et les tutus peuvent rentrer chez eux. On est sur une place d’un village en Espagne et les gens dansent, claquent des doigts, tapent dans les tambourins. Nous sommes passés le temps d’un précipité,  de la taïga mystérieuse à un petit port le long de la Méditerranée. Quel spectacle avec José Martinez qui contribue au voyage!

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Le Spectre de la rose est un exercice réussi. Je dis exercice, car cela représente pour moi un exercice de base (qui n’en pas pas pour autant aisé) en matière de chorégraphie. Prendre un poème, et délabyrinther les mots pour en faire des gestes. Inventer ce langage corporel pour traduire les mots de Théophile Gautier. L’atmosphère du poème est habilement retranscrite et présente la même douceur.

« Soulève ta paupière close
Qu’effleure un songe virginal ;
Je suis le spectre d’une rose
Que tu portais hier au bal.
Tu me pris encore emperlée
Des pleurs d’argent de l’arrosoir,
Et parmi la fête étoilée
Tu me promenas tout le soir. »

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Le spectacle se clôt dans une ambiance russe. Le titre est déjà l’objet de l’exotisme et du voyage vers ce grand pays. Petrouchka est un drame qui touche chacun. Un pantin,
malheureux à cause de son humanisation par un grand sorcier et de son amour non partagée pour une poupée russe, nous touche et nous émeut jusqu’à la dernière minute. Petrouchka mélancolique rêve d’une vie meilleure où il s’échapperait de cette boîte avec sa jolie poupée, laquelle ne pense pas à Petrouchka mais qui est totalement éprise du Maure. Petrouchka est battu, humilié. Le pantin de chiffon a le coeur qui saigne. Il est par son amour et sa passion devenu plus humain, tellement humain qu’il en meurt. Le sorcier se croît tiré d’affaire, ce n’est qu’un pantin de chiffon, mais non, l’âme de Petrouchka est là et hante cet ensorceleur de poupée. L’amour de ce pantin est sans limite est flotte sur les décors, sur les visages et dans toute la salle du Palais Garnier. Petrouchka a quelque chose de magique, nous sommes aussi des pantins ensorcelés qui, absorbés par le spectacle tragique, sommes confrontés à une réalité bien morose au tomber
du rideau. Que dire de la prestation de Nicolas Le Riche… rien une fois de plus parfait. Le masque de Petrouchka reste sur son visage même pendant le salut, il doit être bien difficile de sortir de ce rôle très touchant.

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A NE PAS MANQUER!! RETRANSMISSION LE VENDREDI
1ER JANVIER À 13H50 SUR FRANCE 3

  • Revue de presse sur le net


Article du Point

Article de culture.fr

Article du Figaroscope à propos de la soirée de gala du 16
décembre

Article du Figaroscope à propos de l’exposition sur les ballets russes

Critique d’evene.fr

  • Et dans les kiosques

Hors Série DANSER sur les Ballets russes

Connaissances des arts sur les ballets russes

  • Quelques vidéos disponibles sur le net

Noureev dans l’Après Midi d’un faune.

Le spectre de la rose dansé par Margot Fonteyn et Barishnikov

Petrouchka avec Monique Loudières

  • Distribution du 20 décembre 2009
Spectre de la Rose (Le)
LE SPECTRE Emmanuel Thibault
LA JEUNE FILLE Clairemarie Osta
Après midi d’un faune (L’)
LE FAUNE Jérémie Belingard
LA NYMPHE Amandine Albisson (changement dernière minute à place d’Émilie Cozette)
Tricorne (Le)
LE MEUNIER Jose Martinez
LA FEMME DU MEUNIER Stéphanie Romberg
Petrouchka
PETROUCHKA Nicolas Le Riche
LA POUPEE Eve Grinsztajn
LE MAURE Stéphane Bullion
LE CHARLATAN Michaël Denard