Allister Madin

Les enfants de Scaramouche, un film de François Roussillon

Ce soir à 18h45 sur Arte, vous pourrez découvrir Les enfants de Scaramouche, un film de François Roussillon librement inspiré du ballet de José Martinez, créé pour les élèves de l’école de danse. Vu la semaine dernière, je vous livre quelques impressions sur ce film qui ravira petits et grands à Noël.

Scaramouche, les petites souris

 

Le film commence avec Jade et Enzo, deux élèves de l’école de danse. Jade est à l’école et attend Enzo qui est externe. Aujourd’hui, il y a le grand José Martinez, danseur étoile, qui va faire une audition pour son ballet. Enzo ne se réveille pas, alors qu’il est le favori pour le rôle du danseur. Jade, affolée, tente de le réveiller. Il part en catastrophe de chez lui et faute de bus, il erre dans Paris, danse avec un violoniste, dévale les quais de Seine, poursuit sa course vers Nanterre. Enzo arrive enfin à l’école, mais ne parvient pas à accéder au studio. Fuyant sa directrice de la danse, il se réfugie dans un studio plus haut, où un rideau rouge est installé. Ce rideau est en fait une porte secrète vers l’Opéra Garnier. Fasciné par les petites souris, Enzo va les suivre dans les moindres recoins de l’Opéra Garnier tandis que Scaramouche et sa bande de la commedia dell arte vont petit à petit envahir l’Opéra. Poussé par Scaramouche, il attendra enfin l’audition pour son rôle. On entre alors dans une autre atmosphère, celle des ballets romantiques, où les petits rat se transforment peu à peu en danseurs étoiles (magnifique passage dansé par Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio). Puis, après ce passage qui nous fait verser une larme, on replonge dans la grande fête, avec tous les petits rats, qui dansent la grande farandole de Scaramouche. Poursuivis par l’homme de la sécurité, ils disparaissent par le même rideau magique qui mène à l’école de danse.

Scaramouche scène finale

 

Les scènes dansées du film sont très belles, notamment celles sur la scène de Garnier. Il y a moments d’humour charmants ; la scène du marché de Nanterre (Allister Madin, Takeru Coste et Alice Cantonnet en guests, spécialistes du passage de balai), ou celle des petits rats dansant sous la neige. Dans l’ensemble, la réalisation du film n’est pas à la hauteur du ballet de José Martinez. Les envois de sms qui apparaissent sur l’écran, une photographie presque proche de certaines séries télévisées, des regards un peu clichés, loin du talent des interprètes font le film dénature un peu l’esprit si génial du ballet de José Martinez. Une réalisation qui pêche un peu, mais qui n’enlève pas tout le talent des petits rats et qui donne très envie de revoir Scaramouche, un ballet qui pour une fois, n’est pas plein de sucre et de niaiseries pour enfants, mais qui voit juste et montre le monde des enfants avec poésie, humour, beauté et fantaisies. Un film à regarder en famille pendant ces fêtes de fin d’année.

A voir jusqu’en mars sur ARTE concert, clic

Out of stage project : rencontre avec Deyan Parouchev

Depuis une semaine, Deyan Parouchev a accroché quelques-unes de ses photos issues de Out of Stage Project, au Café Craft, situé au 24 rue des vinaigriers à Paris. L’occasion pour moi, de revenir avec lui, sur la génèse de ce projet et son avenir. Rencontre avec le photographe autour d’un délicieux café.

 Affiche expo Out of Stage Project Craft

Qui êtes-vous Deyan Parouchev ?

Je suis né en Bulgarie, je suis arrivé en France en 1991. Je viens d’une famille d’artistes, peintres et plasticiens, assez connus en Bulgarie. Je garde contact avec mon pays d’origine, j’y passe un quart de l’année, car je suis le fondateur d’une fondation d’art contemporain qui porte le nom de mon père. (Yordan Parushev Foundation)

J’ai fait une école de communication visuelle, j’ai ensuite travaillé dans la post-production vidéo et j’ai commencé la photo, comme un loisir, puis en 2008, avec le développement du numérique, il fallait que je ne fasse plus que cela. Je prenais tout en photo, je voulais fixer les instants. Je vis parfois dans l’angoisse du temps qui file et la photographie est un moyen de figer un instant qui ne se répètera plus. C’est un peu comme mes mémoires. Depuis tout petit, j’avais déjà dans mes mains un appareil photo Canon, cela a du rester dans mon inconscient. J’ai compris vite que c’était mon truc de photographier les visages humains. Pour moi, ce sont des paysages infinis.

Vous êtes aussi très intéressé par le travail vidéo ?

La vidéo c’est 24 photos en 1 seconde ! Pour moi, c’est le même travail. Mon premier film est d’ailleurs un film en Time Lapse. Je suis un grand cinéphile, mais cela va de pair avec la photographie. La photographie c’est plus mystérieux, il faut plus faire travailler son imagination.

A Bordeaux

Comment avez-vous découvert la danse ?

J’ai eu l’occasion plusieurs fois d’être cadreur à l’Opéra de Paris. J’ai pu rencontrer des danseurs, me familiariser avec ce monde merveilleux. J’ai vu beaucoup de spectacles. C’est un art que j’aime vraiment, par son mouvement, ses histoires. Les corps transmettent des émotions sans parler. Cela touche directement le spectateur car c’est le corps qui parle.

Comment a commencé le projet ?

C’est un accident ! J’étais en shooting de mode à Sofia. J’ai un ami qui passe sur le lieu de prise de vue avec une amie à lui, gymnaste. Pendant la pause, elle me demande de lui faire quelques photos. Il y avait un mur avec un X peint en blanc sur le mur. Elle a commencé à bouger, puis a fait un saut qui reprenait cette forme. Au départ, je n’ai pas prêté attention à cette image, j’ai même failli l’effacer ! Et puis, je l’ai transformé en noir et blanc et je me suis rendu compte qu’elle avait beaucoup de force. J’ai trouvé intéressant d’avoir quelque chose de très gracieux dans un décor disgracieux. J’ai aimé ce contraste.

Prise de vue Sofia

Les photos exposées ici, présentent en effet, de très beaux danseurs, de l’Opéra de Paris, de Bordeaux ou d’ailleurs, dans des décors urbains. Racontez-nous la suite.

Je me suis plongé dans les livres de photographies de danse. Mais je n’ai pas trouvé ce que je cherchais. De belles photos de scène, mais rien d’autre. C’est là que j’ai fait le lien avec la photographie du shooting de Sofia. J’ai contacté Allister Madin, il avait un peu de temps. On a improvisé cette série avec le parapluie. J’ai mis mon flash dedans. Il a trouvé ça génial. Alors il a appelé Sarah Kora Dayanova et nous étions partis pour une nouvelle série. Le lendemain, nous avons enchaîné avec troisième shooting sur les toits de Paris, avec Claire Gandolfi. Aujourd’hui, j’en suis à plus de 15 shooting différents, un peu partout en Europe. J’en ai fait à Bordeaux, en Hollande, en Bulgarie bien sûr. Je les ai traînés partout, dans des usines désafectées, des le moteur d’un bateau, dans le siège abandonné du Parti communiste Bulgare. J’encore plein d’idées pour les prochains ! Je veux aussi réaliser un petit film en 2015 qui complèterait ce projet.

L’esthétique des photos est très particulière. Toutes en noir et blanc, avec une atmosphère qu’on retrouve dans chaque cliché. Pouvez-vous nous expliquer cela ?

J’ai fait beaucoup de photographies de mode et de publicité. C’est la lumière des photos de mode que l’on retrouve dans le projet Out of stage ; une lumière très dirigée, très contrastée, hyper léchée. Ce n’est pas une lumière que l’on voit dans la danse en général, surtout que là on est dehors, on n’est pas dans un studio photo. Cela donne un aspect une petit peu étrange, une atmosphère particulière. Le challenge c’est d’amener les danseurs dehors et de sublimer leurs corps avec une lumière mélangée entre la lumière du jour et la lumière de studio.

Les photos sont en noir et blanc pour donner une espèce d’intemporalité. Je n’ai pas envie que l’on puisse dater ces photos. Il n’y a rien dans les photos qui puisse te renvoyer à une époque. Le noir et blanc permet aussi d’unifier les photos les unes par rapport aux autres. Elles sont toutes très contrastées. D’autre part, comme les lieux sont tous très différents, on se perdrait un peu. L’œil est plus réceptif au noir et blanc, et cela permet une lecture de l’image plus facile. J’ai essayé de proposer une esthétique assez universelle, qui peut toucher un large public. Je fais ces photos là pour cela, pour qu’elles rencontrent un public.

Les photos de Deyan Parouchev sont visibles au Café Craft jusqu’en mi-février. Pour plus d’infos, la page Facebook du projet, le site de Deyan Parouchev, et le site du café Craft.

Prix de l’AROP 2014 : Léonore Baulac et Allister Madin

Comme chaque année, les adhérents de l’Arop récompensent les artistes qui les ont marqués lors de la saison précédente. Cette année, le prix récompensent deux artistes au talent incontestable : Léonore Baulac et Allister Madin. Nouveauté de l’année, les prix de la danse et les prix lyriques ont lieu le même soir et la remise des prix se fait sur la scène de Garnier.  Après Amandine Albisson et Pierre-Arthur Raveau, voilà que les deux jeunes danseurs, l’une Coryphée, l’autre sujet,  accèdent à ce prix décernés par les membres de l’AROP.

Daphnis-et-Chloe_Leonore-Baulac_Allister-Madin

Qui ne se laisse pas charmer par Léonore Baulac ? Cette blonde pétillante a marqué le public alors qu’elle n’est que coryphée depuis un an. Déjà quadrille, elle se voyait confier le rôle d’Olympia dans La Dame aux Camélias de John Neumeier. Et, elle était admirable ! Très à l’aise dans les rôles néo-classiques et plus contemporains, elle a été castée pour Rain par Anne Teresa de Keersmaeker, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle y était rayonnante. A la reprise de la pièce cette année, elle a montré une grande puissance et une force en scène. A Noël, elle tiendra le premier rôle dans Casse-Noisette aux côtés de Germain Louvet. Une belle opportunité pour montrer toute l’étendue de son talent !

Léonore Baulac concours de promotion

Allister Madin est né en 1986. Il a fait l’école de danse de l’Opéra de Paris. Son côté hildago ne laisse pas le public indifférent. Ainsi, on se souviendra de sa belle prestation dans le chef des gitans dans Don Quichotte, mais aussi dans le chef des voleurs de voleurs dans L’histoire de Manon. On se souvient aussi de lui excellent et drôlissime dans le rôle d’Alain dans La Fille mal gardée. Benjamin Millepied lui confie aussi le rôle de Dorcon dans sa dernière création, Daphnis et Chloé. Allister Madin est de cette catégorie de danseurs au ballon remarquable, comme on a pu le voir dans Zaël dans La Source ou l’idôle dorée dans Bayadère. Autant vous dire que ce jeune danseur a déjà une belle expérience et encore une longue carrière devant lui, avec un répertoire varié. Ce prix vient récompenser tout ce travail et cet investissement. On lui souhaite encore de très beaux rôles et une belle et longue carrière aussi brillante qu’elle a commencé.

Allister Madin par Julien Benhamou

Félicitations aux deux danseurs récompensés !

Prix de l’AROP précédents

  • 1987 : Karin Averty et Manuel Legris
  • 1989 : Elisabeth Maurin, Marie-Claude Pietragalla et Kader Belarbi
  • 1991 : Delphine Moussin, Lionel Delanoë et Gil Isoart
  • 1992 : Agnès Letestu, Eric Camillo et José Martinez
  • 1993 : Ghislaine Fallou, Nicolas Le Riche et Fabien Roques
  • 1994 : Aurélie Dupont, Yann Bridard et Emmanuel Thibault
  • 1995 : Miteki Kudo et Jean-Guillaume Bart
  • 1996 : Clairemarie Osta et Stéphane Phavorin
  • 1997 : Marie-Agnès Gillot et Benjamin Pech
  • 1998 : Nathalie Aubin et Yann Saïz
  • 1999 : Eleonora Abbagnato et Hervé Courtain
  • 2000 : Fanny Fiat et Emmanuel Thibault
  • 2001 : Émilie Cozette et Hervé Moreau
  • 2002 : Dorothée Gilbert et Christophe Duquenne
  • 2003 : Mathilde Froustey et Stéphane Bullion
  • 2004 : Myriam Ould-Braham et Florian Magnenet
  • 2005 : Laurat Hecquet et Jean-Philippe Dury
  • 2007 : Sarah Kora Dayanova et Mathias Heymann
  • 2008 : Alice Renavand et Simon Valastro
  • 2009 : Éléonore Guérineau et Josua Hoffalt
  • 2010 : Charline Giezendanner et Marc Moreau
  • 2011 : Héloïse Bourdon et Fabien Révillon
  • 2012 : Charlotte Ranson et François Alu
  • 2013 : Amandine Albisson et Pierre-Arthur Raveau

Danseurs chorégraphes édition 2013

Ce type de soirée devrait être organisée bien plus souvent tant les personnalités des artistes de la compagnie sont intéressantes et singulières. Chacun a montré un langage bien particulier, une atmosphère, un style. Narratifs ou abstraits, les pièces présentées ont ravi les spectateurs.

Saluts danseurs chorégraphes

La soirée s’ouvrait avec Premier Cauchemar de Samuel Murez. Chorégraphe désormais confirmé et reconnu, sa compagnie 3ème étage est de grande qualité. Tout comme l’extrait de cette pièce. Fumée blanche, lumière bleutée, un homme en pyjama, les cheveux ébouriffés se retrouve entouré d’une armée de cols blancs, aux yeux figés, presque sanguinaires. Ils vont le harceler, tel des automates mués par un seul objectif. C’est admirablement réglé, rien n’est laissé au hasard. Les passages de groupes avec les mallettes de travail sont très bien ficelés. Des lignes de danseurs se succèdent avec une utilisation de l’espace inventive. Murez a l’intelligence de la construction des ensembles. On se croirait dans l’apprenti sorcier avec cette oppression des hommes en costumes, mais qui est amusante pour le spectateur. C’est très réussi, trop court, il faudra donc absolument voir la pièce en entier.

Interprètes : Hugo Vigliotti (Le Rêveur / Alfred), et Lydie Vareilhes, Laura Bachman, Léonore Baulac, Leila Dilhac, Claire Gandolfi, Camille de Bellefon, Emma d’Humière, François Alu, Jeremy-Loup Que, Antonio Conforti, Takeru Coste, Niccolo Balossini, Axel Alvarez et Loïc Pireaux (les bureaucrates).

Premier cauchemar

On passe dans un autre registre, complètement différent, et plus abstrait avec Deux à deux du jeune Maxime Thomas. On est ici dans la recherche de la forme. Le couple évolue ensemble. Au début, ils ne se regardent pas. Puis, ces deux êtres vont entrer en osmose. Les formes très rectilignes s’adoucissent sans perdre leur qualité. Les danseurs dansent comme les notes passent d’une ligne à l’autre sur la partition. Cela se complexifie à mesure qu’on avance, sans que le spectateur ne se perde.

Interprètes : Letizia Galioni et Maxime Thomas.

Letizia Galloni, Maxime Thomas dans Deux à deux

En attendant l’année dernière, est une pièce très graphique. Fond rouge, seule l’ombre de Lucie Fenwick apparait. A la fois élégante et imposante, elle déploie ses bras tels des ailes. Les formes se répètent, puis le corps disparaît dans une lumière éblouissante. On vit une belle expérience visuelle. Grégory Gaillard fait ensuite évoluer Lucie Fenwick dans l’espace, toujours avec une répétition des gestes. C’est très doux, presque suave par moment, plein de poésie.

Interprète : Lucie Fenwick.

Kaléidoscope est une pièce « signature ». Allister Madin a construit ce Kaléidoscope en 4 volets, qui lui ressemblent beaucoup. Le 1er tableau avec Fanny Gorse est très beau. Elle, sublime dans ce costume de mousseline noire transparente, bouge, très sensuelle. Les mouvements du tissu font à eux seuls chorégraphie. Les teintes d’Espagne ajoutent du piquant à ce solo enivrant. J’ai beaucoup aimé le dernier volet de cette pièce. Les garçons tenaient une corde blanche tendue, tandis que les filles dansaient à cette corde comme on danse à une barre. Ambiance très sombre, seule la corde étaient éclairée et les jeux de lumières avec les corps des filles plongeaient le spectateur dans une ambiance à nouveau très sensuelle et plein de volupté. On ne peut s’empêcher aussi de penser aux pièces de Decouflé, et à celle qui porte le même nom. Allister Madin travers un univers puis un autre, danse, cirque, jeux de lumières, tout cela se mélange dans une forme nouvelle.

Interprètes : Fanny Gorse, Caroline Osmont, Gwenaëlle Vauthier, Camille de Bellefon, Allister Madin et Hugo Marchand.

Fanny Gorse dans Kaleidoscope

J’ai adoré Smoke Alarm de Julien Meyzindi, surtout pour les mouvements choisis et la matière dans laquelle ils étaient produits. Un homme pyromane se détache de son addiction par amour pour une femme. La danse était très en tension, avec des arabesque qui faisaient office de respiration. Les gestes étaient très dessinés dans l’espace, le pas de deux était très fluide. On sentait beaucoup de travail et de répétitions. Rien n’avait été laissé au hasard, chaque pas était mûrement réfléchi, pour faire sens dans la sortie de la caverne de cet homme fou qui s’assagit par amour. J’ai été transporté par le style de Meyzindi, élégant et princier, comme l’est le danseur.

Interprètes : Alice Renavand et Alexandre Gasse.

Alexandre Gasse dans Smoke Alarm

Encore un changement d’atmosphère Songes du douanier d’Alexandre Carniato et Morgane Dragon. On s’installe dans un tabelau du Douanier Rousseau. Animaux et oiseaux se déplacent dans cet univers. On ne voit que les jambes de Letizia Galloni, transformée en un paon magnifique. Les personnages se font tantôt animaux, tantôt charmants gens du monde discutant en mouvement. Aurélien Houette y est, comme à son habitude troublant, tant il est capable de s’approprier tous les langages. Ce rôle lui donne à nouveau un visage fascinant. Charlotte Ranson est délicieuse, et Carniato prend une allure très animale et juste pour mener cette petite troupe. La pièce porte bien son nom ; ce songe nous balade à travers les couleurs d’un tableau.

Interprètes : Letizia Galloni, Charlotte Ranson, Aurélien Houette et Alexandre Carniato.

DANSEURSCHOREGRAPHESFB065

La dernière pièce présentée, Stratégie de l’hippocampe de Simon Valastro,
met en scène une famille avec leur chien. On se croirait dans un film tant les costumes et l’ambiance est bien réalisée. La pièce présente les différents rapports qu’il peut exister dans une famille qu’on ne choisit pas. Beaucoup d’amour peut y naître, beaucoup de désamour aussi. On assiste au repas où les enfants se disputent (Eleonore Guérineau est une petite fille telle qu’on pourrait se l’imaginer dans les livres de la Comtesse de Ségur), au deuil de la mère, incarnée par Eve Grinsztajn, qui s’illustre avec beaucoup de grâce  dans un long solo, très bien écrit qui retrace avec brio, les pensées noires, qui habitent l’esprit de cette femme. Il faut également saluer la prestation de Jean-Baptiste Chavignier

Interprètes : Eve Grinsztajn, Éléonore Guérineau, Alexis Renaud, Hugo Vigliotti et Jean-Baptiste Chavignier.

Stratégie de l'hippocampe

Très jolie soirée, on espère que sous l’ère Millepied ce type de soirée se renouvellera, puisque c’est son souhait de créer un espace de création pour que les artistes puissent exprimer aussi leur idées chorégraphiques. Une belle édition cette année en tous, qui mériterait plus de lumières et de dates. Un seul petit regret, aucune danseuse ne s’est essayé à l’exercice. Peut-être dans deux ans !

Dernières nouvelles de 2012

Noël et ses repas gargantuesques ont eu raison de moi. Le petit rat a eu les yeux plus gros que le ventre et après des festivités familiales, c’est mon lit que j’ai rejoint avec fièvre et gastro (ce qui a le mérite d’éliminer une grande partie des excès!).

J’ai regardé mercredi la soirée spéciale danse sur France 2. Si vous ne ‘avez pas vue, je vais vous mettre les liens de rattrapage. On a commencé avec Fais danser la poussière, petit téléfilm bien familial et bien pensant, soulignant tout de même avec justesse, un racisme sévissant de façon forte en France dans les années 70-80 (et je sais de quoi je parle…). Il n’est pas disponible en replay, mais vous pourrez vous en passer.
Un jour, un destin, consacré à Rudolf Noureev avait le mérite de faire découvrir le personnage au grand public via un point de vue plutôt français. Assez peu d’images de danse au final, beaucoup d’interviews, de témoignages. Merci à Ariane Dollfus dont la biographie du génie russe a bien éclairé les réalisateurs. Allez hop, si vous ne l’avez pas lu, clic. Pour revoir l’émission, clic.

Je suis partagée sur le dernier documentaire, La danse à tout prix. Monté à la manière d’une real TV, avec des suspenses insoutenables, « Mais qui d’Héloïse, le cygne blanc, Pierre-Arthur, l’oiseau Phényx, François le jeune guerrier ou Léonore le cygne noir aura le concours… », la présentation était assez insupportable. Il avait ceci dit le mérite d’expliquer aux non-initiés le fonctionnement de l’institution, certes, de leur point de vue, on aurait dit que l’Opéra c’était la Star Académy…A 23h40, je ne suis pas sûre que beaucoup de non-initiés étaient devant leur poste. C’était en revanche très plaisant de voir les quatre artistes au travail, surtout lors des répétitions avec les conseils avisés d’Aurélie Dupont et Agnès Letestu. L’émission a réuni 300 000 téléspectateurs. Pour la revoir, clic.

Depuis mon lit, j’ai aussi regardé La danse au travail, coffret DVD assez passionnant, clic. Regarder Guillem danser Forsythe, en répétition, puis en scène… on ne s’en lasse pas. Puis regarder Forsythe travailler aux répétitions d’Impressing The Czar… Je vous conseille vivement ce coffret que je n’ai pas fini d’explorer.

Samedi j’ai retrouvé des forces pour aller au Théâtre de la ville voir Desh d’Akram Khan et je n’ai pas été déçue du déplacement. J’ai passé une soirée remplie de poésie et d’émotions. Si vous en avez l’occasion ne manquez pas ce voyage artistique. Pour relire ma chronique, clic.

  • Les sorties de la semaine

La sortie de la Saint-Sylvestre pour moi se passera à Garnier pour revoir la soirée Forsythe/Brown.

Vincent Chaillet In The Midlle Somewhat was elevated William Forstyhe photo de Julien Benhamou

Cette semaine, le ballet de l’Opéra de Paris se repose avant de partir en tournée vers un pays grand et chaud danser Giselle. La compagnie d’Angelin Preljocaj investit les lieux pour quelques jours avec deux pièces, Helikopter et Eldorado. A voir du 5 au 10 janvier 2013.

Plus d’infos et réservations, clic.

  • En vrac

Le festival 1,2,3 Opéra ! donnera sa première édition du 15 au 26 juin et est consacré aux classes du programme Dix mois d’école et d’Opéra. Les classes pourront ainsi présenter leur travail. Pour l’occasion Sébastien Berthaud va chorégraphier une pièces pour 24 enfants de 6ème. J’espère qu’il y prendra beaucoup de plaisir, pour en avoir l’expérience, les enfants sont un matériau et une inspiration d’une richesse rare. Leur ouverture d’esprit est fascinante.

On parle de Don Quichotte dans le Figaro Madame et dans Danse Magazine.

Le NYTimes a vu la soirée Forsythe, voici ce que Roslyn Sulcas en a pensé, clic.

Réécouter Ludmila Pagliero dans le Grand entretien de France Culture , clic.

A lire dans les kiosques, Causette et son article sur Anna Halprin.

Ne manquez pas le 4 janvier, Don Quichotte est rediffusé sur ARTE dans la distribution Dorothée Gilbert Karl Paquette.

Le Bolchoï serait de retour à Paris en 2014 avec un programme Ratmansky.

Revoir la Traviata sur ARTE Live web, clic.

Blanca Li entre au Petit Larousse.

A voir sur Dansermag, un petit reportage vidéo sur Akram Khan, clic.

Revoir le ballet Igor Moïsseiev, clic.

  • La vidéo de la semaine : Allister Madin, chef gitan

Bravo à Allister Madin qui a assuré quinze représentations du Chef gitan avec toujours autant de panache (et de virilité…). Olé !

  • Bonus : mon top 10 de 2012 !

Mon top 10 danse a été facile à faire, je n’ai presque pas eu besoin de réfléchir.

1) Sharon Fridman, découvert cet été au Théâtre de l’Athénée lors du Festival Paris Quartier d’été avec A****. Revu cet hiver au Silencio. Sa danse est fascinante, envoûtante, ensorcelante. Relire ma chronique, clic.
2) May B de Maguy Marin, pas besoin de mots, chef d’œuvre absolu, soirée inoubliable. Relire ma chronique, clic.
3) Desh d’Akram Khan. Oui c’est très récent, mais quand même ! C’était très fort, et peu de pièces cette année m’ont donné autant d’émotions ! Relire ma chronique, clic.
4) Orphée et Eurydice de Pina Bausch, parce qu’on ne peut se lasser de la danse de Pina, parce que l’Opéra de Paris a dansé ce chef d’œuvre avec une grandeur d’âme rare et sincérité. Relire ma chronique, clic.
5) Revelation d’Alvin Ailey. J’ai passé une soirée géniale, j’ai vu le public en folie et j’adore ce ballet, plein de vie ! Je ne l’ai malheureusement pas chroniqué, cela doit traîner dans un de mes carnets.
6) Apartement de Mats Ek, belle reprise de cette pièce drôle, émouvante. Je ne mets que cette pièce, car le Robbins qui l’accompagnait m’a plutôt ennuyée. Relire ma chronique, clic.
7) Les adieux de Clairemarie Osta dans l’Histoire de Manon. Moment très émouvant après une jolie série de ce ballet. Relire ma chronique, clic.
8) Roméo et Juliette de Sasha Waltz avec Mélanie Hurel et Vincent Chaillet. Très jolie prise de rôle dans ce ballet à la scénographie superbe. Les deux jeunes interprètes ont su utiliser le langage de la chorégraphe allemande. Relire ma chronique, clic.
9) Cesena d’ATDK. Cette pièce qui a fait beaucoup de bruit, m’a émerveillée. Le travail de cette chorégraphe me fascine, car c’est une vraie expérience auditive et visuelle qu’elle a fait vivre aux spectateurs. Relire ma chronique, clic.
10) Bayadère avec Zakharova. La déesse russe m’a happée. J’ai adoré cette soirée, j’en garde un souvenir très joyeux. Relire ma chronique, clic.

ERRATUM : J’ai oublié dans mon top 10, une pièce que j’ai adoré, bien évidemment, 1980 de Pina Bausch ! Voilà mon Top 10 est un TOP 11 je ne serai jamais cartésienne ! Relire ma chronique, clic.

Mon top 5 autres spectacles :

1) L’irrésistible ascension d’Arturo Ui, parce Martin Wuttke est un acteur extraordinaire et la mise en scène d’Heiner Müller est d’une intelligence rare. Relire ma chronique, clic.
2) Medea de Sasha Waltz et Pascal Dusapin. La danse de Waltz, la musique, la mise en scène forte et lisible. Sublime. Relire ma chronique, clic.
3) Nouveau roman de Christophe Honoré au Théâtre de la Colline. Drôle, intelligent, très bien mis en scène, belle écriture. A voir sans modération. Relire ma chronique, clic.
4) La Traviata d‘Andrea Breth, pour sa mise en scène superbe et provocatrice. Relire ma chronique, clic.
5) Le gros, la vache et la mainate de Bernard Menes, parce que je n’avais jamais autant ri devant une pièce de théâtre.

Mon flop 5 de l’année 2012 :

1) Napoli par le Ballet du Danemark. Relire ma chronique, clic.
2) Kabuki par le ballet de Tokyo. Relire ma chronique, clic.
3) La saison 2011 2012 du Théâtre de la colline, que des purges… Si bien que même les bons spectacles, on ne s’en rappelle plus…
4) La petite, seule erreur de ce début de saison au Théâtre de la Colline
5) Ballet am Rhein, trop de prétention tue la danse. Relire ma chronique, clic.

A noter dans les autres moments remarquables de cette année 2012 :
les trois nominations d’étoiles à l’Opéra de Paris (j’ai assisté à 2!!) , bravo donc à Ludmila qui a depuis explosé tout en Kitri, Josua Hoffalt et Myriam Ould-Braham, qui a fait un beau début de saisons dans la soirée Balanchine.
L’ouverture d’Elephant Paname, lieu assez magique. On attend avec impatience l’exposition de février qui sera consacrée à Noëlla Pontois.
Ma visite aux Ateliers Berthier, lieu fantastique où l’on découvre l’envers du décor. Pour revoir mes photos, clic et ma chronique, clic.
Le NDT au cinéma en attendant leur venue la saison prochaine à Paris ! Relire mes chroniques, clic et clic.

Très bon réveillon à tous ! Rendez-vous l’année prochaine !